TENUE  ♦ Ma tête tourne, j'ai l'impression d'être dans un four. ça se bouscule dans mon crâne, ça hurle dans mes oreilles mais je ne parviens à ouvrir les yeux, ni à sortir de mon sommeil agité. Les images se multiplient, s'emmêlent. ça me trouble, me retourne l'estomac, me fait transpirer à grosse goutte et c'est affolé que je pousse un cri en me réveillant précipitamment, le coeur battant et le visage en feu. J'ai rêvé de lui. Il m'ordonnait de venir chez lui et... était-ce un rêve ? Je ne sais pas. Je n'arrive pas à situer le vrai du faux, quelque chose tape dans ma tête et je pose mes mains sur mes tempes pour les masser. C'est moi où mon téléphone sonne ? D'un geste faible, je l'attrape doucement en croyant le voir s'allumer. Je revis mon rêve éveillé, repensant à ce message où ce diable m'ordonne de venir chez lui, rapidement. Dois-je y aller ? Je suis perdu, le front de plus en plus chaud. Mon corps peine à m'obéir, il se plaint tandis que je quitte mon lit avec lenteur, traînant des pieds dans la pièce. Qu'est-ce que je dois faire ? Mon cerveau m'ordonne d'écouter ce message, alors qu'il n'a jamais réellement eu lieu. Mon corps, lui, pleures en silence, tiraillé par la souffrance. J'ai mal partout, mais je ne parviens pas à le réaliser de suite, continuant de tourner en rond dans ma chambre. Quelle heure est-il ? Aucune idée.

Dans mon inconscience, j'ai cru être déjà habillé, mais je ne porte qu'un t-shirt blanc super large et un boxer, déambulant dans cette tenue à travers la maison. Où suis-je ? Où vais-je ? Le monde continue de tourner, tandis que je ne vois personne sur mon chemin. Ils dorment tous... On doit être en pleins milieu de la nuit, mais cela ne me fait rien. Je m'avance vers la porte d'entrée, mon portable en main, abaissant la poignée pour l'ouvrir et sortir. Je sais pas pourquoi, je la referme soigneusement derrière moi et prend le chemin vers le terrain de basket, avant de le contourner pour filer chez Dakota. Mes songes me ramènent chez ce psychopathe, l'image de son sms me hantant comme un fantôme. Que voudrait-il cette fois-ci ? Va-t-il encore me forcer à coucher avec lui ? je frissonne à l'avance, arrivant rapidement devant sa résidence. à cette heure-ci, je n'ai croisé personne dans la rue, heureusement parce que je ne suis pas en tenue pour tomber sur un inconnu. à moins de me faire kidnapper ou violer, au choix. Ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude, depuis le temps.

Devant sa porte, j'hésite deux secondes, serrant mon portable entre mes doigts. Je lève le bras au ralentis, soufflant brusquement en tapant trois coups contre le battant. Il va m'ouvrir ou je dois entrer ? Si j'entre sans permission, il va encore me punir... Je dois faire quoi ? Pourquoi je suis là ? Exténué, je pose ma tête contre la porte et souffle à nouveau, mourant de plus en plus de chaud. Il ne vient pas cet idiot... Alors j'ouvre doucement sa porte, remarquant qu'elle est ouverte. C'est calme, trop silencieux pour être chez le diable en personne, pourtant j'avance doucement jusqu'à voir une silhouette allongé sur le canapé. Il dort ? C'est étrange de le voir aussi serein ... Ah, il est beau en fait ~ Je ris tout seul, en silence, sans réaliser à quoi je pense vraiment. Beau, attirant, sauvage, dangereux et ... Je sens mes genoux toucher le sol, mon corps penché vers lui, mon visage à quelques centimètres du siens. Mon coeur bat rapidement, incontrôlable et je suis perdu. Jusqu'à sentir mon souffle bouillant contre son nez, puis mes lèvres se poser délicatement sur les siennes. C'est le black-out total dans mon cerveau, complètement en bouilli.

TENUE  ♦ Je ne sais pas quelle heure il est, quand je suis revenu du camp j’ai eu pas mal de choses à gérer, des affaires mises en pause le temps de l’été, mais c’est terminé et j’ai dû reprendre du service, mes « jouets » ont eu un temps de liberté suffisant, je ne compte pas leur en accordé davantage. Mais plus que ça, j’ai dû aussi rattraper le temps perdu avec mon groupe, des soirées à voler au-dessus des immeubles, à manger des pizzas, ça m’avait un peu manqué ce côté civilisation, la forêt c’était cool, surtout après avoir découvert ce lieu où Raylai est devenu mien en acceptant de tout me donner de son plein gré, c’était déjà beaucoup plus intéressant que les jours précédents, rencontrer des idiots, tomber dans un trou, être poignardé, tout c’était enchainé très vite et ça m’amuse assez d’y repenser, quand on me demande ce qu’est cette blessure, cette cicatrice, j’invente une histoire pour garder le plein pouvoir sur mon caniche et surtout parce que dire la vérité voudrait dire que je mettrai mes secrets en danger et cela je ne vais pas l’accepter.

Il est tard, clope entre les lèvres je tapote quelques touches sur mon clavier de téléphone pour envoyer un message à Raylai, je veux qu’il vienne tout de suite, je n’ai besoin d’aucune raison pour lui ordonner de me rejoindre et par chance on habite proche l’un de l’autre il devrait faire vite. Cependant, après avoir éteint ma cigarette j’ai fais l’erreur de m’allonger sur mon canapé, je suis gourmand avec le plus jeune, même si je suis fatigué j’aimerais l’avoir sous la main en permanence, comme mon chien dans son panier qui attend mes ordres sagement. Un soupire, mes yeux se closent et lentement je m’endors sans vraiment l’avoir souhaité, n’entendant pas l’arrivée du blond. Mais heureusement pour moi j’ai le sommeil léger, sentant quelque chose toucher mes lèvres, j’ouvre tout doucement mes paupières, clignant plusieurs fois des yeux avant de me demander si je suis encore entrain de dormir ou si c’est la réalité pendant quelques secondes, ses cheveux frôlant mon visage, le goût de ses lippes sur les miennes, son souffle s'écrasant sur ma joue. Regagnant mes esprits, je le repousse rapidement en me relevant, personne ne m’embrasse, personne... Je vois littéralement rouge.

« Mais qu’est-ce que tu fous ? » Sérieux, il m’a vraiment embrassé ? Pourquoi ? J’avoue que là même moi je suis hors circuit, il a réussi à me surprendre, à me choquer un court instant, bon sang peu importe le nombre de fois où j’ai baiser, je n’ai jamais permis qu’on m’embrasse, jamais... Raylai me déteste alors pourquoi il a fait ça ? Puis depuis quand il fait les premiers pas qu'est-ce qu'il lui est passé par la tête, je réfléchis puissance mile pour essayer de comprendre son geste, mais rien à faire je reste stoïque malgré mon esprit qui remet tout en place rapidement. J’ai envie de le frapper pour ce geste, grognant en le fixant. « Tu m’expliques morveux, je ne pense pas t’avoir autorisé à me prendre pour la belle au bois dormant... » Je le bouscule davantage, avant de m’arrêter net devant son visage, son expression, son état et ... « C'est quoi cette tenu ? » Il est sorti comme ça ? Non, mais j'y crois pas...  Je me mets à genoux au sol sans vraiment me poser de questions pour être à sa hauteur, touchant son front avec ma paume, il est brulant... « C'est pas vrai. » Manquer plus que ça. Je pourrai simplement le laisser là, sans m’en occuper, mais le voyant dans cet état je baisse les armes plus « inquiet » que je le devrais. « Qu’est-ce que je vais faire toi... »

