Aujourd'hui était un jour plutôt banal comme les autres. Enfin pas pour Ryu Tae Oh. Bien que son métier était dans un sens répétitif, sa passion pour ce dernier faisait en sorte que chaque jour au sein des cuisines était unique pour lui. Surtout les moments où en l'absence du chef de cuisine, il prenait les rênes à la place de ce dernier. D'ailleurs, aujourd'hui était un jour comme ceux-là. Le chef était parti hier, invité en France pour un événement qui regroupait des grands chefs venant du monde entier. Ce genre d'événement où le père de Tae Oh était déjà allé et que son fils souhaitait un jour aussi y aller pour rencontrer les plus grands. C'est pour cela que le cuisinier donnait toujours le meilleur de soi-même, voir même plus afin de prouver ses talents de cuisinier. Saisissant ainsi chaque occasion qui se présentait devant lui pour montrer de quoi il était capable.

Le service n'avait pas encore commencé. Pour le moment, le produit frais arrivait et Tae Oh comme d'autres cuisinier sous ses ordres, déchargeaient le camion et emmenait les aliments à l'intérieur. À l'aide d'un support Tae Oh cochait chaque aliment présent en bonne proportion, aidant également ses chers collègues quand l'un deux semblait avoir du mal à porter les marchandises. « Vérifier bien que la viande et le poisson soient frais, avant de les entreposer dans la chambre froide. » En aucun cas le jeune homme laisserait de la viande de seconde classe rentrer dans la chambre froide du restaurant. Avant tout le restaurant assurait la qualité de ses produits. Avoir ce genre d'aliment bas de classe, sans goût et bourrer d'hormone ne devait atterrir en aucun cas dans l'assiette d'un de leur client. Il se rapprocha avec sa plaquette près du camion qui commençait à se vider. Ces produits, Tae Oh les avaient lui-même choisi et par la même occasion commander tout en négociant les prix. D'ailleurs c'étaient bien souvent son rôle de chercher les commerçant pouvant leur vendre des produits frais à cuisiner. Il n'était pas rare de le voir quelquefois aller à l'extérieur de la ville pour chercher près des ports du poisson frais et créer de nouveaux plats lorsque avec son chef ils élaboraient tous deux la nouvelle carte du restaurant. Un moment qu'appréciait beaucoup le jeune homme qui pouvait imposer ses idées, qui parfois étaient ingénieuses. D'ailleurs sur la carte, sans compter les desserts, Tae Oh avait élaboré trois des plats de lui-même : deux entrées et un plat à base de poisson où il avait apporté quelques saveurs de son pays de manière subtile. La cuisine coréenne ne plaisait pas forcément à tous les Japonais, après tout, la cuisine coréenne était un peu plus épicé que celle japonaise. En tout cas c'est ce que pensait le coréen.

Une fois les cartons remballés, tous les employés rentrèrent et Tae Oh se rapprocha du conducteur. Il lui offrit une poignée de main. « Merci, bon retour. » Un dernier signe de main et il s'en alla. Il réajusta la toque se trouvant sur sa tête et se retourna. Il s'arrêta lorsque quelque chose passa rapidement devant ses yeux. Fronçant des sourcils, il se rapprocha de la zone où cette chose venait de se passer. Il s'arrêta lorsqu'un bruit survenue. « Une poule ? » Ne rêvait-il pas ? Il continua d'avancer et c'est alors qu'une chose battant des ailes passa devant lui y laissant deux petites plumes claires tomber sur le sol. Le coréen ne rêvait pas. Il se frotta les yeux, mais constata que cela n'était pas un rêve. « Je n'avais pas demandé de poulet vivant. » En tout cas pas à sa souvenance. Était-ce une mauvaise blague qu'on avait essayé de lui faire. Il regarda la bestiole marcher de manière complètement perdue. « Toi je ne sais pas ce que tu fais là, mais tu n'as pas peur de traîner devant un restaurant. » dit-il, finalement amusé. Il avança doucement d'un pas en sa direction, puis un autre et un troisième. Il se pencha doucement tendant les bras lentement vers cette bête à plume pour essayer de l'attraper. Malheureusement au dernier moment celle-ci s'échappa tout en gloussant. « Je sens que ça ne va pas être simple de t'avoir. » chuchota-t-il à lui-même. Avant de retenter l'expérience une nouvelle fois.

Il y a des jours comme ça où tu n'as envie de rien faire, surtout pas de lever tes fesses de ton lit, ni d'éteindre cette minuscule télé pour poser d'autres cvs dans d'autres commerces. ça te saoule d'être toujours recalé, critiqué et mise à la porte. Ils ne comprennent rien à rien, ni à ton talent, ni à ton comportement. Tu voudrais être reconnu pour ton don et ton habilité, pour tes connaissances en maquillage et en cosmétique, mais même les parfumeries du coin refusent. La femme en bas de ta rue te connait depuis des années, elle sait ton parcourt et tes délires de gamin à toujours vouloir tester ses parfums et ses produits. C'est d'ailleurs la première qui t'a refusé une place dans son entreprise, jugeant bon de ne pas s'encombrer de « gosse irrespectueux et abruti », autant d'amour ça crève les yeux. Aujourd'hui encore, ta mère entre sans taper dans ta chambre, te lançant un regard pleins de reproche. Elle se rapproche de toi, attrape la télécommande et éteint l'écran en soufflant. ça va recommencer, encore une nouvelle fois depuis... Hier. « écoute, chéri. Je sais que c'est dure de trouver un boulot, mais ce n'est pas en restant dans ta chambre qu'un contrat va te tomber dessus. » Merci, tu le sais très bien ça. Qu'importe le nombre de visite et de sourire, personne n'a daigné te rappeler. Au final, tu désespères et songe à devenir clochard en bas de ta résidence, ton dernier chapeau servant de ramasse-pièce. Ta mère te tapote la cuisse en souriant, te murmurant de venir manger un truc dans la cuisine. Tu n'as vraiment pas faim, mais tu fais l'effort de quitter ta grotte pour t'avachir sur une chaise de la cuisine. ça change tellement ta vie, faut dire.

Passablement ennuyé, tes yeux se baladent dans la pièce, avant de tomber sur une plume sauvage. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Techniquement, Yogi est enfermé dans son enclos sur la terrasse, là où personne ne peut l'embêter. Un pressentiment étrange te saisit à la gorge et tu fais un bond de trois mètres, courant vers la porte du balcon pour constater que le grillage est ouvert. OUVERT. Sans poulet. SANS YOGI. Malheur. Ton sang ne fait qu'un tour, tandis que tu pousses un cri d'autruche en rentrant dans la pièce, ta mère ne comprenant rien à ton comportement. « Où est Yogi! Où est mon poulet! » Incapable de te répondre, ta mère t'affirme juste qu'elle lui a donné quelques trucs à manger, sans savoir si elle a refermé ou non l'enclos. Bon sang. Il s'est enfui. Yogi fait le mur! Paniqué, tu ne peux t'empêcher de courir partout dans la maison en criant le nom de ta poulet, ne le trouvant ni sous ton lit, ni dans la cuvette des toilettes, ni même dans le four. Disparut, envolé... Pourtant, ça ne vole pas un poulet. Blague à part, ta maman revient à la charge en t'avouant qu'elle était partie faire une course cinq minutes plus tôt et qu'elle a laissé la porte ouverte le temps de discuter avec la voisine d'en face. Punaise, vous vivez au rez-de-chaussée! Yogi a toute ses chances de parcourir le couloir et filer par la porte d'entrée. Ni une, ni deux, tu enfiles un gilet et des bottes, pour partir dans le jardin de la résidence, puis le parking. Aucune trace de ton animal de compagnie. Mais qu'est-ce que tu as fait à dieu pour mériter une telle merde ? D'abord personne ne t'accord de boulot et maintenant Yogi t'abandonne.

« Yogiiii! Reviens vers papa! J'ai des graines pour toi! J'irai même t'acheter de la salade si tu veux, mais reviens à la maisoooon! » Tu n'as pas l'air très saint à hurler après ton poulet dans les rues du quartier. Il ne doit pas être bien loin, non ? Quoi que... En une heure, combien de kilomètre peut parcourir un poulet ? Tu n'as jamais été très fort en math, ni en devinette. Du coup, tu abandonnes la théorie pour gueuler le prénom de ton précieux. Un poulet dans Tokyo, ça ne passe pas inaperçu, non ? On dirait que c'est la fin du monde pour toi, limite à chouiner à qui voudrait l'entendre que ton « bébé » a quitté la maison. Tu es grave, et ça, tout le monde le remarque. Ta route fini forcément par arriver devant un endroit que tu n'aimes pas dans ce genre de moment... Un restaurant. Ils bouffent les poulets, eux. Tout en priant qu'il ne soit pas là, tu entends quelqu'un parler et apparemment, il parle tout seul. Tu n'es pas le seul à faire ça, certes, mais cela t'intrigue toujours quand tu croises le chemin d'un autre spécimen dans ton genre. Curieux, tu suis la voix, avant d'entendre le piaillement d'une poule. Yogi! Il n'y a pas de doute là-dessus! Ton poulet est aux prises avec un cuisto, hérissant tes poils sur les bras. Oh non. Tu ne veux pas que Yogi termine dans un ragoût ou en brochette. Pitié, pas ça. « Pas touche mécréant! » Tu ne cesse de parler fort, te jetant sur l'animal pour le chopper dans une roulade et te réceptionner à la façon d'un ninja, un genou à terre et le regard lançant des éclairs. « Tu voulais le cuisiner, avoue! Je ne te laisserais pas mon Yogi, espèce de-de cuisinier! » Répartie, zéro.

Un  poulet se baladant à l'arrière du restaurant. C'est normal. Regardant cette petite chose à plume, il ne se rappelait en aucun cas avoir demandé un poulet vivant. Était-ce une erreur ? Ou avait-il une ferme pas loin dont le coréen ne connaissait pas l'existence. Ce qui lui semblait improbable. Après avoir passé quatorze ans au Japon et plus particulièrement à Tokyo, Tae Oh connaissait les moindres recoins de la ville et encore plus les zones se situant près du restaurant.

