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 ♦ I wish I could be less like myself. | ft. Roy

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Anonymous
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Ce message a été posté Mar 1 Déc - 20:45
Cette impression de mourir intérieurement alors qu’elle avait à peine pris la direction du restaurant n’était que trop familière pour Natsuki. Elle avait le sentiment de se dissoudre un peu plus à chaque pas, comme si elle allait mourir au moment même où on lui demanderait pourquoi elle mangeait de cette façon, pourquoi elle n’était pas capable de faire comme tout le monde, pourquoi elle était aussi bizarre. Ah, si elle avait pu éviter une telle situation, les choses auraient été bien moins embarrassantes ! Elle aurait du simplement passer son chemin, faire comme si elle n’avait jamais reçu cette balle et que ce qu’il se passait n’importait pas vraiment. Si seulement elle en avait été capable !

Sauf que, visiblement, il était plus drôle de la voir paniquer comme ça. Elle essayait de ne plus trembler depuis qu’Hikari était venue la voir, depuis qu’elle savait que, peu importe comment, elle ne parviendrait pas à trouver une excuse suffisamment bonne pour se défiler. Pourquoi devait-elle venir ici ? Pourquoi, hein ? Elle avait l’impression d’être parfaitement stupide, idiote, ridicule qui plus est, et elle essayait de se maîtriser tant bien que mal alors que ses mains semblaient ne pas vouloir se calmer, si bien qu’elles étaient agrippées à la lanière de son sac avec tant de force que les jointures de ses doigts en étaient blanchies.

Elle n’avait pas besoin de ce genre de stress. En vérité, elle n’aurait même pas du s’inquiéter de ce type de situation ; n’importe quelle femme était capable d’aller au restaurant en compagnie d’un homme, même un parfait inconnu. Ce n’était qu’une question de repas, n’est-ce pas ? Elle paniquait comme si on lui avait demandé de mettre sa vie entière en jeu alors qu’il s’agissait d’un dédommagement pour l’énervement qu’il lui avait causé la première fois qu’ils s’étaient croisés, rien de plus. Elle était tellement stupide ! Ridicule ! Même si sa première envie était de se donner des claques lorsqu’elle se mettait dans un tel état, elle devait prendre sur elle et essayer d’être souriante comme jamais.

« Bonsoiiir ! » Avait-elle lancé, la voix tremblante à cause du stress. « Vous allez bien ? »

Suivit évidemment un rire qui devait lui donner l’air encore plus cruche. Reprends-toi, Natsuki, tu vaux mieux que ça, inutile de te donner l’air d’une parfaite impossible derrière ce gars. Et arrête de trembler, aussi. Elle avait clairement l’impression qu’elle allait s’effondrer d’un moment à l’autre tant elle était gênée, tant son cœur tambourinait dans sa poitrine à cause de l’inquiétude, du stress, de la peur que ce genre de situation provoquait chez elle. Inutilement. Bêtement. Pouvait-on être plus ridicule qu’elle ne l’était à l’instant ?

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 1 Déc - 21:43
Le minimum aurait quand même été de lui demander son nom mais en toute honnêteté, Roy n’y avait pas pensé. Pourtant il avait eu l’occasion de la recroiser ne serait-ce que pour lui dire le nom du restaurant et l’heure à laquelle était le rendez-vous mais s’il avait eu l’audace de l’inviter si brusquement à dîner, il n’avait pas eu l’intelligence de lui demander son identité. Cela aurait été tellement plus pratique pour discuter mais au final, il s’était dit que ce n’était pas si dramatique. Ils avaient toute une vie devant eux pour savoir comment l’autre se nommer bien que c’était malgré tout bizarre d’avoir un rendez-vous avec une jeune femme et ne pas savoir son nom. D’ailleurs, il avait même eu l’intention de lui acheter des fleurs parce que c’était typique d’offrir des fleurs à une demoiselle qu’on invitait et que l’intention touchait toujours cependant le professeur s’était résigné, songeant que ça serait trop puis que de toute façon, il ne faisait pas dans le romantisme. Encore moins avec une étrangère qu’il venait de rencontrer et qu’il avait failli assommer à coup de balle de baseball. L’inviter au restaurant était déjà trop donc il ne valait mieux pas en rajouter sinon cette pauvre éducatrice risquait de s’interroger sur quel fou elle était tombé.

Après avoir déposé son fils chez ses parents, le jeune homme avait pris la route afin de ne pas être en retard. Sa santé s’arrangeait bien que sa blessure à son bras n’était pas cent pourcents rétablis et qu’il s’en tracassait toujours autant. Le baseball était toute sa vie, toute son enfance, il donnerait tout pour récupérer la totalité de ses capacités néanmoins ce n’était pas le moment de penser à un sujet aussi triste et inquiétant. Plus il approchait du lieu, plus le stress commençait à se faire ressentir parce que lui-même était contraint de l’admettre... Bien qu’il ne s’agisse pas d’un rencard, cela faisait bien cinq ans qu’il n’avait pas dîné en tête à tête avec une inconnue, une jolie fille qui plus était. Certes c’était pour se rattraper, pour s’excuser du mal qu’il avait pu causer et pour montrer qu’il était plus sympathique, plus mature que cet abruti qui avait voulu mettre un panier avec sa balle de baseball puis avait manqué sa cible. Pour l’occasion, Roy avait même choisi de sortir le grand jeu. Enfin « grand jeu » c’était vite dit, il n’avait pas enfilé le costard et la cravate. Et puis quoi encore ?! Disons qu’il s’était mieux habillé que d’habitude : Une chemise à carreaux noirs et blancs, légèrement entrouverte, son collier fétiche autour du cou alors que pour le pantalon, il avait opté pour un jean noir délavé qui déteignait plus sur du gris en vérité. Concernant les chaussures, des converses simples noirs feraient l’affaire. Il aimait être confortable donc qu’elle ne s’attende pas à le voir avec des souliers. Le seul fois où il accepterait d’en porter, ça serait le jour de son mariage s’il se mariait un jour puisque au vue de comment sa vie avançait, c’était mal partie. Et encore, s’il pouvait mettre des baskets à son mariage, il le ferait. Tient, c’était à méditer ça, peut-être qu’il lancerait une nouvelle mode. Bref...

Adossé contre la bâtisse, il attendait sagement la demoiselle, priant à ce qu’elle ne lui pose pas un lapin de dernière minute. Il n’avait même pas son numéro pour la contacter et ce serait blessant de se prendre un tel vent non ? Heureusement, son visage s’illumina en la voyant se diriger dans le sens inverse à lui, l’obligeant à se décaler et la rejoindre devant le restaurant. Elle lui semblait particulièrement tendue ce qui au fond le soulagea puisque ça le forçait de constater qu’il n’était pas le seul à être quelque peu embarrassé par la situation.

- Je vais bien et vous ? Répondit le jeune homme sans effacer l’éclat présent sur sa figure, Ne vous inquiétez pas, promis, je ne vais pas vous manger ! Enfin je dis ça mais même si je n’en ai pas l’air, je suis aussi stressé. C’est quand même bizarre bien que ça soit moi qui ait fait l’invitation !

Roy, tu parles trop ! Et trop vite. Le signe que ses dires étaient justifiés et qu’il était plus perturbé que ce qu’il ne faisait croire. Quelle idée d’avoir invité cette femme à dîner aussi ?! Sur le coup, il n’avait sûrement pas pensé que cela signifierait de se retrouver seul à une table avec elle, comme un rendez-vous, comme un potentiel couple et bien que cela ne soit pas son intention, c’était tellement déstabilisant. Ses phalanges grattèrent automatiquement ses cheveux à cause de la gêne occasionnée puis ouvrant la porte, il fit aller son bras devant lui comme pour l’inciter à passer. Donnant son nom pour la réservation, on les guida ensuite à une table au fond. Il n’y avait pas grand monde, une musique de fond qui allégeait l’atmosphère et une luminosité tamisée. Roy appréciait ce genre d’ambiance puis c’était beaucoup plus aisé pour converser.

- Prenez ce que vous voulez, ne vous gênez surtout pas, Déclara-t-il en ouvrant la carte des menus.

Le défaut avec lui quand il allait au restaurant était qu’il voulait toujours tout commander. L’art d’avoir un grand appétit et un grand estomac aussi. Le porte monnaie par contre, c’était autre chose. Mais il avait faim et un plat de nouilles ne le remplirait assurément pas. La jeune femme face à lui risquait d’être étonné seulement il n’avait pas l’intention de se cacher et de prendre juste une petite assiette pour faire bonne impression. Si on n’était pas capable de l’accepter tel qu’il était, on avait qu’à passer son chemin. Ayant enfin décidé, il plaça le menu à côté de lui puis riva son regard sur sa vis-à-vis.

- C’est un peu bête de demander ça maintenant mais il ne vaut mieux tard que jamais. Vous vous appelez comment au fait ?

Un faible rire s’échappa de ses lèvres à cette question mais au bout du compte, quand on y réfléchissait, c’était la question minimum à poser. A croire qu’il n’aimait pas faire comme les autres. Voilà tout.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 1 Déc - 22:24
Elle n'aurait jamais du accepter. Natsuki avait l'intime conviction que ce repas était la pire idée qu'elle avait pu approuver, déjà qu'elle n'avait pas l'habitude de prendre de repas le soir. C'était juste voué à l'échec! Ce soir, quand elle rentrerait, elle aurait pour seule envie celle de s'enfouir dans le sol à environ vingt mètres de profondeur et d'attendre sagement que tout le monde l'ait oublié pour ressortir. Sûr que les vers et fourmis seraient ravis de l'accueillir parmi eux pendant ce temps. Évidemment. Si seulement elle avait pu ne pas trembler, si elle avait pu sembler un tant soit peu normale face à cet homme dont elle ne savait rien! Il lui avait envoyé une balle, semblait avoir beaucoup de force, ça se résumait à ça ! Elle était ridicule, vraiment.

« Je vais bien. » Bafouilla-t-elle péniblement, ayant l'impression qu'elle allait faire une crise d'elle ne savait quoi. « Je, on devrait entrer. »

Sage suggestion. Elle avait l'impression que ses jambes ne la porteraient plus bien longtemps si elle restait debout dans cet endroit. Il fallait qu'elle s'asseye, qu'elle se réfugie derrière une carte, derrière tout ce qui aurait pu l'empêcher de croiser le regard de cet homme qui avait eu l'idée totalement folle de l'inviter dans un restaurant. Si elle ne craignait pas l'endroit en lui-même, la situation était des plus angoissantes à ses yeux, et elle sentait son estomac se nouer à la simple idée d'être observée pendant trop longtemps pendant qu'elle choisirait son plat. Horrible.

« D'accord. » Avait-elle répondu en plongeant son regard sur les lignes du menu, espérant y trouver quelque chose de convenable.

