tenue. ∆ Fixant le plafond, je soupirais longuement en me tournant sur le côté pour fixer longuement le réveil qui affichait l’heure de façon bien trop lumineuse. Trois heures trente-six. Je ne dormais toujours pas. Impossible de dormir. J’étais trop nerveux, anxieux, agacé et tant d’autres. Me redressant finalement pour m’assoir je posais mes avant-bras sur mes cuisses avant de pencher la tête en arrière et la tourner pour faire craquer mes cervicales. Déglutissant longuement, j’allumais la lumière pour éteindre la veilleuse, totalement obligatoire pour que puisse dormir un tant soit peu. Le noir ? C’était devenu mon pire cauchemar, mais depuis que j’avais croisé cette fille, c’était pire. Tout me revenait dans la face et j’avais l’impression que… Liang Liang était là. Revenue. Comme si elle n’était jamais morte. Est-ce que c’était possible ? Est-ce que je rêvais ? Je n’en savais trop rien…Mais elle était bel et bien morte… Je l’avais vu sauter bordel… Je ne l’avais tout de même pas rêvé non … ? Fermant brièvement les yeux je me levais en sortant de la chambre sans un bruit, tout le monde dormait. Fouillant dans la cuisine, je pris des boites repas que Jun avait fait et me mis à manger. J’avais faim, terriblement faim et pourtant, je ne fis que toucher quelques aliments, l’estomac bien trop serré. Rangeant tout je filais sous la douche et m’occupais tranquillement jusqu’à l’heure de partir à l’université. Main dans les poches, je restais silencieux tout le trajet en m’achetant un café pour le boire d’une traite. Je n’aurais pas dû. J’avais mal au ventre. Allant à mon cours de psychologie, parce que forcément en criminologie, on nous faisait apprendre la psychologie pour pouvoir bien parler aux gens et tout ça, bref, matière de merde, je me postais tout au fond et décidais de dormir. Ou du moins, tenter de dormir. Sans succès. C’est deux heures plus tard, que je sortis du cours, comme un panda, des cernes incrustés sur mon visage, me rappelant que je devais expressément dormir avant de finir à la morgue. Dépité complet, je partis seul n’ayant pas envie de parler ni à Jun ni à Tsubame. Me sortant une clope, histoire de tenir le coup, je relevais la tête pour la voir. Liang-Liang ! Laissant tomber mon bâton de nicotine je lâchais un faible grognement. Putain de bordel. Ma mâchoire craquant je jetais mon briquet au sol, celui-ci explosant en mille morceaux sous le coup avant de partir vers elle. J’en avais marre. Marre ! L’attrapant par le bras pour la tourner d’un coup vers moi, j’enfonçais mes doigts dans sa chaire. « T’es qui ? Putain mais qu’est-ce que tu me veux ?! » Crachais-je en la regardant de haut en bas. « Tu peux pas me foutre la paix ? Hein ?! » Dis-je en la lâchant avant de passer mes mains sur mon visage. Fallait que je me calme. J’avais l’impression de redevenir le type d’avant.

tenue. ∆ cinq heures du matin, le ventre à l'envers et la tête de la cuvette, je sentais mon repas repasser par-là où il était entré, me donnant un goût immonde dans la bouche. à quoi est-ce dû ? Le bébé ou la cuite de cette nuit ? Je pencherai pour le seconde option, puisque j'ai l'habitude de boire et de vomir en rentrant, à cause de l'ambiance et de l'alcool. Mon reflet dans le miroir semblait montrer une autre personne, le teint pâle et les yeux rougies. Je devrais peut-être me calmer sur les soirées, arrêter de picoler et devenir sage jusqu'à la naissance de ce petit démon dans mon ventre. Quelle ironie, j'ai envie de pleurer toute les larmes de mon corps comme un gros bébé, au lieu de ça je vire mon pyjama et me glisse sous la douche. L'eau me fait un bien fou, autant que le maquillage qui recouvre mon visage pour lui donner des couleurs plus joyeuses et chaleureuses. Je me sens comme un zombie, sans le bruit dégueulasse qui s'en échappe. Courage Asté, tu n'es pas encore morte. Après un grand verre de jus de fruit, je récupère mes affaires et quitte le dortoir pour filer vers l'université. Cette situation me coupe la faim, j'ai l'estomac retourné et l'envie d'aller en cours comme d'aller me pendre. Où est passé mon courage ? Celui qui m'accompagne chaque jour depuis la mort de mes parents. Je me raisonne, tentant de penser à autre chose mais parfois j'ai du mal. Les repas de famille me manque, les sourires de ma mère me manque, la voix de mon père me manque... Je me sens faiblir alors que je parcours les couloirs, lâchant un gros soupir pour reprendre mon souffle, bomber ma poitrine et faire ma fière en rentrant dans la salle de classe. Juste quelques heures et je pourrais souffler. Quelques heures où je fais genre de bosser, stylo en main et feuille sous le nez. J'écris, mais je ne cherche pas réellement à comprendre quoi que ce soit, pas aujourd'hui, pas maintenant. Si je m'écoutais, j'enverrai des sms à Zero pour passer le temps mais en vain. Le cours se termine et je range mes affaires, quittant la pièce pour revenir dans le couloir que je parcours en silence. Où est mon pompier favoris ? Ou ma petite sucrerie ? Aish! à peine dehors qu'un type bizarre me tombe dessus avec violence. Les yeux écarquillés, je le fixe avec insistance, sentant ses doigts se planter dans ma peau. « Hey ! Tu me fais mal, lâche moi! » Je ne suis pas énervée, juste sur la défensive et occasionnellement, je veux récupérer mon bras. Attendez, je ne le connais même pas ce fou. C'est moi qui bois et c'est les autres qui sont bourrés ? « Non mais tu es qui !? Pas un gentleman, c'est sûr. » Punaise, il m'a tué le bras cet abruti.

