Tenue. Il l'avait vu partir, mais il n'avait pas pu le retenir. Quand il avait voulu le faire, sa main s'était refermé dans le vide, frôlant à peine le haut de Ryoma. Il s'était retrouvé seul dans les toilettes de l'agence, sans plus savoir quoi faire. Les larmes de Ryoma l'avait perturbé, bien trop pour qu'il puisse réfléchir correctement. Quelle souffrance pouvait-il ressentir au point qu'il en pleure ? Quelle personne était assez violente et horrible pour lui faire autant de mal ? Était-ce vraiment lui qui causait tout ça ? Une minute. Peut-être deux ? Il était précipitamment sorti et l'avait cherché mais ne l'avait plus retrouvé. Plus du tout, pas même le soir venu. Où pouvait-il être ? Il avait questionné Shun, Miyuki mais on était incapable de lui répondre. Il ne fallait pas qu'il s'inquiète parce qu'apparemment, Ryoma sortait souvent le soir. Quand il n'y avait rien de prévu au programme, il découchait même. Découcher ? Pourquoi ? Où ? Sa petite enquête avait duré quatre longs jours. Quatre jours où il n'avait pas pu approcher Ryoma. Et d'une parce qu'il ne savait pas du tout comment se comporter face en lui, se rappelant des larmes de son meilleur ami, et de deux parce qu'il ne pouvait pas le regarder en face. Il l'avait suivit, tous les soirs où il se disait absent. Discrètement, dans l'ombre, le prenant en filature comme sortit tout droit d'un film policier. Et ce qu'il avait aperçut l'avait vraiment alarmé. Ça n'avait jamais été le même garçon, mais Ryoma finissait toujours par suivre ces derniers jusqu'à des immeubles différents. Il n'en revenait que le lendemain. Bien entendu, ça pouvait être de simples amis mais quels amis osaient lui tripoter les fesses ou l'embrassait ?! Non, il fallait qu'il arrête de se voiler la face, Natsu avait comprit que Ryoma s'envoyait en l'air. Après tout, il faisait ce qu'il voulait, quel mal il y avait de se faire plaisir ?  

Quel mal il y avait à le savoir heureux dans les bras et le lit de quelqu'un ? Pourtant, il ne supportait pas ça. Qu'on le touche, qu'on le frôle, qu'on fasse tout ce que lui faisait sur scène pour faire crier les fans hystérique et adepte de leur pairing. Non, il n'avait pas pu le regarder en face après avoir apprit tout ça. Et pourtant c'est un soir, en arpentant le web, qu'il eut ce déclic de se dire que ça ne pouvait pas durer. Cette idée lui avait germé dans le crâne, se disant qu'il ne pouvait pas juste être spectateur à sa débauche. Il ne pouvait pas jouer à ce jeu malsain. Il devait ramener Ryoma sur le droit chemin, qui sait jusqu'où il pourrait aller ? Et puis il y avait Miyuki avec qui Ryoma était toujours aussi proche voir un peu trop. L'imaginer avec lui, en plus, l'acheva complètement. Le lendemain, il allait dans une agence de voyage et le surlendemain, se rendait dans la chambre, coinçant Ryoma à l'intérieur, agitant les billets devant son nez. « Toi et moi, dans l'avion dans 2h. » Il avait pensé à diverse façon de lui demander de venir... mais devant lui, il n'avait pas pu faire autrement que de l'y obliger, sans lui donner l'intention de refuser, il était déjà repartit.

Les valises faites, ils avaient pris l'avion et malgré le long trajet de 4h, ils étaient enfin parvenu à destination. Malgré que Ryoma soit plutôt très réticent, Natsu l'avait presque complètement kidnappé, avertissant juste les autres membres qu'ils auraient une absence de quelques jours. Avec la bénédiction de leur agent, ils purent partir à destination sans encombre. Natsu n'avait pas vraiment beaucoup dormit, mais il était ravi d'être dans cet avion, haut dans les airs, loin de tous ceux qui aurait pu perturber ce moment. Qui plus est, Ryoma était à ses côtés. Il observa ce dernier discrètement. Je t'enlève pour t'avoir rien que pour moi... quelques jours... je m'autorise ça sans même savoir si tu en as envie. Je suis égoïste. Mais il ne regrettait rien. Loin de là.

Ils parcoururent encore quelques kilomètres en voiture avant d'arriver à leur destination final. Une suite était déjà louée pour eux dans l'endroit où ils allaient séjourner. Une suite magnifique, gigantesque. Une villa rien que pour eux. A l'intérieur, tout semblait trop grand pour deux personnes, l'espace donnait l'impression de pouvoir accueillir plus d'une cinquantaine de personnes. Sans compter l'extérieur. La gigantesque terrasse équipé de sa propre source d'eau chaude. C'était tout ça qu'il leur fallait pour se décontracter, s'apaiser, se remettre à niveau intérieurement. L'homme de service déposa leur valise près de leur lit et leur fit rapidement un tour du propriétaire, leur annonçant qu'une bouteille de grand vin était mit à leur disposition près du grand bain. En effet, deux verre et la bouteille ouverte les attendait impatiemment au côté du bain fumant de la source. Ça aurait pu les décontracter d'ailleurs. Une fois à nouveau seul, Natsu tira les valises dans un coin, se disant qu'ils auraient tout le temps de les déballer plus tard. Pour le moment, Natsu avait vraiment envie de se poser, épuisé. Pas de dormir, mais juste de se poser. Il s'approcha de la grande baie vitrée et pénétra sur la terrasse. « On va être vraiment bien ici ! Tu sens l'air ? C'est vraiment pur, rien à voir avec la ville ! » Des serviettes et deux peignoirs leur était mit à disposition, ainsi que deux paires de chaussons. En tout cas, le lit était un lit deux places. Pas le choix de dormir ensemble mais il l'avait déjà fait, ça ne poserait pas de problème, toute fois pour Natsu qui venait tout juste de se tourner vers Ryoma pour lui faire signe de le suivre sur la terrasse.

Tenue. ■ Lorsque je suis parti j’ai réalisé mes larmes, ses sanglots que je n’avais pas su taire ni cacher, Natsu a dû les affronter, je me sens lamentable et je n’ai aucune envie de rentrer, fuyant aussi loin de je pouvais à cet instant, je me suis caché restant abrité pour qu'il ne vienne pas me trouver, pour qu’il arrête de me chercher. Finalement je ne suis pas retourné à la maison ce soir-là, désertant dans le quartier habituel, ce club qui me connaît pour des raisons moins glorieuses que celle d’être une idole reconnue, je suis un peu leur petite « pute » ici, je ne suis pas vraiment du genre à donner mes fesses à la première personne venue, mais j’ai des « potes » habitué pour passer du bon temps et j’oublie simplement. Une heure, deux... J’arrête de penser à toutes ses choses compliquées, même si je donne mon corps pour le plaisir de la chair, personne n’a réussi à me faire vibrer, trembler, à animer mon cœur comme il l’a fait. Je suis dans une débauche que je n’arrive pas à stopper, les mois passent et je ne sais pas quand j’en verrais le bout, continuant à simplement faire mon boulot, je ne suis plus un enfant innocent, ni même pur. Je suis souillé et fatigué.