Depuis déjà des années, l'ex-patineuse avait pris l'habitude de ne pas prendre de repas le soir. Une habitude assez embêtante dans un cas comme celui-ci, car elle ne savait comment se comporter alors qu'elle n'avait pas faim. Peut-être devait-elle manger peu? Peut-être devait-elle prendre un gros plat pour faire bonne figure? Elle l'ignorait. Elle était paralysée par la peur, à vrai dire, comme si l'homme qui se trouvait face à elle avait pu, à tout moment, lui sauter dessus pour la dévorer. Plus exactement, comme un enfant qui aurait été face à un inconnu et à qui on aurait indiqué de ne pas lui parler. Les jambes jointes, les yeux rivés sur le menu, à moitié courbée pour disparaître derrière celui-ci aussi complètement que possible, Natsuki essayait de se faire plus petite que jamais.

« Natsuki.  » Avait-elle marmonné derrière le menu, le repliant à moitié pour glisser sa tête sur le côté et regarder celui qui l'avait invitée d'un oeil curieux. « Et vous? »

Elle aurait pu l’appeler Monsieur Mystère ou Voldemort, mais elle n’avait pas vraiment envie. Tout ce dont elle rêvait à cet instant, c’était de fuir loin, très loin, et de ne jamais revenir. Dans l’attente d’une réponse, elle glissa de nouveau un œil sur le menu, tombant sur une chose qui semblait acceptable à ses yeux, bien qu’elle ne soit pas habituée à en manger. Un Katsudon, c’était bon, n’est-ce pas ? Elle prendrait ça.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 1 Déc - 23:05
S’il se retrouvait à devoir faire la conversation, ils n’étaient pas sortis de l’auberge. Il ne savait même pas quoi lui raconter. Il n’allait pas lui parler du baseball, ça risquait de l’ennuyer puis raviver de mauvais souvenirs. S’il se mettait à parler de son fils, Roy ne s’arrêterait plus et cela lui rappellerait cette fois-ci son travail. Ce n’était pas le but de cette sortie donc le but était de leur trouver des points communs seulement si cette jeune femme était stressée, que lui aussi l’était, ils allaient faire comment ? Heureusement le professeur savait prendre les devants, il pouvait entamer une conversation néanmoins il espérait que sa vis-à-vis y mettrait du sien également. Elle n’avait aucune raison de stresser avec lui. Il ne lui voulait aucun mal et il n’était pas là pour la juger, juste pour passer une bonne soirée, profiter. Pourquoi ne pas simplement tenter d’apprendre à se connaître sans se formaliser du reste ? Il essaierait de ne pas voir ça comme un rencard puisque c’en était pas un et de voir cette demoiselle plus comme une potentielle future amie, rien de plus. Cela n’était pas compliqué s’il visualisait les choses de cette façon n’est-ce pas ? Le sourire aux lèvres, il était quand même satisfait de pouvoir enfin mettre un prénom sur ce visage.

- Roy. Kasahara Roy, Se présenta-t-il à son tour, Alors, enchanté Natsuki-san.

Sur ses dires, il s’était incliné poliment, sans effacer l’esquisse qui égayait son visage. Vu comme ça, on aurait presque dit une sorte d’Omiai, le mariage arrangé japonais. Ils se rencontraient pour la première fois, ils ne connaissaient pas grand chose de l’autre, ça aurait pu être crédible. Hors l’enseignant n’aurait jamais accepté ce genre d’entrevue. Peu importait ce qu’il avait pu vivre jusqu’ici, il croyait au véritable amour et refusait d’épouser une femme qu’il ne connaissait pas juste parce que ça arrangeait sa famille. Dans ces moments là, il s’estimait chanceux de ne pas être né dans une famille avec un haut statut social. Peut-être qu’il n’aurait jamais pu faire tout ce qu’il avait voulu, peut-être qu’il n’aurait jamais pu toucher une batte et peut-être qu’en cet instant précis, il serait le directeur de l’entreprise de son père. Ah. Rien que d’imaginer, cela l’écoeurait. Sa vie était tellement bien telle qu’elle était, si on en omettait certains détails.

Bref, cela ne remplissait pas le blanc qui commençait à s’installer et le jeune homme ignorait quoi répliquer. Il n’allait pas lui demander ce qu’elle comptait prendre à dîner, c’était déplacé puis il le verrait bien de toute manière. Quant à lui demander ce qu’elle faisait dans la vie était inutile, ça, il le savait déjà. Enfin... En premier lieu, il aurait bien voulu qu’elle arrête de se cacher derrière la carte et se retenait de ne pas lui enlever de force.

- Vous avez choisi ?

Apparemment, oui. Au bout du compte, il décida de faire comme bon lui semblait puis sans la moindre gêne, il lui retira le menu des mains, lui souriant innocemment. Le con. Mais c’était déjà assez déstabilisant comme ça donc si en plus il devait parler à un mur, il ne s’en sortirait pas. S’apprêtant à parler, Roy ne put prononcer sa question qu’un serveur était venu à leur table, afin de prendre leur commande. Honneur aux femmes, il laissa la demoiselle prendre ce qu’elle voulait puis rouvrant la carte, il fit de même à son tour. L’employé l’avait contemplé avec des yeux ronds à cause des différents plats que l’enseignant avait choisi de prendre, précisant que c’était quand même assez chargé. Il s’était contenté de lui sourire, d’hausser les épaules et d’indiquer qu’il n’y avait pas de problème. Goinfre jusqu’au bout, il n’y pouvait rien lui si tout lui paraissait si bon et qu’il mourrait de faim. Et puis... Il avait déjà mangé plus que ça. Ce n’était pas un oyakudon, un poulet au curry, des takoyaki et un accompagnement de nouilles sobas qui allaient le tuer. Et encore, il se réservait pour le dessert. Le serveur avait du croire que le « couple » se partagerait certaines choses puisque Natsuki elle n’avait pas commandé grand chose. Et bien non... On ne pouvait que constater qu’ils ne se ressemblaient pas sur ce point mais ce n’était pas grave.

- Ca fait longtemps que vous travaillez à l’école ? L’interrogea alors Roy gentiment en attendant leurs plats, Je ne vous ai jamais vu avant. Je trouve ça quand même fou.

Il avait fallu qu’il lui plante une balle de ventre pour se rendre compte de sa présence. Oui, c’était complètement fou.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 2 Déc - 16:10
C'était la dernière fois qu'elle acceptait un rendez-vous, la dernière fois qu'elle se rendait au restaurant. N'aurait-il pas pu simplement s'excuser? N'aurait-elle pas pu simplement refuser? Les possibilités étaient nombreuses, et pourtant elle avait choisi celle qu'elle désirait le moins, celle qui la mettrait dans une situation ennuyeuse. Parfois, Natsuki se demandait si elle n'était pas née avec un déficit intellectuel, quelque chose du genre, parce qu'elle se comportait vraiment comme la dernière des idiotes.

« Enchantée... »

Vraiment? En vérité elle avait envie de fuir, encore, toujours, parce que c'était tout ce dont elle était capable à cet instant; c'était le seul moyen dont elle disposait afin de ne plus songer qu'elle était simplement la stupide surveillante qui avait accepté de sortir un soir avec l'homme qui souhaitait s'excuser d'un désagrément qu'il avait causé. Si elle avait pu, elle lui aurait dit qu'elle voulait partir. Mais c'était impossible. Il fallait qu'elle subisse ce repas avant de pouvoir rentrer. Si cela voulait dire passer la soirée entière réfugiée derrière sa serviette, elle le ferait sûrement.

« Je... Oui, je prendrai un katsudon. » Répondit-elle timidement, comme si elle en avait honte.

Et le menu s'envola comme il était arrivé, soudainement, sans qu'elle puisse y faire quelque chose. Un sourire contrit apparut sur son visage alors qu'elle se demandait pourquoi elle était incapable d'agir plus sérieusement, plus maturément, et elle s'abstint de tout commentaire, bien que l'envie de hurler à Roy de lui rendre son menu ne lui manquait pas. Elle avait honte, vraiment, et ce sentiment n'allait pas disparaître puisqu'il semblait meilleur mangeur qu'elle. Elle avait lu quelque part que les hommes aimaient manger beaucoup pour prouver quelque chose aux femmes. Elle ne comprenait pas quoi, mais elle espérait vraiment qu'il ne le faisait pas de ce but. À côté de lui, en tout cas, elle devait manger à peine plus qu'un oisillon.

« Quelques années, oui... »

La conversation était-elle vraiment nécessaire? Sans doute autant que ses doigts qui la démangeaient. Elle avait prévu le coup en attachant ses cheveux de sorte à ne pas pouvoir y toucher durant le repas.

« Vous venez peut-être chercher Haru lorsque je ne travaille pas. » Affirma-t-elle en un sourire qu'elle aurait souhaité plus franc. « Nous sommes plusieurs à gérer la garderie. Vous travaillez plus tard, habituellement? »

En général, elle terminait sa journée assez tôt et les chances qu'elle ait quitté les lieux lorsqu'il arrivait étaient plus grandes s'il venait chercher son fils plus tard d'habitude. Cependant, elle ne pouvait pas l'affirmer. Anxieuse, elle avait jeté un regard autour d'eux, de peur d'être observée par un serveur ou une autre personne. La solitude lui avait donné de très mauvaises habitudes.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 16:52

Quelques années ?! Rien que ça... La bouche du jeune homme s’était entrouverte dans un « o » alors que ses pupilles s’étaient légèrement écarquillées. C’était complètement fou. Comment avait-il fait pour l’éviter tout ce temps et la croiser aujourd’hui, en particulier après l’avoir frappé avec une balle de baseball ? La vie pouvait être tellement étrange et surprenante. Très surprenante. Il l’avait plus croisé en une semaine qu’il ne l’avait croisé au fil des ans. Roy peinait à en revenir mais cela le faisait sourire, l’amusant réellement. Il aimait ce genre de coïncidence bien qu’il ignorait s’ils se reverraient un jour ou l’autre après le restaurant. Ce n’était pas prévu, lui-même avait dit qu’il lui demandait juste ça en guise d’excuse puis qu’il la laisserait tranquille ensuite. Certes, personne ne pouvait savoir ce que la vie lui réservait ni comment l’autre allait réagir néanmoins ça l’intriguait plus que de raison.