tenue. ∆ J’avais l’impression de perdre la tête, pourtant je n’étais pas fou. Je savais qu’elle était morte. Elle s’était donné la mort devant moi, sous mes yeux, me laissant alors en tête une image assez atroce. Alors pourquoi elle était là ? Devant moi à même pas quelques centimètres. Je ne comprenais plus rien. C’était perturbant et éreintant de se dire que l’on était en train de devenir fou. Avais-je des hallucinations ? C’était peut-être possible aussi… « Hey ! Tu me fais mal, lâche moi! » La regardant longuement, je penchais la tête sans parler, juste… Ce n’était pas sa voix. Non, Liang Liang avait une voix bien plus… Aiguë bien plus chiante, plus… Peste… Elle avait une voix unique, alors qu’elle, elle avait une voix bien plus douce… Agréable à entendre. Bien que le ton employé ne soit pas des plus gentils. « Non mais tu es qui !? Pas un gentleman, c'est sûr. » La lâchant pour de bon, je me reculais un peu et ne la quittais toujours pas du regard. « Je te retourne la question, qui es-tu ? » Dis-je d’un ton qui était tout sauf gentil. Je me montrais sec et froid, comme mon ancien moi. Les habitudes reprenaient le dessus, on ne pouvait pas bien cacher sa vraie nature de toute façon. « Si t’es venue pour me faire chier dégage, ça ne m’intéresse pas. Et je risque de te faire du mal. » Ajoutai-je en attrapant son visage pour le tourner sur la droite puis la gauche, histoire de voir si elle ne portait pas une sorte de masque ou autre, pour lui ressembler. Avait-elle fait de la chirurgie ? Ou était-ce vraiment qu’un simple sosie ? Ça m’intriguait. « Tu viens d’où ? Singapour ? » la questionnais-je en lâchant son visage sans pour autant la quitter du regard. Frissonnant, sous le flot de pensées qui m’envahissait, j’avais plus envie de fuir qu’autre chose. Parce que je savais que si je restais, j’allais m’énerver, et tous mes efforts allaient partir en fumée.

tenue. ∆ Ce gars était complètement dingue! D'où se permettait-il de m'attraper le bras de la sorte ? Qu'est-ce qu'il lui prend ? Je ne le connais même pas. Une sorte d'admirateur secret ? Il est violent, dans ce cas là. L'ami d'une fille que je déteste ? Ce serait abusé d'envoyer une tierce personne contre moi. Un gars que j'ai chauffer en soirée et dont je ne me souviens même pas le visage ? Punaise, j'ai tellement d'hypothèse en tête que je ne sais même pas pourquoi il m'embête. Je ne comprend pas cette façon qu'il a de m'observer, comme s'il cherche quelque chose mais que cela cloche. Il penche la tête, me regarde mais n'ouvre pas encore la bouche. C'est... Troublant ? Peut-être n'ai-je pas les mots, en fin de compte. Comme à mon habitude, fallait que je fasse une remarque, et sûrement est-ce cela qui fit lâcher mon bras au jeune homme. Il ne réponds pas, ce malpoli, mais me retourne ma question. D'accord, je ne vais pas m'amuser à tourner en rond avec un idiot pareil. « Astéria. » Dis-je tout simplement, sans sourire, mais sans être en colère non plus. Ce garçon doit avoir une case en moins, comment expliquer sa manière de me parler ? Il est froid, très désagréable et j'avoue que j'ai horreur de ça. « C'est toi qui m'agresse et c'est moi qui ne doit pas t'emmerder ? Tu ne serais pas illogique, un peu ? » Un peu, beaucoup. à peine j'ouvre mes lèvres qu'il attrape brusquement mon visage pour le tourner dans tout les sens, m'arrachant une plainte. Il est complètement taré ma parole! Je ne sais pas ce qui me retient de le taper! Singapour ? « Bien sûr que non ! D'où tu sors ça, toi ? Je suis Japonaise! » Née en Grèce, mais Japonais quand même. Il m'énerve avec ses spéculations, sérieux. Je me frotte doucement les joues en prenant une mine boudeuse, irritée par sa façon de se comporter envers moi. « Tu ne m'as toujours pas dit qui tu étais. » Repris-je en fronçant les sourcils, prenant garde à ne pas me faire encore avoir par un geste brusque de sa part. Il est vraiment mauvais comme garçon.

