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 » [OKINAWA] i wish we could undo the pain. | ft Roy

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Anonymous
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Ce message a été posté Dim 17 Jan - 3:11

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 17 Jan - 11:55



C’était complètement dingue. Il n’y avait pas d’autres mots pour décrire ce qu’ils étaient en train de faire ni ce désir qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Evidemment que tout était différent de la première fois puisque la situation n’était pas la même, parce qu’ils ne faisaient pas ça uniquement par « jeu » mais parce qu’ils en avaient envie. Si on lui avait dit à l’époque qu’il aurait fini par coucher avec un autre garçon qui plus était son meilleur ami, Roy aurait ri au nez de plus d’un. Non pas car cela le choquerait ou le dérangerait, il s’en fichait seulement il aimait trop les femmes pour penser se tourner sur autre chose. Sa curiosité lui avait toujours fait défaut mais si ça n’avait pas été Ryû, il savait qu’il n’aurait jamais poussé le vice aussi loin. Donc, on en revenait à la constatation que leurs liens étaient particuliers, vraiment, et qu’il y avait sûrement un gros plus dans ce qu’ils éprouvaient pour l’autre. Ce n’était pas n’importe qui, qui accepterait de se laisser tripoter par un collègue, qui le laisserait l’embrasser, le toucher, le caresser et qui n’aurait réellement rien contre ça, qui en demanderait toujours plus. On les qualifierait sûrement de deux idiots toutefois le jeune homme ne visualisait pas les choses ainsi. Peut-être qu’il avait sincèrement changé, qu’il se fichait plus facilement de tout cependant c’était plus que ça... Il y avait une drôle d’attirance et il ne voyait pas pourquoi ils devraient s’en priver. Ryû et lui avaient toujours été très proches, cela n’aurait pas du les choquer lorsque c’était arrivé puisque jusque là, ils avaient tout le temps été capable d’aborder des tas de sujets. Des sujets aussi normal que glauques donc au final rien n’était étonnant. Ils avaient juste franchi une limite qu’ils n’auraient jamais imaginé franchir. Hors, il n’y avait rien de mal à ça. Roy ne comprenait pas cette manie qu’avait les individus à tout le temps critiquer, à tout le temps se prendre la tête pour des stéréotypes plutôt que suivre leur coeur et leurs envies.



Anonymous
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Ce message a été posté Dim 17 Jan - 16:03





Je n’ai jamais été de ceux qui se préoccupent des règles avant tout, j’ai même souvent fait partie des personnes qui se faisaient réprimander pour avoir eu le culot de les enfreindre. C’est encore le cas aujourd’hui, même si aucune règle n’impose que nous nous privions de ce genre d’attitude, de ce plaisir que beaucoup considéreraient comme incorrect. En oubliant le fait que Roy est un homme, cela reste bizarre ; nous sommes deux amis, nous ne sommes pas censés adopter un comportement aussi particulier, lui et moi, et pourtant nous ne tentons même plus de résister. C’est totalement fou, mais j’aime cela plus que je n’oserais l’avouer. Alors, plaçant la conscience dans un coma, je profite toujours plus des gestes qu’il m’offre, de ce désir, ce plaisir que je ressens.





Anonymous
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Ce message a été posté Dim 17 Jan - 17:54




Oui, il avait envie de lui. C’était un fait qu’il ne pouvait plus nier à présent et il ne cherchait pas à le faire de toute manière. Chacun de leurs baisers, chaque caresse qu’il s’entêtait à lui offrir, chaque geste que son partenaire lui donnait lui-même le rendait fou. C’était comme si un incendie s’était épris de tout son être, que son coeur risquait d’exploser par toute cette intensité de désir qui le gagnait et dans ce genre de moment, Roy avait quelques difficultés à se montrer de plus en plus patient. Il le voulait, réellement. Il ignorait ce qu’il en était pour son meilleur ami, ce qu’il songerait de tout ça mais lui ne souhaitait pas se poser de question. Aujourd’hui tout se faisait si naturellement qu’il ne se tracassait guère des provocations ni d’un jeu probable entre eux puisqu’il n’y en avait aucun. Il se délectait de ses lèvres, en profitant un maximum alors qu’il appréciait ce goût sucré, un goût qui l’enivrait à chaque échange qu’ils partageaient. Un sourire pris forme sur son visage à la déclaration du jeune homme bien qu’un gros sentiment de doute naquit au fond de lui. Roy refusait d’agir aussi impulsivement et aussi bêtement qu’il n’avait pu le faire l’autre jour. S’il le voulait plus que n’importe qui d’autre en cet instant précis, il ne souhaitait pas que cela signifie de prendre le risque de le perdre à une seconde reprise. Ses yeux noisette s’étaient perdu aux creux des siens, le fixant d’une expression pleine de désir, qui désignait également toute la chaleur qui l’habitait et cette envie de vouloir aller plus loin. La peur était là elle aussi néanmoins, elle n’était qu’infime comparé à toutes les autres émotions qui le dominaient, le faisant tressaillir de plaisir jusqu’à l’échine.


Anonymous
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Ce message a été posté Dim 17 Jan - 22:32





Depuis cette soirée où j’ai réclamé à un parfait inconnu le droit de l’embrasser, je me suis demandé si, un jour ou l’autre, je n’allais pas commettre l’erreur d’aller plus loin avec un homme. L’erreur, car je sais au fond de moi que je ne suis pas attirés par eux. Normalement, c’est ainsi que les choses devraient se passer ; j’ai toujours été attiré par les femmes, mon désir s’est presque exclusivement tourné vers elles, à l’exception de ces soirs où, l’alcool aidant, j’ai décidé de me porter volontaire pour embrasser l’un ou l’autre de ces messieurs. Alors pourquoi mon comportement envers Roy est-il si différent ? Certainement parce qu’il est différent, d’une façon ou d’une autre, même si ce n’est pas de celle à laquelle on s’attendrait.



Je me redresse légèrement pour remettre l’oreiller correctement et un ricanement amusé m’échappe.

« T’aurais au moins pu me laisser croire que t’étais prude, putain. »

Non, parce que ça fait quand même deux fois qu’on finit dans cette situation. Je ne peux pas m’empêcher de réaliser ce qu’il s’est passé, de me dire que, bordel, ça m’est encore arrivé… Mais je ne parviens même pas à me dire que ça aurait dû se passer autrement. Roy a raison, de toute façon, se prendre la tête pour ce genre de choses, alors que j’ai moi-même demandé à ce qu’elles arrivent, est totalement stupide. En plus, je mentirais si j’affirmais que cela ne m’a pas plu. Dans le silence, je laisse mes doigts continuer leur course dans les cheveux de mon meilleur ami, ma respiration reprenant doucement un rythme normal.

« On est fous. »


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Ce message a été posté Dim 17 Jan - 23:36




Les paupières closes, Roy reprenait doucement son souffle sans chercher à se décaler, ses bras toujours entourés autour du cou de son meilleur ami. Il n’y avait certainement mot pour décrire leur situation puis en vérité, il n’avait pas envie de se tracasser sur le sujet. Le fait était que si tout était bizarre, ça lui avait drôlement plu, qu’il aurait souhaité que le moment dure une éternité et qu’il se sentait plutôt bien dans cette position. Certes, Ryû n’était pas en mesure de le voir mais l’expression qu’affichait le jeune homme était des plus gêné, si bien que ses doigts s’agrippèrent un peu plus à la commissure de sa nuque afin qu’il puisse nicher sa tête plus profondément au niveau de son cou. Il ignorait s’il parviendrait à le regarder en face dans les minutes qui allaient suivre. Non pas à cause de l’acte sensuel et fort que tous venaient de partager mais à cause des gestes que lui-même lui avait accordé, des gestes que jamais il n’aurait pu imaginer faire un jour, des gestes qu’il avait fait sous le désir, sous l’impulsion et qui à présent qu’il y songeait, le mettait extrêmement mal à l’aise. Probablement que ce garçon était un brin paradoxal ou bipolaire, au choix. C’était simplement qu’il peinait à se reconnaître parfois, qu’il ne comprenait pas comment des choses avaient pu prendre une tournure aussi impressionnante, aussi malsaine également... Lui-même avait conscience d’être une personne plutôt sage, plutôt raisonnable mais sûrement que cela dépendait des individus avec qui il était, des sentiments qu’il éprouvait et de l’envie qui le parcourait. Mais, ça le déstabilisait quelque peu parce qu’il ne souhaitait pas qu’on le juge là-dessus. Il préférait qu’on ait une bonne image de lui et pas celle d’une personne joueuse, obscène qui peinait à maîtriser certaines pulsions. Ah. L’homme était ainsi fait, il ne devrait même pas être choqué d’un si petit détail.

Certainement qu’on ne pouvait pas être parfait dans tous les domaines et que derrière chaque visage se cache plusieurs personnalités que nombreux avaient le don d’ignorer. Il n’était pas quelqu’un de prude, Roy l’admettait et qui savait, peut-être était-ce du au fait que pendant plusieurs années, il n’avait pas eu tant que ça de relation sexuelle à cause de son fils pour qui il devait s’occuper. A présent, il rattrapait le temps perdu et sa libido était plus forte. Oui, peut-être. Il n’y avait même pas besoin de chercher des explications, comme tout être humain, il avait ses envies et une nécessité de les combler. Il n’y avait pas de quoi avoir honte là-dessus, principalement pour un homme. D’un certain point de vue, cette façon de penser était respectable de sa part... Et pourtant, malgré la gêne occasionné, il ne put retenir le doux rire qui s’était enfuit de sa bouche à la remarque de son camarade, sans relever son visage pour autant.

« Navré, je pensais qu’il était temps que tu découvres ce côté de ma personnalité » Avait-il balancé d’un ton plaisantin.

Pour camoufler l’embarras, il n’y avait rien de mieux que de rétorquer des bêtises n’est-ce pas ? Sauf que Ryû marquait un point, ils étaient fous. Entièrement dingue même mais... Et alors ?

- Tu crois que c’est mal ?

Sur cette question, le jeune homme s’était motivé à décaler légèrement son visage afin de le regarder mais il n’avait pas détaché ses bras du corps de son meilleur ami.

- Je ne sais pas mais au fond, je me dis qu’on s’en fou. On se prend toujours la tête, on s’est braqué là-dessus alors qu’au final, ce n’est rien de mauvais, si ?




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Ce message a été posté Lun 18 Jan - 2:01





J’ai toujours pris Roy pour un garçon bien plus réfléchi que moi. J’ai toujours pensé qu’il était plus sérieux, qu’il faisait moins de bêtises ou, au moins, qu’il essayait de ne pas faire n’importe quoi à chaque fois qu’il posait un geste. Sauf que cette vision des choses était vraisemblablement fausses et que mon meilleur ami est bien moins chaste et prude que j’ai pu le penser durant toute ma vie. My life is a lie. Quelque chose du genre. Le pire dans cette histoire, c’est évidemment que tout ce qu’il a pu me faire m’a plu à un point que je n’aurais jamais cru possible. Faire l’amour avec un autre homme. Ok, je crois qu’on peut définitivement dire que mes expériences sont diverses. Et je trouve ça plutôt drôle, dans le fond.

