j'aurai voulu.

Ce message a été posté Dim 29 Nov - 18:43

J'aurai voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ Encore allongé dans mon lit, je sens une truffe froide se plaquer contre ma joue avant que sa langue ne glisse sur ma peau frissonnante. Spoutnik. Le chihuahua remue sa queue en me regardant avec ses gros yeux, jappant subitement proche de mon oreille pour me tirer de sous la couette. J'émet un soupir résigné et retire la couverture avec lenteur, prenant le temps pour poser un pied sur le carrelage gelé de ma chambre. J'aurai dû mettre le chauffage, mais je suis tellement mieux sous ma couche de tissu. L'animal n'arrête pas de tourner sur lui-même, réclamant sûrement à manger. Dans un coin de la pièce, un oiseau grisâtre se gratte la patte avant de lancer un « bonjour » qu'il a apprit grâce à la télé. Doonis fait la conversation pour moi, je l'entends tellement parler que j'ai l'impression qu'il occupe cette capacité que je n'ai pas. Le perroquet saute sur mon épaule quand je m'approche suffisamment de lui, direction la cuisine où je remplie la gamelle de croquette et donne un biscuit à l'oiseau qui glousse. à mon tour, je prend un bol, des céréales et déjeune dans ce silence habituel. Doonis fait la chanson en basculant sur le dossier d'une chaise, m'arrachant un sourire qui reflète un rire sans son. Pourtant, je dois les laisser ici pour partir bosser, traînant ma carcasse jusqu'à la salle de bain où je me prépare tranquillement. Fin prêt, je confie l'appartement à mes animaux et m'en vais rapidement pour ne pas louper mon bus m'amenant à Ueno, au zoo.

La journée s'annonce bien, ni génial, ni catastrophique. On me refile la cage aux lapins à nettoyer, puis le sol à frotter. Jusque là, la routine. Je ramène ce qu'il faut pour m'occuper des cages pendant que les rongeurs profitent de l'espace ouvert pour courir et s'amuser. Quand j'ai terminé de faire le ménage dans leur maison, je dispose quelques friandises dans une gamelle et la dépose proche de la cabane, laissant les animaux profiter du beau temps pour être dehors, dans leur enclos. J'en ai fini avec eux, prenant mon chariot à balais pour faire les allées du parc encore vide par cette heure matinale. Les gens travaillent ou dorment à cette période de la journée, mais c'est là où je fais le plus gros. évidement, il ne faut pas prendre tout pour une généralité, puisque certains traînent alors qu'ils ne devraient pas être là. à mes yeux, ce sont des étudiants, mais j'ignore réellement s'ils ont encore école. Mon seau à quelques pas de moi, je ne me préoccupe pas deux pour continuer à nettoyer le sol, jusqu'à entendre un fracas et voir de l'eau percuter mes bottes en caoutchouc. L'un des gars a donné un coup dans le seau d'eau, riant bêtement de sa connerie. Sans hésitation, je le fusille du regard, l'insultant dans ma tête. « Putain! On dirait qu'il va me tuer avec son balais, haha! » Se moque-t-il en souillant le sol propre de ses baskets dégueulasses. J'étais à deux doigts de le taper avec mon ustensile, si mes yeux ne s'étaient pas posés sur lui ... Shinya. © 2981 12289 0