tenue. ∆ « Astéria. » Astéria ? Haussant un sourcil, je l’observais comme si elle était en train de me mentir. Ça pouvait très bien être le cas. « C'est toi qui m'agresse et c'est moi qui ne doit pas t'emmerder ? Tu ne serais pas illogique, un peu ? » Est-ce que je l’avais réellement agressé ? Non. Oh non. Si je l’avais agressé pour de vrai, tout se serait passé différemment pour sûr. Mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. Au fond de moi, j’avais l’impression d’avoir fait un bond en arrière de cinq ans et c’était perturbant. Tellement perturbant, que mes mains en tremblaient sous le choc. Mais impossible. J’attrapais son visage pour la regarder sous tous les angles. Elle était vraiment… « Bien sûr que non ! D'où tu sors ça, toi ? Je suis Japonaise! » Japonaise ? C’est vrai qu’elle n’avait pas du tout l’accent singapourien. Elle avait un accent japonais bien prononcé… Pas d’accent étranger ni rien. Pinçant mes lèvres, je passais mes mains dans mon pantalon sans la quitter du regard. « Tu ne m'as toujours pas dit qui tu étais. » Mordillant mes lèvres, je détournais le regard en soupirant. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre de qui j’étais ? « Szayel. » Dis-je en tournant à nouveau le regard vers elle. L’observant de bas en haut, je pinçais mes lèvres avant de soupirer une nouvelle fois. « Tu ures que tu … Es bien japonaise et n’es pas singapourienne… ? » Demandai-je à nouveau pour en être réellement sûr. C’était vraiment intriguant. M’approchant, je fis le tour de son corps en soupirant. « Même taille, même visage… Cependant tu as une voix… différente. » Dis-je en me stoppant devant elle, assez proche. Baissant le visage pour la regarder, mon sourcil s’arquait alors que je me penchais vers elle au point de sentir son souffle sur mon visage. Posant ma main sur son visage, je me redressais d’un coup en haussant les épaules. Elles n’avaient pas la même peau non plus.

tenue. ∆ à quoi pense-t-il sérieusement ? D'abord il me saute dessus en manquant de m'arracher le bras au passage, puis il m'attrape le visage comme s'il allait me retourner la tête à m'en briser la nuque. Clairement, il n'est pas doux, ni sympathique et je comprends pas comment il peut me confondre avec quelqu'un d'autre. Car oui, j'ai bien compris qu'il me confonds avec une fille qui doit me ressembler, ou à qui je dois ressembler. Par contre, le truc de singapour, je pige pas trop. C'est de là où il vient, c'est ça ? Je ne connais pas son nom, je ne pourras pas juger. En même temps, je me nomme bien Astéria et je dis être Japonaise, alors que ce n'est pas vraiment le cas. Je suis aussi grecque, par mes origines et ma mère. Têtue, j'en reviens à savoir son prénom, maintenant qu'il m'a lâché le visage. Szayel. Je comprends mieux pour le truc de singapour. Il n'a pas un prénom commun, ni même un accent qui laisse croire qu'il est Japonais, ou asiatique. Seulement son visage donne l'impression qu'il détient des origines. Jurer ? Je pourrais faire ma grande gueule en disant que je ne jure jamais à la légère, mais au lieu de ça, je soupire. « Tu es bizarre, mais je te jure que je ne suis pas Singapourienne. » Dis-je calmement, pour ne pas qu'il recommence à être étrange envers moi. Bon, il est vraiment strange comme garçon. Je me sens comme un animal de foire avec lui. Wow, il joue à quoi là ?! Je le regarde avec des yeux légèrement écarquillés, attendant qu'il fasse un geste de travers pour le castrer, mais non. Il se contente de toucher mon visage, tel un enfant qui découvre une nouvelle espèce. « J'ai des origines grecques, si tu veux tout savoir. » Soufflais-je en me reculant un peu, histoire de reprendre un espace vital correct. « Si je comprends bien, tu me confonds avec... Quelqu'un ? » Ce n'est clairement pas une amie, sinon il ne m'aurait jamais parlé de la sorte. Je suppose même qu'il ne la porte pas dans son coeur, à savoir pourquoi, j'en ai aucune idée.

tenue. ∆ « Tu es bizarre, mais je te jure que je ne suis pas Singapourienne. » Je n’étais pas bizarre, c’était elle qui était bizarre de ressembler autant à une fille morte. Non ? Mais si elle n’était pas singapourienne. Avait-elle été adoptée ? Ou un truc du genre ? J’avais envie de lui poser plus de questions, mais j’avais l’impression que si je poussais plus loin, ça n’allait pas lui plaire. A qui ça pouvait plaire ce genre de question, franchement ? Je me le demandais. « J'ai des origines grecques, si tu veux tout savoir. » Grecs ? Franchement ? Je n’aurai jamais cru. Enfin, en même temps, personne ne croirait que je puisse avoir des origines Canadienne. L’habit ne faisait pas le moine comme on disait. Soupirant lentement, je détournais le regard en essayant de penser à autre chose, positiver. Ça me foutait les nerfs, mais ça me les foutaient encore plus de voir que je m’étais trompé. « Si je comprends bien, tu me confonds avec... Quelqu'un ? » Tressaillant à sa question, je la regardais à nouveau, mon regard dans le sien, soupirant une nouvelle fois, fortement. « Ouais. J’ai cru que c’était elle. Mais ce n’est pas possible. Bref, désolé. J’ai été brutal, j’ai perdu mes moyens, ce n’était pas mon intention. » Dis-je en fourrant mes mains dans mes poches, les épaules se levant alors que je baissais la tête, fautif, et un peu mal à l’aise. Surtout beaucoup, en fait. « Je n’ai vraiment pas réfléchit, pardon, vraiment. » Dis-je en passant une main sur mon visage. Ça m’avait totalement retourné, j’avais l’impression, que ma tête allait non seulement exploser mais que mes jambes allaient me lâcher. J’étais tellement stupide d’avoir agis ainsi. Ça m’apprendra, je devais payer ce que j’avais fait à Liang Liang. De toute évidence, ça ne me lâcherait pas jusqu’à ma mort.