Cette pauvre bête semblait perdue. L'idée de la laisser se balader ne lui plaisait pas, surtout qu'à quelques pas il y avait la route, soit une zone dangereuse où cette poule n'aura aucune chance de survivre. Pour le moment, il comptait l'attraper l'enfermer dans une pièce avec un peu de pain et chercher son propriétaire plus tard, ne pouvant pas quitter son boulot alors que dans quelques heures le service de midi allait commencer. Qui a dit qu'une poule était facile à attraper ? Voilà le cuisinier a plusieurs reprises tenter d'attraper la bestiole à plume qui à chaque fois lui échappait, frôlant simplement les plumes du bout des doigts. « Aishhh ! » lâcha-t-il à sa dernière tentative alors que la volaille marchait juste devant lui, il avait l'impression que cette dernière se moquait de lui et par la même occasion le narguait. Ce qui dans un sens l'énervait. « Tu vas voir quand je vais t'attraper. » dit-il de manière menaçant sans avoir une once de pensée malsaine envers l'animal, comme le mettre dans une casserole une fois qui l'aura choppé.

Il se rapprocha de la bestiole, qu'une voix le coupa dans son élan. Il s'arrêta cherchant d'où provenait la voix, reculant lorsqu'une plus grosse masse passa devant lui. Il baissa son regard pour regarder un jeune homme tenant cette poule dans ses bras, qui ne disait rien. À sa posture, il avait vraiment des allures de ninja. Enfin par rapport au coréen, lui avait réussi à attraper cet animal sans grande difficulté. Sûrement le propriétaire de l'animal. Tae Oh le regarda et ne pût s'empêcher de sourire de manière un peu moqueuse. Ce jeune homme n'était pas très doué pour insulter une personne, vu comme il venait de buguer sur le « espèce de ». Enfin c'était mieux pour lui, car le cuisinier se serait fait un plaisir de lui tirer les oreilles, surtout qu'à première vue ce jeune homme était plus jeune que lui. Au final, il ignora ses paroles et le questionna directement : « C'est toi le propriétaire de cette poule ? » désignant l'animal à plume dans ses bras. « Tu sais, il ne faut pas laisser ce genre d'animal traîner dans les rues. C'est dangereux, elle aurait pu finir en cocotte. » Surtout s'il avait continué un peu plus loin où se trouvait un petit restaurant vendant surtout des plats à bases de poulet frais. S'il n'était pas arrivé à temps, peut-être que sa poule ne serait plus en vie à l'heure actuelle.

« Espèce de cuisinier ? » dit-il pour remettre sur le tapis ce qu'il venait de dire seulement à l'instant. Bien sûr que non Tae Oh ne l'avait pas mal pris, bien qu'il soit de nature impulsif, il ne l'était pas pour ce genre de choses, ce côté impulsif s'exprimait plutôt au boulot ou quand il cuisinait surtout lors des compétitions auxquelles il participait pour se faire un peu plus reconnaître par de grand gastronome. « C'est très puissant comme insulte. » Bien sûr, il taquinait ce jeune inconnu, rien de bien méchant, d'ailleurs il poursuivit : « Des bonnes petites pattes de poulet. Miam. » Ah qu'est-ce que la Corée lui manquait, surtout au niveau gastronomique, même si sa mère lui apportait quelques plats coréens préparés.  

Courir, ça n'a jamais été ton point fort. Déjà petit, tu t'emmêlais les pieds pendant les cours de sport, te rétamant sur le sol comme une chiffe-molle. Depuis le primaire, ce soucis là n'a pas trop changé. Tu es toujours un bourrin capable de te faire un croche-pied tout seul, sans personne aux alentours. Quoi que, heureusement pour toi, parce que tu serais la honte de ta famille, si ce n'est pas déjà le cas. Le ridicule ne tue pas, mais il peut quand même réduire quelqu'un à l'état de larve. Qu'importe, tu en voulais toujours à ta mère d'être si insouciante et d'avoir négligé ton poulet. Où est-il ? Que fait-il ? Et s'il était déjà dans la casserole d'un fou furieux ? Peut-être qu'un vieux l'a attrapé et déplumé ? à cette idée, tu ne peux t'empêcher de chouiner deux fois plus en harcelant les passants deux fois plus encore. Des filles gloussent, des vieilles se plaignent, des hommes se retiennent de te défigurer, mais toi tu t'en fous, tu n'as d'oeil que ta poule. Rue en rue, minute en minute, tu perdais doucement patience et espoir, avant d'entendre une voix se parler à elle-même. De base, tu ne pensais pas que Yogi serait là, mais en le voyant, tu te jettes sur lui comme un damné pour l'attraper avec facilité. Il connait ça le poulet. Il a déjà mainte fois eu à faire avec ton caractère stupide et tes idées délurés. là encore, il jouait de son bec pour tenter de picorer une parcelle de peau, mais la seule chose qu'il peut atteindre, c'est ton vêtement. De ce fait, tu accuses aussitôt ce jeune homme de vouloir le manger, surtout au vu de sa tenue de cuisinier. D'ailleurs, tes insultes volent aussi bas que toi, c'est étonnant.

« évidement! Yogi est à moi! » Dis-tu en resserrant ton étreinte sur le pauvre poulet qui piaille en essayant de battre des ailes. Cocotte ? Tu blémis rapidement en lançant un regard torve à l'animal, l'imaginant dans un plat ou entre les baguettes d'un Japonais. « Je le sais bien... Tu crois franchement que je lâche Yogi comme ça ? » Genre, il te croit si fou et irresponsable ? Bon d'accord, il y a du vrai là-dedans. Mais tu stresses rapidement quand il s'agit de ton animal de compagnie et une chance pour toi qu'il est encore toutes ses plumes. à ton avis, ce gars-là n'a juste pas encore réussi à attraper ton poulet, mais il est sûr qu'il l'aurait quand même mangé dans le cas inverse. Tu es borné, et douter à la seconde est ton principal défaut. à croire il te faut une preuve à tout pour y croire, un peu comme avec les fantômes. Tu ne crois que ce que tu vois, voilà.

Il ressort ton insulte avec moquerie, comme si tu n'étais pas plus intelligent qu'un gamin de cinq ans. C'est les enfants qui parlent comme ça, sans rien connaître à rien. Ce n'était pas ton point fort non plus, les gros mots. Tu n'es pas poli pour autant, mais tu ne sais pas insulter comme une racaille non plus. Bref, ça n'empêche que tu as dit ce que tu as dit, et que cela n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. « J'aurai pu te traiter de sale boucher mangeur de poulet. » Là encore, c'est très puissant. Ah non! Y a des limites à ne pas franchir avec toi. Tu n'es pas bien méchant dans ton genre, tu serais même un paddington plutôt qu'un grizzly, mais quand même. Ton regard se fait plus contrarié et d'une manière énervé. Personne ne peut toucher à ton Yogi. « Yah! Je t'interdis de l'imaginer en bouffe! » Criais-tu en te redressant pour faire un ou deux pas en arrière. Yogi ne méritait pas un tel châtiment, il était même chanceux d'être un animal de compagnie plutôt qu'un animal d'élevage. C'est triste comme vie... « D'ailleurs, t'es qui ? » Tu n'es peut-être pas fort en insulte, mais tu manques cruellement de respect par moment. Tu n'as rien à lui redevoir, mais quand même.

Un ninja était apparu comme par magie et avait capturé avec facilité ce poulet que lui avait tant bien que mal essayé d'attraper afin qu'il ne rencontre pas une voiture ou un cuisinier fou. Ce ninja se braqua et cela amusa un peu Tae Oh qui décida de jouer un peu avec lui sans méchanceté bien entendu, juste pour le tourner un peu en bourrique. Ce poulet était à lui, il répondait également au nom de Yogi. Apparemment ce dernier c'était échappé de chez lui. Pas très malin de la part du jeune  homme, même s'il n'avait pas fait exprès, car beaucoup de malheur aurait pu arriver à son poulet. Il faut croire que celui-ci avait de la chance.

L’attitude de ce jeune homme l'amusait de plus en plus. Ça fait bien longtemps que Tae Oh ne s'était pas amusé ainsi en embêtant sans méchanceté un parfait inconnu. Bon cela lui arrivait de rare fois d'embêter ses collègues en cuisine, bien que dans ce cas, il n'est jamais le premier à commencer. Bras croisés, tu le regardas toujours avec ce petit sourire amusé collé sur ses lèvres alors que ce jeune garçon tentait une nouvelle insulte, qui malheureusement ne volait pas bien haut. Pour le coup, le coréen était content de voir qu'il existait encore certains jeunes qui ne lançaient pas des insultes à tout va quand une personne les emmerdaient ou qu'il n'aimait pas. C'était un bon gamin. Le cuisinier se retenait de lui ébouriffer les cheveux étant donné qu'ils étaient de parfaits inconnus. Il ne répondit pas à sa deuxième insulte peu efficace pour lâcher qu'au final peut-être qu'il aurait cuisiné son Yogi. L'avantage avec un poulet c'est qu'un peu près tout pouvait se manger, surtout les pattes de poulet, un plat que Tae Oh mangeait à chaque fois qu'il revenait en Corée voir son père. Comme il s'y attendait, le jeune réagit très bien, il se retint de rire pour ne pas paraître plus moqueur qu'il ne l'est déjà. Il n'eut pas vraiment le temps de dire quoique ce soit que le jeune demanda qui il était. Ce n'est pas si voyant que ça ?

Il regarda le jeune homme et décroisa ses bras désignant de ses deux mains sa tenue qu'il portait.  « Ce n'est pas voyant ? » Bon il se doutait qu'il lui demandait comment il se nommait, mais Tae Oh n'allait pas lui lâcher son nom aussi facilement et comme il était sûrement le plus vieux, ce n'était pas à lui de commencer.  « Tu sembles plus jeune que moi, c'est donc à toi de te présenter en premier ? » Il n'obligeait pas ce jeune homme non plus à se présenter, c'était à lui seul de décider et non le cuisto.  « Yogi c'est ça ? Ce n'est pas tous les jours que je vois quelqu'un donner des noms à leur poulet et encore moins y être autant attaché. » C'est ce qu'il en déduisait par la manière donc ce jeune garçon s'était comporté pour défendre son pauvre poulet.  « C'est ton animal de compagnie ? Ce n'est pas communs. » Pas communs, mais assez sympa. Tae Oh aimerait également avoir un animal de compagnie, le problème était qu'il n'était pas non plus très souvent chez lui, sauf le soir s'il n'était pas de sortie avec ses amis. Un animal de compagnie demandait de l'attention et le coréen avait peur justement de ne pas en avoir assez pour se consacrer pleinement à un animal. C'est pourquoi pour le moment, il préférait encore réfléchir à ce sujet-là, car lorsqu'on prenait une bête, il fallait l'assumer, comme quand on fait des enfants. C'était donc une décision à ne pas prendre à la légère.

