■ Il fut un temps où il était Yanagi Emrys, idole japonaise issue d'une bonne famille riche et fiancé à Tsukichima Kaori. ■ Il a décidé de rompre le contrat avec les Yanagi et d'officialiser la mort de Emrys avec son ex beau-frère, Toru. ■ Peter s'en veut beaucoup pour Kaori, il regrette de l'avoir fait autant souffrir en se faisant passer pour son défunt fiancé. ■ Peter est un gros menteur, il parvient toujours à monter une histoire de toute pièce. C'est cela qui avait attiré l'attention de ce riche couple, en dehors de son apparence avec leur véritable fils décédé. ■ Ses vrais parents sont pauvres et vivent dans la banlieue de Séoul, avec rien pour finir la fin de mois. Peter faisait en sorte de leur envoyer le plus d'argent pour qu'ils s'en sortent. ■ Heureusement pour lui, il partageait plus d'un point commun avec le Emrys, même voix, même façon de chanter et de rapper. Facile de récupérer sa place à A.E, sans que personne ne fasse attention aux détails. Il jouait aussi de plusieurs instruments. ■ Quand il s'énerve, Peter parle le dialecte de la banlieu et cela n'est pas toujours agréable. ■ Sa vue est merdique, c'est pour cela qu'il porte toujours des lunettes sur le nez. ■ Il est amoureux d'Ariana Grande, elle est juste sublime pour lui. ■ Il n'a pas passé un an dans la peau d'Emrys, Toru l'a percé à jour bien avant. ■ Les deux garçons ont monté un plan pour annoncer la mort officielle de l'idole. ■ Peter a dû repartir chez lui, en Corée. Il a abandonné la musique en quittant Tokyo. ■ Il a beaucoup de mal à se trouver un boulot, soi ne s'entend pas avec le personnel, soit il fait trop d'erreur, soit ça ne lui plait pas. ■ en vérité, Peter aimerait tisser un nouveau lien avec la musique, mais c'est difficile pour lui. ■ La bouffe japonaise lui manque tout autant que la musique. ■ Il pense souvent à repartir là-bas, mais aussi à voir Kaori pour s'excuser et renouer une amitié avec elle.

« Peter ! Peter! » Affolé, la mère cherche son enfant dans toute la maison, retournant chaque recoin sans cesser de l'appeler, mais aucune grâce du jeune garçon. Sa voix se met doucement à trembler quand elle termine de fouiller dans la chambre de son fils, sentant les larmes lui monter aux yeux. Où diable a bien t-il peut passer ? Elle se fait un sang d'encre, assis sur le lit aux motifs d'étoiles et de planète. Un sanglot reste bloqué dans sa gorge, quand une petite main se dépose contre son genoux. Elle ouvre les yeux, tombant nez à nez avec l'enfant à la mine inquiète et désolée. « Où étais-tu passé, Peter ? » Demande sa mère en caressant les cheveux de son fils, les yeux encore humide à cause des larmes. « Je me cachais. » « Pourquoi ? » « Pour ne pas que le troll m'attrape et m'emporte loin de toi, maman. » Quel enfant surprenant, quelle grande imagination. Soulagée, la jeune femme attrape son enfant dans ses bras en lui faisant jurer qu'il ne recommencerait plus jamais ça. Si quelqu'un avait enlevé son bébé, jamais elle n'aurait pu se le pardonner. Peter est tout ce qu'elle a de plus beau au monde, avec son mari. Parce qu'ils ne sont pas riche, ni connu et qu'à part la misère et l'ignorance, ils ne connaissent pas grand chose du monde. Pourtant, quand une personne naît dans cette condition de vie, elle n'a pas une toute notion pour envier un autre. Peter a toujours vécu ainsi, et il croit normal de vivre ainsi.

Refermant la porte de la vieille maison, Peter n'a pas le temps de faire deux pas dans le salon qu'il croise le regard sévère de son père, un papier en main. Il connait déjà la chanson, pourtant il ne recule devant rien en s'approchant de lui. « Peter. » « Papa. » Un duel visuel, entre étincelle et flamme, puis l'homme tend le papier sans changer d'expression. « Qu'est-ce donc ? » Les iris de Peter parcourt la feuille et il voit la note catastrophique en haut de la page. « Un simple devoir, mais il ne compte pas. » Répondit-il sans rien laisser paraît, alors que c'est complètement faux. Ce devoir est important pour avoir son année, mais Peter n'est pas enclin à dire la vérité pour se faire punir par ses parents. Il a toujours eu une imagination hors du commun, mais aujourd'hui tout cela est devenu un mensonge. « J'espère pour toi que c'est vrai, sinon tu peux dire adieu à ton argent de poche. » L'adolescent réprime une grimace en récupérant la feuille, s'excuse auprès de son père et file dans sa chambre, où il jettera le devoir à la poubelle, après l'avoir précieusement déchiré en morceau si petit que personne ne pourrait savoir de quoi il s'agit.

