Les coups fusaient de partout. Pour kedal en vrai. Mais fallait pas trop me chercher. Les salles de jeux de Tokyo étaient ma prédilection. J’aimais y être et y rester pendant des heures. Ceux qui me connaissaient un minimum savaient ou me trouver s’ils cherchaient à me joindre. Je détenais pas mal de record dans certaines salles. Et aujourd’hui ce putain de groupe en voyage sur Tokyo alors qu’ils sortaient de leur fucking Ile d’Hokkaido venait me chercher la merde car je squattais un jeu. Comme s’il n’y avait pas assez de jeu dans cette putain de salle. Et voilà comment ça s’était terminé. A sept contre un je me faisais tabasser devant la salle. Je me débrouillais tout de même bien, même si j’en prenais le double que certains. J’avais le gout du sang dans la bouche, et les mains en sang à force de taper mais je m’en fichais. Je devais me battre et ne pas perdre. « Les flics arrivent ! » Tout le monde se stoppait. Putain de flics. Donnant un coup de pied dans la gueule d’un des punk aux cheveux rose tapette, (putain Jae déteignait sur moi.) je pris la fuite. Si je me retrouvais au poste, j’allais me faire buter à coup sûr par Jae. Et ça, je n’en avais pas envie. Mais alors pas du tout. Courant aussi vite que possible, je zigzaguais dans les petites rues que je connaissais comme ma poche. J’avais grandi dans cette ville, c’était ma ville, c’était mon territoire. Bifurquant vers un endroit bien précis, je me stoppais, les poumons en feu devant la maison qui m’intéressait. Crachant à plusieurs reprises le sang qui affluait dans ma bouche, je m’essuyais le visage, couvert de sueur et de sang avant de monter les escaliers pour aller au second étage. Tapant dans la porte, j’essayais de reprendre mon souffle avant de marteler encore plus la porte. Je savais qu’il était là, je ne sais pas pourquoi, mais je le pressentais. « Tonton ! C’est moi Maru ! » Lâchais-je en gueulant pour qu’il m’entende au cas où il filtrait ses visites. Quand la porte s’ouvrit enfin, je me glissais à l’intérieur le laissant même pas comprendre ce qu’il se passait. « Pa’ n’est pas là hein ? Aide-moi s’il te plait. »Dis-je en me laissant tomber sur une chaise.

Allongé sur le canapé, les jambes en l'air reposant sur le dossier. Tae Oh envoyait un sms à sa belle. De long message dont les réponses l'obligeait à répondre encore et encore, toujours suivi d'un petit coeur afin de montrer qu'il était amoureux. Il se comportait tel un vrai adolescent amoureux. Sourire sur les lèvres, alors qu'il s'apprêtait à lui envoyer un nouveau message, un bruit l'arrêta. Est-ce que quelqu'un venait tout juste de tocquer ? N'entendant plus rien, il se remit en position assit, enfilant machinellement ses pantoules et tout en entama son sms, les coups frappant contre le bois et une fois familière l'interpella.  « Maru ? » se demanda-t-il tout en abandonnant son portable sur la table basse tout en se dirigeant vers la porte. D'un pas rapide, il ouvrit la porte sans regarder dans l'oeil pour voir qui était derrière cette dernière. Lorsqu'il ouvrit, il fût surpris de voir son neveu derrière dans un piteux état.  « Maru, qu'est-ce que tu vi... » Il n'eut pas vraiment le temps d'en placer une, que le jeune se dirigea vers son salon. Le coréen refermit la pore derrière lui et il répondit à sa question tout en le rejoignant.  « Non, ton père n'est pas là. » L'aider ? Qu'avait-il fait encore ?  « Qu'est-ce que t'a foutu encore ? » Lorsqu'il arriva et le regarda. Ses yeux se posèrent rapidement sur les petites plaies qui recouvraient son joli minois.  « Qu'est-ce que... » Il se rapprocha de plus près s'assoyant à côté de lui, alors que son visage inquiet se transforma en un visage en colère. Les soucils froncés, il lui demanda peut-être de manière un peu autoritaire le pourquoi de ses blessures.  «Qu'est-ce qui t'es arrivé ?... Tu ne t'ai quand même pas encore battu ? » Oh non ça ne devait pas être ça, sinon il serait rentrée chez lui et non il serait venu directement chez son tonton. Quand il faisait cela c'était parce qu'il n'avait pas envie se confronter à son père en général. Il soupira et regarda à nouveau chaque blessure.  « Je te soigne et tu as plutôt intérêt à raconter ce qu'il s'est passé sinon j'appelle Jae. » Menace, ouais. Il se leva pour aller chercher la trousse de soin dans sa salle de bain et il revint vers lui pour commencer les soins.  « Allez balance. Pourquoi faut que je t'aide ? Qu'est-ce que tu as encore fait comme connerie qui mérite de venir se réfugier chez tonton plutôt que chez ton père. »

« Maru, qu'est-ce que tu vi... » Pas le temps de répondre, je rentrais et fis comme chez moi. « Non, ton père n'est pas là. Qu'est-ce que t'a foutu encore ? » Comment ça, encore ? Genre, je faisais que des conneries. Ce n’était pas vrai. Bon, okai, je me battais souvent. Deux à trois fois par semaine. Ça va, je ne trouvais pas ça choquant moi. D’habitude c’était tous les jours. Le voyant venir près de moi il s’assit à mes côtés pour m’observer. J’avais si mauvaise mine que ça ? J’avais pris une sacrée raclée aussi fallait dire. « Qu'est-ce qui t'es arrivé ?... Tu ne t'ai quand même pas encore battu ? » Tournant un faible regard vers lui, je lui lançais un regard de chien perdu avant de le transformer en chat potté. Bah quoi, je ne pouvais pas l’acheter avec mon regard de petit chiot là ? « Je te soigne et tu as plutôt intérêt à raconter ce qu'il s'est passé sinon j'appelle Jae.  » Comment ça il appelait Jae ? Je n’étais pas venu chez lui pour qu’on me balance… Déjà que j’avais peur que l’autre con de la salle de jeu ne donne mon nom pour que les flics appels Jae. Alors ne fallait pas qu’il s’y mette. De toute façon je serais fixé. Si Jae tente de m’appeler c’est que les fics l’avaient appelé. « allez balance. Pourquoi faut que je t'aide ? Qu'est-ce que tu as encore fait comme connerie qui mérite de venir se réfugier chez tonton plutôt que chez ton père.» Le laissant me soigner je soupirais. « Sérieux j’étais tranquille dans mon coin tu vois ? Je jouais peinard dans la salle de jeux. Tu sais que j’aime ça hein. Ben des putains de touriste de merde là, venu du bled de leur ile là. Hokkaido de mes deux sont venus me chercher des noises. Bande de plouc avec leur accent pourri là. S’en prendre à moi, en groupe. » Dis-je en grommelant. « On dirait des putains de chinois t’sais. Tous en groupe contre un seul là. Putain de solidarité. Enfin quand j’ai commencé à taper y’en a ils sont parti chez leur mère en chialant. Mais le type du jeu il a tel, les flics putain. » Dis-je en grimaçant sous la douleur de ses soins. « Si je rentre chez moi aussi amoché, il va me tuer. Il en a un peu marre que je rentre tout le temps défoncer de la sorte. Et j’suis sûr… Que le gars des jeux a donné mon nom au flic. Tu connais Jae. Il est capable de m’attendre comme un psychopathe derrière la porte pour me botter le cul, je pourrais plus m’assoir pendant trois jours comme si je m’étais fait défoncer le cul tu vois. » Dis-je en imaginant la douleur que ça pouvait faire.