tenue. ∆ Mes origines ne se peignent pas sur mon visage, mais elles sont notés sur ma pièce d'identité, dans mon dossier, et ailleurs sûrement. Malheureusement, elles ne concordent pas avec celles qu'auraient voulu ce garçon. Je m'en excuse, mais je ne suis pas la fille qu'il s’évertue à croire. Est-ce qu'il cherche cette demoiselle ? Après avoir vu sa réaction en me voyant, je dirais plutôt qu'il la déteste ou qu'il désire la voir disparaître. Je ne sais pas pourquoi il est ainsi, et dans l'immédiat, je ne tiens pas à savoir. Pourtant, j'impose l'évident à mon interlocuteur, à savoir s'il m'a confondu avec quelqu'un d'autre. Les yeux dans les yeux, je ne peux que soutenir son regard en attente d'une réponse sincère. J'avais raison, il m'a confondu avec une autre fille. à savoir si c'était une amie ou pas, je l'ignore. Pourquoi cela est-ce impossible ? J'hausse un sourcil, me retenant de poser la question. Il s'excuse, en voilà une chose après un tel agissement. « Ce n'est rien. » Dis-je en haussant les épaules, avant de reprendre avec un léger sourire. « Tu ne pouvais pas savoir. » Bien que le contraire soit évident, au vu de la vérité au sujet de la jeune fille. Sauf que je n'en sais rien, et à part s'il m'en parle, je n'en saurais jamais rien. « Tu as mauvaise mine, ça va ? » Ce garçon m'inquiète, mais j'ai une solution contre cela. Fouillant dans mon sac à dos, j'en tire une petite bouteille coloré et lui donne, du jus de fruit. « Tiens, ça redonne des forces. » Elle n'est pas plus grande qu'un doigt, mais c'est mieux que rien et facilement transportable. Ce n'est pas de suite que je pourrais lui poser des questions, puis il semble suffisamment secoué comme ça pour ajouter ma couche. Qui sait, plus tard peut-être.

tenue. ∆ « Ce n'est rien.  » Ce n’est rien ? Cette fille était sympa. Je l’avais limite agressé, et fais mal, et elle me disait simplement, ce n’est rien ? « Tu ne pouvais pas savoir. » Cette fille était définitivement trop gentille. Etait-ce normal ? Non. A sa place je l’aurai incendié, je l’aurai tapé. Je l’aurai… Non, ça c’était l’ancien Szayel. Le nouveau devait agir comme elle. Ce n’est pas grave. Tu ne pouvais pas savoir. Pourquoi elle disait ça si facilement ? Comment faisait-elle ? Ça m’intriguait. « Tu as mauvaise mine, ça va ? » Haussant un sourcil, je plongeais mon regard dans le sien en mordillant mes lèvres. Elle lisait trop vite en moi cette fille. C’était intriguant. En plus de ressembler à Liang Liang, elle était… Différente en tout. « Tiens, ça redonne des forces. » Baissant le regard, je vis sa petite bouteille de jus de fruit qu’elle me tendait. La prenant doucement sans un mot, je fixais ses mains avant de relever le regard vers son visage. « Tu es trop gentille, Astéria. Tu devrais durcir ton caractère. » Dis-je en doucement en m’approchant d’elle d’un petit pas. Passant ma langue sur mes lèvres, je baissais la tête pour pouvoir la voir. Elle était bien plus petite que moi. « Si tu es trop gentille tu te fais marcher dessus. » Ce monde était cruel. « Mais si tu es trop confiante, ça peut t’amener des soucis. Mais surtout ne soit pas trop gentille. » Dis-je en serrant doucement cette bouteille dans ma main avant de contracter ma mâchoire. Elle ne devait pas faire confiance comme ça aux gens. J’aurai très bien pu lui faire subir ce que j’avais fait subir à Liang Liang… Les images dans ma tête, défilaient, me rappelant cette tragique histoire. Soupirant quelque peu, je fermais les yeux avant de lui mettre la bouteille dans ses mains. « Merci, mais je vais aller à la cafet m’acheter à manger. Garde le pour toi, il fait froid, tu as besoin de vitamine pour tenir cette journée. » Dis-je doucement en partant vers la cafet. M’arrêtant de me tournais vers elle. « Tu veux que je t’offre quelque chose en guise de pardon ? »