Quel idiot prendrait un poulet comme animal de compagnie, hein ? Toi, évidement. Au même titre que les gens possédant des chiens et des chats, toi tu promènes souvent ton poulet dans le parc le plus proche de chez toi. Tes voisins te trouvent bizarres, les enfants en rient et te courent souvent après pour "caresser" l'animal, même s'ils en profitent pour lui arracher quelques plumes au passage. Généralement, c'est toi qui les poursuis en les menaçant de voler leurs chaussettes et des les jeter dans un fleuve. évidement, ils s'en fichent et continuent de rire en te traitant de « baka ». C'es ton surnom, limite. Leurs mères te dévisagent, laissant un message clair passer entre vous « touche pas à nos enfants », pourtant la vie continue et ça ne t'empêche pas d'aimer ton Yogi. Normal que tu réagisses sur la  défensive quand ce garçon vêtu en cuisinier parle de plat à base de poulet. Tu tiens à Yogi, autant qu'une personne normale pourrait tenir à son lapin, et pourtant ça se mange aussi le lapin. Quant à tes insultes, elles ne sont pas plus intelligente que toi, malheureusement. Ce n'est pas une question d'innocence, puisque tu serais parfaitement capable de dire pire si la colère s'emmêle. Or, ce n'est pas le cas à l'instant présent. Ce gars-là ne t'énerve pas, même s'il dit vouloir manger ta poule.

En dehors de ça, tu te demandes bien qui il peut être, comment il se nomme surtout. Mais il joue sur la situation ou sa tenue, et te l'indique comme si c'était une évidence. Hébété, tu fis une tête étrange en te demandant s'il plaisante ou s'il est très sérieux. « Tu es un cuisiner ? Mais ça, je le sais déjà. » Il te paume un peu avec sa façon de tourner autour du pot. Il devine que tu es plus jeune, mais tu ne peux dire si c'est effectivement le cas. Est-ce une excuse pour se dévoiler ? Ne dit-on pas « honneur aux vieux » ? Ou c'est aux femmes ? Tu ne sais plus. Il a retenu le nom de ton poulet, un point pour lui. « Vous donnez bien des noms à vos chiens et à vos chats, pourquoi pas à mon poulet ? Il est aussi malin qu'eux! » ça, c'est à prouver, mais il est d'une bonne compagnie en tout cas. En attendant, l'animal à plume ne bougeait pas de tes bras, sûrement résigné à l'idée de s'échapper. Tu le tiens et tu ne comptes pas le laisser filer à nouveau.

« évidement! Il ne tient pas en laisse, mais avec une petite corde... » Il va vraiment te prendre pour un cinglé à parler de poulet en laisse comme tu pourrais parler d'un chien que l'on promène. « Je m'appelle Enoki, Miyo Enoki! » Les trois quart du temps, tu as l'air enthousiasme et joyeux, même si tu étais en garde tout à l'heure, par rapport à ton poulet. « Yogi a éclos chez moi. Mon père m'a rapporté un oeuf et on l'a couvé en le gardant bien au chaud. » Tu lui explique en caressant le plumage marron et blanc de l'oiseau, lui disant qu'il n'a rien à craindre. Le poulet gloussa en battant des pattes, puis il tourne sa tête à gauche, à droite, pour se remettre à piailler joyeusement. Une grattouille sous le "menton" comme les chats et l'animal est aussi docile qu'un félin.

 Pourquoi devait-il faire le premier pas en donnant son nom ? N'était-ce pas au plus jeune de le faire en premier ? Enfin ce jeune homme ne semblait pas vouloir le faire. Tant pis, il allait devoir se satisfaire simplement du fait que il était cuisinier. Ses yeux se posèrent sur la bestiole à plume dans ses bras, il était étonné que ce genre d'animal est un nom, ce n'était pas du tout commun. C'était amusant. Sa réaction, l'amusa d'avantage. C'est vrai, pourquoi un poulet n'aurait pas le droit d'avoir de nom comme tous les autres animaux domestiques.  « Je te crois. » Effectivement, ce poulet devait sûrement être malin, sinon comment aurait-il pu s'échapper de chez lui ? Ou alors était-ce le propriétaire qui n'avait pas été assez attentif et qui avait sans faire exprès laissé la porte du poulailler ouverte.

Au final, le jeune homme se présenta. Son nom le renseigna sur sa nationalité. Il était japonais. Ce qui était étonnant pour Tae Oh, c'était le nombre d'étranger dont lui et sa famille vivant sur les terres nipponnes. Quand il fait le bilan de ses connaissances, pas mal étaient coréennes, chinoises ou ils venaient de l’Amérique. Un mélange d'origine qui ne lui déplaisait pas. C'était très agréable de pouvoir faire connaissance avec des personnes étant né et ayant vécu dans d'autres pays, cela permettait des échanges interculturels. Maintenant qu'il s'était présenté, le coréen pouvait en faire de même.  « Ryu Tae Oh, ravi de faire ta connaissance Enoki. » dit-il tout en lui tendant la main pour la lui serrer en signe de salutation. Bon c'était le bon moment pour repartir sur une bonne base, non ?

Les bras croisés contre son torse vêtu de ta veste de cuisinier, il l'écouta raconter comment Yogi était né. La manière dont il racontait la vie de son poulet le rendait adorable.  « Tu aimes réellement ton poulet. C'est mignon. » C'était étrange de dire qu'un jeune homme pouvait être mignon, surtout quand on est un homme et qu'on a pas de penchant pour le même sexe. Et puis il était assez vieux pour être considérer encore comme un enfant. Il devait bien avoir cinq année de moins que lui, ce qui n'était pas non plus énorme, mais il n'était plus du tout un enfant.  « Tu habites dans le coin ? » Sûrement. Sinon son poulet avait effectivement fait beaucoup de chemin pour arriver jusqu'ici sans perdre une plume. Enfin si quelques plumes se trouvaient par terre, de toutes petites très claires qui étaient sûrement tomber lorsque Tae Oh avait tenté de l'attraper tant bien que mal. Les yeux rivés sur la volaille, le cuisinier se souvint de quelques choses.  « Attend-moi deux secondes. » demanda-t-il tout en décroisant les bras et se dirigeant vers la porte pour entrée dans le restaurant. Lorsqu'il revint, ce fût avec une petite boîte contenant deux épis de maïs.  « Tiens, je ne sais pas si ton poulet aimera, mais ça m'évitera de les jeter. » En effet, le plat à base de maïs avait été enlevé il y a quelques jours du menu et remplacer par un autre que Tae Oh avait élaboré avec le chef. Le maïs n'étant pas quelque chose dont il raffolait et que personne ne le prenait, le donner au jeune homme ne posait pas un problème, cela évitait le gâchis ce que le coréen ne supportait pas.  « Et pas besoin de me donner quoique ce soit en contre parti. Au moins ces deux épis de maïs feront un heureux. »

La plus part du temps, un poulet termine à la casserole. Normalement, c'est le destin réservé à ce genre d'animal. Pourtant, tu n'es pas « normal » et tu ne vis encore moins dans la normalité en nommant ta poule et l'appelant toujours par son prénom. Les gens peuvent bien te juger, tu t'en fiche complètement. Ils ont toujours un truc à dire de toute manière, alors que ce soit sur ton étrangeté et ta passion du maquillage, cela ne change rien. Dans un sens, ça te fait plaisir qu'il te croit et l'affirme, pas tout le monde n'est comme lui. Ce n'est pas tant le poulet qui est malin, mais plutôt toi qui es stupide, nuance. Ta mère est une insouciante dans l'âme, elle referme mal la porte du poulailler et encore moins celle de l'appartement. C'est triste à dire, mais votre famille n'est pas en or. Elle pourrait même être la plus étrange du quartier, avec ta génitrice qui cri aussi fort que la poissonnier sur le marché et n'hésite pas à faire des coudes avec les autres vieilles pour une salade ou une carotte. Sans parler de ton père qui aime bien jouer aux courses de cheval dans le dos de ta mère et qui zieute parfois les jeunes lycéennes en discutant de petite culotte avec toi. La famille frappe-à-dingue. Bref, tu ne sais même pas pourquoi tu penses à eux... Ah oui! Pour Yogi, ton poulet.

Sur la même longueur d'onde, tu peux te dévoiler à ce garçon en te présentant. Ton prénom, ni ton nom, n'ont rien d'étonnant. Tu es né sur cette « île », ce continent nippon et y a grandit jusqu'à aujourd'hui. De Sapporo, tu as débarqué à Tokyo pour suivre tes parents dans leurs envies, leurs rêves, mais tu t'y sens plutôt bien dans cette ville. Il y a de l'animation et quasiment tout à porté de main, même si tu rêves à ton tour de partir ailleurs. Les states, la France, l'Afrique, l’Australie, ou d'autres pays. Ta profession de maquilleur aurait pu t'aider à voyager, malheureusement elle te bloque dans cette ville, au chômage carrément. La personne en face de toi se présenta aussi, te donnant la même information que toi. Il est Coréen, ça ne t'étonne pas. à la royal, beaucoup étaient des coréens, très peu des chinois ou autres. « De même! » Souriais-tu en prenant vivement sa main pour la secouer avec entrain et joie. ça te fait toujours plaisir te rencontrer du monde, encore plus quand vous vous lier d'amitié, que cela soit récent ou non. Tu en venais même à parler de ton poulet comme si c'était un chaton ou un chiot, racontant sa naissance. « Bien sûr! C'est mon ami, après tout. » Pas sûr qu'il trouve ça mignon bien longtemps.

