{ would you mind getting out my way? } ft. Percy

Ce message a été posté Dim 13 Mar - 11:05

La belle saison arrivait doucement. Yuto le voyait aux étudiants qui enlevaient doucement les couches qui les avaient couverts durant l’hiver. Il l’entendait dans les conversations qui portaient de plus en plus souvent sur le sujet délicat des examens de fin d’année. Assis sur un banc, non loin du bâtiment principal de l’université, le futur PDG regardait passer les autres étudiants d’un œil distrait, son livre de droit à la main alors qu’il prétendait réviser une leçon qui n’avait en réalité pas encore été abordée en classe. L’illusion était parfaite. Il scanna la page du regard, s’arrêtant uniquement sur les différents titres du chapitre, puis passa à la suivante alors qu’un souffle de vent un peu plus fort le contraignait à remettre ses cheveux en place. Le printemps n’était pas encore là, tout compte fait.

Le froid s’immisça rapidement dans le corps de l’héritier qui, en un frisson désagréable et assez fort, décida qu’il était temps pour lui d’aller s’abriter à l’intérieur. Le bâtiment le plus proche était celui de médecine, mais c’était toujours mieux que rien. Il allait pouvoir rejoindre celui où devait se dérouler son prochain cours et, avec un peu de chance, rencontrer Satoshi sur son chemin. Il savait qu’ils n’auraient pas discuté bien longtemps, mais c’était toujours mieux que rien.

Un soupir échappa à l’étudiant alors qu’il poussait la porte de la section sciences et fronçait les sourcils en constatant qu’un attroupement d’étudiants semblait décidé à lui barrer la route. Pas de Satoshi. Ce n’était pas grave, il pouvait vivre sans croiser son meilleur ami, ce n’était pas la fin du monde. Par contre, ce qui l’était, c’était l’amas d’êtres humains qui se trouvaient devant lui et l’empêchait de passer. Une seconde passa, deux, puis il s’avança et, se servant de ses mains, écarta deux des étudiants qui se trouvaient sur son passage, bousculant un peu l’un d’entre eux alors qu’il leur adressait la parole.

« Allez, on bouge, s’il vous plaît. »

Sa politesse faussée ne démontrait aucune réelle sympathie, pas plus que le ton doucereux qu’il avait employé afin de réclamer un passage au milieu des idiots qui s’étaient accumulés dans le couloir. Paraître parfait était tellement difficile, par moments. Il avait envie de leur en coller une et de leur demander s’ils n’avaient pas conscience de qui il était, mais cela ne semblait pas possible pour l’instant. Il devait avoir l’air parfait, pour l’instant, et ça serait le cas tant qu’il serait dans cette école, même si c’était profondément absurde à ses yeux. Et lorsqu’il croisa le visage de celui à qui il venait de s’adresser, une envie bien différente emplit Yuto qui, sans attendre, reprit la parole.

« Tu as un problème ? »

Ce message a été posté Lun 14 Mar - 15:40

La médecine, ce n'est jamais simple. Je n'ai jamais autant bouffer de cours et de théorie de ma vie qu'avec ces études là. Ce n'est que ma première année mais je trouve cela suffisamment compliqué pour ne pas douter des années à venir dans ce cursus. Mon père ne m'a jamais rien dit là-dessus, mais je me doute que ce n'est pas une partie de plaisir pour autant. Je ne parle pas de mes cours avec lui, alors que c'est ce pour quoi j'ai voulu rejoindre cette classe. Nous prenons à peine des nouvelles de l'autre, parfois il me dit ce qu'il fait à son travail puis le silence revient. C'est mieux que l'époque où il m'évitait ou m'ignorait, c'est sûr. Il a un peu plus de considération pour moi, son fils. évidement, ce n'est pas terminé et je compte bien le rendre fier en intégrant son hôpital plus tard.