TENUE  ♦ Le temps n'a plus tellement de notion à cause de la fièvre. On pourrait me demander l'heure ou le jour, que je l'ignore complètement. C'est flou, trop en désordre pour faire le point. Un signal clignote dans ma tête, sûrement pour me retransmettre ce message que m'a envoyé Dakota quelques minutes plus tôt. Je dois y aller, voilà la seule chose dont je suis sûr en errant d ans la maison, même pas habillé convenablement. J'ai même perdu cette notion là, partant de l'habitat à peine vêtu et pas le moins du monde perturbé par la nouvelle fraîche de cette quasi-fin de saison. ça me passe par dessus la tête, tandis que je retrace le chemin jusqu'à chez lui, passant par le terrain comme point de repère. Même malade, j'arrive plus ou moins à m'y retrouvé, alors que mon sens de l'orientation est totalement nulle. Arrivé chez lui, je ne tarde pas à monter à son étage. C'est étonnant de m'en souvenir, d'ailleurs. Je ne me trompe pas une seule fois pour cela, tapant contre la porte en attendant de le voir arriver. Sauf qu'il m'est trop de temps et que je me débrouille par moi-même pour m'y infiltrer... De toute façon, la porte était ouverte. Puis là, c'est le drame. Mon cerveau est sens dessus dessous quand j'arrive proche de lui, remarquant qu'il somnole sur son canapé. Qu'est-ce qui me passe par la tête pour penser qu'il est beau ? Non sérieux, intérieurement, je ne me comprends pas.

Ce baiser, il était tout sauf réfléchit. J'ai fait une fixette sur sa bouche, délirant complètement sans même me dire que je faisais une énorme erreur, puis je l'ai embrassé. C'est bizarre d'embrasser un mec qu'on déteste, qu'on a même tenté de tuer, qu'on voudrait voir disparaître ou pire encore. Malheureusement pour moi, le mal est déjà fait. Nos lèvres sont collés dans un chaste baiser, jusqu'à qu'il capte et me repousse brusquement. Mon équilibre me fait défaut et avec ma fièvre, je ne pense même pas à me réceptionner pour éviter la chute, fesses les premières sur le sol. Un grognement m'échappe, un truc tape dans ma tête... C'est infernal. Qu'est-ce que je fous ? Je sais pas. Je voudrais répondre que j'en sais rien, mais je ne parviens même à formuler la phrase, encore moins à la prononcer. La fatigue me rend mou et lent, à la limite d'être dans un vieux film qui crépite. Les images sont en noires et blancs presque, ou c'est ma tête qui tourne trop pour parvenir à capter quoi que ce soit.

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait déjà ? J'en perds encore la notion des choses, plaquant ma main contre ma tempe comme si la masser fortement pourrait faire partir la douleur qui me lance. Je vais crever, bon sang. Il me secoue et je lâche un gémissement en retirant ma main, un peu trop bousculé pour mon état de santé chaotique. « Aaah... Je ... » Je quoi ? Je sais pas ? Je, pas de réponse. Tenue ? Ah... Mes yeux parcourent rapidement mes jambes à découvert et je sens la chaleur monter d'un cran. Peut-être que je rougis, en fait ? Comment le savoir quand je suis brûlant et rouge de base ? Son geste devrait me surprendre, mais apparemment c'est trop hors-circuit dans mon crâne. Je laisse faire, râlant doucement en essayant de virer sa paume de mon front. J'ai suffisamment chaud comme ça.

Qu'est-ce qu'il devrait faire ? Entre nous, j'en sais rien. Il pourrait me jeter à la porte, me ramener chez moi, m'enfermer, me violer... J'ai le choix, mais en même temps, je sais pas et je ne suis pas dans sa tête. La drogue et l'alcool ne sont pas mes délires, et pourtant je me sens comme si je venais de fumer un truc illicite ou boire à m'en péter le foie. Je vais pas bien de tout, je dois changer de couleur par moment et... Et ça empire. Je relève les yeux vers Dakota, repensant à la première fois où il m'a vraiment fait mal à m'arracher des larmes. « L-laisse moi! » Je ne contrôle pas ma voix qui tremble et se casse en fin de phrase, le repoussant violemment en croyant qu'il me veut encore du mal. ça ne tourne pas rond chez moi, mais je n'ai pas très envie d'y réfléchir. S'il tente quoi que ce soit, je le... Je le ... Foutu mal de crâne. Je n'arrive pas à réfléchir, me prenant à nouveau la tête entre les mains pour me recroqueviller sur moi-même. « Va-t-en... Va-t-en... » Le câble a cédé, plus rien ne va.

TENUE  ♦ Je ne m’attendais pas une seconde à devoir faire face à ce genre de chose, il ne réalise pas ce qu’il vient de faire, de plus je suis celui qui mène la danse, je prends les décisions, j’ordonne, ce baiser n’avait rien à faire là, il est intrus à mes projets, il m’a assommé, le temps de réaliser j’avoue que Raylai m’a eu, je suis ne comprend pas, peu importe le nombre de choses qui traverse mon esprit je n’y trouve aucune réponse, il n’avait aucune raison de faire ça, qu’il me poignarde à nouveau, tente de me tuer, de m’étouffer, ça j’aurai compris... J’étais à sa porté, totalement incapable de résister auprès de Morphée, mais il a choisi de m’embrasser, quelle est cette connerie au juste ? Autant je suis loin d’être raisonnable sur les plaisirs du corps, autant jamais personne n’a touché mes lèvres, ça a toujours été proscrit, interdit, je suis énervé contre lui, contre sa capacité à faire des choses qui m’atteignent... Mais malgré mes questions, il ne m’offre aucune réponse, puis je remarque sans peine qu’il n’est pas dans son état normal, son corps semble rempli de sueur, sa tenue n’est pas convenable pour sortir, son regard est absent, il semble perdu et rapidement je plaque ma main sur son front en comprenant qu’il est malade, brulant comme il est c’est un miracle qu’il tienne debout. Bien que là il soit au sol, comment a-t-il fait pour venir jusqu’ici ? Il a répondu à mon ordre malgré tout et étrangement je n’ai aucune envie de le laisser là où du renvoyé chez lui, il est à moi... Ce qui est à moi je veille dessus à ma façon, mais même un démon peut avoir des moments où il abaisse ses barrières, même si ce n’est pas entièrement.

Nos regards se croisent, il est stone, complètement à l’ouest et il me demande de le laisser en me repoussant violemment, me faisant heurter le canapé, grimaçant et grognant devant l’impact dans mon dos, je ne m’attendais pas à ça et si je lui lance un regard meurtrier devant ce geste lâche et incontrôlé, je soupire en ébouriffant mes cheveux, faisant signe à mon chien de s’allonger sans même le regarder, devil était déjà près de lui sauter dessus, instinct protecteur je dirais. Je me relève en l’observant, apeuré et totalement recroquevillé sur lui-même, la fièvre le fait totalement dérailler... Je soupire fortement avant de m’approcher, me fichant bien qu’il me dise de ne pas le faire, ici c’est chez moi, il m’appartient et je suis le maitre, malade ou non ça ne change rien. M’accroupissant pour le porter ne faisant pas attention à ses gestes de protestation où je ne sais quoi d’autre, je l’emmène dans ma salle de bain sans un mot,le posant dans la baignoire attrapant le jet d'eau avant de me pencher dessus et de le fixer dans les yeux. « Ferme là. » Envoyant l'eau froide sur son corps, je dois baisser la température, il est bien trop brulant et je n'ai pas envie qu'il meurt entre mes mains. Dans tous les cas il va devoir se rattraper une fois en forme et je compte bien le lui rappeler... Faut que je me venge pour ce baiser qu’il a osé me donner, c’est frustrant. Je ne me suis jamais fait avoir, mais ce gosse... un nouveau soupir. « Tu es vraiment un jouet chiant tu le sais ça... » Dis-je simplement assez froidement, complètement à l’inverse de mes gestes plus « inquiet » que rude.