Quatre jours sont passés depuis, responsabilités du groupe plus encore de la distance avec Natsu, je sors beaucoup, mais je prends le temps de rire avec Miyuki, narguer Shun et embêter notre cher leader, parfois c’est comme si les deux meilleurs amis que nous sommes n’étions même plus dans la même pièce... Plus les jours passent et plus ça devient flagrant, pourtant devant notre public, nos fans, à l’agence, tout est facile. Je peux « l’aimer » grâce à notre pairing, je me demande au fond si n'est pas ce moi là, qui est le vrai. Puis tout à coup alors que j’étais installé dans ma chambre Natsu et venue, face à face il m’a parler d’une sorte de « rendez-vous » à l’aéroport, je le regarde un peu surpris et totalement démunie de mots. Pour quoi faire ? C’était la question qui traversé sans cesse mon esprit, que voulait-il ?Où allions-nous ? Je ne sais pas, j'étais pieds au mur, je m’y suis donc rendu avec ma valise et quelques affaires, ignorant de ce qu’il préparer et ce que j’allais devoir affronter.

Voilà comment je me suis retrouvé dans l’avion en partance pour la Chine... Ok, j’aurais peut-être dû m’enfermer à doubles tours dans ma chambre parce que là je suis complètement coincé à des kilomètres du sol, à part sauter et m’écraser comme une crêpe ou avoir un parachute je risque pas d’aller bien loin... Je n’ose même pas regarder Natsu laissant mon regard vagué à travers la fenêtre de l’avion observant les nuages et le paysage vu du ciel, tout semble si petit, je ne peux pas parfois m’empêcher de sourire comme un gamin devant tout ce que je vois, je suis facilement émerveillé en temps normal. Puis j’ai dû m’endormir une bonne heure avant d’arriver, je ne sais toujours pas pourquoi il m’a emmené si loin, il a dû s’arranger pour le travail et le reste, on ne peut pas vraiment prendre de vacances quand on le souhaite ! M’enfin je continue de la suite quand même sans un mot.

Dans la voiture ce fut la même chose, le silence et les yeux rivés à l’extérieur. Combien de temps on a roulés, combien de kilomètre j’en ai aucune idée, les mains dans les poches de ma veste, adossé au siège on semble sur le point d’arriver.

Une fois sur les lieux mes yeux s’illuminent sur chaque endroit où ils se posent, la villa était immense et l’extérieur avec source chaude et... tout semble complètement hors de prix et totalement insensé, on a des sous je sais, mais... c’est dingue. Pour la première fois du voyage mes yeux croisent ceux de Natsu alors que j’ai un sourire sur les lèvres. Mais je me rappelle de la situation et je tourne les talons pour enlever ma veste et la pendre pendant que Natsu sort sur la terrasse. Je le suis de quelques pas prenant un grand bol d’air frais, avant de m’approcher de l’eau pour m’accroupir et la toucher avec envie. Me relevant, je reste dos à Natsu en demandant simplement. « Pourquoi tu nous as emmené ici Nat' ? » Je suis content hein ! Qu’il ne pense pas le contraire, mais vu notre relation en ce moment il me sera difficile de lui faire face, puis ce lit deux places, dormir ensemble ? Mon cœur bat vite, trop vite, je ne sais pas ce que je fous, qu’est-ce qu’on fait là bon sang... « Je... vais me changer. » Dis-je simplement alors que je rentre dans la villa, en fait je voulais juste me déshabiller pour aller dans la source d’eau fumante qui m’attirait, mais je crois que j’appréhende les questions de mon meilleur ami, je ne peux pas le fuir ici.

Retirant mes vêtements, virant ma casquette je reviens avec seulement une serviette autour de la taille, je ne le regarde pas, rentrant dans l’eau dans une satisfaction la plus totale, ça c’est vraiment le pied.

Tenue. Natsu n'avait pas vraiment pensé lui donner des indices sur l'endroit où ils allaient. Ho, bien sûr, il pu savoir que c'était en Chine vut qu'ils avaient pris l'avion en partance pour le sol chinois mais il ne savait pas où exactement. Il ne lui dirait pas, c'est un peu comme s'il voulait lui faire une surprise. Quand ils arrivèrent sur les lieux, Natsu regarda tout autour de lui. Il avait vu les photos sur internet mais n'aurait jamais pensé ça aussi sublime. C'était encore mieux. Ça semblait encore plus grand d'ailleurs. Un coup d'oeil en direction de Ryoma et il sentit son cœur se réchauffer, il semblait aimé lui aussi et avait le sourire aux lèvres. Tant mieux, il n'aurait pas à supporter un endroit qu'il n'aimerait pas. Connaissant suffisamment les goûts de Ryoma, Natsu n'avait pas hésité à lui trouver un petit trésor pareil. Puis ça lui permettrait de se ressourcer, complètement coupé du monde. Coupé du reste de ceux qui s'accaparait Ryoma. Pour une fois, il serait seul avec lui. Ah, il avait soif, il n'avait pas vraiment beaucoup bu dans l'avion, plus préoccuper par le silence de Ryoma. Est-ce qu'il lui ferait la tête encore longtemps ? Pourrait-il suffisamment le piéger ici pour avoir toutes les réponses ? Il en doutait un peu... La question de Ryoma le fit sortir de ses pensées et il porta son regard sur ses cheveux, en fait, comme il était de dos, il ne pouvait le regarder qu'ici. « Pour que ça nous fasse du bien. On a besoin d'un petite pause, non ? » Ce n'était pas vraiment une question qui nécessitait de réponse. C'était même plutôt une affirmation. Il s'approcha également de la source chaude et imita Ryoma en y plongeant le bout de ses doigts. Chaude à souhait, pas trop ni trop peu. C'était presque bon pour ce début de soirée. Ils pourraient en profiter.

Ryoma a disparu à l'intérieur plus vite qu'il n'a pu l'apercevoir. Il allait juste se changer et il ferait mieux de faire pareil mais avant, il fallait qu'il se désaltère. Il attrapa la bouteille de vin et servit les deux verres. Le sien, il le vida d'une traite, s'en servant un deuxième pour le regarder et.. le boire. Ah, ça fait du bien. Du vin coûteux, il est rare de ne pas le déguster mais sa gorge était si sèche qu'il fallait bien qu'il fasse ça. Puis personne ne pouvait le voir là, donc ça l'excusait. Il servit donc son verre et le posa au côté de celui déjà près de Ryoma. Il attrapa un grain de raisin et le glissa dans sa bouche, croquant la bille pour en aspirer le jus avant d'en avaler la peau. Il se leva au moment même où Ryoma revenait, entouré d'une serviette. Il s'écarta, le laissant se glisser dans l'eau et l'observa un petit moment. Le silence semblait être heureux de se pointer à chaque moment qu'ils étaient ensemble... Pouvait-il vraiment le questionner maintenant ? Il soupira, attrapant le verre de vin pour le tendre à Ryo. « Est-ce que ça te fais plaisir... ? » Cette fois, c'était une vraie question qui attendait une vraie réponse. Il espérait juste avoir bien choisi le lieu. Sans en faire trop, et espérant ne pas en avoir fait peu. D'accord, ça avait été très coûteux, mais et alors ? Peu importe que Natsu ai du payer le prix, si ça pouvait lui permettre de le retrouver, ça serait parfaitement bénéfique pour lui. Il attendit patiemment sa réponse, accroupi à côté de lui mais plus en arrière puisqu'il ne se trouvait pas encore dans l'eau chaude.