«Pas très loin d'ici. » C'est la seule chose que tu pouvais affirmer. Tu ne vivais pas vraiment là, mais pas super loin non plus. Ton poulet a fait une petite trotte avant de tomber sur lui et son restaurant. Tu es très étonné qu'il soit toujours en un morceau, et avec le minimum de plume perdue. Tu ignores complètement où il va et ce qu'il compte faire, mais tu l'attends quand même, comme demandé. Le temps qu'il aille chercher sa boite, tu as compté deux secondes à répétition dans ta tête. Une, deux, une, deux, et cela jusqu'à ce qu'il revienne avec ses épis de maïs. « C'est sympa! Merci! » La nourriture en ta possession, tu t'accroupis pour déposer ton poulet à terre et lui donner un épis. Il ne tarde pas à picorer les grains à renfort de gazouillis, restant sagement à bonne distance avec son maître. En plus, c'est gratuit! Tu adores les cadeaux, Yogi devrait être content lui aussi. « Je pourrais t'apporter des oeufs ? Même s'il ne donne pas grand chose pour une poule. » Il n'est pas très productif pour la ponte, mais c'est toujours une bonne compagnie! L'animal continue de manger sa part, tandis que tu le surveille attentivement pour ne pas qu'il fuit. Manquerait plus que tu le perdes à nouveau des yeux... « Tu ne voulais pas vraiment le cuisiner tout à l'heure, hein ? » ça te tracasse un peu. Est-ce qu'un autre l'aurait fait s'il n'était pas si clément que Tae Oh ? Est-ce qu'il est vraiment possible qu'une personne te le prenne pour le manger ? Tu ne t'es jamais posé cette question jusqu'à présent, parce qu'il n'a jamais prit ses pattes à son cou depuis qu'il est né. Ce n'est pas rare qu'il traîne dans la résidence par la faute de l'inattention de tes parents ou que tu le « promènes » dehors, mais de là à fuir aussi loin... N'importe qui aurait pu te le voler. ça mérite réflexion, pour la peine.

 Enoki ne vivait pas loin d'ici. Tae Oh s'en doutait un peu, l'animal ne semblait pas avoir traverser tout Tokyo non plus, sinon son maître avait mis du temps avant de comprendre que son volatile s'était volatilisé. Il acquiesça simplement par un hochement de tête sa réponse. Il n'avait rien à ajouter ou autre chose à dire. Enfin, au moins une chose et sûr, si l'animal se perdait une nouvelle fois, Tae Oh saura qui est le propriétaire.

Pensif quelques secondes, le coréen se souvint d'avoir laissé deux épis de maïs de côté. Ces derniers n'ayant pas trouvé acquéreur et le cuisinier n'étant pas très fan de ces céréales. Les donner à ce poulet, lui paraissait la meilleure idée et puis dans un sens c'était une manière à lui de se faire pardonner de lui avoir fait perdre quelques petites plumes en tentant de l'attraper. Il revint quelques minutes vers le jeune homme avec une petite boîte contenant ces deux épis de maïs. Il les tendit dans la direction du jeune qui les saisit heureux de recevoir ce présent. Tae Oh sourit lorsqu'il s'empressa d'en donner un à son animal de compagnie qui se dépêcha d'attaquer le maïs. Les animaux sont vraiment des bêtes qui vivent pour manger et non qui mange pour vivre. À sa connaissance, le coréen se souvenait des animaux de compagnie de ses amis et plus particulièrement un chat qui n'arrêtait pas de manger au point qu'il se demandait où il pouvait bien stocker toute cette nourriture.

Son regard se reposa sur le jeune homme qui lui proposa quand même en échange des œufs. « J'accepte avec plaisir alors. » Même si Yogi ne pondait pas des montagne d'oeuf, ce n'était pas grave après tout à la base Tae Oh ne souhaitait rien en échange, même s'il avait accepté la proposition du garçon. Les œufs étaient un aliment que le cuisinier manipulait souvent pour ses plats, que ce soit ceux du restaurant ou même ceux qu'il fait chez lui, comme de l'omurice, l'omelette roulée, crêpe coréenne etc... Il en met même dans ses ramens. Bref un aliment utilisable tous les jours sous différentes formes.

Le japonais lui posa une nouvelle question afin de s'assurer que Tae Oh n'avait pas eu l'intention de cuisiner son poulet. Il prit un air sérieux et il dit : « Si tu étais venu trop tard, je l'aurais sûrement déplumer et cuisiner. » Il le regarda et à voir sa réaction, il sourit amusé et lui tapa sur l'épaule sympathiquement en lâchant : « Bien sûr que non je n'aurais pas cuisiner ta volaille. J'essayais de l'attraper pour pouvoir l'empêcher d'aller un peu trop loin. Surtout qu'à quelques pas, il y a un restaurant spécialité poulet. » Il le laissait donc imaginer ce qui aurait pu advenir de sa bête si cette dernière s'était aventurée encore plus loin. « Je voulais juste l'entreposer dans le restaurant afin qu'elle ne se perde pas d'avantage. Après j'aurais essayé de trouver à qui elle appartenait. » Tuer un animal, il en était incapable et même s'il était un cuisinier. Autant le poisson ne le dérange pas vraiment, mais les autres petites bêtes comme les lapins, les grenouilles, les poulet, il préférait les avoir déjà mort pour pouvoir les cuisiner. « Fais plus attention la prochaine fois. Ou alors met lui une puce GPS afin de savoir sa localisation. » Encore là, Enoki avait eu beaucoup de chance de retrouver son Yogi, même si la panique avait pu se lire sur son visage, Tae Oh avait bien sentit qu'il ne l'avait pas chercher non plus pendant cinq heures, sinon il transpirait davantage. « Il semble se régaler. » dit-il tout en pointant du regard la bestiole qui avait déjà bien dénuder l’épi de maïs.

Rare sont ceux qui possèdent un poulet comme animal de compagnie. à l'avenir, Tae Oh se doutera immédiatement que ce volatile t'appartient. En même temps, peut-être que tu devrais lui mettre un collier avec son nom, ton numéro de téléphone et ton adresse ? Qui sait, les gens réfléchiront à deux fois avant de vouloir le cuisiner à la brochette ? Tu as tellement peur qu'il se fasse manger, quand même! Ce n'est pas une crainte que tu aurais si tu possédais un chien ou un chat comme tout le monde, mais normalité ne doit pas faire tellement partie de ton vocabulaire. Heureusement que ce jeune cuisinier n'a pas eu l'idée de le balancer dans une marmite pour le faire cuire, il lui offre même des épis de maïs. évidement que le poulet se régale, gloussant comme une mégère en picorant les grains. Il n'a pas la notion du danger, apparemment. à moins qu'il considère déjà ce Tae Oh comme son ami ? Après tout, il lui a donné à manger. Franchement, tu te poses des questions bizarres. Tu refermes la boite pour conserver le second, pensant à lui donner plus tard, avant qu'il ne soit plus bon. De toute façon, cet animal mange n'importe quoi. Si tu ne courrais pas après, il serait capable d'avaler des mégots ou des chewing-gum, les pires trucs pour les oiseaux. Yogi n'est pas un pigeon, tu te refuses qu'il fasse les trottoirs à la recherche d'un repas. Non non, tu ne parles pas de prostituée, mais bien d'une poule. Poule, volatile. Pas la poule- enfin bref!

C'est beaucoup comme cadeau, et tu t'empresses de lui proposer un échange équitable. Des oeufs contre son maïs, ça vaut le coup, non? Après, il peut en faire ce qu'il veut, même si tu préfères qu'il les utilise pour lui, et non pour le restaurant. Bah, il fait ce qu'il veut de sa nourriture une fois qu'elle est en sa possession. « Cool! » Tu notes ça dans un coin de ton cerveau, imprimant « Tae Oh oeuf » dans un de tes neurones. Faut bien qu'ils fonctionnent de temps en temps, non ? Il te donne matière à travailler, tiens. Puis, ça ne se néglige jamais une telle offre. Tu n'as jamais vu quelqu'un dire non à des oeufs, pas à ta connaissance... Même si tu donnes rarement les oeufs de ton poulet. En attendant, tu t'inquiètes pour la vie de ton animal, demandant une nouvelle fois à Tae Oh s'il comptait réellement le passer à la casserole. Sérieusement, tu devrais éviter de te faire des frayeurs pareil. Certains regardent des films d'horreur pour avoir peur, tu devrais faire de même, Enoki.

Déplumer et cuisiner. Ton visage perds rapidement de ses couleurs, imaginant Yogi sans plume et dans un plat pour aller au four. Comment peux-tu encore manger du poulet rôti, après ça ? ça l'amuse, en plus ? Tu fis la moue quand il tapota ton épaule, râlant en silence. Alors, c'est une bonne personne? Tu t'en doutais déjà pour les épis, mais il te confirme cela en donnant son explication. « Merci de l'avoir attrapé... Je me serais maudis si quelqu'un lui aurait fait du mal. » Quelques plumes en moins, ce n'est rien comparé à la broche ou à un KFC. Entreposer ? « Tu voulais l'accrocher au mur ? » Bah quoi ? On entrepose par des tableaux sur les murs ? Ou des bibelots sur les étagères ? Mais à ce compte-là, tu imagines Yogi empaillé. ça te fait blêmir et attraper ta poule entre tes bras, la forçant à lâcher sa nourriture. « Je ne veux pas qu'elle termine sur un meuble comme bête de foire. » Tu te fais des films seuls, en plus. à son conseil, tu hoches doucement la tête pour montrer que tu comprends. « J'y penserais, merci encore. » Une puce GPS, tu crois que le vétérinaire voudra te pucer ton poulet ? Ce serait plus hilarant qu'autre chose, comme situation. Entre temps, tu avais relâché Yogi pour qu'il retourne à son repas, hochant encore de la tête. « Oui, tu as fait son bonheur. » C'est marrant, il n'a jamais autant tenu en place que maintenant. Au moins, tu  n'as pas à lui courir après comme un fou. « ça me donne faim... » Lâches-tu en posant ta main sur ton ventre, le sentant grogner. Une belle paire de comique, ce poulet et son maître.

Au final, Tae Oh n'avait pas refusé l'échange que venait de lui proposer Enoki. En même temps difficile de refuser quelque chose quand cette chose touchait au monde de la nourriture. Non pas que le coréen était un goinfre, mais ses œuf allaient pouvoir être acteurs principal d'une de ses créations culinaires futures. Expérimenter de nouveau plat était un hobby pour le cuisinier, c'était une façon pour lui de s'évaluer et voir ce dont il était capable, jusqu'où son imagination coupler à ses compétences pouvaient l'emmener. Il essayait toujours de repousser ses limites pour voir ce qu'il valait. Et cela se ressentait d'avantage lors des concours culinaires auxquels il participait en représentant le restaurant où il travaillait.