Mais peut-être que Natsuki avait raison, peut-être que quand il venait chercher Haru, elle ne travaillait pas. Ces derniers jours, il était venu à l’école plus tôt parce qu’il ne pouvait pas trop forcer à cause de son accident mais aussi parce qu’il avait envie de profiter de son fils qu’il n’avait pas vu pendant deux semaines. Il avait vu la détresse dans les yeux de son enfant, la peur d’être abandonné pour de bon, l’inquiétude également et plus jamais l’enseignant ne souhaitait lui faire vivre cela. Déjà qu’il ignorait toujours les raisons pour laquelle le bonhomme se battait à l’école bien que depuis qu’il l’avait à nouveau avec lui, la maîtresse ne l’avait plus contacté pour de tels problèmes. Peut-être que ce n’était réellement qu’une passade... Le garçon l’espérait sincèrement puisqu’il ignorait quoi faire dans ce genre de situation vu qu’Haru se braquait, restait muet et refusait de lui dire quoi que ce soit. Bref, ce n’était pas la discussion du jour et ce n’était pas le moment non plus de se tracasser pour cela.

- Oui, ça arrive, Répondit le jeune homme en souriant, Je suis professeur donc je ne peux pas toujours venir le chercher « à l’heure ».

Autant dire que cette semaine était plutôt exceptionnelle même s’il pensait que cela risquait de continuer tant que l’état de son bras ne serait pas rétabli à cent pourcents. Puisqu’il acceptait d’y croire, un peu, de se dire que cela finirait par s’arranger mais qu’il fallait beaucoup de temps pour cela.

- Mais quand même quelques années... Ca me surprend. Ce n’est pas non plus la première fois que je viens le prendre plus tôt. Enfin, je suppose que ce n’est pas grave, ce n’est qu’un détail.

Il rit doucement alors qu’il constatait, en effet, qu’il se prenait sûrement trop la tête pour rien. Probablement que s’il s’écoutait, il pourrait lancer une conversation autour de cette question, à essayer de comprendre le pourquoi du comment et pourtant... Il n’enseignait pas la philosophie. Peut-être devrait-il penser à changer de vocation ? Non. Jamais. Le baseball était trop important à ses yeux pour qu’il puisse vouloir faire autre chose.

- Vous sortez souvent ? L’interrogea alors Roy afin de changer de sujet.

Plus les secondes défilaient, plus il avait l’impression que ce dîner était du grand n’importe quoi. C’était terriblement embarrassant. Plus que ce qu’il montrait ouvertement en tout cas.

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 18:17
Natsuki savait qu'elle était ridicule, elle savait que se mettre dans un tel état pour un rendez-vous, qui de surcroît n'avait rien d'amour, était aussi bête que s'inquiéter de savoir si l'eau allait dissoudre sa peau lors d'un bain. Pourquoi diable ne parvenait-elle pas à éviter de s'en inquiéter? Pourquoi n'arrivait-elle pas à se calmer, à agir normalement, comme une personne civilisée et souriante, prête à discuter et à passer une bonne soirée, même si elle le faisait en compagnie d'un inconnu? Parce qu'elle était comme ça. Cela faisait désormais des années qu'elle passait son temps enfermée chez elle, à ne sortir que pour prendre un peu l'air ou aller travailler, à part quand elle décidait de voir Hikari.

« Oh, vous enseignez? »

Si elle n'avait pas été blessée, peut-être serait-elle devenue professionnelle, peut-être aurait-elle continué à progresser, à s'améliorer et, au bout du compte, aurait-elle décidé de transmettre son savoir aux plus jeunes qui, comme elle, auraient voulu faire du patinage un métier plutôt qu'une passion? Les possibilités auraient été nombreuses, mais elle avait tout gâché. Par bêtise, parce qu'elle avait été trop entêtée et qu'elle n'avait pas souhaité écouter les conseils avisés de ceux qui s'y connaissaient bien plus qu'elle. La pire erreur de sa vie.

« Oui, j'imagine...  »

Faire la conversation, une véritable horreur pour elle. Ce n'était pas qu'elle manquait de choses à dire, mais elle craignait de le faire. Natsuki avait peur, tellement peur d'être jugée, regardée de travers, et la simple idée de commencer à manger l'angoissait également. Qu'allait-elle faire si Roy le remarquait? S'il se demandait pourquoi la folle qui se trouvait face à lui mangeait en séparant soigneusement tout ce qui était séparable? Elle devait parvenir à passer au dessus de ce toc, s'épargner le regard qu'il pourrait lui lancer, même s'ils ne se connaissaient pas vraiment en vérité. Elle avait honte.

« Je... » Si elle sortait souvent? Elle tremblait encore, ça aurait du l'éclairer, non? « Non, je... je préfère éviter, en règle générale. »

Sa voix était tremblante, tout comme ses mains, mais elle faisait des efforts incroyables afin de passer au dessus de ce comportement qu'elle jugeait totalement stupide. Elle n'aurait pas du agir comme ça, elle aurait du être plus sérieuse et ne pas se laisser aller à passer pour une jeune femme qui se fait inviter quelque part pour la première fois, mais elle n'y parvenait pas, en dépit de ses efforts.

« Et vous? Je ... Vous êtes souvent là? Je veux dire, vous sortez?  »

La demoiselle prit une très profonde inspiration et expira tout aussi profondément avant de fermer les yeux et de s'adresser une fois de plus, bredouillante, à son vis-à-vis.

« Je suis vraiment désolée d’être comme ça, je… c'est plus fort que moi. »

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 4 Déc - 19:48
Roy ne saurait dire à l’heure actuelle si tous les choix qu’il avait fais jusqu’ici étaient justes, si ça n’aurait pas été mieux s’il avait choisi autre chose à l’époque. Il ne regrettait pas d’être tombé amoureux de Saori, d’avoir voulu l’épouser et même d’avoir mis au monde cet enfant. Ce qu’il pouvait regretter par contre était de ne pas avoir su l’aider à changer, de ne pas avoir pu supporter la folie dont son ex-fiancée faisait preuve... C’était trop dur. Et il s’était retrouvé si démuni, si inutile face à tant de colère, à tant de dégoût rien qu’à l’idée de mettre au monde un bébé. Ca l’avait choqué. Vraiment. Le professeur y songeait souvent, se disant que peut-être il aurait pu faire quelque chose pour elle, la forcer à se faire soigner, ne pas l’abandonner mais au bout du compte, elle avait été la première à le mettre de côté... Il n’avait rien pu faire. Non pas qu’il regrettait de ne plus l’avoir à ses côtés parce que quelque part, le jeune homme savait qu’il n’aurait jamais été heureux s’ils avaient continué. Mais effectuer un choix, prendre une simple décision pouvait changer tout le court d’une vie. Comme le fait de devenir un enseignant plutôt que d’entrer dans une ligue professionnel. Il n’y avait pas un jour sans que le garçon n’y pense. Non pas par regret mais plus par le fait qu’il aurait tant aimé savoir ce qu’aurait été sa vie s’il avait emprunté une autre voie. Au fond, son rêve était toujours de devenir un professionnel seulement il y avait tout un tas de choses qui l’en empêchait et principalement son fils qui autant dire signifiait sa vie à ses yeux. Intégrer une équipe voulait dire être plus souvent absent, ne pas être disponible pour sortir longtemps avec lui, devoir s’entraîner constamment et puis... Il y avait son bras. A présent, Roy n’était plus certain de rien et c’était certainement la raison pour laquelle, il se posait plus souvent cette question dernièrement. Une fois qu’on est blessé, revenir en arrière et devenir ce qu’on a tout le temps rêver d’être n’est plus possible. Il aurait aimé, ne serait-ce qu’une fois, se tenir à nouveau dans un grand stade, acclamé par la foule et sentir la terre battu frémir sous ses pieds, l’adrénaline lui montait au coeur. Quelque part, ça avait toujours fait parti de lui.

«Oui » Avait-il alors répondu à sa vis-à-vis en souriant, «Je suis professeur de sport. Le baseball, en particulier. »

Ils avaient toute la soirée devant alors bon, rien ne l’empêchait de raconter un peu sa vie. Il ne s’agissait que de détails mais au moins ça aidait cette jeune femme à se faire une idée de qui il était. Néanmoins, malgré lui, il ne pouvait s’empêcher d’être étonné de l’attitude qu’elle adoptait. Elle lui semblait tellement stressée... D’un certain point de vue, sans qu’il ne puisse réellement expliquer pourquoi, il trouvait cela mignon. Adorable, même. Cela lui donnait envie de la rassurer un peu plus, de lui dire de ne pas s’en faire et de sourire. Ce qu’il fit d’ailleurs. Une tendre esquisse avait décoré ses lèvres tandis qu’il l’observait avec plus d’attention, la trouvant soudainement plus intéressante que ce jour où elle s’était excité contre lui à cause d’une malheureuse balle.

- Ne vous excusez pas, ce n’est pas grave. Si jamais ça peut vous rassurer, je suis stressé aussi. Je le montre juste moins mais au fond, j’ai mon coeur qui bat tellement vite que j’ai l’impression qu’il va éclater.

Parce que s’il était sociable, un rendez-vous en tête à tête était loin d’être son fort. Et par pure réflex, il plaça sa main devant son visage comme pour cacher sa gêne à cause de ses propres rétorques qui l’avaient plongé un peu plus dans l’embarras. Ca sonnait comme une déclaration alors que ce n’était pas vraiment le cas. Un doux rire, mal à l’aise, s’enfuit de sa bouche alors qu’il reposa ses doigts sur la table.

- Je sors souvent mais en général ça va être avec des amis, des collègues ou même mon fils. Je n’invite pas les femmes au restaurant et je vous avoue que je ne sais pas ce qu’il m’a pris, Ajouta le garçon en riant à nouveau, Je suis assez spontané et je me suis dit que je devais faire quelque chose pour m’excuser. Ce n’est pas que je regrette, je trouve ça même intéressant, mais je ne suis pas sorti avec une femme depuis des années donc c’est un peu bizarre.

Ses lèvres s’entrouvrit près à continuer son monologue mais il les referma aussitôt, passant une main nerveuse dans ses cheveux qu’il secoua par la gêne.

- Ah, désolé, je parle trop, S’excusa-t-il dans un léger rire.

Vraiment, il avait toujours cette fâcheuse manie de s’emballer dés qu’il était embarrassé et en plus, il parlait vite.

- Vous voyez, ça, ça prouve que je ne suis pas à l’aise. Je me met à débiter tout un tas de paroles sans m’en rendre compte puis je raconte tout et n’importe quoi. Je ne veux pas vous effrayer ou quoi que ce soit, vous devez penser que je suis bizarre. Ah ! J’ai recommencé, pardon.

