Pour rester soi-même dans un monde qui s'évertue jour et nuit à vous rendre comme n'importe qui il faut gagner la plus rude bataille qu'un humain puisse livrer. Et cette bataille n'a pas de fin.

The sea is our glint.

Le weekend était arrivé rapidement, beaucoup plus vite que je ne le pensais, mais ses derniers jours ce gossip sur le net ne m’avait pas rendu la tâche plus facile, déjà quand Wolfram est parti des camarades de classe m’ont questionné, je les ai envoyé chié m’isolant malgré moi pour échapper à ce tourment. Mais les rumeurs balancées, supposant que je n’étais pas innocent n’aider en rien ma crédibilité quand je me forcer et m’aventurer à dire que je n’avais rien fait, que j’étais innocent dans tous ses changements, dans son abandon, dans sa fuite, je n’étais pas coupable... Du moins c’est ce que je voulais qu’on croie, qu’on ne me fasse plus penser à tout ça, que les sentiments se taisent avec leurs mots, que les suppositions disparaissent, j’en avais assez et oui comme cet abruti l’avait dit j’ai pleuré, j’ai usé de la gentillesse de mon meilleur ami, fatigué et épuisé c’est vers lui que je me suis tourné, mais Raylai ne me tournera pas le dos, même s’il sait qu’il ne peut pas m’aider il est toujours là pour moi et les rumeurs ne viendront jamais à bout de ces sentiments, de cette amitié que je ne remettrait jamais en cause.

Un soupire, je devais mettre de côtés toutes ses pensées inutiles, aujourd’hui c’était cette fameuse journée, notre sortie à la plage, j’avais hâte de tester l’équilibre sur une planche avec Loukas, les jours qui ont suivi notre rencontre n’ont fait que confirmer que l’on était fait pour s’entendre, bien que je tente d’y aller doucement pour m’habituer à son apparence, mais il est le genre de mec qui me permet de me retrouver, son comportement est un peu cette bouffée d’air frais que je recherchais. Je suis un abruti, un idiot fini, je me suis laissé emporter par cette rupture car c’était la première fois que je tombais amoureux, la première fois simplement que j’acceptais d’aimer quelqu’un et je me suis senti trahi, abandonné et tellement lamentable. La honte et la peine se mélangeant souvent ses derniers temps, mais je remontais la pente, de toute façon le monde continue de tournée et si quand je suis seul je ne peux pas m’empêcher de craquer malgré tout encore blesser, en compagnie de mes amis je veux juste décompresser.

D’ailleurs Raylai semble étrange en ce moment, je ne sais pas ce qui lui arrive, mais il sort souvent sans un mot de la pièce après avoir reçut un coup de téléphone, jurant simplement contre celui qui semble l’appeler, je ne sais pas dans quoi il s'est encore fourré, mais je finirai par lui demander, j’attends simplement de voir si cette drôle de situation est passagère ou s'il se fait encore emmerder... Décidément peut-être que je devrais réellement devenir son garde du corps, il m’inquiète avec sa capacité à se foutre dans la merde. Peut-être que c’est ce « Ko » qui le fait agir ainsi ? Je soupire me posant trop de questions, mon sac prêt, mon maillot sur moi, je n’attends plus que le second concerné. Quittant ma chambre, j’ai pris quelques trucs à grignoter, la plage ça creuse comme on dit ! Frappant à sa porte, je n’attends pas qu’il ouvre pour m'exprimer à travers.

« Tu es prêt, je peux entrer ? » Poussant simplement la porte. « Le train va bientôt arriver, d’ailleurs tu prends quelle planche ? » C’est vrai, je n’ai pas pensé à ça, il va en trimballer une avec lui ?

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Cette école m'apporte son lot de surprise. En arrivant dans ma classe, je me suis rapidement lié avec les autres, sans pour autant dire que nous sommes les meilleurs amis du monde. Ils m'apprécient simplement et je les trouve plutôt cool. L'ambiance est calme, l'atmosphère est légère, et je ne me prend jamais la tête avec qui que ce soit. Du moins, je le pensais. Parce qu'avec cette école, j'en apprends tous les jours. à commencer par ce Royal Shit qui marque son territoire sur Twitter. Rumeur ? Vrai ? Faux ? J'en sais rien, mais je me suis attardé dessus toute la nuit, lisant un à un les tweets proposés. Décidément, la personne derrière ce personnage n'est pas délicate, encore moins sympathique. Il -ou elle- balance les gens sans vergogne, sans pitié, sans même penser aux conséquences. Parmi ce lot, London y figure. Ce garçon qui partage le même dortoir que moi, le premier que j'ai rencontré à la Royal, mais aussi celui qui m'accompagne aujourd'hui à la mer. Ce même London qui apparaît sur le réseau social à moitié victime, moitié coupable. Son meilleur ami ? La tête brûlée qui râle et jure sans arrêt ? Ce gamin n'est jamais content, une vraie boule de nerf ambulante. En plus, il a des goûts qui laissent  à désirer, hm. Qu'importe, cette histoire m'intrigue plus que je ne l'aurai cru, portant une toute nouvelle attention sur mon « colocataire ». Qui est ce loup ? Pourquoi il a été abandonné ? Est-ce en rapport avec son ancien ami ? J'ai beau réfléchir, je ne sais comment relier les points ou trier mes informations.

Dans ma chambre, je peux profiter du silence et observer mes planches en essayant de choisir l'une d'entre elles. Elles n'ont jamais servi, je ne sais même pas ce qu'elles donnent réellement dans l'eau. Un temps de réflexion, mon regard voyage sur plusieurs d'entre elles, avant de diminuer mes choix. Celle-ci serait trop grande, celle-là trop lourde, ou encore pas pratique, trop précieuse, etc jusqu'à tomber sur la dernière de mes éliminations. Une planche d'une taille moyenne, plutôt fine et facile à tenir sous le bras. Une tête de dragon bleu crachant des flemmes rouges, oranges et jaunes la décore. L'avantage, je possède des sacs exprès pour mes planches de surf, selon la taille de cette dernière. Enfin décidé, je décroche l'objet de mes désirs du mur et le range dans le sac en tissu comme si c'était une guitare dans son étui. De quoi aurai-je l'air avec cela sur le dos, hein ? Ce n'est pas tous les jours qu'un gars de balade avec une planche de surf sur soi, j'en suis même très persuadé. Voilà une bonne chose de faite, maintenant le maillot.

Ayant enfilé qu'un simple short de plage, London entra au moment même où je mettais un débardeur blanc, dos à la porte. Je ne suis pas pudique, mais il n'a pas eu le temps de voir grand chose. « Tu as déjà ouvert la porte, pourquoi tu poses la question ? » Je souris après m'être tourné vers lui, arrangeant bien mon haut. De mon index, je pointe le sac fermé sur mon lit, l'air triomphant. « Celle-ci! Mais je te laisse l'effet de surprise pour notre arrivée ~ On y va ? » J'attrape la sangle de mon sac et passe la planche dans mon dos. Je me sens comme chez moi, à Sydney. Même les snowboarder mettent leur précieux dans ce genre de sac, pourquoi aurais-je l'air bizarre ? Peut-être parce qu'il n'y a aucune des deux espèces qui traînent dans les rues de cette ville. « J'ai déjà hâte d'y être, dépêchons-nous! » Sans même laisser le temps à London, je le pousse en dehors de ma chambre en refermant la porte derrière nous. Le train va bientôt partir comme il l'a dit, autant ne pas perdre de temps à papoter. De ce fait, je le laisse me guider, parce que j'ignore où se trouve quoi.

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Je me suis demandé comment avait été accueilli Loukas en classe, il faut dire que si je fus surpris par son apparence d'autres connaissait Wolfram et ont forcément dû lui faire la réflexion, mais j’espérai vraiment que cette histoire avec mon ex ne lui arrive pas aux oreilles, certain savaient que je sortais avec, les rumeurs avaient été bon train et puis on ne se cacher pas vraiment au fond, il assumait et je l’assumais tant que mon secret était gardé... Simplement je ne pouvais pas le dire et le confirmer maintenant que tout était terminé. Et je comptais vraiment sur cette journée pour décompresser de ce qui me tomber dessus, fatigué et épuisé que cette situation en vienne à me rattraper quand je tente de m’en échapper. Je me demande si Wolf lit ce qui se marque sur le net... Un jour j’arriverai à ne plus me demander ce qu’il est en train de faire où me questionner sur des choses sans intérêt, après tout à quoi cela sert maintenant qu'on est séparé de savoir s’il m’a vraiment aimé ? C’est des pensées que je ne suis pas fier de partager. Mais tout ça mis de côté, j’aurais le temps de me prendre la tête plus tard, pour le moment mon ordinateur est fermé, les réactions oubliées et mon sac prêt. J’ai simplement hâte de pouvoir arriver à la plage et laisser mes pieds s’enfoncer dans le sable, toucher l'eau salée sous ce doux soleil presque d’été.

Quelques pas me séparent de la chambre de Loukas, je parle et j’agis, un de mes comportements préféré, ne pas attendre de réponse pour entrée, il semble à peine finir de s’habiller et je le regarde sans honte à son interrogation, souriant naturellement. « Par principe ? » Qu’est-ce j’en sais au fond. Je suis du regard son index pour observer le sac sur le lit, touchant a travers je peux sentir la planche. « Pas mal cette protection ! Tu auras l’air moins con comme ça ! » Faut bien l’avouer, depuis que je suis là je n’ai vu personne se balader avec une planche de surf dans le métro, d’ailleurs la plage est souvent déserte à part en pleines vacances scolaires d’après ce qu’on m’a dit, donc aujourd’hui aussi il risqué de ne pas y avoir énormément de monde et ça fera plus de place pour nous ! « Ok ! Vaut mieux y aller en effet, on va le louper sinon~ » je n'avais pas spécialement envie d’attendre une heure ou deux le prochain, donc autant se dépêcher. Poussé hors de sa chambre, je ris en mettant mon sac sur l’épaule et d’un pas rapide on quitte le dortoir, je cours un peu tout en faisant du marche arrière pour le regarder.

« Tu as pris quelque chose pour patienter durant le trajet ? » Il y avait quand même pas mal des minutes avant d’arriver à la plage, de mon côté je prenais simplement mes écouteurs et mon baladeur, mais je suis prêteur si jamais... Un nouveau sourire et on se mit en route vers la gare, grimpant les marches pour atteindre notre quai, le train était déjà sur place, au moins on ne l’avait pas manqué ! Prenant une place isolée, je tapote le siège à côté de moi pour Loukas, récupérant un peu cette respiration agitée par ce trajet plutôt pressé. Fouillant dans la poche de mon sac mon mp4, je tends un des écouteurs à mon voisin. « hum ? » traduction : « tu veux écouter ? » Mes yeux clos bercés par la musique, je regarde de temps en temps par la fenêtre, quant au bout de longues minutes la mer devient visible, tapotant mon coude sur celui de mon pote, je montre l’eau avec mon index en disant simplement. « On arrive, on arrive ! » Oui ça avait toujours cet effet sur moi quand j’étais de bonne humeur et impatient. J’enlève les écouteurs de nos oreilles pour tout ranger, me levant de ma place je tente de passer entre les genoux de Loukas et le siège de devant, manquant de tomber je me rattrape en posant mes mains sur ses épaules... Raclant ma gorge, je m’excuse avant de le tirer devant la porte coulissante. À peine ces dernières ouvertes que je me mets à courir jusqu’à la murette, comme je le pensais, la plage est inoccupé, mais je sens déjà que je vais m’éclater.

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La première fois que j'ai débarqué dans ma classe, plusieurs paires d'yeux se sont posés sur moi comme si j'étais un extraterrestre venu de quatrième dimensions. Certains m'ont demandés pourquoi j'étais parti, d'autre pourquoi je suis revenu, mais je n'ai pas compris de suite avant de faire le rapprochement avec les paroles de mon colocataire la veille. Ils doivent tous me trouver un air de ressemblance avec l'ancien ... Moi ? Je ne sais pas comme le décrire, ni le nommer. J'ai cru entendre un nom « wolf » ? Serait-ce une façon de le surnommer ? Je n'en sais trop rien, mais je ne me suis pas attardé dessus après ma présentation officielle et la vague de soulagement dans la classe. Soulagement ou déception, là non plus, je n'ai su comment le décrypter. Je ne suis pas ce « Wolf », ni cette personne visée par ce Royal Shit. Finalement, les journées se sont poursuivit sans dommage, m'habituant rapidement à cette nouvelle vie, à cette école. J'ignore énormément de chose sur ces lieux, les coutumes, les habitudes, les rumeurs. Je suis vraiment le petit nouveau fraîchement débarqué, mais à peine arrivé que je me fais déjà un pote. Ce même pote qui m'a proposé une sortie à la plage. Autant l'avouer, je suis bien trop surexcité pour dire que cela ne me plait pas. Je n'ai qu'une envie, plonger dans l'eau salée, mouiller ma planche pour la première fois depuis mon acquisition. Bref, je veux m'amuser et profiter.