Ma seule solution avait été d’aller chez Tae Oh, je savais que je ne pouvais pas rentrer à la maison, pas dans cet état. Si pitoyable et si amoché. Jae allait encore m’engueuler, ou me dire de me calmer. Même si je me battais moins qu’avant, je continuais de me battre, et parfois, ça partait vraiment en couille complet. « Si j'ai compris, tu restes dormir ici ce soir.  » Je souris doucement avant de le sentir passer sa main dans mes cheveux. C’était quoi leur habitude avec Jae de toujours tripoter mes cheveux ? Ils étaient jaloux ou ça se passait comment ? Pourquoi toujours me tapoter ici ? C’était bizarre, ils étaient bizarres d’avoir les mêmes manières. Presque flippant. « Heureusement que tonton Tae Oh et là ? Sinon chez qui tu te réfugierais ? » Je le suivais du regard alors qu’il allait ranger la boite à pharmacie. « J’aurai dormi dans un sauna ? Ou dehors ? Je ne sais pas trop. » Dis-je en m’allongeant sur le canapé, m’étirant sans trop d’effort histoire de pas me rappeler que j’avais mal partout. « Tu as faim ? Tu veux quoi ? » Gonflant mes joues je regardais le plafond en soupirant longuement. Je n’avais pas réellement faim, mais j’étais toujours partant pour des ramens s’il en avait. « T’as des ramens ? Si oui j’en veux bien, sinon, non. C’est par pur gourmandise. » Dis-je en défaisant ma chemise me grattant le torse avant de bailler longuement. Me redressant d’un coup, je lâchais un faible grognement de douleur, tout en m’adossant au dossier du canapé, posant mon menton dessus. « Dis tonton. Toi et Jae, vous vous connaissez depuis combien de temps exactement ? » Demandais-je curieux tout à coup. Non parce qu’après tout, pour avoir les mêmes habitues, il fallait être amis depuis longtemps non ? Ou ça s’attrapait assez rapidement ? Est-ce que j’avais des habitudes de Jae par exemple ? J’avais du mal, à réfléchir, pour savoir si oui, on non, c’était le cas. Je n’en savais rien. Haussant les épaules, je me laissais retomber sur le canapé, en gémissant une seconde fois de douleur. Putain que ça faisait mal, et moi, comme un abruti, je ne faisais pas attention au fait que j’étais amoché de partout. « Je peux fumer dans l’appart ? Ou pas ? » Dis-je a voix forte pour qu’il m’entende.

« Vous êtes désespérant les jeunes. » Je ne voyais pas trop de quoi il parlait. Et puis il avait bien été jeune lui aussi à un moment donné. Que je sache il n’était pas né à vingt ans… On faisait tous des conneries durant notre jeunesse, non ? « Des ramens, je te fais ça. Tu voudras un œuf ou sans ? » « Avec un œuf s’il te plait. »Dis-je en me redressant pour me masser le visage en grimaçant sous la douleur des coups. Bordel, j’avais une sale mine, je préférais ne pas me voir. Me levant, je fis le tour un peu de l’appartement, que je connaissais que trop bien depuis le temps, avant de regarder par la fenêtre et soupirer. « On se connaît depuis 3 ans, pourquoi ? » Je pensais que ça faisait bien plus longtemps que ça. Me tournant vers la cuisine, là où était Tae Oh, je soupirais avant de venir me rassoir. « Je pensais que ça faisait plus longtemps. » Pas forcément une décennie non plus mais un peu plus de cinq ans, par là. Au vu de leur relation, j’aurai cru. « Au même titre que ton père, non. Si c'est urgent, tu vas fumer hors du bâtiment. » Plissant le nez, je fis une faible moue avant de déglutir. La clope attendra. « D’accord. »[/Color] Dis-je simplement en le regardant venir à la table avec la casserole. « Allez viens manger, si tu veux fumer fais le après. » Me levant je le rejoignais à table pour m’installer sur l’une des chaises. L’odeur titillait mes narines et faisait légèrement gronder mon estomac qui avait faim. « Tu veux boire quelque chose ? Mange en premier. » Attrapant les baguettes, j’haussais les épaules. « Ce que tu as ! Si tu as du thé en bouteille ça me va. » Dis-je en claquant les baguettes sur la table avant de me commencer à manger. Aspiration bruyamment les nouilles je soupirais en soufflant sous la chaleur du repas. « Tes ramens sont super bonnes tonton ! » Dis-je en piochant à nouveau dedans tout en soufflant et aspirant en même temps. J’avais l’impression de revivre. « Sinon, quoi de neuf toi ? Ça fait un moment qu’on ne s’est pas vu. » Ou du moins s’il venait à l’appart je n’étais pas forcément là, au vu du fait que je trainais souvent dehors, comme tous les gosses de mon âge. « Au fait, parait que t’as une copine ? » J’avais vaguement entendu le fait que tonton se soit mis avec quelqu’un mais rien de plus en fait.