TENUE  ♦ Effectivement, je ne réalise pas mon geste, sûrement parce que je suis complètement à l'ouest et possiblement dans un rêve. Or, ce n'est que la réalité et elle risque d'être difficile à assimiler une fois le calme revenu, et la fièvre disparut. Pour le moment, je plane très loin et ne comprend rien à rien. Il peut me parler, ça ne me fait ni chaud ni froid. C'est comme dans un rêve, quand tu t'endors avec un casque sur les oreilles. La musique est à fond alors que les images défilent. Pareil, sauf que là, c'est un tam-tam assourdissant qui anime la scène. Dire que j'aurai pu le tuer sans pitié, lui planter un couteau à un endroit mortel tel un chasseur de zombie, dans la tête. ça aurait été le plus simple, le plus rapide, le moins ennuyant, mais non. Moi, quand je suis malade, j'embrasse. Pas n'importe qui, attention, mon pire ennemie. ça me tue de penser qu'il est beau, qu'il m'a tenté et que j'ai cédé bêtement à cette chaleur dans mes neurones. Encore le pire, c'est que je n'ai pas réalisé pleinement ma faute, ni ma grossière erreur. Dakota peut me taper, hurler ou me secouer... ça ne changera rien pour le moment. Je suis en faute, certes, mais incapable de le savoir dans l'immédiat. Faudra attendre un peu avant de gueuler à nouveau ou de me rejeter la faute dessus, comme il voudrait sûrement le faire maintenant. Au moins, il pige que je suis malade et que la cause revient donc à la fièvre. Mon cerveau n'est pas au mieux de ses capacités, complètement déréglé même. Sa main sur mon front me gêne et je la repousse rapidement, retrouvant un cinquième de ma rébellion. Dans cet état, je pourrais tout faire. Après le baiser, il ne serait pas étonnant que je veuille le taper. Dakota ne dit rien pour l'instant, il me juge à travers des soupirs sûrement lasses mais je ne réponds pas de suite, abasourdi.

Finalement, ça cogite là-dedans et je ne met pas longtemps à voir le mal chez lui et à le dégager de mon périmètre de sécurité. Qu'il s'en aille, qu'il me laisse tranquille. Je ne veux pas qu'il me touche, ni qu'il pense à quoi que ce soit de malsain en me regardant. Je pourrais même fondre en larme, mes émotions totalement altérées. Mon geste est brusque, bien que je ne fasse pas attention à ma force, ni au fait que je l'ai poussé violemment contre son canapé. Tant qu'il s'éloigne, je m'en fiche. Je suis dans ma bulle d'un coup, coupé de toute réalité et perdu dans mes songes noirs. Je voudrais partir, rentrer chez moi et... C'est où chez moi ? Je commence à me dire que ce n'est pas ma maison, pas mes parents, rien du tout... J'ai rien... Les larmes menacent de couler quand je sens quelqu'un me soulever, me prenant par surprise. « Nngh! Non! » Protestais-je en gesticulant et en me tortillant dans ses bras, pas capable de donner un coup avec mes bras. ça marche au ralentis dans mon crâne. Il me dépose dans sa baignoire mais à peine le temps d'avoir un minimum d'équilibre et de me mettre à genou que je me reçois le jet d'eau froid dans la tronche, poussant un cri de souris. C'est froid! Je me ratatine dans le fond, à nouveau en boule, tremblant à cause du changement de température. Si la fièvre a baissé ? J'en sais rien. J'ai toujours des sueurs chauds à travers mes tremblements de froid, c'est bizarre. Jouet ? Non ... Je ne suis ... « Pas un jouet... » Marmonnais-je en me protégeant le visage, la douleur de mon crâne me poussant à chouiner comme un gosse. ça coule tout seul, se mêlant à l'eau qu'il déverse abruptement sur mon corps. Au pire, il ne fera pas la différence et le flot s'arrêtera en même temps que le torrent du jet. En attendant, je laisse éclater toute mes faiblesses sous les yeux de ce démon, pas en état de comprendre ô combien ça me frustre et que je pourrais me maudire.

TENUE  ♦ En toute honnêteté je ne me souviens pas vraiment avoir un jour dû m’occuper de qui que ce soit, je n’ai pas le cœur pour soigner des malades, je ne suis pas un ange et même si j’ai mes petits secrets, mon âme est pourrie depuis des années. Pourtant je prends la peine de m’inquiéter inconsciemment pour ce gosse, il n’est rien de plus qu’un de mes nombreux jouets, une de mes victimes, un petit soldat obéissant, mais il est différent des autres, j’ai ancré mon nom dessus, mais aussi en lui, il m’appartient entièrement et le voir faible, dérailler totalement au point d’avoir un comportement agaçant, m’insupporte vraiment. Il me repousse violemment ayant tout oublié de sa capitulation, rebelle de nouveau je dois faire face à un chien peureux qui tente de se défendre. Il m’embrasse, puis me repousse, c’est quoi son délire au juste ? Je n’ai aucune envie de perdre mon temps à le regarder se recroqueviller sur lui-même, pleurant toutes les larmes de son corps en jurant et me demandant de dégager, mais ici c’est chez moi et je l'agrippe pour le porter et l’emmener dans la salle de bain, me fichant bien de ses coups, ses cris, sa peur apparente. Comme je disais je ne suis pas doué pour soigner les gens, pas par manque de capacité ou d’autonomie, mais par manque d’envie, pourtant je veux faire tomber cette fièvre et qu’il reprenne ses esprits, materner un gosse qui n’a plus toute sa tête n’est pas le rôle que je veux lui donner, l’eau froide pourrait diminuer un peu toute cette chaleur, par la même occasion virer cette sueur, bien que je ne l’ai pas encore déshabillé, mais ça ne saurait tarder.

« Alors qu’est-ce que tu es ? » J’attrape son menton pour le forcer à lever les yeux vers moi remarquant les larmes coulant à flots sur ses joues, me stoppant un instant avant de sourire simplement. « Quoique tu penses être, tu es à moi. Malade ou non tu as intérêt à garder ça en tête. » Je suis surement aussi froid que la température de l’eau, mais même si je suis disposé à l'aider, ça ne veut pas dire que je vais devenir gentil pour autant, il est l’idiot qui a attrapé froid et je suis celui qui doit subir ses idioties, mais je n’en profiterai que plus après. Soupirant fortement j’arrête l’eau, pour le redresser, sans vraiment mesurer mon geste j’essuie tout de même ses yeux avec mes pouces avant de retirer ses vêtements, qu’il résiste ou non il n’a pas la force de me repousser, déjà en pleine forme c’est impossible, alors affaibli comme il est, vaut mieux qu’il se calme et arrête de s’agiter inutilement.

Une fois qu’il est complètement nu, j’attrape une serviette et l’enroule sans douceur autour de lui avant de le porter jusqu’à ma chambre, le jetant dessus j’attrape des affaires à moi, un t-shirt et un pantalon certes un peu trop grand pour lui, mais tant pis, le forçant à les mettre, je suis obligé de l’y aider vu son état déplorable, tirant ensuite fortement la couette sur lui pour le recouvrir. « Dors. Je n'ai pas l’intention de m’occuper de toi indéfiniment, alors dépêches-toi de guérir sale gosse. » Sérieusement, qu’est-ce qu’il me fait pas faire. Quand il se résigne à fermer les yeux je dépose un bandeau mouillé sur son front pour descendre la température toujours trop élevée, m’installant à ses côtés pour le surveiller, je n’ai aucun cachet pour le soigner... J’y pense un peu tard et c’est non sans râler que je me redresse pour quitter la chambre et l’appartement, me dépêchant de me rendre à la pharmacie de nuit du quartier, j’aurais pu envoyer un de mes « esclaves » faire la course pour moi, mais honnêtement je n’y ai pas pensé sur le moment et c'est bien rare me connaissant. Prenant des médicaments pour la fièvre en revenant sur mes pas, une bouteille d’eau et un verre à la main, je dépose le tout sur la table de chevet, l’agitant sans pitié pour qu’il se relève et prenne le cachet. « Tiens, bois ça. »

