TENUE ■ Après l'incident de la veille, je n'ai rien su dire à personne. Bouche close, prisonnier de mon silence, j'ai fait l'impasse sur les explications. Comment a-t-il été poignardé ? Aucune idée. Je ne suis qu'un lâche, mais je n'ai pas voulu risquer la prison, l'accusation, la perquisition. Dakota ne peut pas encore se lever, cloué dans cette tente où il reprend rapidement des forces. Dès que son corps aura récupéré, je ne donne pas cher du miens. Je compte déjà les blessures présentes sur mes membres, lorgnant mes poignets bandés avec peine et rage. Mes yeux baissent sur ma jambe et je serre les dents, sentant moins la douleur depuis que j'ai prit des médicaments anti-douleur. C'est sa faute si j'ai autant mal, c'est sa faute si je suis au fond du gouffre. Affligé, je rabat mon genou valide contre moi pour y déposer mon front contre ma rotule et souffler fortement. Comme à mon habitude dans ce camping, je suis caché derrière un arbre à l'écart du camp, croyant être à l'abri. Je devrais m'en douter, je ne suis en sécurité nulle part, jamais tranquille.

Une brindille craque et je redresse rapidement ma tête, les yeux cernés et fatigués, cherchant d'où venait le bruit. Quelqu'un n'est pas loin, me voyant sûrement dans cet état abattu et las. Attrapant ma béquille, je m'en sers pour me relever en vitesse et tenter de partir, grimaçant à cause du pique douloureux qui remonte dans ma cuisse. Je boite, traînant du pied en jurant dans ma tête. Quelques secondes plus tard, j'entends une voix familière m'interpeller et je m'arrête avec hésitation. London ? Qu'est-ce qu'il fait là ? Il ne traîne pas avec son pote Australien ? Je serre des dents sans me tourner, apeuré par mon apparence et le silence que j'inflige dans notre relation. Depuis la dernière fois chez ce démon, je me suis muré dans ma déprime, étouffant mes angoisses derrière mes barrières. Je ne veux pas en parler, ni discuter avec lui... Je me sens bizarre, comme si je n'étais pas moi. Je me suis transpercé en voulant tuer mon cauchemar, me vidant peu à peu de cet élixir de vie. Je suis fatigué, éreinté de chercher des explications. London devrait juste faire demi-tour et me laisser tranquille, sans creuser cette enveloppe vide.

TENUE ■ Depuis qu’on est arrivé, je passe mon temps avec Loukas, hier encore on s’est « perdu » en forêt, visitant les lieux à notre façon, en découvrant d'autres, c’est amusant vraiment ! Je m’éclate avec lui et j’oublie tous mes « soucis » je pensais qu’il me faudrait du temps, beaucoup de temps pour pouvoir réellement oublier Wolfram, mais loin des yeux, loin du cœur semble une expression des plus réelles dans cette situation, j’en ai mis du temps, j’en ai pleuré des larmes, je me suis isolé, fuyant les gens, en colère devant cette trahison et mes sentiments inconsolable. Mais depuis que ce fou des sports extrême est arrivé je suis occupé, je ris, je me retrouve doucement, me rappelant de qui je suis, de qui j’étais, c’est ça qui est vrai.

Finalement je suis sorti de notre tente qu’on avait laissée ouverte pour ma « phobie », il faut dire que jouer le claustrophobe ce n’est pas simple tous les jours, mais je dois l’assumer encore un peu, bientôt on en parlera plus... Normalement, je sous-estime peut-être Loukas haha. Marchant dans le camp je cherche mon meilleur ami, sa tente semble vide et je ne l’ai toujours pas vu, autant dire qu’il m’inquiète et j’en ai marre de me prendre la tête, m’éloignant un peu je remarque une silhouette cachée et il ne m’a fallu qu’une seconde pour deviner qui c’était, m’approchant d’un pas décidé tandis qu’il tente de m’éviter, je l’interpelle sans hésité.

« Raylai ! » Je dois savoir ce qu’il a, je dois le comprendre, lui parler, l’aider, j’ai besoin d’être là pour lui quand ça ne va pas, il l’a été pour moi... nous sommes amis pas vrais, même quand il m’évite, même si je suis proche de Loukas, c’est lui mon meilleur pote, merde quoi.

« Il faut que tu me dises ce que tu as... On ne peut pas continuer comme ça, je pensais que tu viendrais m’en parler, mais tu continues de me fuir sans me le dire. » Quitte à s’éloigner des oreilles curieuses, je le suivrai... Mais je ne lâcherai pas l’affaire, pas cette fois.

TENUE ■ C'est vraiment trop dure d'affronter mon meilleur ami après les événements qui me sont tombés dessus. Je lui ai parlé de ce Kô qui m'a bien emmerdé, mais je n'ai jamais révélé l'existence de Dakota, le chef de bande. Ce sale connard a réussi son objectif de me briser, il me traite comme une merde, me manipule comme un objet et j'en viens réellement à me demander pourquoi je persiste à vouloir être libre ? à quoi bon, franchement ? Je n'ai pas de famille, très peu de personne à qui me raccrocher... Alors pourquoi je tente encore des efforts ? Mon meilleur ami a mieux à faire avec son nouveau pote, je ne peux pas lui en vouloir pour cela. Ce mec ressemble à son ex, peut-être qu'il y trouve un certain réconfort à traîner avec ? J'en sais rien, mais ça me donne encore plus envie de m'isoler jusqu'à l'oubli. Malheureusement, London ne semble pas m'avoir vraiment oublié.

Interpellé par ce dernier, j'hésite à me retourner face à lui alors que mon cerveau a ordonné à  mon corps de s'arrêter. Je ne peux pas faire d'effort, je ne vais pas y arriver. Je sens déjà un tic dans ma jambe, elle tremble sans arrêt et cela affole davantage mon coeur. Pourquoi faut-il qu'il l'ouvre, hein ? Je n'ai rien contre London... Non, j'en veux à tout le monde en fait. Si London ne prêtait pas attention à moi, sûrement que je ne m'énerverai pas contre lui. « Qu'est-ce que tu fiches là ? Tu n'es pas avec ton ami ? » Je me gifle mentalement d'être aussi con. Il vient vers moi pour parler et je le repousse aussitôt.

Finalement, je me tourne vers lui en déposant mon regard sur lui. Je ne sais quelle expression prendre, partagé entre l'envie de me confier et celle de l'envoyer bouler. « Pourquoi je devrais t'en parler ? Ce ne sont pas tes soucis, London. » Dis-je avec une pointe d'amertume. J'ai opté pour la seconde option, avant d'essayer de l'alléger. « Tout va bien. » Le plus gros mensonge que même un aveugle pourrait voir. Je ne l'ai pas évité pour des prunes, mais comment lui expliquer ?

« Je n'ai rien à dire, Lon'. Tu vois bien que je suis en pleine forme, non ? » Quelle ironie. Même ma tête se fout de moi. à part mentir et jouer le jeu, qu'est-ce que je sais faire d'autre ? London ne tombera jamais dans le panneau, et je ne me sens pas le coeur d'être franc avec lui ... Pas maintenant.

