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 DOOM DADA

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Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 29 Mai - 23:05
Mes lunettes sur le bout de mon nez, je sortais de l'enregistrement de mon émission qui avait été tout simplement féerique. J'avais reçu cet idole si sexy, presque trentenaire qui venait de me parler de son nouveau drama. Dieu, qu'il était beau ! J'avais beau traîner dans le milieu depuis plus de dix ans, je ne pouvais m'empêcher d'en être toute émoustillée parfois. Comme aujourd'hui. En plus, il avait été drôle, et vraiment sympathique. J'étais à ça de lui demander de revenir la semaine prochaine. Et la semaine suivante. Oh, et puis qu'il vienne tout le temps, il n'avait qu'à se poser dans un coin et je pourrais l'admirer de loin en faisant l'émission. Je suis certaine que ça me motiverait à faire encore davantage de mon mieux ! Je sortis des locaux, armée de mon garde du corps dans un premier temps. Il me lâchera dans la nature quand je serais en « sécurité » et qu'il y avait moins de chance qu'on me reconnaisse. Ce moment arriva quand il commença à pleuvoir. Il avait beau faire quasiment deux mètres et plus que baraqué, trois gouttes et monsieur rentrait au bercail. Quel déception. Je lui fis signe que ça irait tandis qu'il tournait les talons pour s'en aller. Je l'aurais bien abrité sous mon parapluie, mais il refusait la « proximité ». Tant pis.

Le studio d'enregistrement se trouvait à Shibuya alors je restais un peu dans ce quartier, flânant dans les rues à la conquête des nombreuses boutiques qui s'y trouvait. Mes yeux brillaient devant les nouvelles tendances et je me voyais déjà acheter tout ce qu'il y avait devant moi. Les robes, les jupes, les petits hauts, les chaussures... Ah et des bijoux ! Pourquoi pas de nouvelles lunettes de soleil ? J'étais comme une petite folle dès qu'on me lâchait ici. Et les gens autour de moi l'étaient tout autant, ils ne faisaient même pas attention à ce qu'il y avait autour d'eux, ce que je trouvais relativement agréable. Puis mon regard fut captivé par autre chose et immédiatement il s'assombrit. Ce n'était pas possible. Après tant d'année... Je ne pouvais pas croire qu'il était là. A quelques pas de moi. J'en avais tellement souvent rêvé, je l'avais aimé, adoré, et il a disparu. Depuis le temps que je cherchais ce chapeau ! Cette magnifique capeline que je voyais dans ce magasin au loin ! Je m'élançais immédiatement à sa rencontre, n'écoutant que mon courage et malgré la pluie, bondissant en avant pour atteindre la boutique, mais j'avais mal calculé mon coup et m'écrasait directement contre un drôle de type qui se trouvait sur mon chemin. Je me rattrapai de justesse avant de tomber par terre, laissant échappé un « Ouch » en bougeant mes épaules pour me remettre de ma prise de catch.

-Désolée, j'allais entrer dans la boutique mais vous passiez... commençais-je avant de lever mon regard vers lui. TOI ? Oh. Mon. Dieu. Je... CONNARD !

Yano ! Tachibana Yano ! Ce salaud ! Ça faisait longtemps que je ne l'avais plus vu, mais la rage de l'adolescente que j'étais pris le dessus et je commençais à le taper avec mon parapluie en fredonnant de doux noms d'oiseaux. Il avait totalement disparu ! Il m'avait abandonné ! Et il revenait là, comme ça ? Et ma fierté, y avait-il pensé à l'époque ? Certainement pas ! Salop ! Il avait profité de ma naïveté de jeune fille en fleure et de mon besoin d'adrénaline avant de me laisser lâchement et de me donner aucune nouvelle ! En plus, il m'avait pris ma virginité. Et ça avait été un très mauvais coup. Parfaitement ! Bon, toutes les premières fois sont mauvaises, mais pour moi, il n'y avait pas pire. J'abusais un peu mais il méritait tout ça. Parvenant à me calmer, j'arrêtais ma tentative de meurtre (vaine, certes, je ne tapais pas assez fort... Pour l'instant), fronçant les sourcils en le regardant.

-Qu'est ce que tu fiches ici ? Tu avais dealé trop de drogue chez toi et tu t'es dis que Tokyo c'était mieux ?

Ne résistant pas à la tentation, je lui donnais un dernier coup sur la tête, gardant mon air énervé. Je ne sais même pas pourquoi j'étais réellement énervé. Je crois que c'est la femme blessée au fond de moi qui n'a jamais supporté cet affront et qui restait scandalisé du geste honteux dont cet homme m'avait rendu victime. Ou peut-être une envie de me défoulé. Toutefois, il ne s'en sortira pas comme ça !

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 30 Mai - 0:25
Je crois qu’il n’y avait rien de plus merveilleux que le métier que j’exerçais. Bien sûr, parfois c’était difficile et parfois, il y a des missions qu’on ne réussit pas. Mais, pouvoir se démener autant, se battre corps et âme pour sauver des vies et recevoir en compassion un sourire d’une vieille dame, soulagée d’être toujours de ce monde. Je ne me souviens pas d’avoir regretté ne serait-ce qu’une seule fois d’être pompier. Chaque jour est différent, chaque péripétie est nouvelle et la sensation qu’on ressent nous donne l’impression qu’on doit dédoubler d’efforts si on veut parvenir à nos fins. Ce métier me rendait meilleur moi-même à chaque fois que je l’exerçais... Il me donnait envie d’être plus fort, de sauver encore et toujours plus de vie. Je ne songeais même plus à la mienne mais plus à celle que je devais aider lors d’un incendie ou d’un éboulement. Quitte à prendre le risque, j’acceptais de me mettre en danger si c’était pour sauver autrui. C’était ma volonté, ma façon de penser mais aussi ma façon de voir les choses. Je suis fier de ce que je suis et je continuerais de l’être tant que je continuerais à travailler au sein de cette caserne, à aider mes collègues et à affronter les plus grands danger sans la moindre peur, sans la moindre hésitation.

Tokyo était une ville immense et des évènements, il y en avait tous les jours. Cela nous arrivait même parfois de quitter la capitale afin de porter renfort aux villes voisines qui manquaient d’hommes pour des circonstances d’une importance immense. Aujourd’hui entre les fuites de gaz et les incendies, on en avait eu pour beaucoup de temps avant de pouvoir rentrer à la caserne. Néanmoins c’était le sourire aux lèvres qu’on y était retourné parce qu’on avait accompli notre boulot avec brio. On avait encore aidé des personnes en difficulté et chaque individu qu’on sauvait me rendait un peu plus fort et plus fier au fur et à mesure que j’avançais. Ensuite, pour fêter cette bonne journée, on s’était rendu à Shibuya afin de boire un verre et de trinquer tous ensemble comme on le faisait souvent. On oubliait les joies et les tristesses du métier puis on parlait de tout et rien à la fois. Certains mentionnaient la dernière série qu’ils avaient vu à la télévision, d’autres parlaient de leurs conflits familiaux et moi... J’étais toujours célibataires donc je n’avais pas grand chose à dire à ce sujet. Donc comme d’habitude ils insistaient sur le sujet, me faisant rire en mentionnant les belles infirmières de l’hôpital, disant que dans le lot, y en a bien une qui devait me plaire. Et ça m’amusait, j’en riais de bon coeur. C’était vrai qu’elles étaient jolies. Plus que jolie, elles étaient belles cependant je ne m’y attardais jamais vraiment dessus parce que j’étais plus concentré sur mon emploi, sur mes missions, que sur l’amour en général. Bien que parfois je ne pouvais m’empêcher de penser que j’aimerais moi aussi fonder une famille comme certains de mes collègues qui avaient déjà des enfants. Mais ils étaient un peu plus vieux que moi alors je suppose que j’avais encore un peu le temps avant d’entrer dans cette routine là également. Cela partait toujours dans tous les sens avec eux cependant j’aimais l’ambiance et l’entente qu’il y avait entre nous. C’était amusant et même si on était sérieux sur le terrain, voir qu’on savait aussi rigoler, faire les fous en dehors, me plaisait énormément.

Je quittai le bar en premier, étant fatigué et commençant tôt le jour suivant, je ne voulais pas trop traîner, me reposer afin d’être en excellente forme le lendemain. J’avais écouté leur taquinerie et les avais laissé avec un rire chaleureux et doux qui m’était propre. A peine dehors que je sortais déjà mon paquet de cigarettes favoris, en plaçant une dans le creux de mes lèvres. Ce n’était pas bon pour la santé, je le savais. Encore moins avec le métier que j’effectuais cependant c’était la seule chose que je n’avais pas su arrêter. J’avais pourtant essayé mais pas moyen, en vain. Peut-être parce que de près ou de loin, c’était lié à lui. J’avais néanmoins réussi à diminuer.  Inhalant la nicotine, je soupirai d’aise alors que des gouttes de pluie commencèrent à s’abattre sur la ville. Génial, je n’avais pas prévu de parapluie. J’allais rentrer chez moi complètement trempé mais tant pis. Je survivrai. Je vainquais les flammes tous les jours, ce n’était pas un peu d’eau qui allait m’effrayer.
Marchant dans la rue, je regardais les vitrines des boutiques de temps à autre, ne prêtant pas spécialement à ce qu’il se trouvait devant moi. Et ce qui devait arriver arriva, une demoiselle trébucha. Je m’injuriais intérieurement de ma « maladresse » même si je ne pouvais nier que c’était aussi drôle. Je voulus me rassurer qu’elle allait bien sauf que je n’en eus guère le temps qu’elle m’agressa ouvertement, en me traitant de « connard » par la même occasion. Mes pupilles s’étaient aussitôt dilatées, éberluées par la réaction de cette jeune femme que je n’avais pourtant pas l’impression de connaître.