« Tien. C'était ma dernière, tu as de la chance. » Le remerciant, je l’attrapais et l’ouvris pour en mettre dans mon verre, alors que lui se servit des nouilles. Buvant lentement, je soupirais en posant le verre et reprenant mes baguettes pour manger. Ça faisait du bien d’avoir quelque chose dans le ventre, vraiment. « Pas grand chose. La routine. Quoique un peu plus de boulot en ce moment. » Me redressant, je soupirais en avalant. « C’est la période qui veut ça je présume. On entre dans les périodes festives… » Dis-je en prenant une nouvelle bouchée. C’était toujours ainsi quand les fêtes approchées. Ca donnait un peu plus de vie dans la capitale, même s’il n’y avait pas besoin de ça pour la rendre vivante. Après tout Tokyo était fréquentée comme jamais. « Je vois que les nouvelles vont vites. Oui, j'ai une petite-amie. » Je souris amusé en relevant le regard vers lui. C’était cool qu’il ait une copine. Il en avait bien besoin. C’était quoi d’avoir quelqu’un dans sa vie, je m’en rendais compte depuis que j’avais Tsubame dans la mienne, ça changeait beaucoup de choses et puis ne serait-ce que pour le côté bien-être et apaisant de la chose. « Ça fait longtemps que t’es avec elle ? » J’étais un peu curieux. Même si je me doutais que ça ne devait pas faire tant de temps que ça, sinon j’en aurais entendu parler bien avant, je présume. « Et toi ? Quoi de beau et de news ? Toujours avec ta copine ? » J’hochais la tête en souriant faiblement. « Oui. Ça commence à faire longtemps… On approche du huitième mois. Parfois j’ai l’impression que Jae me prend pour un extraterrestre, mais bon. »Dis-je en riant doucement. Jae n’était pas du tout amour et tout ça. A vrai dire, j’avais du mal à l’imaginer avec quelqu’un dans sa vie, mais ne dit-on pas que tout le monde a droit à l’amour ? Il devait bien y avoir quelqu’un pour lui. Sauf si elle se trouvait à l’autre bout de la terre, auquel cas il était dans la merde, je ne me faisais pas de souci pour lui. « Tu peux manger le reste. J'ai plus faim. » Tirant la casserole vers moi, j’abandonnais le bol, et fis comme à la maison, direct du plat, mangeant tranquillement. « Dis, tu veux pas m’aider pour un truc ? » Dis-je la bouche pleine, prenant le temps d’avaler avant de reprendre. « J’ai envie d’un chat… Tu sais les chats tigrés là… » Un gloup de thé, je soupirais. « Mais Jae voudra jamais… Je me dis que si j’ai dû soutiens… Il pourrait flancher, tu vois ? » Dis-je en haussant un sourcil. Il m’arrivait parfois, d’être malin quand même, je l’avoue.