TENUE ■ Quand j’ai perdu Wolfram, enfin... qu’il m’a abandonné moi aussi je ne savais pas quoi faire, je ne voulais pas parler, j’étais seul et désemparé, apeuré et les larmes sembler vouloir se déverser sans parfois y arriver, j’étais perdu au point de me laisser couler dans la piscine, perdu aux point d’en mourir sans même le remarquer, à ce moment-là Raylai m’a tendu la main et m’a sorti de là... Il est mon meilleur ami et je me dois d’être là pour lui à mon tour, je ne sais pas pourquoi il se tait, ni ce qu’il subit, si quelqu’un l’embête, s'il est de nouveau persécuté, peut-être est-ce Kô ? Je ne sais pas et je veux comprendre... Mais le blond m’évite, il ne veut pas et ses mots se veulent surement blessants pour me faire monter sur mes gonds et m’en aller sans insister, sauf qu’il devrait me connaitre, je ne partirais pas, j’en ai assez de le voir comme ça... Fuyant, blessé, isolé, je veux comprendre.

« Non, tu vois bien, je ne supporte plus tout ça... Tu es mon meilleur ami, quand je n’allais pas bien je me suis confié à toi, tu ne me fais pas confiance pour en faire de même ? » J’ai besoin qu’il croit en moi, notre relation est plus forte qu’il ne paraît pas vrai ? « Si tu as des soucis ça me regarde Raylai, je t’ai laissé tranquille jusqu’à maintenant en espérant que tout s’arrange, mais je ne vais plus rester en retrait, alors... je ne vais pas t’abandonner, pas cette fois, soit tu me dit ce qui se passe, soit je suivrai jusqu’à ce que tu le fasses. » Remarquant sa jambe, je soupire devant ses nouveaux mots peu convaincant... « Tout ne va pas bien... bon sang...» J’attrape son poignet, lui faisant face droit dans les yeux. « Raylai, tout ne va pas bien pas vrai ?! » J’insiste, mais je ne vais pas lâcher.

TENUE ■ Ce n'est réglo entre nous. Je l'ai aidé quand il allait mal, je l'ai sorti de l'eau quand il voulait y rester et manquer de se noyer. Alors que moi, je le fuis. Je ne veux pas partager mes malheurs avec lui, je ne veux pas l'embêter avec un sujet qu'il ne pourrait résoudre, ni améliorer. Je ne veux pas l'embarquer dedans, ni qu'il soit la victime de ce fou. Je voudrais qu'il reste à l'écart, quitte à m'en éloigner moi-même. Pourtant London ne part pas, il reste là et il insiste, se fichant pas mal que je sois blessant avec lui pour le faire dégager. J'ai mal, mais je tiens à souffrir seul. Qu'est-ce qu'il ne comprend pas dans « être seul » ou « tout va bien », hein ? Il n'a pas appris à traduire le comportement des gens ? Je l'adore, c'est mon meilleur ami, mais je préfère qu'il reste loin de moi et s'occupe de ses soucis. Qu'est-ce que je dois lui répondre, franchement ? Je lui fais confiance, ce n'est pas le problème, mais... « Si ... Ce n'est pas la question, London. » Dis-je finalement en secouant doucement ma tête d'une façon négative. Ce n'est pas le soucis, vraiment pas. Je veux le protéger, le garder à l'écart, pas le plonger dans mon univers en noir et blanc, sans son, sans joie.

« NON! » Ma voix est montée d'un coup, effrayé à l'idée qu'il puisse me suivre et découvrir la vérité, tomber sur Dakota ou pire encore. Mon visage doit être rouge, partagé entre gêne et colère. « Ne te mêle pas de ça, merde. Je ne veux pas que tu... Que tu... » Que tu quoi ? ça me tue. Je ne peux pas lancer une piste au risque qu'il comprenne rapidement ma situation. Tout ne va pas bien, qu'il dit. Pourquoi me contre dire quand je suis formel ? Même si ça ne va pas bien, qu'il reste en dehors de ça. Aussitôt qu'il attrape mon poignet, je tire brusquement dessus pour le récupérer. Il a raison, ça ne va pas du tout... Je grimace à ses mots, reculant d'un pas pour marquer la distance. « S'il te plait, n'insiste pas. » Pitié, qu'il arrête. Je dois trouver une parade pour qu'il ne s'inquiète pas, alors je reprends en baissant les yeux. « J'ai glissé dans un trou. Ma jambe s'est simplement déboîté mais ça ira mieux d'ici quelques jours. » Une vérité pour en dissimuler une autre. S'il insiste, je ne pourrais pas partir en courant à cause de ma blessure.

TENUE ■ D’où ce n’est pas la question ? S’il me fait confiance il pourrait me parler librement, me mettre dans la confidence de ses problèmes, pourquoi tout a coup il devint si solitaire et isolé dans sa chambre comme s’il se laissait périr a petit feu. Je ne peux pas continuer d’assister à ce spectacle, je ne peux pas simplement partir et faire comme si je ne voyais pas qu’il souffrait, qu’il se retrouve dans une merde dans laquelle il ne peut se libérer, c’est ce que je vois au fur et à mesure du temps qui passe. Raylai a changé.

« Tout est une question de confiance justement, je suis là pour toi alors tu devrais t’appuyer sur moi ! D’ailleurs c’est quoi ce collier que tu portes, depuis que tu l’as tu sembles avoir changé, raconte-moi Ray' » avec mon meilleur ami qui sait tout sur moi je suis curieux contrairement avec Loukas... Je ne lâcherai pas l’affaire. « Je t’ai parlé de mon problème, ce n’était pas rien, j’ai pris sur moi aussi, ne me laisse pas dans l’ignorance bordel ! » C’est cruel de ne pas savoir, je me sens inutile et je ne veux pas perdre notre relation...

J’ai bien compris qu’il ne voulait pas que je le suive, mais ça ne fait qu’attiser encore plus ma curiosité. « Que je quoi ? Parle ! » Je dois le pousser à bout tout simplement. Même s’il me demande de ne pas insister, même s’il me supplie, qu’il essaye de se mettre à ma place une seconde...

« Rayai... Arrête ça. Je veux la vérité, je te promets de la garder pour moi, je ferai comme si je n’avais rien entendu s’il faut, mais j’ai besoin de savoir... Est-ce que tu as un souci avec ce Ko ? »

TENUE ■ Ce n'est pas la première fois que cette chaîne me donne l'impression de brûler la peau de mon cou. Maintenant que London en parle, je m'en souviens rapidement. J'avais oublié que ce collier était là, qu'il me rattachait toujours à ce psychopathe. Rien que d'y penser, j'ai envie de me l'arracher, de le jeter, de m'en débarrasser.... Mais je ne peux pas. à ses paroles, je baisse la tête comme si j'étais fautif. Il a raison, mais je ne veux pas voir la réalité en face. Je ne suis qu'un lâche finalement, un lâche qui ne fait même pas face à son meilleur ami. Ses mots pèsent peu à peu sur ma conscience, comme si London venait de déposer un roche sur mes épaules et que je m'écroulai doucement sous son poids.

Mon cerveau carbure à du cent à l'heure, incapable de savoir quoi faire. Il me cri dessus et ça ne fait qu'empirer le problème. Je n'ai déjà pas le coeur à parler de mes soucis, alors s'il insiste aussi férocement, je vais encore moins y arriver. Je ne peux absolument pas qu'il me suit et qu'il tombe sur Dakota, suffirait de peu pour qu'il s'en prenne à lui et que je regrette aussitôt de m'être confié à lui. C'est trop dure pour moi, ne le voit-il pas à mon visage, à cette expression dévastée ? Je ne sais comment lui faire comprendre qu'être à l'écart est la meilleure solution pour nous deux.