L'école est bruyante quand les élèves ne sont pas en cours. Je préfère largement rester dehors pour profiter du temps ou de l'espace que prodigue la cour, mais l'heure est bientôt aux cours, et non à la prise d'air frais. Les étudiants se bousculent dans les couloirs, rendant l'endroit plus étroit qu'il ne paraît l'être quand c'est vide. Je m'y ferais jamais à ce bordel, alors que tout semblait plus simple au lycée. Un soupir m'échappe tandis que j'avance dans cette masse vivante, jusqu'à me faire stopper par quelqu'un. étonné, je m'arrête aussitôt pour regarder la personne. Si je ne parviens pas à le reconnaître, lui oui. Il me parle comme si nous nous connaissions depuis une éternité et quand il évoque son prénom, je me souviens de lui. Un camarade du lycée, apparemment je l'avais déjà aidé par le passé et cela lui fait plaisir de me revoir.

Qu'est-ce qu'il parle beaucoup. C'est un étudiant en science, une sorte de petit rat de laboratoire qui adore fait des expériences nouvelles. Il est marrant, mais très bavard. Puis je ne parviens pas à m'en défaire alors que je ne suis pas dans la bonne partie de l'établissement, à quelques minutes du côté médecine. Le châtain allait entamer un nouveau sujet après un « tu te souviens » bien lourd quand un autre garçon l'interrompt en nous poussant sans prévenir. J'ai cru entendre « nao » mais c'est seulement le fruit de mon imagination, puis mon attention est happée par ce nouveau personnage loin d'être agréable. Il a beau utiliser une forme de politesse, on dirait plutôt une insulte dit sur le ton du respect, c'est... Bizarre.

« Non, mais ça pourrait vite être le cas. » Répondis-je calmement sans le lâcher des yeux, l'analysant rapidement dans un nouveau silence. Un brin hautain et arrogant, on dirait. C'est bien le genre fils à papa, mais en même temps c'est l'étiquette de cette école. « Tu pourrais être un peu plus sympa, nous ne sommes pas des chiens. » L'honnêteté, un vrai soucis. Beaucoup se sont retournés vers nous quand ils m'ont entendu lui répondre. J'ignore qui est ce garçon, mais je ne vais pas tarder à le savoir, à mon avis. Le gars qui parlait avec moi semble désolé, mais je n'aime pas sa façon de baisser la tête devant l'autre. Quoi ? Y a une hiérarchie dans ce bahut ? Genre, c'est un prince ou quoi ? Désolé, je ne plie pas à ce genre de truc bidon.

Ce message a été posté Jeu 17 Mar - 0:59

]

Les Hashimoto représentaient l’excellence. Son père lui avait toujours répété qu’il devait être le meilleur de sa classe, de son école, de son quartier. Il n’était rien dans la vie de Yuto qui ne soit pas supervisé ou contrôlé par son géniteur. Enfin, jusqu’à son entrée à l’université. Malheureusement, son esprit de compétition était parfaitement forgé, après des années passées à chercher le meilleur, à obtenir la meilleure place dans le classement scolaire, même si c’était au prix de grands efforts, même s’il en était parfois épuisé, après ses heures passées à étudier. Avait-on, dès lors, l’autorisation de lui répondre comme le faisait ce garçon ?

Un rictus étira les lèvres de l’héritier, lorsqu’il entendit les propos de l’autre étudiant, qu’il dévisagea sans vraiment se gêner. Être sympa, c’était pas vraiment son truc, lorsqu’il était à l’université. Cet univers puait l’hypocrisie et les faux sourires, les grands airs et le champagne… Pourquoi aurait-il dû être sympa ?