Aussitôt avait-il prononcé ses mots que Roy s’était tu, la gêne se reflétant dans ses pupilles tandis qu’il n’avait pu résister à égarer son regard ailleurs dans la pièce. Franchement, s’il était à la place de Natsuki, il aurait certainement pris ses jambes à son cou depuis longtemps. La pauvre.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 13 Déc - 0:56
Natsuki avait l’impression de s’effondrer, morceau par morceau en son for intérieur, face à cet homme dont elle ne connaissait rien. Le moindre regard suffisait à la déstabiliser, à lui donner le désagréable sentiment d’avoir fait quelque chose de mal, alors qu’elle n’avait généralement rien fait de contraire aux règles de politesse. Elle détestait cette sensation. Si elle tremblait, c’est parce que cette peur incontrôlable était devenue omniprésente, et elle avait  fait de gros efforts pour en venir à bout, sans jamais y parvenir. Cet homme n’avait certes rien fait d’étrange, mais le simple fait de l’inviter au restaurant sans véritable raison était très parlant dans la situation actuelle. Elle avait peur.

Peur, mais de quoi ? La vérité était que Natsuki l’ignorait elle-même. Sa carrière rêvée n’était plus qu’un vague souvenir, elle avait été incapable de se ménager lorsqu’on lui avait ordonné de le faire ; tout ça était amplement suffisant pour faire naître en elle cette crainte d’être jugée, observée de biais par les gens qui ne pouvaient s’empêcher de la voir comme une imbécile incapable de prendre soin d’elle-même. Elle avait tellement peur qu’on lui rappelle cette époque où elle était heureuse, où elle possédait talent, expérience et volonté. Son refus d’évoquer cette étape de sa vie était la preuve formelle des regrets profonds qu’elle nourrissait.

De toute sa vie, elle ne s’était intéressée qu’au patinage et à la danse. Le reste ne lui avait jamais importé, c’est pourquoi elle ne connaissait strictement rien au baseball ; elle fut donc contrainte de se contenter d’un hochement de tête en réponse à cette explication. Cela expliquait pourquoi cet homme était en train d’y jouer lorsqu’ils s’étaient rencontrés – de façon brutale, certes, mais quand même. Natsuki s’efforça de sourire à son interlocuteur, espérant ne pas lui faire trop mauvaise impression par son comportement pitoyable.

« Ah ? Ça ne se voit pas. » Affirma-t-elle.

Rapidement, ses yeux noisette fuirent ceux qu’ils avaient rencontrés. Roy n’avait pas l’air aussi stressé qu’elle l’était, il ne tremblait pas à la seule idée de voir leur repas arriver, de devoir manger en présence du parfait inconnu qu’il était. Elle avait tellement, tellement peur du regard qu’il allait pouvoir  lui adresser ensuite, de ce qu’il allait pouvoir penser de cette femme qui devait s’occuper de son enfant lorsqu’il terminait de travailler plus tard. Cette honte lui oppressait le cœur, bien qu’elle ne soit pas capable d’en parler ouvertement à quelqu’un, si ce n’était pas Hikari qui la connaissait comme les lignes de sa main.

Alors, pour éviter de s’attirer encore plus d’inquiétudes, la surveillante se contenta de garder le silence pendant que son interlocuteur débitait un véritable flot de paroles. Elle essayait de tout suivre, mais son attention était perpétuellement troublée par les parasites que produisait son stress. Quand il eut fini de parler, elle fut d’ailleurs incapable d’ajouter quoi que ce soit, forçant simplement plus le sourire qui avait pris place sur ses lèvres depuis quelques instants.

« Ce n’est pas grave, ne vous en faites pas.  » Dit-elle calmement, après avoir laissez quelques brèves secondes s’écouler. « Je sais que je ne suis pas très bavarde et que j’ai tendance à… » Un silence s’installa, elle n’avait pu s’empêcher d’y penser encore. « À être un peu bizarre. »

Loin d’elle l’idée de déranger cet homme ou de lui donner l’impression qu’elle n’était pas heureuse d’être là. En vérité, elle avait tellement peur qu’elle était incapable de se demander si elle aimait cette perspective ou non.

« Merci pour l’invitation. » Balbutia-t-elle un peu, essayant de retrouver son calme.

Trop stressée par la situation, elle s’empara de la cruche d’eau qui se trouvait sur leur table et qui était disposée là par défaut, la levant d’une main tremblante vers l’homme qui l’accompagnait avant de joindre un sourire au geste. Elle devait faire un effort, au moins un petit.

« Vous en voulez un peu ? »

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Ce message a été posté Lun 14 Déc - 21:07
Lui aussi il fallait qu’il apprenne à garder son calme et à déstresser. Il avait l’impression de jouer sa vie alors qu’il ne s’agissait qu’un simple rendez-vous afin de se faire pardonner. Ce n’était même pas un rancard et il arrivait à se mettre dans un tel état. Certes son embarras se sentait moins que sa vis-à-vis car Roy ne tremblait pas néanmoins au contraire d’elle, il parlait beaucoup et ce n’était pas la meilleure attitude à adopter. La jeune femme n’en serait pas plus à l’aise s’il commençait à faire la conversation pour deux sous prétexte qu’il était gêné et pas habitué à dîner en charmante compagnie. Il fallait dire que passer cinq ans sans avoir de réelles fréquentations, ça y jouait mais il s’était toujours cru plus fort que cela. Comment une simple demoiselle pouvait parvenir à lui faire perdre ses moyens avec autant d’aisance ? Ce n’était comme s’ils se connaissaient en plus... Ce détail aurait du lui permettre d’être moins embarrassé mais vraisemblablement cela ne changeait rien pour le professeur.

Son regard s’égara sur sa vis-à-vis, surpris de sa rétorque alors que jamais il n’avait pensé qu’elle était bizarre. Enfin, chaque personne avait son caractère avec ses qualités comme ses défauts et ça ne le dérangeait pas. La personnalité d’un individu est ce qui le rend si spécifique, si unique donc même si elle n’était pas bavarde, qu’elle avait particulièrement angoissé par tout ça, il ne la trouvait pas étrange. Elle était même incroyablement mignonne à s’en faire ainsi. Plus qu’elle ne l’avait été lors de leur première rencontre d’ailleurs et Roy appréciait le contraste aujourd’hui. Essayant de la rassurer, il lui avait accordé une esquisse sincère, ne souhaitant pas la mettre plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà et il espérait réellement que malgré tout, elle allait aimer ce dîner. Sinon ceci n’aurait aucun intérêt.

« Je vous en prie, ça me fait plaisir » Avait répondu le garçon face à son remerciement.

Elle n’avait pas à le remercier. Il avait fait une erreur, c’était normal qu’il tente de la corriger bien que l’inviter au restaurant était probablement exagéré. Ses yeux ne la quittaient pas, constatant facilement que l’éducatrice n’allait pas si bien que ça mais le simple fait qu’elle tente de surmonter son embarras, sa peur aussi sûrement, le fascinait.

- Laissez, je vais le faire.

Gentiment, le jeune homme lui avait souri avant de se saisir de la carafe et de les servir l’un après l’autre pour la reposer sur la table. Un léger silence régna ensuite tandis que ses prunelles détaillaient la salle, les employés qui s’activaient et qui bougeaient dans tous les sens afin d’accorder un des meilleurs services. Trempant ses lèvres dans son verre, il reporta ensuite son attention sur sa vis-à-vis, inclinant un instant son visage sur le côté comme s’il réfléchissait, une esquisse retournant dessiné sur ses lèvres.

- Pourquoi dîtes vous que vous êtes bizarre ?

Au fond, peut-être qu’il s’agissait d’un manque de confiance en soi...

- Je veux dire, ne vous dévalorisez pas tant, Reprit Roy sans qu’elle n’ait eu le temps de répondre, Je ne suis pas du genre à juger les autres et puis si vous êtes bizarres, je suis sur que je vous bat dans ce domaine là.

Ca, c’est sur ! Malheureusement elle n’est pas dans ta tête pour savoir toutes les pensées farfelues que tu peux avoir.

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Ce message a été posté Dim 20 Déc - 22:46
Si Hikari avait accepté de venir à ce rendez-vous à sa place, les choses auraient été bien plus faciles ! N’était-ce pas ce qu’une amie aurait dû faire ? Elle aurait été tellement gentille de dire oui, mais elle n’avait peut-être pas envie de participer à un repas en compagnie d’un inconnu, elle non plus. Ça, évidemment, ça n’effleurait pas l’esprit de la surveillante qui n’avait aucune envie d’être là et aurait largement préféré s’allonger dans son lit bien douillet et dormir. Dormir tant qu’elle l’aurait pu. Sauf que les choses s’étaient passées différemment et qu’elle était désormais au restaurant avec Roy. Ce qu’elle ne parvenait toujours pas à réaliser d’ailleurs. Et il la mettait terriblement mal à l’aise.

Alors qu’elle essayait de se montrer un peu moins fermée, ce qui lui demandait au moins autant d’efforts qu’il en aurait fallu pour gravir le Mont Everest, la demoiselle avait doucement levé la carafe d’eau qui, quelques instants plus tard, lui fut dérobée par l’être masculin et malin qui se trouvait face à elle. Dire qu’elle voulait faire une bonne action. Une moue gênée apparut sur son visage alors qu’elle fuyait le jeune homme des yeux, et elle lui souffla un bref merci avant de prendre son verre d’eau et d’en boire une gorgée, regardant le fond du récipient comme si elle allait pouvoir s’y noyer. Ça aurait peut-être facilité les choses, en fait.

« Je… émit-elle d’une voix faiblarde avant de se raviser soudainement. »

Elle attendit sagement qu’il ait terminé de s’exprimer, laissa même un sourire poindre discrètement au coin de ses lèvres, puis elle secoua délicatement la tête alors qu’elle reprenait une gorgée d’eau, comme pour se donner un peu de courage. Au moins, cela avait l’avantage de lui délier gorge et langue ; elle allait peut-être réussir à faire quelque chose de plus que le regarder comme un poisson dans l’eau. Elle ne l’aidait tellement pas.

« Je doute que vous puissiez me battre, affirma-t-elle en un léger soupir, jouant nerveusement avec ses couverts. Je suis juste particulièrement stressée dans ce genre de situations. »

Plus qu’une voix, c’était un tremblotement constant. Elle savait parfaitement qu’elle avait l’air ridicule, que cet homme allait la regarder bizarrement, qu’il ne voudrait peut-être plus jamais laisser son fils à la garderie. Elle était une véritable catastrophe lorsqu’il fallait sortir et entrer en contact avec d’autres personnes.

« Je sais, c’est ridicule, bégaya-t-elle en se retenant de triturer sa serviette. Vous… Vous disiez que vous enseigniez le baseball ? Vous aimez ça ? »

Elle espérait sincèrement qu’il comprendrait qu’elle ne souhaitait pas parler de la bizarrerie plus longtemps. Parler de lui était plus sympathique, moins embêtant, elle avait moins l’impression de mourir sur place à chaque parole. C’était mieux, vraiment.

