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 { wat u gonna do? } ft. airi

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Anonymous
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Ce message a été posté Dim 13 Mar - 16:24
Depuis ce matin, Yuto échangeait des e-mails avec son père qui fulminait à l’idée d’un retour sur le marché de leurs principaux concurrents. Il n’avait aucune certitude à ce niveau, mais il semblait que les affaires reprenaient doucement, bien que Fujiwara ne soit plus en mesure de diriger son entreprise. Cela, Seito le voyait d’un très mauvais œil, et l’échange qu’il avait avec son fils en cet instant servait avant tout de planification pour la soirée. Réunion, rencontre avec les employés, les cadres qui allaient devoir mettre tout en œuvre pour assurer à l’entreprise de conserver sa place sur le marché, au cas où les rivaux parvenaient à reprendre du poil de la bête.

Ce genre de rumeurs, Yuto les entendait toutes les trois semaines, auparavant, et si les choses s’étaient aggravées pour Fujiwara au cours des derniers mois, il avait l’impression que ce qu’il vivait n’était qu’une vaste comédie organisée par son père qui souhaitait motiver ses employés. S’il leur mentait et prétendait des difficultés, ils n’allaient pas pouvoir relâcher la pression et, pour obtenir des résultats, bosser plus dur. C’était logique, quelque part, mais l’étudiant en droit n’aimait pas cette façon de faire. Au fond de lui, il se demandait encore si les affaires n’allaient pas reprendre pour son ancienne camarade de place et son frère. Ça semblait improbable, mais ce n’était pas impossible.  Il avait peut-être envie d’y croire.

Quand ces pensées lui traversaient l’esprit, Yuto s’empressait de les mettre de côtés. Cette fois ne fut pas exception, et il ne tarda pas à taper frénétiquement un message à l’adresse de son père qui semblait vouloir le contraindre à annuler les arrangements qu’il avait prévu pour la soirée. Certes, son géniteur ne savait rien de ses sorties, ou tout du moins ignorait-il leur véritable sens aux yeux de son fils, mais il avait décidé d’une heure qui ne lui convenait que moyennement. Il devait toutefois assister à cette réunion, que cela le satisfasse ou non, c’est pourquoi il finit par se résigner. De toute façon, il était largement temps d’y aller.

Remontant sur son épaule la sangle de son sac, Yuto rangea son portable dans la poche de sa veste avant de regarder autour de lui. Il n’y avait pas grand monde sur le campus à cette heure, mais ce n’était pas particulièrement dérangeant à ses yeux. Il aimait bien se sentir maître des choses, et quand il n’y avait pas grand monde, c’était bien plus facile. Un soupir lui échappa quand il sentit vibrer l’appareil, son père n’ayant visiblement pas décidé d’abandonner le débat, et décida de ne pas lui répondre une fois de plus, passant plutôt son téléphone en silencieux pour ensuite se diriger vers le bâtiment des amphithéâtres, comme il devait assister à un cours commun avec les étudiants de sciences politiques, et s’installer sur l’une des marches qui menaient à l’un d’eux.

« Vous cherchez quelque chose ? » Demanda-t-il à une personne qui semblait égarée.

Si elle cherchait quelque chose, il eut soudainement envie de trouver un moyen de disparaître. C’était elle. Comment ne l’avait-il pas reconnue ? Cela devait être les cheveux, car rien ne semblait avoir véritablement changé chez Airi. En la reconnaissant, il eut l’impression de sentir son cœur s’emballer comme il n’y était plus habitué depuis longtemps, et la simple idée qu’elle puisse se rappeler de lui également, même si il ne s’étaient écoulé que quelques années depuis la dernière fois qu’il l’avait vue, lui donnait mal au ventre. Il était devenu l’ennemi, désormais.

« Tu étudies ici, toi ? » Reprit-il au bout d’un moment.