D'ailleurs, ses joues s'étaient réchauffées pour sa part. Il ôta sa veste et la posa sur le fauteuil de relaxation à côté et fut soulager de sentir la légère brise venir caresser la peau de ses bras. C'était sûrement la tension qui régnait chez lui qui lui donnait chaud. Il espérait juste ne pas faire de faux pas et lui faire oublier les larmes qu'il avait versée. Parce que depuis qu'il l'avait quitté, l'image du visage de Ryo, humide, triste, l'avait profondément blessé. Mais en vérité, c'est l'alcool qui remontait le long de ses veines qui lui donnait chaud. De plus, bien qu'il ne tienne pas l'alcool d'origine, il n'avait pas non plus manger, ou seulement un grain de raisin, ce n'était pas ça qui allait empêcher l'alcool de monter rapidement dans ses veines. Il se releva, se râclant la gorge, constatant que ses jambes étaient encore plus lourdes. Lui aussi devrait se prélasser dans la source, au moins, il pourrait détendre ses muscles. « Tu sais, personne nous vois. » dit-il, en ôtant son t-shirt. « Les vrais bains des sources se font complètement nu. » Il déboucla sa ceinture et fit tomber son pantalon à ses chevilles. « C'est mieux pour le corps. » Il chassa son dernier vêtement et rentra dans l'eau, cachant sa nudité sous le liquide sombre qui reflétait le début de la nuit. Ah, oui, ça faisait vraiment du bien, sur chaque parcelle de sa peau. Il afficha un sourire conquis en s'étendant, son dos contre la pierre et sa tête inclinée vers l'arrière. Oui, c'était un vrai bonheur. Omettant le fait qu'il se soit mit complètement nu et ses joues légèrement rougies, il était encore conscient de ses faits et gestes. Peut-être qu'il craignait moins de faire les choses mais il était encore « correct » dans sa tête. Il tourna son visage vers Ryoma et n'hésita pas, sa langue était dénouée maintenant. « En fait, j'ai fais ça uniquement pour toi. Je voulais être seul à tes côtés. Histoire que personne ne puisse venir nous déranger que ça soit ceux du groupe comme les autres. Tu peux souffler maintenant... » les autres, ceux avec qui il avait surpris Ryoma quand il l'avait espionné.

Tenue. ■ Je me questionnais forcément sur ce que l’on faisait ici, je conçois que Natsu soit curieux à mon sujet, j’ai agi de manière à éveiller ses soupçons et je me sens complètement idiot ! Mais de là à m’emmener dans un autre Pays isolé de tous dans cet endroit fabuleux, je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’il recherche, est-ce qu’il veut des réponses, est-ce que je serais obligé de lui en donner ? Je ne sais plus où j’en suis, il me fait complètement tourner la tête et perdre chacune de mes convictions, sa réponse est franche, mais est-ce réellement là sa seule raison ? On a peut-être besoin d’une pause, mais les tensions entre nous sont encore là, je n’arrive pas à les faire disparaitre, je n’arrive même pas à le regarder droit dans les yeux. Natsu est ma faiblesse.

Sans répondre je me suis simplement éclipsé à l’intérieur pour retirer mes vêtements, je ne peux pas simplement rester là, devant lui comme un piqué, les sources m’attirent et je pense que ça me fera du bien... Je tente d’échapper sans cesse aux interrogations de Natsu, de l’éviter, mais combien de temps ai-je devant moi avant qu’il ne brise le silence, combien de temps avant que je me retrouve dans l’embarras et tente de lui faire encore du mal pour m’en sortir sans casse ? Ryoma tu es un idiot... Un lâche. Je finis tout de même par revenir avec une serviette autour de la taille, je ne suis pas du tout pudique, mais vraiment pas... Surtout pas avec Natsu, mais je ne sais plus comment agir à force, même mes pensées en sont brouillés, mes agissements sont perturbés et finalement je rentre dans l’eau avant de virer ce qui était supposer cacher mon intimité, on est des hommes et je n’ai pas envie de jouer les timides avec lui, il va de nouveau se poser des questions et j’aimerai profiter de cet instant pour essayer de le mener sur de fausses pistes, je devrais bien y arriver, je dois juste être déterminé. Ses mots résonnes me faisant sortir de mes pensées, attrapant le verre de vin qu’il me tend, je croise son regard en laissant ma voix lui répondre.

« À ton avis ~ Tu n’as pas vu mon sourire ? » Je le taquine un peu ça faisait longtemps, moi-même j’en suis surpris, baissant la tête pour regarder l’eau en m’enfonçant un peu plus dedans ça fait tellement du bien... « C’est parfait. » dis-je simplement les paupières closent. Quand mes yeux s’ouvrirent se fut sur le ciel étoilé au-dessus de nos têtes, c’était vraiment un endroit superbe, me redressant en regardant le liquide coloré à travers la transparence du verre je le tourne lentement pour le porter à mes lèvres, buvant une gorgée, un léger filé de vin coulant au coin de ma lèvre pour glisser sur mon menton. Pendant qu’il se déshabille en philosophant sur le bain, je ne le regarde pas, mes joues ont surement dû légèrement se teinter en entendant sa ceinture se desserrer, ses vêtements être retiré et son corps dénudé, je... Ryoma reprends-toi merde ! Terminant le verre d’une gorgée rapide, je m’approche de la bouteille pour m’en servir un autre tout en l’écoutant parler, avant de l’attraper mes mouvements s’arrête pour le regarder.

« Les autres ? Pourquoi tu voulais qu’on soit seul... Pourquoi avoir fait tout ce chemin juste pour être avec moi ? » Je ne sais pas pourquoi je pose ses questions, mais je ne comprends pas pourquoi il agit de cette façon. Attrapant la bouteille je remarque qu’elle est à moitié vide... Je n’ai bu qu’un verre et... Mes yeux se posent de nouveau sur mon meilleur ami.

« Nat’ combien tu as bu de verre ? » Je n’aime pas ça, s’il boit quoi qu'on dise il oubliera, est-ce que je devrai en profiter pour tout lui révéler ? Non il n’a peut-être pas bu, la bouteille n'était peut-être pas pleine ! Je me voile la face... Me servant un verre un peu tremblant, je n’aime pas cette situation, autant celle qui nous lit depuis cette nuit que ce que je ressens, je suis prisonnier d’un amour que je n’ai pas désiré, d’une relation que l’alcool m’a donné pour me la reprendre, que suis-je au fond ? Une marionnette ? Un jeu ? Je me perds de plus en plus dans mes propres mensonges, dans cette vérité que je tente de dissimuler.

Tenue. L'eau était délicieusement bonnes et ce n'était que le bien être qui avait granulé son corps de frissons. C'était plaisant affreusement même quand on y pense. Et le mieux c'était d'être à ses côtés. Ceux de Ryoma s'entends. Alors qu'il avait la tête inclinée vers l'arrière, il la bascula sur le côté pour pouvoir le regarder. Il était heureux, vraiment, de pouvoir le sentir près de lui, de savoir que personne ne pourrait les séparer pour tout le temps où il serait ici. Pourvu qu'il n'y prenne pas trop goût au point de le tenir séquestré ici. Et si en plus tout ça lui plaisait alors là, il était comblé. Un sourire ravie étira ses lèvres et il remit sa tête droite, fermant ses paupières pour profiter un peu du moment. Le silence. Cette présence et cette chaleur en lui qui le rendrait presque léthargique.

Alors qu'il était paisible et se sentait presque porter on ne sais où, dans un bercement doux, la voix de Ryoma le tira de sa rêverie, le forçant à ouvrir les autres. Cette fois, il était difficile pour lui de savoir ce qu'il devait dire ou non. L'alcool était belle et bien là maintenant et il ne pourrait plus retenir sa langue. Pas un seul mot ne pouvait resté coincé dans sa gorge. Tout sortait, déshinibition totale. « Les autres oui, ceux que tu vois en dehors du groupe. Je sais tout, Ryo, je ne suis pas bête. Quand tu ne rentres pas la nuit, je pense savoir ce que tu fais, surtout quand je les vois te tripoter avec leurs sales mains... » Est-ce qu'il avait vraiment dit ça ? Dans un sursaut de faible conscience, il se redressa, provoquant un petit remous, laissant échapper un bref rire un peu crispé. « J'veux dire, tu les connais pas. Enfin, tu sais pas ce qu'ils font avec d'autres personnes, puis t'es célèbre, qui sait ce qui pourrait leur passer comme plan tordu ! J'suis ton meilleur ami, on s'est promit de tout partager ensemble alors s'il faut que je te sache en sécurité, je peux toujours te demander d'arrêter de les voir tous. » Natsu posa son regard sur la bouteille et fixa celle-ci un instant. Combien de verres il avait bu ? On s'en fout de ça pour le moment, non ? Il hocha la tête, grimaçant légèrement, lui montrant ouvertement qu'il n'en avait rien à faire de la bouteille. Il se rapprocha de lui, posant ses mains sur les épaules de Ryo.