Ce message a été posté Dim 29 Nov - 22:52

J'aurai voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ Le claquement de la porte du garage s’écrase au sol se fermant sur des voitures nouvellement reconditionnées, on a travaillé dur sur ces modèles, mais on va choper un gros pactole contre cette petite merveille, pour l’instant je suis assis dehors sur la petite murette devant la maison de mon pote. Ses parents sont absents et même en étant présent il semblerait qu’ils préfèrent fermer les yeux sur nos occupations, tant mieux de cette manière personne n’emmerde personne. Mon paquet de clopes à la main je le tapote sur ma cuisse pour en faire sortir un et la caler entre mes lèvres, on me tend un gobelet de café et je l’attrape en faisant un geste pour remercier le type de ma bande, tout le monde se regroupe autour, assis ici et là. L’un propose de faire un tour, je ne sais pas où l’on pourrait aller à cette heure, mais il y a le zoo pas loin, ils ont l’air emballés à l’idée d’aller rugir sur quelques bêtes bien imposantes, je ne suis pas vraiment emballé devant cette activité, mais s’ils veulent y aller pourquoi pas. Je termine la gorgée de ma boisson pour le jeter dans la poubelle. « J’aurais préféré aller me défouler un peu, mais si vous voulez aller voir les bestioles ! » Mon voisin passe son bras autour de moi. « Aller Shinya ! On pourra peut-être rencontrer quelques cibles faciles, ou libérer les bêtes, t’imagine la bordel ! » Je ris en secouant la tête. « Imbécile donne pas des idées pareil j’en connais qui n’hésiteront pas. » Je lance un regard au plus jeune et plus fou du groupe, lui c’est un malade, il est du genre à accepter n’importe quel défi, même celui-là, alors autant ne pas ébruiter cette connerie. Je grimpe sur ma moto, les autres font de même, pour prendre la route jusqu’au parc, garant nos deux roues dans un coin sur et bien attaché, on commence à rentrer en faisant le tour, ils rient et se moquent un peu des passant, on fait chier notre monde bousculant tel insultant untel, mais aucun ne se plaint, c’est ennuyant. Puis la prochaine cible est semble-t-il un employé du zoo, je suis encore derrière quand l'une de mes potes renverses le seau d’eau du gars, aux paroles qu’il énonce je me rapproche et souris avant de croiser le regard de Junya... Mais aucun problème, à mes yeux c’est un étranger.

« Il en serait surement capable, mais c’est ennuyant il est muet. » Les gars me regardent. « Tu le connais Shin ? » « Pas vraiment. Juste un merdeux que j’ai eu pour cible au lycée », ramassant le seau dans laquelle de l’eau s’y trouver encore je me rapproche avec un sourire malsain en lui renversant sur la tête, laissant le sceau dessus, je tapote trois coups. « D’ailleurs ça m’avait manqué, je devrais peut-être recommencer. » Le revoir a seulement fait remonter cette haine que je ressens à son égard... Le seul que j’ai aimé et le seul qui m’a oublié, évincé de sa vie comme si nous n’étions rien l’un pour l’autre... Alors à mes yeux nous ne sommes simplement plus rien. © 2981 12289 0

Ce message a été posté Mar 1 Déc - 21:16

J'aurais voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ J'aurai mieux fait de me casser une jambe plutôt que de venir bosser ce matin. Depuis que je travaille ici, pas un seul jour j'ai manqué à l'appel, je n'ai donc jamais déposé un quelconque arrêt maladie, même en étant malade. Ils sont habitués à mon entrain et à mon optimiste, surtout quand j'ai de la fièvre ou une douleur quelque part, sauf qu'aujourd'hui je me serais bien plains à mes supérieurs pour prendre ma journée. Des corvées ennuyantes, j'en fais à la pelle. C'est mon boulot, je suis payé pour nettoyer, ranger et donner à manger, mais en aucun cas je dois m'occuper des clients, ceux qui passent dans les allées en regardant les animaux. Si j'en vois un faire un bêtise, je préviens aussitôt la sécurité qui s'en charge. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu affaire avec des abrutis pareils, mais il y a un début à tout, non ? Ce début, il porte le nom de délinquant, bon à rien qui compense leur manque d'intelligence par de la connerie suprême. Suffit de croire une seule fois leur route pour ne plus jamais s'en dépêtrer, enfin j'espère qu'ils ne vont pas revenir à la charge plus tard, que ce soit demain ou dans dix jours. Parce que je ne m'amuserais pas avec des idiots dans leur genre, qui s'amuse à renverser mon seau en rigolant comme des hyènes. Tiens, finalement ils ont leur place ici, mais du mauvais côté. Si seulement je pouvais répliquer un truc à celui-là, je le ferais sans hésitation! Un coup de balais, puis quoi encore ? Je n'ai aucune envie d’abîmer mon matériel, sinon c'est déduit de mon salaire. Puis, je déteste la violence, c'est pour les nuls et les cons. Tout à fait leur genre. Je pourrais continuer mentalement à les insulter, mais mon regard croise celui de la pire personne au monde à mes yeux. Sur le coup, je suis vraiment étonné de le voir ici. Je n'aurai jamais pensé qu'il est des amis dans ce style, bien qu'il n'a jamais été un garçon clean non plus. Disons qu'à une époque, j'ai découvert une meilleure facette de sa petite personne, mas cela semble loin... Très loin à présent.