Son ton avait été plus froid, mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Il n’était en vérité pas vraiment habitué à cette hostilité envers elle, mais s’il voulait que les choses se passent bien, c’était la seule solution dont il semblait disposer.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 13 Mar - 16:44
Le retour a la vie nippone n'avait rien d'aidée pour elle. Elle avait l'impression que tout était devenue trop excentrique alors qu'au final, en deux ans et demi, rien n'avait particulièrement changé. L'Europe avait quelque chose d’incroyablement vieillot, traditionaliste, et elle avait adoré cette ambiance sans trop savoir pourquoi. Tout lui avait plus, tout l'avait intéressé. Et elle regrettait tellement d'être revenu au Japon, même s'il le fallait. Hiroshi avait besoin d'elle, il ne pouvait plus gérer tout, tout seul, surtout que leur mère avait quitté le navire un peu précipitamment. Airi essayait comme elle pouvait de communiquer avec son père, de trouver un moyen de le ramener à la raison, parce qu'ils avaient besoin de lui, désespérément besoin de lui. Cependant, il n'y avait rien à faire, il restait éternellement plongé dans sa folie qu'elle ne comprenait pas, alors qu'il racontait des choses profondément insensé. Hiroshi ne disait rien, il secouait doucement la tête et quittait la pièce, prétextant avoir des choses à faire.

Le pacte entre eux devait continuer même si elle était de retour, elle devait étudier et l'inscription à la Royal Private School n'avait pas été de gaîté de cœur. Oh, elle avait adoré y aller ! Ses années lycées avaient si bien commencé, elle avait ses amis, de bons résultats, et le meilleur petit-ami de la terre. Elle avait l'impression d'être ce second rôle dans les dramas, le rôle de la fille qui a cette vie parfaite et que le personnage principal idolâtre indubitablement. Oui, voilà, c'était ça. Elle était le second rôle parce que sa vie était trop parfaite pour être intéressante. Et maintenant, elle ferait n'importe quoi pour retrouver ce second rôle.

Si elle connaissait par cœur encore les quartiers du lycée, l'université était bien plus étendu, et elle essayait de se retrouver dans les sciences politiques, cherchant les classes indiquées et les amphithéâtres qu'elle allait fréquenter. Sa main se glissa dans ses cheveux fraichement teint dans une tie & dye blond et rose, un pari stupide avec Mei, qu'elle ne regrettait qu'à moitié, ça lui allait plutôt bien, au final. Et elle avait l'impression d'être à nouveau un peu plus Japonaise, avec ce genre de folie capilaire, bien que pour une chef d'entreprise, ça passait moyennement et Hiroshi n'avait pas tardé à lui faire la leçon.

Quand elle posait ses yeux sur les chiffres de la boîte, elle ne pouvait être plus heureuse. Si elle n'y avait pas cru au début, il semblerait qu'ils y arrivaient, que petit à petit, l'équilibre retrouvait ses droits et les Hashimoto perdait quelques parts de marché pour les rendre à ceux qui les méritaient vraiment. Elle jubilait rien qu'à cette idée, tellement qu'il lui semblerait presque entendre la voix de Yuto dans son dos. Ou peut-être que... C'était bien lui ? Son coeur rata un battement alors qu'elle se tournait, posant son regard sur lui. Si elle avait l'impression que ça faisait une éternité, au final, il n'avait presque pas changé et il était toujours scandaleusement beau. Si beau, qu'elle avait envie de le frapper entre les deux yeux pour avoir osé lui parler.

« Pardon ? On se con-... Ah. Oh. Yuto! » Ok, c'est bête, c'est bas, mais c'était plus fort qu'elle. « Oui, comme tu vois. I'm back ~ ! » Pour son grand bonheur, semblerait-il, au vu de l'air qu'il affichait. Est-ce qu'il avait toujours eu cet air coincé ? Incroyable. « Tu as penché pour les sciences politiques, toi aussi ? » Ou plutôt vers le droit ? De toute manière, les cursus étaient liés. Tristement liés. Elle priait qu'il ne soit là que pour une visite de courtoisie parce que sa vie était si pathétique et ennuyeuse qu'il s'ennuyait, mais l'espoir était mince.

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 14 Mar - 23:59
Yuto avait indéniablement aimé Airi dans son adolescence. Son coeur avait battu pour elle, il lui avait finalement avoué, et maintenant qu'elle se trouvait de nouveau face à lui, le coeur de l'étudiant en droit retrouvait ce rythme si particulier, mais pas forcément désagréable, qu'il avait adopté de si nombreuses fois en présence de sa rivale. Le problème, cette fois, est qu'ils n'étaient plus simplement au stade des rivaux qui donnent le meilleur d'eux-même pour être premier de la classe. Ils étaient devenus ennemis à cause des agissements de son père et, tant qu'il n'aurait pas la certitude qu'une alliance entre leurs deux affaires était possible (c'est à dire au moins tant que son père garderait sa place dans le foutu fauteuil qu'il occupait depuis tant d'années) il serait toujours tenu coupable de ce qu'il s'était passé.