Ses principes sont étranges. D'abord il pose une question dans la logique des choses, mais il n'attend aucune réponse avant d'agir, rendant l'action illogique. à quoi bon demander ? Par principe, comme il le dit. Je souris à cette réponse, roulant exagérément des yeux. Qu'il se rassure, j'ai déjà tout préparé à l'avance! Ma planche est bien rangée dans son sac, attendant seulement de partir faire un tour avec nous. « Merci de me dire que j'aurai l'air con. » Je lui donne une tape sur le haut du crâne en prenant un air désabusé. Il se fout de ma gueule, en plus. Je me demande seulement si les Japonais savent surfer ? Je n'ai jamais côtoyé les plages du Japon, je ne peux pas savoir sans voir. Qu'importe, je suis beaucoup trop impatient pour me poser la question. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je pousse London en dehors de la chambre, puis dans les couloirs pour quitter les dortoirs. Nous sommes pressés, autant ne pas perdre davantage notre temps. Patienter? « Haha, non! Je n'y ai pas pensé~ » Je le prend à la cool, pensant déjà me tourner les pouces. Il a prévu quelque chose pendant le trajet ? C'est vrai que j'aurai pu prendre des écouteurs pour brancher mon portable et écouter de la musique, mais j'ai oublié. J'ai aussi zappé ma PSP et mes jeux de sport, tristesse.

En deux deux, nous arrivons à la gare après avoir pressé le pas, le train patientant sagement jusqu'à l'arrivée des derniers passagers. Dans le cas où nous ne sommes pas en retard pour le louper, nous ne sommes pas non plus en avance pour l'attendre. C'est plutôt cool, non ? Je rejoins aussitôt London sur le siège qu'il m'indique, lâchant un soupir de soulagement. Quelle course! J'ai l'habitude de courir, faire du footing, mais ça fait plusieurs jours que je ne glande plus rien à cause de mon déménagement. Son « Hum » attire mon attention et je me saisis de son écouteur pour le porter à mon oreille, curieux de découvrir son genre de musique. Finalement, la discussion ne se fait pas entre nous, mais j'en profite pour écouter sa musique et attendre. Jusqu'à son coup de coude et voir le paysage qui s'offre à nous. « Wow! Génial! » Je jubile sur mon siège, manquant d'écraser London pour vouloir me coller à la vitre. Celui-ci récupère ses écouteurs, range son attirail et tente de quitter son siège... Non sans tomber à moitié sur moi, se retenant à mes épaules. Décidément! Un large sourire fendit mon visage en deux, et j'attends qu'il se dégage pour me lever, récupérer ma planche rangée dans le compartiment au dessus de nos têtes et le suivre vers la porte coulissante. London est une pile, sérieux. Il n'attends pas deux secondes avant de filer comme une flèche et je le suis avec un grand sourire. « Prêt pour t'amuser ? » Tout en posant ma question, je retire mes chaussures et mes chaussettes, les gardant dans une main, avant d'aller m'aventurer sur le sable tiède. Aaah ~ Les souvenirs reviennent, je me sens presque comme chez moi.

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Il faut bien avouer que les choses inhabituelles ont toujours tendance à attirer les regards, Tokyo n’est pas vraiment une ville faite pour des pros du snowboard, heureusement les piscines existent pour les nageurs comme moi, mais aller à la plage tout les jours serait beaucoup plus difficile sachant aussi que les vagues ne seront surement rien comparé à celle qu’il a eu l’habitude de fréquenter, mais on s’habitue à tout, ce n’est pas comme si on avait le choix. Chaque Pays a ses avantages et ses inconvénients, fan de mangas j’ai toujours voulu découvrir le Japon, puis j’ai la seconde nationalité, mais si à Londres j’étais un poisson dans l’eau, ici je suis encore un têtard qui grandit. Enfin il me tape pour ma remarque et je lui tire fièrement la langue, c’était une vérité je n’allais pas la cacher. Quittant le dortoir, je lui demande s'il a pris quelques choses pour patienter durant le trajet, pour ma part je n’ai pas pris mon téléphone... Je l’ai un peu mis de côté, mais ce n’est pas la première fois que je ne le prends pas avec moi, donc ce n’est pas bien grave. J’ai la musique, ça passe toujours pour tuer le temps. Une petite course rapide jusqu’à la gare on finit par arriver, le train déjà prêt à s’en aller, pas besoin de patienter pendant trois heures, on a le timing dans la peau ! Haha ou pas. Dans tous les cas nous voilà installé sur nos sièges, les écouteurs dans nos oreilles, mon genre de musique varie assez, ce n’est pas vraiment comme si j’avais des idoles préférées ou autres truc du genre, bien plus concentré sur les champions mondiaux de natation ! M’enfin chacun sa priorité. Mais étant toujours avec mon baladeur j’ai une super grande playlist des génériques animés ! C’est assez amusant à écouter et je connais les paroles par cœur ! Mais je suis plus danseur que chanteur... Enfin si je devais faire un choix entre les deux bien sûr.

Finalement le trajet se passe sans problème, je tapote du pied sur le sol au rythme de certaines chansons alors que j’observe le paysage. Excité comme une puce dès que j’aperçois la mer je ne peux pas m’empêcher de tapoter Loukas pour la lui montrer. L'étendue bleue, le sable, ça suffisait pour que je sois pressé de sortir et forcément quand on se dépêche on fait des bêtises. Je suis un allumeur à la base, du moins je l’étais avant de rencontrer Wolfram... Chauffer les gens pour les rejeter était ma spécialité, donc le « contact » basique ne me dérange pas, je ne suis pas à ce point pudique ou embarrassé, mais ce qui m’a un instant « gêné » dans le faire de me rattraper sur lui et de supporter cette proximité, c’est que son visage n’est pas de ceux qui me laissent indifférent... Je sais qui il est et je dissocie bien les deux personnes, mais ça reste troublant et je dois simplement m’y habituer.

Déjà prêt à sauter hors du wagon dès que les portes s’ouvriront, je sautillerai presque sur place ! Impatient de rejoindre la mer, je regarde mon partenaire du jour pour répondre à sa question.

« Toujours ! » Marchant pied nu dans le sable je lève mes affaires pour me retrouver rapidement en maillot. Courant jusqu’à l’eau précipitamment pour toucher la température, elle semble assez fraiche, mais peu importe le froid, le chaud, tant que c’est de l’eau je supporte... Un poisson ne va pas demander à mettre le chauffage ou la clim dès que le climat ne lui convient pas ! Ma main dans l’eau je mouille ma nuque et mon corps pour le préparer, mais avant de plonger, je prends de l’eau dans ma paume pour la jeter sur Loukas subitement, commençant déjà à l’embêter, lui souriant d’une façon faussement innocente.

« On se fait quelques mètres histoire de se chauffer ? » Regardant la mer, il semble y avoir de légères vagues, ce n’est pas grand-chose, mais pour s’amuser ça devrait être suffisant. « Ne te fais pas piquer par un crabe. » Je me moque de lui, soyons honnête. Je cours dans l’eau plongeant de ma grâce habituelle, haha... avant d’entamer un sous l’eau de plusieurs minutes sans remonter à la surface, je peux tenir ma respiration plus longtemps que la moyenne, une capacité que j’ai dû tout de même entrainer tout au long de ma carrière, ce n’est pas inné. Remontant a la surface, je vois Loukas encore au bord, faisant signe qu’il me rejoigne avec de grands gestes ! Il n'a rien de plus agréable que l’eau sur ma peau, décidément je ne le dirais jamais assez !

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Il est du devoir de l'homme de s'habiter aux inconvénients de la vie, je ne peux le faire autrement quand ma passion est mise à l'épreuve. Des plages trop loin, sûrement avec des vagues plates et sans violence. Des montagnes éloignées aussi, avec de la neige et peut-être des bonnes pistes noires à marquer de mes planches. C'est grisant d'être dans une ville coupée des éléments, seulement habité par le bruit, le trafic routier, les gens qui circulent partout, la pollution, la restriction de place. Bref, rien n'est à porté de main dans cet endroit. Seul le train pourrait nous mener à un lieu accrocheur, utile et sensationnel. Pour cela, je fais confiance à London et le laisse me guider à travers cette ville dont je ne connais rien. écouteur dans l'oreille, je profite de sa gentillesse pour écouter sa playlist en silence durant le trajet. Il n'a pas un genre particulier, changeant parfois complètement de thème ou d'artiste. ça me convient, prouvant ainsi que ce n'est pas son domaine. Je m'en contente, même si je ne connais pas le trois quart de ses chansons. Des génériques animés ? C'est plutôt compliqué quand on regarde jamais ces trucs-là.

Le trajet se fait rapidement, sans encombre ni soucis, avant de voir l'étendue d'azur se profiler à l'horizon. C'est tellement magnifique, impressionnant. Je sens mon coeur s'agiter, se mettre à battre comme s'il courrait un marathon dans ma poitrine. Ah, la mer, le sable. Je sens déjà la sensation chaude et douce sous mes pieds, l'air frais dans les cheveux, sur mon visage. J'en deviens rapidement euphorique, jusqu'à qu'il tombe sur moi et s'excuse. Ce n'est rien, comparé à lui, j'ai l'air super serein avec mon sourire béat. Ce genre de gêne, de maladresse ne me dérange pas et il doit bien le remarquer dans ma façon de sourire bêtement. Il ne tarde pas à se dégager et moi aussi, récupérant mon bien là où je l'avais rangé pour le temps du trajet. London est impatient tel un enfant, et ça ne me fait que plus sourire en m'approchant de lui. Encore quelques minutes et nous serons enfin libre. C'est bien le mot pour nous définir « libre comme l'air ». Nous sommes prêt à nous amuser, qu'attendre de plus ? Pied nu sur le sable, je soupir de satisfaction en regardant la plage. C'est super, le rêve.

Les températures de ce pays sont bien différentes de celles d'où je viens. J'ai le sensation qu'il fait moins chaud, que j'étouffe moins que sous un soleil de plombs. L'air est frais, le sable ne brûle pas la peau et je peux retirer mon débardeur sans craindre une insolation. C'est agréable, quoi que je puisse en penser. Non loin de London, je tâte l'eau en jugeant dans ma tête. Ce n'est pas froid, ni chaud. J'ai toujours eu l'habitude de plonger tête la première dans la flotte, sans me soucier des risques. La neige est toujours gelée, pourtant je ne rechigne pas quand je m'étale brutalement dedans. à quelques mètres de lui, je sens de l'eau m'éclabousser le visage et le torse, riant aussitôt au geste du blond pour lui rendre rapidement. Des gamins, y pas à dire. Quelques mètres ? Je regarde l'océan avec un sourire en coin, puis mes yeux reviennent sur lui. « D'accord! Je vais pouvoir tester ta rapidité ~ » Une bonne opportunité pour voir qui est le plus à l'aise dans l'eau.

Un crabe ? Automatiquement, je regarde au niveau de mes pieds comme si je pourrais y trouver un crabe. Il se fout de moi, le fourbe! « Attention que je te pique pas, ouais. » Quelle menace, je ferais presque peur. London ne tarde pas à plonger, rendant l'effet ahurissant et majestueux. Il n'est pas pro pour rien, je peux l'affirmer. En quelques minutes, il a parcouru plusieurs mètres vers le large. Un véritable dauphin, je ne pourrais pas le battre avec mon niveau de surfeur. J'ai un très bon équilibre, un maintient parfait, mais je ne suis pas nageur. à ses grands gestes, je lui fais une sorte de salut militaire avec deux doigts et plonge à mon tour. Avec une planche, je serais aller plus vite et plus loin, mais mon corps seul ne peut surpasser sa capacité et son entraînement. Même avec un vécu au bord de mer, je n'arrive à le rejoindre complètement avec un sous l'eau, remontant à la surface à quelques pas de lui. « Pfiou! Tu es bien plus fort ... » Je souffle rapidement en glissant une main dans mes cheveux pour les rabattre vers l'arrière. L'eau n'a jamais été aussi bonne.

« Tu as une bonne tenue, c'est cool. » Je le complimente gentiment avec un sourire, avant de me rapprocher de lui et de passer mon bras autours de sa nuque pour le couler. Sa tête sous mon bras, j'utilise ma force pour le retenir quelques secondes sous la surface, le relâchant avant qu'il ne reprenne contenance. ça me fait rire, mais je n'attends pas qu'il sorte de l'eau pour fuir rapidement en nageant. La journée risque d'être amusante, et nous venons à peine d'arriver.

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The sea is our glint.