Capable ? Il sait que je pourrais taper quelqu'un avec un balais ? Juste, mais je n'aime pas ça. Ennuyant ? Donc ainsi qu'il me voit maintenant, juste un gars ennuyant pas capable de parler ? Pourquoi est-ce que cela me blesse autant ? J'en ai affronté des épreuves, surtout avec lui, mais là c'est sûrement la pire. Shinya fait comme si il n'y avait jamais rien eu de plus entre nous, se moquant ouvertement de moi. Si seulement il savait que je me souviens parfaitement de notre petit bonheur passé... Pas le temps d'être dans mes pensées deux secondes qu'il me vide le reste de l'eau sur la tête, déposant le seau dessus pour taper et faire résonner le bruit dans mon crâne. C'est un enfoiré, finalement il n'a pas changé d'un pouce. Rapidement, je retire le seau de sur ma tête et me recule pour ne pas qu'il me touche, lui lançant un regard assassin. Je ne sais pas ce qu'il me retient de lui envoyer dessus ....Peut-être le fait que je ne veux aucun problème, causer aucune bagarre. D'un signe de tête, je lui dit de partir avec sa bande et de me foutre la paix. Je n'ai pas que ça à faire, jouer avec des voyous. © 2981 12289 0

Ce message a été posté Mer 2 Déc - 20:51

J'aurai voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ Comment devrais-je voir, je le déteste, même quand je le regarde là me faire face je n’ai qu’une envie c’est lui donner des coups pour la souffrance qu’il m’a fait ressentir, je suis trop fier et jamais je ne l’avouerai, je n’en ai parlé qu’à une seule personne, mais contrairement aux apparences je l’ai réellement aimé, ce bonhomme qui aujourd’hui a tout oublié de moi, de notre relation, de toutes ses choses qu’on a pu vivre ensemble, il m’a changé et a fait d’un voyou comme moi un type plus respectable, moins con, chaque jour était intéressant,? je vivais comme je n’avais jamais soupçonné pouvoir vivre, je me fichais qu’il soit un homme, a cette époque j’étais content d’être simplement avec lui, passer du temps assis côte à côte ou encore allonger sur le toit de l’école, je l’emporte parfois dans mes habitudes illégales, mais ce n’était jamais rien de méchant, quelques petites choses interdites, enfreignant des règles sans faire de casse. J’aurais surement pu devenir quelqu’un de bien, mais le destin en a décidé autrement et m’a lâché en route, je me souviens encore de cette journée où j’ai appris qu’il était à l’hôpital, blessé. Mon cœur s’est surement arrêté, j’ai eu peur que ce soit grave, qu’il soit mort où des choses totalement dingue et extrême, mais je n’étais pas loin... Il était mort. Pour moi en tout cas je l’avais perdu, lui et ses sourires, lui et sa voix, lui et ses yeux amoureux, j’avais tout perdu, pour lui je n’existais déjà plus et si j’avais un mince espoir il s’est rapidement envolé, me laissant que des sentiments amers, retombant en enfer, les vacances étaient terminées pour moi, je devais retourner dans ma réalité.