Je bougeais mon corps à chaque coup de parapluie, essayant de l’éviter du mieux que je le pouvais tandis que je lui disais d’arrêter. Non mais c’était quoi cette folle ? Je la détaillais de haut en bas et elle me paraissait réellement comme une inconnue. Je ne l’avais jamais vu... Mais qu’elle me parle de drogue me parut étrangement bizarre. De la drogue ? Pourquoi me parlait-elle de drogue ? Etait-elle tombée sur la tête ou quoi ? Je ne reniais pas mon passé, je ne reniais pas le fait d’avoir eu quelques affaires lorsque j’étais adolescent à ce propos néanmoins dealer, je ne l’avais jamais fait. Parce que j’étais un minimum conscient de ce qui pourrait m’arriver si je me lançais dans un tel trafic.

- Vous pouvez arrêter de me frapper comme ça ?! Râlais-je en me frottant la tête, Et puis vous êtes qui ? J’accepte de vous être rentrer dedans mais ce n’est pas une raison pour m’agresser !

Elle ferait presque peur bien que son parapluie ne m’effrayait pas du tout et que j’avais envie d’en rire tant la situation semblait n’avoir aucun sens. Je crois que j’aurais fini par tout voir dans ma vie. Je ne pensais pas que les femmes qui tapaient les hommes avec des parapluies existaient vraiment.

- Après si vous pensez qu’on va répondre à vos questions de cette façon, vous pouvez toujours continuer. Mais je ne vois absolument pas qui vous êtes.

Ce qui risquait certainement de l’énerver cependant je n’allais pas mentir - sachant que ce n’était pas du tout dans mes facultés - et mimait savoir qui elle était, alors que c’était bien évident que ce n’était pas le cas. Je m’approchai d’elle, penchant mon visage près du sien et esquissa un sourire amusé sur mes lèvres tandis qu’à une si faible distance, je pouvais l’observer minutieusement. Elle ne me disait rien du tout. Si c’était une rencontre que j’avais fait par le passé et qui ne m’avait pas grandement marqué, il était peu probable que je m’en souvienne.

- Si vous me disiez votre nom, ça serait peut-être plus simple non ? Demandais-je en gardant cette esquisse taquine au coin de ma bouche.

De toute façon, même si autrefois c’était le cas, et aujourd’hui j’avais changé, je ne m’énervais plus aussi facilement. Je préférais prendre ce genre de situation à la légère et m’en amuser plutôt que de m’emporter. Qu’est-ce que cela m’apporterait ? Pas grand chose. Les gens autour de nous qui nous regardaient devaient sûrement penser que nous étions bizarres. Elle, elle avait l’air de l’être plus que moi. Et c’était ça qui était drôle.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 30 Mai - 10:37
J'allais dire « non » catégoriquement quand il me demanda d'arrêter de le frapper, et ce refus se confirma quand il osa me demander qui j'étais. Attend, il pensait vraiment que j'étais en train de le frapper parce qu'il m'avait stoppé alors que j'allais acheter ma capeline ? Oui, ça aurait été une bonne raison aussi, mais je n'étais pas folle à ce point. Je brandis à nouveau mon arme, hésitante. J'avais vraiment envie de le frapper. Mais à quoi bon s'il ne se souvenait pas ? Ce serait tapé dans le vide. Mais ça faisait du bien. Je lui donnais encore un coup à la volé quand il s'y attendait le moins, feintant l'innocence quand il me regardait. Mes bras se croisèrent en le toisant d'un air à la fois frustré et vexé quand il s'obstina à ne pas savoir qui j'étais.
Comme pour qu'il me reconnaisse mieux (j'avais l'espoir, oui) j'enlevais mes lunettes de soleil et désignais mon visage. Il n'avait pas le droit de ne pas se souvenir ! À la place, il s'approcha de moi, très très près de moi, et mon cœur manqua un battement face à la surprise. Je fronçai les sourcils en le laissant faire, ayant l'espoir qu'il finisse par me reconnaître mais... A la place, il me demanda de me présenté en ayant se sourire désagréable. Je fis claquer ma langue contre mon palais, agacée avant de lui donner un nouveau coup de parapluie sur la tête marmonnant un « Connard » pour accentuer mon geste. Mais cette fois-ci, il contenait une once de déception. C'était la première fois qu'on me snobait. Surtout à ce niveau là ! Sérieusement, si je me mettais au centre de l'allée de façon bien visible, plein de gens que je ne connaissais pas se précipiteraient en connaissant mon nom. Parfois même ma date de naissance !

-Comment est-ce que tu as pu oublier, idiot ? Repris-je en souriant légèrement, l'air plus détendu. Kobayashi Rina ! On était dans la même classe au collège, et même au lycée ! Bon, tu ne venais pas souvent, mais quand même !

Kobayashi Rina, ancienne camarade de classe. Je la connaissais parce qu'il l'avait évoqué une fois lorsque nous nous étions vu. C'était une fille sympa, pas très jolie, aux allures de « sumo » comme il me l'avait dit. Elle lui faisait ses bentô presque tous les jours, et était bonne cuisinière. Je n'avais aucune idée de comment elle était physiquement, mais elle a très bien pu changer. Oh, c'est d'ailleurs ce qu'elle a fait ! Aucune idée de ce que j'étais en train de faire actuellement, mais je n'avais pas envie de lui dire que j'étais Tsuchiya Sayuri et qu'il m'avait brisé le cœur en m'abandonnant. Peut-être avait-il brisé le cœur de cette fille aussi, alors c'était l'occasion de changer les choses. Déjà, ce sera plus facile de s'approcher de lui en étant cette fille qu'il connaissait plutôt bien plutôt que l'autre qu'il ne croisait qu’occasionnellement.

-D'accord, c'est vrai... J'ai un peu changé. Mais tu aurais dû me reconnaître ! Idiooot. Tu sais que c'est vexant ?

Ne pas le frapper avec le parapluie. Ne pas le frapper avec le parapluie. À la place, je ris avec innocence, voulant me frapper moi-même avec le parapluie en songeant que j'étais en train de faire n'importe quoi et que ça allait potentiellement me retomber dessus plus tard. Tant pis ! Tant que ma carrière était saine et sauve, ça irait.

-Toi aussi tu vis à Tokyo maintenant ? Qu'est ce que tu deviens ?

Sourire de publicité, air sympathique. Il m'avait dit qu'elle était un peu changeante parfois, donc ça expliquera pourquoi j'ai l'air bipolaire. J'avais envie de lui briser le cœur comme il m'avait brisé le mien, mais s'il était comme avant, c'était peine perdu et j'allais juste perdre mon temps. Mais j'allais trouver un moyen d'atteindre Yano. De m'incruster un peu dans sa vie privé. Je ne sais pas encore comment, mais j'y arriverais. J'en étais certaine, je devais y croire. Et surtout, tenir le rôle.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 30 Mai - 23:36
Mais qu’elle était chiante avec ses coups de parapluie ! Cela arrive à tout le monde de ne pas se souvenir de quelqu’un non ? Et c’est qu’elle était certainement aussi chiante pour que je ne m’en rappelle pas. Son visage ne me disait absolument rien et je n’allais pas faire comme si c’était le cas. Elle était mignonne, je l’admettais. Néanmoins certainement pas assez pour que je sache d’où elle sortait et d’où elle me connaissait. En même temps avec son comportement un peu - trop - bizarre à cogner les gens qu’elle croisait avec des parapluies, je ne préférais pas vraiment me rappeler d’elle. Elle ne me disais rien qui vaille et je pense que c’était mieux de rester méfiant, bien que ça m’amusait. Enfin, pas de me faire frapper mais de la voir rouspéter, rager. C’était drôle. Parce que quoi qu’on dise, je ne pouvais rien changer à ça. Je ne m’en souvenais pas, ce n’était pas de ma faute. Un peu certes cependant je m’en fichais je dois dire. Je vivais plus dans le présent que dans le passé et je suppose que les choses étaient mieux ainsi. Je ne le reniais pas, j’avançais juste en essayant de devenir quelqu’un de meilleur et je n’avais pas envie que celui que j’étais autrefois surgisse de nouveau de façon inattendu. J’aimais ma vie comme elle était et je ne voulais pas que ça change. Elle avait déjà bien trop changé à mon goût. Je n’étais pas capable de dire si elle aurait été comme ça si Shin était encore en vie cependant c’était pour lui que j’en étais arrivé là et je me battrais corps et âme afin qu’il soit fier de ça. Si je sombrais, que je retournais des années en arrière et recroisais la personne que j’étais auparavant, je salirais probablement son image. Je salirais tous ses idées qu’il avait perdu, qu’il n’avait pu réaliser et surtout cette vision qu’il avait de moi.