Kô ? Je relève mes yeux vers lui pour le juger deux secondes, avant de rire bêtement à sa question. Kô, mais Kô ne m'a jamais vraiment fait mal, lui. « Ce n'est pas Kô. Il ne m'a jamais fait mal, au contraire il cherche à se racheter pour le passé. » Je viens de lui mettre la puce à l'oreille, non ? Je lâche un soupir en m'appuyant sur ma béquille, fatigué d'être debout sur une jambe. « S'il sait que je t'ai parlé de ça, London, il va s'en prendre à toi... Tu comprends ? Il a des oreilles partout, il sait toujours tout... Alors ne t'en mêle pas. » Je lui lance un regard sérieux, les lèvres à présent pincées.

TENUE ■ Je fus curieux la première fois que je l’ai vu avec cette chose autour du cou, mais à ce moment-là j’étais encore perdu, noyé dans tous mes sentiments et dans ma tristesse a la suite du départ de Wolfram. Je n’ai jamais voulu délaisser mon meilleur ami, mais mes soucis ont pris le dessus et je me suis moi-même isoler un temps. Mais c’est terminé maintenant et je ne veux pas devoir revivre encore une fois cette distance, nous devrions pouvoir compter l’un sur l’autre, il m’a aidé je veux le soutenir, suis-je en tort ? Je ne pense pas. Je ne veux juste pas le laisser seul, le voir couler encore plus et ne pas savoir comment remonter, j’étais à sa place, sauf que je ne sais pas ce qu’il traverse... Mais je ne compte pas abandonner et juste partir sans rien dire, non je continuerai de lui courir après jusqu’à en obtenir des réponses.

Je pense en premier à Ko, je ne sais pas pourquoi, mais peut-être a-t-il mal agi envers lui et la blessé ? Je n’en ai aucune idée, tant que Rayai ne déliera pas ses lèvres je resterai dans des suppositions sans savoir avec certitude ce qui lui est arrivé. « Si ce n’est pas Ko alors qui est-ce !? Il y a bien quelqu’un pas vrai ? Raylai ! » Je me fais insistant, mais je ne peux pas... Mes pas se rapproche, je ne peux décidément pas le laisser rester muet.

« Raylai je me fiche qu’on s’en prenne à moi, je suis assez grand pour me défendre, je veux simplement savoir qui te fait tout ça, s’il te plaît Ray' soit honnête envers moi et dis moi ce qu’il t’arrive ! Si vraiment tu veux que je garde ça secret je laisserai mes lèvres sceller, mais laisse-moi te soutenir ! »

TENUE ■ Comment pourrais-je lui dire qu'il m'a attaché à un lit et violé pour quelques larmes ? Comment pourrais-je avouer à mon meilleur ami que j'ai vécu un enfer et que je continue à le vivre sans pouvoir me confier à qui que ce soit ? Je suis prisonnier de ma propre conscience, d'un démon qui n'en a que faire de mon sors ou de mon état physique. Il continuera de me faire mal même si je vais mal, même avec des membres en moins ou le cerveau en bouillie. Finalement, qu'est-ce que je fous là ? London me secoue, mais je ne trouve rien de mieux que garder le silence, me murant davantage dans mes soucis.

Kô n'a jamais été un problème à mes yeux. Il ne m'a pas aidé quand j'avais besoin de lui, je lui en ai voulu un moment, mais aujourd'hui je m'en fiche éperdument. Mon soucis est beaucoup plus important et imposant que Kô, il est beaucoup plus dangereux et destructeur aussi. Quelqu'un, oui. Qui ? C'est autre chose. Quand il se rapproche, je tente un pas en arrière mais parviens même pas à bouger deux millimètres. Il n'a jamais été aussi insistant jusqu'à présent... Sûrement parce que je n'allais pas si mal avant.

Il ne devrait pas dire ça. Il ne devrait pas s'en foutre de la sorte, il a tord. C'est trop... Je n'arriverai pas à garder ma langue liée pour toujours. Mes doigts frôlent mon collier et je tire légèrement dessus  pour le resserrer jusqu'à sentir le pincement du fer autour de ma peau. « C'est son oeuvre, son ordre. Je n'ai pas des goûts gothique ou autre, c'est juste ... » Je lâche un gros soupir, impossible de m'expliquer correctement.

« Tu ne le connais pas. Il traîne ici, mais même si je te dis son prénom, tu ne pourras pas le connaitre. » Je prend une pause pour détourner mes yeux, m'assurant qu'il n'est pas dans les parages. Impossible, il est cloué sur un sac de couchage avec le bide à moitié ouvert. « Il m'a fait des choses qui te font peur, Lon'. » Je pourrais presque parler en message codé, pour qu'il soit le seul à véritablement comprendre. Il sait de quoi il a peur, il va piger rapidement mon problème.

TENUE ■ Je me demande ce qu’il a subi pour se terrer ainsi dans le silence, qu’est-ce qu’on a pu lui faire pour qu’il se refuse à m’en parler, j’ai peur d’imaginer, ce collier pouvait passer pour un délire, même si je n’imagine pas Raylai avec ce genre de mode je n’étais pas assez ancré dans la réalité pour le lui faire remarquer. Du coup je finis par devenir insistant, il ne va pas bien et je ne veux pas que cela empire, je ne veux simplement pas fermer les yeux et faire comme si je ne voyais rien, comme si tout allait bien, hors de question que j’agisse comme un lâche. Puis je le questionne sur Ko, à ce moment-là j’apprends que ce n’est pas lui, mais j’apprends aussi qu’il y a quelqu’un et je veux savoir qui c’est, au moins ce que cet enfoiré lui a fait.

« Raylai... est-il vraiment si effrayant ? Pourquoi tu lui obéis ? Qu’est-ce qui se passe, comment... ? » Puis mon sang se glace. « Qu... » La main qui le retenait se mit à trembler sans pour autant le lâcher, les dents se mirent à pincer mes lèvres fortement et ma tête baissée, mon cœur s’est affolé, il peut me parler en code je connais mes peurs, je connais très bien ma phobie la plus gênante et il n’a pas besoin de reprendre ses mots, j’ai compris immédiatement, même si je n’arrive pas à y croire, je veux dire... c’est impossible pas vrai ? Comment en parler quand j’en suis effrayé ? Pourtant c’est lui qui doit l’être le plus, prenant une bonne bouffée d’air, je calme mes membres agités et le regarde dans les yeux sans les détourner une seconde.

« Tu ne vo... voulais pas ? » J’ose demander même si ça semble évident, j’affiche un regard plus déterminé. « Ray’ c’est sérieux ? Pourquoi ? Comment ? Où ? Qui ? » Je m’affole un peu, mais je n’accepte pas cette réalité, est-ce qu’il a été abusé ? C’est bien ça que j’ai compris n’est-ce pas ? Je bous de l’intérieur, j’ai peur des relations sexuelles, j’en ai la trouille, autant l’acte que les mots me mettent dans un état parfois incontrôlé, imaginé et une torture, mais je ne vais pas fermer les yeux devant mon meilleur ami, je vais assumer et l’écouter, le soutenir et comprendre ce qui se passe, c’est quoi cette histoire merde !