Alors oui, un type comme moi, un voyou, un con sans cervelle, un bagarreur, un dealer et j’en passe à un jour aimé cet ange, mais cette époque me semble loin, presque comme un rêve qui n’a jamais été réel. Je suis un homme cruel, sans but je me fiche de ce qu’on pense de moi ou de risquer des emmerdes, je suis né pour ça... Et je le prouve encore une fois, lui montrant qu’à mes yeux il est aussi mort que je le suis aux siens, de toute façon il ne se souvient pas de moi, quoique je dise je serais seulement un voyou parmi tant d'autres et voilà tout. Renversant de l’eau sur sa tête sans pitié, sans hésité, il me lance un regard mauvais et je ris face à son expression.

« Quand est-ce que tu vas t’exprimer avec des mots ? Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire tu sais. » Mes potes approuvés derrière, je remets les mains dans mes poches en faisant quelques pas vers lui. « Tu étais plus intéressant avant, divertie nous un peu après on te laissera t’amuser avec tes bestioles, c’est sûr qu’au moins tu n’as pas besoin de communiquer avec elles. » Parfait pour un muet en effet...
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Ce message a été posté Jeu 3 Déc - 16:31

J'aurais voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ Shinya ignore tout, comment peut-il parler sans savoir ? Comment peut-il me regarder en me jugeant aussi sévèrement sans comprendre qu'il est en principe la cause de mon mutisme ? En même temps, c'est justement parce qu'il ne sait rien qu'il est ainsi. Il ne pourrait pas savoir que son père est le premier fautif dans cette histoire, que par sa faute, son fils a perdu bien plus qu'un petit ami. Même si je m'en veux, même si je regrette d'avoir été aussi muet à cette époque qu'aujourd'hui, je ne peux rien faire de plus que subir la colère et la haine de mon cadet. C'est impossible pour moi de cracher le morceau, pas seulement parce que je n'ai plus de voix, mais parce que le courage me manque grandement. Je suis faible, peureux et attristé par cette situation qui a explosé sans le vouloir. Il est loin le temps où nous étions amis et amants, unis pour enfreindre les règles qui nous retenaient à notre quotidien. Il est loin le temps où nous allions bien, où nous étions contre le monde sans se soucier de rien. Quand l'accident est survenu, quand j'ai vu son père et son regard... Je n'ai pas su de suite que notre histoire prendrait fin à ce moment-là. Je le regrette réellement, mais il est trop tard pour se racheter à présent, trop tard pour lâcher la vérité aux yeux de ce garçon froid qui me fusille de son regard noir.

Le Shinya du passé revient rapidement à la charge, sans scrupule, sans gêne. Il ne fait plus attention à moi, il ne m'a jamais protégé depuis cet accident, depuis qu'il croit que je l'ai oublié. Il n'a pas non plus cherché à se battre pour moi et cela me désole de voir ô combien il préfère me faire du mal qu'autre chose. L'eau versé sur ma tête, un frisson parcours mon corps, me rappelant que la saison est mauvaise pour se baigner. Il m'énerve. J'ai des souvenirs plus joyeux de lui, mais j'ai l'impression qu'il s'amuse à tout détruire... Seulement parce qu'il ignore la vérité et que je ne peux pas lui avouer. Mon regard mauvais braqué sur lui, je le torture par la pensée en me retenant d'agir. La violence, ce n'est pas mon truc même s'il pourrait me pousser à ça.