Dès que je me retrouve proche de l’eau c’est comme si mon cerveau déconnecté totalement, je suis juste impatient de plonger dedans, me yeux brillent comme ceux d’un enfant ouvrant ses cadeaux le jour de son anniversaire ou encore aux fêtes de Noël. Je ne sais pas à quoi je ressemble dans ses moments-là, mais je sais ce que je ressens à cet instant. Avant de faire un plongeon je choisis d’éclabousser mon camarade, je veux m’amuser, décompressé, rire et profiter. Je suis un gamin, il est temps que je m’en souvienne et oublie rapidement ce qui me bouffe l’esprit, je dois me rappeler de qui je suis, ce que je suis, un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je propose à Loukas de faire quelques mètres, riant un peu plus devant sa remarque. « Me tester ? » Je tire la langue, adorant ce genre de défi je me moque cependant de lui en lançant une petite bêtise à laquelle il surenchérit. « Essaye donc, idiot. » Grimaçant de toutes mes dents je plonge simplement m’éloignant dans un sous l’eau rapide, retenant ma respiration un bon moment, mes yeux ouvert jaugeant ce qui se trouve autour de moi, le sable, les petits poissons, l’eau est claire, les légères vagues provoque de petite secousse a mes mouvements, j’aime ce sentiment, être perdu dans un immense étendu bleu, cette transparence qui n’est qu’un reflet, la mer ne cache rien. Je me sens bien, perdu dans mes pensées, mes yeux se closent dans un dernier mouvement avant de remonter à la surface, mes cheveux envoyé en arrière, je cherche du regard Loukas qui ne semble pas m’avoir suivi... Je lui fais des signes de me rejoindre rapidement, le voyant plongé, je fais des mouvements avec mes jambes suspendus dans l’eau à quelques centimètres du sol, puis sa tête sort et je souris en faisant un geste vers lui.

« Tu en douté ? » Je lui tire une expression toute fière. « Je sais, je sais, mais ce n’était pas grand-chose. » Je ris doucement avant de sentir son bras autour de moi et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit il me ramène sous l’eau, j’en profite pour tenter de le pincer, mais il s'enfuit, voyant ses jambes s’éloigner sans remontera la surface je nage vers lui attrapant sa cheville pour le tirer et le couler à mes côtés, riant sous l’eau faisant de nombreuses bulles, je porte mon poids sur ses épaules, le couchant sur le sable, je sors la tête continuant de rire, c’est amusant !

« Hahaha, vas-y Lou' porte-moi sur tes épaules ! » Un gamin... Mais tout est bon pour passer du bon temps et ça semblait être bien partie pour que la journée soit bercée par ses sentiments.

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L'eau est notre élément, mais je sais d'avance que son corps se mouve largement mieux dans l'étendue d'azur que le miens. Je suis fort pour tenir en équilibre sur une planche, ou fendre la mer avec une rapidité déconcertante à l'aide de mes morceaux de bois. London marque des points sans avoir encore plongé, et cela se confirme quand il le fait. Ce gars est un dauphin, une pointure en nage. Difficile de vouloir le piquer s'il file à une allure aussi rapide. J'ai perdu d'avance, je le sais déjà, mais qui ne tente rien n'a rien ? London remonte à la surface sans que je n'ai pu le suivre réellement des yeux, soupirant discrètement à sa façon d'être si à l'aise dans l'eau. Il me surprend, bien que je m'attendes à un tel résultat. à mon tour de le rejoindre dans un sous l'eau, nageant le plus vite possible jusqu'à lui, mais je ne parviens pas à faire la même longueur. Décidément, il est beaucoup trop fort pour moi, je me résigne à battre un nageur pro et super entraîné depuis des années. Tant pis, je me console avec des compliments et sa tête toute fière. « Et c'est une réplique modeste de la part de London! » Fis-je ironiquement en portant mon poing à ma bouche pour en faire un micro, imitant un commentateur. Il se la joue modeste, mais je suis sûr qu'il ne sent plus ses chevilles.

Pour la peine, je l'attrape par la nuque et plonge sa tête sous l'eau pour le couler. Un truc de gamin, d'abruti, mais il le mérite de toute façon. Puis moi, ça m'amuse de couler les gens en rigolant bêtement. J'échappe à son pincement, m'éloignant rapidement de lui pour ne pas qu'il réplique dans l'immédiat. J'aurai dû me douter que flipper me rattraperait en saisissant ma cheville. Je ne suis pas un pro de l'apnée comme lui! Le temps de nager, je perds pas mal de réserve, alors quand il me choppe pour me retenir contre le sable... Je sens ma bulle d'air éclater, mes yeux ouverts rivés sur sa silhouette et l'amas de bulle qui s'échappe autour de lui. Il rit, apparemment. J'en oublie ma respiration, son poids pesant à présent sur mes épaules. Il abuse! Je ne suis pas doué en nage ou en apnée, mais j'ai la force pour me redresser en le soulevant. Quel gosse! Je le porte sur mes épaule en tenant ses jambes de mes mains, reprenant mon souffle.  

« Yah! Je n'ai pas autant de réserve que toi! » Râlais-je en reprenant toujours mon souffle, l'air essoufflé. Il commence à peser, la baleine. Ni une, ni deux, je remonte mes mains le long de ses cuisses pour l'attraper et le balancer plus loin, un ricanement abusif s'échappant de ma bouche. « Alors, flipper ? Tu apprends à voler aussi ? » Je me moque, avant de me laisser tomber en arrière pour faire la planche sur le dos. C'est reposant d'être dans l'eau, même si elle était fraîche au départ. à la longue, elle prend une température agréable et je pourrais presque fermer les yeux pour profiter de cet instant de calme.

Pour rester soi-même dans un monde qui s'évertue jour et nuit à vous rendre comme n'importe qui il faut gagner la plus rude bataille qu'un humain puisse livrer. Et cette bataille n'a pas de fin.

The sea is our glint.

Parfois j’ai l’impression de me souvenir du premier instant où j’ai touché l’eau, mais c’est simplement mon imagination, mon père m’a raconté que c’était quelques jours après ma naissance, quand nous sommes rentré à la maison, l'étendue bleue de la piscine aurait scintillé dans mes petits yeux s’agrandissant devant le spectacle qui me faisait face. J’étais à peine sortie du ventre de ma mère que cette transparence reflétant d’un bleu clair agité me semblait être plus importante que dormir ou prendre la téter. Chaque fois que mon corps entre dans l’eau s’est électrisant, je me sens chez moi, à ma place. J’aime la liberté de pouvoir nager toujours plus vite, toujours plus loin, de dépasser mes limites. Je veux vivre sur une île entouré par la mer turquoise, passer mes jours dans l’eau quitte à en devenir fripé, être champion du monde est mon but, un défi que j’ai choisi de relevé il y a déjà des années, je veux montrer ma nage aux gens, les stupéfier et les surprendre, ne jamais m’arrêter d’évoluer, ne jamais m’arrêter de plonger, ne jamais m’arrêter de nager.

Une passion d’une vie. Mais parfois je me sens seul dans ce monde, mon père est celui qui m’a poussé, m’a entrainé, mais il n'est pas là. Celui que j’ai suivi m’a trahi, mais la chance tourne, je dois positiver et puis j’ai pu rencontrer Loukas, il aime la mer et son caractère qui ressemble au mien fait qu’on s’entend déjà bien ! En tout cas je l’ai un peu évincé pour tracer ma route, l’attendant à quelques mètres de la plage. Ce n’est pas sans une remarque digne de ma modestie légendaire, sa réponse m’amuse et je lui tire fièrement la langue en ricanant un peu. Mais avant que je ne puis dire quoi que ce soit il me coule sous l’eau, je tente de le pincer et pourquoi pas de le mordre, mais trop tard, il s’échappe ! Enfin pas vraiment vu que je le rattrape le coulant à mon tour, je ne gère pas vraiment le temps qu’il peut rester sous l’eau, voyant des bulles remonter à la surface je le libère avant de le noyer, ce n’est pas vraiment mon souhait. Me retrouvant sur ses épaules, je me tiens au début à lui avant de lever mes deux bras en l’air, c’est génial ! Mais à sa remarque je ris de nouveau alourdissant mon poids avec mes secousses. « Ça va je t'aurai fait du bouche à bouche pour te ranimer ! Je suis doué tu sais. » Haha, London le provocateur de retour. Mais je sens ses mains sur mes cuisses, les observant je sens venir la chose et me prépare déjà à voltiger, lancer en avant, je plonge, frôlant le sable de mon buste. Sortant la tête de l’eau je remets mes cheveux en arrière du nouveau, les ayant dans les yeux, ouvrant mes paupières pour le regarder en gonflant des joues.

« La prochaine fois lance-moi plus haut ! Ou alors tu n’as aucune force dans les bras, hum ? » Je le nargue ouvertement. Je me rapproche de lui alors qu’il fait la planche pour mettre ma tête au-dessus et le regarder d’un air malicieux, posant ma main sur son torse. « Je te coule ou je te coule pas ? » Je suis gentil, je demande, mais finalement je n’attends pas de réponse pour le renvoyé sous l’eau, je le lâche de suite cette fois, c’était juste trop tentant ! Finalement je nage en riant de mes bêtises, mais c’est amusant ! Je me mets sur le dos à mon tour pour regarder le ciel. Ça fait du bien, c’est juste parfait.

« Dis Loukas, tu me fais tester ta planche ? Enfin, montre-moi tes talents ! » J’étais impatient aussi de le voir dans son élément, les yeux brillant je me redresse déjà prêt à sortir pour aller chercher l’objet à ses côtés.

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The sea is our glint.

C'est agréable de passer un moment comme celui-ci à la plage. C'est le genre d'instant qui me rappel ma vie d'avant, à Sydney. Le sable, l'eau, le bruit des vagues qui s'échouent lentement sur le bord. ça me réchauffe le coeur, autant que le soleil peut brûler ma peau. Dans la mer, nous n'avons aucune limite, aucun frein. Je peux le couler, rire et m'enfuir. Avant qu'il ne vienne se venger et manquer de me noyer. C'est amusant, même si nous ne mesurons pas réellement le danger de notre petit jeu. Je ne suis pas sur le point de me noyer, heureusement. Je pense que London sait gérer ce genre de truc, à moins qu'il soit inconscient et ne se rende compte de rien ? Je ne pense pas, sinon je serais toujours la tête sous l'eau. Râlant un peu en remontant à la surface, une enclume sur les épaules, je l'écoute me provoquer en souriant doucement. Il ne devrait pas. « Je ne demande qu'à voir. » S'il pense me gêner, il fait fausse route. Plus il va pousser la provoque, plus je vais y répondre à sa façon. Ce serait comme tendre le bâton pour se faire battre, et je ne suis pas doux. Aussitôt, j'attrape ses cuisses et le balance dans les airs, le regardant retomber dans la mer. Il l'avait cherché, après tout.

London sort rapidement de l'eau, et je l'observe se recoiffer avec ce sourire similaire au coin des lèvres. Le temps qu'il parle, je me suis déjà allongé sur la surface pour faire la planche, ricanant à sa douce remarque. « Tu veux tenter pour voir ? » Une goutte tombe sur ma joue et j'ouvre mes paupières pour voir son visage au dessus du miens. Il est rapide, le fourbe. Un frisson secoue mon corps quand il dépose sa main contre ma poitrine, et je dévie le regard rapidement vers le siens. Qu'il fasse, j'attends toujours de voir. Aussitôt dit, aussitôt fait. Sa main appuie brusquement dessus et je coule à nouveau, fermant les yeux pour ne pas que l'eau s'y engouffre trop rapidement. Je ne tarde pas à remonter, secouant ma tête comme un chien pour ébouriffer ma tignasse blonde. Je l'ai entendu rire même sous l'eau, mais mieux vaut qu'il se marre plutôt qu'il ne chiale.

Ah oui, ma planche! Je souris davantage en le voyant se redresser, lui faisant un signe de tête pour qu'il me suive. à la nage, je rejoins le bord pour finalement marcher jusqu'à mon sac abandonné sur le sable. Heureusement que personne ne traîne, ou que personne ne pense à me le voler. « Fais attention à tes yeux, tu risques d'être aveuglé! » Je la surjoue en tirant sur la fermeture éclair pour ouvrir le sac et retirer la planche de sa protection. Je suis fier de celle-ci, surtout parce que c'est un cadeau d'un ami. Il l'a verni justement pour que son dessin tienne et ne s'efface pas dans l'eau, puis elle est trop cool! « Je t'explique les bases ou je te montre d'abord ? » Debout sur le sable, ma planche à la main, j'attends son feu vert pour une petite démonstration. Certes, ce ne sera pas aussi grandiose qu'à Sydney avec les vagues de plusieurs mètres de haut, mais ce serait mieux que rien. J'ai l'eau, la planche, ça devrait suffire pour glisser quelques secondes à la surface miroitante. évidement, London ne doit pas s'attendre à un miracle venant d'une mer aussi calme.