« S'il te plait Ryo, j'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose. Tu sais que je tiens à toi. Si t'étais si bizarre, l'autre fois, c'est à cause de... ça ? » Le ton de sa voix était doux, délicat, comme s'il mesurait chacun de ses mots. Il soupira, secouant la tête pour que Ryo ne réponde pas. Pas maintenant. Il ne savait pas vraiment si ça l'ennuyait de connaître une réponse positive en fait. S'il était d'accord avec ce que tous ces mecs pouvaient lui faire... sans savoir lui même ce qu'il faisait réellement avec ces types c'était vraiment perturbant et ça le rendait fou au fond. Il soupira, baissant le regard. Ses doigts relâchèrent les épaules de Ryo, s'asseyant sur ses talons puisqu'il avait les jambes repliées sous lui et se mordit la lèvre, fronçant les sourcils, réfléchissant longuement. Puis ce fut l'éclaire de génie. « Si c'est de l'attention que tu as besoin, tu peux te servir de moi, non ? J'te ferais jamais de mal, moi, tu le sais bien. C'est étrange comme proposition mais c'est pas comme si je n'ai jamais eu d'attirance pour toi, hein ? Tu sais, notre pairing ça m'a un peu monté à la tête... Tout comme Shun et Miyu, y'a des gestes qui trompent pas chez eux... » Les joues rouges. L'alcool, ouais, encore. L'alcool et la gêne de lui avouer tout ça d'un seul coup. Il posa ses mains humides sur les joues de Ryo et tira son visage vers le sien. Le verre de vin fut d'ailleurs rapidement gâché en tombant dans l'eau sous le mouvement. Mais leurs lèvres étaient enfin liées. Pour de bon. Pas comme quand ils faisaient du fan service. Cette fois c'était un vrai baiser. Ce genre de baiser qu'on ne partage pas avec un ami. Une petite voix en lui, lui disait de tout arrêter, tout de suite. Une autre de continuer, de ne pas abandonner, que c'était pour le bien de Ryoma et pour sa propre délivrance. En gros, il était paumé entre l'ange et le démon sur ses épaules qui se battaient en duels contre l'alcool qui le déraisonnait complètement. L'aider ou le laisser en pleine déchéance. Mais au fond, faisait-il vraiment ça pour Ryoma ou bien en avait-il... vraiment envie ?

Tenue. ■ De quoi me parler Natsu ? Nous étions dans l’eau et il m’avoue simplement qu’il voulait m’éloigner du groupe et des « autres » ? Mais que voulait-il dire par là ? Je ne comprends pas, je le questionne alors que je ne réponds pas à ses interrogations, mais j’aurais simplement dû me taire, ne pas relever sa phrase, ne pas lui demander, juste laisser mes lèvres closes, car ses mots me donnent l’effet de plusieurs couteaux s’enfonçant dans mon cœur. Mais je garde un visage impassible, je ne peux pas lui montrer que ça me fait mal qu’il sache ça, je ne voulais pas vraiment qu’il l’apprenne, ce n’est pas glorieux comme activité.

« Comment tu l’as su ? Miyuki te l’a dit ? » Genre Miyuki au courant ? Haha, non, mais voilà je suis encore plus blessant et je me maudis en me giflant mentalement... « Natsu c’est... » Mon corps, ce sont les mots que je m’apprêtais à dire, mais ils ne sont pas sorti. Puis pourquoi ça le dérange à ce point « sales mains ? », « tripoter », il me rejette ma façon de faire en jouant sur la carte de ma célébrité et de la santé ? Je ne suis pas idiot ! Et lui alors, quand il m’a fait l’amour est-ce que j’aurais dû demander si j’étais son premier ? S’il avait déjà couché avant, s'il s’était protégé ? Je ne suis pas stupide, je lui ai fait confiance malgré l’alcool ! Mais eux... Tous ses types, je les sélectionne, je ne suis pas suicidaire... Juste à la recherche de plaisir charnel.

« De quel droit ? » Demandais-je simplement avec une voix assez franche et directe. « Tu es mon meilleur ami, pas mon père, ni mon petit ami, pourquoi devrais-je arrêter, faire l’amour n’est pas un crime pas vrai ? » Je... parler de ça avec lui est vraiment étrange. « Je suis un pervers, j’aime le sexe, je n’allais pas rester puceau toute ma vie tu sais~ » Je joue sur l’ironie et la sureté, en appuyant ce sujet, peut-être que je devrais vraiment m’en servir au fond. Je venais alors de remarquer qu’il avait peut-être bu pendant que j’avais le dos tourné et ça m’inquiéter... Sentant ses mains se poser sur mes épaules je frisonne et tente de le regarder, mais c’est difficile. « Natsu, ne commence pas... » Avec les questions, je ne veux pas me retrouver pris au piège, je ne veux pas devoir encore lui mentir, encore le fuir, ou finalement craquer face à la vérité, je... Mon cœur s’arrête, les yeux s’écarquillent comme des billes, qu’est-ce qu’il raconte ? Je fais un pas arrière, il n’est pas sérieux ? Je tente de comprendre quand mes yeux croisent la bouteille... Encore !? Non... non, je ne veux pas qu’il me blesse encore à cause de cette boisson, je ne veux pas encore pleurer et le fuir parce qu’il ne se souviendra de rien, je dois partir... Mais sans que je ne puisse dire quoi que ce soit, ses mains sur mes jours et cette rapide attirance, nos lèvres étaient scellées, je tente de me débattre, posant mes mains sur son torse, essayant de le repousser pour parler, mais toutes mes défenses cèdent... Natsu, pourquoi ? Je voulais tant l’embrasser encore une fois, mais pourquoi faut-il qu’il boit pour me voir ? Il m’embrasse, mais quelles sont ses raisons ? Pourquoi ?

« Natsu ! » J’arrive à détacher nos lèvres, les joues surement rougies et mon cœur battant au point que je peux en entendre les pulsations jusqu’à mes oreilles, mais... « Tu veux coucher avec moi ? » J’ai... Wow, qu’est-ce que je viens de lui demander, c’est vraiment osé dit comme ça hein ? Je sais que c’est insensé, je ne suis pourtant pas maso. Non, mais je veux comprendre... Qu’est-ce qu’il veut à la fin.