Quand ? Il sait que je ne peux pas, même si je le voulais. Ma voix est morte, elle est prisonnière de ce corps. Shinya se moque de moi, entraînant ses potes dans son humeur joviale mais désagréable. Plus il se rapproche, plus je me recule. Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Je ne comprends pas, mais sa façon de me parler me répugne et je ne peux retenir ma main de venir claquer contre sa joue quand il est suffisamment proche de moi. Celle-là, il ne l'a pas volé.
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Ce message a été posté Jeu 3 Déc - 19:32

J'aurai voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ À ce moment-là j’étais mal, vraiment mal, effrayé et vulnérable. Quand j’ai cru l’avoir perdu, quand cet accident est survenu, tout semblait s’être écroulé, je n’avais jamais eu aussi peur que ce jour-là, il ne se réveille pas, sait-il que je suis venue tous les jours le voir ? Non, bien sûr. Des fois je ne rentrais pas dans la chambre, sa mère s’y trouvant je restais simplement adossé à la porte espérant l’entendre se réveiller, j’ai pleuré de colère autant que de tristesse, il m’avait rendu faible, mais pas dans le mauvais sens du terme, c’était la première fois que je tenais vraiment à quelqu’un au point d’en verser des larmes, mais quand j’ai appris qu’il s’était enfin réveillé, courant à me rompre les jambes vers cette chambre où il était pour découvrir quoi ? Qu’il m’avait oublié... Je ne représentais donc rien à ses yeux ? Il se souvenait de sa mère ? Son père ? Mais pas moi ? Il ne parlait même pas, comment obtenir des réponses quand c’est ainsi, mon cœur s’est juste brisé, redevenant aussi noir qu’il l’avait été, cet ange qui m’en avait sortir s’effaça peu à peu, il n’était que souvenir, que blessure et douleur.

Aujourd’hui je ne sais rien faire d’autre que le mal, blesser des gens, les frapper, les voler, magouiller pour me faire de l’argent, je ne suis qu’un voyou, mais je le vis bien, à quoi bon être gentil, le seul moment où je l’ai été j’ai tout perdu, maintenant je préfère ne rien avoir, ne tenir à rien, de cette façon... Je n’aurais rien à perdre. Pourquoi est-ce que je veux le blesser ? Parce que je suis puéril, il m’a fait mal, je veux lui rendre, c’est con et surement idiot, mais il ne pourra jamais se mettre à ma place, parce qu’il ne se souvient de rien... Pour lui je ne suis qu’un voyou venue l’emmerder sur son lieu de travail, rien de plus rien de moins et pour moi... Il n’est plus rien. Je me rapproche de lui en lui demandant de nous divertir, mais on dirait qu’il est réticent à cette idée, encore plus quand je me prends une gifle de sa part, la tête légèrement tournée sous la pression de son coup, je souris, alors que repose mon regard dans le sien, il n’est pas froid, peut-être légèrement nostalgique malgré moi, mais cela ne dure qu’une seconde avant qu’il soit de nouveau vidé de toute lueur.

« On dirait que tu peux encore te défendre. » Je fais un pas de plus. « Mais on ne t’a jamais dit de ne pas agir de manière impulsive, tu pourrais le regretter, apprends à juger la situation... Junya. » Conseil ou menace, qui sait ?

« Shin on va voir s'il y a d’autres personnes à victimiser, rapplique quand tu en as fini avec lui. » Ceux-là, ils aiment vraiment foutre la merde... « On dirait que tu étais vraiment trop ennuyant pour eux. »

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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 22:33