« Peter ? Est-ce que tu m'aimes ? » En voilà une question qui demandait grande réflexion, mais Peter savait que non, il n'aimait pas cette jeune fille qui s'était éprit de lui. « Bien sûr, Ae Ri. » Un beau sourire se peint sur ses lèvres et celles de la jeune étudiante se collent aux siennes dans un baiser qui le répugne mais qui'l échange par intérêt et mensonge. Peter n'est pas vile, il peut être fourbe mais pas mauvais. Mentir est presque devenu une maladie incurable à laquelle il ne peut échapper après tant d'année à la côtoyer. Ce n'est qu'un gamin piégé dans sa bulle, qui croit ne pas pouvoir s'en sortir sans raconter des salades. Il cherche à se protéger, à se croire mieux que quiconque à travers des histoires impossible. Il  peut être fils d'ambassadeur ou d'acteur, orphelin malheureux ou adopté par des vieux. Son récit n'est jamais le même, mais il fait en sorte d'être cohérent et de ne pas s'emmêler des pinceaux au point de se trahir tout seul.

Ses doigts pianotent contre le bois de la tête, pensif. Il ne sait que faire pour garder son petit boulot, alors qu'il a bêtement échoué à son examen de fin d'année. Son père est furieux contre lui, parce qu'il n'a pas réussi après tant de mensonge. Sa mère est consternée mais elle ne dit rien. Quant à Peter, il se demande ce qu'il devrait faire pour se rattraper. « Monsieur ? Puis-je passer ma commande ? » étonné par la voix qui s'adresse à lui, Peter relève la tête en s'excusant. « Oui, bien sûr! Que voulez-vous ? » Demande-t-il en prenant un feutre, attendant que le client lui indique sa commande, mais ce dernier reste bouche bée, surpris par un truc que Peter ignore. « Monsieur ? » « Emrys... » « Pardon ? » Peter ne comprend pas. Qui est Emrys ? L'homme secoue doucement sa tête et s'excuse, s'en allant sans terminer sa commande. étrange, mais ça n'aide pas Peter pour autant.

Les semaines se sont écoulés depuis cette étrange rencontre et Peter a perdu son boulot suite à une dispute avec son patron. Il se retrouve sans rien, à voir ses parents crouler sous les problèmes d'argent, de santé et sinistre par rapport à la vieille maison qui tombe en ruine. Il s'en veut tellement, mais il continue à faire son fier. « J'ai changé de travail. » Lâche-t-il à ses parents qui s’apitoyaient sur leur soucis, relevant la tête vers leur fils plus sérieux que jamais. « Je reçois le triple de mon dernier salaire. » Mensonge. Il n'a plus rien mais il continue de l'ouvrir pour rassurer ses parents. Les pauvres prennent doucement espoir en lui, tandis que le garçon creuse sa propre tombe. « D'ailleurs, je dois y aller! » Et sans en dire plus, il s'en va.

« Tu es complètement stupide, Peter. » Jure-t-il contre lui-même, abattu. Que va-t-il faire pour aider ses parents ? Assis sur un banc, il se prend la tête entre les mains, sans voir l'homme qui s'installe à côté de lui. « Bonjour Peter. » Comment connait-il son prénom ? L'homme du café! « J'aurai besoin de toi, si tu le veux bien. Tu seras payé, bien sûr. » « Combien ?! » « Ton prix sera le notre. » N'est-ce pas une affaire ? Peter se réjouit à la seconde même où il a répondu, tendant sa main à l'homme. « Que dois-je faire ? » « à partir d'aujourd'hui, tu seras Yanagi Emrys. »

Peter n'a jamais imaginé qu'il puisse quitter sa maison, sa ville et même son pays pour partir vers le Japon. Là-bas, personne ne le connait. Il peut ainsi devenir Emrys, ce garçon qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau mais qui est mort quelques mois plutôt sans que personne ne le sache. Détruit par la nouvelle, les parents ont prétextés un voyage à l'étranger le temps de trouver comment l'annoncer. Ils ne se doutaient pas une seule seconde qu'ils pourraient tomber sur son sosie et l'employer pour le remplacer. En échange de cette nouvelle vie, Peter peut aider ses parents à s'en sortir. évidement, il n'avoue rien à sa famille et fait croire à un fabuleux métier à Tokyo. Ce n'est pas totalement faux, pour une fois. Mais ce n'est pas totalement vrai pour autant, bien évidement.

« Emrys. » Le jeune Peter regarde l'homme qui vient de l'appeler ainsi et lui sourit. Oui, à présent il est Emrys, jeune prodige de l'agence A.E. Personne ne doit découvrir qu'en réalité, il n'est qu'un petit séoulien pauvre et vivant dans la banlieue de Séoul. Emrys est riche, noble et très talentueux, ce qu'il devra être à l'avenir.