Kobayashi Rina. Alors c’était son nom ? Et on s’était soit disant connu au collège mais également au lycée. Je la détaillais de haut en bas, fouillant dans mon passé et fini par hausser les épaules. Je ne m’en rappelais pas. Le collège, le lycée, c’était un peu la période où tout avait basculé. Le collège correspondait à mes conneries, mes rendez-vous chez les flics, à l’hôpital aussi, mes sorties entre potes à manger, boire, fumer - et pas que - puis s’y étaient ajoutées les filles. Je n’avais pas de grand souvenir de ces instants là, hormis le gars stupide et insouciant que j’étais. Je ne regrettais pas parce que j’avais eu des bons moments et que malgré tout, ça m’avait amusé cependant j’étais puéril et même sans être méchant, je sais que je n’avais pas été correct avec tout le monde. La fille du boulanger à qui on avait volé de l’argent, l’épicier du coin qu’on avait menacé pour ne pas qu’il nous dénonce de nous avoir vu en train de fumer, la vieille dame de notre quartier à qui on avait volé son sac... Ah et aussi, le fils du policier à qui on avait emprunté sa moto mais qu’on du rendre malheureusement plutôt rapidement. Elle était cool, en y repensant. Je me rappelle avoir bien aimé la tester et avoir été blasé de m’en séparer. Il ne savait même pas s’en servir en plus, je trouvais ça dommage qu’un objet pareil soit laissé entre les mains d’un tel type. Mais j’avais fait avec, j’étais comme ça au collège. C’était pour cela que je me considérais comme stupide et insouciant. Je faisais n’importe quoi, ne réalisant pas à quel point mes actes pouvaient en blesser d’autre. Je ne pensais qu’à ma propre personne et mon entourage. Et encore mon entourage, cela dépendait des potes avec qui je traînais. Pour le lycée, c’était plus ou moins là où tout avait basculé. Je crois que personne ne me reconnaissait. Personne ne savait, juste de simples rumeurs rodaient mais personne savait ce qui m’était arrivé. Personne n’avait su pourquoi un tel revirement de la situation, pourquoi après n’être plus venu pendant des jours avant de me saouler dans les bars j’étais revenu, me concentrant sans relâche dans mes études. Je n’étais pas des plus intelligents, je pense que les travaux manuels m’allaient mieux cependant j’avais fait mon possible de manière à y parvenir, de réussir. Quitte à participer aux cours du soir et au cours d’été. La seule chose que je n’avais pas changé, c’était la cigarette et peut-être cet air de bad boy que je gardait de temps en temps. Cela dépendait de ma couleur de cheveux en fait... Lorsque j’étais blond, ça paraissait aussitôt louche alors que si je me coiffais bien et les teignait en brun, je semblais tout à coup plus sérieux. Et j’aimais ce petit mélange, ça me donnait l’impression d’être deux personnes en même temps parfois. Enfin tout ça pour dire que dans cette histoire, hormis ces choses-ci, je ne me souvenais de pas grand chose. Certaines de mes fréquentations puisqu’on était tous fourré ensemble mais mis à part eux, j’avais sûrement fait une croix rouge sur les marques de mon passé.

Dans tous les cas, la jeune femme parut avoir retrouvé son calme et j’en fus quand même soulagé. Ce n’est pas des plus plaisants de se faire agresser avec un parapluie et j’avais besoin de toutes mes forces pour le jour suivant.

- Ce que je deviens ? Répétais-je avec un sourire plutôt fier, Je suis devenu pompier et c’est plutôt cool. Et toi ?

C’était quand bien même frustrant de pas pouvoir mettre une histoire sur ce nom et ce visage. Et pourquoi elle m’avait frappé avec son engin et traité de « connard » au passage ? Elle pouvait bien faire la gentille, il y avait un truc louche derrière. Je le savais. Peut-être que c’était pour une broutille, à moins que c’était dans ses habitudes d’insulter et de frapper les gens qu’elle retrouvait ? Non, si ça avait été le cas, une telle énergumène, je m’en serais rappeler avec certitude.

- Enfin, je te demande mais je ne me rappelle toujours pas de toi, Me moquais-je malgré moi.

C’était trop tentant. Je devais certainement être un peu masochiste sur les bords parce que je suppose qu’avec une telle réflexion, j’allais à nouveau recevoir un de ces coups fatals.

- Mais je suppose que tu devais tenir à moi si ça te « touche » autant que je ne m’en rappelle pas n’est-ce pas ? Ecoute, c’est du passé et malheureusement, je ne peux pas trop changer le fait que je ne m’en souvienne pas. Je m’excuse quand même dans ce cas.

Pas tellement en fait. Enfin si, j’étais désolé pour elle cependant comme je venais de le dire, je n’y pouvais rien. Donc je ne devrais pas avoir à m’excuser de quoi que ce soit. Le passé, c’était le passé, rien de plus. Je la regardais et comme pour compléter mes dires ainsi qu’effacer mes réflexions, je lui adressai un sourire d’idiot qui m’était propre. Même après tant d’années, celui-ci non plus n’avait pas changé. Il montrait toujours à quel point je pouvais ressemblais à un véritable gosse parfois.

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 31 Mai - 16:33
Pompier ? Menteur, menteur, ce n’était qu’un menteur ! Il avait toujours ses tenues de hooligans, de mauvais garçons qu’on ne devait pas fréquenter. Cependant, je n’allais pas faire de commentaire, j’allais simplement sourire en disant que c’était « bien ». Je ne le pensais pas vraiment. Je doutais d’être la seule à mentir soudainement. Toutefois, je ne verrais pas pourquoi il mentirait. Peut-être était-il effectivement pompier, qu’il y était parvenu d’une façon ou d’une autre ? Je n’en avais pas la moins idée. Ça faisait pas mal d’année, après tout. Il n’avait presque pas changé, je le trouvais toujours aussi attirant, sûrement les restes de cette fille naïve que j’étais. Mais je tentais de ne pas penser à cela. Il fallait que je trouve quelque chose à lui répondre. Quelque chose de passe partout.

-Hum, rien de bien exceptionnel. Je travaille dans un konbini.

Rien de plus banal, au moins. Je doutais qu’il ait fait tous les konbinis de la région, il ne pouvait donc pas dire que c’était un mensonge. Tout le monde pouvait travailler dans un konbini. Je ne connaissais pas les ambitions de cette Rina, mais c’était presque commun de finir ainsi. Mais… A quoi bon avoir l’air crédible ? Même d’elle, il ne s’en souvenait pas. Je baissai un peu les yeux, tentant une forme de sourire. En fait, j’étais déçue. Pour moi-même, pour cette fille. Il s’excusait, mais ça ne changeait rien. Les personnes avaient-elles si peu d’importance pour lui ? Ne sont-elles là que pour combler un bref moment de solitude ? Il voyait cette Rina tous les jours, elle lui apportait spécialement des repas et il n’avait même pas un bref souvenir avec elle. Rien du tout. Je le trouvais tellement égoïste, tellement inhumain. Je m’en voulais d’être tombée sous son charme à l’époque. Il disait juste, j’avais beaucoup tenu à lui. Peut-être de façon égoïste. J’avais songé qu’il m’aimait peut-être aussi. Ou du moins, qu’il m’appréciait pour ce que j’étais. Il ne voyait pas en moi la Sayuri idole, mais celle que j’étais réellement. On ne m’avait jamais apprécié autrement qu’à travers cette gloire et ces paillettes. Pour la première fois de ma vie, j’avais pensé que quelqu’un pouvait réellement m’apprécié moi. Celle que j’étais réellement et pas celle que les médias manipulaient ou décrivaient selon leur bon vouloir. J’avais voulu y croire à l’époque et ça me rendait heureuse.
J’avais su que je m’étais bercée d’illusion après qu’il m’ait laissé, mais je voulais croire que j’avais au moins compté un petit peu pour lui. Mais je voyais bien que non. Absolument pas. Il ne se souvenait même pas de moi. Voilà, j’avais envie de pleurer comme une idiote, mais je ne devais pas. Je ne pouvais m’empêcher de me demander si quelqu’un, un jour, m’aimera réellement pour ce que je suis. Maintenant, j’avais l’amère sensation que la réponse était non. Néanmoins, j’essayais de sourire en le regardant, de rester digne et de ne pas lui faire réellement bouffer mon parapluie. Je le haïssais sans raison. D’être aussi égoïste, aussi stupide.

-Ça ne fait rien, n’est-ce pas ? On ne peut pas se souvenir de tous, ni de tout le monde dans la vie, c’est comme ça. Je ne vais pas t’en vouloir pour ça. Puis, nous n’étions que camarade de classe, c’est normal d’oublier ça.

Cela n’empêche que tu restes un véritable connard. Mais je gardais ça pour moi, souriant un peu plus sincèrement. Ce n’était pas ce que j’avais envie de faire, j’avais envie de le pleurer, de le tuer, de le frapper jusqu’à ce qu’il meurt dans d’atroces souffrances, mais je restais là à sourire comme une idiote.

-Ça ne sert sans doute à rien de continuer cette conversation. Je dois te déranger, et tu dois peut-être aller soigner tes bosses causés par des coups de parapluie… J’espère que tu ne m’en voudras pas trop. Enfin, je ne pense pas, tu auras rapidement oublié tout ça de toute façon.