J'aurais voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ Ce jour-là, j'ai eu beaucoup de peine à lui briser le coeur. ça n'a pas été aussi simple pour moi de jouer le gars amnésique, alors que je me souvenais des moindres instants en sa présence. Quand j'ai vu son visage se décomposer face à mes gestes pour le repousser, j'ai eu autant mal au coeur que quand il me malmenait quelques semaines plus tôt. J'ai regretté, longtemps regretté le mal que j'ai fait subir à mon ex-copain. Par la suite, j'ai été inconsolable, muet mais peiné quand même. Mes nuits n'étaient que cauchemar, ma mère devenait folle à ne rien comprendre et mon père fuyait dans son boulot pour être à l'abri de mes soucis. J'ai coulé à pique comme une pierre, sans personne pour m'aider à part cette pauvre femme qui tapait inlassablement derrière la porte, pour un repas, pour un petit mot, pour rien. Je ne peux pas blâmer mon cadet, il a prit cela comme la plus grosse trahison jusqu'à me détester. Je le comprends, à sa place je me haïrais aussi d'être un gros con. J'aurai pu lui dire, mais il aurait pu l'apprendre. à qui rejeter la faute ? Je me sens coupable, mais je n'arrive pas à lui en vouloir. Même quand il revient à la charge, même quand il se présente devant moi avec ce regard noir et ses mots méchants. Je suis faible, toujours épris de ce pauvre petit voyou.

Shinya est dégueulasse, rentre dedans et sans tact. Quand il ouvre sa bouche, c'est pour sortir des répliques immondes, sans intérêt et je regrette vraiment de l'avoir rendu ainsi. Si seulement je pouvais m'excuser, lui dire que je n'ai pas oublié mais que son père me faisait tellement peur, qu'il me fait toujours autant peur. Mais non, je ne peux pas. Contre mon gré, je ferme ma bouche en le regardant s'approchant, avant que la gifle ne parte violemment. Il l'a cherché, même si ce n'est pas mon genre de taper aussi rapidement quelqu'un qui m'agace. La patience me manque quand c'est Shinya, n'est-ce pas étrange ? ça ne l'arrête pas, il se rapproche encore mais je ne bouge pas cette fois-ci. Que faire ? évidement, je n'ai pas perdu mon caractère bien trempé, qu'importe si ma voix est manquante.

Que veut-il que je juge, franchement ? Un sourcil haussé, je l'observe un court instant avant d'entendre mon prénom. Comment est-il censé le savoir ? Quoi que, il sait que je suis muet. Le seul truc qu'il ignore, c'est que je n'ai pas oublié. Sous le coup de la colère, j'agite mes mains pour faire des signes et dire « dégage ». Bien sûr, il ne doit pas comprendre non plus. C'est compliqué, mais je prendrais trop de temps à écrire.

Récupérant mon carnet et mon stylo dans ma poche, j'écris finalement dessus et donne le papier à Shinya. « Si vous continuez, j'appel la sécurité. » Quant à son commentaire, je l'ignore royalement, les yeux dans les yeux pour qu'il ne fasse pas encore des bêtises.
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Ce message a été posté Sam 5 Déc - 17:29

J'aurai voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ Qu’est-ce que ça changerait aujourd’hui au final de revenir en arrière, Junya m’a brisé comme personne avant lui n’avait réussi à le faire, le pire c’est surement le moment où j’ai eu l’impression d’être un étranger dans son regard, quand il m’a repoussé, tous nos souvenirs communs me sont revenu à l’esprit, mais ce sont des souvenirs que j’étais le seul à chérir, pas ceux où je le persécute, mais ceux où nous étions un couple... Assis l’un contre l’autre à jouer sur mon téléphone, un simple contact était suffisant et m’apaisé, son regard d’enfant, son sourire communicatif, j’aimais l’entendre parler autant que le contempler en silence. Mais ça c’est fini brusquement et aujourd’hui j’aimerai moi aussi ne plus m’en rappeler, à mes yeux Junya est devenu un étranger, c’est ce que je me répète sans cesse n’ayant de toute façon plus de lien nous rattachant l’un à l’autre. Je peux le frapper, l’emmerder, le provoquer ou le faire chier sans hésiter, parce que je n’ai plus de cœur. C’est vide à l’intérieur, totalement vide, je suis juste un voyou qui passe son temps à faire de la vie des gens un enfer, magouillant dans ses affaires illégales en risquant chaque jour de se faire arrêter par les flics et retourner en prison. C’est ma vie.