Oui, il était temps, mais il aurait pu m’épargner de le faire aussi soudainement. Pour un peu plus, j’aurais pu me choquer et prendre mes jambes à mon cou. Quoi ? Évidemment que je plaisante ! Le jour où je fuirai devant mon meilleur ami n’est pas venu. Même si celui-ci adopte un comportement particulier que je n’hésite pas à suivre. D’ailleurs, alors qu’un rire m’échappe, j’entends sa nouvelle question, baissant les yeux vers son visage sans lâcher ses cheveux.

« Non. »

Après, je réfléchis. Toujours après, bien sûr, et mes yeux se lèvent une fois encore vers le plafond. Est-ce que c’est mal ? Je doute de trouver la réponse là, mais je peux d’emblée dire que ça n’est rien de grave à mes yeux. Ça l’était, la première fois, mais je crois que c’est avant tout parce que je ne m’attendais pas à perdre aussi lamentablement ce petit jeu stupide auquel nous nous sommes livrés. Maintenant… je ne sais pas.

« J’pense pas que ce soit mauvais,  reprends-je finalement. De toute façon, personne le sait. »

À part nous, évidemment, mais ai-je vraiment besoin de le préciser ? Il n’y a que nous et, jusqu’à preuve du contraire, nous ne devons de comptes à personne. Certes, ma vie sentimentale est aussi compliquée qu’une équation du vingt-quatrième degré, mais ça ne change rien, pas vrai ? Ce n’est pas comme si j’allais soudainement sortir mon téléphone et appeler Yun Hua pour lui annoncer fièrement que, voilà, je me suis tapé mon meilleur ami ? Cette simple idée me semble totalement absurde.

« Par contre du coup j’ai envie de rester là. »

Et de dormir comme un gros chat, mais j’vais éviter de lui dire. J’pourrais, s’il ne fallait pas me lever et vivre. Et souffrir sûrement aussi, mais on va éviter d’y penser maintenant, pas vrai ? Je préfère rester allongé dans ce lit, le garder contre moi alors que je lui adresse un sourire. Vraiment, je crois qu’on mériterait des baffes pour être allés aussi loin, encore. Mais visiblement, le distributeur de baffes est en panne. Quelle tristesse. Je continue de jouer avec les cheveux de Roy alors que mon regard se pose sur nos corps allongés, puis sur le plafond, mes réflexions reprenant de plus belle.

« J’suis vraiment désolé pour hier, reprends-je sérieusement.  Je devais vraiment venir te voir au début, puis j’ai pensé qu’il valait mieux pas, mais je savais pas quoi faire. »


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Ce message a été posté Lun 18 Jan - 21:58





De son point de vue, ce n’était pas quelque chose de mauvais. Ils n’avaient tués personne, gêné personne non plus, ils s’étaient juste contentés de prendre du plaisir avec l’autre. Si c’était bizarre, Roy se fichait complètement détail. Il y avait des choses bien plus grave dans la vie que de faire l’amour avec son meilleur ami. De plus la vérité était qu’il avait vraiment apprécié, qu’il ne serait pas contre de recommencer et que la nouveauté avait un aspect excité. Le fait aussi de se dire que seuls eux le sauraient parce qu’il était évident que ça serait comme leur petit secret. Non pas qu’il en avait honte, juste qu’à ses yeux, cela lui semblait tellement plus précieux ainsi mais il ne pourrait s’expliquer correctement sur le sujet. Tout était confus dans son esprit que le jeune homme n’était pas capable de mettre des mots sur la situation, sur ce qu’il ressentait également et ce qu’il désirait réellement. Il devrait sérieusement arrêter de penser, ne plus se prendre la tête puis profiter comme il ne cessait de se le répéter ces derniers jours.

En silence, il avait calé sa tête de plus bel comme quelques minutes avant, appréciant les douces caresses que son camarade effectuait sur ses cheveux tandis que de ses doigts, lui s’amusa à tracer des ronds sur son torse. Une fine esquisse restait tirée sur ses lèvres sans qu’il n’ose parler à son tour, rassuré que Ryû n’ait pas choisi de prendre la fuite cette fois-ci et qu’il paraissait au contraire plutôt entrain à la discussion. Pas qu’à la discussion d’ailleurs.

« Alors, reste. » Avait-il répondu posément, sans jamais cesser ses gestes, ni même sans le regard.

Par réflex, il avait renforcé l’emprise de ses bras autour de la taille du garçon, se collant un peu plus à lui alors que, s’il ne l’avouerait pas à haute voix, il était heureux de le savoir là. Ca lui faisait du bien de l’avoir près de lui puis ça lui permettait de s’apercevoir ô combien sa présence lui était indispensable dans sa vie. Ce n’était pas grave s’ils ne se voyaient pas tout le temps du moment qu’ils restaient en contact, qu’il savait que l’autre serait là pour lui en cas de besoin, qu’il l’accueillerait toujours à bras ouvert même à trois heures du matin juste parce que ça n’allait pas, c’était tout ce dont Roy souhaitait. Il jouait au fort, aujourd’hui encore, il souriait, il essayait de ne pas montrer une once de faiblesse, ni une faille dans son attitude toutefois chaque journée était un nouveau challenge pour lui. La peur était toujours là et en cet instant, pour la première fois depuis des jours, il ne pensait plus à rien. C’était agréable. Si agréables que ses paupières se fermèrent lentement, bercé par ce parfum qui l’enivrait et les battements réguliers du coeur du jeune homme qui lui donnait l’impression d’une mélodie.

La veille, il était réellement en colère. Ce matin aussi et probablement qu’une partie de lui l’était encore toutefois il avait conscience qu’il n’était pas capable de lui en vouloir trop longtemps. Ce n’était pas comme si Ryû agissait volontairement contre lui de toute manière cependant Roy aimerait vraiment que son collègue fasse des efforts, qu’il réalise à quel point ses déboires avaient don de l’inquiéter.

- Ce n’est pas parce que tu ne sais pas quoi faire que de suite, tu dois te mettre à boire. Je sais que les mots n’y changeront rien mais tu dois faire quelque chose contre ça, Ryû. Si tu n’es pas capable de te débrouiller seul, essaie de te faire aider. Je n’ai pas envie qu’on m’appelle un jour pour m’annoncer que mon meilleur a perdu la vie parce qu’il a trop bu. Tout ce que j’ai pu te dire, ce n’est pas pour te donner des leçons de moral mais parce que je me fais du souci pour toi.

Sur cette déclaration, il s’était redressé légèrement, gardant ses mains en appuie sur son torse tandis qu’il noyait ses yeux noisettes au creux des siens.

- Et tu sais très bien que je ne vais pas te laisser tomber non plus. Ce n’est pas la distance changera quoi que ce soit là-dessus, Enchérit le garçon avec le plus de sincérité possible, Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi tu as bu ?

Il y avait forcément une raison et mine de rien, Roy avait besoin de savoir. Il ne promettait pas de pouvoir régler tous ses problèmes mais si déjà il était en mesure de l’écouter alors il le ferait.



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Ce message a été posté Mar 19 Jan - 0:38





Tout est déjà tellement compliqué que je n’ai aucune envie de me prendre la tête avec des questions existentielles. On pourrait débarquer dans cette chambre, nous demander ce que l’on fait et pourquoi je me comporte de cette façon envers mon meilleur ami, la seule réponse serait certainement un regard blasé. Qu’est-ce que ça peut faire, de toute façon ? Certes, un homme raisonnable se doit d’être modéré dans ses décisions, il doit prendre ses responsabilités, ne pas faire n’importe quoi sans réfléchir aux conséquences, mais j’ai un petit scoop pour vous ; je ne suis pas raisonnable. Je ne l’ai jamais été, et c’est justement ce que Roy m’a très souvent reproché.

Sans même chercher à l’éloigner de moi, je réfléchis au comportement que j’ai eu la veille, à l’erreur que j’ai commise en venant jusqu’ici alors qu’il m’avait dit de ne pas le faire ; mais j’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne parviens pas à voir cette décision comme une faute. J’avais besoin de le voir, vraiment, et je réalise que ce n’était pas forcément une mauvaise idée. Ne peut-on pas compter cela comme une urgence ? Alors que je suis allongé là, je ne parviens pas à me sentir vraiment coupable.

Pourtant, au bout d’un moment, je finis par m’excuser, resserrant un peu mon étreinte sur Roy qui vient de m’autoriser à rester – ce qui en soi m’amuse un peu – lorsqu’il se sert contre moi. J’ai encore un peu de mal à réaliser tout ce qu’il vient de se passer, ou plutôt cette partie de moi qui était outrée la dernière fois ne semble pas l’accepter totalement, mais je me sens tellement plus calme maintenant. Je n’aurais jamais pensé avoir à nouveau un comportement pareil. Toutefois, je ne regrette rien.

Ses mots résonnent à mes oreilles comme un sermon auquel je suis habitué. Le pire est que je ne peux même pas lui en vouloir. Je connais mes problèmes d’alcool, je sais que je ne suis pas capable de faire tout ce qu’il me dit… Et me faire aider ? Comment ? Par qui ? Par des imbéciles qui m’empêcheraient de faire ce que je veux ? D’aller travailler ? La blague. Je suis capable de le faire par moi-même. J’arrêterai tout seul, comme un grand. L’air de rien, ça fait quand même quelques années que je me répète cette promesse sans parvenir à la tenir. Je suis vraiment le dernier des idiots.

« Je sais, murmuré-je sans conviction. »

Mes yeux rejoignent les siens alors qu’il se redresse et qu’un soupir m’échappe. Je sais parfaitement qu’il ne me laissera pas tomber, qu’il sera là pour moi. Je suis celui qui n’a pas été présent lorsque l’autre en avait le plus besoin. Aujourd’hui encore, mes regrets sont énormes. Cependant, je sais que je ne suis pas venu sans raison et, quand il me les demande, mes pupilles scrutent ses iris ambrés pendant de longues secondes.

« Le bébé, commencé-je sans quitter son regard, Yun Hua a accouché. »

En un soupir, je pince les lèvres et ferme les yeux. Tout a l’air tellement difficile à expliquer, et le pire est évidemment que je ne parviens même pas à savoir où j’en suis.

« Je voulais te le dire autrement qu’avec un e-mail. »

Ce n’est certes pas en couchant avec mon meilleur ami que les choses vont s’arranger, et encore moins en avalant des verres d’alcool à la chaîne, mais j’ai parfois l’impression d’être encore plus perdu que je ne le suis vraiment. Tout s’enchaîne si vite.


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Ce message a été posté Mar 19 Jan - 9:55





Non, Ryû ne savait pas. Il répétait ces mots depuis des années mais rien n’avait changé pour autant. C’était comme s’il déclarait ses dires justes pour lui faire plaisir, qu’il ne se tracasse pas sauf qu’avec le temps Roy avait appris qu’il ne s’agissait là que des paroles en l’air et assurément que ça le frustrait. Il aimerait tellement parvenir à convaincre son meilleur ami, que celui-ci l’écoute au moins une fois dans sa vie et qu’il essaie sincèrement de s’en sortir comme il lui avait déjà promis par le passé. Evidemment lui n’était jamais tombé dans ce genre d’addiction, il ne pouvait pas comprendre à cent pourcents cependant il était certain que si on y mettait réellement du sien, il y avait possibilité de parvenir à quelque chose de bien. Machinalement, ses doigts s’étaient quelque peu crispé à la rétorque du jeune homme, sachant au fond de lui que son « je sais » n’avait aucune valeur et une moue inquiète s’était dessinée sur sa figure. Il ignorait tant quoi faire pour le sortir de là et malheureusement, il ne serait pas toujours à ses côtés pour lui confisquer ses bouteilles, pour le gronder ou lui faire la moral. Il avait si peur qu’on vienne le chercher un jour afin de lui annoncer le décès tragique de son meilleur ami. Il ne souhaiterait cela pour rien au monde seulement qu’était-il censé faire alors si Ryû lui-même ne réussissait pas à faire le moindre effort ?