Tenue. Comment il l'avait su ? Son regard s'assombrit dès qu'il entendit le prénom de Miyuki, sans même faire le rapport avec sa phrase. Pourquoi il réapparaissait celui-là alors qu'ils étaient tranquille et seuls ? Il laissa échapper un soupir las. « Parce que je t'ai vu, c'est tout. » Oh non, il ne fallait pas qu'il lui dise qu'il l'avait espionné même si c'était un peu ce qu'il lui avait avoué. Le voir faire c'est un peu comme l'avoir épié pour le savoir, non ? La curiosité est un vilain défaut et peu vraiment vous faire mal quand on apprends la vérité de certaines choses... Il n'arrivait même pas à s'imaginer Ryo avec un garçon. Il ne pouvait même pas voir une brève image de Ryo, demandant l'attention, les caresses d'un garçon. Peut-être parce qu'il n'avait vraiment pas envie d'avoir cette image ? De quel droit ? Faire l'amour ? C'était la goutte de trop. Cette fois, il leva légèrement le ton. « Parce que t'envoyer en l'air avec un mec différent chaque nuit c'est faire l'amour ? Tu en aimes combien au juste pour dire ça ? » C'était un peu comme s'il était piqué à vif d'un seul coup. Il avait réussi à lui mettre les nerfs à rudes épreuves. Tiraillé déjà par ses drôles de sensations dues à l'alcool, Natsu devait en plus canaliser les pensées qui venaient lui embrouiller le cerveau. Jalousie. Possession. Tout remontait vitesse grand v. Il était hors de question qu'on le lui vole à nouveau ! « Si, tu aurais du le rester ! Ne jamais connaître le sexe est une bonne chose. Rester pur et innocent, parfaitement. » Sauf que c'était un peu lui qui l'avait rendu comme ça, sans le savoir. Le faire taire, juste pour l'empêcher de parler et, lui-même, pour s'empêcher de penser. Voilà qu'il liait ses lèvres aux siennes sans même qu'il ne réfléchisse avant d'agir.

Il aurait pu se sentir dégoûter, se voir gifler, se reculer bien vite mais il se surprit à apprécier vraiment le goût de ses lèvres. Son cœur lui faisait mal tant il battait dans sa poitrine et sa bouche se fit plus pressant, s'entrouvrant pour happer de l'oxygène autant que ses lèvres mais le baiser se stoppa rapidement. Trop brusquement à son goût. Coucher avec lui ? Son regard ne cilla pas dans le sien et il hocha la tête. « Non, j'veux pas juste coucher avec toi. Si les autres y ont le droit, moi aussi je veux : te faire l'amour. » et il avait bien articuler les trois derniers mots. Sa main plongea sous l'eau et trouva la hanche de Ryoma, le tirant sèchement à lui, leur torse se cognant. Tout contre lui, il se surpris à frissonner au contact de son corps nu, contre le sien tout aussi nu. Bordel. C'était un contact qui le mettait toujours dans cet état mais, à jeun, il arrivait mieux à se contrôler, voir à se contrôler tout court. Il fixa Ryoma d'un regard lourd de sens. « T'as qu'à coucher avec moi dès que t'en as envie plutôt que d'aller vers ces types. Ça t'économisera du déplacement vu que je ne suis jamais loin. Espèce de sale pervers inconscient et égoïste ! » On ne sait pas trop s'il le sermonnait ou pas là. Mais il est vrai que ça lui éviterait pas mal de soucis d'arrêter tout ce libertinage avec des mecs qu'il ne connaît qu'à peine. On ne sait jamais que des photos circulent, prises à l'improviste...

Sa bouche vint se plaquer contre son cou, ses dents frôlant sa jugulaire avant qu'il ne remonte jusqu'à son oreille, y attrapant le lobe pour y effectuer une légère morsure. « Un égoïste et un menteur. » Une morsure contre son cou. « Un menteur et un idiot. » Sa bouche dévala son épaule et c'est son bras qui subit l'asseau de ses dents pendant que l'un de ses bras étaient enroulé fermement autour de sa taille, le maintenant contre lui l'autre perdu dans ses cheveux qu'il tira légèrement vers l'arrière pour avoir accès à sa gorge. Il observa sa pomme d'adam qu'il appréciait tout particulièrement avant d'y déposer un baiser d'une rare délicatesse puis ses dents s'attaquèrent à sa clavicule. Il faisait trop chaud maintenant, et l'eau commençait à lui être d'une chaleur insoutenable. Ses joues étaient en feu mais pas que. Tous le reste de son corps commençait à bouillir. La respiration chaotique, il s'immobilisa, son front appuyé contre son torse, alors qu'il tenait Ryoma à moitié vers l'arrière. « Est-ce que Miyuki t'a touché ? Est-ce qu'il l'a fait avec toi ? » Il ferma les yeux. Ses mains le relâchant progressivement pour mieux lui attraper les cuisses, le forçant à entourer sa taille de ses jambes. « J'ai envie, Ryoma. J'ai vraiment envie mais s'il te plaît, même si ça doit être un mensonge, dit-moi que tu l'as jamais fais avec lui. » Pas avec celui qu'il considérait comme son rival. Bien que ça ne serai pas pire que de l'imaginer avec de parfaits inconnus. Il soupira, essayant de reprendre son souffle alors que ses reins venaient épouser ses hanches avec facilité, sa nudité éveillée, écrasée contre son bas-ventre.

Tenue. ■ Il m’a vu ? Avec ces mecs, comment ? Je ne pensais pas du tout qu’il pourrait me suivre, mais si Natsu voulait en découvrir davantage sur mon comportement ce n’était malheureusement pas une option à évincer, pourtant l’idée qu’il a pu voir mes « amants » d’un soir m'agacer, c’est un sentiment de haine envers moi-même que je ressens, je n’ai pas honte de ce que je fais, mais je n’en suis pas fier non plus... Surtout pas si la raison pour laquelle je suis devenu ainsi se met à juger mes actes. Il n’a pas le droit de me remettre en question comme ça, si seulement il pouvait assumer ses actes de son côté et se rappeler je ne serai pas obligé à chercher satisfaction dans les bras des autres pour oublier. Ses mots sont blessants, c’est tellement facile de frapper où ça fait mal sans même s’en rendre compte. « Tu préfères que je dise qu’on baise pour passer le temps ? » Je devenais moi-même incontrôlable devant sa façon de réagir et de me parler, Natsu était culotté de me demander ça, mais il était aussi ignorant. Je n’allais pas parler amour avec lui, c’est un sujet trop sensible, lui dire que j’en aime qu’un seul pourrait m’être défavorable.

Un petit rire échappa de mes lèvres à sa nouvelle remarque... Rester pur et innocent ? Ne jamais connaitre le sexe ? Haha, ma main vient cacher pour visage pendant que je ris jaune, comment il peut dire ça alors que c’est lui qui m’a tout pris... Saleté de mémoire, je le maudis de plus en plus dans ses moments là, j’ai l’impression de passer pour un fou, mais lui qui oublie après avoir « fait l’amour » avec moi, est-ce qu’il peut seulement imaginer la blessure que je trimballe sans cesse ? Je ne veux pas répondre à ses mots, je préfère me taire et finalement cela joue en ma défaveur vu qu’il en profite pour venir capturer mes lèvres, je ne sais plus où je suis... Pourquoi il fait ça, il semble sobre, mais ses actes et ses mots m’annoncent le contraire, je ne veux pas encore être le seul à me souvenir de nos conversations, de ce qu’on pourrait faire. Mais peut-être qu’au fond est-ce là une bonne opportunité ? Il aura encore tout oublié une fois décuvée. Essayant de comprendre où il veut en venir je pose une question osée que je ne pensais pas un jour lui demander, mon cœur menace d’exploser sous la puissance des battements, mais je ne veux pas reculer, il m’a blessé, il m’a « oublié » et je me suis brisé petit à petit... Peut-être que je devrai juste abandonner et profiter, je l’aime après tout.

Mes joues ont dû rapidement prendre des couleurs à ses mots, l’entendre dire ça c’est cruel, j’en ai des palpitations dans tout le corps, il me regarde sans aucune hésitation... Me faire l’amour ? Qu’est-ce que je dois faire ? Réellement m’abandonner et retrouver ses sensations qu’il m’a données ou prendre ça comme une blague en m’échappant pour ne pas de nouveau m’effondrer. Si on y réfléchit bien je touche déjà le fond. Je n’ai pas pu réfléchir plus longtemps que je frisonne à sa main sur mon corps me tirant vers lui, nos peaux s’épousant l’une, l’autre sans tabou. Pourquoi, je tente de comprendre en fixant ses iris, même si je suis gêné de le fixer de cette manière je ne veux pas le montrer...

