TENUE ☽ La situation était pesante. Son père était enfin arrivé sur le sol japonais. Il ne stressé pas. Non, c'était plutôt de l'anxiété. Sortant une énième cigarette de la journée, Jae se rendit dans l'un de ses établissements, appelé par un sous-frire. Petit problème avec les comptes ; ils n'étaient pas tous diplômé comme lui mais tout de même, il y avait des limites ! Sur place, il pénétra donc dans les lieux, s'essayant à sa place habituelle alors que la même demoiselle venait toujours avec lui. Il ne l'avait jamais demandé, mais si cela lui faisait plaisir. Alors son acolyte lui parlait, et lui demandait également des conseils, vis à vis de certains problèmes, différents, rencontrés pour sa propre gérance. Rukia fit son entrée et il l'a vit se baisser. De mieux en mieux ? Bref. En bon patron, le brun lui intima certaines choses avant de prendre congé, montant à l'étage où il resta seul dans son bureau, corrigeant les petites erreurs vécues par les chiffres. Il était au calme malgré l'ambiance inférieure : cela lui changeait un peu.

Par ailleurs, ce côté-ci ne dura pas, car quelqu'un toqua à sa porte. Si ses hommes avaient laissés passer cette personne, c'est que cela devait être important ? Il ne le savait guère jusqu'à ce qu'elle passa la porte. Fronçant légèrement les sourcils sous une certaine incompréhension, il se demandait simplement pour quoi est-ce qu'elle venait le voir. Congés ? Absences ? Elle lui aurait envoyé un message, comme d'habitude et comme c'était conseillé de faire. Mais non. Elle avait le visage baissé, caché légèrement par sa chevelure. Oui ? Attendant qu'elle décroche un mot, la voilà donc devant son bureau. Posant son stylo, il la fixait, sans comprendre, attendant une réaction. Qu'il eut cependant, quelques secondes plus tard. Elle éclata en sanglot. Choqué, ne sachant pas comment réagir dans les premiers temps, le mafieux se leva doucement de son fauteuil afin de s'approcher d'elle. Hé. Qu'est-ce qui s'passe ?

Mon… [...] Mon père est... Elle n'avait pas besoins d'en dire plus, lui connaissant leur situation familiale. Elle tomba alors devant lui, accroché à son haut. En premier lieu, la voir venir ainsi contre lui, lui avait fait bizarre mais il ne l'avait pas rejeter. Ne s'attendant pas à ce que ses jambes lui fassent la nique, il la rattrapa comme il put avant que ses genoux ne heurtent le sol. Se faire mal pour rien, il valait mieux éviter. Soupirant un peu parce qu'en réalité, elle le tenait toujours, il se mit à sa hauteur, avant de finalement s'asseoir au sol. Les jambes tendues, il vint doucement la soulever légèrement, lui indiquant ainsi de venir contre lui. De part sa position, il la plaça à califourchon sur lui, alors que son dos était contre le côté de son bureau, sa tête posée contre le bois. Il posa simplement sa main droite sur sa hanche, sa main gauche sur son dos, le caressant doucement.

Il savait ce que c'était de perdre un parent ; surtout, celui avec lequel tu es le plus proche. Jae avait vécu exactement la même chose dans certes, des circonstances différentes. Mais la souffrance restait la même, elle ne portait qu'un nom et n'était capable d'infliger qu'un seul état d'âme. Le seul dans lequel la jeune danseuse se trouvait et dans lequel il c'était retrouvé enfant. Ce sentiment de déchirement, d'abandon. Une peine sans fin qui puise dans les dernières ressources humaines qui reste à ce pauvre individu incombé par la douleur.

Mais le voilà aujourd'hui encore debout et se dire qu'il aurait tenté de soulager la jeune demoiselle resté utopique : il ne savait pas comment faire, ni quoi dire. Alors tout simplement, il vint agir de la façon dont il jugeait cela juste. Simplement à caresser son dos, tout en restant silencieux. Compatissant sans pour autant le dire ou le crier tout haut. Qu'elle s'y repose, sur son épaule, tant qu'elle en a le courage. Parce qu'il ne bougera pas.

Un service pour un service. Il lui devait cela. A moins que se soit sa part d'humanité qui lui restait qui lui donnait la force de la calmer et de la bercer légèrement - là, dans ses bras.

Elle pleurait, encore et encore en s'accrochant à lui d'une manière qui lui semblerait naturellement incompatible avec son caractère et sa façon d'être. Mais alors pourquoi cette compréhension la plus totale ? Cette effigie au sein de son être qui lui disait de se rendre compte qu'il avait eut le même vécut - qu'il lui fallait être patient et doux. Pour une fois dans sa vie. Une putain de douceur qu'il avait et qu'il lui rendait. Il était au fond, désolé de ce qui lui arrivait. Il était, au fond de lui-même, certain que cela influerait sur le reste de sa vie ais qu'importe. Il n'ira pas au paradis pour une seule bonne action de ce genre ; le diable lui rira simplement au nez comme un bon ami le ferait. - Alors oui, laissez le être cet homme calme et chaleureux, ne serait-ce encore simplement le temps qu'elle le désirait pour calmer cette peur et cette tristesse.