« Non, tu ne sais pas. »

Et au fond, le garçon avait du se retenir de ne pas le frapper à sa déclaration parce que sur l’instant, ces simples mots l’avaient réellement énervé. Il en avait assez qu’on lui fasse croire des choses qu’il savait déjà fausse. Hors, ses prunelles s’étaient relevées ensuite, fixant avec surprise son vis-à-vis lorsque ce dernier repris la parole. En vérité, Roy ne saurait sûrement l’expliquer toutefois ceci était terriblement bizarre. Est-ce que cela se faisait souvent d’annoncer à son meilleur pote qu’on va être papa juste après avoir couché avec celui-ci ? La situation était plutôt amusante. Et non, il ne devrait pas s’amuser ça. Il ne devrait pas en sourire ni se dire que de toute manière, ce n’était qu’un détail puis qu’il se fichait complètement du reste. Au lieu de cela, son rôle en tant qu’ami était d’expliquer que peu importait sa décision à propos de cet enfant, eux devaient sérieusement arrêter les bêtises, faire comprendre à Ryû que son devoir à présent était d’être raisonnable, de venir un adulte responsable et que ce qu’ils avaient fait était mal. Non pas parce qu’ils étaient deux hommes qui se connaissaient depuis longtemps parce qu’ils étaient tous les deux pères désormais, qu’ils ne pouvaient pas se permettre de faire n’importe quoi de leur vie. Et pourtant... Le garçon n’avait pu effacer cette esquisse qui marquait ses lèvres alors qu’il s’était redressé pour aller s’assoir sur le ventre de son interlocuteur. On ne relèverait pas le fait qu’il ne portait toujours rien, après tout qui s’en souciait ? C’était inutile.

- Et vous ne savez toujours pas quoi faire, c’est ça ?
L’interrogea-t-il ensuite, ne le quittant pas des yeux, Tu aimerais le garder ?

Pendant qu’il parlait, ses doigts s’amusait encore à tapoter le torse de son camarade, effectuait certains dessins tandis que son expression montrait clairement qu’il réfléchissait.

- C’est une sacré responsabilité un enfant. Mais après, tu fais ce que tu veux, ce que tu as le plus envie de faire. Le reste t’avisera plus tard.

Habituellement, Roy n’aurait certainement jamais déclaré cela non plus. Il lui aurait exposé les faits, lui expliquer ô combien il fallait être adulte, ô combien il fallait déjà être en mesure de s’occuper de soi-même avant de penser à en éduquer un autre. Au lieu de ça, il lui rétorquait presque de faire au feeling, de se ficher des détails puis d’improviser. Il ne savait même pas s’il devait le féliciter ou non, d’ailleurs.



Anonymous
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Ce message a été posté Mer 20 Jan - 23:54





Je passe le plus clair de mon temps à essayer de me convaincre de choses qui ne sont pas vraies. Je tente de penser que je suis un homme fort, capable de me battre contre tout ce qui s’opposerait à moi, capable de me redresser seul, mais en vérité je suis juste un homme comme les autres, un professeur d’informatique alcoolique qui ne peut passer au-dessus des choses qui l’atteignent personnellement. Tout cela a du jouer sur ma décision de boire la veille. Le bébé, Yun Hua, Mi, Roy lui-même. Je ne pense pas pouvoir remettre de l’ordre dans mes idées, pas seul du moins. J’ai l’impression de me perdre un peu plus chaque jour et, quand ces pensées obscures naissent en moi, mon premier réflexe est d’ouvrir une bouteille, puis une autre, puis une autre… Si Roy pense qu’il s’agit uniquement d’une question de volonté, je crois qu’il s’agit d’un véritable problème. J’en ai conscience, même, mais on en revient à cette envie de se convaincre que l’on a raison : je peux y arriver seul. Je n’ai pas besoin d’aide.

Je ne relève même pas son désaccord, gardant les yeux dans les siens alors que je reprends la parole, et je le laisse prendre place sur moi sans quitter son regard. Même moi, je trouve la situation bizarre, je me demande comment on en est arrivés là… Mais au final, qu’est-ce que ça change ? La question est la même, la réponse le sera certainement aussi. Mes yeux restent posés sur lui, mes mains ont rejoint sa taille, je réfléchis également.

« Je… Je ne sais pas. C’est quand même mon fils. Enfin… »

Mon fils. Un petit être avec mon ADN, mes gênes. Un enfant qui, lorsqu’il grandira, possèdera peut-être mes traits, mes expressions, mon timbre. Je n’aurai jamais été aussi perdu que je ne le suis aujourd’hui, alors que mon meilleur ami continue ses gestes sur mon torse et que je réfléchis à comment nous en sommes arrivés là. En avril, je revoyais Hikari, en mai, j’apprenais que Yun Hua était enceinte, puis je me mariais à Vegas, et maintenant… Maintenant je suis totalement perdu.

Au final, c’est peut-être pour ça que les choses tournent de cette façon. Parce qu’en perdition, on se tourne vers les points de repères que l’on possède et que, dans mon cas, le seul point de repère fixe que je connaisse et qui ne soit pas mon père, c’est bien Roy. Il a toujours été là et, même si je ne lui ai jamais dit jusqu’à maintenant, j’ai terriblement peur qu’il disparaisse du jour au lendemain. Cette maladie, ces accidents, toutes ces choses qui lui arrivent, le menacent… Cela ne m’aide absolument pas à récupérer du reste. Cependant, je ne peux pas le tenir responsable de ma déchéance. Il n’y peut rien. C’est juste moi qui suit incapable de m’en sortir quand il se trouve sur une autre île. Je suis vraiment con.

« Tu sais… »

Il sait quoi ? Il m’a dit plusieurs fois qu’il ne retournerait pas à Tokyo, jamais. Je ne suis même pas capable de dire s’il a pris la bonne décision ou non. Je suis juste… Je ne sais pas. Mes mains remontent un peu dans son dos alors que je l’incite à s’approcher de moi pour l’étreindre un peu plus, ressentant sa chaleur rassurante contre ma peau alors que je blottis ma tête au creux de son cou.

« Je sais pas ce que je ferais sans toi. »

Il me manque. Savoir que je peux l’appeler quand je veux, que l’on se croisera par hasard à l’université… tout ça me manque terriblement. C’est totalement stupide et je suis le dernier des idiots à ne pas être capable de s’exprimer correctement, mais je n’y peux rien.


Anonymous
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Ce message a été posté Jeu 21 Jan - 10:05




Bien sûr cela restait son fils cependant un enfant demandait tout de même une sacré responsabilité. Et être un père alcoolique n’en était pas vraiment une néanmoins Roy n’avait pas pu lui rétorquer cela non plus. Ryû était censé être assez grand pour prendre en compte un tel détail et lui n’avait pas envie de lui faire la morale sur ce sujet. Ce n’était pas comme s’il serait là pour le voir de toute manière, quelque part, une partie de lui s’en fichait. Si son meilleur ami tenait tant à élever un bébé dans de telles conditions, qu’il le fasse. Peut-être que cela l’aiderait à aller mieux, peut-être que ça le motiverait à faire plus d’effort et à changer. Pour lui ça avait été comme un déclic lorsqu’Haru avait montré le bout de son nez. Le jeune homme n’avait pas cherché naturellement que tout s’était fait naturellement. Il avait arrêté de sortir de la soir, prêter plus d’attention à ses fréquentions en réduisant son cercle d’ami, il avait construit un environnement sain pour son enfant et avait fait en sorte que son temps ne soit consacrer qu’à lui ainsi que son éducation. Mais sa situation n’était pas comparable à celle de son camarade, son caractère et sa manière de visualiser les choses non plus. Seulement, à ses yeux, un enfant, ça change une vie entière. Lui n’a jamais pu le considérer comme un fardeau, ça avait été le plus merveilleux des cadeaux qu’on lui avait apporté sur Terre.

« Qui sait, ça t’aiderait peut-être à changer
. »

Il avait haussé ses épaules sur ses dires, ne sachant pas vraiment quoi lui dire d’autre alors que ses doigts n’avaient jamais cessé de choyer son torse. Qu’aurait-il pu déclarer après tout ? Que Ryû pouvait le faire, qu’il pourrait être un bon père et que l’enfant serait heureux à ses côtés ? Le garçon n’avait pu s’y résigner parce qu’au fond, lui-même n’était pas certain de cela. Il adorait son camarade. C’était la meilleure personne qu’il avait pu rencontrer et qui l’avait longtemps soutenu toutefois tant que celui-ci ne serait pas en mesure de prendre soin de lui, Roy ne pourrait l’imaginer comme un vrai père de famille. Voilà pourquoi, il était primordiale qu’avant toute chose, son meilleur ami fasse quelque chose pour régler ses problèmes, qu’il arrête de croire pouvoir s’en sortir seul, ce n’était pas possible et lui ne serait malheureusement pas toujours derrière lui pour le relever.

Un frisson le parcourut à la sensation de son visage dans le creux de son cou toutefois le jeune homme resta un instant silencieux, touché par ses mots alors que ses phalanges s’étaient perdus dans la chevelure de son vis-à-vis. Il n’était pas certain de ce que ces paroles signifiaient cependant, intérieurement, il ne pouvait que s’excuser parce qu’il se doutait que son collègue avait besoin de lui, qu’il voudrait qu’il retourne à Tokyo néanmoins lui ne pouvait pas. Et puis, Ryû avait trop compté sur lui pendant longtemps, peut-être que cela ne l’avait pas tant aidé que ça.

- Tu te débrouillerais, Lui dit-il dans un chuchotement sans jamais interrompre ces gestes qu’il lui accordait, Parce que tu sais très bien qu’autrement, j’en serais très fâché.

La preuve avec ce qui était arrivé la veille et la colère dans laquelle cela l’avait mis. Il ne supportait pas de le voir se détériorer autant, se détruire de cette façon hors il ignorait quoi faire pour lui donner un coup de main. Même s’il choisissait de rentrer, cela ne changerait rien. Il avait essayer de l’aider pendant des années, il n’y avait jamais eu de différence donc pourquoi cela serait le cas à présent ?

- Je ne peux pas rentrer à Tokyo, tu sais ?


Sur ses dires, Roy s’était décalé de quelques centimètres afin de pouvoir le regarder dans les yeux et lui sourire tristement, ses doigts se posant dans l’antre de ses cheveux, jouant avec quelques unes de ses mèches.

- Ca me manque parfois. Ce n’est pas du tout pareil ici mais à Tokyo, il y a trop de choses... J’aimerais être là pour t’aider mais qu’est-ce que je pourrais faire de plus que ce que je n’ai déjà essayé de faire ? Je suis fatigué, Ryû. Je ne veux pas être encore plus stressé que je ne le suis déjà et si je rentre, c’est ce qui arrivera. Je ne peux plus être autant derrière toi comme avant, je ne suis pas sûr d’être capable de le supporter... Tu es un adulte, en plus tu as un enfant maintenant, alors arrête tes conneries et arrête de dépendre de moi aussi.