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Ce message a été posté Dim 3 Jan - 22:34
Lorsqu’il l’avait rencontré pour la première fois, jamais Roy n’aurait pu imaginer que cette jeune femme était en vérité ainsi. Non pas que c’était un défaut, au contraire, cela ajoutait un côté mignon qui lui donnait envie de sourire. Il la préférait comme ça que de la voir en colère bien qu’il aimerait aussi l’aider à arrêter de stresser et être capable de lui prouver qu’il était certainement tout autant bizarre qu’elle. Peut-être qu’en cet instant, cela ne se voyait pas énormément néanmoins on lui répétait souvent ô combien il était spécial et à quel point il ne faisait pas son âge mentalement parfois. Et il était vraiment angoissé d’être ici, il aimerait fuir, s’excuser parce que cela faisait des années qu’il ne s’était pas retrouvé dans une situation aussi embarrassante néanmoins il luttait pour se contrôler, pour jouer aux bonnes personnes et faire croire qu’il maîtrisait parfaitement le moment. Certainement que le fait que a vis-à-vis évoque un stress aussi important permettait au sien de diminuer un tant soit peu toutefois quelque part, cela le mettait également mal à l’aise car il souhaiterait être en mesure de faire quelque chose pour elle, comme pour alléger l’atmosphère au sein de ce repas. S’il était un garçon qui réfléchissait trop parfois, qui se prenait souvent la tête aussi, il n’en restait pas moins quelqu’un de très simple qui était content avec un rien. Que Natsuki ne s’inquiète pas, il n’avait pas l’intention de la mordre ni de lui faire du mal. Il voulait juste passer un bon moment, profiter de cet instant pour en apprendre plus sur elle - autant que le dîner serve à quelque chose - et plus les secondes s’évanouissaient, plus elle l’intriguait réellement.

« Je peux comprendre » Avait répondu le garçon d’un sourire « Et je ne peux pas vous dire que vous n’avez pas à l’être, je ne pense pas que ça arrangera quoi que ce soit. Mais sachez que moi, je suis sûr de pouvoir vous battre. Pas forcément parce que je n’ai pas l’air stressé mais parce que j’ai un sacré caractère. Vous n’aurez qu’à juger par vous-même. »

Il arbora une nouvelle esquisse sur ses dires alors qu’il n’avait pas idée de ce qu’il pouvait bien lui déclarer d’autre sur le sujet. Il ne la considérait pas comme étrange, pas du tout. Tout le monde avait sa personnalité et son stress ne faisait pas d’elle quelqu’un de bizarre. Si ce n’était que ça alors Roy était certain de gagner le combat, il était plus à plaindre que cette demoiselle mais il se plaisait tel qu’il était et n’avait pas l’intention de changer. Quand sa vis-à-vis changea de sujet, il ne releva pas, comprenant que cela la mettait sûrement mal à l’aise donc il se contenta simplement de lui sourire sincèrement avant de porter à nouveau son verre à ses lèvres. La brillance dans ses pupilles se fit plus forte à la mention du baseball et il était incapable de nier ô combien sa passion était forte. Pour vouloir devenir un joueur professionnel à l’époque - et encore aujourd’hui d’ailleurs - c’était que ce sport était plus qu’un vulgaire travail à ses yeux. Malheureusement à l’heure actuelle, avec sa blessure récente, il ne pouvait espérer mieux que son statut de professeur.

- C’est plus qu’aimer ça, Répondit-il alors sans jamais éteindre l’esquisse de sa figure, J’en fais depuis que je suis petit. J’aurais voulu devenir professionnel mais avec Haru, ce n’était pas trop possible et puis, je me suis blessé donc je ne peux pas trop en demander plus.

En soit, il priait intérieurement pour que son bras récupère à cent pourcents ses fonctions mais il préférait ne pas parler de ce sujet difficile. Il avait choisi délibérément de ne parler à personne de comment il s’en sortait niveau santé parce que s’il y avait un espoir et qu’au bout du compte, cela ne fonctionnait pas, il devrait encore compter sur eux, sans mentionner que peut-être, il décevrait ses proches également. De toute façon devenir un grand joueur a toujours été un rêve irréalisable et cela ne resterait toujours qu’un simple rêve. Il ne s’en plaignait pas non plus, sa vie lui convenait ainsi bien que c’était vrai que comme dit le dicton « rêver ne fait de mal à personne ».

- Et vous ? Vous avez une passion, un rêve ?

Il n’eut pas le temps d’avoir de réponse que le serveur s’approcha en s’excusant et commença à déposer leurs plats devant eux, Roy en ayant bien plus que la jeune femme. Rien qu’à lui seul, il avait déjà trois plats remplis de nourritures différentes mais qui l’appâtaient tous et s’il ne s’écoutait pas, il se serait déjà jeter sur chacun d’entre eux. Sale goinfre.

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Ce message a été posté Ven 22 Jan - 19:30
Celui qu’elle avait pris pour un véritable imbécile se révélait bien plus sympathique qu’il n’y paraissait, en fin de compte. Elle se demandait parfois comment elle avait pu se méprendre et le confondre avec un adolescent, mais elle cela ne rendait pas la situation moins gênante. Cette impression d’étouffer, d’être la plus pitoyable des femmes de ce monde, ne la quittait pas en dépit du temps qui passait. Natsuki avait pourtant cru qu’elle parviendrait à surpasser ce sentiment désagréable d’être piégée, observée, scrutée par cet homme qu’elle ne connaissait pas et qui se montrait si souriant et gentil à son égard.

Malgré elle, l’ancienne patineuse ne pouvait s’empêcher d’être touchée par le comportement de Roy. Il était sûrement comme cela avec énormément de monde, à sourire et à se montrer aussi réconfortant. Même si leur première rencontre avait été relativement mouvementée en raison de cette balle perdue, elle ne parvenait pas à l’imaginer autrement. Et pourtant, d’un autre côté, elle arrivait encore à se demander s’il n’était pas tout simplement en train de se moquer d’elle. Avoir un sacré caractère était vraiment une raison pour se considérer capable de la battre ? Elle était plus angoissée qu’un film d’horreur, alors elle en doutait.

C’est donc pour changer de sujet qu’elle avait parlé du baseball, portant ensuite le verre d’eau rempli qui se trouvait devant elle à ses lèvres. Elle craignait d’être ridicule, encore. Cependant, elle ne se sentit plus bête que jamais qu’au moment où il répondit à sa question. Il s’était blessé ? C’était… C’était vraiment dommage. Lorsqu’il termina sur une question, Natsuki dut se forcer à déglutir puis reposa son verre sur la table devant elle. Pouvait-elle vraiment répondre à cette question ? Elle n’en avait pas envie.

Et comme si ses pensées avaient été entendues, elle eut l’immense chance de voir leurs plats arriver. Cela suffit à lui arracher un sourire, aussi forcé soit-il alors qu’elle regardait la nourriture que l’on venait de déposer devant eux. Il y avait tellement de plats pour lui, qu’elle se sentit un peu mal à l’aise avec son simple Katsudon sous les yeux, mais elle oublia rapidement ce détail pour se préparer à manger, relevant le regard vers son vis-à-vis en s’efforçant d’être la plus joviale possible.

« Allons-y ! déclara-t-elle en se saisissant d’un morceau de viande.»

Elle avait l’habitude d’éviter les questions qui lui rappelaient ses accomplissements passés. Tous les concours auxquels elle avait participé, ces victoires qu’elle avait obtenues, la  brillante carrière de patineuse qui s’offrait à elle à l’époque. Pourquoi avait-elle du tout gâcher en l’espace de quelques secondes ? Elle avait toujours été une tête de mule et elle n’avait pas écouté, et elle regrettait amèrement cette période de sa vie, même si elle n’en parlait jamais.

« C’est vraiment bon, vous ne trouvez pas ? reprit-elle timidement, après quelques bouchées. »

Jamais elle ne le regardait directement dans les yeux. En vérité, rares étaient les occasions où son regard croisait celui d’une autre personne. Depuis qu’elle avait été blessée et contrainte d’abandonner le patinage, elle avait perdu une grande partie de sa confiance en elle. Rien ne l’aidait autant à s’affirmer que ces quelques heures qu’elle passait sur la glace, à s’entraîner encore et encore, jusqu’à l’épuisement. Elle se sentait tellement libre à ce moment, tellement elle-même…

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Ce message a été posté Jeu 28 Jan - 20:32
Il avait faim. Vraiment faim. Il avait envie de se frotter ses mains tant tous ses plats l’intéressaient et qu’il se faisait violence pour ne pas y sauter dessus. Un ventre sur patte, il n’y avait pas d’autres façons de décrire ce garçon qui avait déjà les yeux brillants d’envie face à ses assiettes. Le contraste était d’ailleurs amusant et le serveur lui en avait paru être le premier choqué au vu de la tête qu’il avait affiché. Roy avait ri doucement puis serrant ses baguettes entre ses mains, il avait lancé un « itadakimasu » avant de s’attaquer à son premier plat. C’était réellement délicieux et il ne s’était pas gêné de le déclarer à haute voix. Si cela ne se voyait pas que ce jeune homme adorait manger alors la personne en face de lui était probablement aveugle. Il n’avait au bout du compte pas résisté à planter ses baguettes dans un autre de ses plats afin d’y goûter et petit à petit, il piochait dans chacun d’entre eux, créant un mélange bizarre. Ce n’était pas tout le monde qui aimait dîner de la sorte toutefois le professeur n’était pas le genre d’individu à se prendre la tête pour de telle futilité. Il mangeait à sa manière et si cela dérangeait, qu’on passe son chemin, il n’avait pas l’intention de changer pour si peu.

Certes il était trop occupé à se régaler cependant le garçon avait bien remarqué que sa vis-à-vis n’avait pas répondu à sa question, l’ignorant littéralement de plein fouet et il avait pensé qu’il s’agissait, peut-être, d’un sujet sensible. Donc, il n’avait pas cherché à relancer bien que cela l’intriguait plus que ce qu’il montrait. La personne entière qu’était Natsuki le rendait curieux en vérité. Elle lui paraissait tellement différente de toutes les femmes qu’il avait pu croiser jusque là. Parce qu’elle avait l’air si gênée, si timide alors qu’elle avait été la première à l’agresser l’autre jour. C’était la raison pour laquelle, Roy n’avait pas le sentiment que ce trait de sa personnalité était mauvais. Avec le temps, peut-être qu’elle parviendrait à vaincre sa timidité et il espérait réussir ne serait-ce qu’à la déstresser un peu pour ce soir.

- C’est vrai que c’est bon ! Répondit-il avec un fabuleux sourire avant de regarder son bol de katsudon puis ses propres plats, Vous ne mangez pas beaucoup, ça vous suffit réellement ? Je peux vous en passer un peu si vous voulez ?