Une pauvre fille qu’il croise dans la rue, ça sera oublié d’ici deux jours. Si je le revoyais dans un an, je pourrais sans doute me présenter sous un autre nom, il ne remarquera pas la différence. Quelle importance cela peut-il bien avoir ? Quelles valeurs peuvent bien avoir ces gens qui l’entourent ? Aucune, sans doute. Je m’en voulais encore et toujours d’avoir été aussi stupide.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 1 Juin - 2:05
Je la trouvais de plus en plus bizarre cette fille. Je ne pouvais pas réellement expliquer pourquoi mais c’était la sensation que j’avais. Peut-être parce qu’elle s’était calmé et que malgré le fait qu’elle affiche ce sourire en face de moi, j’avais l’impression qu’intérieurement ce n’était pas tout à fait le cas. Je m’en voulais de ne pas me rappeler d’elle quand je voyais sa réaction parce que même si je l’avais dit pour plaisanter, cela semblait être le cas. Elle avait probablement tenu à moi par le passé et moi, pas assez. Je n’étais pas spécialement des plus populaires à l’époque néanmoins j’avais quand même beaucoup de filles qui venaient me voir ou étaient attirés par moi. Certainement du à ce côté à part des garçons romantiques, drôles et attentionné. J’étais tout le contraire et il y en avait quelques unes qui fantasmaient sur ça, qui rêvaient d’aventure, de découvrir la vie autrement comme moi je le pensais à l’époque. Je ne m’en souciais pas réellement et prenais ce qui venait sans réfléchir aux conséquences. J’étais un véritable égoïste cependant j’étais aussi un peu dans mon propre monde où je m’en fichais de tout. Je ne pensais pas à ce qui se passerait après que j’avais agis de telle ou telle sorte, je suivais le mouvement et en général tous ceux qui traînaient avec moi le savaient, ne se posaient pas de questions. Même les filles, si elles venaient me voir, c’était qu’elle connaissait parfaitement qui j’étais et savais que je ne tomberais pas amoureux d’elle. J’étais trop jeune pour croire à ce genre de choses de toute façon et je trouvais cela tellement plus drôle de tester un peu à droite et à gauche. Je n’avais pas envie de me lancer dans du sérieux et je songeais toujours que ce n’était qu’une perte de temps alors je n’accordais pas trop d’importance à celles qui m’entouraient. Bien sûr, je n’étais pas méchant, je restais sympathique et sociable néanmoins, cela ne signifiait pas pour autant que j’étais proche avec untel ou untel n’est-ce pas ? J’étais ainsi avec tout le monde, que cela soit les filles ou les garçons et je ne m’en rappelais que de très peu. Même mes professeurs, je n’avais en tête que ceux qui avaient bizarrement marqué mon esprit. Les autres, aucun. Je n’y étais pas souvent de toute façon, pourquoi me soucierais-je de qui ils étaient ? Je sais que ce n’était pas bien de penser ainsi néanmoins je n’avais pas une excellente mémoire de base et je n’avais pas spécialement envie de me remémorer cette époque non plus. Ca bloquait malgré moi.

Je soufflais, remarquant bien que quelque chose clochait. Même si ce n’était pas dans sa façon de parler ou de sourire, ses mots le retranscrivaient. Quand je voyais ça, je ne pouvais m’empêcher de détester et de frapper intérieurement celui que j’étais dans le passé. Avec du recul, j’avais pu admettre que j’en avais fait souffrir des gens et que je ne m’étais jamais excusé. J’étais trop jeune et trop fier pour le faire de toute façon. Cependant, c’était probablement toutes ses erreurs qui m’avaient également forgé le caractère que j’avais aujourd’hui. C’était ce qui m’avait permis de devenir meilleur, de pouvoir regarder en arrière et de dire que j’agirais différemment de cet idiot que j’étais auparavant. Parce qu’à cette période, je n’avais pas idée des gens qui avaient du pleurer parce qu’ils avaient perdu de l’argent, parce que leur fils avait peur de ses camarades à l’école, parce que j’avais brisé le coeur d’une jeune fille que je n’aimais pas et j’avais été complètement indifférent... Et parce que tant d’autres choses. Je le reconnaissais néanmoins j’avais changé... Et je ne pouvais rien faire de plus pour cette demoiselle mis à part m’excuser si je l’avais blessée, vexée ou une émotion tout aussi similaire.

- Une fille qui me frappe à coup de parapluie, je ne risque pas d’oublier, Déclarais-je avec un sourire en coin, Le passé c’est le passé. Je n’y pense plus et j’ai une très mauvaise mémoire de toute façon.

Enfin j’avais l’impression que celle-ci s’était surtout envolée en même temps que Shin avait quitté ce monde. J’avais tant été perdu sans lui que retrouver mes repère fut très difficile. J’écrasai mon mégot dans mon cendrier portable et finit par hausser les épaules sans raison particulière.

- Moi je te propose qu’on aille quelque part. Boire un verre tiens, pourquoi pas ?

Je n’avais pas trouvé d’autres solutions pour me faire pardonner cependant au vue de la lueur qui brillait dans ses pupilles, je ne me sentais pas de la laisser comme ça, même si on ne se connaissait pas à proprement parler. Pourquoi ne pas essayer d’arranger les choses et peut-être repartir sur de bonnes bases ?

- Pour m’excuser de ne pas me rappeler. Je pense que je peux au moins faire ça et sache une chose, si tu me dérangeais, je serais déjà partie depuis longtemps. Mais j’aurais peut-être du, cela m’aurait évité à subir d’autres coups de parapluie.

Riant doucement, je lui fis signe de me suivre puis pénétrai à l’intérieur d’un bar qui se trouvait non loin de là où on en était. Heureusement que j’avais dit à mes collègues que je souhaitais rentrer et me reposer. C’était un peu fichu pour le coup. Hélant le serveur, je commandai une simple bière et laissai à Rina le plaisir de choisir ce qu’elle voulait pendant que je retirai ma veste.

- Peut-être que si tu me parlais de qui tu étais, je m’en souviendrais, Dis-je alors calmement en attendant ma boisson, A moins qu’il soit préférable que je ne sache pas ?

Je veux dire, si c’était trop indiscret, si elle en avait pâti à cause de moi, sûrement qu’elle ne voudrait pas en parler. Je l’ignorais. Je voulais lui dire qu’elle ne devait pas s’en faire, que j’étais un être complètement stupide et immature à l’époque cependant je n’y parvenais pas. Parce que je n’aimais pas parler du passé et je restais toujours assez mystérieux là-dessus car justement, je le considérais comme passé donc je ne voyais pas l’utilité de l’évoquer. Lui demander déjà de me parler d’elle était un grand effort pour ma part parce que je trouvais que ça n’avait aucune importance. On change tous entre les années alors pourquoi avons-nous besoin de se soucier de ce que nous étions avant plutôt que de ce que nous sommes à présent ?

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 1 Juin - 20:54
Si j’avais su, je crois que je l’aurais déjà massacré à coup de parapluie à l’époque de crainte qu’il m’oublie. Mais j’étais bien trop gentille à l’époque et d’ailleurs, je crois qu’il n’aurait pas pris ça aussi bien. Yano avait l’air plus cool. Ça doit être un effet bénéfique de la vieillesse. Bon, il n’était pas vieux, mais il était plus proche des trente ans que des vingt. Je ne savais pas trop ce qu’il avait fichu pendant ces années. Il s’était peut-être marié et avait eu des enfants. Bon, soyons honnête, il n’avait pas du tout le style du bon père de famille et à sa façon de s’habiller, on voyait qu’il n’y avait pas de femmes derrière tout ça. Enfin, ce n’était que mon avis. Pour sa mauvaise mémoire, je l’avais remarqué. Je fis un bref haussement d’épaule en guise de réponse. Connard. Je devrais peut-être arrêté de l’insulter de la sortie, mais c’était dans ma tête et je faisais ce que je voulais.

Prête à m’en aller, je remontais mon sac sur mon épaule, m’arrêtant soudainement en l’entendant. Alors comme ça, Monsieur Tachibana me proposait d’aller boire un verre ? Ça sentait le piège ! Je fronçai un peu les sourcils, comme si j’essayais de déceler le pot-aux-roses. Pourquoi si soudainement ? Pour s’excuser de ne pas se rappeler ? Je suis sûre qu’il s’en fichait ! J’étais un peu septique, mais j’acceptais, même si je ne devrais sans doute pas. Principalement parce que c’était risqué pour moi d’aller dans un lieu public. J’étais habillée en mode « camouflage », des vêtements sobres, baskets et lunettes. Je doute d’être très sexy, mais je n’avais pas forcément envie de séduire Yano. Enfin, quoique…

Nous entrâmes dans un bar. Heureusement, il n’était pas bien rempli, mais je baissai un peu la tête, faisant signe à Yano d’aller vers le fond, un coin un peu isolé. Je craignais que quelqu’un ne me reconnaisse. Ça foutrait tout en l’air et je passerais pour une idiote. De plus, je n’avais pas envie d’être à la une de la presse à scandale pour avoir trainé dans des bars avec un homme louche ! Je murmurai au serveur que je souhaitais un simple café sans le regarder. Je choisissais toujours minutieusement les lieux dans lesquels j’allais. Je souris quand il me demanda de lui parler de qui j’étais. Ça devenait cocasse. Je ne connaissais pas vraiment cette Rina. Je n’avais pas la moindre idée de ce à quoi elle pouvait ressembler, sauf ce qu’il m’en avait dit. Donc oui, c’était préférable qu’il ne sache pas. Je risquais de me corrompre. Le serveur posait nos boissons devant nous, et j’avais remarqué qu’ils servaient également des ramens. Je n’avais pas eu le temps de manger avant et je mourrais de faim. Je demandais donc un bol, proposant à Yano d’en prendre un également, mais il refusa l’offre.