« Effectivement. En l’occurrence, tu étais juste un obstacle sur le passage. » Rétorqua platement l’étudiant, alors qu’il désignait le couloir d’un geste de la main. « J’ai été poli, il me semble. »

La politesse, oui. N’était-ce pas la forme d’hypocrisie la plus parfaite qui soit ? Yuto n’avait absolument aucun doute sur la fausseté des propos qu’il avait tenu un peu plus tôt. Il n’avait aucune envie de se montrer avenant envers les autres étudiants, comme ils n’étaient de toute façon rien de plus que des pions sur l’immense échiquier de cette école, mais il devait, par convenance, se montrer poli. Les affaires fonctionnaient comme ça également. On s’alliait, on collaborait, et une fois le contrat terminé, on recommençait à concourir pour la première place. Dans le fond, ça l’amusait un peu.

« À moins que ça ne soit pas suffisant pour toi ? » Reprit-il sans cesser de le dévisager.

Ce n’était pas la première fois que lui prenait la fantaisie d’affirmer son autorité sur les autres. Cette classe ne semblait pas supérieure à la sienne, même s’il ne parvenait pas à préciser leur année en observant le visage des étudiants. Il aurait aimé être capable de le faire, mais il ne possédait malheureusement pas tous les talents. Dans tous les cas, il pensait être capable de clouer le bec à l’imbécile qui avait décidé de s’en prendre à lui. Car il fallait évidemment être bête, selon lui, pour s’attaquer à une personne aussi exceptionnelle.

Ce message a été posté Mar 22 Mar - 13:54

Quand quelqu'un est agaçant, je ne vais pas prendre des pincettes avec la personne pour lui faire comprendre son comportement, surtout que cela ne sert à rien dans cette école de riche. Le trois quart des étudiants ont de l'or qui coule dans les veines, rendant leur caractère aussi lourd que méprisant. Je ne vais pas dire que je suis à part ou unique, j'ai mon propre caractère et celui-ci serait plus borné et impulsif, que hautain et désagréable. Or, je ne pousse pas les gens avec un air supérieur, comme si c'était des déchets à balayer. Sympathique, ce n'est pas le mot d'ordre dans cet endroit mais un minimum ne ferait de mal à personne, j'en suis convaincu. Un obstacle. Pourquoi ce mec m'énerve-t-il déjà ? Poli... Je pouffe d'un rire amer, roulant des yeux comme si c'était la meilleure blague au monde. « Pardon monsieur, je n'avais pas bien entendu. » Ironie, même si la formule était poli en soi, son ton ne l'était pas. Attendez, qui suis-je pour lui faire la morale ? C'est vrai, je ne suis sûrement pas mieux placé que lui pour faire des leçons, après tout les nez que j'ai dû casser jusqu'à présent.

Ma mère, quand elle était encore une mère « parfaite », disait souvent qu'on ne refaisait pas un monde avec des pardons. Je suppose que c'est la même chose avec des merci et autres. Cela ne veut rien dire, bien que ce soit appréciable. C'est comme si je m'excusais après avoir tapé sur quelqu'un, aucune logique. Je ne frappe pas pour me faire pardonner ensuite, j'en ai que faire que l'autre soit content ou non. Dans ce cas, je devrais bien le cerner ce garçon. Sauf que j'essaye encore de changer après toute mes erreurs passées. Le fonctionnement de cette école me passe par dessus la tête, j'en ai que faire d'être en collaboration avec un tel ou un tel, ou de paraître bien pour l'image. La seule chose que je désire, c'est la reconnaissance et la fierté de mon géniteur, le reste n'a aucune importance quand j'y pense.

« Comme si j'avais le pouvoir de te foutre à genoux. » Rétorquais-je simplement avec un sourire en coin. Je n'ai pas dit cela sur le ton de la méchanceté, ni pour me moquer, mais juste parce que ça me paraît une évidence. Son compte en banque ou celui de ses parents, doit largement dépassé le miens ou celui de mon père. Est-ce pour autant qu'il m'est supérieur ? Dommage que cela ne se joue pas à la loi du plus fort, peut-être pourrais-je prendre un minimum le dessus. « Mais monsieur veut peut-être passer ? Désire-t-il aussi que je lui ouvre le passage pour s'éviter d'être trop poli ? » Je le nargue avec malice, oubliant deux secondes mon côté colérique et violent pour une facette plus souple et délicate, bien qu'elle soit moqueuse cette fois-là. « Dites-moi, ça prendra deux secondes. »