tenue. ∆ J'en ai tellement vu jusqu'à aujourd'hui que je trouve ça stupide de prendre la mouche pour une si petite altercation avec un garçon qui m'a confondu. ça n'avait rien à voir avec moi, finalement. J'ai vu des gens se détruire pour moins que ça, et c'est tellement débile que je ne peux qu'être sympathique avec lui. Il semblait troublé, si perdu. Comment pouvais-je hausser la voix ou juste le rejeter comme si c'était une racaille, ou une mauvaise herbe ? Faut pas s'étonner que l'homme se fait la guerre entre lui avec un comportement si pressant et agressif, donc j'essaie de positiver à fond, quitte à passer pour une naïve et une idiote. Quant à lui, on dirait qu'il a passé une très mauvaise nuit, il n'y a rien de mieux pour la perte de vitalité que du jus de fruit. Mon sac est toujours remplie de bêtise en tout genre, tel des bonbons ou des sucreries, des canettes parfois ou ce style de petite bouteille fruité. Je crois que ce début de grossesse me donne des envies bizarres, des envies de sucre. Trop gentille ? Je regarde l'objet entre mes doigts avant de reposer mes yeux sur lui. Je ne suis pas si gentille, disons que je suis une gentille garce. Il me juge ? Je fronce légèrement mes sourcils, sans le lâcher du regard. « Je ne suis pas si gentille en réalité. » Mais je sais me défendre contre le danger. Non, je pense juste que le mal ne peut pas frapper encore à porte et que ma carapace est trop grosse pour qu'on veuille la pénétrer. Je me sens presque à l'abri derrière mes barrières, tout en étant pas si mauvaise avec les autres. Si jamais on m'agresse, je saurais taper là où ça fait mal pour m'en débarrasser, mais ce garçon n'est pas aller suffisamment loin pour cela, il a su se raisonner avec mes paroles. C'est sage, pas méchant. Finalement, la bouteille me revient dans la main et je souris faiblement. Retour à l'envoyeur, on dirait. N'aime-t-il pas cela ? Besoin de vitamine ? Par réflexe, je baisse les yeux vers mon ventre et souffle. « Je ne suis pas en mousse, arrêtez de croire ça! J'en bois à longueur de journée, une de plus ou une de moins, cela ne change rien à ma vie. » Dis-je, sans pour autant insister pour la bouteille. Je croyais qu'il allait tracer sans plus, mais il se tourne vers moi et un sourire s'affiche sur mon visage. « Hm, une brioche! » Encore une envie étrange de manger un truc que je ne mange jamais normalement. Il me parle de cadeau, je saute un peu sur l'occasion.

tenue. ∆ « Je ne suis pas si gentille en réalité. » Je souris doucement. On disait tous ça. Mais en étant une fille, je demandais à voir. Face à un homme, une fille ne pouvait pas faire le poids et j’en savais quelque chose. C’était si facile de bloquer une fille, en moins d’une minute, la vie d’une fille pouvait devenir un vrai cauchemar. Soupirant doucement, sans rien répondre, je lui rendis sa petite bouteille de jus de fruit. Elle devrait prendre ces vitamines plutôt que moi. J’étais grand et fort. Pas besoin de ce genre de chose. « Je ne suis pas en mousse, arrêtez de croire ça ! J'en bois à longueur de journée, une de plus ou une de moins, cela ne change rien à ma vie. » Apparemment, je n’étais pas le seul à lui faire des réflexions sur le fait de prendre des vitamines. Puis avec l’hiver qui approchait, il fallait bien prendre des vitamines pour ne pas tomber malade. « On ne sait jamais. » Dis-je doucement avant de l’abandonner là. Demi-tour, je lui proposais de lui offrir quelque chose, si jamais elle le voulait, comme guise de pardon. « Hm, une brioche! » Je souris doucement en lui faisant signe de me suivre. Entrant rapidement dans la cafeteria je commandais donc une brioche pour elle, avait de prendre des brioches aux chocolats pour moi. Quatre pour être exact. Café également, je pris le plateau avant de poser le tout sur une table. « Tu veux rien à boire en plus ? N’hésite pas hein. » Dis-je en croquant dans ma brioche. Je mangeais comme six, ceux qui me connaissaient, n’était plus choqués. « Depuis que je suis ici j’aime ça. On n’a pas ça à Singapour. » Dis-je pour faire la conversation. « D’ailleurs, j’espère que mon japonais n’est pas trop horrible ? » Je ne le parlais que depuis quelques mois.