Il me gifle, mais ça ne m’arrête pas pour autant, si ça n’avait pas été lui je l’aurais surement roué de coups jusqu’à ce qu’il soit méconnaissable aux yeux de sa propre famille pour ce geste envers moi, je suis loin d'être un tendre et encore moins un homme gentil, mais... Je lui donne un conseil, frapper le leader d’une bande de voyous devant toute sa clique est-ce réellement une situation favorable ? Il a de la chance, son mutisme ennuie mes camarades qui finissent par se lasser d'un gars incapable de partager sa peur ou sa douleur, j’ai laissé son prénom filtré mes lèvres, mais je me fiche s’il se pose des questions, s’il me demande comment je le connais, haha, ce serait le comble, revivre cette journée à l’hôpital comme si je n’avais pas assez encaissé. Mais qu’est-ce que ça change au fond, je l’observe écrire sur son bout de papier, fixant ses morts inscrits sur le papier blanc. « Appel. » Froidement, je relève le regard sur lui. « Qu’est-ce que tu attends, appel les, je ne bouge pas. » Je suppose que c’est facile pour lui, quand on ignore tout, rien ne peut l’empêcher d’agir contre moi. La blague, je veux lui faire du mal, lui faire payer mes souffrances passées et montrer que je ne ressens plus rien, qu’il n’était qu’un vent de passage dans ma vie, mais mes gestes sont retenus, retenus par ce sentiment que j’ai enfoui au plus profond de moi pour oublier ma faiblesse, ma vulnérabilité, celle même qui porte son nom.

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Ce message a été posté Dim 6 Déc - 17:35

J'aurais voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ Qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? Comptais-je autant pour Shinya pour qu'il termine par devenir pire qu'au lycée ? Je me souviens encore de ce garçon emmerdeur, moqueur et blessant, mais il avait aussi sa part de gentillesse et d'amusement. Nous étions proches dans notre adolescence, proche au point de s'embrasser en secret ou dans le dos des gens. Nous étions heureux, et cela me manque beaucoup trop souvent. Quoi que je fasse, c'est impossible de revenir en arrière, de me racheter au près du voyou et de toute évidence, il ne pourrait rien comprendre. C'est un drapeau blanc que j'agite, un abandon direct face à l'ennemi. Shinya est plus fort que moi, il est surtout trop puissant contre ma faiblesse qui m'empiète et me détruit un peu plus chaque jour. Je ne suis pas un combattant, même ma gifle est minable comparé à ce qu'il pourrait faire... Serait-il capable de lever la main sur moi comme je viens de le faire avec lui ? Pense-t-il que j'agis parce qu'il n'est rien de plus qu'un inconnu à mes yeux ? Si seulement il savait que je regrette et que je triste de voir jusqu'à où il est tombé. Mais cette pitié ne changera rien non plus, ni pour lui, ni pour moi. J'ai la sensation qu'il me menace avec ses yeux sombres et ce regard électrisant, presque haineux. Ce n'est que le reflet de son âme, de ses sentiments envers moi et ce serait mentir si je disais ignorer la raison. Finalement, mon geste ne l'a pas fait déchanter, ni fuir, encore moins peur. Fallait s'en douter, Shinya n'est pas comme ça.