« Tu pourrais redire ça une fois sobre ? » J’affiche un sourire moqueur, je sais que c’est impossible, c’est pourquoi je n’attendais aucune réponse de sa part, il ne peut m’avoir qu’une fois l’alcool se mélangeant à son sang. « Ouai, je suis un pervers égoïste et j’ai des critères élevés, j’espère que tu te sens à la hauteur~ » Je vais en jouer, le provoquer, me laisser aller, pour encore une fois finir par pleurer, mais qu’est-ce que j’y perds à le laisser faire, j’en rêve tout les nuits, je veux encore le sentir contre moi et en moi, je veux encore épouser ses lèvres et qu’il m’aime ne serait-ce que pour quelques heures, je n’ai pas envie de résister. Mais sentir ses lippes sur ma peau, dans mon cou remonter jusqu’à mon oreille qui mordille me faisant pousser un soupir lourd de sens, c’est sensibles ces zones-là... J’aime l’entendre même si c’est pour me juger, il n’a pas tort. Une de mes mains remonte pour passer dans son dos signe de ma totale résignation, je vais le laisser m’avoir, remettre mes souvenirs à neuf. Il marque doucement ma peau de ses morsures, fermant les yeux pour prendre plaisir à le sentir vagabonder à sa guise, ma tête partie en arrière quand il fit une pression sur mes cheveux, lui laissant entièrement accès à mon cou, je pouvais déjà sentir la braise s'allumer dans corps, le simple fait qu’il me touche pouvait m’enflammer cela n’avait rien à voir avec toutes ses relations futiles, il y a une énorme différence. Toutes ses émotions qui doucement me submergeaient, je ne pouvais m’empêcher de laisser mes membres réagir à chacun penser, chaque geste, chaque touché. Mon souffle impatient commencé déjà à se faire la malle, pourtant je tente de me redresser les pupilles brillantes d’envie, pourquoi fallait-il que Natsu me demande ça ? Je sens ses mains sur mes cuisses déglutissant en entourant mes jambes autour de lui sentant nos intimités se percuter. Je passe rapidement mes bras autour de son cou, rapprochant mon visage collant mon front au sien, avant de lui souffler.

« Ce n’est pas un mensonge. Il ne m’a pas touché, aucun autre membre ne m’a jamais touché à part toi. » Ma phrase lourde de sens, bien que le « à part toi » signifie ce qu’on fait maintenant, a mes yeux c’est bien plus important. « Maintenant si tu as envie, arrête de parler baka. » Je n’avais pas vraiment envie de voir l’image de qui que ce soit d’autre pendant qu’il me ferait l’amour, ce serait glauque, encore plus si j’ai Miyuki en tête par sa faute. Prenant moi-même l’initiative je viens chercher ses lèvres pour lui arracher un baiser langoureux et désireux, mes mains glissèrent dans son cou pour l’encadrer de mes paumes, j’aime la sensation de son corps contre le mien, de cet effet que j’ai sur lui et qu’il a sur moi, même si c’est un rêve et que je serai le seul à me souvenir, je dois simplement être maso.

Tenue.

Tenue.

Tenue.

Tenue.

Tenue.

Tenue.

Tenue.

Tenue. ■ « Je m’en rappellerai » ces mots qu’il a prononcés était un mensonge et je le savais déjà, pourtant je suis heureux de les entendre, simplement sentir son désir de s’en souvenir, je ne sais pas comment les choses vont finir entre nous ni comment je vais réussir à gérer cette crise encore une fois, mais à cet instant même si mon corps crie de fatigue et mes muscles de douleurs, je suis l’homme le plus heureux au monde. Il m’a aimé, désiré, emporté vers les étoiles et si c’est un rêve passager, alors il sera le plus beau rêve que je n'ai jamais fait. Sans un mot je le laisse me laver les cheveux alors que je clos mes paupières, ses doigts passant dans chaque mèche m’apaisent, il a un effet incroyable sur moi, sur mon moral. Que je sois triste ou heureux, en pleure ou souriant, il est celui qui est la cause de mes émotions. J’attrape le gel douche pour me savonner le corps, c’est terminé. Une fois rincé et au lit tout sera fini, je pince ma lèvre entre mes dents devant cette vérité blessante, mais je ne peux rien y changer. L’eau coule à flots sur nos peaux, ma tête en arrière je prends le jet en plein visage, faisant durer encore plus notre temps éveillé. Je ne veux pas sortir, je ne veux pas bouger, serrant les poings, j’ai cette douleur dans mon cœur qui commence doucement à revenir, je le savais, mais je ne peux rien faire pour l’en empêcher. Enfilant le peignoir à mon tour avec l’aide de Natsu, je le regarde simplement, lui tenant fermement la main, m’y cramponnant désespérément, devant se lit qui nous faisait face. Le regardant prendre sa place, je souris en montant dessus après avoir enlevé les draps salis par nos ébats, pensé qu’on venait de faire l’amour dessus venait surement de rougir mes joues sans que je ne puisse le remarquer, m’installant confortablement au creux de ses bras, au moins j’aurais droit à m’endormir avec son odeur et une étreinte autour de moi. Me faire encore l’amour ? Je l’espérai tant, même si je gardais le silence en le regardant s’endormir. Il était déjà parti rejoindre Morphée, quant à moi je me redressai doucement pour déposer un baiser sur ses lèvres, si c’était la dernière fois, je voulais pouvoir terminer en beauté. Un fin sourire et je repris ma place entourant sa taille, pour rejoindre le pays des songes à mon tour, totalement épuisé.


Ce fut une légère secousse qui me fit doucement quitter le sommeil profond, mais rapidement Natsu me réveilla complètement, j’ouvris une paupière, la refermant aussitôt en râlant de bon cœur, m’agitant sur le lit l’air de dire « laisse-moi dormir ! » attrapant même un coussin pour me cacher dessous, mais mon meilleur ami était tenace, et je jette l’oreiller on ne sait où avant du regarde en gonflant des joues comme si ça pouvait changer quelque chose. Je rouspète en ne bougeant pas pour autant gardant mon regard fixé sur lui, jusqu’à ce qu’il le croise et réalise que j’étais cette fois belle et bien sortir du monde de Morphée. Son comportement montrait bien que l’alcool avait totalement disparu et notre nuit avec lui... Un pincement au cœur apparu doucement, alors que sa prochaine phrase eut l’effet d’un coup de poignard, je le savais... Mais le fait qu’il sache qu’il doit se rappeler sans arriver à le faire est frustrant, vexant, agaçant, blessant... J’étais préparé à ressentir tout ça, je me suis donné à lui en le sachant très bien et c’est pour ça que je n’allais pas changer mon comportement, retenant simplement les sanglots de déception pour lui sourire.