TENUE  ♦ L'eau est gelée. Son idée est complètement folle, surtout que je ne m'y attendais pas en le sentant me porter à travers son appartement, protestant pour qu'il me libère et me laisse tranquille. J'avais mon ambition de me cacher dans un coin jusqu'à qu'il m'oublie complètement, mais c'est erroné pour le coup. Il me fout dans sa baignoire, règle la température sur glaçon et m'asperge jusqu'à m'entendre couiner faiblement sous l'effet du titanic heurtant un iceberg. Je meurs de froid en ayant super chaud, ça ne me convient pas du tout. Si c'est pour me tuer plus vide, il devrait s'abstenir de faire quoi que ce soit pour moi. Serait-il seulement capable de faire quelque chose de gentil à mon égard ? Pour le moment, il force juste la température à baisser, comme il m'a forcé à faire tant de chose. J'ai la sensation que Dakota ne sait faire que cela, forcer les gens et les choses. à part me recroqueville au fond de la baignoire en chialant sur mon sort, je ne suis capable de rien d'autre. Il me pousse dans mes derniers retranchements avec son jet d'eau et mon incapacité à bouger pleinement, ni à réfléchir comme habituellement. Je ne suis pas un jouet, c'est la seule chose qui me vient à l'esprit. Je ne suis ni son jouet, ni le jouet de personne. Pourquoi il me demande ça ? Sur le coup, je bug et ne sais que répondre. L'eau me bouche à moitié les oreilles, en plus de me clouer subitement la bouche. Qu'est-ce que je suis ? Sa main sur mon menton, mes yeux dans les siens, je suis bien obligé de l'affronter sans savoir quoi répondre. Je suis à lui ? Comment ça ? Qu'est-ce que ça signifie ? Il doit voir mes larmes, mais je m'en fiche.

« Non ... Je suis un ... Humain. » Parvenais-je à dire pour la précédente question, le fixant dans les yeux avec mon regard fiévreux et scintillant. Je récupère rapidement mon menton d'un signe brusque de la tête, tandis qu'il arrête l'eau et que je ne cesse de trembler. Il a une bonne poigne, mine de rien. En quelques secondes, il me redresse et je peine à tenir debout, sentant ses doigts essuyer mes larmes. Il fait ... Vraiment ça ? J'ose le regard, incompréhensible. Pourquoi il fait ça ? Il pourrait me laisser pleurer comme un gosse, ça ne changerait rien à sa petite vie d'enfoiré. ça me fatigue de protester, et au final, je le laisse faire en gardant mes lippes closes et serrées. Il m'a bien eu, je ne m'attendais pas à geste « tendre » alors qu'il est sans arrêt violent avec moi. Je devrais en pleurer davantage, mais non. Je reste stoïques, presque aussi froid que sa façon de me parler. Dans mon état, je suis capable de tout comme de rien, et cela sans peser le pour ou le contre. Je m'en fiche limite, aussi incroyable soit-il.

Je n'ai même pas capté que j'étais nu, frissonnant soudainement à l'effet sur ma peau dénudée. Ses gestes sont de nouveaux « mauvais » et je râle tandis qu'il m'essuie avec sa serviette, m'enroulant dedans pour me porter jusqu'à sa chambre. Rien n'est bien chez lui, songeais-je bizarrement en atterrissant sur son lit, Dakota galérant sûrement à me faire enfiler des vêtements. Habillé ou pas, je m'en fiche encore. Je le laisse à nouveau faire, soufflant d'inconfort puis de confort une fois sous la couette. Là, je suis drôlement bien, calé sur son matelas et coussins. Dors ? « Pas sommeil... » Grognais-je en plissant mes paupières, comme si elles étaient lourdes. Pourquoi devrais-je me dépêcher de guérir, hein ? Il reste là ... Pourquoi il reste là ? Mes question s'effacent doucement quand l'épuisement me gagne et que je m'endors sans même m'en rendre compte. Je suis trop faible pour protester, et j'ignore ce qu'il fait à côté, tandis que je pionce tranquillement. Quelques minutes ou heures plus tard, je me réveille en sursaut quand il me secoue sans douceur, lâchant encore une faible plainte. « J'ai rien f-fait! » M'écriais-je en sentant le truc sur mon front tomber sur mes genoux, cachés sous la couette. Dakota est là, mes yeux se posent sur lui et je tremble encore. « C'est du ... Poison ?» Il en serait capable, même si j'ignore pourquoi. à contre coeur, j'attrape le verre d'eau et le regarde, sans savoir quoi en faire. Je dois boire ? Juste boire de l'eau ? Sérieux, je suis pas en état de réfléchir correctement, il m'en demande trop.

TENUE  ♦ Je ne m’attendais pas à devoir un jour faire face à ça, Raylai semble totalement à l’ouest, je ne me souviens pas quand je suis tombé malade, je ne sais même pas si je l’ai déjà été, pour être honnête mon corps semble immunisé à toute ses idioties et si je ne me sens pas bien je garde mon état silencieux, être malade c’est être faible et personne ne me verra dans un état aussi lamentable et déplorable. Quand je regarde celui du plus jeune je me dis que j’ai du pain sur la planche et que je préfère encore lorsqu’il me « résiste » en étant « lui », là j’ai la forte impression d’avoir un gosse de dix ans entre les mains, vraiment... Ça me fatigue. Pourtant je prends « soin » de lui, certes à ma manière, mais il ne faut pas trop m’en demander, je ne suis pas vraiment un homme charitable au cas où vous n’auriez pas remarqué.

Alors il est un humain ? Wow, sans blague, cependant être humain ne l’exclu pas de m’appartenir, pourtant je n’ai pas envie de débattre sur le sujet, il est loin d’être assez lucide pour comprendre mes paroles. Le redressant, je n’ai pas envie de perdre mon temps, je me retrouve face à son visage en pleure, sans vraiment me rendre compte de mon geste j’ai essuyé ses larmes avec mes pouces, ça ne devrait pas me déranger de les voir couler, bien au contraire, j’adore ça. Mais pour une raison inconnue mon inconscient a choisi de me faire agir comme un homme « gentil » avec des gestes « doux », qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Je n’ai aucune idée et pour le moment je ne me pose aucune question vu que je suis occupé à redevenir rude, l’enveloppant dans une serviette pour le conduire jusqu’à ma chambre, sans lui laisser une chance de se rebeller de nouveau je le jette sur le lit en lui mettant des vêtements propres, il a intérêt à se souvenir de ce qu’il m’aura fait faire ce morveux de mes deux....  Parce que je ne vais pas le laisser s’en sortir indemne. La couette remontée je lui ordonne de dormir et cet imbécile trouve de quoi répondre, mon regard se veut meurtrier et glacial devant ses tentatives pour m’agacer de plus en plus, qu’il ne tente pas la bête je pourrai finir par me foutre qu’il soit malade et le torturer jusqu’à l’achever entièrement, il devrait profiter que je sois « clément ».

Installé à ses côtés j’attends qu’il s’endorme, ayant ensuite mis une éponge froide pour que la température baisse et que la fièvre disparaisse, mais sans médicament il ne pourra pas guérir facilement... Je ne réalise pas vraiment tout ce que je suis en train de faire pour ce jouet agaçant. revenant avec mon acquisition, j’attrape un verre d’eau et le réveille pour le forcer à les avaler, sa réaction est encore totalement disproportionnée, ça me blase et mon expression ne manque pas de le lui faire comprendre...

« ... » Du poison ? Je soupire fortement, il regarde le verre comme si c’était réellement dangereux, m’asseyant sur le coin du lit je prends sa main pour lui mettre les cachets dans sa paume, le regardant je lui dis simplement. « Si je voulais te tuer, je ne le ferai pas de manière aussi lâche, je n’ai aucune raison de t’empoisonner pour l'instant, alors maintenant ferme-la et prends ses cachets, j’ai des comptes à régler avec une version de toi un peu plus... bref. » Je me redresse à m’approchant de lui pour prendre l’éponge tombée, le frôlant au passage, qu’il ne tente rien sinon je lui saute à la gorge. Une fois entre mes mains je la trempe à nouveau dans la bassine et la lui plaque sur le front. Attrapant le verre une fois qu’il a bu, je repose tout et le force à se coucher. Enlevant mes affaires, torse nu je m'allonge de nouveau à côté de lui, je n’ai pas peur de tomber malade, mais pour sûr, même si mes yeux sont fermés, je vais rester conscient toute la nuit.