-A quoi bon te dire qui j’étais ? Tu ne t’en souviendras quand même pas et tu seras influencé par mes souvenirs, répondis-je après que le serveur se fut éloigné. A la place, essaie de te concentrer pour ne pas m’oublier une seconde fois, ce serait vraiment vexant ! D’ailleurs, c’est quoi mon nom déjà ?

Mon regard se planta dans le sien tandis que je le fixais avec énormément de sérieux en attendant sa réponse. Bon, je me doutais qu’il s’en souvenait, mais quand même. Je le fixais quelques secondes, détaillant ses traits. Il n’avait pas beaucoup changé. Soit, il n’avait plus cette même bouille de gamin, mais quelque chose était différent néanmoins.

-C’est bien plus intéressant de savoir qui nous sommes aujourd’hui. Parle-moi de toi ! Qu’est ce qui t’a amené à Tokyo ? Et surtout comment TOI tu as fait pour devenir pompier ? C’est plutôt étonnant, connaissant le Yano d’il y’a dix ans.

C’était même invraisemblable, à vrai dire ! Qu’est ce qui a bien pu lui arriver ? Peut-être avait-il cherché la sécurité de l’emploi ? Mais pompier, quand même, ça demandait beaucoup de dévotion. Je ne saisissais pas comment est-ce qu’il avait pu en arriver là. Comment cet idiot s’était révélé pour finalement devenir « pompier ». Je vis mes ramens arriver de loin. Manger m’aidera probablement à réfléchir. Je tendis mon bras pour l’aider à me servir mais ma main visa mal et donna – malgré moi – un coup dans le plateau qui se reversa à la verticale… Juste sur ce pauvre Yano. Si je l’avais voulu, je n’y serais pas aussi bien parvenu. D’accord, ça devait faire mal, ce bouillon brûlant et ces nouilles réparti sur lui. Je ne devais pas sourire. Ni rire. Bon je mis ma main devant ma bouche, tentant de rire discrètement puisqu’il en avait vraiment partout. Le serveur qui paniquait courait partout pour l’aider. Bon, j’avais un peu pitié et je me redressais légèrement, prenant le bol que je posai sur la table tout en lui retirant quelques nouilles, m’assurant qu’il n’avait pas trop mal. J’allais prendre ça comme une petite vengeance personnelle quand même.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 1 Juin - 22:46
La table du fond était parfaite et au moins on n’était pas dérangé par un brouhaha immense causé par les clients du soir. Parfois j’appréciais l’ambiance conviviale, me mêlait à la foule et m’amusait en discutant et trinquant avec des gens que je ne connaissais pas spécialement cependant il y avait aussi des jours comme ce soir où j’étais fatigué et j’aimais bien la tranquillité. Puis, pour des « retrouvailles » c’était aussi plus adéquat afin qu’on puisse entendre ce que l’autre rétorquait et inversement. Je me demandais si elle allait me répondre ou bien éviter le sujet... Pour ma part, j’aimerais qu’elle évite le sujet, qu’on puisse converser d’autres choses que sur le passé. Il n’avait plus d’importance et j’étais rassuré qu’après avoir commandé ses ramens, Rina m’offre la réponse que j’espérais. Enfin d’une certaine façon. Je la trouvais bizarre... Quand je comparais son comportement à mon arrivée et celui de maintenant, j’avais cette impression que quelque chose clochait et ça me rendait légèrement méfiant. Elle m’avait frappé pour une raison qu’elle n’avait pas mentionné, m’avait traité de « connard » pour ensuite devenir une fille plus ou moins gentille qui préférais se concentrer sur le présent. Alors, je ne comprenais pas tout mais je suppose que je ne devais pas m’y attarde dessus et arrêter de me poser tant de questions. Je lui souris donc, amusé lorsqu’elle me demanda son nom que je répétai aussitôt en levant mes yeux au ciel.

Puis, finalement, arriva un amas d’interrogations que j’aurais préféré éviter. « Parle-moi de toi »  Je n’aimais pas vraiment ça. Je reconnaissais avoir ce léger côté mystérieux et secret quant à ma vie antérieur néanmoins c’était que malgré tout, à mes yeux, cela restait quelque chose de fragile, de sensible mais surtout de nostalgique à raconter. Et je n’aimais pas le raconter. Qui aimerait ça de toute manière ? Parler de la mort de son meilleur ami... Parce qu’évidemment c’était grâce et pour lui que j’en étais là à présent. Cela ne m’avait pas pris comme ça à l’âge de mes seize ans, sans raison particulière de déclarer que « je voudrais être pompier et sauver des vies ! ». Vu l’individu que j’étais, je crois qu’une telle réflexion ne m’aurait jamais traversé l’esprit parce que je n’avais pas d’avis précis sur le sujet et que j’étais égoïste. La mienne était déjà bien difficile à gérer que m’occuper de celles des autres m’embêteraient. Jamais je n’avais envisagé que je laisserais ma vie pour un inconnu, une telle chose était invraisemblable pour moi à l’époque. Je pensais que de toute façon on ne ferait pas ça si j’étais à leur place alors pourquoi je le ferais. Pendant longtemps je n’avais pas compris Shin qui répétait sans arrêt qu’il voulait apporter son aide à autrui d’une manière ou d’une autre, apporter un savoir faire et les soigner. Je ne comprenais son investissement auprès des autres ni pourquoi il était si généreux, si courageux. Il me faisait des discours à chaque fois pour m’expliquer et j’avouais être admiratif de sa façon de concevoir les choses cependant je n’étais pas comme ça. Le seul pour qui j’aurais accepté de donner ma vie à l’époque et de me battre corps et âme, c’était lui. A présent je comprenais ce qu’il ressentait autrefois, pourquoi il désirait si fortement tout ça, c’était parce qu’il savait déjà ce que ça faisait de perdre quelqu’un et qu’il ne voulait pas en perdre à nouveau, il ne voulait pas que d’autre puisse éprouver ce que lui avait éprouvé à la mort de son père. Il avait envie que tout le monde puisse vivre une vie en paix et heureuse... Auparavant, je n’avais pas saisi cela parce que j’étais immature et idiot, que je ne pensais qu’à mes propres soucis et n’avais pas conscience de la souffrance que le destin pouvait nous infliger. C’était sûr que collégien, je n’avais rien d’un héros, rien d’un pompier et moi-même si je retournais à cet instant-là, je ne penserais pas que ce garçon finirait dans un tel métier. Lui si égoïste, si idiot, si fêtard et si peu studieux... Celui qui passait ses soirées à fumer, à boire et même à se droguer parfois, qu’aurait-il pu devenir ? Pas pompier en tout cas, c’était certain. Comme quoi il suffit d’un rien, d’un tout, pour que soudainement, la roue tourne et les personnes changent, regrettant de ne pas avoir su profiter et changer avant.

Je cherchais quoi lui répondre, hésiter de parler de ma vie aussi ouvertement néanmoins je n’eus le temps ni de faire ni de comprendre quoi que ce soit que je reçu un liquide bouillant contre mon torse. Par surprise, je me reculai quelque peu et avait grimacé légèrement même si au fond ce n’était pas si douloureux que cela. Je m’étais déjà brûlé autrement et là j’avais eu bien mal. Le serveur semblait vraiment paniqué et voyant que Rina se mettait aussi à essayer d’arranger les choses, je me mis à rire et me levai.

- Ne vous inquiétez pas, Dis-je au serveur, le sourire aux lèvres, Ce n’est pas grave.

Je pris le torchon humide qu’il me tendait, essuyant la tâche sur mon haut qui autant dire ne faisait que s’agrandir à chaque geste que j’effectuais. Haussant les épaules, j’attrapai le tissu et le retirai aussitôt de la façon la plus masculine qui soit. Je ne me prenais pas la tête à savoir si je gênais quelqu’un ou non, de toute manière on était dans le fond alors ça ne devrait pas poser de problème. Calmement, je m’adressai au barman et lui demandai s’il n’aurait pas ne serait-ce qu’un haut de rechange. Aimable et souriant, celui-ci parti et revint avec un vêtement. Je le remerciais d’un doux rire puis après avoir enfilé le tee-shirt, je me réinstallai à la table en me décalant lorsque l’homme revint avec un nouveau bol de ramen. Il ne cessait d’excuser, désemparé malgré le fait que je ne faisais que lui répéter de ne pas s’en inquiéter. Il prenait vraiment la chose à coeur cependant je ne pouvais m’empêcher de songer qu’il y avait des évènements bien plus graves qu’un simple bouillon tombé sur un vêtement.

- Avec tout ça, je ne sais même plus de quoi on parlait...

Quand je disais que j’avais la mémoire courte. Cependant cette dernière revint assez vite lorsque je repensais à mon métier... Comment j’étais devenu pompier ? Pourquoi ici à Tokyo ? Machinalement la lueur dans mes pupilles s’adoucit et je suppose qu’on pouvait y lire le brin de nostalgie que je ressentais en cet instant précis.

- J’avais envie d’être quelqu’un de bien, Répondis-je alors finalement, sans détailler plus, C’est pour ça que je suis devenu pompier. Et j’ai déménagé à Tokyo dans ce but là, rien de plus simple.

Après avoir arboré une tendre esquisse, j’amenai mon verre à mes lèvres, soupirant d’aise quand le liquide traversa ma gorge et me provoqua cette sensation de fraîcheur et de bien être. Mais, j’avais encore envie d’une clope. Je suppose que cela attendrait plus tard.