« Non, mais ce n’est pas grave... Si tu ne t’en souviens pas, c’est que cela ne doit pas être important. » C’est dur à dire, mais c’est la réalité pourtant. Je me redresse en lui disant quoi commander pour mon déjeuner, même si je n’avais plus trop faim, avec la veille mon estomac réclamer à manger. Quittant le lit, mes jambes engourdies me font retomber n’ayant pas réussi à me porter du premier coup... Pestant un peu contre elle par « vengeance » je soupire pour réitérer le même mouvement, y arrivant cette fois marchant vers la salle de bain. « Je vais me laver le visage. » Au cas où il se demandait ce que j’allais faire~ Fermant derrière moi je me laisse glisser au sol, le dos contre la porte, ma tête tapant dessus tandis que mon regard vague dans la pièce jusqu’à la douche... Les images de la veille me reviennent et ma poitrine me fait mal, je suis vraiment maso en fait, je dois profiter de pouvoir m’unir à lui, mais si à chaque fois il ne s’en souvient pas, au fond je serais continuellement blessé ? Ryoma tu es toujours un gamin idiot ! Quelques larmes de frustration coulent sur mes joues, je ne veux pas craquer devant lui, préférant m’isoler pour extérioriser ce qui me fait mal, mon visage est surement rougi par mes sanglots, mais je laisse couler l’eau du robinet pour qu’il ne m’entende pas... Après plusieurs minutes je me relève pour me passer le visage sous l’eau froide, tapant mes joues pour me redonner un peu de punch, ce n'est pas la fin du monde ! J’ai eu ce que je voulais au fond, je dois arrêter d’être sensible et juste en profiter...

Quittant la salle de bain, je saute sur le lit rejoignant Natsu. « Tu veux qu’on fasse quoi aujourd’hui ? » Après tout il a peut-être déjà un planning en tête où autre... vu que son idée délicieuse semble compromise.

Tenue. Si c'était si évident... Si penser n'était pas aussi difficile. Tout ce qu'il pouvait vivre sous l'alcool, c'était comme le torturer intérieurement et l'empêcher de ce souvenir de ce genre de chose était vraiment très perturbant. Il y avait de quoi se demander si le destin était vraiment de leur côté ou pas du tout. Il ne fallait pas jouer avec le feu et c'est, malgré tout, ce qu'ils faisaient à chaque fois. Ils jouaient, se brûlaient et finissaient par souffrir forcément. Ryoma parce qu'il s'était donné et qu'il voyait l'amnésie en retour. Natsu parce qu'il voyait le mal être de son meilleur ami sans pouvoir y mettre une raison et ça le blessait. Il souhaitait être là, toujours pour lui, comme il l'avait toujours été mais il y a des choses qui le dépassaient complètement et ne pas savoir commençait sérieusement à l'agacer. Voilà pourquoi il l'avait emmené ici. Pour le retrouver, pour le calmer, le rendre plus heureux, le soulager. Il ne se souvenait pas d'être la cause, bien qu'il le soit vraiment pour le coup, mais il était tout de même quelqu'un qui n'en était pas moins soucieux et désirait se faire pardonner même s'il n'arrivait pas à pointer du doigt ses propres erreurs... Il se promettait d'être toujours là pour lui, quoi qu'il arrive. Le protéger autant qu'il le pouvait, sans se douter qu'il était également celui qui le détruisait. De telles choses ne devraient pas se passer et pourtant...

Ce réveil, il le voulait délicat. Il savait, qu'hier, ils en avaient profité pour boire. Il le savait parce qu'il s'en rappelait, il se souvenait aussi d'avoir eu la tête qui tourne puis plus rien à part un rêve étrange qu'il avait fait. Il espérait juste ne pas avoir gâché leur première soirée en faisant n'importe quoi, il savait qu'il ne tenait pas l'alcool. D'ailleurs, il ne boirait pas. Plus du moins, de toutes ses petites vacances. Il ne pouvait pas tout gâcher avec une boisson qui le rendait complètement con... bien qu'il ne savait pas, qu'en réalité, il était complètement pervers aussi. Il fallait qu'il arrive à sortir Ryoma de ses songes et ça allait être vraiment très compliqué si ce dernier ne faisait pas le moindre effort. Dormir. Dormir oui, mais pas aussi longtemps. S'il dormait encore, ses yeux seraient gonflés et il finira par avoir des poches ! Et il fallait qu'ils profitent de leur séjour ici après tout, il n'avait pas dépenser autant d'argent pour qu'ils passent leur journée à dormir ! Ah, voilà, il était réveillé maintenant ! Il réitéra sa demande et, une fois ayant eut l'idée de son repas, il commanda le tout. Il devra arriver dans une vingtaine de minutes, de quoi les laisser se remettre dans un bon état. En sentant sa propre peau, légèrement parfumé, il en conclu s'être douché la veille... il fut donc bien heureux de n'avoir qu'à s'habiller. Il sortit, de sa valise, un pantalon en toile et un t-shirt qu'il enfila. Assit, sur le lit, il remettait les draps en état, constatant que l'un était roulé en boule dans un coin. L'avaient-ils salis on ne sait comment ? Il jugea que oui et le poussa du pied avant d'en faire de même avec sa valise. Il sauta légèrement sur le lit sous le mouvement de Ryoma qui venait d'y sauter et tourna la tête vers lui. Oh, il est autant fatigué que ça pour avoir les yeux un peu rouge ? Il sourit et lui tapota la joue. « On va aller visiter un peu les environs. Il y a une montagne en face, ça peut être sympa une petite promenade dans les falaises~ » Il était joyeux. Joyeux de retrouver son meilleur ami et de n'avoir personne pour les déranger. Pas de miyuki pour s'incruster, pas d'homme pour aguicher son Ryoma.

Le peignoir légèrement entrouvert de Ryoma laissa apparaître une petite marque rouge sur son torse. Comme une sorte de griffure. Il loucha sur cette dernière un petit instant, se rappelant de la griffure de son rêve, celle qu'il lui avait infligé sous l'extase. Il se leva rapidement, les joues rouges, contournant le lit pour aller dans la salle de bain sans un mot. Il s'appuya contre la porte, à la fois mal à l'aise et franchement gêné. C'était une coïncidence, mais une drôle de coïncidence quand même. Il poussa un profond soupir et se passa la main dans ses cheveux, allant les coiffer rapidement tout en essayant de penser à autre chose. Bien sur que non, ils ne l'avaient pas fait sinon il s'en serait souvenu et, de plus, leur amitié aurait été complètement fichue. Et puis c'était tellement impensable que l'idée ne lui traversa pas la tête plus longtemps. Il pensa juste à une grosse coïncidence qui lui avait encore fait revenir ce rêve qu'il aurait bien aimé oublier un peu. Il secoua la tête et cessa de se coiffer enfin, constatant que ses cheveux rebelles n'allaient pas aller dans son sens et retourna dans la chambre. Il se racla la gorge, décidé à chasser ses pensées pour parler d'autre chose. « On ira acheter des souvenirs en passant, pour les autres ? »

Tenue. ■ Ce genre de réveil me déprimait un peu, je pouvais encore sentir ses caresses de la veille et la brutalité de ses mouvements, mon corps en était encore courbaturé par quelque légère douleur en bas des reins et mes jambes engourdis, mais il ne se souvenait de rien, je le savais et je l’avais directement compris... Il n’avait vraiment aucun souvenir, aucun ? C’est douloureux d’être encore le seul idiot à pouvoir revivre chaque scène, cette fois c’était différent je me suis donné entièrement en prenant même les devant, je me souviens de la première, j’étais à la fois excité et effrayé... mais cette nuit je ne ressentais qu’envie et désir, une tentation trop forte pour me faire reculer, même maintenant je ne pouvais pas regretter. Blessé ou torturé, j’étais heureux d’avoir partagé cet instant avec Natsu et maintenant j’avais juste besoin de m’isoler pour pleurer ses larmes qui souhaitait évacuer avant de pouvoir lui sourire sans arrière-pensée. La maison était remplie de preuve concernant nos ébats, les marques sur nos corps, les draps salis, où que je pose mon regard ça me rappelé très clairement chaque chose qu’on a faite. La source, le lit, la douche, il n’y avait rien d’innocent là-dedans. Mais je ne voulais pas gâcher notre voyage en Chine, ici nous étions que tous les deux et aussi dur que cela puisse être, je veux faire l’effort d’être son meilleur ami et uniquement... son meilleur ami, laissant disparaitre l’amant dans l’oubli, après tout il ne me voit comme ça que sous l’emprise de l’alcool, ce qui prouve bien que je ne peux pas espérer le faire en état de sobriété et qu’ainsi il n’agira jamais. Je n’ai pas pensé à mes yeux rougis par les sanglots en sortant bien que je me sois lavé le visage, mais par chance Natsu est un idiot et je finis par lui demander ce qu’il prévoyait pour notre journée.