Et malheureusement, s'il avait espéré une preuve que ce n'était pas le cas, de la part d'Airi, il ne l'avait pas obtenue. Au contraire, sa façon de lui parler avait quelque chose de dérangeant et, malgré lui, Yuto se renfrogna légèrement, laissant un discret rictus prendre place sur son visage alors qu'il écoutait les propos de celle qui, visiblement, était l'une de ses nouvelles camarades de classe. Enfin, presque. Il fut presque rassuré d'apprendre qu'ils n'étudiaient pas la même matière.

« Non, j'étudie le droit. »

Les sciences politiques, ce n'était pas son truc. Il avait toujours trouvé cela plus fascinant, le droit, même si cela n'était pas forcément plus facile et qu'il devait étudier énormément de matière pour y parvenir. Il avait appris à le faire, en bonne petite machine à retenir qu'il était, parce que c'était essentiel pour devenir le numéro un, le premier de la classe, celui que tous les professeurs allaient féliciter, à la fin, pour avoir été un si bon étudiant pendant les quelques années où ils l'avaient eu. C'était une grande ambition pour lui.

« Sciences politiques, donc? » Il s'était un peu plus appuyé contre le mur, réfléchissant un peu. Il la voyait tellement bien dans cette option, avec son caractère, qu'il ne savait pas trop quoi dire. « J'imagine que tu as de grandes ambitions? »

Ce rire contrefait et maîtrisé était parfaitement volontaire. Après avoir, pendant des années, joué le rôle du petit garçon parfait pour ne pas éveiller les soupçons de son père, Yuto se devait d'agir de la même manière envers Airi. Il la connaissait, il savait qu'elle le penserait sûrement coupable de tout ce qu'il s'était passé, qu'il n'aurait pas une occasion de s'expliquer; enfin, c'est ce qu'il pensait, et c'est précisément pour cette raison qu'il n'avait pas envie de faire d'effort en cet instant.

L'étudiant se redressa et enfonça les mains dans les poches de son pantalon après avoir, une fois de plus, remonté le sac qu'il portait sur son épaule, toisant sa camarade retrouvée avec tout le sérieux dont il pouvait faire preuve en cet instant, tout troublé qu'il était par la présence d'Airi. Il ne fallait pas qu'il laisse paraître sa stupidité maintenant et, plus que tout, elle ne devait pas soupçonner ce qu'il était devenu. Après tout, depuis le début, il avait toujours été fidèle à ses parents et à leur façon de voir les choses, tout du moins à celle de son père, lorsqu'il s'agissait d'affaire. Pourquoi aurait-il pensé autrement que cet homme capable de négliger sa famille pour de l'argent supplémentaire, pour son travail?

« J'imagine que l'université t'as accordé une bourse? » Rappelait-il volontairement que l'argent s'écoulait sûrement plus vite pour de nouveaux riches qui retombaient en bas de l'échelle? Évidemment. Et moqueusement, en plus. « Ça doit être... particulier. »

L’étudiant plein-aux-as, c’était le rôle qu’il endossait à merveille lorsqu’il était à l’université. Pourtant, au fond de lui, il attendait toujours ces soirées où il retrouvait Satoshi et retrouvait cet adolescent rebelle qui avait dû grandir plus vite que prévu, ce garçon qui, comme tous les autres, avait besoin de vivre pour s’épanouir. Celui-là, il ne pouvait pas le montrer lorsqu’il était à la RPS. Le connard, c’était plus facile à assumer.

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 15 Mar - 23:34
Le droit, elle en était sûre. Malgré elle, un sourire quelque peu satisfait de toujours le connaître aussi bien naquit au coin de ses lèvres. Il fallait toujours connaître ses ennemis, c'était sa règle d'or et elle avait toujours mis du cœur à l'ouvrage quand l'ennemi en question était Hashimoto Yuto. Un peu trop, et au final, elle regrettait tellement. Enfin... Elle ne savait pas si elle regrettait, ou si elle ne regrettait pas. Elle avait tellement douté, tellement pleuré, elle s'était demandé s'il l'avait seulement déjà aimé ou aimé ''pour de vrai'', ou si le gamin de quatorze ans qu'il était à l'époque avait eu l'esprit aussi malicieux pour monter ce genre de plan. Enfin, lui, non, son père, sans doute. Et tristesse étant que s'il s'agissait bien de cela, il ne valait pas mieux que son père.