TENUE  ♦ C'est bien la première fois que Dakota fait preuve de « gentillesse » avec moi. Le mot est plutôt fort pour un énergumène dans son genre, mais il m'aide à sa façon sans penser à des trucs malsains ou déplacés. Il... S'occupe de moi. C'est étrange à dire, puisque je le déteste, mais... Pourquoi fait-il cela ? Je ne suis pas venu chez lui pour être soigné, mais plutôt pour subir un nouveau châtiment. Dans l'inconscience partielle, je n'aurai pas trop fait la différence entre mon état de santé et mon état physique. Alors pourquoi s'embête-t-il à me soigner ou simplement à faire baisser ma fièvre ? Je pensais être rien pour lui, un rien qui ne mérite absolument rien. Je suis humain, c'est la seule chose que je peux lui affirmer en pleurant, sûrement éreinté à cause de la maladie. Même si je lui appartiens, je veux qu'il me considère comme un être humain, pas un animal de compagnie ou à dresser. C'est trop compliqué, je le sais bien. C'est surtout trop dure à comprendre maintenant, dans mon état. Puis, il chasse mes larmes avec ses doigts et ça me couperait presque le souffle. Même à l'ouest, je me rend compte que ce n'est pas normal comme geste. Ce genre d'attention ne devrait pas avoir lieu entre nous. Je ne comprends plus rien, je suis perdu.

Serviette sur le corps, je n'ai pas le temps de protester qu'il m'embarque déjà de force dans sa chambre. Cet instant douceur aura été bref, dommage. Sac à patate, le retour. Il me jette brutalement sur son lit, pour me couvrir aussitôt de sa couette et m'ordonner de dormir. Je n'ai pas sommeil, c'est la vérité. Pourtant son regard me fait froid dans le dos et je me contente de bouder tel un gosse, soupirant fortement en détournant mes yeux des siens. Ma conscience aura eu raison de moi, quand le sommeil l'emporte sur ma condition générale. Je ne devrais pas dormir, ni baisser ma garde. Dakota risque d'en profiter pour faire des choses, pour me torturer ou m'achever comme un animal malade ne servant plus à grand chose. De toute façon, je ne capte plus rien en dormant, ne réalisant même pas le mal qu'il se donne pour me soigner. à dire vrai, je m'en souviendrai jamais, même plus tard quand je serais guéri. Les minutes s'égrainent et c'est celui qui m'a forcé à dormir qui me force à me réveiller, logique.

Il est là avec son verre d'eau et ses médicaments, et moi qui délire à nouveau sur une histoire de poison. Hey oh, ça tient la route ! Il est fou, il pourrait me tuer avec du poison. Ce n'est pas ce verre d'eau qui risque de m'apporter une réponse, puis Dakota me donne les médicaments que je lorgne aussi. « Pour l'instant ? Ce n'est pas rassurant... » Parce qu'il songe à me tuer un jour ou l'autre ? Hein ? De quoi il parle ? J'ai arrêté de chercher à comprendre, avalant les gélules sans faire plus d'histoire. ça passe comme par magie et je vide le verre d'eau en lâchant un soupir d'aise. Wow, j'avais la gorge sèche et en feu! Qu'est-ce qu'il fout ? Dakota remet son tissu mouillé sur mon front et je me rallonge sous son ordre, complètement minable contre ce démon. Qu'est-ce qu'il fout encore ?! à moitié à poil allongé à côté de moi... ça me perturbe. Mon coeur loupe un battement, puis deux et je sens mes joues prendre feu sans réellement m'en rendre compte.

« Je peux pas dormir. » Proclamais-je en fixant le plafond, angoissé à mort. Mon cerveau me fait penser à des trucs absurdes, mais mes songes dépassent de loin la barrière de mon subconscient. « ça me perturbe. Tu me perturbe. » ça part en live dans ma tête, ça tourne un peu aussi. Pourquoi il fait tout ça ? Il pourrait se contenter de terminer son boulot et me laisser tranquille... Mais non. « éloigne-toi, s'te plais. Reste pas collé à moi comme ça. » Je réagis comme une fillette, me tournant vers lui pour le pousser légèrement avec ma force de mouche. évidement, il ne va pas bouger avec ça... Mais c'est le geste qui compte, non ?

TENUE  ♦ Le mot « gentillesses » ne me correspond pas, ça me donne même envie de vomir, je n’aime pas ça, je ne supporte pas qu’on puisse penser de moi que je suis un mec avec de bons côtés, peut-être que dans mon subconscient j’en ai réellement un ou deux et encore, mais quoi que je fasse je ne vois pas le côté « bienfaiteur » ça me paraît tout simplement naturel, mes gestes sont spontanés, essuyer ses larmes où le soigner, je n’ai aucune idée de pourquoi je me donne tout se mal et pour l’instant ça ne me perturbe pas du tout, parce que justement je n’ai pas conscience de ce que je fais et de ce que cela peut donner comme ressenti. Raylai est mon bien, il m’appartient, je suppose qu’à ma manière je tiens à ce qui est à moi ? Il n’y a pas besoin de chercher plus loin, je veux avoir un jouet opérationnel, je n’ai aucune envie de le baiser fiévreux et déjà trempé de sueur, pleurer, s’évanouissant, mourant sous ses propres faiblesses, non, je veux qu’il ressente entièrement mes tortures, que les seules douleurs soient celles que je lui prodiguerai, aucune maladie ne peut me faire face, c’est pourquoi je le soigne, tout devient logique quand j’y pense.

Je ne perds pas de temps pour le mettre au lit, lui ordonnant donc de dormir, il tente de rebeller contre mes mots, mais mon regard semble l’avoir convaincu de se résigner, même s’il boude ça ne me fait strictement rien, tout ce que je veux c’est qu’il fasse baisser entièrement cette température bien trop haute à mon goût. Après un bon moment à veiller sur lui, épongeant son visage, je suis même allé lui chercher des médicaments, je crois que tout au long de ma vie c’est la première fois que je fais autant de chose pour une personne, Raylai ne le sait surement pas et ne le saura jamais, mais ça me convient ainsi, je ne suis pas fier de me retrouver dans le rôle de l’infirmier pour l’un de mes jouets, sérieux... Le réveillant pour lui donner ses cachets, voilà qu’il délire totalement cet abruti.

« On s’en fout, au moins tu sais que tu ne vas pas crever ce soir. » Je suis rassurant en effet, mais que ce soit clair je n’ai aucune intention de le tuer, je pense lui avoir déjà dit... Je ne suis pas un meurtrier. Il finit par obéir, prenant les gélules et buvant le verre d’eau rapidement, je le reprends, le posant sur la table pour me déshabiller et m’installer aux côtés du blond, sauf que je ne m’attendais pas à devoir faire face à un autre « souci » venant du plus jeune. À son affirmation j’ouvre mes yeux pour tourner lentement ma tête vers lui, je ne dis rien, mais je le questionne sur ses raisons silencieusement. « Depuis quand tu es perturbé par moi ? » Je le fixe malgré ses gestes me « repoussant » je me tourne face à lui, mon coude plié et ma main sous ma tête, mon regard s’ancre dans le sien. « Tu vas jouer la sainte ni-touche maintenant, on est juste allongé dans le même lit, je crois qu’on a fait bien pire tu ne penses pas. » Je dis ça alors que ma main vient frôler intentionnellement ses cuisses. « Mais plus tu voudras que je m’éloigne, plus je vais me rapprocher, résignes-toi Raylai et dors avant que je ne t’en empêche pour de bonnes raisons. » Honnêtement, ce qui me perturbe c’est le geste qu’il a eu envers moi, c’est amusant de se dire qu’il est le premier à oser frôler mes lèvres, cet enfoiré a vraiment réussi son coup cette fois.