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Arg. Quel idiot, je recommence mes mauvaises habitudes, je pensais avoir bien retenu la leçon pourtant j’arrive encore à jouer avec ce genre de choses malgré tout ce qui s'est passé, malgré mes résolutions à fuir ce monde dans lequel j’ai voulu mettre les pieds, ce n’est pas grand-chose, mais je ne veux pas le provoquer et « l’allumer » sur ce sujet, je ne suis qu’un idiot après tout. Mais je ne laisse rien paraître de toute façon je suis bien trop heureux d’être sur ses épaules me rapprochant un peu plus du ciel, sentant l’air frais sur ma peau mouillée, je sais que cela ne va pas durer, mais je profite de cet instant jusqu’au dernier moment. « Ne demande pas trop idiot. » Dis-je alors d’un ton calme et en même temps hésitant, si j’arrive à piéger tous ses gens, je sais que Loukas n’est pas comme Wolf l’était, il ne couche pas à droite et à gauche et ne s’intéresse pas à toutes ses choses, alors je n’ai pas besoin de m’en faire ! Pourtant je crois qu’inconsciemment je me force à instaurer des limites, des limites que je suis tenté de dépasser encore et encore... Finalement il me jette au loin, me faisant faire un plongeon à ras le sol. Je le provoque et il répond, ça m’éclate... Ce jeu qui prend doucement place m’amuse vraiment et au final je reviens à ses côtés pour lui laisser deux choix, mais je n’attends pas de réponse que je l’envoie sous l'eau fière de moi, je ris simplement, cette journée a tout pour être parfaite, je veux juste m’amuser, juste nager, rire et profiter. Je lui tire la langue quand il se secoue avant de lui rappeler qu’il doit me montrer sa planche aussi! Un sourire impatient je le suis hors de l’eau, les yeux brillant, j’observe la fermeture se défaire, accroupis, ma tête portée par mes poings, je regarde fixement jusqu’à apercevoir la planche en question et le dessin peint dessus, wow trop classe le dragon et les couleurs, j’adore. Mon expression doit le montrer plus que n’importe quel mot prononcé, je relève les yeux vers Loukas toujours plus impatient que précédemment avant de me redresser et :

« Montre moi ! Je veux te voir faire, c’était le deal tu te souvient ? » Je lui offre un large sourire et cours vers l’eau, pour l’inviter à me rejoindre. « Si tu tombes, tu payes le repas ! » Un petit défi supplémentaire héhé. Mais je suis sûr qu’il est vraiment doué... C’est pourquoi je deviens rapidement concentré pendant que je le regarde... Même si son visage ressemble à celui de Wolf, en fait... Ils n’ont rien en commun, cette lueur dans les yeux de mon camarade, mon petit ami l’avait perdu depuis longtemps, je pense qu’une part de moi tremble d’excitation, peut-être est-ce complètement fou, mais je suis tellement bien et « heureux » à cet instant de partager ce moment que mon corps frétille, j’ai envie de rire, y a pas à dire, c’est dans ce monde-là qu’est ma place et surement aussi celle de Loukas.

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Mon rire résonne doucement comme un tintement. Je suis bien un idiot pour jouer de la provocation contre de la provocation. Ne dit-on pas qu'il faut vaincre le feu par le feu ? London m'a tendu une perche que j'ai su attraper, voilà tout. Qu'il me dise cela me fait rire, même si je me pose quelques questions. Il joue beaucoup à ce jeu, mais sait-il où sont les limites ? Je me demande seulement s'il a déjà été prit au piège à trop vouloir jouer avec le feu. Dans tout les cas, ça ne m'empêche pas de le jeter dans l'eau comme si j'étais un perchoir sur lequel on saute. London à la flotte, je me sens nettement plus léger. Encore une fois, je lui répond de la même façon, un sourire narquois au coin des lèvres. Il veut vraiment tenter le coup et prendre des risques ? Je repousse toujours plus ses attaques, jouant de la réplique pour ne pas me laisser avoir aussi facilement. Entre lui et moi, c'est une question de répondant. Je l'ai coulé en premier, maintenant c'est à son tour de le faire, me plongeant sous la surface de l'eau sans ménagement. Sa question résonne encore dans ma tête. Couler ou pas couler ? J'ai l'impression de vivre un cap ou pas cap avec mon cadet. Serait-ce aussi marrant de le pousser à bout ? Je remonte à l'air libre et reprend rapidement mon souffle, pas tellement surpris par son geste. à la seconde fois, on s'y attend. Nous arrêtons bien vite de nous couler pour s'intéresser à ma planche et sans attendre que je file vers la plage pour en défaire la fermeture et montrer mon trésor à London. Une planche qui vaut le détour, non ? à voir ses yeux, il semble émerveillé par l'objet en question. Il a dû la voir sur mon mur, mais j'en ai tellement qu'il ne pouvait pas savoir laquelle  je choisirai. Maintenant, à savoir si je lui montre directement ou pas ?

« Un deal est un deal! » Fis-je en posant ma main sur mon torse, comme une prière inviolable. Aussitôt dit, aussitôt il est parti. London a filé rapidement à l'eau sans m'attendre, juste pour que je ne perdes pas de temps. Aish, sale gamin. Je vais forcément devoir tomber à l'eau pour descendre de ma planche. Portant mon bien avec moi jusqu'à la mer, je m'arrête à côté de lui avec un petit sourire. « Et qu'est-ce que monsieur voudrait manger ? » Je demande à l'avance, sait-on jamais! Pendant qu'il réfléchit, j'entre dans l'eau jusqu'au bassin, déposant ma planche sur la surface en jugeant du courant. Les vagues sont basses et légères mais suffisamment puissante pour pousser ma planche. Un sourire sur le visage, je fais signe à London avant de commencer, m'allongeant à plat ventre dessus pour me laisser glisser sur l'eau. Il me faut quelques secondes pour me redresser dessus, m'aidant du genoux en les gardant fléchit pour un bon maintient. Malheureusement, je ne peux pas faire du surf à proprement parlé avec si peu, je me contente de glisser simplement jusqu'au bord, avant de me laisser tomber en arrière. Je suis tombé à l'eau, n'est-ce pas le défi ? « Alors, qu'est-ce que tu veux manger ? » Demandais-je une fois la tête hors de l'eau et ma planche sous le bras. Je l'ai fais exprès, mais il n'a pas mentionner des règles dans son défi.

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Il est marrant, j’aime sa façon d’être si simple, au final il m’empêche de me prendre la tête et ça devient tout de suite un instant reposant et amusant. Cette journée est plutôt bien partie et m’a fait oubliée tout ce que j’ai pu lire sur internet, sur ce qu’il s'est passé ses derniers jours, sur mes sentiments encore chambouler, je ne pense plus à rien et profite simplement de cet instant comme l’enfant que je suis, un gamin qui a juste besoin de se retrouver entièrement et pour ça il n’y a rien de mieux que de l’eau, un camarade passionné et des provocations pour se défier. D’ailleurs il est temps qu’il me montre ses talents, quand je le regarde il me rend curieux je pense... C’est étrange, mais je veux vraiment le voir glisser sur les vagues, je veux être impressionné ! La planche est superbe et j’ai déjà hâte de pouvoir l’essayer, mais avant tout c’est à lui de commencer et je lui rappelle le deal en m’éloignant souriant face à sa réponse, hochant simplement la tête. J’étais prêt à l’observer avec mes yeux fixer sur ses mouvements, mais c’était sans compter sur le fait que j’avais bien dans l’idée d’y imposer une règle, s’il tombe de sa planche, il me paye le repas ! Héhé, il faut savoir profiter un peu après tout. À sa question alors qu’il est proche de moi je le regarde et lève les sourcils plusieurs fois en usant d’un comportement nonchalant. « Qui sait » dis-je de manière taquine en haussant les épaules, j’aime bien emmerder les gens à ma manière. Du coup je me recule et la laisse faire, j’ai un regard très observateur, je suis le leader d’un club, j’ai toujours tendance à regarder chaque détail, j’aime voir les expressions qui changent, le sérieux et en même temps la joie sur le visage des gens qui se dépassent, aujourd’hui il va juste me montrer aux mesures du possible, mais je suis tellement excité, c’est une sensation agréable ! Les bras croisés, quand il débute allongé sur sa planche, je le regarde se relever et malgré l’absence de vague il glisse sur l’eau avec une classe qui pourrait surement faire sauter quelques battements, si j’étais une fille digne d’un Shojo manga bien sur... Je ris en le voyant tomber, il n’a pas essayé de l’éviter, au contraire et ça m’amuse encore plus me rapprochant de lui.

« Tu avais tant que ça envie de me payer le repas ? Je suis honoré par tant de générosité. » Je lui tire la langue en reprenant. « Tu es classe. » C’est simple, mais honnête. « Un jour peut-être que je te verrai glisser sur une grosse vague ~» Je tape amicalement mon poing contre son épaule, alors que je me laisse tomber dans le sable, m’allongeant tout simplement.

« Hum... La plage ça creuse. On peut manger dans un grand restaurant de luxe !? » Je le nargue encore, riant comme un gamin, avant de lever ma main pour m’amuser avec les rayons de soleil touchant mon visage. « On peut simplement manger des ramen je connais un endroit où ils sont délicieux, mais je risque de me faire mettre dehors si le patron me voit haha ! On pourrait aussi se faire livrer ? Ou bien on attrape des poissons et on les fait griller ?! » Je ris en me tournant vers lui.«  De quoi tu as envie ? » On avait encore le temps avant le repas, mais au moins on faisait déjà nos projets pour quand on sera rentré.

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Ce gamin a un sérieux soucis, mais il me fait bien rire. Je m'amuse avec lui. D'ailleurs, je ne me suis jamais autant amusé avec quelqu'un depuis que j'ai quitté ma montagne. Là-bas, je m'amusais surtout à glisser, à jouer dans la neige, pas tellement avec les autres. Je ne suis pas un loup solitaire, mais plutôt un loup de meute. Bien que mes camarades m'ont toujours comparé à un renard, à un animal fourbe et indépendant. Pourtant, j'ai toujours besoin des autres pour me sentir bien, vivant, à ma place. à ce moment-là, j'ai l'impression d'être heureux avec London, d'être un humain sociable et appréciable, tandis que l'on parle défi et deal. Si je tombe de ma planche, je dois lui offrir le repas. Marché conclu, je n'ai rien à perdre à part quelques yens. Je ne suis ni fauché, ni radin. Puis, sa façon d'être « mystérieux » me fait rire et je pouffe légèrement en lui lançant un regard sidéré, mais toujours aussi joueur. Je roule des yeux en faisant mine d'ignorer ses haussements d'épaule, sans perdre mon sourire. Je me trahis dans ma propre façon d'agir, ce n'est pas pratique. Je prend rapidement mon rôle de « surfeur » au sérieux en m'équipant de ma planche pour m'engager dans l'eau jusqu'à niveau de mes hanches. Suffisamment pour me propulser sur ma planche, sans devoir galérer non plus. Ce n'est pas du grand cinéma comme on peut voir dans les films américain, il n'y a pas de grosse vague frôlant les dix mètres, ni même de sensation forte ou de requin caché, mais c'est mieux que rien. J'arrive facilement à me remettre debout sur mes jambes et à garder la bonne position pour aller le plus loin et le plus vite possible. Classe ? C'est à lui de juger l'effet qu'il ressent en me regardant surfer. Je me sens simplement libre comme si je pouvais voler dans le ciel, frôler les nuages et étendre mes ailes de part et d'autre de l'univers. Un sentiment puissant, inébranlable et quasi surprenant.

Finalement, je me laisse tomber à la flotte sans me réceptionné façon professionnel. J'aurai pu faire une petite pirouette et plonger à l'eau avec l'aisance d'un nageur, mais non. J'ai plutôt fait la bombe en laissant mon corps pivoter vers l'arrière. En remontant à la surface, je souris encore et toujours, accueillant chaleureusement les paroles de mon jeune ami. « J'avoue, j'ai toujours voulu t'inviter à manger. » Je l'imite en haussant mes sourcils d'une manière aguicheuse, puis j'éclate de rire. Son compliment me fait plaisir et mes lèvres s'étendent davantage. « Merci, Flipper. Qui sait ? Tu pourrais venir en Australie ou peut-être pendant un orage ? Il y a toujours un mer agitée dans ces moments-là. » Moi, fou ? Pas du tout. Je pense extrême, je vie extrême. Sans vent, pas de vague. Sans tempête, pas de vent. Plus l'orage est gros, plus les vagues seront hautes. Faut savoir vivre dans le risque, cohabiter avec le danger. Je suis peut-être cinglé, mais j'assume. Son petit coup dans l'épaule est comme une récompense, une étoile attribué à mon mérite. J'en profite pour m'asseoir à côté de lui, ma planche proche de moi.