- Je sais que c’est étonnant, seulement on change tous un jour ! Tu as bien du changer toi aussi non ? Je n’allais pas rester un gamin toute ma vie.

Bien que cela n’en aurait probablement pas étonné plus d’un. Cependant, malheureusement pour eux, c’était bien le cas. J’avais grandit et même si j’étais encore un idiot fini, ma vision du monde était différente de celle que j’avais autrefois.

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Ce message a été posté Lun 2 Juin - 1:11
Yano resta étonnement calme, prenant ça avec le sourire en nous disant que ce n’était pas grave. Ça me surprit un peu et je retournais m’asseoir sur ma chaise en le regardant. Et pour le regarder, je pouvais le regarder. Ni d’une, ni de deux, il ôta son tee-shirt et ma bouche s’entrouvrit légèrement et je plaçai rapidement ma main sous mon menton pour la forcer à se refermer. Oh Dieu pourquoi m’infliger ça. Il était tellement bien musclé, son corps était si sculpté et bien dessiné. Il était tellement sexy, j’avais l’impression qu’à trop regarder, j’allais tomber enceinte. Il m’énervait, à s’exhiber comme ça ; j’ai envie de toucher mais je ne peux pas. Tout ce que je peux faire c’est rester là et regarder. Mon calvaire prit fin quand il enfila un nouveau tee-shirt et que je sentis une odeur de ramen sous mon nez. Bon, je crois que j’allais devoir manger ça. Je pris mes baguettes, me résignant à manger. Ça allait probablement me changer les idées. Du moins, j’avais l’espoir que ça me change les idées. Je secouai les épaules quand il me demanda de quoi nous étions en train de parler. Je ne sais plus, je n’ai retenu que ton torse exhibé impunément devant mon nez. Une torture.

Fort heureusement, il reprit un peu de sa mémoire – pour une fois – et se souvint de mes questions. J’attendis donc mes réponses avec impatience, tentant d’apprivoiser la version 2.0 de Yano. Envie de devenir quelqu’un de bien… C’était presque un choque. Enfin, tout ce qu’il me disait, c’était contraire à ce garçon que j’avais connu, ça n’avait tellement rien à voir. Il était tellement mature, humble, calme… Comment en était-il arrivé là ? Bien sûr, on grandit, on change, mais pas à ce point. On pouvait être un adolescent stupide et devenir un adulte complètement con. Ça m’aurait beaucoup moins surprise. Je restais là à le fixer quelques secondes. C’était presque invraisemblable. Tellement que…

-Yano ! lançais-je d’un voix sévère avant de me lever et de poser mes mains sur ses épaules, commençant à le secouer un peu. Qu’est ce qui t’es arrivé ? Tu as eu un accident ? Tu es amnésique ? On te fait prendre des médicaments, tu es sous l’emprise de la drogue ? Qu’est ce qui s’est passé ??

Soyons honnête, ce n’était pas lui, là. Enfin, si c’était lui, mais une autre version de lui, tellement différent de celui que j’avais connu. Je regrettais de l’avoir frappé avec un parapluie. J’aurais dû remonter le temps, trouvé le lui de l’époque et le laminer avec ce parapluie. Mais j’étais du genre spontanée, je ne réfléchissais qu’après avoir agi. Et il en avait subi les conséquences. Je le relâchais doucement, finissant par m’asseoir en le fixant.

-C’est tellement peu croyable de voir que tu as aussi bien changé, que tu es devenu quelqu’un de bien. Du moins, d’après tes paroles. Mais, même ton attitude n’est plus la même. Je veux dire… Grandir, oui, on change. Pas autant toutefois.

S’était-il passé quelque chose pour qu’il se prenne autant en main et cesse d’être aussi stupide qu’il n’avait pu l’être ? C’était sans doute un peu personnel, il ne me connaissait pas, ce serait idiot de lui poser la question. Mais cela m’intriguait néanmoins.

-Il y’a eu un déclic pour que tu deviennes ainsi ?

Un beau sourire se forma sur mes lèvres, plus doux, plus tendre. Je me demandais s’il allait me répondre, bien que je comprendrais qu’il ne le fasse pas. On ne se confiait pas comme ça à une inconnue, mais j’étais curieuse de savoir ce qui s’était passé dans sa vie pour qu’il devienne l’homme qu’il était aujourd’hui.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 2 Juin - 12:39
J’ignorais ce que Rina pensait mais elle était restée quelques instants silencieuses, me fixant comme si j’avais l’air d’un extraterrestre sorti de je ne sais où. Peut-être qu’effectivement mon changement était si surprenant que cela néanmoins de mon point de vue, je ne trouvais pas. Je n’étais qu’un gosse à l’époque, bien sûr, j’aurais pu devenir pire, m’engager dans la mafia, devenir dealer de drogue ou quelque chose de tout à fait similaire cependant bien que j’étais mauvais à ma manière, je ne l’étais pas autant. Puisque je n’avais pas été correctement éduqué, je faisais n’importe quoi et me rebellait comme un adolescent de mon âge. C’était ma façon de dire, aussi vulgairement soit-il, « Je vous emmerde » et de montrer que rien ne m’atteignait. Mais d’un certain point, c’était plutôt paradoxal puisque mis à part être égoïste, je ne cherchais pas volontairement à me mettre des gens à dos. Au contraire, j’étais une personne plutôt sociable pour quelqu’un de « mauvais ». Je suppose que je souhaitais juste me donner un genre et que, à nouveau, j’étais trop immature pour comprendre l’intensité des dégâts que je causais. Comme excuse, je me disais que je n’étais encore qu’un enfant, que je n’avais pas tout à fait grandi comme les élèves de mon âge parce que je n’avais personne dans ma famille pour me montrer ce que c’était d’être une bonne personne, douce, attentionnée et respectueuse. Mes amis ne l’étaient pas spécialement non plus, quant à Shin… Oui il était gentil, adorable mais certainement trop solitaire pour oser approcher des inconnus si facilement. Il avait bien sûr lui aussi, sa bande de copains mais je ne les connaissais pas à proprement parler, hormis ce qu’il me disait. On était trop différent eux et moi. Même lui et moi d’ailleurs, pourtant on était étrangement complice. Peut-être un peu trop. Il avait fallu que je perde quelqu’un pour comprendre que je n’étais pas seul, que j’étais plongé dans un monde avec des milliers de personnes qui avaient eux-aussi des rêves, des ambitions, des problèmes également. Je n’arrivais pas à dire si j’aurais été différent si Shin était encore en vie… Est-ce que j’aurais changé ? Je pensais que oui, parce que lorsque j’étais avec lui, je devenais meilleur à chaque fois je le trouvais meilleur lui-même… C’était inexplicable mais tout paraissait si simple quand il était là. Sa vision des choses était si impressionnante que peu à peu, j’avais envie de croire en ce qu’il me racontait. Bien que je ne le montrais pas, trop fier et immature, je regrettais de ne pas lui avoir dit. Lui avoir dit qu’il était quelqu’un de bien, que je l’admirais et qu’il était la personne que j’avais de plus chère à mes yeux.  

Mes pupilles se dilatèrent tout à coup alors que la jeune femme me sortait de mes songes en me secouant par les épaules. Je suppose donc que oui, c’était si choquant d’entrevoir mon changement. Sa réaction était plutôt excessive mais malgré tout, ça me faisait rire. C’était la première fois que je rencontrais quelqu’un du passé et qui me faisait réaliser à quel point j’étais différent autrement. Je devais être réellement à part et le constater un peu plus aujourd’hui m’amusait. J’aimais me dire que j’avais plutôt réussi, que j’étais devenu quelqu’un de respectable et qu’il y avait de quoi être fier de moi.
Je repris ma respiration quand elle relâcha l’emprise, buvant à nouveau quelques gorgées de bière avant de me désaltérer et de reprendre mes esprits. Toutefois, je n’étais pas réellement d’accord avec ses mots. « Pas autant » Avait-elle rétorqué. Je pense que tout le monde peut changer énormément dans une vie, du moment qu’il prend conscience que ce qu’il était avant n’était pas correct.

Je me plongeai dans le silence lorsqu’elle me questionna sur le « déclic », trempant doucement mes lèvres dans ma pinte tandis que je réfléchissais. Pourquoi en ce moment, tous avaient cette fâcheuse manie de vouloir aller fouiner dans mon passé ? Puis même si je l’avais vraisemblablement connu par le passé, ce n’était plus réellement le cas à présent. Mais je détestais mentir.

- Je suppose que oui, Rétorquais-je en haussant les épaules et lui adressant un sourire sincère, Je me suis juste rendu compte que si je restais ainsi, je risquais de tout perdre.

Bien qu’à mes yeux, ce jour-là je considérais que j’avais déjà tout perdu. Mais si je ne me relevais pas, je le perdais pour de bon, lui, nos souvenirs, ses idéaux, les projets qu’on parlait tous les deux… Je n’avais pas le droit de m’enfoncer et de devenir quelqu’un d’encore plus mauvais. C’était le contraire, il fallait que je sois bien, que je me batte et soit heureux pour qu’il puisse m’observer fièrement de là où il était. Et au moins ainsi, j’avais l’impression qu’il était toujours un peu avec moi.

- Donc non je ne suis ni amnésique ni sous l’emprise de drogue, Poursuivis-je en riant chaleureusement, J’ai juste grandi. Je ne dis pas que je n’en reste pas moins idiot et stupide mais je suis beaucoup moins égoïste. Bien sûr avant, je ne me serais jamais imaginé ainsi et pourtant je ne me vois pas vivre autrement désormais. La moindre vie est importante et je suis heureux et fier de pouvoir faire un tel métier.