Encore un peu inquiet apparemment, le japonais demanda réellement au coréen si celui-ci avait vraiment eu l'intention de cuisiner sa volaille. En vrai, non il n'aurait pas cuisiner un poulet qui traînait comme ça en pleine nature en ville, c'était trop risqué pour le servir à la clientèle. Petit sourire au coin des lèvres, Tae Oh attrapa la perche que le jeune garçon venait de lui tendre pour le taquiner encore un peu. Il se retint de rire en voyant ce dernier marcher une nouvelle fois dans sa combine. Ce gamin était vraiment adorable. Il lui tapa sur l'épaule et lui dit réellement la vérité sur un ton sincère qu'il n'aurait pas cuisiner son poulet. Il n'est quand même pas aussi cruel que ça, même s'il portait son uniforme de cuisinier. En voyant le poulet, tu avais juste eu envie de l'enfermer dans un endroit sûr afin d'être sûr qu'il ne lui arrive pas malheur au cours de son expédition. Bon être enfermé n'était sûrement pas la joie pour un animal, mais au moins il était sûr que rien ne lui serait arrivé. Le mot entreposer semblait avoir déclencher encore tout un tas de question dans la tête du jeune homme. Tae Oh le regarda et essayait de s'imagine ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête. Sûrement tout un sac de nœuds.

Son poulet privée de son cadeau, le coréen regarda le japonais tout en se grattant la nuque. Il se faisait vraiment des films. « Même si je suis cuisinier, je ne suis pas aussi cruel pour tuer une bête, la faire empailler et la mettre sur un meuble. » Déjà l'idée qu'on empaille un animal le dégoûtait fortement.  « Je voulais dire, je l'aurais enfermé en sécurité dans le placard du restaurant et lui aurait donné de quoi manger. » L'enfermer, il n'aurait pas eu vraiment le choix, car laisser un poulet libre dans la cuisine ne pouvait qu'engendrer des catastrophes et ça Tae Oh préférait l'éviter. Pour le moment son comportement avait été irréprochable au sein du restaurant et il n'avait pas envie de se faire engueuler à cause de son âme bon samaritain en sauvant cette volaille d'une éventuelle mort.

Le cuisinier avertit le jeune homme de faire attention la prochaine, voir même de mettre une puce GPS si cela existait dans son poulet. Ainsi il pourrait retrouver rapidement la trace de son volatile. Ah franchement, si un truc comme ça existait cela serait un soulagement pour tous les propriétaires d'animaux. Son poulet put attaquer à nouveau son épi et en le regardant son propriétaire lâcha qu'il avait faim. Tae Oh regarda sa montre. Il avait encore un peu de temps pour cuisiner un petit truc.  « Prend Yogi et suis-moi. » S'il avait faim, il allait lui donner à manger, normal et en plus gratuitement, c'est lui qui lui offrait. Après tout il avait quand même fait perdre quelques plumes à Yogi alors c'était une manière pour lui de le rembourser pour cela. Bon il n'allait pas non plus taper dans les produits luxueux du restaurant, il fallait quand même pas pousser.  « Tu as des allergies, des choses que tu n'aimes pas en particulier ? » Tae Oh n'avait pas envie de se lancer dans quelques si c'était pour que Enoki tombe malade ou ne mange pas son plat.

Yogi était sorti d'affaire, saint et sauf. C'est la seule chose qui pouvait me préoccuper jusque là en rencontrant ce cuisinier, ou plutôt Tae Oh. Il ne comptait rien faire à mon animal, en même temps, quel insouciant cuisinerait le premier poulet sauvage venu sous ses yeux ? à ce moment-là, pourrait-on appelé cela de la chasse ? Un peu de taquinerie n'a jamais tué personne, sauf peut-être moi! Au bord de la crise cardiaque, il me faut une bonne raison pour me calmer intérieurement. Une blague, ce n'était qu'une petite plaisanterie pour me faire marcher... Et je viens de courir. ça me rassure doublement de savoir qu'il n'était pas sérieux, ni aussi cruel pour tordre le cou à un poulet. Comment pourrais-je imaginer Yogi dans un four, hein ? Ou Yogi à la brochette ? Un Yogitori, quelle horreur. D'après Tae Oh, il comptait juste l'entreposer et aussitôt, cela me fait penser à ces œuvres dans les musées, que l'on accroche aux murs ou enferment dans une vitrine. Ce serait pas sympa d'emprisonner Yogi, encore moins de l'empailler ou de l'accrocher à quelque part. Ma tête est une sorte de discothèque où la fête bat son pleins, sauf que ce n'est qu'un grose bordel, sans queue ni tête.

Le poulet entre mes bras, je déballe mes doutes en le fusillant du regard, prouvant de mot en mot que je suis bien stupide. Ce n'est pas bien difficile de se faire des films, malheureusement pour moi et mon imagination débordante -et catastrophique-. « Je ne sais pas si l'enfermer dans un placard aurait été une meilleure idée... » C'est sûr qu'à ce moment-là, personne ne sait comment retenir l'animal sans le brusquer. Chez moi, il vit dans une poulailler à l'extérieur de l'appartement, dans le mini-jardin à notre disposition. Ce n'est pas une cage, malgré le grillage et les barrières. En même temps, où aurait-il peu le « ranger » ? Le placard, ce n'est pas si mal. « Le placard est toujours mieux que la casserole. » Simple remarque pour me convaincre moi-même. Dans tout les cas, Yogi est vivant, en bonne santé et c'est bien le plus important à mes yeux. En plus, il a droit à une traitement de faveur avec deux épis de maïs. Que demander de plus, sérieusement ? Sa balade n'aura pas été sans récompense, même si c'est « mal » de s'être enfui.

Plus de peur que de mal, conclusion de l'histoire. Yogi mangeait à sa faim et moi, je mourrais doucement de faim. y a qu'un idiot pour avoir envie de manger en regardant quelqu'un manger, même un poulet. Cette histoire de GPS me passe rapidement par dessus la tête quand je lâche ma remarque, une moue consternée sur le visage. Tae Oh ne tarde pas à me parler et je relève les yeux pour l'observer. Suivre ? Je sais faire. Rangeant l'épis entamé dans la boite, je pris Yogi sous le bras et le compartiment dans l'autre main. « Aucune allergie et j'aime tout~ Si c'est fait pour être mangé, alors c'est qu'il y a une raison. » Comme d'habitude, un jugement débile. Néanmoins, ma façon de penser ne me rend pas difficile, ni capricieux. Je pourrais manger n'importe quoi, tant que c'est comestible. « Tu comptes me faire quelque chose ? Je pensais que tu aurais du boulot. » Même si j'ignore comme il fonctionne, ou comment se passe son travail. D'un haussement d'épaule, je me rend compte que je n'ai pas vraiment de raison de m'en inquiéter. Si Tae Oh le propose, c'est qu'il a le temps pour ça. « Mais j'adore les tomates. » Le truc super simple que l'on trouve n'importe où, mais aussi l'aliment qu'utilise le plus souvent ma mère. Yogi aussi raffole des tomates, puisque j'en mange parfois avec lui, partageant mes rations avec mon poulet. « Je te devrais quelque chose ? On dirait un restaurant de luxe, quand même. » Le genre de repas que je ne peux pas m'offrir, évidement. Je peine déjà à m'acheter des nouilles dans la supérette du coin, alors des aliments de haute qualité, never.

Alors que Yogi picorait sans réserve son épi de maïs, l'estomac d'Enoki semblait s'être réveillé et il ne le cacha pas. Le jeune homme avait faim. Le laisser partir avec l'estomac vide ne plaisait pas au cuisinier, il n'était pas le genre de personnes capable de laisser partir quelqu'un ayant faim. Il se décida donc de lui cuisiner quelque chose avant qu'il ne parte. Il avait encore quelques minutes à lui consacrer avant de reprendre réellement le travail. Le japonais le suivit comme il lui demanda. Tout en se dirigeant vers la porte et la poussant tout en laissant le jeune homme pénétrer avec son poulet sous le bras dans l'arrière de la cuisine, il questionna le jeune sur des allergies potentielles alimentaires. Il ne tenait pas à ce qu'il fasse une crise d'allergie dans les cuisines du restaurant. Tae Oh en savait quelque chose pour être lui-même allergique aux amandes et aux noisettes. Il lui était déjà arrivé cinq fois dans toute sa vie de faire une crise d'allergie dont deux assez grave qui l'avait cloué au lit d'hôpital pendant plusieurs jours voir même une semaine. Un mauvais souvenir qu'il ne souhaitait à personne. Un petit sourire taquin se redessina sur ses lèvres, attrapant la nouvelle perche que le jeune homme lui avait tendu inconsciemment. « Même du poulet ? » Il avait dit qu'il pouvait manger de tout, alors du poulet y compris. Bon bien évidemment, il ne comptait pas lui cuisiner du poulet par respect pour la bestiole qu'il tenait sous son bras.

Enoki aimait les tomates. Tae Oh se mit donc à réfléchir à ce qu'il pouvait lui concocter rapidement et qui puisse rassasier le jeune homme, tout en faisant attention à ce qu'il utilisait, car il allait tout de même se servir dans le garde manger du restaurant ce qui n'était pas correcte. Mais bien évidemment s'il prenait quelque chose, il remboursait immédiatement en rachetant les mêmes produits en allant directement chez le fournisseur du magasin. Ou alors il prenait les aliments sur le point d'être jetés, considéré comme inconvenable à cuisiner ou même servir au client. Des aliments que Tae Oh n'arrivait pas à jeter, n'aimant pas le gaspillage. C'est pourquoi il les utilisait bien souvent avec l'accord bien évidemment du chef de les utiliser.

Alors qu'il prenait un bac pour allez chercher dans la réserve ce dont il aurait besoin, le jeune Enoki s'inquiétait de lui devoir quelque chose. Petit sourire pour l'assure : « Ne t'en fais pas, je ne compte pas non plus te servir un plat prestigieux. » Non pas parce qu'il n'avait pas envie ou que le jeune n'avait pas le profil pour être un client pour le restaurant, juste parce qu'en peut de temps et en utilisant le moins d'ingrédient le cuisinier ne pouvait pas lui faire quelque chose d'extraordinaire. Mais au moins si cela pouvait rassasier un minimum le jeune homme ça ne sera pas mal. « J'ai trouvé ce que je vais te faire. Ce n'est pas grand chose, mais j'espère que ça remplira un peu ton estomac. » Avec des tomates, il aurait pu faire une salade, mais vu que Enoki était un garçon cela ne lui semblait pas une bonne option. S'il avait été une femme, oui il lui aurait proposé une salade. Le plat lui venant en tête était plutôt simple, des pâtes, tout le monde aimait ça non ? Puis dans un restaurant où le chef avait des origines italiennes, il était normal d'avoir donc quelques plats présentant des plats typés italiens. Une cuisine que Tae Oh appréciait beaucoup et dont il avait plaisir de cuisiner les plats. « Bon je reviens. » dit-il tout en s'éclipsant quelques minutes.