Qu’est-ce que t’es en train de raconter, espèce d’idiot ? La pauvre, laisse-là tranquille, tu vas la déstabiliser encore plus à parler avec autant d’entrain ! Il souriait bêtement avant de s’emparer d’un morceau avec ses baguettes et de les lui désigner.

- Vous ne voulez pas goûter ? Je vous promet que c’est super bon ! Et je n’ai pas l’intention de vous empoisonner !

Comme si tu pouvais, ce n’est pas toi qui a fait la cuisine. Ce garçon ne savait pas faire dans la demi mesure, c’était toujours soit « trop » soit rien. Tant qu’il y était, il n’avait qu’à se pencher et voler une bouchée du repas de sa vis-à-vis. Ce qu’il fit d’ailleurs, amenant ensuite ses couverts à ses lèvres et de s’exclamer d’un « c’est vraiment délicieux ! » avant de lui tendre son bol gentiment.

- Vous ne serez pas déçu, vraiment ! Mais si c’est trop, vous n’êtes pas obligé de manger non plus.


Dit que tu veux tout garder pour toi aussi, ça sera plus simple.

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Ce message a été posté Lun 8 Fév - 22:30
Manger n’était pas l’une des activités préférées de Natsuki. En fait, c’était tout le contraire. Combien de fois, durant ses entraînements, avait-elle sauté des repas pour ne pas prendre un centimètre, pour paraître si svelte et élancée qu’elle l’était plus jeune ? Elle avait cette volonté d’être parfaite en tout point, à l’époque, qui ne s’était pas tarie avec le temps.

Depuis qu’elle s’était blessée, en revanche, les choses avaient totalement changé. Elle prenait moins de temps pour se préparer, elle ne faisait plus autant attention à ce qu’elle mangeait, bien qu’elle ait conservé l’habitude de ne pas prendre de repas le soir, ce qui était particulièrement gênant dans une situation comme celle-ci, car elle n’avait pas pour coutume de prendre un repas copieux à une heure aussi tardive.

Elle savait qu’elle aurait du demander à Hikari de venir à sa place, celle-ci aurait été bien plus douée. Elle avait plus d’expérience qu’elle, après tout, et elle devait s’y connaître mieux en hommes. Ce n’était pas possible d’être aussi coincé qu’elle l’était, Natsuki en était persuadée, et elle s’excusait intérieurement de ce qu’elle devait faire endurer à son vis-à-vis de ce soir. Après ce rendez-vous, peut-être ne l’inviterait plus jamais, et elle l’aurait parfaitement compris, à vrai dire. Stupide…

Prononçant la formule de début de repas, la demoiselle entreprit de manger doucement. Elle espérait avoir assez d’appétit pour manger ce qui se trouvait dans son plat, mais avait la certitude que ce ne serait pas le cas. Alors, elle allait faire un effort.

« Oui, ça me suffit, bégaya-t-elle, ne vous en faites pas. »

Il la mettait un peu mal à l’aise, en vérité. Alors, elle avait baissé les yeux pour manger un peu, secouant la tête pour refuser la nourriture qu’il lui proposait, le remerciant avant de prendre un morceau de son propre plat, juste avant de le voir piquer de la nourriture dans son propre plat, ce qui lui fit grincer légèrement des ongles sur le petit bol qu’elle tenait dans la main. Elle était bien trop tendue.

« Non merci, répéta-t-elle avec hésitation. »

Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, prit une profonde inspiration, puis s’efforça de manger une bouchée de plus de son repas, avant de reprendre la parole difficilement.

« Kasahara-san, vous… commença-t-elle, encore plus hésistante. Vous me mettez mal à l’aise. »

Elle se sentait terriblement mal à l’idée de prononcer de tels mots, mais elle ne le faisait pas méchamment. Elle avait juste beaucoup de mal à supporter le bavardage des autres, le bruit, et on pouvait se demander par quel miracle elle supportait le brouhaha de l’école dans laquelle elle travaillait.

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Ce message a été posté Mar 9 Fév - 13:48
Cela arrivait à tout le monde de stresser, d’être si facilement mal à l’aise cependant il y avait tellement de façons de le montrer. Il y avait ceux qui comme sa vis-à-vis, bégayaient, étaient intimidés et se sentaient paniquer à la moindre chose. Il y avait ceux qui affichaient une expression incroyablement zen et qui savaient prendre sur eux, sans montrer quoi que ce soit. Ces gens-là étaient ceux que Roy respectaient le plus parce que même lui n’en était pas capable. Non lui, il se situait dans la troisième catégorie. Celle des individus qui parlaient un peu trop afin de combler un quelconque blanc, qui devenaient un brin trop maladroits dans leur façon d’agir et qui faisaient n’importe quoi. Il aurait du apprendre à prendre sur lui, à se calmer et arrêter de s’agiter de la sorte. Néanmoins, il n’avait tellement plus l’habitude de ce genre de rendez-vous que lui-même avait commencé à se demander pourquoi il avait fait une proposition aussi sordide. Plus de cinq ans que le jeune homme n’avait pas dîné en tête à tête avec une jolie demoiselle. Tout simplement puisqu’il n’avait pas cherché à s’attacher ni à établir une relation sérieuse alors qu’il avait son fils pour qui il devait éduquer. Avoir en plus de cela une petite amie aurait été trop compliqué et il n’avait jamais voulu imposer ça à son enfant qui était encore trop petit à ses yeux.

Le bol entre les mains, ses pupilles avaient papillonné sous la surprise face à la rétorque de la demoiselle et il n’avait pas su comment réagir en retour. Evidemment qu’il la déstabilisait, ce n’était pas comme s’il ne s’en était pas aperçu cependant ce n’était pas de sa faute, s’il ne réussissait pas à contrôler son propre embarras. Seulement , cette réflexion lui suffit pour se calmer tout à coup tel un enfant qu’on venait de réprimander. Sans la regarder, il ramena le plat devant lui en silence avant de gratter nerveusement ses cheveux. Un maudit réflex qu’il avait toujours lorsqu’il était stressé.

- Ah, ah, désolé, Déclara le garçon dans un léger rire, le malaise se ressentant aussitôt dans sa voix.

Sur ses dires, il s’était tu, n’ajoutant rien d’autre. Il était concentré à manger son plat tranquillement bien qu’il n’était plus certain d’avoir autant d’appétit à présent. Son unique envie était de s’enfuir de là pour de bon, de mettre un terme à ce dîner et rentrer. A quoi bon forcer si de toute manière, cela n’accrochait pas ? Ce n’était pas de la faute de Natsuki, c’était de la sienne pour avoir émis une telle invitation alors qu’il savait très bien qu’il n’allait pas être à l’aise.

- Je reviens.

Il déposa ses baguettes sur leur socle puis lui sourit gentiment avant de se redresser. Très vite, Roy s’en alla ailleurs dans la salle, s’échappant au sein des toilettes du restaurant pour s’en asperger le visage. Il ne savait tellement pas quoi faire puisque, pour sûr, qu’ils étaient différents l’un de l’autre. Rien que leur gêne était la stricte opposée. Un soupir franchit ses lèvres avant qu’il ne se motive à retourner à table quelques minutes plus tard, s’excusant calmement. Sauf que cette fois-ci, il ne parla pas, pas le moindre mot. Son nez était rivé sur ses plats qu’il continuait à manger dans le plus grand des silences, rendant l’atmosphère certainement plus tendu encore que précédemment. Tellement que lorsqu’un serveur passa par là, le jeune homme leva la main afin de l’interpeller.

- Serait-il possible d’avoir du vin, s’il vous plaît ?


Une bouteille en plus, rien que ça. Il avait demandé à ce que l’employé choisisse pour eux puisque de toute façon, il n’était pas un expert en la matière. Il aimait bien accompagné ses plats d’un petit verre parfois néanmoins il n’était pas doué pour vraiment faire la différence. Pour l’occasion, il s’était dit bêtement que boire un peu de vin les aiderait peut-être à se détendre plus facilement. L’idiot. Et après, il était celui qui donnait des leçons de moral.

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Ce message a été posté Mar 9 Fév - 23:57
Natsuki avait toujours préféré les enfants aux adultes avec qui elle devait agir. S’ils se montraient plus turbulents, la jeune femme savait qu’ils avaient pour bonne raison leur jeune âge et les différentes expériences qu’ils n’avaient pas encore vécues. Pour les adultes, les choses se compliquaient incroyablement, et elle avait déjà plusieurs fois eu du mal à discuter avec une personne de son âge, pour la simple raison qu’elle avait perdu l’habitude des situations sociales. Elle ne pouvait pas parler avec d’autres adultes sans se sentir stupide, sans avoir l’impression de raconter n’importe quoi, des choses inintéressantes, par exemple, qui lui auraient fait plus de peine que de bien. Évoquer ses projets ne lui avait jamais apporté plus que de la tristesse, une profonde mélancolie qui lui collait à la peau depuis des années désormais.

Et aujourd’hui, les choses avaient atteint un point déplorable. Grincer des dents, gratter des ongles sur un bol, puis aller jusqu’à dire à l’homme qui l’avait invitée qu’il la mettait mal à l’aise… Pourquoi était-elle aussi incorrecte ? Après qu’elle avait prononcé ces mots, la jeune femme s’en voulut instantanément, mais n’osa les ravaler, comme elle venait de constater le malaise qu’elle avait déclenché. Elle ferma un peu les yeux, s’efforçant de manger un morceau supplémentaire de son katsudon, et hocha timidement la tête en l’entendant reprendre, observant un silence presque religieux alors qu’il s’en allait.

Voilà, elle avait tout gâché.

Cet homme ne représentait concrètement rien pour elle, il restait un parent d’élève qu’elle avait rencontré par hasard et qui lui avait envoyé une balle de baseball dans le ventre, mais Natsuki ne pouvait s’empêcher de considérer la situation comme un véritable échec. Un de plus. Elle venait d’obtenir la preuve qu’elle n’était pas capable de s’en sortir en société et que son seul talent demeurait le patinage qu’elle avait dû abandonner des années plus tôt. Hikari aurait pu venir. Elle aurait du venir, avant qu’elle ne gâche tout avec son comportement d’imbécile née.

Les yeux ambrés de la demoiselle se levèrent vers le professeur lorsqu’il revint vers elle, mais elle n’osa prononcer un mot à son égard, trop obsédée pas l’idée qu’il puisse décider de partir maintenant. À la place, Natsuki se contenta de porter les morceaux de nourriture à ses lèvres, les uns après les autres. Et elle s’en rendait malade. Depuis quelques minutes déjà, son estomac lui faisait comprendre qu’elle avait trop mangé, mais elle continuait malgré tout : cela lui permettait de se focaliser sur autre chose.