TENUE ■ Dans quoi est-ce que je m'embarque à lui parler de mes soucis avec Dakota ? Il serait suffisamment fou pour se venger sur London et je refuse cela. à contrario, il pourrait se servir des mes aveux contre moi et me punir à nouveau. Cette idée me donne des frissons et je ne sais que faire face à mon meilleur ami. Justement, je devrais être sincère avec lui et me confier sans hésiter, mais je pèse toujours le pour et le contre, malheureusement le contre l'emporte pour l'instant. Je suis contre l'idée de dévoiler ne serait-ce qu'un bout de cette histoire. Alors pourquoi j'avoue que ce n'est pas Kô le problème et qu'il y a quelqu'un d'autre là-dessous ? Est-ce que je cherche réellement à lui dire ? Je ne sais pas, je suis complètement perdu et déstabiliser. Effrayant, ce mot est faible pour décrire Dakota. Je secoue doucement ma tête sans donner de réponse orale. Oui il est effrayant, mais je ne peux pas m'étaler davantage sur ce personnage. Il devra se contenter de si peu pour le moment.

C'est plutôt facile d'avoue ma honte à travers sa peur. Il craint les relations sexuelles et j'ai été violé, n'est-ce pas de l'ironie pure ? Je sens à son tremblement qu'il vient de percuter où je voulais en venir, ce n'est pas bien difficile en même temps. Je suis las de devoir l'expliquer mot par mot, alors qu'il devrait s'en rendre compte seulement avec un regard. On pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres, je suis la preuve que non. Ceci peut arriver à n'importe qui, même à nous. Dans ces moments-là, l'agresseur se fiche pas mal de nos peurs ou de nos souffrances, tant qu'il y trouve son compte. Dakota à décrocher le pactole avec moi, c'est certains.

Je fis un « non » de la tête pour répondre à sa question. évidement que je ne voulais pas! Je déteste ce type et il me semble avoir dit que ce genre de chose se faisait avec une personne qu'on aime, en qui on a confiance... Ce n'était pas le cas avec cet enfoiré. Trop de question, il demande trop de chose à la fois. Mon regard se porte vers les tentes que je peux apercevoir un peu plus loin et dans un silence, j'attrape la main de London pour le tirer un peu plus loin. Je le force à s'enfoncer légèrement dans la forêt, jusqu'à ne plus voir le campement derrière nous. « Je ne me sens pas à l'abri en voyant le camp... » Expliquais-je finalement pour ne pas qu'il s'affole davantage. « Je ne te mens pas, London. Garde ça pour toi, s'il te plait... Tu peux poser les questions que tu veux, mais que cela reste entre nous... Promis ? » Sinon nous sommes des hommes morts et je tiens trop à mon seul ami pour cela.

TENUE ■ Raylai m’a toujours soutenu, quand il a appris pour ma phobie il a tenté de m’aider et même pour Wolfram il fut à mes côtés, je ne pensais pas en venant au Japon que je pourrais réellement me lier avec quelqu’un de cette façon, je suis sociable et j’ai des amis, mais mon caractère n’est pas facile... Puis je cache un lourd secret qu’il m’est difficile à avouer, aller draguer ne fait plus partie de mes priorités, j’en ai assez de faire semblant et pourtant je ne peux pas non plus tout envoyer boulet. Mais avec le blond cela fut presque facile de tout lui avouer, j’avais un allié et je l’ai encore. Cependant, il est celui qui souffre en ce moment et je ne peux pas simplement lui tourner le dos en attendant que cela passe ou qu’il daigne venir m’en parler... Quand il me fait comprendre que ce type qui le fait souffrir est effrayant, je ne sais pas a quel point c’est vrai, mais est-ce une raison pour le laisser briser mon meilleur ami ? Puis ce fut le silence complet, ce qu’il m’avouait en message codé, ce n’était pas vrai n’est-ce pas ? J’ai peur de cette réalité, ce n’est peut-être pas moi qui ai dû faire face à ma phobie, mais Raylai... ce n'est pas vrai. Mais il ne voulait pas, il ne voulait pas c’est bien que cet enfoiré l’a forcé ? C’est un cauchemar, je vais me réveiller... Je suis en colère, doucement je le suis encore plus, autant contre celui qui lui a fait ça que contre moi-même pour ne pas avoir été là, qu’est-ce qu’il ressent ? Comment vit-il depuis ? Mon cœur me fait mal, je me sens inutile, démunie, comment puis-je l’aider, que puis-je dire ? Il me tire alors un peu plus loin dans la forêt, je regarde en direction du camp face à ses mots et comprends qu’il a surement peur qu’on nous entende, je le suis sans broncher encore sous le choc de cette révélation, puis à ses nouveaux mots je me contente de le fixer, baissant parfois le regard honteux.

« Je te le promets... mais c’est quoi cette histoire. Pourquoi ? Qui est ce mec Ray ? Et... comment tu vas ? Je veux dire... » Je me frotte la tête un peu maladroit, je ne suis pas doué pour ça, mais... « Désolé, j’aurais dû venir te voir avant, j’aurais dû être là, je suis désolé Ray'. » Je me sens tellement stupide qu’il est du souffrir tout seul. « Qu’est-ce qu’il t’a fait ? » Ma question est bizarre, mais je veux savoir, je veux le soutenir et comprendre ses douleurs, je ne détournerai pas les yeux, je ne boucherai pas mes oreilles, je vais l’écouter et devenir un pilier contre lequel il pourra s’appuyer.

TENUE ■ London ne peut rien pour moi, j'espère qu'il s'en rend compte ? Je suis un cas perdu, un cas impossible à rattraper. Il doit le savoir, le comprendre, je ne pourrais pas redevenir comme avant à présent que je suis dans les griffes de ce rapace. Je ne veux pas qu'il se sente coupable pour autant, ni qu'il culpabilise de ne rien pouvoir faire pour moi. C'est ma vie, mes soucis et je ne tiens pas à l'attirer dans mes problèmes. Même si je souffre, même si je tombe en morceau, tant qu'il est à l'abri et qu'il ne se mêle pas totalement de cela, ça me va. Parler, ça ne devrait faire du mal à personne, mais je ne veux pas de son aide. Il ne doit pas se pointer devant ce Dakota, ni lui adresser la parole, ni même montrer qu'il existe. Je m'en fiche d'avoir mal, j'ai l'esprit tranquille tant que London ou les autres restent à l'écart. Qu'importe si c'est douloureux, frustrant, effrayant ou impossible à vivre. Je tiendrais en me disant que mon meilleur ami va mieux, qu'il s'en sort avec l'autre garçon, qu'il n'est la cible d'aucun vorace. à la vue du camp, je ne me sens nullement à l'abri, alors je le tire plus loin jusqu'à me sentir « mieux ». Si je dois me confier à lui, je préfère encore être sûr de notre sécurité. Je ne veux pas que Dakota sache que j'en ai parlé à quelqu'un, même à mon meilleur ami.