Ne me lâche pas. Une faiblesse humaine sur laquelle il jouait chaque jour. Une faiblesse qui était propre à chacun de nous et pour laquelle il faisait chanter ses proies. Pourquoi sentir le mal de cette femme maintenant alors qu'elle souffre depuis si longtemps. Peut-être que sa mère avait raison, lorsqu'elle lui disait " de ne jamais faire pleurer une femme " sous prétexte qu'elle te rendrait encore plus souffrant qu'elle ne l'est. Parce qu'à cet instant il ressentait son coeur battre contre son torse et qu'à cet instant, il le sentait se serrer. Non. Je te lâche pas.

Sa voix était posée, clair ; ce démon savait gérer ses tourments intérieurs, elle un peu moins, elle n'était pas à blâmer. Levant doucement sa tête, il attrapa le coin de sa veste tout en tirant un peu dessus afin de ramener à lui sa poche. Il y sortit un paquet de mouchoir qu'il lui tendit, un peu devant son visage. La laissant se décider, la laissant prendre son temps - sa clémence se vaudra chère lorsqu'il mourra. Arrête de pleurer. Tu ne le ramèneras pas de la sorte. Il savait de quoi il parlait. Il savait ce qu'elle vivrait pour le reste de sa vie. Oui, vivre avec ce manque et ce ide - vivre avec ce déchirement qui au fil des années ne se comble finalement pas, car les pensées sont autant insaisissable qu’inébranlables, elles sont là et le resteront. Décide de vivre pour lui. Cela t'empêchera de souffrir d'avantage. Peut-être ne ferait-elle donc pas les mêmes erreurs que lui. Il se voulait rassurant. Alors qu'à sa manière il était froid. Mais ce n'était pas la réalité. Et elle le savait sûrement.

C’est ce que je vais faire. Merci. Un sourire sincère. La voilà ; elle ne pleurait plus. Cet instant de faiblesse l'avait peut-être choquée - se sentir ainsi devant lui. Mais c'était une tombe. Jamais cet écart ne sortira de cette pièce. Jamais cet écart ne verra le jour à travers d'autre esprit que le siens. Elle prit donc en considération ses paroles et la laissant faire sa petite vie avec ses mouchoirs, le brun resta là , patient ; à attendre qu'elle décide elle-même de la tournure des choses.

Là, perdu lui aussi quelque peu dans ses pensées car c'était une atmosphère étrange qui trônait dans la pièce. Quelque chose de lourd mais calme. D'apaisant mais malsain. Une tristesse, pâle qui ne saurait bientôt trouver repos. Lui aussi, aurait bien aimé pouvoir se retrouver dans des mots, pouvoir s'accrocher à quelque chose du haut de ses huit ans. Mais jamais cette main tendue n'était venue. Il avait cessé de lever le bras pour tenter de saisir quelque chose d'inexistant.

La sensation d'avoir aider quelqu'un ; non, ce n'était pas cela qu'il ressentait. Jae resterait avec son empathie vis à vis de la situation. Rien de plus. Rien de moins. - Un long chemin avait déjà été gravit, pourtant. Merci de m’avoir laissé pleurer et de m’avoir consolé. Elle pouvait appeler cela comme elle le souhaitait, il sen fichait. Et ... Un instant, elle posa ses lèvres sur sa joue. Surpris, quelque peu choqué encore ; que sais-je, le démon resta cependant humble et son visage ne démontra aucune expression. Il n y a pas d'quoi.

Lorsqu'elle se releva, il fit de même, soupirant un peu en remettant son haut convenablement - bien que mouillé par endroit, n'est-ce pas. Je te ramène chez toi. Prenant la veste de son costard sur sa chaise, l'enfilant, il rangea son bureau ; donc deux feuilles et un stylo, puis récupéra son téléphone. Ouvrant la porte, il se tourna cependant, faisant de nouveau face à la danseuse. D'un geste lent mais simple, il leva son bras pour poser sa main à plat sur le haut de la tête de la demoiselle, caressant très légèrement sa chevelure. Ca va aller. Compatissant mais non aimant, il reprit le pas, comme si de rien n'était.

Tu peux me déposer à l’hôpital plutôt s’il te plait ? [...] Je peux pas laisser ma maman toute seule… Hochant simplement la tête, la laissant entrer dans son véhicule, il démarra ensuite. Pour une fois dans sa vie, il ne roulait pas tel un connard de service. Elle était déjà assez secouée comme ça, alors pourquoi en rajouter avec si peu de chose ? Soupirant un peu alors qu'un feu passa au rouge, il baissa sa main qui se trouvait sur son volant sur le bas de ce dernier, la laissant légèrement en suspension. Il était fatigué et assez perturbé : jamais personne n'était venu pleurer à son épaule comme elle venait de le faire.

Pourtant, il en avait arraché des larmes ; à des innocents, à des enfants, aussi. Jamais cela ne lui avait fait quelque chose. Alors pourquoi maintenant ? T'es qu'un con Jae. Soufflant légèrement, sous cette pensée ridicule d'auto dérision et de critique, il posa finalement son coude sur le rebord de sa fenêtre, ses doigts non loin de ses lèvres. Alors, en geste stupide et sans réellement savoir pourquoi, il ouvrit le vide poche à côté du levier de vitesse. Là, il en sortit une sucette, lui tendant. Elle allait continuer de pleurer. Elle allait se fatiguer. Un peu de sucre ne lui ferait aucunement du mal.

Sans vouloir un quelconque commentaire et comme pour l'en dissuader d'en faire un, il repartit : direction l'hôpital. Une fois devant les marches principales, la laissant devant, il retrouva quelque peu son calme habituel. Pour lui, sa journée se terminait ici.