« Je… Je suis désolée… »

Elle s’en voulait atrocement. Comment avait-elle pu se comporter aussi bêtement ? Certes, elle le pensait, et maintenant encore son cœur se serrait à l’idée de discuter avec cet homme, mais elle ne pouvait pas se permettre de faire de tels commentaires à voix haute, pas vrai ? Ses yeux se fermèrent un peu plus alors qu’elle reposait son bol et ses baguettes, un soupir lui échappant.

« Je n’aurais pas du dire ça. »

Il avait demandé du vin, mais elle ne s’en préoccupait pas vraiment, à vrai dire. Son incapacité à gérer les situations sociales devenait trop problématique depuis quelques temps, et elle savait que cet homme ne méritait pas qu’elle lui fasse comprendre qu’il était stressant, surtout pas si, au bout du compte, la faute lui revenait.

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Ce message a été posté Lun 15 Fév - 15:21
C’était de sa faute, Roy l’admettait amplement et Natsuki n’avait absolument rien à se reprocher à ce sujet. Lui-même avait conscience du malaise qu’il avait causé, il était celui qui devrait s’excuser pour avoir été aussi entreprenant avec une inconnue. Ils ne se connaissaient pas, il ignorait même son nom de famille et à part ce qu’elle faisait dans la vie, il ne savait pas grand chose à son sujet. Il aurait du réfléchir avant d’agir néanmoins le stress nous faisait parfois nous comporter n’importe comment. N’avait-elle pas remarqué qu’il parlait extrêmement vite, qu’il effectuait pleins de tâches à la fois et se mêler très certainement les pinceaux ? Ce n’était pas une réaction normal qu’un homme était censé avoir lorsqu’il avait un rendez-vous au restaurant sauf que vraisemblablement, tous les deux n’étaient pas des plus doués quand on parlait de relation sociale. Encore une fois, le garçon regrettait d’avoir proposé ce dîner, il aurait du savoir que ce n’était pas une excellente idée, qu’il ne saurait pas se maîtriser et que ça risquait de tourner vite au vinaigre. Il aimerait tellement être capable de fuir, trouver une excuse, prétexter un appel urgent pour quitter ce restaurant mais ce n’était pas possible. Il n’y avait que cette bouteille de vin pour le consoler et l’aider à déstresser un tant soit peu. Sauf qu’il doutait sincèrement que l’alcool l’aide à être moins joyeux. Cela serait sûrement pire.

Pourtant, ça ne l’avait pas gêné à servir sa vis-à-vis avant de se servir lui-même, lui souriant comme s’il souhaitait lui faire comprendre que ce n’était pas grave. Après ce repas, ils ne feraient que se croiser de toute façon, il suffisait de prendre leur mal en patience et lui ne prendrait pas de dessert. Tant pis. On lui avait dit qu’ils faisaient les meilleurs gâteaux ici néanmoins il était le premier à accepter de revenir une prochaine fois pour les goûter. Aujourd’hui, plus rapidement ils auraient fini, plus rapidement ils pourraient s’en aller et se saluer.

- Ne vous excusez pas, ce n’est pas grave, La rassura toutefois le professeur calmement, Vous n’êtes pas en tord, je sais que c’est de ma faute. Mais si vous vous renfermez sur vous même quand vous êtes gênée, pour moi, c’est le contraire.

Lui, il devenait un peu trop ouvert d’esprit. Déjà qu’il l’était à l’origine, si en plus, on lui rajoutait de l’embarras, c’en était si vite fini. Il lui sourit de plus bel sur ses dires, portant son verre à ses lèvres avant d’incliner légèrement son visage.

- Du coup, c’est moi qui suis désolé. Je n’aurais pas du faire ça. Je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise.

Il aurait aimé lancer un autre sujet, trouver une conversation qui permettrait à la jeune femme de se décontracter néanmoins il ne la connaissait pas assez pour cela. Et, il avait peur de commettre une nouvelle bêtise. Pour ce soir, il en avait déjà fait pas mal, Roy n’aimerait pas la mettre mal à l’aise à nouveau.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 22 Fév - 13:57
Si elle ne montrait pas de grande volonté de se sortir de la mauvaise passe qu'elle traversait depuis qu'elle avait été déclarée incapable de patiner, Natsuki admettait clairement que sa peur des autres était devenue un handicap. Ne plus être capable de discuter en compagnie d'un inconnu sans imaginer les pires choses à son sujet, sans se dire qu'il allait peut-être lui faire du mal ou la ridiculiser, c'était vraiment stupide.

Néanmoins, la jeune femme ne parvenait pas à trouver une solution seule, et lorsqu'elle parvenait à affronter l'une des situations sociales qui l'effrayaient tant, cela ne durait pas bien longtemps, comme le prouvait si merveilleusement le repas qu'elle était en train de vivre. De subir, en vérité, puisqu'elle enchaînait les morceaux de nourriture les uns après les autres en espérant terminer rapidement.

Pouvait-elle expliquer à cet homme qu'elle était incapable de contrôler ces peurs? C'était l'inconvénient de vivre seule et de voir peu de monde : on ne savait plus vraiment ce qui était convenable ou non, on commençait à agir un peu plus bestialement, et son comportement était assurément celui d'une bête effarouchée, prise en proie.

Elle ne savait même pas comment justifier une telle attitude. Dire qu'elle ne le faisait pas exprès était sûrement trop facile. Alors, elle sourit un peu à son interlocuteur, espérant faire passer son sentiment de mal être. Au fond d'elle, elle comprenait ce qu'il voulait dire, et elle aurait certainement donné tout ce qu'elle possédait pour pouvoir ressembler à Roy au lieu de devenir une véritable larve humaine lorsqu'elle ne se sentait plus capable d'affronter les autres.

« Ce n'est pas vous, vraiment, répondit-elle en souriant un peu, bien qu'elle doive se forcer un peu. C'est vraiment moi qui ai un "problème". »

Elle n'aimait pas en parler, pour ne pas dire qu'elle détestait tout simplement ça, mais elle devait des explications à Roy, maintenant qu'elle s'était montrée tout simplement mal élevée et parfaitement incapable d'agir comme une adulte digne de ce nom. Natsuki avait tellement envie de se coller des claques!

« J'ai terriblement peur de parler avec les gens et je supporte mal que l'on m'approche. »

C'est pour cela qu'elle s'était énervée aussi rapidement lorsqu'il lui avait envoyé cette balle, l'autre jour? D'autres qu'elle auraient certainement rendu l'objet en riant un peu, même après une brève plainte, mais elle en avait été incapable. Parce qu'au fond d'elle, en lui envoyant cette balle, on l'avait agressée. Une fois de plus, elle ne parvenait pas à contrôler ce genre de réactions, même si elle l'aimerait.

« Je suis vraiment désolée que ce genre de choses tombe encore sur vous. »

Entre la balle et ce rendez-vous qui n'en était pas un, elle ne pouvait que s'excuser à lui d'être une idiote! Peut-être devrait-elle demander à Hikari si celle-ci connaissait des moyens de décompresser? Aucune chance, ils n'allaient pas fonctionner sur elle, elle le savait. Sa stupidité était incroyable, mais ses convictions encore plus.

Posant une main sur son ventre, Natsuki émit finalement un soupir. Elle avait peut-être exagéré pour ce soir. Pas étonnant, quand on savait qu'elle ne mangeait pas habituellement.

« Je crois que j'ai beaucoup trop mangé... »

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 23 Fév - 22:48
Il ignorait de qui plus que l’autre avait réellement un problème. Il ne disait pas que Natsuki n’en avait pas mais certainement qu’elle n’était pas la seule. Quand on n’est pas doué avec les relations sociales, particulièrement les rendez-vous avec les femmes, ça ne s’arrange pas si rapidement, d’un coup de baguettes magiques. Peut-être qu’elle n’avait pas à lui parler comme elle l’avait fait néanmoins en tant que bon homme japonais, Roy n’aurait pas du être si entreprenant et se permettre de partager les plats. Surtout qu’ils ne se connaissaient pas. C’était une question de respect et maintenant qu’il y réfléchissait, ça avait été grossier de sa part d’agir de la sorte.

Sans l’interrompre, jugeant qu’il n’avait pas à le faire, l’enseignant l’avait écouté, souriant compréhensif à ce que lui contait sa vis-à-vis. Il ne la jugeait pas le moins du monde, au contraire, une partie de lui en était vraiment fasciné. Nombreux étaient les individus à avoir des problèmes, qu’ils soient physiques ou psychologiques et aussi surprenant soit-il, ça l’avait toujours intrigué. Il aimerait être en mesure de comprendre ces personnes là puis s’il s’agissait de gens proches de son entourage, il souhaiterait pouvoir les aider. Peut-être aurait-il du se convertir et devenir psychologue néanmoins Roy avait conscience que ce n’était pas une branche qui l’intéressait. C’était juste que de son point de vue, ça l’attristait de comprendre que cette jeune femme avait du mal à se sociabiliser à cause de ses peurs qui étaient présentes dans sa vie pour dieu ne savait quelles raisons. Avoir des amis, pouvoir sortir, s’amuser, rire et faire de nouvelles rencontres. Il n’y avait rien de plus formidables, c’était ça qui pimentait l’existence de quelqu’un, qui l’aidait à avancer, à grandir mais au bout du compte, on était sans cesse bloquer par nos craintes, on ne pouvait que stagner. Il aimerait tellement être en mesure de rassurer son interlocutrice, lui dire qu’il ne lui ferait aucun mal, qu’elle n’avait pas à angoissé en sa présence et qu’il ne la jugerait pas cependant cela serait sûrement inutile. On n’efface pas les angoisses d’une personne avec de simples mots.

Plutôt que parler, Roy avait préféré lui adressé un tendre sourire, compatissant, hochant la tête parfois pour montrer qu’il l’écoutait et quand elle mentionna avoir trop mangé, il ne put se retenir de rire légèrement.

- Ne vous forcez pas non plus, ce n’est pas grave si vous n’avez plus faim.

Sur ses dires, sans effacer l’esquisse qui traçait sa bouche, il se remit à manger son plat alors qu’il réfléchissait aux paroles que la demoiselle avait prononcé quelques minutes plus tôt. Ce n’était pas son rôle mais pourtant, bêtement, il cherchait un moyen pour l’aider à déstresser, à être en contact sans avoir à paniquer.

- Pour ce qui est du reste, ne vous inquiétez pas, je comprends. Et j’ai aussi ma part de responsabilité, quoi que vous dîtes, Rétorqua poliment le garçon, Mais j’ai une question peut-être stupide... Vous avez déjà essayé internet ? Enfin, je veux dire de dialoguer avec une personne uniquement derrière un écran ?