Ce n’était pas méchant, il ne pensait pas à mal en lui avouant tout ça, il espérait sincèrement lui faire réaliser à quel point, lui avait besoin que Ryû donne tout ce qu’il avait pour se sortir de tout ça, pour devenir quelqu’un de meilleur, quelqu’un de plus fort. S’il n’était pas capable de le faire pour lui alors qu’il le fasse pour son fils. A nouveau, Roy lui arbora une fine esquisse, terriblement sincère mais qui paraissait si triste.

- Je ne serais pas toujours là pour te relever alors tu dois apprendre à le faire tout seul aussi. Je ne veux pas que tu sois malheureux, rien que l’idée d’y penser, ça me torture. Tu mérites tellement mieux que ça Ryû donc, plutôt que dire « je ne peux pas », « je n’y arriverais pas sans toi » ou autre, bat-toi.


Lui rétorquer tout ceci ne changerait probablement rien néanmoins il n’avait pu s’en empêcher. Parce qu’il tenait à lui énormément et que chaque jour où il le voyait se détruire un peu plus le détruisait lui aussi. Mais ça, Ryû n’avait pas l’air de s’en apercevoir.



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Ce message a été posté Jeu 21 Jan - 22:41





M’aider à changer ? J’aimerais me dire qu’il a raison, mais je doute qu’avoir un fils me permettre d’arrêter l’alcool, les sorties et la cigarette. Pas d’un coup, en tout cas, et encore moins tant que ma relation avec la mère de l’enfant sera aussi compliquée. Après tout, n’y a-t-il pas un risque qu’elle décide de s’en aller, comme ça, d’un coup ? J’ai tellement peur qu’elle décide de partir sans me laisser une chance de voir le petit. Nous ne sommes pas proches, et à vrai dire rien ne nous lie si ce n’est cet enfant, alors j’ose imaginer le pire lorsqu’il est question de ce bébé. Maintenant, je peux me tromper : ce serait un peu le contraire de ce qu’a fait son père, si elle décidait de partir sans me laisser une chance de montrer que je tiens un tant soit peu à la vie de ce bambin.

« Peut-être… »

Au fond de moi, j’ai peur qu’elle agisse de cette façon, qu’elle décide qu’après avoir porté le bébé pendant si longtemps, elle soit celle qui puisse faire un tel choix. Sauf que je l’aime, ce petit, même si ça ne fait que quelques jours, et que j’ai sincèrement l’impression de ne pas m’y être attendu. Pensais-je vraiment pouvoir faire comme si de rien n’était et abandonner mon propre sang ? Je ne sais même plus quoi faire, et la réponse qu’il me donne lorsque je lui exprime mon ressenti me laisse quelque peu songeur.

En toute honnêteté, je ne sais pas si je serais capable de me débrouiller sans lui. Il a toujours été là pour me soutenir, pour me venir en aide lorsque cela n’allait pas, et j’ai l’impression que je ne ferai rien de plus qu’abandonner si je venais à le perdre. Pourtant, lorsqu’il reprend la parole, je plonge mes yeux dans les siens, lèvres désormais pincées alors que je hoche vaguement la tête.

« Oui, je sais…, lui soufflé-le avant de l’écouter reprendre. »

Arrêter mes conneries, il est fatigué. Un peu plus, j’aurais presque l’impression d’être le responsable de ses problèmes de santé actuels et, quelque part, ça me fait de la peine. Je sais que j’ai fait beaucoup de conneries, que j’aurais certainement du me montrer plus sérieux, réfléchir un peu plus avant de prendre des décisions, mais au final c’est toujours la même chose. J’en reviens toujours au même point. Ryû incapable de s’occuper de lui-même, Roy qui râle parce que son meilleur ami immature ne l’écoute pas. Si il n’était pas mon meilleur ami, je crois que j’aurais été relativement blessé, mais je pense que la situation actuelle résume assez bien à quel point notre relation est particulière, irremplaçable… et surtout étrange.

« Je vais essayer, reprends-je finalement. Vraiment essayer. »

Pour qu’il puisse revenir à Tokyo sans avoir peur que je ne m’effondre à nouveau, pour qu’il puisse arrêter de songer que, peut-être, je vais faire une connerie qui mettra ma vie en danger. Son retour en ville est sans doute la chose que je désire le plus, avec la résolution de tous mes problèmes. Des problèmes que j’ai créés, pour la plupart. Encore faudrait-il que je trouve le courage nécessaire à prendre les décisions qui aideront vraiment ma situation… Et si je n’arrivais jamais à m’en sortir ?

Je reste silencieux durant quelques secondes de plus, caressant un peu les cheveux de Roy avant de le ramener un peu vers moi pour l’embrasser. Si j’ai pleinement conscience de ce que je fais ? Sûrement. Si je le regrette ? J’en doute. En fait, je ne sais même plus où j’en suis par rapport à tout ça. Sa présence à mes côtés me rassure, m’apaise, mais je sais que ce n’est qu’une question de physique. J’ai toujours été sensible à l’attention des autres, alors cela ne m’étonne pas vraiment. Pour l’instant, je n’ai juste pas envie de repartir. Je finis néanmoins par écarter légèrement nos visages.

« Tu dois aller rechercher Haru à quelle heure ? »

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Ce message a été posté Ven 22 Jan - 0:18






Il n’avait pas déclaré tous ces mots dans le but de l’abandonner un jour. Quoi qu’il arrive, Roy comptait être à ses côtés, le soutenir comme n’importe quel ami se devait d’agir toutefois son devoir était d’arrêter de se battre dans le vide, d’arrêter de faire en sorte que Ryû ne s’appuie trop sur lui pour se relever et qu’il finisse par le faire seul, sans l’aide de personne. Son camarade était bien plus pessimiste que lui, ils avaient tous deux des points de vue différents sur de nombreuses choses mais cela n’empêchait pas que dans la vie, si on veut réussir, il faut cesser de compter sur les autres, il faut croire en soi, en ses capacités et se donner tous les moyens pour se redresser. Bien sûr, ce n’était pas toujours glorieux et on pouvait avoir honte de ce qu’on est devenu, on pouvait ne pas assumer ses problèmes non plus cependant à selon lui, si on tient sincèrement aux personnes qui nous sont chers, on peut s’en sortir. Ils sont censés être une force immesurable, la plus puissante de toute. Il est toujours difficile de se battre pour soi-même de toute manière, on se dit toujours que ce n’est pas grave si cela nous touche nous néanmoins on n’est jamais assez conscient du ô combien ça peut toucher nos proches.

Un faible sourire avait tracé ses lèvres en l’écoutant lui déclarer qu’il essaierait. Que son camarade lui pardonne, le jeune homme n’était pas en position de réussir à y croire pleinement. Il lui avait déjà rétorqué ce genre de paroles par le passé, après son accident, mais rien n’avait changé pour autant. Qu’est-ce qui le motiverait aujourd’hui à agir différemment ? Peut-être qu’il ne s’agissait que de mots balancés comme ça dans le vent, afin de tenter de le rassurer, qu’il arrête de se tracasser pour les autres et si c’était le cas, cela ne servait à rien. Il aimerait tellement plus que de simples mots.

« Je ne veux pas que tu essaies » Avait-il soufflé à son tour « Je veux que tu le fasses. »

Qu’il cesse une bonne fois pour toute de se noyer toujours dans le négatif, de croire que chaque barrière était infranchissable et qu’il n’y avait aucune solution. Ils en avaient traversé des choses tous les deux et abandonné signifierait laisser tous ceux qui leur avaient fait du mal gagner. Roy souhaiterait tant que son meilleur ami s’aperçoive de la chance qu’il avait ne serait-ce que d’être en vie, qu’il cesse de vivre sans arrêt dans le passé et qu’il voit à quel point, si on s’en donnait la peine, la vie pouvait être merveilleuse.

Ses paupières se fermèrent machinalement à la sensation de ses lèvres contre les siennes, créant un bien plus doux échange que ce qu’ils avaient pu partager précédemment. Il ne pouvait pas expliquer vraiment ce qu’il en était de leur relation. Il n’y avait pas de mots de toute façon et en vérité, lui préférait se laisser guider par le feeling, ne plus autant s’interroger qu’il ne l’avait déjà fait. S’il était bien ainsi, s’il appréciait chacun des gestes que lui offrait son meilleur ami, il n’y avait rien d’autre qui importait.

- Pas de suite. En fin d’après-midi, on a la journée pour nous si tu veux.

Il ne travaillait pas aujourd’hui, autant en profiter. A nouveau, Roy lui sourit tendrement puis tout en posant sa main sur sa joue avec délicatesse, la caressant doucereusement de son pouce, il l’embrassa à son tour.

- Tu veux qu’on aille faire un tour quelque part ?
Lui proposa-t-il ensuite, On peut aussi rester là si tu n’as rien d’autre de prévu.

Sur ses dires, le garçon se laissa glisser à côté de lui afin de revenir entourer ses bras autour de ses tailles puis de se blottir contre lui, sa tête posée délicatement contre son torse.

- Tu sais, bien que j’étais en colère, je suis quand même content que tu sois venu.


Parce que malgré tout, il lui manquait. Et si tout était plus simple, que cela ne tiendrait qu’à lui, il serait déjà de retour à Tokyo à l’heure qu’il était. Malheureusement ce n’était pas le cas et sa vie était bien plus compliquée que ce que Roy tentait durement de faire croire.



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Ce message a été posté Ven 22 Jan - 1:20





Sans que je puisse me l’expliquer clairement, les propos de Roy m’atteignent beaucoup et, lorsque je l’entends rétorquer à ma volonté de changer les choses, je ne peux empêcher la frustration de naître en moi. Il ne me croit pas. Il ne me fait pas confiance alors que je lui fais part de ma volonté de m’en sortir, de faire un pas en avant pour me sortir du pétrin pourri dans lequel je me suis fourré. Même si je ne l’avouerai pas, cela me fait de la peine. J’aimerais qu’il croie en moi. Vraiment. J’ai besoin de lui, mais s’il ne souhaite pas revenir avant que j’aie changé, je changerai. J’y crois, vous savez ?

Je hoche silencieusement la tête quand il répond à ma question, accueillant finalement ses lèvres sur les miennes, de même que ses caresses sur ma joue. Puis je secoue légèrement la tête à sa question. J’ai pas envie de sortir, j’ai pas envie de voir du monde, ni même de retourner à Tokyo. Je devrais. Je devrais me dire que c’est là-bas que j’ai tout ce que je possède, mon boulot, mon appartement, mon fils maintenant… Mais même ça, ça me semble irréel. Comme si j’allais soudainement me réveiller et comprendre qu’en réalité que je ne suis rien de plus qu’un homme bourré allongé dans son canapé après avoir rencontré son ex dans la journée, ce putain de jour d’avril. Je sais que ce n’est pas le cas. Un soupir m’échappe légèrement à sa proposition alors qu’un sourire étire mes lèvres.