Ce message a été posté Jeu 24 Mar - 22:09

Le ton qu'employait son interlocuteur dérangeait profondément Yuto. Il n'aimait pas que l'on remette en question son autorité, aussi rêvée soit-elle, et encore moins lorsque l'on s'adressait à lui de cette façon. S'il avait été plus violent, il aurait certainement envoyé ce gamin valser plus loin. Enfin, s'il en avait vraiment été capable, car pour l'heure il était surtout en train de s'énerver contre son impuissance. "Monsieur", dit sur un tel ton, c'était tellement moqueur, tellement... tellement...

Tellement proche de ce qu'il aurait souhaité répondre à son père.

L'héritier laissa son rictus se crisper un peu plus alors qu'il écoutait les propos de la petite créature qui lui faisait face et semblait s'amuser à lui répondre. On aurait dit un chihuahua qui s'en prenait à un caniche. Il trouvait ça risible, mais se retenait évidemment d'en faire la remarque, de peur de voir cette chose insignifiante s'emporter encore plus.

« Monsieur aimerait surtout que tu restes à ta place, petite chose. »

Son ton était moqueur alors que Yuto jaugeait du regard le petit qu'il avait devant lui. Un gamin visiblement énervé, qui ne devait pourtant pas être bien plus jeune que lui, mais dont le petit mouvement d'humeur avait quelque chose d'amusant. Pour qui se prenait-il? Peter Pan, rebelle contre le monde des adultes? L'héritier ne pouvait plus s'empêcher de sourire, maintenant. S'il était énervé, il imaginait sans peine la colère que son père aurait pu ressentir dans une telle situation.

« Allez, retourne avec ta classe au lieu de jouer au grand. T'es pas encore digne de ça. »

Sur ces mots, il lui indiqua de faire demi-tour et d’obéir. Au fond de lui, Yuto savait que rien ne l’y obligeait, mais il ressentait une certaine satisfaction lorsque quelqu’un agissait comme il l’attendait et, même s’il n’en disait rien, il aurait aimé que plus de monde le fasse.

Les étudiants de première année étaient généralement peu habitués à l'ambiance qui régnait dans cette école. Yuto, lui, y allait depuis le lycée, ce qui l'avait largement aidé à comprendre le fonctionnement des personnes qui se rendaient dans cette école. Il savait qu'il était uniquement question d'argent, de réputation, d'être celui qui parvenait à avoir la meilleure image aux yeux des autres. Heureusement, il possédait une bonne prise de terre pour lui permettre de sortir de ce quotidien stressant et contraignant, sans quoi il serait certainement devenu fou, avec le temps.

Ce message a été posté Lun 28 Mar - 10:37

Les mauvaises habitudes reviennent dans ces moments-là, celle où je prend un air sarcastique et une voix railleuse pour m'adresser à quelqu'un. Je n'aime pas sa façon d'être hautain avec les autres, comme s'il était tout puissant et que tout le monde devait lui obéir. Ce n'est pas non plus mon genre d'aider mon prochain, je ne suis pas tant altruisme même si je veux devenir chirurgien plus tard. Plus on se montre supérieur avec moi, plus je suis moqueur. Mieux vaut ça que se frotter au Percy bagarreur qui jurera seulement par ses poings jusqu'à défigurer l'autre et être satisfait de son carnage. Cet étudiant échappe à cette violence gratuite et incontrôlé que j'ai tant réservé pour mes petites bagarres nocturnes, quand je voulais juste attirer l'attention de mon vieux. Je ne dois plus faire cela, mais je peux toujours être mesquin à travers les mots ou le regard. Il peut bien me comparer à ce qu'il veut, ce n'est pas cela qui va m'atteindre. Petite chose ? J'hausse un sourcil à ce surnom et pouffe légèrement. D'accord, je suis une petite chose. « Mais je n'ai pas bougé de place. à moins que tu veux que je revienne là ? » Je refis un pas pour me remettre au milieu, là où j'étais au début avant qu'il cherche à nous pousser.