TENUE  ♦ C'est comme si Dakota astiquait un précieux objet de sa collection, prenant soin à ce qu'il brille et reste neuf, alors qu'il s'amuse souvent avec, au risque de le casser par mégarde. Je me sens comme un jouet qui se fait recoudre quand il s'ouvre, remonter quand il se démonte et cela sans vouloir le jeter malgré les marques qui restent dessus. Pourquoi fait-il tout ça ? Je crois que ma conscience n'aura jamais la réponse qu'elle attend. Je suis son joujou, il prend soin de ses affaires... Voilà tout ? Inconsciemment, il s'assure que je ne sois pas bon à la casse et que je sois réutilisable plus tard. Ouais voilà, il s'occupe de moi juste pour pas me perdre, donc perdre un objet pratique. Comment ne pas me voir autrement quand il me traite ouvertement de la sorte ? Soyez pas stupide, c'est impossible. De toute façon, j'ai pas le cerveau à l'endroit pour comprendre tout cela, subissant en protestant ou parfois sans râler. Je me laisse faire, puis je me rebelle. Plus rien ne va dans ma tête, pendant que Dakota s'entête à vouloir me soigner de gré ou de force. Aussi chiant que cela puisse paraître, je me laisse faire et même mettre au lit, incapable de me plaindre une seconde de plus. Tant pis, je boude quelques secondes avant de m'endormir comme une souche, dans un monde d'inconscience et de vide, sans rêve, sans cauchemar, juste du noir total.

Un certain temps plus tard, ce diable me réveille de force pour une histoire de médicament. Or, c'est un démon, il pourrait vouloir ma mort et m'empoisonner. Je délire complètement, sans penser que s'il voulait ma mort, il me mettrait dehors. Comment ça on s'en fout ? Non, pas moi! Sale con. Je grimace après un rapide coup d'oeil dans sa direction, le prenant plutôt mal. Pour lui, je suis rien, il s'en fou. à contre coeur, j'avale les médicaments en buvant entièrement le verre d'eau, dégoûté d'être aussi obéissant. Je ne peux rien faire contre lui, ni même dans cet état. à part dormir jusqu'à guérir, que puis-je faire de plus ? Sans compter sur la présence de Dakota, et le fait qu'il se foute à moitié à poil pour s'allonger à mes côtés et... Nope nope nope. Je ne peux pas. La proximité est trop proche, l'espace pas suffisamment grand et bordel, j'étouffe! Je sais pas ce qu'il m'arrive, mais je manque subitement d'air.

Depuis quand ? Depuis maintenant, tiens donc. Je continue de le pousser en espérant qu'il tombe du lit, mais ça ne fonctionne pas. Aaah, il peut pas me faire ça quand je ne veux pas, merde. Face à moi, sa main sous ma tête, mes yeux plongés dans les siens... Je n'arrive pas à ravaler ma salive, observant longuement son visage sans savoir quoi dire. Bravo, Raylai. Il marque un point mais... Ce n'est pas pareil. « T-tu ne ... Tu ne comprends p- » Je m'interromps brusquement en sentant ses doigts sur mes cuisses, les serrant par automatisme. Non, ce n'est pas une question de baise là... Il joue les aimants à vouloir s'approcher quand je veux l'éloigner, c'est fatiguant. « Tu n'es pas marrant ... Qu'est-ce que tu compte faire ? » Suite à ma question, je me pince les lèvres en baissant le regard, embarrassé. Quand la fièvre aura disparu, j'espère être amnésique et ne pas me souvenir de mes séances dérivations.

TENUE  ♦ Ce gosse me désespère, je m’entête a lui venir en aide sans vraiment le voir de cette façon, je préfère me dire que ce que je fais simplement pour arriver a mes fins plus rapidement, je n’ai aucune envie de continuer a le materner, à devoir veiller sur sa fièvre et à avoir des gestes doux et incontrôlés, il m’a embrasser et je pense que ça m’a perturbé, je n’en connais pas les raisons, je suis un manipulateur, je ne me fais jamais avoir, jamais surprendre, mais Raylai m’a déjà eu deux fois...  C’est bien trop pour moi, il m’a poignardé, geste que je n’avais pas vu venir au camp et maintenant ça, jusqu’à quand vas t-il faire des choses que je ne prévois pas ? Peut-être qu’il m’intrigue aussi, sans vraiment me l’avouer je prends plaisir à jouer avec, à passer du temps avec, parce qu’il est différent de tout mes jouets, de toutes mes victimes, autant actuelles que passés. C’est encore un enfant, perdu et rebelle, il se doit obéissant envers moi car j’ai les bonne cartes en main, mais malade il redevient cet idiot prêt à me désobéir, me questionnant et me jugeant, effrayé par la moindre de mes avancées, le tuer ? Je n’en ai pas l’intention, je m’ennuierai si je ne pouvais pas profiter de sa capacité a me distraire et m’occupé, puis soyons clair, il devient de plus en plus doué au lit et je serai peiné de ne plus voir ses expressions explicites quand je le baise, alors je n’ai aucune intention d’un jour le faire passer l'arme à gauche, meurtrier n’est pas dans mes projets d’avenir, qu’il en soit rassuré.  Après avoir donné ses cachet à mon petit chiot malade, je ne me fais pas prier pour prendre place a ses cotés, à moitié nu et allonger dans mon lit je ne comprends décidément pas où il veut en venir...  Il tente de me pousser, de me faire dégagé, il ne veut pas que je sois coller à lui ? Ni que je dorme dans mon propre lit ? Parce que je le « perturbe » haha...  Il est marrant avec sa timidité soudaine, après tout ce qu’on « partage » ensemble il ne va pas me la faire à moi avec son air de chien battu. De plus de quel façon je le perturbe, ça me rends curieux avec ses aveux plus qu’étrange.

« Je ne comprends pas quoi ? » Dis-je alors que mes doigts effleurent toujours ses cuisse remontant lentement en frôlant sa peau.  « Pas marrant ? Tu pense que tu l’es avec tes coups en traitre monsieur « j’embrasse mon maitre pendant son sommeil » tu semble plus gourmand et entreprenant que tu en a l’air et après tu viens me repousser, hum ? » Je me rapproche d’avantage, ramenant son corps contre le mien, nos visages proches et mes yeux dans les siens. « Pourquoi tu me demande ça ? Tu espères que je fasse quelque chose ? » Je suis sadique a tourner tout dans sa direction, mais je marche aussi sur la force psychologique. Ma main agrippant ses fesses, je pourrais le rendre fou très vite, quoiqu’il dise, mais malgré tout, après avoir jouer avec mes « caresses » sur son corps je lui souffle.

« Dommage, mais il va falloir patienter. » Un petit rire et je le repousse pour reprendre ma place, mes bras sous ma tête et les yeux fermés à nouveau. « Dors ou ta fièvre ne s’en ira pas. »