« C'est ton père l’extraterrestre. » Il marquait un point. Jae était un extraterrestre qu’on avait du mal à comprendre. Il était dans son propre monde et avait une vision de la vie assez différente. Mais je pouvais le comprendre. Tae Oh ne pouvait pas. Du moins, il n’avait pas été plongé dans le monde qu’était le nôtre dès son plus jeune âge. Le fait qu’on soit lié aux yakuzas depuis tout petit, Jae et moi, nous avait changés. On ne pouvait pas voir la vie comme on l’aurait vu sans ce monde-là. Même si j’étais plus posé et plus naturel que Jae, je n’en restais pas moins un garçon blessé qui défoulait sa haine sur les autres. « Avoue quand même que si Jae était comme toi et moi ça serait un peu choquant. Mais bon on n’est jamais à l’abri. Je persiste à croire qu’on a tous son âme sœur sur terre. Il trouvera bien la sienne qu’il le veuille ou non. » En fait, ça serait surtout bien juste pour son moral à lui. Une femme était capable de calmer un homme, une femme était capable de faire du bien à un homme. J’avais lu ça un jour dans un magazine. Si le couple s’aimait ou même était attiré l’un vers l’autre, la femme, comme l’homme, avait cette faculté de pouvoir reposer, apaiser son partenaire. C’était surement ça, l’alchimie, l’amour, ou tout autre mot pouvant décrire une relation. Finissant de manger, j’en profitais, d’être avec Tae Oh pour l’allier à ma pauvre cause. C’est-à-dire, à convaincre Jae de m’acheter un chat. Je voulais un chat tigré. Ceux qui nous rappelaient un peu les tigres en clair. « Tssss... T'es malin de m'utiliser pour soudoyer ton père. C'est d'accord, je vais t'aider, mais je ne te promets pas de réussir. » Je souris de façon innocente. Fallait bien que je tente le tout pour le tout non ? « Mais tu lui as déjà demandé ? » « Je lui envoie des signaux et tout ça, mais tu le connais… Rien à faire. Il n’aime pas les animaux. » Soupirai-je en faisant une faible moue. Dommage, moi je trouvais ça mignon. Surtout les chats. Très câlins très fidèle. « S'il accepte, tu auras plutôt intérêt à t'en occuper. Un animal ça demande de l'attention. » Je souris doucement en posant mes baguettes. J’avais fini de manger, j’étais totalement repu. « T’inquiète pas. Puis les chats c’est tout de même plus indépendant qu’un chien, c’est pour ça que j’aimerai avoir un chat. Puis, j’suis sûr qu’il serait capable de m’offrir un tamagotchi à la place d’un chat. C’est tout à fait son style ça. » Dis-je en roulant des yeux. D’ailleurs, pourquoi n’aimait-il pas les animaux ? Bonne question. Me levant, je pris la casserole et le bol pour l’amener dans la cuisine et le poser dans l’évier. « Tu vas faire quoi toi pour noël ? » Demandai-je en revenant. « Avec ta copine je suppose ? »

« Un autre félin dans la maison, tu m'étonnes il ne veut pas avoir de concurrence. » Il marquait un point. Mais bon, un chat n’allait pas dominer un lion quand même. Ou alors c’était le monde à l’envers. De toute façon, je ne sais même pas si le chat voudrait tenter de dominer Jae. Fallait être fou. Même le chat ne s’y aventurerait pas. Jae avait cet aura qu’il dégageait. Une aura qui te disait clairement ferme ta gueule ou je te bute. Une aura écrasante de par sa puissance. Les animaux le ressentaient encore plus que nous, humains. Je n’avais même jamais vu un chien ou un chat approchait Jae dans la rue. Pour dire. « Surement oui. M’enfin, mon chat serait cool, je l’éduquerais de façon à ce qu’il aille jamais faire chier Jae. » Si seulement j’en avais un ouais. Mais je sentais pertinemment que je n’étais pas prêt d’en avoir un. Jae ne voudra jamais. A croire que petit, les animaux l’ont attaqué et traumatisé. Si c’est le cas, c’est un faible pour le coup. « J'ai compris. Je vais essayer de lui en parler. » « Merci. C’est cool. » Dis-je en lui faisant un clin d’œil. J’avais envie de croire qu’avec Tae Oh de mon côté, ça allait marcher. Mais franchement. J’en doutais. Enfin, fallait pas baisser les bras avant l’heure. « J'aimerais bien, en espérant que je pars pas trop tard du boulot. Et toi, tu vas le faire avec ta petite-amie ou ton père ? » Je souris doucement. « Noël avec Jae, le nouvel an avec ma copine. Je ne sais pas avec qui, il passera le réveillon, surement Shinji. Il est pire que papa lui. Il ne se casera jamais. » Et ça devait être de famille ce truc. Ce n’était pas possible autrement. Soupirant doucement, je ne savais pas trop moi-même, ce que j’allais faire pour le réveillon avec Tsubame. Mais on aviserait. Non ? « Au faite, tu veux quoi pour ton noël ? » Surpris par sa question, je relevais le regard vers lui en plissant le nez. Je n’étais pas habitué à recevoir de cadeaux à noël. Depuis que je vivais avec Jae j’avais appris à faire les fêtes de fin d’année. Mais c’était encore bizarre pour moi. Demander un Chat était de l’ordre d’un caprice et tout ça, mais qu’on me demande ce que je voulais, c’était toujours choquant pour moi. « Hormis un chat, car si Jae ne veut pas, j'ai pas envie qu'il me tue pour ça. » Je ris quelque peu. Oui, non là, il y aurait deux meurtres. Celui du chat, le pauvre, et celui de Tae Oh. Le pauvre aussi pour le coup. Mourir pour avoir offert un chat, triste fin quand même. « Rien. Arrête, ça me gêne ce genre de question. » Dis-je en grimaçant faiblement. « Franchement ce que tu veux, mais ça me gêne. Vraiment. » Dis-je en baissant la tête.