Il promet, je peux être rassuré. Il pose trop de question à la fois, encore. D'un geste de la main, je lui demande de ralentir un peu, que je puisse répondre sans m'emmêler les pinceaux. « Ce n'est pas de ta faute, London. Tu n'y pouvais rien, même maintenant tu n'y peux rien. » Faut qu'il comprenne que sa place est loin de moi, loin de ce fou. Qu'est-ce qu'il m'a fait ? Je bloque un instant à sa question, ne sachant comment tourner ma phrase. « Il m'a... » Je ne sais pas comment le dire franchement, alors je défais l'un de mes bandages au poignet pour lui montrer la brûlure qu'a laisser la corde. « Il m'a attaché à l'entête de son lit... » Avouais-je difficilement, la main tremblante. « Je vais bien comme tu peux le voir. Je suis toujours vivant, n'est-ce pas le plus important ? » Je lui souris en relevant ma tête, je ne veux pas qu'il s'inquiète autant. « Dakota... Il se nomme Dakota, mais garde le pour toi. » Encore, comme s'il n'avait pas suffisamment de chose à garder pour lui.

TENUE ■ Comment est-ce que je pouvais savoir par quoi mon meilleur ami était en train de passé alors qu’il se terrait dans le silence et s’enfermer pour s’isoler ? J’avais bien compris que quelque chose n’allait pas, mais je ne me suis pas douté que ce soit à ce point. Qu’a-t-il ressentit seul dans cet enfer ? Je m’en veux, je me fiche qu’il me pense inutile dans ses problèmes, je peux quand même être là et l’écouter, le soutenir et l’épauler ? Je suis celui sur qui il doit compter, je veux qu’il soit celui à qui je peux tout avouer. Suis-je le seul à penser ça ? À le vouloir ? Je sais que Raylai prend sur lui, je le ressens, il ne veut pas m’impliquer et j’ai l’impression que je dois rester loin de celui qui le blesse, pourtant... Dois-je simplement fermer les yeux ? J’ai peur de le perdre, de le voir s’effondrer davantage, que dois-je faire pour l’aider ? Je le suis quand il s’éloigne du camp, tiré par ses soins, est-il à ce point effrayé ? Je suis perdu devant tout ce qu’il me dit, devant ses agissements et j’imagine à quoi peut ressembler son agresseur, puis sérieusement, pourquoi il lui a fait ça ? Pourquoi Raylai s'est laissé faire ? Pourquoi n’a-t-il pas porté plainte ? Il s’est fait... il s’est fait violer non ?

Je me souviens encore de cette conversation qu’on a eu avant que Wolfram ne disparaisse, avant que je ne lui parle de mon problème, tout a dégénéré à partir de cet instant, dans ma vie comme dans celle de Raylai, à ce moment-là il n’y connaissait rien non plus dans cette chose qu’est ma phobie, aujourd’hui je tremble rien qu’à l’idée d’entendre ce qu’il s’est passé. Mais je ne veux pas tourner les talons, je veux savoir, je veux comprendre et partager sa douleur, je peux au moins faire ça quitte à lui promettre de ne rien tenter, de rien divulguer, de rester muet et dans le secret. Quand je le vois enlever un de ces bandages je reste attentif, mes yeux s’attendant à voir ce qu’il cache dessous, mais les marques sont horribles...

« ... » Je n’ai plus de mot, les images défilées dans ma tête et je pince ma lèvre devant cette haine envers celui qui lui a fait ça, il joue le fort, il prend sur lui, mais je ne suis pas idiot, Raylai est un abruti. Attrapant sa main je lui lance un regard franc. « Si tu vas bien, pourquoi tu trembles ? » Je suis agacé. « Ne me ment pas Ray, tu ne vas pas bien, comment tu le pourrais ?  Vivant ? tu te caches, t’isole, tu ne parles avec personne et ton corps est remplis de blessures, même... ça. Ce mec ta tout pris, ne me dis pas que tout va bien je t’en prie. » Qu’il soit franc avec moi, je lui prête mon épaule, mes bras, mes oreilles, je lui donne tout, mais qu’il ne me mente pas, pas à moi.

« Raylai, pourquoi tu étais chez lui ? Pourquoi t’a-t-il fait ça ? » Ok il l’a violé donc c’est une bonne raison d’en être effrayé, mais quel genre d’homme est cet enfoiré ?

TENUE ■ Pourquoi je ne porte pas plainte ? Pourquoi je ne le dénonce pas à la police ? Pour plusieurs raison. Dakota est un démon, mais aussi une saleté de renard fourbe. Il doit avoir un sacré paquet de monde dans sa poche et je suppose que la police doit bien en faire partie. Sinon il possède un excellent avocat, et vu ma situation instable, je ne ferais pas le poids contre lui. Il sait des choses aussi, pour l'incendie et maintenant la tentative de meurtre. Suis-je vraiment tout blanc dans l'histoire ? Est-ce que je ne mérite pas ce qu'il m'arrive ? J'aimerai le demander à London, me pencher sur mon cas avant d'accuser quelqu'un d'autre. J'ai fait des choses que je regrette dans ma vie, mais j'en ai beaucoup fait jusqu'à aujourd'hui aussi. Si seulement nous étions inséparable depuis le début, depuis la mort de mes parents, depuis ce jour où  je me suis retrouvé abandonné et seul. Qu'est-ce que je dois faire, hein ? Je ne veux pas réellement l'écarter de mes soucis, ni de ma vie. Pourtant, je tiens à  lui, à sa sécurité, et l'exposer à Dakota reviendrait à le mettre en danger. J'ai besoin de soutiens, d'une épaule, mais pas d'une tête à trancher non plus. J'ai peur, mais il doit bien le remarquer à ma façon de me comporter, fuyant et trouillard, à la limite de tomber dans les vapes.

C'est difficile de parler d'un tel sujet. Les victimes dans mon genre ont sûrement honte et voudraient garder cela secret, quitte à passer pour plus fort qu'ils ne sont. London l'a vu, il l'a senti et je ne peux pas me cacher davantage derrière des mensonges plus gros que moi. Je me suis fait violer, pourquoi mentir plus longtemps ? Maintenant qu'il a compris le gros point de l'histoire, j'ose doucement dévoiler l'un de mes poignets pour qu'il puisse voir la marque de brûlure que m'a laissé la corde trop serrée, sur laquelle j'ai dû tirer à plusieurs reprises en voulant fuir. Il ne dit rien, sûrement choqué par mes aveux. Ce n'était pas mon intention, j'en suis désolé, mais faut bien passer par cela, n'est-ce pas ?

Je ne suis qu'un abruti, je le sais que trop bien. Pourtant je tente un mouvement brusque quand il attrape ma main, légèrement effrayé par ce geste soudain. « Je.. » ça bloque. Je ravale difficilement ma salive, déconcerté. London me fait la leçon comme si j'étais un gamin, il me met au pied du mur, me pousse dans mes derniers retranchements. « Je ne vais pas bien. » Concluais-je finalement en baissant les yeux, encore plus honteux qu'avant. Je lui mens, mais je me mens à moi-même avant toute chose. « Je ne vais vraiment pas bien, London... J'ai peur... » Dakota a dû me faire mal pour m'arracher quelques larmes, mais je sens une vague de tristesse m'envahir et me submerger jusqu'à la moindre parcelle de mon corps.