« On devrait rester là, même. »

Mes bras viennent entourer la taille de mon meilleur ami lorsqu’il reprend la parole et se sert contre moi, et je ne peux m’empêcher de lui sourire sincèrement. Quelque part, cela me fait plaisir de l’entendre dire de telles choses, compte tenu de ce que l’on a traversé tous les deux. Nous sommes toujours aussi proches, et j’ose même croire que depuis quelques temps, nous le sommes encore plus. Certes, nous avons couché ensemble, cela change forcément des choses, mais cela aurait tout aussi bien pu nous éloigner, pas vrai ? En fait, je n’aurais jamais cru qu’il serait possible que j’aie autant envie de mon meilleur ami un jour. Tout ça pour un rêve ? Ça date peut-être de plus longtemps, au final.

Lentement, je me laisse glisser contre Roy pour m’asseoir sur son ventre, posant les deux mains à plat sur son torse avant de remonter encadrer son visage pour donner lieu à un nouveau baiser. Avoir tellement besoin de le toucher, de l’avoir contre moi, de l’embrasser. Oui, c’est totalement malsain. De simples meilleurs amis ne devraient pas avoir ce genre de relation. Un jour peut-être serai-je assez sérieux pour éviter de profiter de telles situations, Pour me remettre en question et me demander si je n’ai pas plus qu’une simple attirance à l’égard des autres. Ce jour n’est clairement pas arrivé, et si la question me traverse l’esprit, je la chasse sans attendre.

« Tu sais ce qu’on devrait faire ? demandé-je finalement, un sourire venant étirer mes lèvres alors que je viens butiner les siennes. On devrait en profiter. »

En profiter ? Qui sait combien de temps cette tranquillité durera ? Combien de temps on acceptera la situation dans laquelle on se met en cet instant même ? Il y a bien un moment où l’on réalisera à quel point nous sommes idiots, à quel point nous ne réfléchissons pas. J’ai juste envie de rester contre Roy le plus longtemps possible pour l’instant.


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Ce message a été posté Ven 22 Jan - 11:43




Là, enlacé contre lui, Roy lui-même songeait ô combien tout ceci était bizarre bien qu’au bout du compte, en y réfléchissait, cela ne l’était pas comme ça. Ils étaient déjà proches avant, certes peut-être pas autant néanmoins lui avait le souvenir que les bras de son meilleur ami avaient toujours eu don de l’apaiser. A chaque fois que quelque chose n’allait pas, que quelque chose le tracassait et qu’il se sentait perdu, ce réconfort il l’avait souvent trouvé ici. Aujourd’hui encore, bêtement, ça lui faisait du bien d’être dans cette position, près de lui et d’essayer, pour une fois, de ne songer à rien d’autre qu’à ce moment là. Il ne voulait pas se dire que Ryû finirait par ne plus jamais le voir, qu’un jour ou l’autre, il l’abandonnerait pour de bon et qu’il ne serait plus là pour le soutenir comme il l’avait tout le temps fait. Il ne voulait pas penser au ô combien son existence était en vérité si courte, à quel point ceci le tourmentait constamment et que malgré toutes ses expressions sereines qu’il affichait, il en était tout autant terrifié. Ca n’avait pas changé. Hors, pourtant, il y avait un sentiment étrange, une sensation qui lui permettait de croire que rien ne pourrait l’atteindre tant que son camarade serait là, comme l’impression d’être en sécurité. Ce n’était qu’un rêve éphémère, le jeune homme toutefois il préférait rêver encore un peu plutôt que de se fendre dans la peur.

En silence, il s’amusait à faire des ronds avec son doigt sur le torse de l’autre garçon, appréciant l’instant, sans se poser des questions quant au fait que tout ceci était étrange, qu’un simple désir ne devrait pas les conduire à se sentir bien ainsi. Au fond de lui, il n’en avait que faire parce qu’il savait qu’avec tout ce qu’il lui arrivait, il avait juste besoin de quelqu’un, besoin de plus d’affection qu’à l’origine et que c’était sûrement mieux s’il s’agissait de son meilleur ami. Ce n’était pas qu’une simple histoire de désir, bien sûr il y en avait, seulement Roy admettait avoir besoin de plus que ça et plus les minutes s’effaçaient, plus il se sentait vulnérable, capable de vaciller à n’importe quel moment. Mais, il n’en montra rien, persistant à choyer la peau de son vis-à-vis avant de s’arrêter pour le laisser prendre place, à son tour, sur lui. Une esquisse mêlée d’amusement et de tendresse s’était étirée sur ses lèvres et il avait accueillit les siennes dans un tendre baiser. Ses phalanges se nichèrent dans ses cheveux bruns de manière à avoir plus d’appui sur cet échange que tous deux partageaient. Il ignorait combien de temps tout ceci durerait, combien de temps lui-même le supporterait et ce que tout ça leur apporterait mais Roy n’en avait que faire. Clairement. Parce que ce n’était pas quelque chose qui le tuerait et il se fichait bien d’être égoïste sur la fin. Si c’était ce que lui avait besoin pour se sentir un peu mieux, le reste importait guère.

Ses yeux se noyèrent au creux des siens, se perdant dans ses sombres prunelles alors que machinalement, sa main s’était dressée afin de se poser délicatement contre sa joue. Un doux sourire égaya son visage sur ce geste tandis qu’il se pencha quelque peu en avant pour l’embrasser de plus bel, ses lèvres s’amusant à mordiller suavement les siennes.

- Tu as raison. C’est important de profiter, on ne sait jamais quand tout peut s’arrêter.

S’il avait déclaré cette phrase d’un ton des plus anodins, que n’importe qui aurait pris cette rétorque comme n’importe quel autre, pour Roy, ça signifiait beaucoup. Quand, du jour au lendemain, on découvre que tout ce qu’on a conçu, tout ce pourquoi on a vécu risquait de s’éteindre tout à coup. Ca donne cette fâcheuse impression que justement on n’a jamais assez vécu. On passe son temps à se plaindre de ce qu’on n’a pas, des malheurs qui s’écrasent sur notre existence et on ressasse tous ses souvenirs amers sans penser au fait que la vie est bien trop courte, que plutôt que de se plaindre, on devrait chérir chaque moment précieux, respirer l’air frais, et remercier ciel et terre pour être encore vivant aujourd’hui.

Naïvement, le garçon lui avait arboré le plus léger des éclats avant d’abandonner ses doigts derrière sa nuque pour l’obliger à se rapprocher et revenir prendre possession de ses lèvres.

- On est quand même deux idiots,
Rit le garçon subtilement, le poussant de façon à ce que Ryû se retrouve à nouveau allongé auprès de lui, Mais, franchement tu sais quoi ? Je m’en fiche. Je ne vois pas en quoi c’est idiot d’être proche l’un de l’autre. Parce que tu es mon meilleur ami ? Au final, c’est peut-être même la raison principale à tout ça puisque d’une certaine façon on a toujours été proche toi et moi.

Pourquoi rétorquer cela maintenant ? Roy l’ignorait, il avait simplement souhaité s’exprimer bien que son camarade n’avait fait aucun reproche sur le sujet. Au contraire, il avait été le premier à parler de « profiter » mais aux yeux du jeune homme, c’était tellement plus que ça. Tellement plus qu’une vulgaire « connerie » aussi. Bien sûr c’en était une toutefois une de plus ou de moins, ce n’était pas très grave. Le fait était que tout ça, ces moments qu’ils avaient pu partager, ces nouveaux baisers, ces caresses, ces câlins qu’ils se donnaient, c’était avant toute chose, un profond désir d’affection. C’était comme un remède qui permet de panser certaines plaies, un remède qui paradoxalement trahissait l’ancien joueur qui se rendait compte du ô combien tous ces poids qu’il portait sur ses épaules étaient de plus en plus lourds à garder. Ses doigts s’étaient entremêlés au sien avant qu’il ne vienne nicher son visage au creux de son cou, soupirant de bien être face à ce parfum qui chatouillait ses narines. Un sourire niais, doux, étira ses lèvres avant qu’il n’attaque suavement la peau de son vis-à-vis de vifs baisers.

- J’ai besoin de toi, Ryû. Vraiment, Lui souffla-t-il avec sincérité, J’aimerais que tu restes plus longtemps. Même que tu ne repartes pas mais ce n’est pas possible.

Se décalant sur ses paroles, Roy resta en appui sur lui sans jamais défaire sa main de la sienne alors qu’il l’observait.

- Je veux t’aider à aller mieux. Je veux qu’on trouve des solutions pour ça... Tu mérites d’être heureux, pas de te détruire comme tu le fais. C’est tout ce que je souhaite tu sais ? Si tu vas bien, j’irais bien aussi.

On pouvait lui reprocher encore et encore de revenir sur ce sujet là, de toujours employer de belles paroles cependant c’était plus fort que lui. Il n’était pas capable de s’empêcher de se faire du souci pour son camarade et il était sincère dans ce qu’il avouait, il ne lui souhaitait que le meilleur. Ce n’était pas grave si lui était malade, si lui avait peur et que d’autres tracas le tourmentait, du moment que son entourage, les personnes avec qui il était le plus proche, avaient le sourire, qu’ils étaient heureux et avait enfin la vie dont ils rêvaient. Rien d’autre ne l’importait. C’était ça son bonheur. Pas sa propre existence non, mais voir ceux à qui il tenait le plus s’en sortir, rayonner, et briller. Il n’y avait rien qui le rendait plus heureux. Un sourire de quelqu’un, c’était l’un des plus beaux cadeaux qu’on pouvait lui offrir.  



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Ce message a été posté Ven 22 Jan - 18:13





Rester là, ce n’est sûrement pas la pire idée qui me soit venue au cours de ma vie. Nous n’avons rien à faire, si ce n’est discuter de ce que l’on ressent par rapport aux choses qui nous arrivent. Je dois avouer que je préfère cette idée à celle d’aller me promener sur cette île dont je ne connais rien. Je n’ai jamais été une créature de l’extérieur et, à part Osaka et Tokyo, je me passe bien de sortir. C’est mieux ainsi, de toute façon, car lorsque je sors je m’attire des ennuis plus grands que moi. Ce qui est déjà pas mal, bien que je ne sois pas très grand.

« C’est vrai,  murmuré-je avant de répondre à cet autre baiser. »

En vérité, je n’ai pas envie de penser au moment où tout s’arrêtera, au moment où Toy, à cause de sa maladie ou d’autre chose, ne sera plus de ce monde. Cela me fait terriblement peur et j’ai l’impression de ne pas être capable de contrôler ce qu’il se passe. Pourquoi est-ce que tout part en vrille à chaque fois que je frôle la stabilité ? Je n’avais pas besoin de tous ces ennuis et je m’en veux de ne pas avoir été capable de l’aider lorsqu’il en avait besoin. Tout ça pour une putain de fierté. Il faudrait que j’apprenne à ne plus réagir au quart de tour, un jour. Avec un peu de chance, cela me permettra d’aller mieux et d’arranger tout ce qu’il m’arrive. Vous ne pensez pas ?

« Tu le réalises seulement maintenant ? demandé-je avec amusement, avant d’écouter la suite, le sourire aux lèvres. »

Oui, nous sommes idiots, mais je l’ai toujours été. À force de me l’entendre dire, j’ai fini par le comprendre. En fait, il suffit de regarder ma vie, les problèmes que je m’attire, pour réaliser à quel point je suis bête et incapable de gérer tout ce qu’il m’arrive. Il faudrait que j’apprenne, certes, mais j’ai l’impression que c’est impossible, qu’il y aura toujours quelque chose que je ne pourrai pas calculer, quelque chose qui m’échappera et qui me donnera envie d’abandonner. C’est lâche. C’est même con. Je sais que je devrais penser différemment, mais je ne peux pas m’en empêcher.