« Ok, je te suis, ça fait longtemps que je n’ai pas mis les pieds dans une montagne. » Pas le temps de partir explorer les lieux avec notre métier et le peu de temps pour nous reposer. Natsu disparut tout à coup, bien que je ne compris pas sa réaction, je me lève du lit en retirant le peignoir, pour le troquet contre une nouvelle tenue sorti tout droit de ma valise, un t-shirt imprimé avec un pantalon plutôt style jogging pour être à l’aise pendant notre balade, ici on avait plus de liberté, même si on devait surement avoir des fans en Chine vu notre popularité ce n’était pas le Japon, les gens ne penseraient surement pas nous voir nous balader ici et ne ferait pas attention à nous, ce qui risque de nous faire un peu du bien de retrouver une certaine banalité qu’on a perdue. Regardant Natsu revenir je le fixe un instant en lui demandant. « Ça va ? » simple curiosité, j’aimerais vraiment le pousser davantage pour connaitre ses pensées, n’a-t-il vraiment rien qui lui revient ? Je ne peux pas le forcer à se rappeler, mais ce sentiment de peine et de déception ne cesse d’augmenter, je maudis ma capacité à me souvenir, j’aimerais pouvoir être capable d’oublier aussi pour ne pas être le seul à souffrir. Un soupir, je dois arrêter de penser à tout ça, sinon je n’arriverai pas à accepter cette fatalité, j’ai décidé de ne pas être sauvage avec lui, de ne pas le fuir parce que cette nuit je l’ai désiré plus que jamais et je ne peux pas lui rejeter la faute, il m’a fait vibrer et retrouver des sensations que j’étais sur le point d’oublier. Pour tout ça je l’en remercie silencieusement.

« Ah oui ! Sinon Miyuki pourrait me faire la tête~ Faut que je trouve un truc assez branché mode pour lui. Puis Shoji et Shun ça sera surement facile à trouver. » Mais vaut mieux s’y prendre tôt comme ça on est tranquille. « Tu connais la Chine ? » Pour savoir s’il sait où on pourrait aller ou si on doit emporter un plan.

Tenue. Il est vrai que Natsu se sentait un peu courbaturé à certains endroits. Ses jambes, ses cuisses surtout. Ses bras aussi. Peut-être était-ce l'avion qui lui avait fait ça ? La fatigue qu'il avait accumulée et qu'il avait toute relâchée le même soir. Qui plus est, le soir ils avaient été dans les sources chaudes et, il faut avouer qu'en matière de détente, il n'y avait pas mieux. Alors oui, accumuler toutes les raisons de la détente aurait forcément fait venir les courbatures. De plus, il avait bu la veille, le fait qu'il ne se souvienne pas de tout, prouvait qu'il avait peut-être encore abusé. Les marques sur son corps, il avait pu se les infliger lui-même en trébuchant, qui sait. Quand à celles sur le corps de Ryoma, il avait pu les lui infliger ça, il espérait que c'était sans le vouloir. A voir comme il n'avait pas l'air énervé après lui, Natsu supposait que ça ne tenait pas d'une bagarre ou de quelque chose de violent. Peut-être même qu'ils avaient joué et qu'ils s'étaient fait mal. Il faut dire que, parfois, ils avaient des jeux franchement bourrin mais passons. Ryoma était sortit, ses yeux étaient rougies mais il ne pensa pas un seul instant qu'il aurait pu pleurer. Lui qui lui souriait, comment croire que peu de temps avant il pleurait dans la salle de bain ? Non, pour Natsu ça sonna juste comme une fatigue intense. Peut-être devrait-il le laisser se reposer ? Mais d'un côté, le faire sortir pour aller voir tous les recoins ça pourrait être pas mal... Il hocha la tête à l'affirmation de Ryoma. « Moi je crois que je ne les ai mit que quand j'étais plus jeune. Et encore, je ne sais pas si c'était vraiment sur une montagne. » ça lui permettrait de faire tout ça, de voir tout ce qu'ils avaient à voir, pourvu que ça soit beau et que ça leur soit un bon souvenir.

Mais cette marque sur son corps était à la même place que dans son rêve. D'accord, c'était une coïncidence et ce qui l'avait mit mal à l'aise, ça avait été de se rappeler de ses images. Rien d'autre... Il ne pensait pas que tout ça s'était passé. Il pensait juste que c'était le hasard mais qu'il jouait en sa défaveur, désirant lui rappeler sans arrêt l'image de son rêve des plus érotique. Ah, promis, il arrête l'alcool ! Avec les ravages que ça lui faisait, il ferait mieux de se dire que ça n'était pas bon pour sa propre santé. Non pas que de rêver de Ryoma soit mauvais mais s'il faisait des rêves de ce genre, comment pourrait-il le regarder en face ? Il retourna dans la chambre, Ryoma semblant s'inquiéter pour lui. « Oui, tout vas bien. Juste... Juste un petit truc qui me chiffonne mais rien de grave, rassure-toi. Bon, t'es prêt ? » En effet, Ryoma était habillé. Il avait du profiter de sa petite absence pour enfiler ses vêtements et il était dans un état de mec qui veut se la couler douce. Même comme ça, Ryoma puait la classe à plein nez. Il soupira et lui ébouriffa les cheveux. Ne soit pas aussi mignon.

Des cadeaux, d'accord, mais que Ryoma pense directement à Miyuki l'agaça. Natsu avait réussi à les éloigner mais Ryoma le remettait sur le tapis. Ne seraient-ils donc jamais tous les deux ? Son ton se fit un peu froid et sec. « Je m'occupe du cadeau de Miyuki, toi, trouve pour Shoji. » Ouais, voilà. Natsu l'empêcherait de s'occuper de ce cadeau, surtout qu'il semblait ravie de vouloir chercher un petit souvenir pour la diva. Il attrapa les clés de la villa, et prit son portable ainsi que son porte-feuille, se délestant de tous le reste. Il ne voulait pas avoir de sac à porter autre que le sac de souvenir. Ils sortirent de la pièce et filaient déjà en direction de l'extérieur des sources chaudes, leur petit gîte bien confortable et luxueux troqué contre la vie sauvage de chine. C'était beau. Tout avait de quoi être regardé. Sur le chemin menant au village qui contenait les boutiques de souvenir, Ryoma ne put s'empêcher d'ajouter. « Ne t'occupe pas du souvenir de Miyuki, c'est moi qui m'en charge. Je le dois parce que... parce que ça prouvera que je ne lui en veux plus pour rien. Tu vois ? Enterrer la hache de guerre et tout. » Bien qu'il pensait déjà acheter un cadeau que Miyuki serait sûr de détester, tiens. Pourquoi pas un t-shirt avec un message ridicule dessus ? J'aime les onsens, surtout quand c'est bien chaud. Il doit y avoir ça quelque part, non ? Il sourit, amusé, et sadique pour tout avouer. Presque instinctivement, Natsu passa son bras autour des épaules de Ryoma, marchant ainsi avec lui, sans vraiment s'apercevoir de la portée de son geste. C'était comme si c'était tout à fait normal... sans compter ce qu'ils avaient fait la veille au soir...