Si encore ça n'avait été qu'une question d'entreprise, elle aurait pu se faire à l'idée, ça l'entrainait pour la suite, mais sa famille avait davantage souffert que les finances de la boite et ça, elle ne pouvait pardonner, elle ne pouvait tolérer. Yuto avait briser plus qu'il ne s'imaginait. S'il pouvait se l'imaginer, probablement qu'il n'en aurait rien à faire. Si elle lui avait toujours trouvé une certaine sensibilité qu'il semblait essayer durement de refouler, Airi se demandait depuis si tout cela n'était pas feint. Elle aimerait se dire que non, elle aimerait y croire, mais il fallait être réaliste, elle ne savait plus rien.

« J'imagine ne rien t'apprendre en te disant que sans ambition, on arrive à rien ? » Elle répondit d'un beau et franc sourire à son rire désagréable et méprisant. Il était tellement... Tellement. Heureusement qu'il était beau et riche, sinon, qu'aurait-il pour lui ? Pas grand chose.

Au fond, elle était largement plus fière d'Hiroshi qui avait fait de son mieux pour reprendre les affaires de la famille à dix-neuf et qui remettait tout sur pied désormais. Yuto en aurait-il été capable ? Elle n'en était pas très sûre. Son frère était plus débrouillard parce qu'il avait souvent du s'en sortir seul et que leur père avait été habitué à galérer avant, il leur avait au moins appris à sortir la tête de l'eau quand cela était nécessaire. Redresser l'entreprise à dix-huit et dix-neuf ans avaient été un pari risqué mais ils y étaient parvenus et l'un comme l'autre comptait bien surpasser ces idiots d'Hashimoto.

Ses propos, le ton qu'il employait, elle le digérait difficilement, mais il fallait qu'elle continue à lui sourire. Ça l'amusait, en plus ? Ses poings se serrèrent un peu et elle finit par croiser ses bras sous sa poitrine, ne le quittant pas une seule seconde du regard.

« Oh, mais Yuto, tu ne suis plus les affaires de ton cher Papa, alors ? » Son rire se fit un peu plus sardonique. Pitoyable. Il était tellement pathétique qu'elle avait presque de la peine pour lui. « Les affaires ont repris, et ont plutôt bien repris. Inutile de demander une bourse, c'est vrai que ça aurait été particulier. Olala, une bourse, comme le commun des mortels, comme ces pauvres, tu te rends compte ? Puis quoi encore ? Me déplacer sans chauffeur ? Respirer sans demander l'autorisation à Papa ? Folie. » Posant une main sur son cœur comme si elle était vraiment choqué que des choses comme ça puisse arriver, elle finit par prendre un air moquer, secouant doucement la tête. Pauvre petit amour, elle avait tellement hâte de le voir tomber. Lui, et toute sa famille. « J'espère que ça ira cette fois, tu veux un double des clés de l'entreprise pour fouiner? » Et si elle continuait juste sa route sans le chercher... Non ? Non.

Anonymous
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Ce message a été posté Mer 16 Mar - 0:16
Est-ce qu’Airi savait ce qu’il s’était passé de son côté ? La maladie de sa mère, sa mort, le deuil qui s’ensuivait et qu’il n’arrivait pas à faire comme il l’aurait souhaité ? S’il avait appris que le père de son ex-petite amie était dans un bien piètre état, il ne savait pas ce qu’il en était de son côté à elle. Ils avaient été si proches, pendant si longtemps, et les événements avaient fini par les séparer. Maintenant qu’il agissait comme un idiot, Yuto se demandait presque pour quelles raisons il se montrait aussi hostile par rapport à elle. Peut-être parce qu’il savait qu’il n’avait pas le droit de se montrer avenant à son égard ? Qu’il avait compris depuis bien longtemps qu’il ne pouvait se comporter comme un ami alors qu’il n’avait pas bougé levé le petit doigt pour empêcher leur affaire de couler ? Dorénavant, Yuto savait qu’il ne méritait plus l’estime d’Airi.

Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir envie de la revoir. Pendant tout ce temps où elle avait été absente, il s’était demandé ce qu’elle devenait, comment elle allait. Il savait parfaitement que les chiffres de l’entreprise de sa famille avaient chuté pendant un long moment, que les choses allaient au plus mal, mais il ne savait pas ce qu’il se passait pour elle au niveau personnel. Quelque part, cela l’énervait. Il ne savait pas comment s’informer, il ne pouvait qu’écouter le discours de son père, se pendre aux lèvres de celui qu’il avait envie de voir chuter, de celui dont il allait reprendre l’affaire aussi tôt que possible, dans l’espoir de découvrir une indice de ce qu’il se passait au-delà des chiffres qu’il mentionnait avait tant de zèle. Mais il n’y avait rien. Pas un signe dans le discours calculé de Seito.

« Effectivement, rétorqua-t-il en souriant. Mais de grandes ambitions ne suffisent pas toujours. »

Dire cela lui faisait du mal, beaucoup de mal, mais il l’avait compris, désormais. Fujiwara était quelqu’un d’incroyablement ambitieux, une personne qui aurait pu faire de grandes choses si son père n’était pas entré dans la partie pour lui mettre des bâtons dans les roues. De grandes ambitions étaient facilement réduites à néant par ceux qui avaient les moyens de les détruire. Seito possédait ces moyens et s’en était servi sans jamais hésiter ; une pratique qui avait toujours dégoûté Yuto, à partir du moment où il l’avait compris. Pour réussir mieux que les autres, il fallait tricher.

« Je suis les affaires de mon père, pas celles des entreprises au bord de la faillite, rétorqua-t-il avec un amusement merveilleusement interprété. J’imagine que tu peux t’estimer heureuse, dans ce cas, si votre boîte parvient au second rang. »

Les Fujiwara auraient pu atteindre le premier, il le savait parfaitement. Avec son talent en affaires, leur père aurait pu les dépasser sans aucune peine. C’est précisément pour cette raison que Seito avait décidé de les attaquer là où ça faisait mal, pour cette raison qu’il avait triché. S’il n’avait pas craint cette concurrence, il n’aurait jamais eu besoin de prendre ce risque. Ça l’écœurait tellement.

Derrière le masque impassible qu’il affichait, Yuto se sentit piqué en plein cœur par les propos qu’Airi ajouta ensuite. Il l’avait, la preuve. Celle qui démontrait qu’il était tenu pour responsable de la chute de la famille Fujiwara et de leurs affaires. D’un côté, cela ne l’étonnait pas vraiment, il s’y était parfaitement préparé, ou tout du moins suffisamment pour ne rien laisser paraître à sa rivale alors qu’elle prononçait ces mots, mais cela lui faisait énormément de mal de l’entendre de sa bouche.

« Est-ce de ma faute si les informations ont fui ? »

S’il était le responsable, il ne l’était certainement pas seul. N’était-ce pas elle qui lui parlait, après tout, du temps où ils étaient ensemble ? Yuto ne revenait pas lui-même de son entêtement, et encore moins de sa bêtise. Il avait hâte d’avoir terminé les cours et de retrouver sa tranquillité. Il allait appeler Satoshi pour savoir s’il voulait sortir, ce soir.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 20 Mar - 2:37
Oh non, les ambitions ne suffisaient pas et ça, elle le savait plus que lui. Le travail acharné, ne pas dormir pendant des jours, boire café après café et commencer à devenir fou pour réussir à sortir la tête de l'eau. Son frère et elle y ont eu droit pendant des mois avant de voir les premiers résultats positifs arriver. Yuto ne pouvait pas comprendre tout ça, parce qu'il connaissait la richesse depuis toujours, tout comme son père, il n'avait jamais eu besoin de se battre pour quoique ce soit et elle comptait bien lui prouver qu'avec de grandes ambitions tout pouvait arriver. L'entreprise familiale Fujiwara avait vu le jour grâce à cela, et grâce à un travail acharné, les deux ingrédients qu'ils avaient également réuni avec son frère.

Il était méchant, il essayait d'être blessant, mais il y a bien longtemps qu'elle n'attendait plus rien de Yuto. Il l'avait tellement déçu, lui avait fait tellement de mal que désormais, elle doutait qu'il puisse faire pire. Elle ne comprenait pas pourquoi il agissait ainsi, pourquoi elle avait l'impression qu'il essayait de faire exprès d'agir ainsi pour lui faire du mal, comme si ça lui apporterait quelque chose et ça aussi, elle avait du mal à savoir quoi. Ou peut-être qu'il était juste devenu le pire des connards avec les années, elle ne savait pas, elle ne savait plus. Ça remontait à si longtemps.