TENUE  ♦ Le coup de poignard n'était pas prévu, mais longtemps désiré. Si je ne pensais pas moi-même à mourir, je pensais plutôt à le tuer. Ma chute dans le ravin ne m'a pas achevé, alors j'ai voulu tenter l'inverse quand l'occasion s'est présenté. évidement, ça a aussi échoué et je me retrouve au point départ. Par contre, le baiser n'était pas du tout prévu, ni envié et encore moins au programme. La fièvre m'a poussé à faire ce truc complètement déraisonnable et j'espère l'oublier en reprenant des forces, ainsi que mes esprits. Comparé à Dakota, qui lui, va s'en souvenir malgré tout. Qu'il en soit sûr, je n'ai pas voulu l'embrasser et je ne l'aurai sûrement jamais fait si je n'étais ni malade, ni venu ici. C'est de sa faute, il aurait dû me laisser chez moi et... Et j'aurai quand même déliré, de toute façon. Qui est fautif, hein ? Je pense qu'il me pointe du doigt sans difficulté, parce que c'est moi le malade, c'est moi qui agit et c'est encore moi qui va subir. Rien que pour ça, Dakota pourrait vouloir ma mort et je crains franchement qu'il me tue. C'est paradoxe pour un gars qui voulait crever quelques semaines plus tôt, non ? à croire que je ne sais pas ce que je veux... C'est le cas, je suis perdu à cause de lui. Un coup je le hais, non, je le hais tout le temps! Alors pourquoi l'ai-je embrassé, même sous le coup de la fièvre ? Si je l'ai fait, c'est que je l'ai pensé, non ? La théorie n'est pas mon truc, ça se voit. Puis il dément toute tentative de meurtre, sans être rassurant pour autant. Au final, j'ingurgite quand même le médicament, résolu à devoir m'endormir contre mon gré. Enfin, ça s'était avant qu'il ne décide de jouer les squatteurs à moitié à poil. ça me perturbe sans raison, ridicule. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, ni à quoi je pense mais... Faut pas qu'il reste collé à moi comme ça, ce con. Ce n'est pas une question de coucher ensemble, mais... Mais y a un truc qui s'agite à l'intérieur, contre ma volonté. ça fait « boom boom » dans ma poitrine, même quand je retiens mon souffle pour stopper mon coeur. Il ne comprend pas, il ne comprend sûrement rien.

Il va me rendre dingue. Pas seulement à cause de ses doigts entre mes cuisses, mais aussi à cause de sa question. Je ne peux pas avouer le bordel qui se manifeste en moi, ça ne devrait même pas arriver après les crasses qu'il me fait vivre... Suis-je maso ou complètement dérangé ? Je me défend comme je peux, minablement surtout. Ah, merde. Je ne sais pas quoi répondre à ses mots, gardant ma bouche entrouverte et prête à répliquer, mais rien, trou noir. Mes lèvres se referment, se pincent puis passent à la torture de mes dents. Il joue, nos visages proches et nos corps collés, mon coeur se serrant sous cette cruelle réalité. « Non. » Parvenais-je à craché en détournant les yeux, incapable de le regarder en face. Mon souffle se coupe, mon corps se crispe et c'est un miracle que je ne me rebelle pas quand il agrippe mes fesses, me persuadant d'être calme, serein.

Patienter ? Pour quoi ? Je suis  à nouveau perdu, comme lâché en pleine nature. La distance revient et je n'ose pas le repousser à nouveau, tournant le dos à ce démon pour fixer le mur face à moi. Dors, dors. Plus facile à dire qu'à faire. Il s'inquiète ou c'est seulement pour reprendre son jeu qu'il dit ça ? Bah, je ne cherche pas à comprendre et me force à fermer mon esprit pour tomber dans les bras de Morphée.

TENUE  ♦ Encore une fois qu’une personne veuille me tuer je trouve ça « normal » en fait je ne suis pas spécialement inquiet, je fais attention à mes « affaires » et j’ai toujours un coup d’avance, mais je me dis qu’un jour quelqu’un viendra ou engagera quelqu’un pour m’abattre, pas demain, mais ça arrivera. Je protège mes arrières et je ne crains pas la mort, mais je ne me laisserai tuer aussi facilement et encore moins par mes jouets obéissants, hors de question qu’ils arrivent à leurs fins. Raylai ne m’a pas tué, mais il l’a tellement souhaité que ce couteau s’est planté dans ma chair, la douleur je m’en souviens, mais je n’ai pas pleuré, pas crié, pas râlé, parce que la souffrance est la seule chose de vraie, voilà pourquoi je suis un psychopathe, un démon, parce qu’en dehors des sentiments de haine, d’indifférence, de colère, de domination et de tout ce qui se rapproche à ce genre-là, je n’ai aucun intérêt pour les choses « douces » et gentilles. Loin du soleil je préfère errer dans la nuit et l’obscurité. Depuis que je suis petit c’est ainsi, je ne connais pas l’amour, la joie, on ne m’a pas entouré de bras chaleureux, on ne m’a rien appris qui pourrait m’aider à grandir, on a décidé que je serai un malade à enfermé et finalement j’étais cet enfant effrayant qui faisait sa loi, ce gosse que les parents m'arrivaient pas à gérer, voilà celui que j’étais et voilà celui que je suis. Un homme indomptable avec ses idéaux et ses propres règles, comme les mafieux j’impose mes choix sans laisser à personne la chance de m’échapper, sauf qu’à la différence de ces hommes de l’ombre, j’agis seul et je ne tu pas, ce qui en soi est déjà énorme. Ce n’est pas un manque de courage, pas non plus une absence de couille dans le pantalon, mais ce qui m’intéresse c’est dominer, écraser, torturer, couler... effacer. Tuer quelqu’un, devenir un meurtrier, non, je n’ai aucun plaisir ni aucune raison quelconque de passer cette ligne.

Le comportement de Raylai est étrange, vraiment étrange, il m’embrasse, il me repousse, je le perturbe, honnêtement ce gosse va me faire disjoncter avec ses bêtises. Plus il va me demander de partir, plus je vais m’approcher et m’imposer, les doigts s’amusent déjà à le rendre fou, remontant le long de ses cuisses effleurant son intimité avant de venir agripper ses fesses, il ne me rejette pas... Mais je ne compte pas aller plus loin pour cette fois, au réveil ce sera un autre jour et d’autres envies. M’installant à ma place le laissant s’installer à sa guise je lui dis simplement de dormir, mes mots peuvent encore semblait gentil et attentionné, mais à mes yeux... ce ne sont que des mots sans vie, une mise en garde, une information, ce qui se passe dans mon inconscience reste dans mon inconscience.

Quelques instant plus tard, toujours éveillé j’ouvre une paupière en remarquant que le plus jeune s’est endormi, touchant son front pour m’assurer que la fière est en baisse, encore un geste que je ne mesure pas, installer de mon côté je finis par m’endormir aussi, dans la nuit mon bras vient entourer le blond solidement, proche l’un de l’autre, nos corps on finit par se relier et nos tête se rapprocher face à face, mais pour l’instant ce n’est qu’un détail, le jour semble sa levé après quelques heures ainsi...

Les « règlements de comptes » vont pouvoir commencer. Sentant du mouvement sous mon bras, je passe en sommeil léger, ouvrant les yeux, remarquant ceux de Raylai s’ouvrant également, nos visages proches je ne sourcil pas une seconde, mais le silence pèse... Je ne suis pas réveillé moi, refermant les yeux, je ne suis pas choqué ou déranger par cette vision, il m’en faudrait plus pour me gêner ou embarrassé, mais ce n’est peut-être pas le cas de ce gosse « perturbé » par ma faute. Les yeux clos, je remonte ma main jusqu’à son front. « On dirait que la fièvre est tombée. » dis-je une voix enroué encore fatiguée. Ouvrant les yeux pour le fixer sans détour. « Maintenant on va pouvoir parler enfoiré. » Oui je commence fort, mais je n’ai aucune envie de mâcher mes mots après tout ce que j’ai fais « pour lui ».

TENUE  ♦ Même moi, je me trouve incompréhensible. Je ne suis pas en état de comprendre, et même si j'étais en pleine forme, je ne pourrais fournir aucune explication sur mon comportement. Je l'ai embrassé alors qu'il dormait, qu'il semblait faible et paisible. J'ai profité que sa garde soit baissée pour lui sauter dessus en traître, oubliant ma place et la sienne. J'ai osé, c'est le moins que l'on puisse dire. J'ai osé goûté ses lèvres, sous un coup de tête ou un coup de fièvre, guidé par une drôle de petite voix dans ma tête. Il doit forcément m'en vouloir, me haïr même d'avoir franchit une telle limite, mais je n'ai pas conscience de tout cela. Mon cerveau s'embrouille tout seul, lançant des signaux « warning » pour que je fasse attention à ce diable. Entre nous, c'est moi qui l'ait attaqué en premier, avec mon baiser chaste et sans suite. J'ai allumé la mèche pour voir la traînée de poudre s'enflammer et atteindre doucement le tonneau pleins et prêt à exploser. Bien qu'il ne pige pas non plus ma façon d'agir, Dakota me pousse dans mon fossé en jouant de ses doigts, qu'ils soient entre mes cuisses, proche de mon intimité ou carrément sur mes fesses. La flamme a atteint le tonneau et j'ai la sensation d'exploser de l'intérieur. Je suis à découvert, j'ai besoin d'air.