tenue. ∆ Ma santé est très bonne, je mange suffisamment pour être pleine d'énergie et de vitamine, il n'a pas à s'en faire sur ce point-là. Pourtant je récupère la bouteille que j'ai voulu lui donner, soupirant doucement à son commentaire. Sait-on jamais, ouais c'est ça. Tant pis pour lui, il ne sera pas le bien que procure une si petite bouteille. Finalement, il s'en va et je m'apprêtais à faire de même, avant de le voir revenir vers moi. Qu'a-t-il oublié ? Peut-être qu'il veut reprendre la bouteille ? Trop tard, je comptais la boire! Ah bah non, il me propose de m'offrir un truc pour s'excuser, comment puis-je refuser ? J'avais une envie folle de brioche, allez savoir pourquoi. à son signe, je le talonne sans hésitation, un fin sourire sur les lippes. Szayel commande des brioches, au chocolat pour lui et nature pour moi, avec un café, avant de choisir une table. J'en profite pour ressortir ma bouteille de jus de fruit en guise de boisson. « J'ai ce qu'il faut. » Souriais-je en secouant doucement mon trésor aux agrumes. Je récupère la brioche et la coupe en deux avec mes doigts, croquant dans une partie avec joie. Manger, c'est une passion. « Des brioches ? Celles à la vapeur avec de la pâte d'haricot rouge sont excellentes! Tu devrais les goûter. » En même temps, je passe mon temps à bouffer, j'en connais pas mal sur les spécialités du pays. « Tu t'en sors bien, mais on voit bien que tu n'es pas d'ici. C'est comment Singapour ? » Je n'ai jamais quitté le pays, je suis curieuse de savoir à quoi ressemble un tel pays, sa ville, son ancienne maison ou son école. C'est sûrement très différent d'ici, puis pourquoi être venu vivre au Japon ? « Pourquoi Tokyo ? » Demandais-je en émiettant ma brioche pour fourrer un morceau dans ma bouche.

tenue. ∆ « J'ai ce qu'il faut. » Baissant mon regard sur la boisson, qu’elle m’avait alors proposé tout à l’heure, je souris doucement. Mangeant tranquillement, je soupirais en me délectant tout simplement de ce petit déjeuner. « Des brioches ? Celles à la vapeur avec de la pâte d'haricot rouge sont excellentes! Tu devrais les goûter. » Elle avait l’air d’être le fille gourmande. Du moins, au vu de l’enthousiasme qu’elle mettait dans sa façon de parler, c’est ce que je ressentais. « Tu t'en sors bien, mais on voit bien que tu n'es pas d'ici. C'est comment Singapour ? » Singapour… Comment c’était ? Très bonne question. « Pourquoi Tokyo ? » Relevant le regard, je la regardais manger avant de sourire en coin. Pourquoi Tokyo ? Tout simplement parce que c’était loin de tout à mes yeux, loin de Singapour, et surtout là où j’étais sûr d’être tranquille. Je ne me voyais pas aller dans un autre pays que le Japon pour mon petit exil. « Si je commence je ne vais plus m’arrêter. Il vaut mieux me voir sur une photo, que me voir manger. » Dis-je doucement. Un vrai chien. Je mangeais toujours les restes au restaurant quand les clients partaient sans avoir fini leur assiette… C’était du gâchis à mes yeux de jeter de la bouffe… Autant que ça serve à quelqu’un. « Singapour c’est cool. C’est petit comme le Japon. Fin bien plus petit, mais c’est une ile aussi. Du coup c’est un peu comme le Japon mais bien plus stricte. L’armée est très présente là-bas. » Dis-je en pinçant mes lèvres. « Mais c’est beau à voir. C’est dommage, je trouve qu’on est un peu les oublié de l’Asie. Dans le sens où, les gens vont au Japon, en Chine, Corée, Thaïlande, Viet Nam tout ça. Mais Singapour c’est moins côté. Je ne sais pas trop pourquoi. » Ce qui en soit était dommage. On parle tous anglais là-bas. C’est déjà bien mieux pour les touristes. « Pourquoi Tokyo ? Je n’en sais trop rien. Mes parents ont choisi Tokyo pour mes études. L’université est côté, et puis le Japon c’est cool. » Soupirai-je doucement. Et surement parce que papa avait des relations. Mais bon.

tenue. ∆ Gourmande, et le mot est faible. Je suis un ventre sur patte, celle qui a toujours faim même après le repas. Je mange par envie, je mange par caprice, mais rarement par faim. Ou j'ai faim pour le désire d'avoir faim. Est-ce que cela revient toujours au même ? Sûrement, mais difficile d'avoir faim quand on mange sans arrêt... Et cette grossesse ne m'aide pas à calmer ce défaut de ma personnalité. Mais cessons de parler d'appétit, je veux en savoir plus sur mon agresseur, d'où il vient et pourquoi être venu ici. Bref, je suis curieuse et attentive à ses réponses. Szayel est plutôt réticent à goûter les superbes brioches à la pâte d'haricot, quelle déception. Bref, je fais la moue, peu satisfaite par sa réponse. Un jour, je le forcerais à manger, si un jour je le recroise dans ma vie. Singapour, c'est comme le Japon. Je retiens cela avec un sourire, imaginant son île à travers une imagination féerique. J'ai toujours cru que Singapour était en Russie, si ce n'est pas triste d'être aussi peu forte en géographie. « Peut-être parce que ce n'est pas aussi développé que la Chine, la Corée ou le Japon ? Les médias ne trouvent peut-être pas leur trésor perdu, va savoir. » Faut dire aussi que les cultures jouent beaucoup, mais pourquoi pas celle de son pays ? C'est étrange, mais autant ne pas chercher à comprendre. Ce n'est pas vraiment lui qui a choisit le Japon, si je comprends bien. « Tes parents ont bons goûts. » Dis-je en hochant doucement la tête. Je dis ça parce que j'ai vécu ici, que ma propre famille est revenu ici plutôt qu'être resté en Grèce. La moitié de ma brioche mangée et ma bouteille entamée, je regarde autour de nous en réfléchissant. « Tu connais bien la ville ? Je pourrais te montrer quelques endroits. » C'est une proposition comme une autre, puis je pourrais le revoir et lui faire goûter mes brioches à la vapeur. « Puis, un jour tu m'expliqueras ton comportement envers moi. Je suis curieuse de savoir. » Une lueur de malice scintille dans mes pupilles portées vers lui, comme si je le scannais pour mieux comprendre.