Je n'ai rien d'un Peter Pan se rebellant contre les adultes, ni d'un Robin des bois volant les riches pour donner au pauvre, ni rien de tel. Je chercherai plutôt à me défendre moi-même, comme un pauvre égoïste. Si ce gars se comportait ainsi avec les autres, est-ce que j'irai les aider ? Je l'ignore, ce n'est jamais arrivé. Si j'ai réagi au quart de tour quand il a débarqué, c'est seulement parce qu'il m'incluait dans le lot. Je ne suis pas protecteur, ni un superman. « Ce n'est pas ma classe. » Rétorquais-je sans bouger, voyant le gars avec qui je parlais plus tôt tenter de me faire des signes pour que je me taise. « Si être grand signifie être comme toi, je préfère rester petit. » Je ne dois sûrement pas aller dans son sens, mais jusqu'à quand va-t-il rester de marbre ? Est-il seulement capable de s'énerver un tant soit peu ? à croire que je pousse pour voir ses limites.

Le fonctionnement de cette école me passe par dessus la tête. J'y suis depuis le lycée, je connais le comportement des étudiants pour vouloir être les meilleurs et à la tête des autres. Ce n'est pas pour cela que je me bats, personnellement. Ce n'est pas pour qu'ils m'apprécient ou ne jurent que par moi, ni qu'ils s'inclinent comme si j'étais un dieu tout puissant. à dire vrai, je m'en fiche royalement de ces élèves, camarades ou non. Je veux simplement que mon père me considère autrement qu'un parasite, qu'un inconnu, qu'un garçon sans importance. Alors que ce soit ce Yuto ou un autre, je ne céderais pas pour faire honte à mon père qui attend beaucoup de moi, sans le dire. « Passe, si c'est ce que tu veux. » Je souffle, reculant de quelques pas pour qu'il puisse passer. Je ne vais pas me battre avec lui, j'ai assez à faire avec mes études pour me prendre la tête avec un gamin pourri gâté. Je le méprise sans raison, rien qu'en imaginant qu'il doit être le chouchou de son papa ou qu'il a une vie de famille que je voudrais avoir. Dans le fond, personne ne se connait réellement au premier coup d'oeil.

Ce message a été posté Mer 6 Avr - 0:04

Yuto était exaspéré lorsque les étudiants lui donnaient du fil à retordre. N'étaient-ils pas censés courber l'échine lorsqu'ils voyaient un camarade plus âgé? Certes, c'était surtout les employés subordonnés qui devaient obéir au doigt et à l'oeil aux ordres qu'il donnait, mais le fils Hashimoto avait beaucoup de mal à admettre qu'on lui répondre comme ce camarade le faisait. Il riait de lui, en plus? La situation n'avait rien de drôle.

« Très drôle. »

Yuto s'énervait lui-même à devoir se comporter de cette façon; il était toujours sous pression lorsqu'il fréquentait la RPS, il avait l'impression que chacun de ses gestes devait être poli, qu'il devait se montrer bien élevé en toutes circonstances, mais il savait également que ce n'était pas possible : il y avait toujours un moment où il devait relâcher ce qu'il contrôlait, et cela faisait un moment qu'il n'en avait plus eu l'occasion. C'est pour cette raison qu'il avait autant de mal à garder son calme aujourd'hui.