Même s’il m’arrive souvent de penser, égoïstement, que j’aurai aimé pouvoir le sauver lui. Ou être à sa place lors de l’accident. Néanmoins, c’était la vie malheureusement et on ne pouvait pas corriger le passé. Alors l’unique chose que je pouvais faire, puisque je suis celui qui est resté, c’est d’être heureux pour deux, de toujours me battre continuellement peu importait la situation et d’avoir une vie dont on pourrait être fier.

- Mais je ne me situe plus dans le passé et c’est un peu la raison pour laquelle j’en ai oublié de nombreuses choses. Je préfère me concentrer sur le présent, sur la personne que je suis aujourd’hui plutôt que vouloir toujours retourner en arrière. On n’avance pas si on reste coincé dans des souvenirs.

Je pense que oui, malgré tout, j’ai grandi d’un coup et trop vite. Je n’avais que seize ans.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 2 Juin - 20:15
Tout perdre s’il ne changeait pas, c’était un concept intéressant pour un type comme lui. Je ne pouvais m’empêcher de m’interroger sur ce qui avait bien pu lui ouvrir les yeux. Il n’était pas ainsi avant, et même lui s’en rendait compte. Je suis quasiment sûre qu’il avait changé volontairement et que ce n’était pas quelque chose qui était arrivé en « grandissant » mais un choix. Enfin, je pense qu’il s’était produit quelque chose qui avait déclenché ce fameux choix, il ne me restait qu’à découvrir quoi. C’était étrange de revoir des gens du passé, en général, de voir ce qu’ils aiment désormais, leur façon de penser de d’agir ou de réagir. S’ils sont plus humains ou encore plus stupide. 

Cependant, je ne pouvais m’empêcher de me dire que ce n’était que des mots. Rien ne me disait qu’il n’était pas en train de me mentir, de baragouiner tout et n’importe quoi pour redorer la misérable image que j’avais actuellement de lui et qui restait accroché à ma mémoire. Une partie de moi avait envie de croire qu’il disait vrai, qu’il était honnête avec moi. Mais une autre me mettait en garde, me prévenait de faire attention, de ne plus être aussi naïve. C’est facile de dire qu’on ne vit qu’au présent, d’oublier son passé. C’est complètement stupide aussi. Oublier ses erreurs ou certaines choses, c’était risquer de répéter la chose, et je trouvais ça idiot.

-Tant mieux si tu as changé, répondis-je en haussant les épaules, si tu te plais ainsi. Mais après, ce n’est que des mots.

Je continuai de manger tranquillement mes ramens , l’ignorant un peu tandis que j’essayais de peser le pour et le contre. J’avais envie de continuer de lui en vouloir mais je n’y arrivais pas. J’avais tellement l’impression de ne plus avoir la même personne devant moi. C’était un peu comme fulminer pour le mal qu’une personne m’avait fait contre une personne totalement étrangère à cette histoire. Sauf que c’était bien lui le « méchant » de l’histoire. Je tentai de reprendre la conversation sur un sujet tout à fait opposé, un peu plus banal et moins sérieux puisque je souhaitais qu'il arrête de m'embrouiller. Parce que oui, c'était bien ce qu'il était en train de faire, m'embrouiller. Je ne devais pas me laisser impressionner par lui ou avoir un sentiment un peu trop positif à son égard, ce serait totalement stupide. Cependant, mes pensées durent interrompu par une voix à côté de nous.

-Tachibana ! Je t'avais vu de loin, mais je n'aurais pas cru que c'était toi ! Commença une jeune femme qui venait de se prostrée devant nous. Elle le fixait quelques secondes, mais voyant qu'il ne le reconnaissait pas, elle se lança : Mais c'est moi ! Tu te souviens, Ko...
-Ahhhh ! Hana ! Yano, c'est Hana ! Tu te souviens ! Ma sœur ! M'exclamais-je en bondissant sur mes jambes passant mon bras autour de l'épaule de la fille. Je ne savais pas que tu travaillais aujourd'hui !
-Eh mais attend-..

Je ne lui laissais pas le temps d'ajouter quoique ce soit que je l'entraînais avec moi. Quand elle a commencé le « Ko- » j'avais bien trop craint qu'elle soit Rina. En plus, elle correspondait un peu à la description physique que m'en avait fait Yano, alors je préférais me méfier. Elle me fixait quelques secondes, un peu surprise. « Vous... Vous êtes Tsuchiya Sayuri ? » Oh non, j'étais cuite. Je craignais qu'elle ne parle trop fort et que d'autres entendent. Que faire ? Je devrais peut-être profiter de cela. Mettant un doigt sur mes lèvres comme pour lui dire de se taire, je souris en confirmant mon identité. J'inventais une histoire de caméra caché, expliquant que ce garçon était ma victime. Elle répliqua qu'elle le connaissait, qu'ils étaient dans la même classe au lycée – je crois qu'il s'agissait vraiment de Rina, bon sang, j'étais tellement malchanceuse ! - ce qui me fit davantage insisté sur le fait qu'elle devait se faire passer pour ma sœur. Pour le bien de l'émission. Elle accepta avec plaisir et je me demandais ce que ça allait donner. Il fallait que je me sorte de là au plus vite.

-Ravie de te revoir Yano ! S'exclama la vraie Rina après s'être un peu incliné devant lui.
-Tu ne dois plus te rappeler d'elle non plus, hein ? Elle était plus âgé que nous, une classe au dessus. Quel hasard que tu sois entré justement dans le bar dans lequel elle travaille, juste après m'avoir rencontré moi, n'est ce pas ? Ahaha, c'est fou ce monde, je n'en reviens pas.

Je me serais tirée une balle dans le pied, ça aurait été pareil. Là, tout de suite, j'avais envie de me jeter dans un océan ou de me flageller. Mais je continuais à sourire, essayant de faire discrètement à Rina de partir mais elle n'arrêtait pas de me regarder avec un grand sourire. Pourquoi est-ce que j'avais inventé ce truc de caméra caché ? Ça n'en avait tellement pas l'air. Vraiment, j'avais terriblement envie de me gifler actuellement.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 6 Juin - 22:01
C’était quand même dure de grandir si vite. J’avais probablement raté beaucoup de choses qu’un adolescent de seize ans aurait fait. Je n’avais pas profité de ces années là mais comment profiter lorsque l’unique personne pour laquelle on tient n’est plus là ? Au début, je ne pensais pas que je pourrais m’en relever. J’avais tellement pleuré. Moi qui était si fort, qui souriait toujours et qui n’hésitait pas à faire le pitre, l’idiot ou à faire peur à d’autre, j’avais pleuré. Enormément. Je n’avais jamais ressenti de douleur aussi forte que celle de cet instant là. Je buvais, buvais et encore buvais. Mes soirées, je les passais dans ce bar, me coupant du monde, au point même que je me laissais complètement aller. Jusqu’au jour où j’ai croisé sa mère, par hasard. Elle était si douce, si admirable... Je pense que malgré tout Shin l’aimait beaucoup parce que même si elle était étouffante, de l’amour à revendre, elle en avait. Plus que ce que je n’aurais imaginé. En la croisant ce jour-là, je l’avais trouvée formidable. Comme lui, elle m’avait souri tendrement et cette unique phrase m’avait retourné le coeur : « Mon fils n’aimerait pas te voir comme ça ». C’était vrai... J’avais oublié celui que j’étais avant, je ne souriais plus, la lueur dans mes pupilles étaient inexistantes et je me laissais simplement vivre, attendant mon heure sûrement. Mais j’étais trop jeune pour mourir et elle avait eu la bonne idée de me le faire remarquer. De là j’ai pris conscience que pour lui, je devais me battre. Si on m’avait laissé la chance de survivre, je ne devrais pas la gâcher. Tous, à l’école, avaient été étonné de me voir m’investir sérieusement dans mes études, de ne plus sécher les cours et de réussir mes examens. Shin et moi n’étions pas dans la même classe et au lycée, on ne traînait pas spécialement ensemble. J’ignorais qui savait qu’on se connaissait cependant je suppose que certains avaient fini par s’en douter au vue des rumeurs qui circulaient dans l’établissement. J’avais rompu contact avec mes « amis » de l’époque et je m’étais concentré sur mes leçons. Donc oui, je pense que j’avais raté l’occasion de m’amuser, que je n’avais pas eu les mêmes plaisirs qu’un étudiant de mon âge néanmoins, j’avais de quoi être fier de moi à présent. Et puis j’étais encore jeune. Si je voulais me distraire, je pouvais encore le faire. Bien que je verrais les choses différemment aujourd’hui et que je ne serais plus attiré par les mêmes activités qu’autrefois. C’était certain.