Revenant avec ce dont il avait besoin : des spaghettis, des petites tomates cerises, des feuilles de basilic, trois petites olives noires, un peu de sauce tomate qu'il avait préparé hier soir avant de rentrer chez lui dans une petite coupelle, un petit peu de poudre de piment rouge doux. Il alla derrière son fourneau et sortit de quoi commencer son travail. Une casserole avec de l'eau chaude pour cuire les pâtes et une autre poêle qui servira à faire cuire la garniture puis les pâtes. Cela n'allait lui prendre que quelques minutes. « Des pâtes ça te convient ? » Aujourd'hui, peu de gens n'avait pas déjà manger une fois des pâtes, si bien sûr on ne comptait pas les nouilles utilisées pour faire des ramens qui pouvaient ressembler des pâtes.

L'arrière d'une cuisine ne devrait pas me rendre si à l'aise, surtout pas avec un poulet sous le bras. J'ai la net impression d'amener Yogi à l’abattoir. C'est ironique de rencontrer un cuisinier alors que mon animal de compagnie -comestible- s'est enfui. Yogi ne doit pas comprendre sa situation, ni le danger qu'il encourt à vagabonder tel un chat sauvage. Sauf que les chats, ça ne se sert pas dans un restaurant, comparé au poulet. Quant à moi, j'aime tout. Je n'ai jamais été difficile niveau nourriture, et j'ai même honte de dire que... J'aime manger de la volaille. à sa question, j'affiche une grimace coupable, puis regarde tristement la bestiole sous mon bras. « C'est mal mais... Ouais, même le poulet. » J'entends déjà Yogi glousser de peur, alors que j'empêche souvent ma mère d'avoir des envies de cuisse à la moutarde. Mais bon, ce n'est pas pour autant que je vais faire un film d'horreur à Yogi, le pauvre. Le poulet, ça restera pour les jours où il ne sera pas moi. En dehors de cela, j'adore les tomates. Fallait bien que je pose un point important dans la situation, sinon Tae Oh ne saura pas par quoi commencer, ni quoi faire. Puis, c'est toujours un plus de savoir les goûts de ses clients, non ? même si je ne suis pas vraiment un client, profitant de sa générosité. Un jour, je viendrais m'installer à l'une de ces tables pour commander à la carte. En attendant, j'abuse de son temps libre, faut bien l'avouer.

à voir l'allure de son restaurant, les plats ne doivent pas être offert. Je ne me sens pas très à l'aise dans autant de luxe, craignant de devoir payer une somme impossible à régler. Pourtant, il me semble que Tae Oh m'a informé que ce ne serait pas payant, non ? Qu'il me dise cela me rassure vraiment et je souffle de soulagement. « Tant mieux! Je ne suis pas difficile de toute façon. » Je veux dire par là que je mange de tout, sans discernement. Sans me dire que l'apparence doit être au niveau du goût, je m'en fiche complètement! Tant que c'est mangeable, je suis preneur. Heureusement, Tae Oh n'est pas une sorte de maniaque qui désire la perfection, je me sentirais mal de puiser dans son stock ou quoi. Oh! Il sait déjà, c'est cool ça! Je le regarde avec attention, des étoiles dans les yeux. C'est un cuisinier après tout, il doit savoir faire n'importe quoi. Je le laisse partir sans un mot, attendant bêtement à ma place, mon poulet toujours sous le bras. De quoi ai-je l'air, hein ? D'un idiot, comme d'habitude.

Pendant que TaeOH est parti chercher je ne sais quoi, je ne sais où, j'écoute Yogi caqueter et gesticuler, sûrement impatient de retrouver la terre ferme. Je ne peux pas le lâcher ici... Sait-on jamais qu'il retourne la pièce et cause des dommages au cuisinier. Tae Oh ne tarda pas à revenir, chargé de plusieurs ingrédients dont je ne serais dire tout les noms à vue d'oeil. ça fait beaucoup, non ? Je le regarde quand même faire, m'intéressant à sa façon de cuisiner, de préparer. Des pâtes ? Je ne réfléchis pas une seconde et hoche aussitôt de la tête. « Oui, bien sûr! » Je me rapproche, m'autorisant à poser Yogi entre mes pieds, avec la boite à épis ouverte pour qu'il s'occupe en attendant. Je risque de frôler la crampe du bras, à le garder avec moi. à l'époque de l'université, ça m'arrivait de sortir manger avec des potes. Les pâtes ne m'étaient pas inconnu, même si ça fait une éternité que je n'en ai pas mangé. « Tu cuisines depuis longtemps ? ça fait combien de temps que tu bosses là ? Tu es Coréen, non ? » Je pose vraiment des questions stupides et sans queue ni tête, juste pour le plaisir d'ouvrir ma bouche. Je suis curieux d'en savoir plus sur ce sauveur de poulet. Yogi mérite de savoir qui lui a évité la casserole, et moi aussi d'ailleurs.

Qu'il se rassure, Tae Oh ne comptait pas lui cuisiner du poulet, même si apparemment cela ne le dérangeait, même en présence de Yogi. Ce jeune homme était vraiment amusant, il avait égayer le début de journée du coréen. Grâce à lui, ses collègues allaient passer une journée de travail tranquille sans risque de se faire engueuler par le second. Pour partir sur une bonne base, Enoki révéla aimer les tomates. Un ingrédient classique que l'on pouvait trouver sous toutes les formes. Tae Oh se mit donc à lister tous les plats qu'il connaissait à base de tomate tout en éliminant ceux qui demandait trop de temps de préparation et trop d'aliment. Des pâtes lui vinrent donc à l'esprit. Bon il pouvait lui faire un plat de pâte avec juste de la sol tomate et un peu d’assaisonnement, mais d'un autre côté son petit côté à vouloir faire un peu plus prenait le dessus. Il s'en alla donc chercher les ingrédients dont il allait avoir besoin. L'avantage avec quelqu'un qui aime tout et qui n'a aucune allergie alimentaire était qu'on pouvait lui cuisiner tout sans grande crainte. C'est alors que confiant que le cuisiner coréen revint avec les ingrédients en cuisine pour commencer son travail.

Les pâtes ne semblaient pas lui déplaire, mais il ne semblait pas non plus grandement surpris. Cela signifiait donc qu'il en avait déjà manger au moins une fois comme il le pensait. Bien que ce type de plat faisait fureur pour séduire des demoiselles, il n'était plus si impressionnant que ça même si c'était terriblement délicieux. Faisant chauffer l'eau, il attendit que l'eau arrive jusqu'à ébullition pour ensuite plonger une poignée de pâte pour une personne un peu près et il les laissa cuire doucement tout en éteignant le feu. Il posa sa main au-dessus de la poêle afin de sentir la chaleur s'y dégageant. Concentrer sur ce qu'il faisait, il leva néanmoins les yeux vers le garçon qui lui posa une suite de question qui le fit rire. Curieux. Pas de problème le coréen n'avait rien à cacher et parler un peu de lui ne le dérangeait pas tout. « Je cuisine depuis mes dix ans. » C'est également depuis ses dix ans que la passion pour la cuisine l'épris et que l'envie de devenir cuisiner fût son but. Attrapant une planche et un couteau, il commença à hacher les feuilles de basilic tout en les empilant les une sur les autres pour faciliter la découpe. C'est donc d'un geste sur et rapide qu'il hacha l'herbe aromatique. « Sinon ça va faire bien six ans que je bosse ici. » Oui, juste six ans. Avant ça il avait travailler d'en d'autre restaurant afin d'en apprendre un peu plus sur les diverses spécialités que ceux-ci proposait, jusqu'à poser ses fesses ici où il eut la chance de grader jusqu'au poste de second de cuisine.

Une fois hachée, il coupa quelques tomates cerise en deux et en laissa trois entières. Regardant l'heure sur l'horloge derrière lui suspendu au mur, il mit tous les ingrédients dans la poêle avec la sauce tomate faîte maison. Il se tourna vers les pâtes, il prit une petite fourchette pour extraire une des spaghettis et le goûta afin de s'assurer de la cuisson. Encore quelques minutes est s'était parfait. Il baissa le feu sous la poêle et regarda à nouveau le japonais. « Effectivement, je suis coréen, mais je pense que ça se voyait, non ? » Petit sourire au coin de lèvres et posa également une question. « Et toi tu fais quoi ? Tu es étudiant ? » Il le supposait, Enoki était jeune alors peut-être était-il étudiant. Le temps qu'il réponde, il éteignit les pâtes et alla les essorer correctement avant de les plonger dans la poêle. Il commença à mélanger simplement à coup de poignée. Tout un art. Il se rappelle qu'à ses débuts en cuisine, il fichait toujours en l'air le contenu de la poêle, combien de fois il s'était fait remonter les bretelles. « J'espère que cela te plaira et comblera ton estomac. » Il ne fallut que quelques minutes pour que la préparation finisse de cuire. Il attrapa une sieste et dressa joliment l'assiette avant de la poser devant le nez du jeune japonais accompagné de couverts. « Bonne appétit. » dit-il tout en prenant ce qu'il avait utilisé pour faire la vaisselle.

à l'imagination, Tae Oh me fait penser à ce monsieur moustachu dans la belle et le clochard, celui qui cuisine les spaghetti bolognaise pour les chiens. Je me sens comme le clochard, d'un coup. Sans ma belle, bien sûr. Quoi que... Je détourne mon regard vers Yogi et pouffe discrètement de rire. Ouais non, mon poulet n'a pas une tête de belle, ni de chien. Ce serait un comble que je devienne poulophile ou un truc du genre. Qu'importe, j'aime les pâtes, j'aime la tomate et Tae Oh combine efficacement les deux! Je suis ravi, même si je ne suis pas surpris par son plat. Je suis plutôt étonné par sa façon de le préparer, puisque je n'assiste pas souvent à ce genre d'événement. à part pour voir ma mère cuisiner, mais ce n'est pas du tout le même effet. à le voir faire, c'est un professionnel. Il agit d'une manière bien précise et rapide, comme s'il faisait ça tous les jours. C'est bien le cas, suis-je bête. ça n'empêche que je ne serais pas capable de fonctionner comme lui, de penser à mettre ma main au-dessus de la poêle pour vérifier si c'est chaud, ou quoi. Non, moi je balance tout au mauvais moment, quitte à asperger la cuisine d'huile... Du coup, ma mère m'empêche de toucher à tout ça. Pour elle, c'est déjà bien que je puisse utiliser le micro-onde pour réchauffer un plat. Par moment, elle pense même que cela devrait m'être interdit. Ma mère a tendance à me dévaloriser sans le vouloir, juste en croyant bien faire les choses. Je n'ai mit qu'une seule fois du papier aluminium dans la machine, j'ai compris depuis que ce n'était pas compatible.