Ravalant durement mes larmes, je porte mon regard rougi et embué sur London, cherchant mes mots et mes phrases. « I-il me l'a ordonné... Je ne peux pas... Lui désobéir... » C'est trop dure de parler avec la gorge serrée et le nez qui coule en même temps que mes larmes. J'essuie rapidement mon visage avec mon tee-shirt et je reprends doucement après avoir soupiré rapidement. « Je me suis foutu dans la merde. Je l'ai provoqué ...  Parce qu'il est le leader de cette bande d'enfoiré qui m'a laissé avec les flics... J'ai voulu me venger sans rien savoir de lui... Je suis stupide... » Deuxième flot de larme, et je tente d'articuler au mieux pour continuer. « J'ai mit le feu à la r-réserve de l'association sans-sans le vouloir et et... Et il m'a surprit, Lon! Je n'ai pas voulu qu'il me dénonce... » Voilà la raison de mes emmerde, avouais-je finalement. « Il m'a frappé, traité comme de la merde mais...Mais je n'ai jamais pleuré, tu comprends ? Jusqu'à « ça ».... Parce qu'il le voulait... Juste pour que je pleure... J'ai craqué, Lon'. Je n'ai pas tenu le coup... Je suis un minable... » J'ai honte de me plaindre, de pleurer, alors que je devrais rester fort face à mes malheurs... Quel gamin.

TENUE ■ Il me suffit de le regarder, de l’observer pour savoir qu’il ne va pas bien, autant dans son comportement que dans le ton de sa voix, il ne peut pas me mentir, je le connais et je ne vais pas simplement accepter qu’il continue de se voiler la face, les douleurs s’entassent et un jour il va tomber dans une spirale dont il ne pourra se relever. Puis finalement le voile se lève, la vérité éclate, ses mots sortent et deviennent honnêtes. Son état m’arrache le cœur, le voir tout à coup versé ses larmes en m’avouant sa peur, je me sens tressaillir, faible et inutile, je ne sais pas quoi faire pour lui alors qu’il m’interdit de faire quoi que ce soit justement, mais je ne vais pas l’abandonner, plus maintenant et plus jamais. « Ray... » Il n’a pas à avoir honte, ce n’est pas sa faute, c’est cet enfoiré qui l’a blessé, anéanti et démunie de ses biens, je ne comprends pas pourquoi et avant du consolé je le laisse ne parler, vider son sac, qu’il m’explique tout ça. Chaque mot, chaque phrase est douloureux à entendre et je rassemble chaque morceau du puzzle, il est fort, plus fort qu’il ne le pense, peu de personnes pourraient résister et tenir bon après ça, même s’il porte un masque Ray a supporté tout ça, tout seul. Mes yeux brillent surement de cette humidité qui est montée à mon tour, m’empêchant de pleurer pour pouvoir être un support assez fort pour le soutenir. Mais je ne peux pas m’empêcher, même si je tremble légèrement sous les nerfs, de le tirer contre moi. Je me fiche de tout à cet instant, je veux juste qu’il s’appuie sur moi, qu’il pleure toutes ses larmes, qu’il vide tout ce qu’il garde, j’ai pleuré devant lui, il m’a réconforté, je veux en faire de même... Mais je suis en rage contre ce type, je bous intérieurement pour ce qu’il fait subir à mon meilleur ami, le tenant en tapotant dans son dos pour le rassurer, je finis par lui répondre sans pour autant m’en séparer.

« Tu n’as rien fait de mal Raylai. Tout est de sa faute, tu es une victime, ne pense jamais le contraire. » Je le maudis, ce... Dakota, je le hais du plus profond de mon âme. « Ray, je... tu es fort. Moi je serais surement mort à ta place alors ne te juge pas, ne pense pas que tu es un minable c’est surement ce qu’il veut en te rabaissant et en t’utilisant, alors... reste fort. On doit trouver une solution, je t’aiderai si tu le souhaites, mais... » Je pose mes mains sur ses épaules pour le reculer un peu et le regarder dans les yeux. « Je ne sais pas qui il est, ce qu’il est ou ce qu’il fait, mais ne deviens jamais ce que tu n’es pas. Rebelle-toi, enfuie toi, bat toi, plains-toi, Ray, je serais toujours là pour toi. J’ai l’impression que si je te dis d’en parler tu ne le feras pas, et je t’ai promis que je ne le ferai pas non plus...» Je pince mes lèvres pour me retenir de craquer de nouveau, le voir ainsi me tue, cachant mon expression en le ramenant contre moi, je ne veux pas pleurer devant lui, alors je reste fort aussi en lui lâchant.

« Compte sur moi Ray » C’est tout ce que je peux dire au fond, car même si je ne le montre pas, je suis bouleversé, complètement anéanti par cette histoire et au fond je suis démuni aussi, incapable de l’aider réellement, à part mes mots et mes « encouragement » je suis inutile, je me maudis aussi au fond.

TENUE ■ C'est bien la première fois que je pleures devant quelqu'un, surtout devant mon meilleur ami. J'ai toujours préféré sourire ou faire des têtes plutôt expressives, mais jamais montrer mes larmes. London doit être la seconde personne qui parvient à les observer, même si avec lui, ce n'est pas aussi douloureux qu'avec l'autre. J'ai simplement la sensation d'être détruit, mit en pièce mais toujours aussi fracassé et éparpillé qu'auparavant. Jusqu'à quand ce cauchemar va-t-il continuer ? Je ne veux pas que London s'emmêle et s'attire les foudres de Dakota. Je ne veux même pas que l'information remonte à ses oreilles et qu'il sache que je me suis confié. J'en ai vécu des choses, aussi douloureuse les unes que les autres, mais celle-ci reste la pire de toute. J'ai mal à chaque fois que j'y pense,  à chaque fois que je respire, à chaque fois que j'y pense. Mon coeur se tord et mon cerveau repasse les mêmes passages en boucle, ça devient effrayant et frustrant. Je n'ai pas été fort face à mon bourreau, je n'ai pas su lui tenir tête bien longtemps et je lui ai accordé ce qu'il voulait après un temps à résister au mieux. Maintenant ma carcasse est vide, tel un cadavre ambulant qui n'attends que les vautours pour se faire bouffer. London est la personne qui les éloigne à ce moment même, bien que j'aimerai me laisser emporter.

Il me réconforte, tapotant doucement mon dos avant de prendre la parole. Entre deux sanglots, je parviens à l'écouter en évitant d'être trop bruyant dans mes reniflements. Ce n'est pas de ma faute ? Pourtant je me reproche beaucoup trop de chose depuis que Dakota est entré dans ma vie. Fort ? Mais je ne suis même pas l'ombre de moi-même. Une solution, rester fort, ne pas céder. Je ne sais pas quoi faire, ça semble facile à dire mais est-ce que cela sera facile à faire ? Je me sens démuni, sans pouvoir, sans force, sans protection. London dit trouver une solution, mais je ne vois pas laquelle. Les yeux dans les yeux, je le fixe en silence, toujours le visage mouillé de larme. Rébellion, fugue, bagarre, plaintes... Ce sont des choses sévèrement puni et je ne tiens pas à souffrir davantage... Est-ce que j'abandonne ? Non. Il a raison, je ne dois pas tomber aussi bas pour un type comme ce connard. Si je reste fort, je pourrais m'en sortir, puis London est là. Je n'ai pas le temps de parler qu'il me reprend dans ses bras et je prend sur moi pour ne pas fondre une seconde fois en larme. « ça ira, Lon'. » Fini-je par dire en évitant de m'essuyer le visage sur lui, mon menton un peu relevé et les yeux vers le ciel.