En guise de réponse à sa remarque, j’haussai simplement les épaules. Elle avait raison, je n’avais aucune preuve de ce que j’avançai et je n’avais pas spécialement envie de prouver quoi que ce soit non plus. Du moment que je savais qui j’étais, je considérais cela comme amplement suffisant. La conversation dériva sur autre chose et c’était tant mieux. Je préférais ça jusqu’à ce qu’une fille - une autre taré je crois - se précipita à notre table, hélant à nouveau mon nom. Quoi ? C’était qui elle ? Encore une retrouvaille ? Je soupirai intérieurement avant d’incliner ma tête sur la côté et de la dévisager. Elle me disait quelque chose malgré tout. Mais pas la sœur de cette fille, en plus elle n’avait pas l’air de se ressembler. Je fronçai les sourcils comme si effectuer ce geste allait m’aider à deviner l’identité de cette demoiselle néanmoins je n’en eus guère le temps que Rina l’avait emmené plus loin. Je sirotais ma bière tout en essayant de me rappeler... Pour quelqu’un qui ne souhaitait par dessus tout pas retourner dans le passé, je dirais que c’était bien ma soirée. Deux connaissances d’autrefois en une journée. Cependant il y avait une différence entre elles, c’était qu’il y en avait une qui me disait quelque chose.
Lorsqu’elles revinrent, je n’écoutais pas la jeune femme, fixant la nouvelle venue avant de me lever brusquement et de frapper la paume de ma main contre la table tout en exclamant un « MAIS OUI ! » Cela me revenait maintenant.

- Le Sumo !

Oups. C’était sorti tout seul. Heureusement, elle n’avait pas l’air de le prendre mal alors j’en ris avant de poursuivre.

- Je m’en souviens ! Les bentôs ! Qu’est-ce que tu deviens ?!

Je ne lui laissai pas le temps de répondre en réalité que j’enchaînais aussitôt en les désignant du doigt :

- Mais vous vous connaissez ?? Comment ?

Et un détail me sauta aussitôt aux yeux, ce qui m’obligea à tourner mes yeux vers ma première retrouvaille, arquant un sourcil.

- Pourquoi tu m’as dit que c’était ta sœur ? Elle était dans ma classe. Tu te ficherais pas un peu de moi là ?

C’était encore plus bizarre que ce que j’avais pensé au début. Elle avait menti sur ça, pourquoi ? Je ne pouvais pas dire qu’elle ne me connaissait pas puisqu’elle m’avait appelé par mon nom. Cependant sa réaction d’à l’instant était tout de même louche. Je ne pouvais pas dire que je me rappelais très bien de la vie de celle que je surnommais « le sumo » cependant premièrement je savais que jusqu’alors elle n’avait jamais parlé de sœur, et deuxièmement elle était dans ma classe, pas celle du dessus. Tous les midis, ou plutôt quasi tous les midis, elle m’amenait un repas qu’elle avait fraîchement préparé. Et même si physiquement ce n’était pas un canon, je la trouvais sympathique puis soyons honnête, ses bentôs étaient des plus délicieux.

Anonymous
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Ce message a été posté Sam 7 Juin - 12:47
Oh non, ça n’allait pas aller pour moi. Il se souvenait de cette fille, bien que je n’apprécie pas tellement le « surnom » qui lui était revenu en mémoire. Elle ne sembla pas s’en formaliser. En même temps, peu de femme ici avait la « poigne » pour exiger d’être traité avec respect de la part des hommes, quand bien même je savais que Yano ne disait pas cela en « mal ». S’il la reconnaissait, je savais que ça allait mal tourner, mais je tentais de ne pas blêmir pour l’instant, les laissant se retrouver en tentant de me fondre dans le décor. Pourquoi étais-je si malchanceuse aujourd’hui ? Du moins, je crois qu’avec lui, je l’avais toujours été, et j’avais beau cherché, je ne trouvais aucun moyen de justifier mes actes.

Ce qui dû arriver arriva et il s’adressa directement à moi, me demandant si je ne me fichais pas « un peu de lui ». Ce n’était pas ça. J’ouvris ma bouche pour répondre, mais aucun son ne sortait. Car je n’avais rien à lui dire, aucune justification plausible, que j’accepterai de formuler. Rina me regardait en souriant. Elle devait penser que le scénario était écrit. Après tout, ça passait à la télévision, ça n’était que de la fiction. J’aurais tellement souhaité que ça le soit. Tellement, tellement souhaité. A la place, je faisais office de potiche à ne pas bouger et à le laisser me fixer d’un regard beaucoup trop sombre.

J’aurais pu lui dire la vérité. Que je m’appelais Tsuchiya Sayuri et qu’on se voyait parfois quand nous étions plus jeunes. Que j’aimais bien venir le voir, parce qu’il était drôle et ne se prenait pas la tête, que j’aimais bien parler de tout et de rien avec lui et qu’il avait la gentillesse de m’écouter, même quand je disais n’importe quoi. Il ne savait pas grand-chose de moi à l’époque, connaissait mon prénom, peut-être mon nom mais je crois que c’était un peu près tout. On pouvait parler de tout et de rien, mais je n’avais jamais voulu lui dire que j’étais une idole. J’aurais aussi pu lui dire que j’étais probablement tombée amoureuse de lui mais qu’il n’en avait jamais pris conscience et qu’il m’avait brisé le cœur ? Mais non, je ne pouvais pas faire ça. J’étais beaucoup trop fière, et j’aurais l’air tellement ridicule. Je ne voulais pas qu’il ait pitié ou quoique ce soit. Je ne savais même plus ce que je voulais. De toute façon, je ne pouvais rien avoir.
Tentant de me reprendre, je levais mon visage vers lui, tentant d’assurer un sourire chaleureux et de ne pas pleurer. Je ne savais même pas pourquoi j’avais cette envie. Mes yeux brillaient légèrement, mais je tentais de garder le dessus, de rester digne.

-Parfois, il n’y a pas d’explication à donner, n’est-ce pas ? Commençais-je en baissant un peu les yeux, un rire nerveux s’échappant de mes lèvres. Je crois que j’ai paniqué et suis redevenue une vraie adolescente. Désolée.

C’était en quelque sorte l’impression que j’avais eu. D’avoir à nouveau quatorze ans, d’être une idiote finie et de tout faire pour attirer son attention. Cependant, je n’ai jamais su comment m’y prendre. Pourquoi avais-je toujours été aussi stupide avec les hommes ? Je finissais toujours pas tout gâcher et j’étais l’idiote dans l’histoire, même si je voulais me « venger » ou avoir l’air forte, je finis toujours par en pâtir.
Me jurant de tenir encore quelques secondes, je me penchais poliment devant lui après avoir légèrement sourit à Rina.

-Même si tu ne te souviens pas et que tu ne te souviendras jamais, j’ai été heureuse de te revoir au final. Si tout ce que tu m’as dit est vrai et que tu es réellement l’homme que tu m’as donné l’impression d’être aujourd’hui, sois fier de toi, et je souhaite que tu ne deviennes encore que meilleur dans le futur. Prends soin de toi, s’il te plait.

Je tournai les talons sans lui laisser le temps de répondre, me précipitant vers la sortie. J’étais une vraie idiote, à agir aussi spontanément. Je m’en voulais tellement d’avoir tout gâché, d’avoir réagi au lieu de l’ignorer et de laisser au passé ce qui appartenait au passé. Si seulement je n’avais pas vu cette fichue capeline.


FIN

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 9 Juin - 13:17
J’avoue que je ne comprenais pas. Il y avait quelque chose de bizarre dans cette histoire mais je n’arrivais pas à savoir quoi. Je regardais les deux jeunes femmes l’une après l’autre comme si faire ce geste apporterait des réponses à mes questions néanmoins cela ne fonctionnait pas. J’étais toujours aussi perdu. Rina semblait déboussolée alors je pense que j’avais mis les pieds dans le plat. Elle m’avait menti. Peut-être même qu’elle ne s’appelait pas Rina. Je la contemplais silencieusement, écoutant ses paroles et malgré tout, je ne pouvais que me sentir peiné pour elle. J’ignorais tout de son existence et je ne parvenais pas à mettre le moindre souvenir sur qui elle était. C’était triste... Se faire passer pour quelqu’un d’autre pour une raison dont j’ignorais l’identité. Je ne comprenais pas mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Parce que j’étais sûrement aussi fautif dans l’histoire et la voir aussi désorienté me touchait plus que ça n’aurait du l’être. Je voulais lui dire que ce n’était pas grave, qu’elle n’avait qu’à s’expliquer et que je ne lui reprochais rien mais rien ne sortait. Parce que j’étais moi-même troublé et chamboulé par toute cette histoire. Par son attitude aussi. Qui agirait comme elle ? Ils ne devaient pas en exister beaucoup et d’un certain point de vue, je trouvais ça fascinant, voir amusant. Du moment que ce n’était pas trop grave et que ça ne blessait personne, je suppose que ça allait si elle avait une bonne raison derrière.

J’hochais la tête en guise de remerciement à ses paroles et je voulus la retenir pour la rassurer, lui dire qu’elle n’avait vraiment pas à s’en faire de tout ça, néanmoins mon ancienne camarade de classe me rappela à l’ordre, en me disant de ne pas trop m’inquiéter. Elle avait parlé d’une émission mais je n’avais pas trop suivi, réfléchissant à tout ça avant d’arbora un doux sourire, amusé malgré tout. Quand on y songeait, ce n’était pas une situation des plus communes et c’était drôle. Rien que les coups de parapluie, je crois qu’ils me marqueraient ceux-là.

Quelques temps plus tard, je quittais la jeune femme, rejoignant mon appartement où je m’écroulai littéralement dans mon lit bien chaud. Quelle journée... Quoi qu’on dise, elle avait tout de même était forte en émotion. Mais je ne regrettais pas d’être passé par là pour rentrer et d’avoir fait cette rencontre. Bien que oui, ça me tracassait plus que je ne l’admettais.

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DOOM DADA

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