« Bien, c'est ton choix, si tu préfères rester un enfant immature qui refuse d'admettre une faute. »

Évidemment, ces propos étaient tellement ironiques qu'il en aurait vomi. Yuto détestait ce rôle. Il aimait l'économie, le droit, ses cours et l'entreprise de son père, mais il n'appréciait pas l'image qu'on lui imposait afin de bénéficier de tout cela. S'il se montrait sous son vrai jour, il ne serait peut-être plus le digne fils Hashimoto. C'était un poids un peu trop lourd pour lui, mais qu'il portait courageusement.

Agacé par le comportement de son interlocuteur, Yuto le saisit finalement à l'encolure, plongeant son regard dans le sien pour s'adresser à lui avec toute la véhémence dont il était capable.

« Tu vas me respecter maintenant, le merdeux. »

On ne soufflait pas devant Hashimoto Yuto, c’était une chose qui l’avait toujours profondément exaspéré. Depuis des années, il faisait des efforts afin de s’approcher au maximum du comportement de son père lorsqu’il était à l’université, mais les nombreuses entrevues qu’il avait avec lui n’avaient malheureusement pas eu raison de ses propres réflexes. Il ressemblait beaucoup à cet homme qu’il détestait, mais il ne possédait pas sa patience et son sang-froid. Il était bien plus réactif, et lorsqu’on lui manquait de respect, il partait facilement au quart de tour. C’est pour ça, entre autres, qu’il avait besoin d’une prise de terre, que la présence de Satoshi dans son entourage était essentielle, tout comme les soirées auxquelles il participait ; elles lui permettaient d’évacuer.

« C’est clair ? »

Il le secoua un peu, malgré lui, avant de le relâcher vivement quand il prit conscience de ce qu’il était en train de faire. Un mouvement d’humeur dans l’université, ce n’était pas vraiment le plus recommandé. Il regrettait amèrement cette réaction. Il aurait dû laisser couler ; son père aurait laissé couler. Pourquoi fallait-il qu’il se comporte comme un imbécile alors qu’il avait presque toujours réussi à se montrer sérieux et calme ? Ridicule. Si son père apprenait que son fils agissait comme le dernier des imbéciles, il allait le lui reprocher longtemps.

Ce message a été posté Jeu 7 Avr - 20:56

Franchement, il me saoul. Je me fais violence pour ne pas caresser sa majestueuse joue de mon poing, puis ce n'est pas trop l'endroit pour déclencher une bagarre non plus. Ce mec devrait éviter de provoquer des gars au sang chaud comme moi, un rien et ça part vite. Pour le moment je me contrôle plutôt bien, à part ouvrir ma bouche, je ne fais rien de plus. Il critique, il se croit supérieur et plus ça va, plus j'aimerai lui faire rencontrer le mur. Le sang bat brutalement dans mes veines, tandis que j'encaisse une nouvelle remarque désopilante de sa part. Ce sale... « Je n'ai commis aucune faute. » Sauf celle de l'avoir vu aujourd'hui, mais je me retiens d'être à nouveau arrogant. Ce serait jeter de l'huile sur le feu et tout le monde déteste quand ça gicle de partout et que ça brûle au passage.

En tout cas, je plains les gens qui traînent avec lui, si jamais il n'a ne serait-ce qu'un ami dans son entourage. Dans le fond, j'en ai rien à foutre qu'il le fils d'un tel. Je pourrais en dire autant, qui sait, le jour où il est à l'article de la mort, je pourrais dire à mon père de ne pas le sauver. C'est ridicule, la famille ne fait pas tout mais il n'a pas dû être beaucoup en conflit pour son vieux pour le savoir. Bref, je préfère passer l'éponge et éviter une débandade dans les couloirs, ça s'agite déjà rien qu'à nous voir se fusiller du regard comme des chiens de chasse.

