Tu sent le dessous d'ta tête vibrer. Tu sursautes et tu manques de t'casser la gueule de ton canapé... Tu comprends pas trop c'qui t'arrives et tu cherches le malheureux sous le coussin, l'attrapant comme un handicapé, parce que t'y vois pas grand chose, les yeux un peu embués. Tu sors un faible mot pour prévenir que t'es quand même là, que t'es quand même vivant : qu'tu survis.
Ah. Tu l'avais oublié celui-là. Il t'attend. Tu sais même plus pourquoi il voulait t'voir. Tu soupires en raccrochant et tu t'assoies. Etat comateux qui t’insupporte un peu. Tu bailles et tu t'lèves en te tenant (plus par précaution qu'autre chose) et tu récupères ton appareil que tu glisses dans la poche arrière de ton pantalon. Tu ne sais même pas si Rukia est partit, si elle est encore là... Tu prends pas la peine d'hausser la voix pour le savoir car de toute manière tu dois monter pour au moins prendre un pull. Tu t'en rends pas compte mais il est déjà 21:30. Et t'as fais quoi d'ta journée à part bosser et dormir comme un con ? Rien.
Tu l'enfiles, tu t'en fou d'ton apparence. Mal rasé, si on t'croises dans la rue on a toujours l'impression d'avoir affaire à un clochard (si on regard pas les fringues) mais tu l'aimes bien, ton p'tit bouc. Enfin. Tu l'aimes bien, plus par flemme que par véritables sentiments.
De nouveau au rez-de-chaussé, tu choppes t'es papiers, t'es clopes et tu fermes enfin la porte. L'air frais te faire frisonner et t'es mains se glisses dans les poches de ton pantalon. T'y vas à pied. C'pas loin et puis de toute manière, vaux mieux pour te réveiller. Les lumières de la capitale japonaise te font mal aux yeux, alors t'attrape t'es
lunettes restées plantées sur ta tête (et inutiles lorsqu'elles ne sont pas sur ton nez) pour les glisser à leur place. Ta main droite remonte, occupée par une cigarette fraîchement allumée. Tu la savoure, comme toutes les autres.
(...) C'est la clope au bec que tu passes les portes du bâtiment que ton ami t'as indiqué. Tu connais pas les lieux, alors tu découvres en regardant un peu autour de toi, tournant même un peu sur toi-même, lentement pour essayer de trouver quelque chose qui t'es familier. Rien ne te viens. Un homme t'interpelle et tu t'retournes. Tu lui dis qu'tu cherches quelqu'un et tu lui donnes le nom. L'inconnu te souris et s'écarte en t'indiquant qu'il est là. Alors tu le remercie en penchant légèrement ta tête, cette salope se consument encore dans ton corps, à moitié éprise. Plus tu t'approches et plus tu trouves l'endroit étrange, autant visuellement qu’auditiv'ment, n'est-ce pas.
Ton ami t'accueil les bras ouverts. Toi tu sais pas trop comment répondre à cet étreinte alors tu poses juste ta main sur son omoplate. Il se sépare de toi, et tu regardes en face de ta personne. Tu sais pas si tu dois être intrigué, choqué, malmené...
Putain c'est quoi c'délire...A bat la chasteté et les petites prudes. Ne te caches pas les yeux et assume ce que tu vois. Les vices de l'homme et le plaisir consumé. (...) Ouais. Tu sais pas trop. Choqué ? Non, pas assez coincé. Intrigué ? Non. Tu trouves ça assez sale.
Un monde que tu ne comprendras que trop peu malgré les vices que tu as servis durant les vingt-huit années de ta petite vie.
Mais là.
Ça dépassait carrément les bordels que t'as pu fréquentés durant ta jeunesse !