tenue. ∆ « Peut-être parce que ce n'est pas aussi développé que la Chine, la Corée ou le Japon ? Les médias ne trouvent peut-être pas leur trésor perdu, va savoir. » Peut-être oui. Pourtant Singapour était pas mal développé, mais c’était aussi très loin du Japon ou de la Corée. On ne pouvait pas le nier. M’enfin, on vivait bien grâce au tourisme. Surtout les îles voisines en fait. « Tu as raison. Mais je te conseille d’aller à Singapour si un jour tu veux aller en vacances quelque part. Si tu parles anglais ou Chinois, tu t’en sortiras très bien. » Les langues maternelles étaient secondaire de toute façon. Puisque de toute façon on apprenait aussi le chinois et l’anglais tout petit. « Tes parents ont bons goûts. » Ils ont surtout de très bon contact. Me mordillant les lèvres je souris doucement. « Tu trouves ? Je suis sûr que Kyoto est bien plus joli. Il parait que les temples là-bas sont sublimes. » Un jour, peut-être que je ferai du tourisme dans le pays. Aux prochaines vacances scolaires, si bien évidemment, je pouvais aussi avoir des vacances au boulot. Sinon, c’était loin d’être faisable. « Tu connais bien la ville ? Je pourrais te montrer quelques endroits. » Je pinçais mes lèvres doucement. « Je connais vite fait. Je bosse comme livreur dans un restaurant chinois. Mais je t’avoue que la plus part du temps, je conduis en regardant le GPS de mon téléphone. » Pour dire à quel point je ne connaissais rien de la ville. Je n’avais même pas eu le temps de visiter. Le seul trajet que je connaissais par cœur, c’était celui de la fac au boulot. « Puis, un jour tu m'expliqueras ton comportement envers moi. Je suis curieuse de savoir. » Manquant de m’étouffer avec la brioche, je toussais fortement en avalant un gloup pour pas mourir sur place. « Franchement. Reste dans l’ignorance. » Dis-je doucement en détournant le regard mal à l’aise. Je ne pouvais pas lui dire que j’avais violé une fille et la poussé à se suicider… Toussant je soupirais. « La fille qui te ressemble est décédée il y a longtemps. C’est tout. » Dis-je simplement.

tenue. ∆ Il y a quelques minutes de cela, Szayel m'agressait limite comme la pire espèce sur terre et maintenant il me conseille sa ville natale comme destination de voyage. Je trouve ça amusant comme retournement de situation. Comment en est-on arrivé là ? Aucune idée, mais s'il peut calmer sa haine incompréhensible envers moi, ça m'arrange. « Je le note. J'ai des notions d'anglais, j'en ai bien besoin pour mon boulot et mes études. » Surtout pour l'agence, quand il faut discuter avec des gens qui ne sont pas Japonais ou ne parle pas bien la langue du pays. Kyoto ? Je réfléchis rapidement, puis je me souviens n'être jamais allé à Kyoto pour le moment. « Tu as sans doute raison, mais je n'y suis jamais allée. » Puis maintenant, il est à Tokyo. Entre les études et le travail, c'est difficile d'avoir du temps pour les vacances, moi-même je ne pense pas à en prendre dans l'immédiat. Il connait plus ou moins la ville, ce n'est pas mal pour un garçon récemment arrivé et livreur de pizza en plus. « Si jamais tu as besoin d'aide, tu sais où me trouver. » Ou peut-être pas, mais il sait que je suis à la Royal aussi. Curieuse comme je suis, je ne peux m'empêcher de vouloir en savoir plus sur lui, sur son comportement et il manque de s'étouffer quand je pose ma question. Aurais-je fait une bêtise ? Il semble soudainement bien distant. Décédée ? Oh mince. « Je suis désolée. » Fis-je avec une mine triste, ne m'attendant pas à une telle chose. Je croyais qu'il l'avait simplement laissé derrière lui en venant à Tokyo, mais ce n'est pas le cas. « Je vais m'arrêter là. » J'en ai assez fait, à mon avis.