Franchement, je n'ai aucune envie de dormir comme je n'ai aucune envie de me réveiller. Quand j'irai mieux, ce sera pire. Pas logique en soit, mais qu'est-ce qui est logique avec Dakota ? Il décide de dormir avec moi, presque collé à moi, après avoir prit soin de moi. Non, je peux pas dormir dans cette position et l'avoir sous les yeux, du coup je lui tourne le dos en m'approchant du bord pour marquer une certaine distance de « sécurité ». ça vaut mieux, hm. Il n'aura pas à le dire deux fois, puisque mon cerveau se met en mode off et que je plonge rapidement dans un état d'inconscience, bercé par un sommeil plat et sans rêve. Je reprends simplement des forces, après être réellement épuisé par la maladie. Ignorant au passage les gestes de Dakota, ignorant même ce qu'il pense de la situation.

Les heures ont dû défilés depuis tout à l'heure, même si c'est normal après avoir autant dormi, pourtant... C'est le bordel dans mon crâne. à peine les yeux ouverts, la fièvre en moins, je tombe nez-à-nez sur le visage de Dakota à peine éveillé. S'il me regarde les yeux à moitié ouverts, les miens sont carrément ronds comme des billes. Qu'est-ce qu'il fout là ? Pourquoi est-il si proche de moi alors que d'habitude, il déteste cela ? Enfin, je suppose qu'il n'aime pas ça ? J'en sais rien, mais c'est étrange. Je le fixe sans dire un mot, le souffle tellement léger que j'ai la sensation d'être en apnée. J'ai dû louper un épisode... Remontons le temps. J'étais chez moi hier, dans ma chambre et j'ai eu une sorte de malaise avant le trou noir... Qu'est-ce qu'il s'est passé entre temps ?

Sa main sur mon front, je prend doucement peur en sentant mon coeur se jeter vers mes entrailles, m'arrachant une douce et désagréable douleur au passage. Il est malade ? Fièvre ? J'étais malade ? On se regarde dans les yeux, mais je n'ai toujours pas ouvert la bouche, les lèvres closes et limite collée à la glu. Parler ? Enfoiré ? L'alarme rouge retentit dans ma tête et je me redresse d'un coup, manquant de tomber du lit. « Je n'ai rien fait! » Plaidais-je pour me défendre, ma tête tournant brusquement sans me prévenir. Aah, même si la fièvre a disparu, je me sens toujours comme dans une machine à laver. Le temps que tout se remette en place dans mes neurones, ça demande deux minutes. « C'est toi l'enfoiré! Qu'est-ce que tu fous dans mon... Ton... Qu'importe! Qu'est-ce que tu fais collé à moi!? » C'est son lit, mais ça ne lui donne pas le droit de me prendre pour son doudou. Baiser ? Ah non, je vois pas de quoi on parle. Je crois que la fièvre a emporté pleins de chose avec elle... Heureusement ou malheureusement ?

TENUE  ♦Les yeux à peine ouvert je le fixe, remarquant sans peine son étonnement, moi ça ne me dérange pas, cette proximité me fait chier certes, je n'aime pas vraiment donner l’illusion de partager une "réelle" intimité avec qui que ce soit, mais ça ne me choque pas, je suis plus occupé a m’assurer qu’il n’a plus de fièvre qu’autre chose, pourtant je n’aime pas cet air, sa façon de me questionner, j’ai un mauvais pressentiment et d’ailleurs quand je lui dis qu’il faut qu’on parle, j’ai la preuve qu’il ne souhaite pas me rendre la vie facile en ayant apparemment des pertes de mémoires, saleté... Il n’a rien fait ? Cette nuit j’ai dû bafouer au moins 56 fois mes règles sans même en avoir conscience, il m’a embrassé sans raison, une chose que je ne peux pas pardonner facilement et maintenant qu’il se réveille après avoir repris des force et qu'il se sent mieux il oublie tout ? Il me prend pour un con ma parole, je ne vais pas juste accepté ça sans rien faire... Tapant ma tête sur le coussin, je soupire fortement, les yeux clos, je n’ai pas l’air rassurant pour autant. Ses paroles me font me lever, lentement, mais dangereusement, assis sur le lit je lui lance un regard en coin, froid et transperçant. Enfoiré ?

« Raylai, redescend de ton nuage, à qui tu crois parler là, ta les couilles qui ont grossi durant la nuit ? » Ce merdeux prend trop ses aises, soupirant à nouveau, je suis tellement blasé... sans crier gare je passe mon bras autour de lui pour l’allonger sur le lit, installé au-dessus, je le surplombe de mon regard en lui disant.

« Tu n’as rien fait hein, tu es sûr de toi ? » Le regard mauvais, le ton distant, je grince des dents. « Tu penses qu’oublier va te sauver ? Je devrai peut-être commencer par te faire t'en souvenir.  » Je suis énervé, je me prends la tête à cause de ce gosse, mais lui il ne sait même pas ce qu’il fait, si je l’ai laissé en paix toute la nuit, là j’ai bien envie de le torturer et le faire hurler par vengeance pour ses limites dépassées. Virant la couette du lit, je relève le t-shirt que je lui ai moi-même fait porter, le retrouvant presque nu pour plus de facilité. On vient de se lever et il m’a déjà foutu les nerfs.

TENUE  ♦ La mémoire me fait défaut. Je ne comprends pas qu'il soit là, dans ce même lit, à seulement quelques centimètre de moi, même collé carrément à moi. Il s'est passé quoi ? Mon coeur semble au abandonné absent, ne trouvant même pas la force de battre. Les yeux dans les yeux, j'attends un truc, un miracle, une explication mais en voyant que rien ne vient, je prend subitement peur. Non mais, je me souviens pas être venu ici, ni pourquoi je suis ici... Je... ça ne me revient pas, je force sur mon cerveau en espérant qu'il se rallume, mais y a rien à faire. Quand Dakota parle, je m'emporte. à croire que c'est fait exprès, tiens. On a fait quelque chose cette nuit et je m'en souviens même pas, c'est ça ? Je devrais pourtant ... Douleur physique ? Impression de vide ? à part un léger mal de crâne, rien de plus. Alors pourquoi il soupire ? Pourquoi il me regarde comme ça... Pourquoi ? Pas rassuré, je ravale difficilement ma salive, détournant le regard pour fixer la couette. Je le sens vraiment mal, comme si j'étais le seul fautif dans l'histoire. Dakota est en rogne et j'ignore la raison... Mais à mon avis, il va vite me la donner ou du moins, la remettre en place.

Je le sens mal. J'ai parlé plus que je n'aurai dû, comme si c'était mon pote. J'aurai dû me la fermer, limite garder le silence et attendre que les choses passent. Je suis stupide, stupide, stupide. Je connais Dakota, je sais comment il pourrait réagir mais je n'ai pas réfléchis deux secondes à sa réaction, encore dans le gaz. Deux secondes après, je me fais à moitié bousculer et allonger sur le lit, Dako au dessus de moi. Qu'est-ce que j'ai fait, bon sang ? Je pige pas.. Il est rogne, mais j'ignore la raison. Sûr ? Mais oui! J'hoche doucement la tête pour répondre, toujours aussi paumé. Sauver ? Oublier ? Mes yeux s'écarquillent doucement, mais le noir persiste. Il va... NON! à peine je vois son regard énervé que je cherche à bouger, vite rattrapé par sa force qui me déshabille. Merde, ça craint d'en arriver là sans savoir pourquoi.

TENUE  ♦