Alors qu’il s’approche de moi à nouveau, je garde sa main dans la mienne, resserrant légèrement notre étreinte alors que je laisse quelques secondes s’écouter.

« J’irai mieux,  reprends-je finalement, les yeux fixés sur un point vide alors que je reste contre Roy. Je te le promets. » Un soupir échappe à mes lèvres alors que mon regard rejoint le sien. « Mais je ne suis pas celui qui ai besoin d’aller mieux pour l’instant, tu sais ? »

Dans le fond, je ne vais pas plus mal que d’habitude. Je suis toujours le même idiot incapable de gérer ses sentiments, incapable de savoir ce qui ne va pas, ce qu’il devrait changer. Tout est juste différent depuis que je sais que je risque de perdre Roy du jour au lendemain. Il faudrait que j’arrête mes bêtises maintenant.

« Tu sais, j’ai revu Hikari… »

Quitte à parler de nos problèmes, autant y aller franchement ? Je réfléchis un peu, laisse un instant passer, puis reprends pensivement.

« Elle a débarqué à l’appartement en cherchant Yun Hua… Je m’y attendais pas du tout. »

Si je lui raconte comment ça s’est passé après ? Je crois que je préfère éviter… Un soupir m’échappe encore alors que je repose les yeux sur lui et reprend la parole.

« Tu t’es déjà demandé ce que tu ferais si tu revoyais Saori ? »


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Ce message a été posté Ven 22 Jan - 20:51





Certes, Roy était probablement celui pour qui il fallait plus se soucier de sa santé et du fait qu’il était celui qui avait besoin d’aller mieux, néanmoins il y avait une différence entre Ryû et lui. Lui, on ne pouvait rien y faire. Sa sentence avait déjà été décidé et ce n’était pas des efforts qui le sortiraient de cet enfer. Sûrement que respecter ce qu’on lui disait lui permettrait de vivre quelques jours, voir peut-être quelques mois de plus cependant il n’était plus à ça après. Parfois lorsqu’il s’endormait le soir, il avait toujours la hantise de clore ses paupières, comme s’il ne se réveillerait pas le lendemain, condamné à dormir pour le restant de ses jours. C’était particulièrement stressant et son coeur tambourinait souvent plus fort quand il y songeait. Il avait l’impression d’attendre à ce qu’on l’achève et c’était certainement l’une des raisons pour laquelle, le garçon ne faisait aucun effort pour sauver ne serait-ce que quelques minutes de plus de son existence. Il n’en avait que faire. Il s’y préparait doucement, sûrement. Cela ne l’empêchait pas d’en profiter, de tenter d’effectuer des choses qu’il n’avait jamais eu l’occasion de faire avant, d’essayer de réaliser ses rêves aussi banales soient-ils. Un rien lui suffisait désormais et de toute manière, il était beaucoup trop fatigué pour se lancer dans de folles aventures. S’il n’était pas en mesure de l’expliquer - d’ailleurs, il n’avait pas l’intention de le faire même s’il le pouvait - il le ressentait au plus profond de son âme à quel point sa condition était touchée. La fatigue lui venait plus facilement et il ne parvenait plus à forcer autant qu’avant. Les médecins le lui avait dit de toute façon, qu’il devait se reposer, arrêter de se démener et se préserver. Hors, Roy n’écoutait rien et effectuait tout le contraire. Qu’est-ce qu’il y pouvait lui s’il ne tenait pas en place ? C’était un sportif, il avait besoin de bouger et ne supporter pas de passer ses journées enfermées chez lui à ne rien faire ou juste à flâner devant la télévision. Il avait besoin de décompresser, de souffler et de s’aérer l’esprit donc oui, il n’en faisait qu’à sa tête, oui il faisait du sport et oui, il courrait pratiquement tous les matins. Seulement, il n’avait pas d’autres choix que de constater qu’il n’était pas en mesure de le faire trop longtemps, que sa condition ne suivait pas sa volonté et qu’il était toujours obligé de s’arrêter avant de mourir d’épuisement. Et c’était l’un des plus grands signes qui l’obligeaient à remarquer que plus rien ne serait jamais pareil, que sa santé n’irait jamais en s’arrangeant et qu’en vérité, elle se dégradait de plus en plus chaque jour.

Que Ryû lui promette de faire en sorte d’aller bien avait quelque peu réconforté le jeune homme qui avait envie de le croire. Une dernière fois, il aimerait lui faire confiance et se dire qu’il suivrait ses conseils, qu’il essaierait réellement d’avancer, faisant face à son passé pour ne plus jamais en être affecté. De sa main libre, ses doigts jouaient encore avec la chaîne de son camarade alors qu’un fin sourire ornait ses lèvres.

« Mais je vais bien aussi, vraiment. Les médecins sont plutôt confiants pour le moment. »

S’il n’avait pas été un professeur, il aurait sûrement pu se reconvertir dans la politique tant il excellait dans l’art du mensonge. Qu’on lui pardonne, c’était plus fort que lui, pour préserver son camarade qui s’inquiétait déjà beaucoup pour un tas de chose. Il ne souhaitait pas lui rajouter de nouveaux soucis, ni qu’il se tourmente trop à son sujet. Roy préférait largement qu’il agisse normalement envers lui plutôt qu’il s’en tracasse et le prenne en pitié.

Ses prunelles s’écarquillèrent sous la surprise tandis qu’il se redressa légèrement afin de le regarder dans les yeux, vraiment choqué d’apprendre une telle nouvelle. Il avait revu Hikari ? Mais quand ça ? Et pourquoi ne pas lui en avoir parlé avant ? Il ne le déclarerait pas à voix haute cependant Roy priait sincèrement à ce que son collègue ne flanche pas de nouveau à cause de cette histoire.

« Quand ça ? » N’avait-il pu s’empêcher de demander « Et elle voulait quoi ? Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? »

Des questions, le jeune homme en avait plein qui lui traversait l’esprit en cet instant précis néanmoins c’était parce qu’il s’inquiétait pour son vis-à-vis, qu’il savait ce par quoi ce dernier était passé et qu’il ne voulait pas qu’il souffre encore à cause de cette femme.

- Je serais en colère. Et je ne voudrais pas la voir non plus.

Cette remarque, Roy se l’était faite plusieurs fois et sa réaction était toujours la même. Il ne pouvait effacer toute cette peine qu’il avait éprouvé à cause d’elle à l’époque, toute cette rancoeur qu’il avait à son égard quand il réentendait les mots affreux qu’elle énonçait à propos de leur fils. Elle était devenu complètement folle et pour rien au monde, il aurait voulu la revoir. Puis bêtement, il avait toujours eu cette appréhension à ce qu’elle revienne pour lui retirer son enfant, par un élan de bonté ou de remise en question. Tout comme s’il lui arrivait quelque chose, à choisir, il préférait confier Haru à sa famille, à un ami proche, même Ryû, qu’à cette fille là.

- Je ne lui adresserais pas la parole. Si je le fais, je pense que je pourrais être méchant. Je n’oublie les bons souvenirs qu’on a pu avoir mais malheureusement ça ne suffit pas pour réparer toutes les erreurs.

Pourtant, son meilleur ami était le mieux placé pour savoir ô combien Roy n’était pas rancunier. Qu’il réagisse ainsi était la preuve même de l’étendue de toute la souffrance qu’il avait pu éprouver à cette époque et qu’il avait du endurer toutes ces années. Il n’en parlait jamais, que cela soit de son passé ou d’elle, il ne mentionnait rien à son propos. S’il n’en avait pas le choix, il n’entrait jamais dans les détails. Tout ce qu’il racontait sur son histoire était qu’il avait aimé une fille, sincèrement, qu’il avait eu un enfant avec cette dernière mais que malheureusement, ils n’étaient pas fait pour être ensemble. Ils avaient des intérêts différents et ça c’était mal terminé. Même ses propres parents l’ignoraient et voyaient toujours Saori comme cette femme douce, sérieuse et gentille. Ils n’avaient jamais insisté pour savoir le fin mot de l’histoire bien qu’en réalité, ils n’avait pas compris pourquoi tout s’était arrêté du jour au lendemain. Toutefois, à la brillance qui n’existait plus dans les yeux du garçon à cette époque, personne n’avait insisté sur le sujet et la vie avait reprit son cours. Il préférait que tout le monde garde une belle image d’elle plutôt qu’il la critique en pensant à cette femme qui avait rejeté son enfant, qui l’avait haït pour lui avoir privé d’une carrière qui aurait pu lui être prometteuse. Sûrement qu’elle était malade mais cela ne justifiait pas tout. Tout ça pour dire que...

- Je sais que je ne la laisserais pas revenir dans ma vie et que je n’accepterais pas ses excuses non plus.


C’était tellement rare qu’il accepte d’aborder un tel sujet, qu’il en parle aussi ouvertement et qu’il ne se braquait pas non plus. Peut-être parce que des années s’étaient écoulés depuis et qu’une partie de lui supportait la chose plus facilement désormais. Il n’était plus aussi seul qu’il ne l’avait été.

- Bref. Alors, pour Hikari, tu m’expliques ?


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 3:16





Mes yeux restent posés sur lui un instant, puis je les referme en un léger soupir, espérant que les médecins qui s’occupent de lui ont raison. Le perdre serait juste au-delà de toutes les peines que j’ai pu ressentir au cours des dernières années, et je mentirais si j’osais dire qu’elles sont des moindres. Cependant, je décide de passer à autre chose et d’évoquer Hikari, ce qui semble le surprendre étrangement – et me prête à penser que je n’ai peut-être pas tout expliqué de mes histoires à mon très cher meilleur ami – puis Saori. Nous ne parlons jamais vraiment de tout ça, alors que c’est l’une des choses qui nous ont rapprochés. Il serait peut-être temps ?

« Fin Octobre, réponds-je après un moment de réflexion,  dans ces eaux-là… Elle avait besoin de voir Yun Hua. Et j’ai du oublier que je te l’avais pas dit. »

On va surtout avouer que j’avais tellement de problèmes que c’était devenu totalement ingérable ? J’ai l’impression que les derniers mois de la grossesse de Yun Hua sont passés à une vitesse folle, que je ne les ai même pas vus passer. Mais au lieu de continuer à réfléchir aux raisons qui m’ont poussé à oublier de prévenir Roy de cette information assez importante et inédite, je me concentre sur la réponse qu’il donne à ma question qui, évidemment, n’est pas anodine dans la conversation actuelle.

« Je vois… »

Je me demande si rien ne serait capable de le faire changer d’avis. Cependant, il ne me laisse pas le temps de poser la question, puisqu’il a déjà repris la conversation que nous avons abandonné un peu plus tôt. Bien, bien, bien… Hikari.