Qu'ils m'attaquent, je m'en fiche. Qu'ils cherchent à défendre leur leader si cela leur chante, mais je ne pourrais pas être plus mal que maintenant. Mon plus beau souvenir est face à moi, mais je dois le considérer comme un cauchemar... Qu'est-ce qui pourrait me blesser davantage à ce niveau-là ? Shinya est bien assez suffisant pour cela, je revis ma peine rien qu'en posant mes iris sur sa silhouette. Finalement, je reprends du poil de la bête et le menace avec quelques mots. Ce n'est pas bien effrayant, et Shinya me le fait bien comprendre avec son ton froid et sans appel. Un frisson et je déglutis aussitôt. Je sais qu'il ne bougera pas... Dois-je le faire ? Ils font faire le bordel si je n'interviens pas, et là ce sera dramatique pour les clients. La parole me manque, mais pas mes autres sens. J'attrape mon portable dans ma poche, pianote rapidement sur l'écran pour écrit un court paragraphe et n'hésite pas à l'envoyer à un gars qui s'occupe de la sécurité. Oui, pour lui j'ai oublié, alors autant agir comme le gars qui ne sait rien. D'ici quelques minutes, ils seront mit à la porte du zoo et interdit de revenir. Reprenant sur un brouillon, j'écris encore un truc sur l'écran tactile et le montre à Shinya. « C'est ça que tu voulais ? C'est fait. » Rien de plus, je n'ai pas peur de l'affronter.
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Ce message a été posté Lun 7 Déc - 21:10

J'aurai voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j'ai fais canari stressé empêtré dans ses soubresauts. #2nyaTENUE ▵ Je me répétais sans cesse, encore et encore que je ne ressentais plus rien pour lui, qu’il ne représentait plus rien, qu’il avait même disparu de mes pensées et de mes souvenirs, à force je m’en suis simplement convaincu, pour effacer ma douleur et ma peine, c’est lui que j’ai fini par effacer comme s’il n’avait jamais excité. Durant tout ce temps, depuis la fin du lycée et notre « rupture » qui en soi n’a même pas été officielle, j’ai juste était rejeté par des souvenirs , des sentiments oubliés, juste... Oublié. Pourquoi c’est si facile, vivre des moments qu’on aimerait pourtant chérir toute notre vie, croire qu’on peut changer, croire en nous, en nos multitudes de possibilités pour qu’en une seconde tout devienne comme de la poussière qu’on a balayée avec un coup de balai. J’ai perdu plus que mon « petit ami », je me suis perdu aussi, je ne me souviens même plus comment j’étais, quand il m’arrive d’y repenser, d’avoir ses bribes de souvenirs qui s’imposent à moi j’ai l’impression que c’était la vie de quelqu’un d’autre, étais-je vraiment ainsi ? Aussi proche et amoureux de lui ? Mon visage devient expressif sous cette pensée alors que je secoue la tête lentement, non... C’est faux. Le Shinya acceptant d’aimer un homme, le Shinya épris de lui est mort en même temps que sa voix.

Junya peut me frapper, mais qu’il ne croit pas que je ne puisse pas lui rendre, bien que j’ai du mal à réellement lever la main sur lui comme je peux le faire aisément avec n’importe qui, je ne suis pas gentil, même avec lui, je ne suis pas gentil, je suis vide, complètement vide, mon âme est seulement retenue par ce souffle de vie que j’utilise en foutant la merde autour de moi, je n’ai aucun but, s’il savait... Je le regarde ce pauvre ignorant qui me menace d’appeler la sécurité, je l’ai touché, embrassé, j’ai couché avec lui, je l'ai aimé, mais à ses yeux je ne suis rien qu’un voyou et c’est le cas, je ne suis que ça. Depuis l’instant où je l’ai perdu. Je soupire, les mains dans les poches, le regard évasif et pourtant imposant à la fois, je ne peux cacher cette colère, cette haine, la froideur de mes iris qui le percute, il les a prévenus ? Bien. « Ce que je voulais ? Ne me fais pas rire. » C’est fini, j’arrête là. J’avais déjà décidé de ne plus jamais faire attention à lui jusque-là, le revoir m’ait un peu monté a la tête, mais c’est terminé. « Je te souhaite une bonne vie parmi tes animaux. » Ironique et sarcastique, je lui lance un dernier regard avant de tourner les talons en voyant mes potes revenir en courant poursuivi apparemment par la sécurité. Sans presser le pas je me dirige vers la sortie, laissant une bonne fois pour toute mon passé derrière moi, sans même me retourner, qu’il aille au diable.

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