Un grand restaurant de luxe ? Un rire désabusé m'échappe et je lui lance un vague regard moqueur. « Si monsieur aime le luxe, pourquoi pas ? » S'il pense que je fais attention à mes dépenses, il se trompe. J'ai toujours dépensé sans compter, comme le gars dans le film avec les dinosaures. Wow! Il donne plusieurs hypothèses qui me font hésiter, parfois grimacer. Comment ça, il risque de se faire mettre dehors par le patron ? « C'est quoi cette histoire de te mettre dehors ? » Aurait-il des antécédent avec le gérant ? Ce que j'ai envie, moi ? Je réfléchis un instant, regardant autour de nous. « Il y a pleins de restaurant au bord de la plage... On pourrait squatter l'un d'eux ? Tu aimes les fruits de mer ? » C'est bien le meilleur endroit pour manger des crevettes, gambas, poulpe, saumon ou que sais-je encore. Même le luxe, je peux lui offrir. « Brochette de Calamar. » Voilà ce que j'aimerai goûter. Dans les manga, c'est plutôt célèbre.

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Le monde est remplis de sport en tous genres, des sports raisonnables, comme ceux extrêmes, depuis tout petit j’adore ça, je teste beaucoup de choses et j’apprends vite donc je suis doué, mais rien ne dépassera la natation dans mon cœur, même si je suis curieux de toucher le surf, un des rares sports que je n’ai encore jamais essayé ! Puis quand j’ai vu faire Loukas il semblait tellement classe à glisser sur l’eau, mon univers se trouve en dessous de lui, c’est comme si nos mondes étaient identiques, mais en même temps opposé. Je suis le reflet et lui la surface, d’une certaine manière on se complète. La sensation que j’ai ressentie était agréable et je veux la toucher du bout des doigts, curieux de savoir ce que ça fait de « voler » sur l’eau. D’ailleurs le voilà qu’il se laisse tomber, perdant ainsi les défis que j’avais lancés ! De cette manière il doit payer le repas haha ! Je commence à avoir faim rien qu’en pensant à ce que je pourrais lui réclamer. « Fallait le dire avant~ je n'aurais pas refusé ton invitation tu sais ? » Je lui tire la langue, je ne sais pas trop où on va dans notre petit jeu, mais c’est amusant et sans prise de tête, n’est-ce pas le plus important ? « Oh tu m’emmènerais en Australie avec toi ? haha ! Je veux ! Mais apprends-moi avant, je veux pouvoir glisser moi aussi. » Je suis impatient et excité, pour ce qui est des jours d’orages. « Tu aimes le danger hein ? » Je ris amusé. Installé sur le sable il est temps de voir ce qu’on pourrait bien manger et je jette la première vague sur un restaurant luxueux, mais dans notre tenue je ne suis pas sûr qu’ils nous laissent rentrer.

« Tu as des sous à dépenser pour moi, tellement de générosité j’en serai presque touché ! » Je sais qu’on a tous de l’argent, mais beaucoup sont aussi très égoïstes, moi-même je le suis. Finalement je me laisse emporter et je parle un peu trop... Il est curieux, j’aurais presque oublié ce détail ! Le regardant, je me relève et prends du sable entre mes doigts. « J’ai mangé là-bas avec un ami, sauf qu’il m’a laissé derrière et je n'avais pas d’argent... Donc je suis parti sans payer et on s’est fait courser par le gérant ! » Souvenir, souvenir... À sa question je hoche activement la tête. « Oui, j’adore ça. » En même temps on est un homme de la mer où on ne l’est pas, je tends ma main vers lui pour qu’il tape dedans en lâchant. « Marché conclu ! » Oui oui c’était un marché ! Me redressant, je m’étire, mon corps plein de sable, je regarde la planche, puis Loukas.

« Tu m’apprends ? » Les yeux brillants, j’étais toujours impatient d’essayer de tenir debout dessus ! Peut-être que je suis un génie super-doué, qui sait. Mais on avait encore du temps avant de manger, on venait d’arriver après tout, alors autant profiter de la journée le temps que le creux dans l’estomac s’agrandisse davantage.

« Aller Lou' sensei ! » Je ris simplement, décidément quand je veux un truc je ne lâche pas l’affaire.

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J'ai la net impression de jouer un jeu dangereux avec lui, sans vraiment faire gaffe. Un petit coup de drague, deux trois clin d'oeil et une petite blague. Nous ne savons pas sur quoi nous nous embarquons, mais nous y allons. Je m'amuse à lui rendre ses taquineries, mais il ne lâche pas le morceau en renvoyant la balle. Décidément, ça risque d'être long entre nous. Il sait déjà à quoi ressemble un surfeur qui pratique la glisse sur la surface de l'eau, maintenant il lui reste à savoir la sensation de ce même surfeur. Pour cela, il devrait se mettre à la place de la personne sur la planche et changer son univers pour remonter à l'air libre. London vient d'en dessous, tandis que je suis de dessus. Il préfère les profondeurs, alors que j'aime la surface. Chacun son truc, même si je l'amène à côtoyer un autre versant de son monde, un côté qu'il ne doit pas souvent rencontrer, surtout à la nage. Son corps sera toujours dans l'eau, quoi qu'il fasse. Avec le surf, c'est l'inverse. Il devra être sur l'eau, tel un ninja, et se laisser porter par la vague, le courant. à lui de tester, d'apprendre, d'aimer. En attendant, j'ai perdu mon défi. « Quand tu veux! Tu sauras surfer avant même d'arriver à Sydney, crois moi! » Je déborde d'une confiance incroyable, mais j'ai toujours été comme ça. Là-bas, j'apprenais à des gamins comment tenir en équilibre sur une planche, même si au départ, il est préférable de commencer sur le sable. « J'adore ça. » Je souris de toute mes dents, jusqu'aux oreilles. Sauf que parfois, le danger ne nous aime pas, comme cette fois où je suis tombé d'une montagne pendant un hors piste. Je connaissais les risques, j'ai assumé mon erreur et mes blessures.

« Hey, je n'ai qu'un ami ici pour le moment. Ce n'est pas comme si j'étais fauché ou que mon père ne m'accordait pas ce que je voulais. » Pour se faire pardonner, mais je ne vais pas m'engager dans mes soucis familiaux. Oh, un ami ? Ce même ami qui a été balancé par ce Royal Shit ? Je suis curieux, j'aimerai vraiment savoir. « Tu parles de ce loup ? Ton ami, c'est celui qui a quitté le dortoir ? » C'est dangereux comme terrain, mais je m'y aventure quand même, tel un hors piste jamais pratiqué. M'enfin, s'il aime les brochettes de calamar, c'est cool! On s'accord là-dessus et je tape ma main contre la sienne en riant doucement. « Marché conclu! » Répétais-je aussitôt, content. Mon regard suit le siens et je me doute directement de son intention. Pas besoin qu'il demande pour que je le sache! Je me redresse aussitôt dans un petit bond, avant d'attraper ma planche.

« Allons-y! » Je suis sadique avec London, même pas je lui explique comment faire en étant sur le sable. Il devra gérer tout seul, dans l'eau. Lou' sensei, je me sens presque honoré d'un tel surnom. « Allez suis-moi, sale cancre. » Je pouffe de rire et entre à nouveau dans l'eau, attendant que London soit à ma hauteur pour lui montrer comment faire. « En premier lieu, tu t'allonges dessus après l'avoir poussé sur l'eau. On ne se lève pas de suite sur une planche, sinon tu ne prends pas suffisamment d'élan et tu n'iras pas loin du coup. » Je lui montre rapidement comment pousser la planche et s'allonger aussitôt dessus, sans pour autant partir. « à ce moment-là, tu vas glisser sur la surface et après tu devras te redresser. Pour cela, ne lâche pas la planche, pose droit à plat et ton genou gauche sur la planche, tu suis ? C'est le plus important et dure à faire, après seulement tu pourrais redresser ton corps en fléchissant les genoux et en lâchant tes mains. Ne reste pas droit comme un piquet, sinon tu tombes. » Je me sens plongé quelques années en arrière, sur la plage de Sydney.

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The sea is our glint.

L’idée même d’aller rencontrer les grosses vagues qu’il domine sur sa planche m’excitait d’avance, je ne sais pas pourquoi je m’intéresse à son domaine, mais peut-être est-ce simplement parce que nos passions se rejoignent et que j’ai l’impression qu’il me comprend, on a ce regard brillant quand on est face à la mer qui ne ment pas. Je serais ravi de le suivre jusque chez lui pour en apprendre plus sur son sport, par curiosité en grande partie il faut bien l’avouer. Puis le fait qu’il me dise que je serais capable de surfer alors que je ne l’ai jamais fait m’encourager davantage, j’avais envie de monter sur cette planche, de glisser sur mon monde, voir une autre facette de l’eau, la sentir d’une autre manière puis les gens qui aiment les sports extrêmes ne manque pas de courage et c’était un trait de caractère qui m’attirait, découvrant de nouvelles choses concernant Loukas.

Ami ? Je souris à cette interpellation, on ne se connaît pas vraiment depuis longtemps, mais on s'est rapidement rapproché, je suppose que c’est une amitié destinée, j’ai perdu Wolf et j’ai gagné Lou, peut-être que les deux n’ont rien en commun en dehors de leur ressemblance, mais sa présence est aussi utile que le réconfort que m’apporte mon meilleur ami, qui d’ailleurs en ce moment agis étrangement, faudra que je pense à lui demander ce qui se passe en rentrant.

« Ne profite pas de l’argent de ton père idiot ! » Dis-je en lui donnant un petit coup sur la tête, je l’embête bien entendu, moi-même mon argent venait de mes parents, nous sommes tous dans le même panier, bien que j’ai des économies de côté pour avoir gagné les compétitions nationales junior en tant que jeune espoir, mais je ne pourrais le toucher qu’a ma majorité, donc ça ne change pas grand chose. « Est-ce que je devrai profiter d’être ton seul ami pour t’arnaquer et t’utiliser ? » Le gars super-crédible, je ris simplement, avant d’entamer un sujet sur la bouffe, mais qui me ramène encore une fois à mon ex... tristesse. Surtout quand Loukas montre une nouvelle fois sa capacité à toucher les points sensibles.

« Uhm... Ouai. » Affirmais-je simplement, je ne sais pas s'il a lu ce que le royal a dit, mais si c’était le cas il voudrait surement me questionner pas vrai ? Finalement on trouve un terrain d’entente sur notre futur repas. Mais le marché conclus, je ne peux pas rester assis ici sans rien faire, surtout que la planche proche de nous me faisais de l’œil, je voulais essayer, il m’avait dit qu’il m’apprendrait alors je compte bien en profiter. Allant même jusqu’à l’appeler sensei, alors que lui me surnomme... cancre ? Je grogne sur lui en le tapant faussement vexé, finissant par rire de la bonne ambiance, dans l’eau je me demande comment je vais m’en sortir, suspens. À ses côtés j’écoute ses explications et essaye d’assimiler les gestes qu’il me montre, dans la théorie j’ai compris, mais en pratique. Je dois essayer pour le savoir.

« Ok ! J’ai pigé. » Je prends la planche et m’allonge dessus, pagayant avec mes mains pour prendre de l’élan, mine de rien ce n’est pas si simple, mais c’est un coup à prendre, je m’éloigne de mon emplacement initial et quand je juge la vitesse suffisante je tente de me relever comme il me l’a expliqué, sauf que ça aussi c’est un peux plus complexe à exécuter. Tombant dans l’eau dans un gros splash me faisant heurter le sol de sable, remontant a la surface je m’essuie le visage avant de regarder Loukas avec un petit sourire.

« J’ai droit à combien d’essai ? » Sait-on jamais hein. Revenant vers lui, je reprends. « J’ai compris, mais je dois arriver à me redresser sans tomber maintenant. Je vais y arriver ! » Je ne lâche pas l’affaire, jamais. Recommençant du début, je tombe de nouveau et encore, encore... je ne sais pas combien de minutes sont passés, mais même essoufflé de mes nombreux essais foireux je commence à prendre le coup, je suis un génie de la natation et en sport général je suis plutôt doué, mais je n’ai jamais fait de surf avant aujourd’hui, je suis donc pardonné pas vrai ? De nouveau à ses côtés je me tape les joues pour me concentrer et me motivé. « Cette fois c’est la bonne ! » Aller London ! Prenant l’élan je recommence et au moment de me redresser je réussis, restant debout à glisser quelques secondes, me laissant tomber à l’eau en sautant les bras en l’air. « YES ! » Tout fier je reviens vers Loukas. « Hahaha, ta vu ça, j’ai réussi ! » Ouai bon, on oubliera le nombre de tentatives qu’il m’aura fallu, mais j’ai réussi. Je suis un gamin pour réagir aussi excessivement, mais un gamin heureux, c’est ce qui compte pas vrai ?