Qu'importe! Pendant que Tae Oh prépare ses pâtes, j'en profite pour poser des questions. Il doit avoir un paquet d'expérience depuis le temps, non ? Je ne m'attendais pas à une telle réponse non plus... à dix ans, je jouais encore à Pokémon ou aux billes. Il est sérieusement plus doué que moi, du point de vue cuisine, puisque je ne connais pas ses autres talents. C'est déjà pas mal qu'il sache faire à manger, sans se couper un doigt en plus. Six ans... Ce n'est même pas un sixième du temps que j'ai tenu dans mon ancienne agence, avant d'être viré. Décidément, il est cent fois plus doué que moi dans la vie! En même temps, tout le monde est plus doué que moi. « C'est pas mal six ans dans une même entreprise. » Dis-je d'un ton rêveur et admiratif. Ce n'est pas moi qui tiendrait aussi longtemps dans un même endroit, surtout sans faire de gaffe. Quant à savoir s'il est bien Coréen, c'est seulement une question idiote en plus, sans réel intérêt, pour taper la discute. Tae Oh ne cessait pas de cuisiner, coupant les tomates afin de préparer la sauce tomate, puis il goûta les pattes et répondit à ma dernière question. Je supposais plutôt bien, pour une fois. « Effectivement, tu n'as surtout pas un nom Japonais. » C'est ainsi que le grand Enoki déduisit que Tae Oh était Coréen, et non Japonais. Ma logique est tellement banale qu'elle paraîtrait presque stupide.

Moi ? Aaah moi ~ Il me pense encore à l'école ? Je souris franchement, affichant une mine d'abruti. « Je suis au chômage! » Et il n'y a pas de quoi être fier. Le temps que je poursuive mon récit, Tae Oh terminait de préparer les pâtes en espérant que cela me plaise. Un plat de cuisiner doit toujours plaire, non ? « Je ne doute pas du contraire. » Je souris toujours plus en attendant qu'il termine, regardant ensuite l'assiette qu'il me prépara avec perfection. Très joli boulot! à peine sous le nez que je lève mon pousse avec une grimace voulant dire « trop cool! » et je m'incline en tapant mes mains ensemble. « Merci pour le repas! » Les vieilles habitudes des Japonais. Je pris la fourchette et captura quelques pâtes pour les goûter, lâchant un « huuum » bien bruyant pour unique commentaire. Vraiment, c'est succulent! Je n'ai jamais goûté de pâte aussi bonne de ma vie. Je m'en réjouis tout seul, continuant de manger joyeusement sans trop faire de bruit. Ma mère m'a souvent rappelé de fermer la bouche en mangeant, du coup j'ai pris l'habitude d'être super silencieux. Avalant une bouchée de pâte, je me souviens de mon précédent sujet. « Hum ! En fait, je bossais à Angel Entertainment avant, mais ils m'ont virés à cause d'une rumeur avec une idole, haha ~ Sinon, je suis maquilleur. » Ouais, ça n'embouche pas un coin ... Ce n'est pas pour autant que je maquille et porte des robes, hein! C'est juste une passion, comme Kyann avec le dessin ou la coiffure. « Enfin, pour le moment je suis seulement en stage dans une salon de coiffure, même si je ne sais pas coiffer. » Je ris bêtement, manquant de m'étouffer avec une tomate cerise. à croire que je prend mon cas désespéré à la rigolade.

Tout en cuisinant, Tae Oh répondit au question que lui posait Enoki en mettant quelques temps d'attente entre chaque réponse afin de se concentrer un minimum sur ce qu'il faisait. La cuisine demandait de la précision, une minute de trop pouvait faire tout foirer le plat. La cuisson que ça soit de la viande, des pâtes, des légumes etc... Demandait de la rigueur. Le un peu près n'était pas pardonnable. En tout cas, pas dans un restaurant comme celui où Tae Oh travaillait. Un petit sourire se traça sur ses lèvres. Oui, six ans dans une entreprise ce n'était pas rien. Il ne savait pas encore si dans deux ans, il sera encore dans les mêmes cuisines. Le cuisinier aimait bien toucher à tout. Il avait déjà travailler dans un restaurant typiquement japonais dans ses débuts, puis français et avait finit par s'arrêter dans ce restaurant aux spécialités italiennes. C'est également là-bas qu'il gradua au poste de second du chef. Devenir chef était son rêve, mais avant ça il voulait être reconnu pour le devenir et avoir assez d'argent pour pouvoir ouvrir son propre restaurant. Deux chefs dans une même cuisine ce n'est pas possible et son chef était encore loin de partir en retraite ou même quitter les lieux.

Curieux, également. Tae Oh lui demanda ce qu'il faisait. Le jeune homme était chômeur. Ah ! Le coréen ne le jugeait pas, après tout trouver un boulot n'était toujours pas chose aisé et encore moins de le garder. D'un coup de poignée, il fit sauter les pâtes et les autres ingrédients afin que cela se mélange bien dans la poêle. Il reposa la poêle et alla chercher une assiette et des couverts propres puis la posa à côté. Il attrapa la poêle pour la mettre à côté de l'assiette afin de servir de manière présentable le plat, quelques feuilles de basilic encore en entier sur l'assiette pour décorer. Il posa l'assiette devant le nez de son client et lui souhaita un bonne appétit. Torchon sur l'épaule, il attrapa les ustensiles qu'il avait utilisé pour aller les laver. Cela n'allait prendre qu'une dizaine voir une quinzaine de minutes, mais pas bien longtemps.

Une fois fini de faire la vaisselle et la ranger, Tae Oh revint vers sa nouvelle connaissance qui semblait se régaler ce qui lui fit plaisir. S'il y a bien une chose sur laquelle le coréen était confiant à cent pour cent, c'est bien en ses talents de cuisiner. Bien qu'il ne saches réellement pas jusqu'à où vont ses compétences, essayant toujours d'aller toujours plus loin et tenter des mariages surprenants et des recettes compliquées. Le jeune homme finalement continua la conversation en parlant un peu plus de lui sans que le cuisinier ne lui demande. Il l'écouta attentivement. Les rumeurs, des paroles non fondées qui pouvaient néanmoins détruire nombreuse personne. Tae Oh sourit néanmoins à la fin de sa phrase, un peu amusé sans pour autant se moquer de lui. « Pas facile pour toi alors. » Coiffer et maquiller étaient deux art différents, ça ne devait pas être simple de travailler dans un salon de coiffure. « Si tu ne sais pas coiffer, tu fais quoi alors dans le salon ? » S'il ne savait pas coiffer, il y avait de forte chance que son patron ne lui laisse pas les cheveux des clients entre ses mains.

Le coréen ne savait pas trop quoi lui. Jamais il n'avait jamais connu le chômage. « Je n'ai pas de conseil à te donner, à part de persévérer. » Ces connaissances dans le monde du maquillage étaient nulles. Il ne connaissait personne qui tenait un salon de maquillage. Un petit sourire, il l'encouragea. « Fighting ! » En Corée, c'est souvent ainsi qu'on encourageait quelqu'un ou on s'encourageait mutuellement. Tae Oh ne savait pas si au japon, ce petit mot était également compris de cette façon. L'assiette de Enoki se vida rapidement. « Ton estomac est satisfait ?? » Il prit les couverts et l'assiette pour les mettre dans le grand bac où il allait faire la vaisselle après que le japonais sera parti. Il prit un morceau de sopalin et le tendit au jeune garçon s'il souhaitait s'essuyer la bouche au cas où une petite tâche de tomate s'y promenait.

C'est bien d'avoir un rêve dans la vie. Ce n'est pourtant pas ce qu'il me manque pour avancer, mais les gens et les rumeurs ont tendances à me ralentir, à me couper l'herbe sous le pied. Ils me connaissent d'avance sans réellement me connaitre, ils me voient venir sans savoir, et au final je me retrouve à chaque fois sans rien. Mon ancienne agence a fini par causer ma petite perte, surtout en terminant à l'affiche à cause d'une stupide idole qui n'a pas voulu de mon maquillage. Elle ne savait pas ce qu'elle loupait! Madame n'aime pas mon genre, madame préfère largement se maquiller seule, gnagnagna. Bref, cette fille est insupportable et c'est bien fait pour elle si la A.E a viré son contrat. Ma foi, ça ne m'aide pas de mon côté pour me retrouver un boulot, encore moins dans mon domaine. J'ai eu de la chance d'être tombé sur Kyann et d'avoir un stage dans son salon de coiffure. évidement, je ne suis pas coiffeur, je n'ai même jamais touché à une brosse de ma vie... Sauf pour mes cheveux! Mais eux, ils ne demandent pas précision. Combien de personne ai-je défigurer jusqu'à présent ? Seulement pour « apprendre » le métier, alors que je préfère rester dans mon coin avec mes cosmétiques. C'est difficile comme monde, comme boulot, comme univers. Sûrement est-ce aussi compliqué que la cuisine ? Qui sait, je n'ai jamais cuisiner non plus.

Chômeur, ce n'est pas le meilleur boulot au monde, mais faut bien passer par-là pour avoir mieux. Bientôt, je ne pourrais même plus toucher un yen et je serais bien triste face à mes dépenses. Pourtant des CVS, j'en dépose quasiment tous les jours. Surtout dans des salons de beauté, même si c'est pour vendre du maquillage. Je pourrais toujours apporter un avis, des conseils, pourquoi faire des testes ? Mais aucun ne veut de moi et je désespère de jour en jour. Qu'importe, le plat que me prépare Tae Oh a le don de me remonter le moral. Une bonne assiette de pâte façon italienne, comme je pourrais aimer si j'avais des origines du pays, mais j'aime tout. Son plat me donne l'eau à la bouche, autant l'odeur que la présentation. Il doit faire des ravages dans ce restaurant! Je ne serais pas étonné de savoir le chiffre d'affaire qu'ils font par jour, tiens. L'assiette sous le nez, je réponds par politesse avant de goûter à ce met qui semble bien délicieux. Un régale! Une merveille, que dis-je. La tomate domine, ainsi qu'une pointe de basilic, et les pâtes... Superbe.