Là, il commet juste une grave erreur avec son geste impulsif. Je le regarde dans les yeux, sans défaillir et attends qu'il fasse quoi que ce soit pour répliquer. Merdeux ? Wow, il est beau le fils de machin. Je vois pas pourquoi il s'énerve, je le laisse passer sans faire d'histoire, enfin plus d'histoire plutôt et monsieur pète sa durite. Qu'il aille se faire enfermer si cohabiter avec le peuple le dérange tant que ça. ça me fait doucement rire, un rire que je ne cache pas trop tandis qu'il s'énerve tout seul. Clair ? Je secoue doucement la tête, gardant mon sourire. « Tu as fini ? » Non, je ne vais pas le respecter pour autant, même si cela le rend malade.

Il me lâche après une petite secousse et je me retiens de souffler à nouveau, arrangeant simplement mon col. Mon sang est déjà monté à mon cerveau et mes poings sont tellement serrés que je sens mes mains gelés. Le gars à côté de moi, celui avec qui je parlais, me retiens vivement par le bras. Il me chuchote de calmer de suite ma colère et de tracer, plutôt qu'approfondir le débat et en arriver réellement aux mains. « J'en ai rien à foutre de qui tu peux être, sache ça. Héritier, dieu, boudha, paysan, je m'en bas les c- » Mon camarade me met la main sur la bouche et m'éloigne, évitant ainsi un massacre auditif. Raaah! Je ne peux même pas lui dire ma façon de penser à ce sale richou de mes deux!

Ce message a été posté Ven 8 Avr - 20:34

Il n'avait commis aucune faute? Évidemment, Yuto le savait parfaitement, ce garçon n'avait rien fait de mal, si ce n'était traîner dans ce couloir et faire perdre son temps au fils d'Hashimoto Seito. Ah, le fils de, c'était le rôle qu'il devait tenir dans cette école, l'apparence qu'il devait montrer. Il devait passer pour la personne la plus hautaine qui existait au monde, mais c'était pour le bien des affaires paternelles. Ce type pensait que les autres ne valaient pas mieux que lui, qu'ils lui arrivaient à la cheville, mais c'était lui, la sous-merde, et se comporter comme le dernier des connards pour ne pas mettre le maître de maison en colère était sûrement la chose la plus désagréable que Yuto ait à faire. Il avait perdu Airi par sa faute, il avait perdu sa mère sans pouvoir lui accorder l'attention qu'elle méritait. Cela lui donnait la nausée rien que d'y penser.

Et le pire, c'est sans doute que ce type venait de se jouer de son mouvement d'humeur. Yuto avait envie d'assommer cet étudiant, de lui faire comprendre qu'il était une personne à respecter, qu'il le veuille ou non. Il faisait de son mieux pour atteindre le haut du podium, pour être l'un des meilleurs étudiants de sa promotion, mais il avait l'impression que ses efforts n'étaient remarqués par personne. Tout était une question d'apparence, de réputation, et en agissant comme un idiot, il ne faisait qu'empirer l'image que les autres devaient avoir de lui tout en abandonnant celle que son père lui imposait. C'était stupide. Ridicule. Il était à bout de nerfs, mais il ne tarda pas à relâcher l'autre étudiant, non sans un soupçon de violence.

« Eh bah c’est bien, continue seulement. »

Prenant énormément sur lui-même pour ne pas donner raison à ce type, Yuto lui adressa un regard alors qu’un de ses camarades l’éloignait de sa personne. C’était mieux comme ça. De toute façon, il était temps qu’il arrête cette petite conversation stupide et retourne à ses petites affaires. S’il le recroisait, de toute façon, il ne le manquerait pas. Après lui avoir adressé un regard dédaigneux, empli de toute la colère qu’il devait maîtriser, l’étudiant en droit avait tourné les talons, serrant les poings et les dents, afin de rejoindre la salle où il devait avoir cours. Ça le démangeait tellement, mais tellement… Il détestait celui qu’il devenait lorsqu’il arpentait ces couloirs ; ce n’était pas lui.

hrp Hey! J'ai préféré m'en tenir là pour éviter qu'ils se mettent sur la gueule dans les couloirs, mais si jamais :0220:

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{ would you mind getting out my way? } ft. Percy

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