« Merci Lon'. » Je tente un sourire en me dégageant doucement de son emprise, m'essuyant rapidement le visage avec ma main. « Tu es mon meilleur ami et j'ai besoin de toi... Mais faut que tu reste en bon état et que tu évites de trop t'impliquer dedans. ça ira, vraiment. Je vais rester fort et me battre quoi qu'il arrive, promis. » Sans perdre mon petit sourire, je viens lui pincer les joues pour qu'il fasse de même. Il n'y a pas mort d'homme, qu'il se rassure! Je ne suis sûrement pas au bout de mes peines, je risque même de payer pour l'avoir attaqué, mais je ne m'avouerai pas vaincu. Tant que London est là, je ne serais pas un faible.

TENUE ■ Je ne m’attendais pas à ce que Raylai se mette à pleurer, mais d’un autre côté c’est normal, comment pourrait-il rester de marbre devant tout ce qui lui arrive je ne comprends pas ! Je suis perdu, je le réconforte comme je peux, mais tout cela est complètement hors de m'a porté, je ne suis pas vraiment doué pour ce genre de situation, mais le simple fait qu’il soit mon meilleur ami me permet de laisser mon cœur décider et s’exprimer à ma place, je suis sincère et mes mots s’enchainent sans que je ne puisse les arrêter, je ne veux pas qu’il se sente coupable de quoi que ce soit ! Le monde est remplis d’enfoiré et malheureusement il en a rencontré un... Je n’ai pas suivi leur histoire, mais d’après ce que me raconte Raylai il est coincé, je veux l’aider, je veux le sortir de là, mais dans l’immédiat je n’ai pas de réelles solutions, je ne peux que le laisser verser ses larmes au creux de mes bras, je veux le tenir fortement et ne plus le lâcher il faut que Ray reste fort, même si c’est plus facile à dire qu’à faire j’en ai conscience... Mais s’il abandonne devant ce démon, il va se perdre totalement et je ne veux pas perdre mon meilleur ami, c’est une pensée égoïste au fond, pourtant un pincement au cœur me montre que j’y tiens vraiment... Il est important pour moi.

Il me remercie, mais qu’ai-je fait au fond ? Je ne peux que le consoler avec des mots, je ne peux même pas aller frapper celui qui lui a fait subir tout ça... Je me sens toujours aussi nul et inutile, ce sujet est trop gros pour moi, mais je prendrais les malheurs de Raylai sur mes épaules s’il le faut.

« Ray... » J’ai les nerfs, je pince ma lèvre avec mes dents pour me retenir, mais je suis en colère, j’aimerais pouvoir sortir mon pote de ces ennuis, mais même ses mots me disent « tu ne peux rien pour moi » comment faire, que puis-je faire ? Tourner les talons et m’en aller fièrement après avoir pu lui dire « je suis là » mais rien n’a changé pour lui... « Je t’ai promis de ne rien faire, de ne rien dire. Mais tu dois me tenir au courant, si tu as envie de pleurer je serai là, pour parler aussi et pour rager. Je suis là. Peu importe si c’est inutile, je veux que tu le saches... » j’ai envie de me défouler, de hurler et pleurer devant toutes ses émotions qui me submergent, haine, colère, frustration, déception, c’est une des rares fois où je me sens réellement minable. Mais je ne ferai rien devant Raylai. « Si tu as besoin de t’isoler, de te reposer, je te prêterai ma tente, je ne dirais rien à Loukas, mais... compte sur moi. »

TENUE ■ Il ne peut pas faire plus, de toute façon. Je ne veux pas qu'il fasse plus, plutôt. Dakota pourrait le pulvériser, le réduire à néant et je tiens à mon meilleur ami comme à ma propre vie. C'est bien le seul qui me soutiens dans mes malheurs, le perdre serait vraiment insupportable. Je préfère largement parler, créer des hypothèses, prévoir ou envisager avec lui, au lieu de le savoir dans mes ennuies, débordé jusqu'au cou et peut-être un pied dans la tombe. Non, non, je me sens mieux en le sachant là en sécurité, loin de ce détraqué. Il peut bien insister, râler, je ne changerais pas mon point de vue. Tant qu'il reste proche de moi, qu'il me console et me permet de tenir debout, le reste je m'en fiche. Personne ne touche à London, c'est le point d'horreur à cette histoire.

Finalement, il me redonne un peu l'envie de me battre, de ne pas me laisser faire, d'être plus fort face à ce démon qui me traque jusqu'à l'autre bout de la ville. Je peux le faire, je peux être un gagnant même si je suis parti perdant. London ne peut rien faire pour moi, il en fait déjà beaucoup à me remonter le moral, à rallumer la flamme. Sans lui, je serais toujours dans mon coin à fuir, à broyer du noir, à attendre ma prochaine sentence. Il ne peut pas faire plus, voilà tout. Un fin sourire étire la bordure de mes lèvres et j'en profite pour l'enlacer à nouveau avant de prendre la parole. « Merci. Je t'en parlerais le plus possible, ne t'en fais pas. Je te dirais tout, que ça aille bien ou pas du tout. Tu es mon meilleur ami, London, je ne veux pas qu'il t'arrive un truc. » Un dernière étreinte et je le lâche, les yeux toujours rougis à cause de ma crise précédente.

On sera passé par toute les émotions avec cette histoire, c'est triste et impressionnant à la fois. Au moins, je peux compter sur lui, je peux faire confiance en London. Il est droit, de bonne parole et je suis content qu'il ne parte pas au quart de tour pour fracassé cet enfoiré. Il ne pourrait pas gagner, voilà tout. Autant ne pas se mentir, London me ferait du mal sans le vouloir et ce serait mille fois plus dure que subir tout seul. « Je veux bien y aller un peu dedans pour me reposer... Tu reste avec moi ? » J'en profite un peu pour rattraper le temps perdu. « ça va avec ton pote kangourou ? » Je me retiens de dire une bêtise en pensant à son ex, même tête, même sourire d'abruti, seul son regard et ses expressions changent. Loukas est différent mentalement de Wolfram, et c'est tellement mieux ainsi.

TENUE ■ Je ne sais pas si je suis très utile pour Raylai, à mes yeux je suis juste là à l’encourager pour ne pas baisser les bras, mais après ce qu’il a subi, est-ce que cela peut réellement suffire ? Je n’arrive pas à réellement réaliser qu’il s’est fait... Enfin je ne peux simplement pas le cautionner, mais je ne peux rien faire contre ça, rien dire non plus, je suis totalement démunie et je le sais... Pas la peine que je me voiler la face. Mais ce n’est pas pour cette raison que je vais abandonner, le simple fait de lui répéter que « je suis là » peu peut-être l’aider un tout petit peu à se rendre compte que même dans cette galère il n’est pas seul, je suis son meilleur ami et je ne veux pas que cela ne soit qu’un titre décoratif qu’on balance pour faire genre, non pas du tout... Le gardant enlacé contre moi, il n’y a qu’une forte amitié entre nous, un câlin rassurant et chaleureux. « J’espère bien. Mais en attendant ce n’est pas à moi qu’il est arrivé quelque chose... » J’insiste même si je sais que Raylai restera sur sa position et ne me donnera jamais l’autorisation de faire plus que lui parler et le consoler, le rassurer, c’est peut-être suffisant, mais je voudrais tant être capable de faire d'avantage. Quand mon regard croise le sien j’essaie aux mesures du possible de lui sourire, mais j’ai encore du mal, j’y arrive, mais je suis frustré et toujours en colère malgré tout. Je lui propose alors d’utiliser ma tente s’il veut se reposer ou autres, simplement s’abriter dans un endroit plus accueillant pour se poser surtout et s'isoler, je ne laisserai personne l’embêter.