« Rien ?! » Me grattant la joue, je souris faiblement. « Fais comme tu veux mais… ça me gêne. » Dis-je en baissant le visage assez gêné. « Tsss... Pourquoi tu te sens aussi gêné ? C'est bizarre que je veuille offrir quelque chose à mon neveu préféré? » Plissant le nez j’haussais les épaules. J’en savais rien moi. Je n’étais pas habitué à ce genre de traitement. « Non, tu as raison. » Dit comme ça, ça ne semblait pas du tout bizarre. Au contraire, la famille pouvait offrir des cadeaux oui. Famille, ce mot qui m’était encore étrange. Soupirant doucement, je le regardais se lever. « Bon si tu veux aller fumer un coup, vas-y ! Je vais faire la vaisselle. » Partant, m’abandonnant alors pour aller faire la vaisselle, je me levais à mon tour, prenant mon paquet de clope avant de quitter l’appartement. Descendant en bas, je me mis devant l’immeuble en fumant tranquillement. Certains passants me regardaient d’un drôle d’œil. Le côté tête défoncée. A tous les coups ça marchait. On me prenait pour un fou et certains s’éloignaient même. Je n’allais pas les tuer non plus. Secouant la tête, je finissais de fumer ma clope tranquillement, regardant le ciel sombre, dépourvu d’étoiles. Il faisait trop sombre, mais surtout et avant tout, en plein cœur de la ville, c’était illuminé pour que les étoiles soient visibles pour nous. Soupirant longuement, j’écrasais le mégot, le jetant dans la poubelle avant de remonter. Rentrant dans l’appartement je me laissais tomber sur le canapé en soupirant longuement. « Tu vas faire quoi toi ce soir ? Tu vas te coucher tôt ? Tu bosses demain ? » Demandai-je en allumant la télévision. Oui, je faisais un peu comme chez moi, mais c’était comme chez moi. Je venais aussi souvent que chez moi après tout. Croisant mes jambes, je changeais de chaine, cherchant une qui proposait un programme plus ou moins cérébré et non pas des débilités obscène.

« Oui et je dois me lever tôt en plus. Toute façon, même si je vais me coucher, tu fais comme chez toi. » J’hochais la tête en passant mes mains derrière ma tête. « Yep, pas de souci. » Dis-je en baillant à mon tour pour le coup. C’était vraiment contagieux cette merde. Suffisait qu’une personne baille pour que tout le monde baille. « Allez je vais me coucher, te couche pas trop tard quand même. » « T’inquiète pas tonton. Bonne nuit. » Alors que je finissais ma phrase, il me tapota doucement la tête. Souriant en coin, je me laissais totalement tomber sur le canapé en m’étirant longuement. Une fois seul dans le salon, je sortis mon téléphone et me mis à envoyer des messages à Tsubame. La télé en fond, je la suivais du coin de l’œil avant de mettre la chaine des mangas. Regardant quelques animes, je répondais des qu’elle me répondait avant de soupirer et bailler. J’avais envie de fumer bon dieu. Plissant le nez, je pris les clés et descendis à nouveau en bas pour fumer une cigarette puis une seconde tranquillement posé sur une marche devant l’immeuble. La nuit était sombre, nuageuse. Peu de monde dans la rue. L’air frais, me faisait frissonner. Remontant après une troisième clope, histoire de ne pas trop être en manque pendant la nuit, c’était plus psychologique qu’autre chose, je remontais. Fermant à clé, je me jetais sur le canapé avant d’éteindre la télévision et la lumière. Il était temps que je m’endorme. Pas que mais demain, moi aussi je me levais.