Pour rester soi-même dans un monde qui s'évertue jour et nuit à vous rendre comme n'importe qui il faut gagner la plus rude bataille qu'un humain puisse livrer. Et cette bataille n'a pas de fin.

The sea is our glint.

Ne sommes-nous pas des amis tous les deux ? Cela fait quelques jours que nous nous connaissons, mais je m'entends tellement bien avec lui que j'ai de suite décidé qu'il serait mon ami. De toute façon, je ne connais réellement que lui dans ce bahut, dans ce pays, sinon je suis complètement déboussolé. London ne proteste pas contre ma remarque et je suppose qu'il accepte le fait d'avoir une relation amicale avec moi. ça me rassure, parce que je n'en attends pas moins de lui, de nous. L'argent de mon père n'est pas un soucis, vraiment. J'ai toujours été ainsi, à profiter d'être son fils, sa progéniture, pour me servir de ses sous à ma guise. En même temps, il m'a abandonné quelques années avec mes grands-parents, sans se soucier réellement de moi. Je râle à peine à son coup, répliquant rapidement. « Tu n'en profite pas toi, peut-être ? Ce serait triste qu'il garde tout pour lui, cet égoïste. » Je ris, même si je parle bel et bien de mon vieux. Il a un hôtel, une fortune, de quoi se rattraper même à la retraire. Mince, il peut bien partager avec son fils unique, quand même.

Il marque un point, mais j'en ris bêtement comme si cela pouvait être possible. « Tu pourrais si tu voulais, mais tu n'as pas une tête à utiliser les gens pour les arnaquer. » Mon regard change, il devient plus sérieux, plus perçant. Je le vois, je le sens, je le sais. London n'est sûrement pas le genre de gamin fourbe et manipulateur, puis il est tellement génial! Le sujet dérive sur la nourriture, sur ce que l'on pourrait manger plus tard et cruellement, un point délicat s'y ajoute; son ex. Je ne devrais pas poser des questions, j'aurai même dû ignorer ses paroles pour passer à autre chose, mais non. London ne montre aucun enthousiasme à me répondre, confirmant simplement que j'ai raison. Ce gars-là, ce loup, il a occupé une place bien importante à ses yeux. Je ne veux pas tenter un terrain dangereux, alors je cesse l'interrogation pour faire mine que je ne sais rien sur lui, sur son ex, sur son histoire. Un jour, il m'en parlera tout seul. Je ne me préoccupe pas plus de cela, m'inquiétant plutôt pour l'aliment qui dominera mon repas. Du calamar, comme si les adolescents adoraient cela. En fait, j'en ai jamais mangé de ma vie.

Décidément, ce gosse adore me taper. Je plaisante avec lui en le surnommant le cancre, tandis qu'il m'appelle sensei. Une manière détournée d'être chiant, mais je ne perds pas de temps sur le sable. Planche sous le bras, j'attends qu'il me rejoigne et m'écoute pour lui expliquer en gros comment procéder. Il suffit d'être patient et d'avoir un bon équilibre, puis de ne pas être pressé et de persévérer quoi qu'il puisse se passer. Je ne doute pas de London, je sais qu'il finira par vaincre. Il a pigé apparemment, et je le laisse prendre la planche et nager avec. Il va se louper, je le sais d'avance. Personne n'arrive du premier coup, même pas moi. Je le vois pagayer et tenter sa chance, avant de s'écraser dans l'eau. Qu'est-ce que je disais, hein ? Mon rire résonne doucement, même quand il remonte à la surface.

« Autant que tu voudras. » Autant que sa patience le permet, surtout. Moi, j'ai mon temps. Il semble confiant, sûr de lui, à la limite de défier la planche et la mer. « Courage Big Ben, tu vas y arriver! » Je le décoiffe rapidement avant qu'il ne reparte à l'eau avec la planche, pour retenter le coup. Qu'est-ce que je fais en attendant ? Je l'observe en silence. Parfois, je lui donne un vague conseil pour qu'il s'améliore et ne perds pas courage. En fait, il n'a pas vraiment besoin de moi. Je ne compte même plus ses essaies, ne perdant pas non plus mon sourire ou mon rire qui retentit à chaque échec. Je ne me moque pas, loin de là. « Fighting! » D'un signe de main, je l'encourage une nouvelle fois, le poussant à se surpasser. Finalement, il aura réussi à tenir quelques secondes debout sur la planche, avant de retomber à l'eau. Il me fait rire, amusé par sa façon d'agir.

« Bravo ~ Je ne pensais pas que tu réussirai aussi vite, à dire vrai. » J'avais bien confiance en lui, mais aussi en mes jugements. Il s'avère que j'ai eu faux cette fois. « Maintenant tu dois tenir plus longtemps et réussir à chaque nouvel essai. » Je place la barre haute, un sourire fou au visage. Quand on parle sport extrême, pas la peine de me chercher... Je suis déjà perdu, bien loin. « Mais là, je t'autorise une pause. J'ai surtout mal aux jambes à rester debout depuis tout à l'heure. » L'excuse bidon pour sortir de l'eau et retourner m'échouer sur le sable, me fichant pas mal que celui-ci se colle contre mon corps humide. J'ai chaud, mine de rien.

Les yeux braqués vers le ciel, je souffle doucement en fermant mes paupières. L'astre me brûle la peau, mais je ne fais aucun effort pour bouger, ni me protéger. à Sydney, j'étais habitué au coups de soleil, aux rougeurs suffocantes de mon corps malmené. Je suis un dingue de la glisse, pas un amateur de la bronzette. « London ~ Fais moi de l'air ~ » Rigolais-je bêtement, les bras et les jambes écartés comme une étoile de mer. Je pourrais limite faire un ange dans le sable, avec cette position.

Pour rester soi-même dans un monde qui s'évertue jour et nuit à vous rendre comme n'importe qui il faut gagner la plus rude bataille qu'un humain puisse livrer. Et cette bataille n'a pas de fin.

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« Non ou peut-être un peu. » Dis-je en roulant des yeux d’un air innocent, mais il a raison dans un sens, je pense que les parents sans être des banques sont responsables de nous et leurs richesses est en quelque sorte la nôtre. Bien que je préfère avoir la mienne sans aucune hésitation, mais depuis le début je vis certes mon rêve, mais aussi celui de mon père, c’est un bon compromis que de m’offrir ce que je désire, surtout quand j’ai l’impression de ne pas avoir ma place dans cette famille... Depuis le souci avec ma sœur je m’en suis éloigné, comprenant que mon frère et elle n’avait pas apprécié que je pique l’attention de mon père, j’ai failli mourir de ses propres mains, noyé dans mon élément, mais je lui ai pardonné. Juste que je préfère rester loin, seul, les fêtes ou le reste je n’ai pas besoin de rentrer, le jour de mon anniversaire je n’ai pas reçu un seul message pour me le souhaiter, j’avais Wolfram, il m’a même demandé de sortir avec lui ce jour-là, mais n’est-ce pas une preuve que je suis dans un autre monde que le leur ? Seul mon père pourrait me comprendre réellement, mais même lui depuis que je suis au Japon j’ai perdu cette complicité passée. Un simple soupire et je ne m’attarde pas plus sur de telles pensées.

« Tu crois ? Je pourrais cacher mon jeu et attendre de gagner ta confiance pour te plumer les ailes ! » Dis-je en mimant les gestes tout en exagération, riant de bon cœur, je n’étais peut-être pas le plus saint des personnages et je savais manipuler au besoin, mais je m’étais beaucoup calmé depuis que je suis à Tokyo, devenant peut-être plus « docile » et « gentil », pas à l’extrême, mais on évolue avec le temps, je suppose. Puis finalement après une question qui me met pas à l’aise et une réponse rapidement évincée, je veux tester la planche ! Dans l’eau il m’explique rapidement et je m’exécute, ne réussissant pas du tout au premier coup, demandant si j’avais un nombre limité d’essais, mais je suis rassuré par sa réponse, un sourire explicite le montre avant que je ne recommence, encore et encore suivant les conseils qu’il daigne me donner au fur et à mesure. Par contre le surnom encore... Je sais que ça paraît logique, London - Big Ben... Mais c’est frustrant. Je ne dis rien, m’y habituant simplement ! Mais parfois son visage et ses remarques en plus me forcent à superposer Wolf alors que je commence à m’en remettre de plus en plus.

Finalement après plusieurs essaies je finis par arriver à tenir sur la planche quelques secondes, avant de me jeter tout content d’y être arrivé ! Je suis un gamin, il me faut pas grand-chose pour être content. « Yaaah tu doutais de moi !? » Dis-je en prenant un faux air vexé. « Je suis un boss, ne l’oublie pas haha. » Et maintenant c’est un air hautain que j’utilise, rajoutant même le comportement qui va avec. Lui tirant la langue amusé, son défi est posé, mais même si je serai certainement capable d’y arriver, je pense que la première leçon était quand même pas mal et je ne suis pas forcément habitué à ça bien que ce soit réellement génial comme sensation !

« C’est ça vieux papy va te reposer, aaah~ la vieillesse. » Je le nargue sans hésiter en secouant ma main devant son visage. « Je compatis. » Je finis par le regarder s’éloigner pour s’allonger sur le sable, finissant par le rejoindre, je le regarde debout à côté de lui quand il me demande de lui faire de l’air.

« J’ai la gueule d’un éventail ? » Je gonfle des joues avant de m’assoir à côté. « Crame ça te fera du bien, a ce qu’il parait les hommes bronzés ont plus de succès ! »

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Cette histoire d'argent n'est qu'un détail, de toute façon. Qui n'a jamais profité de la richesse de ses parents ? Nous sommes tous dépendant d'eux à un moment de notre vie, avant de prendre notre envole et découvrir le monde à travers nos yeux, nos expériences. De tout façon, je me fiche pas mal que mon père perdes un peu de ses sous, au vu de la fortune qu'il possède avec son nouvel hôtel. Quant à London, je doute fortement qu'il puisse m'arnaquer ou m'avoir comme un pigeon. « Tu me prends pour une mouette ? » Fis-je avec une fausse mine étonnée. Si London me fait ce coup, pas sûr qu'il en ressorte indemne. Je trouverai un moyen de me venger, même gentiment et pour le principe qu'il ne recommence pas sa bêtise. Je ne connais pas non plus sa vie, ni comment il peut être réellement derrière ses airs enfantins. à dire vrai, je ne sais encore pas grand chose sur lui. Juste, qu'il adore la nage, la mer et qu'il admire mes pratiques en sport extrême. C'est déjà un bon début pour une nouvelle amitié, non? Nous avons le temps pour nous connaitre et parler, je ne compte pas quitter Tokyo ou Royal avant un bon bout de temps. J'en oublie même qu'il me cache des choses sur lui et son ancienne fréquentation. Un jour, je saurais. En attendant, je me dois de lui prêter ma planche et mon expertise en surf, il va être estomaqué!

Ce n'est pas si simple de surfer, même s'il a du courage et de la persévérance à revendre. Ce n'est pas une mince affaire, il risque de devoir recommencer encore et encore, jusqu'à obtenir un résultat minime et potable. Le secret d'une bonne réussite ? Ne jamais abandonner. Du moment où on baisse les bras, c'est perdu. Niveau essaie, il peut en abuser autant qu'il veut. Nous avons la journée devant nous, même si je vais finir par mourir de faim au bout d'un moment. Big Ben, j'ai pris la fâcheuse habitude de lui donner des surnoms en rapport avec son prénom, ses origines ou sa passion. J'en ai sûrement d'autre en réserve, bien que j'utilise toujours les mêmes. Bref, London continue ses tentatives désespérées pendant que je lui donne deux trois conseils en plus, à chaque chute. Il va y arriver rapidement, je ne doute pas de lui. Ce gamin a du potentiel, que ce soit en nage ou même dans la glisse. Regarder le faire! Il faut bien plusieurs jours et des cours sur le sable pour arriver à un quelconque résultat, mais pas avec London. Il remonte quoi qu'il arrive, pour s'améliorer encore et toujours.

Douter, c'est seulement ce qu'il pense. J'ai cru en lui jusqu'au bout, sinon je n'aurai jamais attendu jusque là, ni donné un quelconque conseil quand il tombait. « Pas du tout. Je savais que tu allais réussir. » Un boss, mais bien sûr. Je roule des yeux en souriant, amusé par son comportement. La prochaine fois, il va devoir tenir plus longtemps que dix secondes dessus. C'est un défi entre nous, interdiction de perdre. Je lui fais une pichenette sur le front pour effacer son petit air hautain, riant doucement après mon geste. Il va y arrive, je n'en doute toujours pas. Mais là, j'ai mal aux jambes à rester debout comme un pilier et il peut se moquer, je m'en moque. « Tu peux pas comprendre ça, gamin~ » Je fais genre en gesticulant sur place, comme si j'étais vraiment beaucoup plus vieux que lui. On a quoi de différence ? Deux mois ? Peut-être quatre ou cinq ? Il n'est pas plus vieux que moi, et moi pas plus jeune que lui.