« Elle avait l’air d’aller vraiment mal, commencé-je après avoir un peu réfléchi. Je l’ai faite entrer, comme Yun Hua n’était pas là, et j’ai essayé de savoir ce qui n’allait pas. » Sur ces mots, je joue nerveusement avec une mèche des cheveux de mon meilleur ami. J’ai ridiculement peur qu’il me reproche le comportement que j’ai eu ce soir-là. « Je peux pas tout t’expliquer, ça serait trop long, mais on a beaucoup discuté... C’était pas de sa faute. Enfin, pas directement. »

Je pourrais lui expliquer en long, en large, en travers, que ça ne changerait rien au fond. Au fond de moi, j’ai envie de faire confiance à la Hikari que j’ai aimé, la Hikari que j’aurais prise pour épouse si les événements ne nous avaient pas séparés. Les choses auraient été tellement différentes à l’heure qu’il est : je ne serais pas tombé dans l’alcool, je n’aurais certainement pas fait toutes les conneries que j’ai pu faire jusqu’à maintenant. Je viens nouer mes doigts entre eux, les posant sur mon ventre alors que je repense à cette soirée où ma vision des choses a, une fois encore, été bouleversée.

« Je l’ai emmenée dans un hôtel à l’extérieur de Tokyo en attendant de trouver une solution de rechange. » Évidemment, on passe les détails les plus intéressants. Comme si Roy avait besoin de savoir ça. « Je n’ai plus de nouvelles depuis ce soir-là. Enfin, elle m’a remercié, mais c’est tout. »

C’est tout. Quelque part, je sais que cette soirée a changé beaucoup de choses. Elle s’est déroulée si rapidement, et je me rappelle encore de mon retour à l’appartement, lorsque Yun Hua et moi avons du discuter de ce qu’il s’était passé et que je n’ai pas été capable de lui dire franchement. C’est un peu la même chose qu’il se produit maintenant, à la différence que Roy me connait vraiment.

« Tu sais, je crois que ça a vraiment changé quelque chose. Je veux dire, j’avais besoin de savoir…  » Un silence me vient, un doute. « Tu crois qu’elle m’a menti ? »


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 17:15





Sans l’interrompre, Roy l’avait écouté, fronçant légèrement ses sourcils par moment. Il avait comme le sentiment que son meilleur ami ne lui disait pas tout, un peu trop évasif à son goût. Toutefois il n’était pas en position de lui reprocher quoi que ce soit puisque, au bout du compte, il n’était pas mieux que lui. Chacun avait ses secrets, ces sujets qu’il ne souhaitait pas aborder et le jeune homme le concevait bien que cette histoire l’intriguait, que malgré lui, il aurait aimé en savoir plus. Ryû ne lui disait clairement pas tout et la manière dont il en parlait, cela lui faisait croire qu’il s’était passé quelque chose là-bas, entre eux. Ce qui n’aurait pas été surprenant quand on connaissait l’énergumène qu’était Monsieur Katsura et qu’en plus, il a eu la bonne idée de l’emmener dans un hôtel. Il aurait pu lui poser la question afin d’en avoir le coeur net, afin d’en savoir plus néanmoins il connaissait son camarade et s’il tournait autant autour des détails, c’était qu’il n’avait pas plus envie d’en discuter. Le mieux était qu’il lui en parle de lui-même s’il le désirait sinon ce n’était pas très grave non plus. Après tout, il n’avait pas à jugé cela, il ne connaissait pas cette Hikari. Il savait à quel point elle avait pu faire souffrir son camarade, à quel point il s’était détruit par sa faute et c’était probablement l’une des raisons pour laquelle, il la détestait sans même savoir vraiment qui elle était. Toutefois, dans une telle situation, Roy se devait d’être objectif, de ne pas laisser ses mauvais sentiments influaient ses paroles et agir correctement.

Seulement, il n’était pas certain de pouvoir le conseiller s’il ignorait la moitié de l’histoire. D’accord, soit disant, ce n’était pas de sa faute, cependant elle était quand même parti avec l’argent, elle l’avait laissé tomber pour s’en aller avec un autre. Le garçon ne voyait pas comment cela ne pouvait pas être de la faute de la jeune femme alors qu’elle avait volontairement pris cette décision. Peut-être que sa vision des choses était entaché à cause de ce que lui-même avait pu vivre et de ce qu’il avait pu assister au cours des années. Il avait vu Ryû se mettre dans des états inimaginables à cause d’elle alors se dire que finalement, tout ceci n’était sûrement pas vrai. Il peinait à y croire. Les femmes étaient douées pour la manipulation, pour faire croire une chose et en être finalement une autre. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres tandis qu’il réfléchissait silencieusement à la question de son collègue, ses doigts dessinant la peau de son torse sans jamais s’arrêter.

- Je ne sais pas,
Répondit-il en gardant sa tête posée contre lui, Je veux dire, je ne sais pas exactement tout ce qui s’est passé, je ne peux pas juger. Et puis, tu la connais. Je pense qu’il n’y a pas mieux que toi pour savoir si elle était sincère ou non.

Après des années, Ryû ne pouvait pas être aussi naïf qu’il l’avait été par le passé. Machinalement, il avait dû se méfier et certains détails avaient bien du l’aider à voir si son ex-fiancée mentait ou pas.

- Mais je crois que tu ne devrais pas chercher à la reprendre dans ta vie non plus. Si tu as eu des réponses à tes questions, c’est peut-être mieux de rester ainsi. Cela te permet plus facilement de passer à autre chose, de tourner la page même si ce n’est pas quelque chose de simple. Tu as assez souffert comme ça pour que ça recommence. Fait juste attention à toi...

Probablement qu’il s’inquiétait un peu trop mais quel genre d’ami serait-il s’il ne se tracassait pas après tout ce par quoi son meilleur ami avait traversé ?



Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 17:42





Je n’ai jamais usé de propos fleuris pour parler d’Hikari, je n’ai même sans doute jamais prononcé un seul compliment envers elle, pas en présence de Roy, et me voilà qui débarque avec un discours opposé à tout ce que j’ai pu dire jusqu’à aujourd’hui. Je sais que cela semble totalement fou, mais je ne peux m’empêcher de vouloir la croire. Je veux lui faire confiance, vraiment, parce que j’ai eu l’impression, ce soir-là, qu’elle était plus honnête que jamais envers moi. Après des semaines, des mois passés à s’attaquer lorsque l’on avait le malheur de se croiser, elle m’a parlé si franchement. Je ne sais pas quoi penser de tout ça, même maintenant. Certes, j’ai couché avec elle, mais je pense que cela n’aura pas été à tort. C’est peut-être même ce qui m’aura permis, dans un sens, de faire le deuil de cette relation exceptionnelle que je chérissais tant, des sentiments que j’avais toujours pour elle après tout ce temps… Cela me rendait fou. Alors oui, j’ai peur qu’elle se soit jouée de moi une fois de plus, mais ce n’est pas comme si elle avait eu le choix de me suivre ce soir-là : je voulais juste la mettre en sécurité, m’assurer que tout allait bien pour elle et que cet imbécile de Shota n’allait pas la retrouver et lui faire du mal une fois de plus.

Mon regard reste planté sur le plafond alors que mes doigts s’emmêlent dans la chevelure de mon meilleur ami qui ne semble pas souhaiter arrêter ses caresses. Je l’écoute avec attention, scrutant chaque détail de son plafond, comme s’il avait été une œuvre complexe et indéchiffrable. Parler d’Hikari me donne toujours un sentiment étrange, une pointe au cœur que je ne peux oublier en quelques secondes, mais aussi aiguisée soit-elle, cette pointe n’est plus aussi douloureuse qu’elle a pu l’être durant ces quelques années.

« J’ai l’impression qu’elle était sincère, soufflé-je pensivement, lorsqu’il termine. Je ne la reprendrai pas. » Un silence s’installe, je réfléchis encore, mais cela me semble tellement clair qu’il ne me faut pas longtemps avant de reprendre. « Elle a compté énormément pour moi, je l’ai aimée plus que n’importe qui, mais je crois qu’on ne peut pas changer ce qu’il s’est passé. Elle est partie et je n’ai pas envie de tenter de diable… Puis, j’ai d’autres choses à penser, maintenant. »

Ce bébé qui vient d’arriver, mes liens visiblement complexe avec Yun Hua, la relation compliquée qui semble s’établir entre Roy et moi, mon travail. J’espère simplement qu’elle trouvera le bonheur ailleurs, avec une personne capable de lui donner tout ce dont elle aura besoin sans jamais abuser d’elle, quelqu’un qui la protégera de ceux qui souhaiteront lui faire du mal. On ne se dira jamais « oui », mais je veux qu’elle le dise à un homme qui en vaudra la peine.

« Je ferai attention. »

Doucement, je viens enlacer les doigts de nos deux mains pour lui faire cesser ses gestes, tandis qu’un léger rire m’échappe et mon regard retrouve enfin le sien.

« Arrête ça. »


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 18:25





Si elle avait l’air sincère, Roy était tout de même rassurer d’apprendre que son meilleur ami n’avait pas l’intention de la reprendre. La confiance était l’un des éléments fondamentales dans une relation et il était certain que cela ne servait à rien de tenter quoi que ce soit si celle-ci n’existait plus. Sans la connaître lui peinait à croire en cette fille. Il ne comprenait pas pourquoi après tant d’années elle avait choisi de revenir, accepter de lui détailler la soit disant vérité. Non, il ne l’aimait pas seulement c’était parce que ses émotions faussaient le reste, parce qu’il ne supportait pas qu’on fasse du mal à ses proches et Ryû en avait plus que pâti avec elle. Roy n’aurait pas su apprécier cette petite copine correctement si c’était elle que son camarade aurait choisi. Il n’aurait sûrement pas pu se contenir et agir en bon menteur en face d’elle. Lorsqu’il n’aime pas une personne, il est difficile pour lui de s’en cacher. Probablement parce qu’il y avait très peu de monde que le jeune homme ne portait pas dans son coeur et haïssait au plus au point.

La question qui inquiétait énormément le garçon était : est-ce que si Hikari demander à revenir dans la vie de Ryû, si elle pleurait, qu’elle cherchait à se faire pardonner, la reprendrait-il ? Après tout, les sentiments ne se contrôlent pas et on oublie jamais un si grand amour. Lui non plus n’oublierait jamais le sien bien que leurs situations étaient totalement différentes et qu’il avait pleinement conscience qu’il ne pourrait jamais accepter la présence de Saori dans son existence. Hors ça, c’était parce qu’il avait une forte détermination, une forte volonté, un instinct protecteur et qu’il savait exactement ce qu’il souhaitait. Ryû n’était pas pareil, il était bien plus fragile, bien plus naïf aussi et si en apparence, il pouvait laisser croire le contraire, il avait un coeur en or. Tellement plus que le sien. Alors si son ex-fiancée revenait vers lui, ne serait-il pas capable de la reprendre ? C’était facile de dire « non » cependant il y avait une phrase que Roy avait relevé dans la rétorque de son meilleur ami. Il ne voulait pas tenter le diable, il avait d’autres choses à songer... Est-ce que cela ne signifiait pas qu’une partie de lui n’aurait pas été contre de se remettre avec la jeune femme ?

Prêt à rétorquer, un sourire avait pris place sur ses lèvres à la remarque de son vis-à-vis alors qu’il n’avait pu résister à dévier ses yeux vers lui.

- Pourquoi ? Ca te dérange ?

Dit plutôt que ça l’excite, oui. Amusé, il avait pensé son visage au-dessus du sien pour lui déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Il n’en avait que faire de la conversation qu’ils abordaient et de la situation dans laquelle tous deux se trouvaient. N’importe qui trouverait cela bizarre, lui ne s’en souciait guère.