Il ne savait pas si cela pouvait vraiment aider ou non cependant si elle peinait à le faire en face à face, peut-être que devant un ordinateur ou un portable lui serait plus facile. Certes, il y aurait sûrement toujours l’angoisse de devoir rencontrer la personne en vrai mais par exemple pour eux, ils se connaissaient, ils savaient qui étaient l’autre, peut-être que cela leur serait plus simple d’en apprendre sur l’autre de cette manière.

- Par exemple, si je vous donne mon adresse email, on peut commencer par établir un contact de cette façon non ?

C’était à se demander où il allait piocher ses idées celui-là et pourquoi il faisait tout ça.

Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 25 Fév - 14:13
Il était rare que Natsuki s'exprime vraiment à propos des choses qui la touchaient, et encore plus lorsqu'il s'agissait de ses angoisses. Pour le travail, habituellement, elle souriait poliment aux parents d'élèves, sans même s'attarder sur eux, sans leur dire ce qu'elle pensait vraiment, lorsqu'ils avaient le malheur de se comporter d'une façon inappropriée envers elle. Ce n'était rien de plus qu'une habitude, évidemment, car elle était parfois plus blessée qu'elle n'osait le montrer, même si certaines offenses, comme cette balle qu'elle avait reçue, étaient plus difficiles à accepter que d'autres, et elle ne pouvait s'empêcher de laisser paraître son mécontentement. Évidemment, elle ne pouvait dire cela à cet homme.

Malheureusement, si elle essayait parfois de s'exprimer à propos de ce qui n'allait pas pour elle, Natsuki restait tiraillée par des souvenirs qu'elle aurait aimé oublier. Elle se revoyait, glissant sur la glace alors que ses parents l'observaient à l'extérieur de l'espace glacé, plaçant un pied devant l'autre avec légèreté, s'étirant gracieusement. Depuis toujours elle rêvait de retrouver cette sensation, mais en était bien incapable. Elle ne pouvait agir comme elle le souhaitait, elle ne pouvait remonter sur l'étendue glacée, plus après cette blessure. Les regrets d'avoir été trop têtue étaient nombreux, mais elle les taisait. C'est tout ce qu'elle pouvait faire.

La jeune femme reprit un peu de nourriture, puis décida d'abandonner le combat contre ce plat qu'elle ne pourrait de toute façon pas terminer, et elle reposa les baguettes sur le dessus du bol, réfléchissant encore un peu alors que son regard s'égarait aux alentours, n'importe où, tant que ce n'était pas sur Roy. Quand ses yeux croisaient par hasard ceux d'un autre client, elle les ramenait sur son bol avec une rapidité incroyable.

Le mieux à faire, désormais, était d'attendre sagement la fin du repas et de rentrer chez elle. Là-bas, elle allait certainement appeler Hikari et lui annoncer à quel point elle avait raison, à quel point elle était stupide. Y avait-il d'autres personnes pour agir aussi bêtement qu'elle l'avait fait? Natsuki avait profondément honte d'elle, elle ne voyait même pas comment elle allait pouvoir se sortir de cette impasse, et encore moins si cet homme n'allait pas simplement arrêter de porter son enfant dans leur établissement. Car oui, encore une fois, elle angoissait à propos des conséquences.

Cependant, alors qu'elle pensait avoir définitivement tué la conversation entre eux, la demoiselle entendit Roy reprendre la parole et releva les yeux vers lui, bien qu'elle ne le regardait pas directement, cherchant à savoir où il cherchait à en venir.

« Internet? » Évidemment, elle savait ce dont il était question, mais elle n'avait pas l'habitude de perdre son temps avec ce genre de choses. « Non, je n'ai jamais essayé. Mais de toute façon, je doute que ça change grand chose... »

Elle avait beau y réfléchir, elle avait l'impression que cela ne ferait que renforcer la déception des autres, lorsqu'elle déciderait de les voir, si elle le faisait. C'était tellement effrayant, cette idée de rencontrer d'autres personnes dont elle ne connaissait rien. Natsuki ferma les yeux pendant quelques secondes à la question du jeune homme, réprimant une envie de dire non. Suffit, tu as été assez stupide, pensa-t-elle alors qu'elle gardait le regard fixe, sans savoir quoi répondre.

« Je.. On peut essayer, si vous voulez. »

Parler avec un parent d'élève n'allait pas la tuer. Avec un homme non plus, d'ailleurs. Pourtant, alors qu'elle réfléchissait, son esprit s'emballait et lui donnait l'impression que les choses allaient forcément tourner au vinaigre. Elle savait qu'elle risquait de ne jamais envoyer d'e-mail et qu'elle allait tourner en rond devant son message, pendant vingt minutes avant de l'envoyer, mais elle ne se voyait pas refuser, pas après avoir été une véritable idiote.

« Vous voulez la mienne ? demanda-t-elle finalement, dans un effort considérable. »

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 26 Fév - 11:11
Il n’était pas non plus un grand adepte d’internet. Il ne s’en servait pas beaucoup si ce n’était pour consulter ses emails et consulter les nouveautés sur le baseball. Pour télécharger des films aussi mais ça c’était illégal donc il ne le mentionnerait pas. Néanmoins, il avait bêtement pensé que peut-être cela pourrait aider cette jeune femme. A la vue de comment elle était stressée aujourd’hui, si ça pouvait l’aider à décompresser un peu ça serait bien. Puisqu’ils allaient forcément se revoir vu qu’Haru était dans son école et qu’elle en était l’éducatrice. Ce serait dommage d’avoir une tension bizarre entre eux alors qu’il ne s’agissait que d’un souci de relation social. Roy était certain que la demoiselle n’était pas mauvaise, qu’elle avait juste du mal à se sociabiliser avec l’extérieur. Ce n’était pas son cas. Enfin, il n’aimait pas les dîners en tête à tête certes, mais parce que ça le mettait mal à l’aise et lui donnait l’impression d’un rencard. En dehors de ça, il était une personne assez dynamique qui aimait la communication, rire avec tout le monde et rencontrer des gens. Alors s’il était en mesure de lui donner ne serait-ce qu’un petit coup de pouce, il le ferait.

Le sourire aux lèvres, il l’écoutait, pensant que ça pouvait y changer quelque chose mais que pour cela il fallait également que la demoiselle y mette du sien. Il fallait qu’elle ne pense pas négativement et essaie de faire l’effort de s’ouvrir au monde. Mais après, peut-être qu’elle-même n’en avait pas envie... Curieux, Roy ne pouvait s’empêcher de se demander si Natsuki a toujours été ainsi ou si avant, lorsqu’elle était bien plus jeune par exemple, elle était différente. Sauf qu’il ne pouvait pas lui poser ce genre de question, ils ne se connaissaient pas assez pour cela.

« Vraiment ? Vous êtes d’accord ? » Avait demandé le professeur en souriant.

Il était content qu’elle accepte bien que lui-même ignorait ce qu’ils pourraient faire avec ça. Fallait-il encore qu’ils osent s’envoyer des messages, ce qui était moins sûr. Hochant la tête quand elle proposa de lui donner son mail, le jeune homme sorti son téléphone afin de l’enregistrer à l’intérieur. Il pianota avec ses doigts dessus puis reposant son portable près de lui, il termina de manger le peu de nourriture qui lui restait.

- Je vous en enverrais un dans ce cas. Mais, répondez-moi.

Il n’avait pu s’empêcher de rire doucement à cette réflexion puisque bon, ça serait dommage de faire tout ça pour au bout du compte se prendre un vent. Sa fierté serait amèrement touchée. Pour ce qui était du reste, il choisit volontairement de ne pas commander de dessert puisque la situation était assez bizarre ainsi et il doutait que sa vis-à-vis en ait envie également.

- Est-ce que vous souhaitez autre chose ?

Peut-être un café ? Le minimum était tout de même de lui poser la question et après, ils pourraient aviser, se saluer sûrement pour rentrer enfin chez eux. Roy ne pensait pas que le dîner avait été catastrophique, ça avait été étrange mais ça n’avait pas été mauvais. Ils ne s’étaient pas tapés dessus, ils avaient discuté comme deux adultes le feraient et en plus, la nourriture était délicieuse. De quoi était-il censé se plaindre ?

Anonymous
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Ce message a été posté Ven 26 Fév - 20:59
Les chances que la soirée tourne bien étaient minimes, et il avait évidemment fallu que tout parte en vrille. Natsuki regrettait amèrement d'avoir été idiote au point de croire qu'elle ne raconterait pas n'importe quoi face à un homme dont elle ne connaissait rien. Elle aimait savoir ce qu'elle faisait, mais ne parvenait pas à trouver des solutions quand les choses échappaient à son contrôle, ce qui arrivait malheureusement trop souvent. Un soupir lui échappa alors qu'elle hochait la tête pour confirmer ce que lui demandait son vis-à-vis. Évidemment, elle voulait bien essayer, même si elle ne parvenait pas à saisir ce qu'une telle correspondance allait pouvoir lui apporter. En plus, il s'agissait d'un parent, ce qui n'était pas forcément évident à gérer avec l'école. Elle voyait toujours Haru, quand elle allait travailler, et connaissait mieux l'enfant que son père, au bout du compte.

Après une brève hésitation, la jeune femme énonça son adresse e-mail à Roy, attendant qu'il ait terminé de l'encoder dans son téléphone avant de reposer le regard sur le reste de la place, pensive. Elle avait presque oublié ce qu'une telle sortie faisait, et même si ce n'en était pas un, à proprement parler, l'impression d'assister à un rendez-vous galant la dérangeait un peu. Il faudrait qu'elle appelle Hikari pour lui en parler, pour lui dire à quel point tout s'était mal passé. Peut-être pas tout, mais beaucoup de choses.

« Ne vous en faites pas, je répondrai. »

Au fond d'elle, Natsuki doutait de ses propres paroles. Elle savait qu'elle recevrait cet e-mail, qu'elle le lirait, mais les chances qu'elle y répondent étaient assez réduite. Ou alors, elle le ferait au prix de longues minutes d'hésitation, parce qu'elle serait incapable de se décider et qu'elle devrait appeler Hikari, encore, pour avoir son avis à propos de tout ce qu'elle disait. C'était stupide, dans la mesure où il n'y avait rien entre eux, mais elle paniquait à la simple idée d'envoyer un e-mail à son patron, alors imaginez à un homme dont elle ne connaissait rien.

« Non merci, ça ira. »

Une fois de plus, la jeune femme vérifia qu'il avait bien terminé de manger, puis se redressa, une fois leurs tables débarrassées et l'addition payée. Il était largement temps qu'elle regagne son appartement et retrouve sa solitude, car ce repas était bien plus que ce qu'elle pouvait supporter.

« Merci, en tout cas, j'ai vraiment bien mangé. »

Un sourire timide et elle avait disparu. C'était assez d'émotion pour ce soir.

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♦ I wish I could be less like myself. | ft. Roy

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