« Je resterai avec toi, ne t’inquiète pas Ray'. » Je lui souris avant d’entendre sa question. « Ça va... On s’est perdu en forêt dès le premier jour, c’était éprouvant, mais sa ressemblance avec Wolf m’a perturbé au début, maintenant j’ai bien ancré qu’il n’était pas du tout comme lui. » J’attrape mon meilleur ami en passant mon bras autour de son cou, le tirant discrètement avec moi en direction des tentes. « Tu ne l’aimes pas ? » Je m’en fiche, mais vu qu’il me questionne sur lui. Arrivé devant notre tente, je regarde aux alentours en ouvrant la fermeture éclair. « Tu peux entrer, je referme derrière nous~ » Je ne veux pas qu’il se sente mal ou épier, juste qu’il puisse se reposer.

TENUE ■ C'est vrai, ce n'est pas lui qui a vécu ce genre de situation traumatisante et tant mieux. Justement, je ne voudrais pas que cela lui arrive, ni qu'il soit dans les ennuies par ma faute, ou sans mon aide. Il est stupide de dire cela, même s'il a raison dans un sens. J'ai subis un choc avec cette épreuve douloureuse, mais je voudrais la surmonter et pouvoir tourner la page dès que possible, même si ça doit prendre un temps fou. Dans le fond, je ne veux pas céder à la panique, ni à la déprime et penser encore à mourir. « Et ça ne doit jamais t'arriver... » Répliquais-je d'une manière possessive, comme si je tenais à le garder intact toute sa vie. Je sais très bien que je ne pourrais pas faire un tel exploit, mais tenter au mieux est déjà pas mal. Les paroles suffisent pour me redonner courage et humeur, London ne devrait pas se prendre autant la tête. Ce qui est fait, est fait. Il ne doit pas tomber à ma place, mais plutôt me soutenir pour que je ne dégringole pas. Pourtant des deux, je suis celui qui arrive le plus à émettre un sourire, même s'il est faux et forcé. Son idée me semble bonne et accueillante, je l'accepte sans hésitation en pensant être tranquille et à l'abri de Dakota. Qui sait, il pensera peut-être pas à venir m'emmerder si je traîne avec London ? J'ai encore de l'espoir, minime, mais espoir quand même.

Il m'assure de rester avec moi, ça me fait grandement plaisir. Sans lui, je crois que je continuerai à me terrer dans un coin de la forêt en priant tous les deux pour ne pas être retrouvé. Assez parlé de moi, je le questionne un peu sur lui, cherchant à savoir pour son nouvel ami. « Tant mieux si ce n'est pas le même, sinon je n'aurai aucune peine à lui botter les fesses. » Je fais le malin mais je n'en mène pas large, la preuve je ne sais même pas me battre. à part fuir ou éviter, je ne sais rien faire de plus. Je me laisse faire par London, me dirigeant avec lui vers sa tente. Aimer Loukas ? « Pas des masses. » Mais je ne le connais pas non plus, je parle à cause de sa ressemblance avec l'autre clébard. Face à sa tente, je porte mon regard vers lui et souris aussitôt. « Merci. » Je rentre en premier pour me caser dans un coin, la jambe dépliée. Être assis au calme et dans un coin couvert me fait bailler et j'en profite pour m'allonger à moitié de travers. « ça fait un moment que je n'ai pas squatté une bonne tente... Même jamais, en fait. » Je ris malgré tout, observant l'intérieur avec un air fatigué. J'en ai marre de courir, je voudrais lever le pied et prendre du repos. Rien que quelques heures.

TENUE ■ Si ce qui est arrivé à Raylai m’était arrivé je n’y aurai surement pas survécu, effrayé comme je le suis de cet acte barbare je n’aurais jamais cautionné souffrir ou qu’on touche mon corps sans mon accord... Je pense que mon meilleur ami est vraiment courageux, même s’il a fui et qu’il s’est isolé, je trouve ça normal et pourtant il a gardé le secret et à tout gérer seul, je le respecte pour ça malgré mon énorme colère qui ne s’en ira pas de sitôt envers son agresseur. Il veut me protéger, mais je veux aussi veiller sur lui, que devrais-je faire ? Pour l’instant je n’en ai aucune idée, j’essaie d’agir normalement avec lui, mais je suis perdu intérieurement, je me pose pleins de question, je suis anéanti par la souffrance qu’il a dû ressentir et par ma propre peur, je suis un imbécile et je ne peux que regarder Raylai continuer à se battre et faire face à ce type, ce démon qui lui a arraché son innocence. Ray est un gars bien, il n’a fait qu’être piégé et a dû se battre seul, il ne mérite pas un tel châtiment, ce gosse... Je maudis tant de choses d’un coup, tellement...

Mais je profite de ce que le sujet change pour essayer de calmer mes ardeurs, il me parle de Loukas, veut-il vraiment en savoir plus où c’est juste un sujet éveillant sa curiosité par rapport a ce que je ressens vraiment ? Je souris devant sa réponse, je ne peux pas vraiment le comparer à Wolfram, les deux se ressemblent physiquement, mais au fond ils sont totalement différents, c’est ce que je veux croire, c’est ce que j’ai pu remarquer durant ce temps passé à ses côtés et ça ne semble pas prêt de changer. Après tout, ce mec est un idiot. Le fait que Ray ne l’aime pas trop me semble étrange, mais je ne cherche pas à en connaitre la raison, par pour l'instant en tout cas... J’ai d’autre chose en tête que me demander pourquoi Lou' et Ray' ne semblent pas s’apprécier plus que ça. On vient d’arriver à ma tente, mon coloc doit surement être en train de trainer quelque part, ça me permet de me reposer avec mon meilleur ami et de lui laisser un peu de répit.

« Tu peux squatter la mienne quand tu veux. » Je suis censé être claustrophobe pour Loukas donc même si je dors dehors ça semblera plus vrai à ses yeux, du coup je peux bien laisser Raylai se reposer quand il en aura besoin... Un doux sourire, je m’allonge à ses côtés pour le regarder, je le fixe simplement alors qu’il s’endort lentement, l’enfoiré qui a brisé les ailes de cet ange ne l’emportera pas au paradis... j’espère qu’il pourrira en enfer, pensais-je fortement en pinçant mes lèvres, le maudissant de toutes mes forces, je dois me calmer, mais c’est plus facile à dire qu’à faire quand je sais que cet enfoiré est sur le camp.

« Repose-toi bien Ray... » terminais-je simplement par chuchoter, quoiqu’il se passe, je resterai avec lui.