- Du moment que tu sais ce que tu veux, c’est le principal, Reprit Roy au sujet d’Hikari avant d’enchérir, Le bébé va bien ?

D’accord, c’était définitivement étrange de parler de ça maintenant cependant après tout ce qu’ils venaient de partager, rien ne pouvait le choquer plus que ça.

- Et Yun Hua ?

Si elle avait accouché récemment, elle devait être épuisée. Surtout avec son si jeune âge. Il espérait réellement qu’il n’y avait eu aucune complication pour elle. Ni pour le bébé d’ailleurs.


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 19:34





Je n’ai que très rarement parlé qu’Hikari avec Roy. C’est pourtant à cause d’elle que nous nous sommes rencontrés, ou peut-être devrais-je dire grâce, comme il est l’une des personnes les plus importantes dans ma vie à l’heure actuelle. Il est peut-être même l’un des seuls à être toujours présente après tant d’années, après toutes mes erreurs, toutes mes fautes. Je me demande parfois à quoi ressemblerait ma vie, à l’heure actuelle, si je ne l’avais pas rencontré, mais je réalise assez rapidement qu’elle ne serait plus rien. Il me l’a sauvée, presque littéralement, et je ne pourrai jamais le remercier suffisamment pour la présence qu’il a toujours manifesté à mes côtés. Quand je plaisante en disant que je l’aurais épousé s’il était une femme, je ne suis peut-être pas si loin de la vérité que l’on pourrait le croire… Mais ce genre de conversation n’a clairement pas sa place dans un tel moment, compte tenu de la situation particulière dans laquelle nous nous trouvons.

« Hm… on peut dire ça comme ça. »

Me déranger ? Pas vraiment. Je dirais plutôt que ça me gêne, mais pas dans le mauvais sens du terme. Une lettre suffit pour passer de dérange à démange, n’est-ce pas ? Je ne devrais pas avoir de telles pensées par rapport à mon meilleur ami, mais je commence à me sentir de plus en plus détaché par rapport à ça. Après tout, qu’est-ce que ça change ? Personne ne sait ce que l’on fait ici et on l’a déjà fait deux fois, ce n’est pas comme si nous avions des comptes à rendre à qui que ce soit pour ce type de décisions, pas vrai ? Je fais encore ce que je souhaite de mon corps. Même si ça peut paraître étrange. Oubliant cette réflexion particulière, je réponds doucement à son baiser, sans protester plus longtemps. Je sais parfaitement ce que je veux, et ce n’est pas me remettre avec elle. Pour l’instant, je veux que Roy guérisse et que mes problèmes s’’arrangent. Avec un peu de chance, je pourrai au moins accomplir ça.

« Il va bien… réponds-je en souriant un peu. Elle aussi, enfin on ne parle pas beaucoup de tout ça alors j’imagine qu’elle va bien. »

J’ai tellement peur qu’elle décide de partir avec le bébé, qu’elle pense que s’en occuper seule est mieux pour elle et pour lui, qu’ils n’ont pas besoin de moi ? Je connais pas mal de types de mon âge qui ne souhaitent pas voir leur femme interférer avec leur vie professionnelle et qui la laissent gérer les enfants seules mais... Non, je ne me sens vraiment pas capable d’agir de cette façon, je crois qu’il faut que l’on soit tous les deux, même si notre relation n’est pas celle d’un couple stable, pour ne pas dire celle d’un couple tout court, et qu’on fasse de notre mieux pour le petit. Après tout, à son âge, elle ne doit pas savoir quoi faire. Surtout avec une mère à l’étranger.

« On verra bien, soufflé-je finalement, laissant un bref silence s’installer. De toute façon, les choses se passent jamais comme je les prévois, alors je vais faire de mon mieux pour que ce gamin ait tout ce dont il aura besoin. »

Mon fils, c’est sans doute ce qui compte le plus actuellement… Oui, je crois qu’il faut que je prenne le temps de faire le point et que je fasse tout mon possible pour que ça se passe bien.


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 20:21




Savoir que Ryû était « papa » lui faisait bizarre. Le jeune homme peinait à réaliser et même encore maintenant, il n’arrivait pas à concevoir la chose comme vraie. Tout s’était écoulé si rapidement et cela n’était encore qu’une preuve de plus du ô combien le temps passe trop vite. Certes, il aurait préféré que son meilleur ami ait un enfant dans d’autres circonstances, que son fils soit celui de la personne qu’il aimait et avec qui il comptait se marier cependant la vie est mal faite parfois. Néanmoins cela ne devait pas empêcher ce petit bonhomme d’être aimé et d’être élevé correctement. S’ils choisissaient de le garder, Yun Hua et lui, rien ne présageait que l’enfant serait malheureux. Avec un père alcoolique, c’était certain cependant si son collègue respectait sa promesse, qu’il changeait vraiment, même avec des parents séparés, leur fils pourrait être heureux. Lui avait élevé Haru seul, probablement que la présence d’une mère lui manquait toutefois il ne lui donnait pas l’air triste et tous deux étaient particulièrement proches. Puis, si Ryû avait besoin d’un coup de main, même à des kilomètres Roy serait là pour le conseiller. De toute manière, il avait également l’intention de faire des petits séjours à Tokyo bien que pour le moment, il préférait ne pas en parler à son camarade, ne souhaitant pas lui faire de fausses joies. S’ils s’y rendaient, c’était principalement pour voir son médecin seulement il n’était pas nécessaire à son collègue de savoir ça.

Un sourire tendre avait égayé sa figure pâle, touché par les paroles de son vis-à-vis. Avoir un enfant, cela changeait une vie entière. Il parlait en connaissance de cause et au fond de lui, il se doutait que cela changerait son meilleur ami aussi. S’il tenait à avoir la garde, à pouvoir s’en occuper comme il le fallait, son devoir était de devenir quelqu’un de bien. Un bébé demande une attention particulière et cela peut devenir très vite épuisant si on n’a pas de patience. Les couches, les pleurs, les nuits difficiles, rien de tout ça n’est un mythe mais il s’agit d’un engagement et si on aime ce petit être qui a notre sang, on peut tout surmonter. Roy avait du mettre des tas de choses de côté pour éduquer son fils. Il avait du grandir trop vite, arrêter les sorties, sacrifier son rêve mais ça avait été un mal pour un bien. Il ne s’était jamais autant démené pour quelqu’un que ce qu’il avait fait pour Haru.

- L’amour, Déclara le garçon en revenant se blottir contre son camarade, les paupières closes, C’est ce qu’il aura le plus besoin. L’argent, les cadeaux, tout ça, ça vient après. Si tu tiens à le garder, tu dois tout sacrifier. Même ta propre vie.

En somme, ne plus être égoïste. Penser à lui avant soi-même et ce n’était pas un don qui était donné à tout le monde. Ca, non plus, Roy n’en parlait pas. Ryû y avait assisté bien sûr néanmoins jamais le jeune homme ne mentionnait ce qu’il avait laissé de côté pour son fils. Il ne disait pas ce qu’il avait sacrifié ni quel était son rêve à l’époque. Il se contentait de profiter de l’instant présent et avec le sourire. On l’avait toujours qualifié de père formidable parce que tout ce qu’il faisait, c’était pour son fils. Et il en était le plus heureux. Il ne se plaignait pas de ce qu’il avait abandonné, au contraire, il se vantait de ce bonhomme qui était le sien et qui était sa plus grande fierté. Donc au bout du compte, à ses yeux, il ne s’agissait même pas de sacrifices parce que faire un tel choix lui avait apporté tellement plus de choses que s’il avait décidé d’emprunter une autre voie.

- Je pense que, peu importe d’où il vient, un enfant c’est comme un cadeau tombé du ciel. Tu le découvriras bien assez tôt mais tous tes plans, toute ta vie change. Je sais que, même si j’ai du oublier tout un tas de projets, que ma jeunesse s’est arrêté au à l’instant même où Haru est né, je ne regretterais jamais d’avoir fait le choix de le garder.

Un fils, c’est plus qu’une histoire de sang, c’est le bien le plus précieux qu’une personne puisse avoir. Un bonheur et oui, une immense fierté.


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 23 Jan - 20:59





Plus je discute avec Roy, plus je me demande si, au final, les choses qui m’arrivent ne sont pas le début du chemin vers un semblant de stabilité, vers la maturité qu’il me manque. Après le départ d’Hikari, j’ai abandonné tous les projets que j’avais, toutes les choses auxquelles je tenais, et je me suis concentré sur cette carrière de professeur qui ne m’intéressait pas plus que cela. Puis j’ai rencontré la route d’un tas de personnes, j’ai commencé à remonter la pente après ma rencontre avec Roy, mais jamais je n’ai été capable de mettre le doigt sur ce qu’il me manquait. J’enchaînais les coups d’un soir sans chercher à m’attacher à quelqu’un, jusqu’à rencontrer Mi et à me demander si, peut-être, elle n’était pas la personne que j’attendais. Puis elle a disparu, comme tous les autres. C’est un peu de ma faute, à vrai dire, ce voyage à Vegas aura certainement joué pour beaucoup dans sa décision de quitter notre immeuble et l’université, mais je ne peux pas lui en vouloir.

En fait, plus j’y réfléchis, plus la naissance de ce bambin me donne l’impression d’être le point de départ de quelque chose de nouveau. J’ignore où cela nous mènera, à quel point ce sera difficile, un peu comme lorsque l’on commence un nouveau projet pour les cours ou la création d’un site, en classe, et que je vois certains étudiants inventer des choses improbables, mais il en ressortira peut-être beaucoup de bonnes choses, qui sait ? Ce bébé est sûrement l’une des rares personnes qui ne m’abandonnera jamais, à qui je serai toujours lié, que je le veuille ou non… C’est peut-être ce qui m’a poussé à ne pas le laisser partir aux bras d’une autre famille. Il est notre enfant, pas celui de ces inconnus. Je dois paraître tellement con.

« C’est peut-être un signe, reprends-je finalement, toujours perdu dans mes pensées. Je veux dire, j’ai passé cinq ans de ma vie à tourner en rond sans savoir quoi faire, à me demander si j’avais pris les bonnes décisions et à regretter tout ce que je faisais. Ça me donne une raison d’avancer, quelque part. »

Ta gueule Ryû, tu dis n’importe quoi, c’est ridicule. Je sais que ça doit sembler totalement débile, ce que je raconte, mais cela me trotte dans la tête depuis longtemps. Comme si ce petit garçon était, d’une façon ou d’une autre, là pour me pousser à devenir meilleur ? Je dois être totalement débile.

« Je sais que c’est stupide, mais je peux pas m’empêcher d’y penser. Je veux dire, il a besoin de moi. Enfin… »

Même si Yun Hua est là, un bébé a besoin de son père. Je le vois lorsque j’ai la chance de voir Haru et Roy ; je prends conscience de l’importance que les parents ont pour leurs pères, de la façon dont mon propre père me voit et… Quelque part, je me dis que je dois être là pour ce petit, que je veux l’être, même. Pour quelqu’un comme moi, qui a besoin de se sentir présent pour les autres, de pouvoir les aider, c’est un sentiment très important.

« J’aimerais y arriver, ne serait-ce que pour lui. »

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» [OKINAWA] i wish we could undo the pain. | ft Roy

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