Finalement, je m'étale sur le sable comme une étoile de mer, oubliant de récupérer ma planche toujours à l'eau. A-t-il penser à la prendre avec lui ? Si la laisse dériver... Je le noie réellement. Quand il me rejoint, je ne fais pas attention à ce détail, les paupières closes et le soleil cramant doucement ma peau déjà mate. « Tu pourrais ? Tu remue déjà beaucoup l'air. » Je me moque de lui, sous-entendant qu'il parle beaucoup quand même. Il brasse de l'air, comme on dit. C'est quoi son "à ce qu'il parait", hein ? C'est bidon.

« à ce qu'il paraît, plus t'es grands, plus t'es con. » J'ouvre un oeil et lui offre un immense sourire narquois. Je rigole, qu'il ne prenne pas ça au sérieux. « Je suis déjà bien bronzé pour un asiat', non ? Regarde toi, tu fais pâle figure à côté de moi ~ » Pâle, blanc, quel beau jeu de mot. Pas de vent, tant pis. Je me redresse pour m'asseoir, lâchant un gros soupir. « D'après toi, qui pourrait bien craquer pour moi ? Je suis bronzé, je devrais avoir du succès déjà, non ? » On peut toujours y croire, bientôt l'argent tombera du ciel. C'est juste pour parler, dire n'importe quoi et faire semblant d'être séduisant.

« Tu es plus du genre geisha, toi, avec ta peau blanche et lisse. » Je me demande pourquoi je dis ça, c'est un peu débile, mais je souris aussitôt. Il est mignon, c'est surtout là que je voulais en venir. Dire que je le drague, c'est complètement faux. London est un ami, il est cool et j'aime bien passer du temps avec lui. De toute façon, je ne connais pas grand monde dans ce pays.

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« Quand même pas. » Je le nargue, mais au fond je n’ai que faire de son argent, je ne veux pas devenir son ami pour qu’il m’offre des trucs, les relations « amicales » avec intérêt à la clef sont ce que hais le plus, il n’a donc aucune inquiétude à se faire à ce sujet je ne me jouerai pas de lui pour l’arnaquer, je suis peut-être un « gamin », mais je n’ai pas besoin de jouer sur ce terrain. Par contre j’ai l’impression qu’à chaque fois qu’on parle Loukas se rapproche dangereusement de la vérité concernant Wolf, je ne sais pas ce qu’il sait et je n’ai pas envie de lui demander, mais il est encore trop tôt pour moi d’en parler, puis discuter sur mon ex ne changerait rien, tout est terminé. Je dois être capable d’avancer et d’oublier, de laisser de côté cette peine et cette douleur qu’il m’a infligées, j’ai perdu confiance et je me suis rendu compte que l’amour n’était pas fait pour quelqu’un comme moi, pourtant cela ne doit pas me changer, je l’ai réalisé aux côtés du surfeur, ma passion et ma personnalité ne doivent pas être entachées, puis j’ai mes amis à mes côtés, Raylai ne m’a pas abandonné, Loukas est arrivé tel Zorro sur sa planche, puis les membres du club, mes camarades, j’ai de quoi avancer en laisser derrière les regrets. Tout ce dont j’ai besoin maintenant est un peu de temps pour l’affirmer.

Il m’a montré grâce à des explications comment surfé, je ne suis pas un génie dans ce domaine, mais je suis le genre de gars à ne pas abandonner quand il a une idée en tête et c’est pourquoi je n’ai eu aucune hésitation à recommencer encore et encore jusqu’à arriver à tenir debout ! Je suis grand, surplomber la mer est impressionnant, mais la sensation est vraiment incroyable, c’est agréable de tester de nouvelles choses et j’ai hâte de réussir à tenir plus longtemps la prochaine fois. « Quand tu dis ça avec autant de sérieux je pourrais presque te croire » Je souris simplement avant de le traiter de vieux face à ses jambes fatiguées, le pauvre pépé, on n'a surement pas grand-chose de différence, mais j’ai tendance à faire plus « bébé » que ceux qui m’entour, je l’avais bien deviné avec le temps, pas ma faute si je suis parfait. « En effet, c’est trop compliqué pour moi, je n'ai pas envie de vieillir comme toi de toute façon~ » Héhé, finalement on a un échange plutôt taquin tout en étant joueur, c’est le genre de lien que je préfère, parce que je n’ai pas besoin de prendre de pincettes et quoi que je dise, j’ai l’impression qu’il ne se vexera pas, moi qui ai tendance à parfois être grossier c’est un avantage.

Allongé sur le sable il me demande de lui faire de l’air, je pense pas ressembler à un éventail et lui qui me cherche de nouveau, je le fixe durement avant de lâcher. « Je ne pense pas parler plus que toi, mais si ça te dérange faut pas te gêner pour me le dire idiot.» J’aborde un ton légèrement vexé, avant de m’assoir donc à ses côtés. Et il en rajoute une couche après ma remarque, je fais genre de le frapper en m’arrêtant au dernier moment. « Ce que tu peux être désagréable, c’est typique des vieux ça.» Je lui montre toutes mes dents dans un sourire exagéré, tout n’est que taquinerie et provocation, mais je m’amuse derrière chacune de mes réactions.

« C’est vrai, tu pourrais presque passer pour un Occidental si tu n’avais pas les yeux bridés ! Quel dommage~ » Dis-je en pointant mon doigt sur ses traits en faisant des petits ronds dans l’air, les redessinant en insistant. Regardant ma peau en levant un bras devant moi, je ne suis pas aussi pâle qu’il le dit, je suis normal ! À sa question je déglutis un peu en le regardant, balançant simplement. « Tu n’as pas dit que cela ne t’intéressé pas ? Si tu voulais je suis sûr que tu trouverais... » Je soupire doucement, le regard un peu vidé, avant de me claquer mentalement pour reprendre d’un ton plus enjoué. « Mais ce n’est pas moi qui craquerai, soit rassuré ! » Dis-je en tirant la langue. « Blanche et lisse ? Je ne suis pas si blanc... Enfin si tu sous-entendant que je suis beau, classe, sexy j’approuve ! Sinon oublie ! » Je rouspète, mais garde cet expression amusé en regardant la mer remarquant que la planche dévie au loin... « Merde ! » Ouai c’est clash. Je me relève en m’éloignant, me retournant vers lui en lâchant d’un ton enthousiaste. « Ah j’accepte aussi d’être mignon ! » Un large sourire, je lui tourne le dos pour courir rapidement sur le sable plongeant toujours dans un mouvement parfaitement exécuté, nageant rapidement pour rattraper l’objet, on est des idiots sérieux... Pourquoi j’ai réagi comme ça d’ailleurs ? Elle n’est pas à moi et... l’ayant rattrapé, je pose une main dessus alors que mes cheveux couvrent mon visage, je suis éloigné du bord et je me mets simplement à réfléchir. J’ai régi bien trop excessivement, ce n'est pas mon genre. Un soupire, je lance ma tête en arrière pour dégager ma vue en grimpant sur la planche pagayant vers Loukas. Une fois hors de l’eau je la pause sur le sable et regarde le blond.

« Tu n’avais même pas remarqué que tu n’avais pas ta planche ! Je vais vraiment t’appeler Pépé tu sais ! » Je ne sais même pas comment elle a dévié jusqu’à là-bas... Mais bon le principal c’est qu’elle soit en bon état, me couchant sur le sable un peu fatigué, j’étends mes bras devant moi tel un « i » parfait. « Aaah mon ventre souffre. » Je lève la tête pour la tourner vers mon voisin et le regarder d’un regard presque suppliant. « Je crois que j’ai la dalle Lou' » parfois je suis vraiment mignon hein ? Sauf que j’en ai pas conscience.

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L'argent ne fait le bonheur, même s'il y contribue. Je ne compte m'acheter des amis, et London n'est sûrement pas là pour profiter de mes sous ou celui de mon père. De ce fait, notre amitié est réelle et non superficielle, à travers quelques billets. Je préfère me dire que je suis avec lui pour partager mes passions et lui apprendre des nouvelles choses qu'il n'aurait jamais pu faire sans moi, sans notre rencontre. C'est pour cela que nous sommes là, sur cette plage, dans cette eau. London a voulu apprendre à surfer dès l'instant où je lui ai proposé un coup d'oeil. Ce n'est rien, et puis je me sens revivre, reprendre des forces. London n'est pas nul, il maîtrise plutôt bien la patience et la persévérance, arrivant rapidement à un résultat concluant. Tenir dix secondes debout sur une planche est déjà un miracle en soit, il peut être fier de lui! Je suis sérieux en l'encourageant et en le félicitant de son boulot. Après tout, il n'a pas apprit les bases sur le sable comme on le fait généralement avec des inhabités. Dans tout les cas, je suis resté un long moment debout à attendre qu'il obtienne un résultat et à présent, je fais mon fatiguer. Il peut dire ce qu'il veut, je suis bien décidé à retourner m'échouer sur la plage telle une baleine. Ahlala, il cherche les embrouilles ce gosse. Je lui fais un signe de la main comme si je ventais ses paroles, gardant le silence.

Oh oh ~ Serait-il vexé face à ma petite remarque ? Je ne pensais pas le retourner de la sorte, sans vouloir être désagréable. Ouvrant un oeil, je l'observe la bouche close, avant qu'un sourire étire mes lèvres pulpeuses. « C'est trop facile de te casser, tu prends vraiment au pied de la lettre. » Me moquais-je ouvertement en refermant mon oeil, l'air paisiblement installé sur mon sable tiède. Désagréable, moi ? Je ricane légèrement en bougeant mes jambes pour faire une forme triangulaire. « Tu n'as pas fini de m'entendre, le british ~ » Je le regarde avec un air amusé, après avoir rouvert mes yeux pour l'observer à nouveau. Il n'est pas au bout de ses peines avec moi, haha. Puis, nous en venons à parler bronzage et origines, j'avoue que je pourrais me faire passer pour un  occidental si je n'avais pas cette tronche d'asiat. « Dommage pour quoi ? Tu es déçu que j'ai des yeux bridés comme toi ? » Il peut bien faire des gestes bizarres, je ne me vexerais pas pour autant d'être un bridé, comme il le dit si bien.

« Je m'en fiche, mais ça n'empêche qu'elles pourraient toujours s'intéresser à moi ~ » Juste par principe et pour gonfler mon égo de mâle. Il ne craquera pas pour moi ? Je ris aussitôt, manquant de lui donner un coup dans le bras. « Je suis pas ton genre, c'est ça ? Je te comprends, je suis trop cool pour te plaire. » J'en rajoute en plaisantant, même si cela pourrait le blesser un peu. Il est blanc avec une peau de bébé, voilà tout. Juste ça, pas le reste. Mon regard doit bien traduire mes pensées profondes, un peu blasé. « Je n'ai pas sous-entendu une telle chose, malheureusement pour toi, gamin ~ » Je le taquine, avant de remarquer qu'il n'a pas prit ma planche avec lui. Désastre, je vais lui faire la tête au carré. Il a intérêt à courir et à nager pour la récupérer, sinon je l'attache après et le laisse dériver au large. Mignon ? Un fou rire me coupe le souffle, m'empêchant d'y répliquer. Mignon, j'avoue.

London nage à merveille, prenant rapidement de la distance pour tomber pile sur ma planche. De ma place, je le regarde faire avec minutie. ça me permet de le juger un peu en étant dans mon coin. Il prend son temps pour revenir par contre... à quoi pense-t-il ? à lui ? à ce gars qui est parti ? Je secoue doucement ma tête en le voyant revenir vers le bord, déposant ma planche sur le sable. « Je te l'ai confié à toi. » Répondis-je simple et lentement, comme si je lui donnais l'entière responsabilité de ma planche. Plus de peur que de mal, sauf peut-être pour son ventre qui cri famine. Toujours assis à ma place, je souris à sa remarque et me redresse d'un coup. « Allons casser la croûte, mon p'tit dauphin ~ » Je lui fais un clin d'oeil en allant récupérer ma planche pour la nettoyer rapidement avec un petit bain, puis je la range dans son sac. Où est-ce qu'il font des brochettes de calamar ici ? « Et si on longeait le bord de mer pour trouver un restaurant ou quelque chose dans le genre ? » Tout en parlant, je remet mon sac sur mon dos et récupère mes chaussures à la main, histoire de ne pas les oublier ici.