Tout en mangeant -sans avoir la bouche pleine, bien sûr- je parle de moi, de mon expérience dans le monde du travail, mais aussi sur les rumeurs qui circule sur mon compte. Je ne suis pas une mauvaise personne, pourtant ils ont réussi à me coller une sale image. Le genre qui pourrait abusé d'une idole dans sa loge. Comme si j'étais capable de ça... J'ai déjà du mal à me trouver une copine, alors bon. Tae Oh semble m'écouter attentivement, alors qu'il pourrait très bien m'ignorer et continuer de ranger sa cuisine. ça fait du bien de parler, de temps en temps. Yogi est sympa, mais il n'a pas l'opportunité de me répondre très souvent. « Pas facile du tout. » Je dis ça à la légère, comme si ce n'était pas vraiment difficile. Ce que je fais dans un salon de coiffure ? Ahah! « En fait, ils m'ont accordés un coin maquillage! ça attire un peu plus de client... Tant que je ne coiffe personne. » Sinon c'est la merde.

Persévérer, c'est la seule solution contre le chômage. Ma mère me prend suffisamment le chou pour que je sache cela. Mais je ne perds pas espoir, je trouverais bien chaussure à mon pied, à force. « Merci! C'est sympa de m'encourager ~ » Je souris, bien content d'avoir un soutient -même si je connais à peine la personne-. En deux deux, je vide mon assiette avec appétit et bonne humeur, comme si son plat venait de recharger mes batteries. Je me sens d'attaque! Pour quoi, je l'ignore. « Très satisfait! Tu cuisines vraiment bien, c'était un régal ~ » Je me réjouis rapidement, encore plus heureux. Je le laisse récupérer les couverts et le reste, avant de prendre le morceau de papier qu'il me tend pour m'essuyer la bouche. C'est bon, mais c'est salissant. « Tu as vraiment du talent en cuisine. Tu as pensé à ouvrir ton propre restaurant plus tard ? » Entre nous, il a l'allure d'un chef, d'un bon patron. Je ne doute pas de ses capacités, ni de son avenir. Comparé à moi, il doit avoir un chemin tout tracé dans son domaine de prédilection.

Les rumeurs, ce genre de paroles infondées que pourtant bien de monde croyait. Tae Oh n'aimait pas ce genre de chose, car elle pouvait détruire une personne en moins d'une seconde. Il en sait quelque chose pour avoir également vu un collègues à lui, il y a longtemps se faire virer à cause d'une rumeur. Bien que ce dernier avait essayé de prouver son innocence, ses preuves ne furent pas assez solide pour faire changer d'avis le patron. Tout le monde le croyait coupable, sauf le coréen, mais simple commis à cette époque, sa parole pour défendre son collègue contre celle des autres n'aurait pas suffit. Suite à son licenciement, il eut beaucoup de mal à trouver un travail. Les rumeurs semblant être allé jusqu'aux oreilles des autres restaurants où il avait postulé. Au final, ce brave homme avait finit comme caissier pour mourir deux ans plus tard dans un accident. Oui, il n'avait pas eu une vie facile. Enfin tout pour dire que les rumeurs pouvait freiner la vie d'une personne voir carrément la détruire. Après tout dépendait du degré d'importance de ces rumeurs.

Enoki lui annonça qu'il ne coupait pas les cheveux, mais qu'il avait un petit coin pour lui afin de maquiller les clients qui le souhaitaient. C'est plutôt cool que le salon de coiffeur où il travaillait, lui ait aménagé un petit coin de maquillage. Souvent des femmes venaient se faire coiffer, mais également maquiller. Genre pour de grand événement de leur vie ou pour leur propre plaisir. Si ainsi il pouvait continuer à exercer son métier de base, c'était plutôt pas mal. « C'est cool pour toi. Ainsi tu peux montrer ce que tu vaux. » S'il était vraiment bon et qu'il avait des clientes contentes, de bouche à oreille peut-être qu'un jour une personne viendrait pour l'embaucher. C'est sûrement grâce à cela que le japonais pourrait retrouver un boulot fixe. En tout cas c'est ce qu'il lui souhaitait.

Tae Oh l'encouragea, il ne savait vraiment pas quoi lui dire d'autre mise à part ne pas baisser les bras. Il n'a jamais connu cette situation, donc il ne pouvait pas lui donner de conseil qui l'aiderait. Juste de persévérer et ne jamais abandonné. C'est sûrement ainsi que Enoki trouverait du travail même si on le rejetais dix fois, cent fois ou même mille fois. Peut-être qu'un jour une personne lui donnera une chance. Surtout qu'il ne semblait pas être un jeune homme désagréable. Il lui souhaitait de réussir. « J'espère que tu trouveras un travail. » Pour changer un peu de sujet de conversation, il lui demanda alors si son estomac était satisfait. Apparemment, oui. Cela fit sourire le cuisinier coréen. Bien qu'il connaissait ses compétences culinaires, il était toujours agréable d'entendre quelqu'un faire l'éloge de ses talents. « Merci. » Enoki continua et lui demande s'il n'avait pas dans l'idée d'ouvrir un restaurant. Si c'était dans ses projets, mais avant ça il voulait être reconnu en tant que chef et avoir les fond nécessaires pour se permettre d'ouvrir son propre restaurant. « C'est dans mes projets. J'attends juste d'être reconnu pour être chef cuisinier et avoir les fonds nécessaires. Un projet comme cela demande d'avoir un fond assez suffisant pour se construire. »

Le bruit de pas l'alerta. Ses collègues revenaient. Il regarda sa montre, dans quelques minutes ils allaient prendre service. « J'étais content de faire ta connaissance Enoki... » Lui serrant la main et regard Yogi. « Toi aussi Yogi. » Sourire collé sur les lèvres, il raccompagna sa nouvelle rencontre jusqu'à la porte par laquelle ils étaient rentrés. « Je suis désolé de te jeter un peu comme ça, mais je vais commencer à travailler. Le boulot n'attends pas. » Le coréen resta dans l'encadré de la porte, tenant la poignée de porte et fit un petit salut de la main au japonais. « À la prochaine. » Tae Oh appréciait bien ce jeune homme, il espérait le rencontrer une prochaine fois. Ce qu'il espérait, enfin le jeune homme lui avait promis en échange de ses deux épis de maïs qu'il lui donnerait des œufs. Peut-être qu'à cette occasion il reverrait Enoki. Il referma la porte, rejoignant ses chers collègues ainsi que le chef pour commencer cette journée en sourire.

Dans le fond, je n'avais pas à me plaindre de ce stage, même s'il ne durera pas longtemps et que j'y touche une misère. Les patrons ne sont pas radins, mais ils ne sont pas généreux pour autant. Ils me donnent un peu, mais vraiment un tout petit peu. ça m'aide à payer de la nourriture pour la maison, sinon je ne peux pas trop compter sur eux. C'est un vrai boulot qu'il me faut, un vraie place en tant que maquilleur, que ce soit dans une agence ou dans un simple salon. Peut-être devrais-je progresser à domicile ? Ai-je seulement le droit d'être à mon compte ? Est-ce gratuit ou non ? Je n'en sais rien, et au final, je ne fais rien. « Oui c'est vrai! Mais ça ne plait pas à tout âge. » Parce que j'ai l'habitude de maquiller des jeunes, et que parfois, les vieux n'ont pas les mêmes goûts. M'enfin, j'y trouve quand même mon petit bonheur, puis qui sait, je pourrais attirer l'attention pour une meilleure place. Je n'attends que cela, à dire vrai. Qu'on me remarque et me sorte de ce chômage, mais en attendant je vis avec et cherche toujours à côté. Ce n'est pas glorieux, mais qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce ? Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

Des simples encouragements suffisaient à me faire sourire, je n'avais pas besoin de plus. De toute façon, qu'est-ce qu'il pouvait bien y faire ? C'est à moi de trouver un boulot, pas aux autres de m'en fournir un. Je le sais déjà, alors je ne cherche pas à embêter mon entourage quand je dois faire la part des choses. à ses mots, mon sourire s'élargit et je hoche vivement la tête pour acquiescer. Je trouverais, quoi qu'il m'en coûte! Un boulot est un boulot, non ? Je ne dois pas perdre cela de vue, même si un jour, je risque de devoir m'éloigner de ma passion. Tant pis, comme on dit. En tout cas, Tae Oh est un excellent cuisiner et c'est avec joie que je compliment son talent et sa nourriture. Très bon, exquis même. D'ailleurs, ne compte-t-il pas se mettre à son compte ? Ce serait bien pour un jeune homme comme lui. Une question d'argent, mais qu'est-ce qui ne l'ai pas, hein ? « J'espère que tu trouvera ce qu'il te faut pour y arriver. Je t'encourage aussi! C'est qu'une question de persévérance maintenant, fighting! » J'en fais trop, mais j'ai toujours été ainsi. En tout cas, nous avons tout deux des objectifs à atteindre, moi un boulot, et lui une place de chef.

Apparemment, le service reprenait. Je n'avais rien à faire ici, surtout pas avec un poulet susceptible d'être dévoré. « Moi aussi, Tae Oh. » Je lui serre la main, puis lance un regard à Yogi qui ne s'inquiète même pas. Je le suivis vers là d'où je venais, sourire aux lèvres, avant de me tourner vers lui pour m'incliner poliment. « Merci pour tout! Surtout d'avoir rattrapé Yogi avant qu'il ne se fasse manger. » Je ne sais pas ce que j'aurai fait, sinon. Les au revoir fait, je franchis la porte pour être dehors et lui laisser l'occasion de refermer après moi, le saluant à mon tour d'un signe de main. « Bosse bien! Et à la prochaine. » Je lui devais toujours des oeufs, je ne l'oublie pas. Je ne pourrais pas l'oublier, de toute évidence. Yogi me rappellera toujours à l'ordre, et les épis de maïs aussi. Après ces quelques mots échangés, je repris la route jusqu'à chez moi en laissant Tae Oh travailler, finalement bien content d'avoir fait une nouvelle rencontre. Ce n'est pas plus mal, quand j'y pense. Je suis certains de le revoir un jour ou l'autre, et même de revenir ici pour lui apporter son dû. Mais pour le moment, j'ai du pain sur la planche et ça risque d'être fatiguant.