tenue. ∆ « Je le note. J'ai des notions d'anglais, j'en ai bien besoin pour mon boulot et mes études. » Ses études ? Elle était en langue ? Ou tourisme ? Dans tous les cas, ces deux sections amenées à être fort en langue. « Tu fais quoi comme boulot et études ? » Avais-je le droit de demander ? Je me le permettais. Après tout elle m’en posait bien, pourquoi n’aurais-je pas le droit ? Continuant de manger, tranquillement, dans cette cafeteria, je me mis à parler de Kyoto, qui semblait être une ville bien plus intéressante, surtout au niveau des monuments et tout ça. « Tu as sans doute raison, mais je n'y suis jamais allée. » Je souris doucement. « Tu n’es jamais sortie de Tokyo ? Enfin je veux dire au Japon quoi. » C’était triste non ? J’avais tout de même visité mon pays, je ne dirais pas que j’ai fait tout le pays entier, mais j’avais visité pas mal d’endroit de l’ile Singapourienne. C’était bien je trouve de pouvoir visiter son pays, et même les alentours, mais il fallait les moyens, ça c’était autre chose, je devais le concevoir. Tout le monde n’avait pas l’argent. Me proposant de me faire visiter la ville si jamais j’avais besoin je lui expliquais alors que je commençais un peu à m’habituer même si j’utilisais très souvent le GPS de mon téléphone quand je bossais. Pas facile de livrer quand on ne connaissait pas les petites ruelles. Certains clients habituels, ça allait, je connaissais la route par cœur, mais ça s’arrêtait là. Y retourner d’un autre lieu que mon travail serait difficile pour moi. « Si jamais tu as besoin d'aide, tu sais où me trouver. » Je lui souris en guise de réponse. « Merci. » soufflai-je avant qu’elle ne me pose une question un peu trop personnelle. Je n’avais pas envie de parler de ça, Liang Liang était un sujet très difficile. Je ne voulais pas du tout en parler. Mais je devais clore le sujet. « Je suis désolée. Je vais m'arrêter là. » Je soupirais doucement en léchant rapidement mes doigts, ayant fini de manger. « Tu n’as pas à être désolée. Elle n’est pas morte par ta faute. » Mais par la mienne, pensais-je intérieurement. « C’est les aléas de la vie. On meurt tous un jour de toute façon. » Dis-je en finissant ma boisson aussi.

tenue. ∆ « J'étudie la science, mais je me demande vraiment ce que je fous là-dedans. Je fais les voix et les chansons dans les dessin-animés. » Dit comme ça, c'est plutôt étrange, mais il faut savoir parler l'anglais aussi pour négocier des contrats divers. J'ai déjà dû travailler sur un projet américain et ce n'est pas évident de dialoguer en Japonais avec des gens qui parlent exclusivement anglais. Quant à mes études, je me soupçonne de suivre Zero et les deux nolife. L'art aurait été mieux pour moi, mais je n'ai pas écouté mes envies. « J'ai toujours vécu dans cette ville. » C'est très éprouvant de vivre à la capitale, surtout quand les parents travaillent beaucoup ou que les choses s'aggravent par la suite. Je n'ai pas eu cette chance, mais je la prendrais plus tard. Quand mes études seront terminées. Pour voyager, il faut les moyens mais le temps. Je ne possède ni l'un ni l'autre. Mon argent me sert pour mes études ou pour aider ma tante, un peu pour me faire plaisir aussi. Quant au temps, je le garde pour mes cours. Impossible de partir sans tout ça. Szayel pouvait me trouver quand il voulait pour un peu d'aider, je ne refuserai jamais cela. La conversation bifurque sur la demoiselle qui me ressemble et j'apprends qu'elle est morte. ça me fait bizarre et je m'excuse aussitôt. Je le sais bien que ce n'est pas ma faute mais je remue un peu le couteau dans la plaie à être trop curieuse. « C'est vrai, même si c'est triste de mourir aussi jeune. » Comme cette Liang Liang ou comme mes parents. « Je ne veux pas faire ma pressée, mais je vais te laisser. Merci pour la brioche. » Dis-je en m'essuyant les doigts sur ma serviette. Il serait temps que je rentre, j'ai encore un peu de boulot à l'agence. « à la prochaine fois, Szayel. » Ravi de l'avoir rencontré, malgré tout.

tenue. ∆ « J'étudie la science, mais je me demande vraiment ce que je fous là-dedans. Je fais les voix et les chansons dans les dessin-animés. » Elle faisait les voix des chansons dans les dessins animés ? Original comme boulot. Ça ne devait pas être commode, si chanter pouvait être cool, suivre les mouvements de la bouche du personnage et être assez rapide devait demander beaucoup d’entrainement. Les doublages étaient parait-il plus dur que tourner tout court. « Ça doit être cool comme boulot. » Enfin, tous les boulots pouvaient être cool, tout dépendait de qui les faisaient, et de la passion qui était apportait. Parlant de la ville et du Japon, je lui demandais si elle avait déjà visité certaines villes, comme Kyoto. « J'ai toujours vécu dans cette ville. » J’hochais la tête comme guise de réponse. On ne pouvait pas forcément visiter toutes les villes du pays non plus. Ce que je pouvais aisément comprendre. Finissant de manger je m’essuyais les mains en soupirant. « C'est vrai, même si c'est triste de mourir aussi jeune. » Elle avait surement raison. Et elle était morte à même pas dix-huit ans… C’était tout bonnement ma faute. « Je ne veux pas faire ma pressée, mais je vais te laisser. Merci pour la brioche. à la prochaine fois, Szayel. » Redressant le regard vers elle je souris doucement. « De rien, et oui qui sait. A la prochaine fois, Astéria. » Dis-je en me levant pour m’incliner devant elle avant de la voir partir. L’observant de dos, je me mordis les lèvres. Même de la sorte, elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. C’était déconcertant… Le destin ? Qui sait, peut-être bien… Dans quel but ? Je n’en savais foutrement rien. Qui vivra verra après tout.