Pour rester soi-même dans un monde qui s'évertue jour et nuit à vous rendre comme n'importe qui il faut gagner la plus rude bataille qu'un humain puisse livrer. Et cette bataille n'a pas de fin.

The sea is our glint.

« Qui a dit que j’étais sérieux ! » Mauvaise foi ! Hahaha, mais en même temps il me cherche et le pire c’est qu’il me trouve facilement et ça m’agace vraiment, je ne suis pourtant aussi facile à piéger et encore moins à « dominer » sur certain terrain, mais j’ai parfois tendance à montrer un peu trop ce que je ressens et ça me porte préjudice, dans tous les cas il dit des choses qui n’ont aucunement lieu d’être. Dire que je parle trop c’est comme l’hôpital qui se fout de la charité, monsieur super curieux qui se mêle de tout ce qui ne lui regarde pas ! Alors oui j’ai affiché une moue surement vexée, mais ce n’est pas une mauvaise chose. Je devrai réellement le rebaptiser « le vieux » mine de rien ça lui irait bien !

« Radote, radote, bientôt tu vas te retrouver avec un dentier et une place dans une maison de retraite ! » Je lui tire la langue avec exagération pour l’embêter avant de se mettre à parler de bronzage, c’est vrai qu’il pourrait être typé occidental sans ses yeux bridés, ce que je n’hésite pas à lui faire remarquer. Mais à sa question je le relook un instant en haussant un sourcil. « Quel idiot. De mon point de vue je me fiche pas mal que tu sois les yeux bridés ou non ! Mais tu aurais eu plus de succès sans, dommage pour toi, c’est tout~ » L’entendre dire qu’il s’en fiche me rassure, une partie de moi espère réellement qu’il ne change pas... Je ne le connais pas depuis longtemps, mais je ne veux plus avoir à affronter un nouveau Wolf, je suppose que Loukas aura du succès et donc rapidement des copines, mais je ne veux plus jamais avoir à m’incruster dans ce genre de situation, je ne veux plus avoir à entendre parler sexe, amour et tout le reste, je suis devenu sourd à toutes ses choses. Bien que je suis celui qui ai dit que je ne m’intéresserais pas à lui, les mots qu’il prononce encore une fois sont douloureux, même si je tente de ne rien montrer... Pas mon genre ? Je le regarde, dessinant les traits de son visage avec mes yeux, me perdant sur ses lèvres et... Non, bien sur. Il n’est pas mon genre. Je n’ai plus de genre, je n’en ai en fait jamais eu. Le seul qui a pu l’être pour une durée limitée lui ressemblait, mais aujourd’hui mon cœur est vidé et je ne veux plus y penser.

« Ça doit être ça. » Un petit sourire, on parle de genre comme si c’était « normal » qu’on puisse s’intéresser aux hommes... Il ne trouve rien de choquant dedans, pourtant il n’est sorti qu’avec une fille pas vrai ? Même si c’est un jeu, il devrait un minimum être surpris ou ne pas voir ce genre de détails comme banal ! Ce mec est vraiment bizarre. Par la suite je bouffonne un peu en essayant de décrypter ce qu’il voulait dire avant de remarquer que la planche se fait la malle ! « Tcht » avais-je simplement balancé à sa réponse avant de me mettre à courir non pas s’en rajouter un mot qui pourrait peut-être plus correspondre, mais je n’ai pas le temps d’entendre sa réponse, plongeant, nageant, rattrapant son bien entre mes mains. Un instant je me perds dans mes pensées, flottant sur l’eau, il m’observe peut-être, mais rapidement je me remets en route pour revenir vers lui, posant la planche sur le sable.

« Un merci aurait suffit. » Dis-je en gonflant les joues, tout en m’écrasant sur le sable. J’ai faim, mes forces m’abandonnent, je suis fatiguée, entre manger et dormir mon cœur balancent, mais mon estomac choisi pour moi. « Depuis quand suis-je devenu « ton » petit dauphin ? » Je le taquine en affichant un nouveau sourire expressif tout en ancrant mon regard « innocent » dans le sien, pendant qu’il range ses affaires, je me redresse, le sable collant encore à ma peau mouillée, impossible de rentrer dans un restaurant dans cet état. « Bonne idée, il doit surement y en avoir dans le coin, puis ça me permettra de sécher un peu. » Mon sac sur l’épaule, les pieds s’enfonçant dans le sable, je commence à marcher  jouant à creuser avec mes orteils tel un gamin, la douceur de ses grains si fins sous les pieds est agréable.

« Au fait, tu as des frères et sœurs ? » vu qu’on allait surement marcher un peu, autant tenter d’en savoir davantage, je ne pense pas qu’on ait encore abordé ce sujet entre nous.

Pour rester soi-même dans un monde qui s'évertue jour et nuit à vous rendre comme n'importe qui il faut gagner la plus rude bataille qu'un humain puisse livrer. Et cette bataille n'a pas de fin.

The sea is our glint.

« Tu viendras me rendre visite en maison de retraite et laver mon dentier si je n'y arrive pas moi-même ? » Qui a dit que cela me ferait de la peine d'être comparé à un pépé ? Sûrement pas moi, je prend cela à la rigolade, comme d'habitude. J'ai passé ma vie au soleil, que ce soit au bord de place ou à la montagne. Tout le monde le sait, la neige facilite le bronzage, normal que ma peau soit plus mâte que la moyenne, comparé à lui. Il est blanc comme un linge, ou un cachet d'aspirine. Quel dommage que je sois bridé, mais oui mais oui. « Je me les ferais débridé plus tard, qui sait. » Je ris de ma connerie, m'imaginant avec une tête d'occidental. Finalement non, mon charme réside dans mes yeux bridés, pour rien au monde je n'y toucherai. Et merde, si je plais pas ainsi, alors elles ou ils iront se faire voir. Je ne suis pas après l'amour, de toute façon. Être en couple, ça demande beaucoup trop d'attention, de sacrifice, d'effort... Enfin bref, je m'en éloigne autant que possible. J'ai déjà vécu cela une fois et ma copine n'a pas supporté que je prête plus attention à mes planches, qu'à elle. Du coup, je préfère évincer l'amour de mon vocabulaire et vivre en couple avec ma passion. Je ne dois pas être le genre de London, apparemment. Je ne lui fait aucun effet, je pense. Il confirme et je souris doucement.

« Si tu te demandes pour mon orientation, je ne suis pas homophobe. » Devinais-je rapidement, vu la tête qu'il tire sur mon aisance à parler relation, amour et tout le toutim. Je ne suis pas purement hétéro, mais pas totalement gay non plus. Je suis touche à tout, mais en même temps je ne m'intéresse pas vraiment à cela. Je suis une énigme, en réalité. Puis au final, le sujet dérive... Un peu comme ma planche. Quel idiot! Il aurait pu la garder avec lui, alors que je l'ai prêté à cette cervelle d'algue. Je le vois se redresser et partir comme une fusée pour récupérer le morceau de bois qui flotte vers l'horizon. Une chance qu'il soit rapide, sinon je lui aurais tordu le cou tel un poulet à déplumer. Qu'il mette autant de temps à revenir me laisse suspicieux, mais je garde mes lèvres à demi-closes à son retour. Il n'a pas besoin que je joue l'inspecteur de police, à mon avis. « Merci! » Articulais-je en rigolant encore une fois. Bah quoi, il voulait des remerciements, non ?

MON petit dauphin, je le répète mentalement pour l'imprimer dans un coin de mon cerveau. « Depuis que je l'ai décrété. » Répondis-je en chantonnant presque. J'ai horreur de chanter, même si les rares personnes m'ayant entendu trouvent ma voix belle. Un regard échangé et je vais ranger mes affaires dans mon fameux sac. Je ne compte pas tout tenir sous le bras, à l'occidental. J'avoue, nous ne sommes pas conforme pour rentrer dans un restaurant, sauf ceux en bord de mer, ouvert et en terrasse. « Séchons alors ~ Au pire, on ira braquer un stand qui traîne dans le coin, s'ils nous refusent dans un restaurant. » Je plaisante, même si c'est douteux comme vanne. Sans rajouter de bêtise, je le suis en marchant tranquillement dans le sable. ça fait du bien, mine de rien.

« Non... Je suis fils unique. » Répondis-je en perdant mon regard sur l'océan, nostalgique. Une chance pour moi, parce que il ou elle aurait souffert de ce divorce. « Et toi ? Tu as de la famille ici ? » Mes yeux se ramène aussitôt vers lui, curieux. Autant en savoir un peu plus sur lui, non ? De toute façon, nous avons une période scolaire à passer ensemble, à mon avis. « En fait, je suis bien content de n'avoir ni frère, ni soeur. ça aurait sûrement été trop dure d'être séparé entre notre père ou notre mère. Seul, j'ai un avantage là-dessus. » D'après moi, c'est mieux ainsi.

Pour rester soi-même dans un monde qui s'évertue jour et nuit à vous rendre comme n'importe qui il faut gagner la plus rude bataille qu'un humain puisse livrer. Et cette bataille n'a pas de fin.

The sea is our glint.

« Tu prends trop tes rêves pour la réalité mon petit, bientôt tu vas me demander de laver tes fesses tant que j’y suis non ? » Honnêtement imaginé Loukas en petit vieux dépendant était marrant, mais de là à devenir son infirmier privé et m’occuper de lui, vu mon impatience je risquerai de le tuer ! N’empêche ce type, rien ne l’agace-il a trop de zen attitude, j’ai l’impression d’être idiot à ses côtés à toujours montrer mon visage vexé quand il dit un truc « déplacé » mais bon on est diffèrent tout en se comprenant, puis ça reste simplement sur le ton de l’amusement. « Tu ne devrais pas. » Se faire débrider j’entends. J’avais parlé en prenant en compte son succès auprès de ses conquêtes, mais moi je n’arrive pas à apprécier l’idée que son visage change, il est né comme ça après tout, tout en disant cela je m’amusais avec le sable sans le regarder, je sais qu’il ne doit pas être sérieux encore une fois, pourtant j’avais le sentiment que je devais rectifier et l’empêcher ne serait-ce que d’y penser.

Sa nouvelle phrase me surpris et je déglutis en le regardant soudainement, il était trop... trop quoi ! Je n'ai rien demandé bordel, je souffle en tapant la paume de ma main sur mon front... « Idiot. » je lève d’un coup le visage vers lui à nouveau et sans réfléchir je lui dis : « Comment tu le sais !? Je veux dire tu as dit que tu étais sortie et avais eu une relation qu’avec une fille pas vrai ? Comment tu peux le savoir ? Enfin tu ne peux pas juste dire « je peux aimer les deux » sans... » Je m’arrête net en me frappant mentalement, je suis un abruti, un idiot, un fou déjanté, bordel ! Je me maudis là... Après tout comment je peux lui demander ça quand moi-même j’ai pu aimer Wolf sans jamais avoir... essayer, mais dans mon cas c’est peut-être parce que j’en suis incapable, dans tous les cas je donne des gifles à mon esprit sans douceur. « Oubli. » Dis-je simplement avant de partir chercher sa planche, aller-retour fait, je lui dis qu’il pourrait simplement me remercier plutôt que de dire « je te l’avais confié » ce qu’il fit. Encore une fois ce mec est vraiment trop... Je soupire en hochant la tête de droite à gauche l’air de dire « t’es pas possible ma parole. »

« Tu es bizarre mec on te l’a déjà dit ? » Puis voilà qu’il met un pronom possessif sur mon surnom, depuis quand je suis le sien ? Même si je rouspète peut-être que je ne suis pas si mécontent de l’attention qu’il me porte, me faisant même rire si facilement. « j'te jure. » Il est temps de trouver un endroit où manger et bien qu’on ne soit pas encore sec, il devait y avoir des petits snacks avec des terrasses pour nous accueillir sur le long de la plage. « Genre avec nos têtes ils vont rire en nous voyant, on est trop mignons ce n'est pas crédible ! » Haha. Je nous imagine dire « aboule la bouffe ! » et me met à rire tout seul sans m’arrêter, c’est d’un ridicule. Marchant doucement dans le sable, observant la mer, profitant de la chaleur, on a tout notre temps. Je finis par le questionner sur sa famille par simple curiosité. « Oh je vois. Non je n'ai personne. » C’était sorti naturellement, avant que je n’arrête mes pas et me retourne vers lui en remarquant ma réponse. « Enfin si... Mais pas ici. » Rattrapais-je le coup, sur le moment je ne sais pas pourquoi mais mon frère et ma sœur sont sorti de mon esprit, nous sommes des étrangers, surtout avec mon ainée en fait.

« Tes parents ont divorcé ? » Je me plante devant lui en montrant mon visage de mon index. « Je peux être ton frère si tu veux ! » Haha, sans blague, comme si on avait la gueule à être des frères.