« Si c'est ainsi, heureusement que ce n'est pas encore à toi de gérer les affaires, surveiller son entreprise c'est bien, mais il faut toujours garder la concurrence au coin de l'oeil. » Ce n'était que comme ça qu'on pouvait savoir où se situer, qu'on trouvait les stratégies à adopter, mais tant mieux si Yuto n'y faisait pas attention. « On est second pour l'instant, mais n'ai pas peur, on ne compte pas s'arrêter là. »

Doucement, ils voulaient parvenir au sommet et plus personnellement, elle voulait écraser les Hashimoto, elle voulait qu'ils souffrent comme ils avaient souffert eux. Une existence aussi paisible, c'en devenait profondément scandaleux et elle comptait bien y remédier. Elle n'avait, depuis tout ce temps, jamais pu retomber amoureuse, jamais pu s'attacher à un autre homme, même de manière moindre. Yuto en était l'unique responsable, même si elle ne l'avouera pas directement. Elle focalisait trop de haine sur lui, ça l'empêchait d'en aimer d'autres, elle le savait, c'était évident.

« Fui ? Evidemment, fui, tu as raison, elles sont parties toutes seules faire leur petite vie. » Et il se plaisait à la prendre pour une idiote ? Elle savait qu'il était coupable, d'une façon ou d'une autre. Aveuglée, elle lui avait fait trop confiance, elle l'avait fait venir en secret plusieurs fois chez elle, il aurait pu en profiter. Airi ne savait pas bien quand ni comment, mais elle en était persuadée. « Je ne t'en veux plus, Yuto. Tu sais, j'y ai bien réfléchi, c'est passé maintenant. » Elle avait eu tant à pensé depuis, tant de chose à régler. « Tu comprendras bien vite ce que ça a été. »

Inutile de préciser quoi, ça englobait tout simplement toute la décente aux enfers qu'ils avaient vécu et elle lui souhaitait de tout son cœur, qu'il redescende sur terre, qu'il se remettre au même niveau que les autres. Ardemment, elle voulait qu'il comprenne, elle voulait qu'il ouvre les yeux, elle voulait plus que jamais se venger de lui.

Anonymous
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Ce message a été posté Dim 20 Mar - 11:45
Les propos d’Airi le peinaient, mais Yuto s’efforçait de rester de glace face à un discours aussi dur. Il savait que sa famille était responsable de ce qui était arrivé à celle de son ex-petite amie, il savait également, et c’était certainement le plus difficile à vivre, qu’il n’avait personnellement rien fait pour précipiter les Fujiwara dans la misère. La simple idée qu’il ait pu être lié à cette chute d’une façon ou d’une autre nourrissait la rancœur qu’il ressentait à l’égard de son propre géniteur. Un jour, il allait lui faire payer, peu importe le temps qu’il faudrait pour y parvenir.

Un rictus en réponse aux propos de sa rivale, un regard désobligeant, c’était tout ce qu’il pouvait lui accorder actuellement. Il savait qu’il n’avait plus sa place à ses côtés, qu’il était coupable, bien qu’involontairement, dans l’imaginaire des Fujiwara, de haute trahison. Il n’avait plus qu’à tenir ce rôle de connard fini. Ça lui allait plutôt bien, de toute façon. Il avait pris l’habitude d’agir comme un gosse pourri jusqu’à la moelle, qui ne jure que par les mots de papa, mais si l’économie et l’entreprise l’intéressaient vraiment, son paternel était la personne la plus exécrable qu’il connaisse. Se faire détester par Airi à cause des actes d’une personne comme Seito Hashimoto était la pire des punitions.

« J’ai encore le temps avant de reprendre l’affaire. »

Elle avait toujours réponse à tout, mais il n’avait pas envie de lui laisser le dernier mot. Il ne comprenait pas comment elle faisait pour être aussi belle, même après des années à se tenir difficilement à flot. Pendant un moment, Yuto avait eu peur qu’Airi ne finisse comme son père. Après tout, ne débordaient-ils pas, lui et elle, du même besoin d’être toujours premier ? Il n’avait pu en parler à personne, si ce n’était à Satoshi. Ce type était une véritable prise de terre.

« Qui sait ? Je n’ai rien à voir avec ça. » Répondit-il sur un ton condescendant qui lui était propre. « Ton père est le seul responsable de ce qui est arrivé. »

C’était faux, totalement faux. Ces mots lui arrachaient la gorge alors qu’il les prononçait, mais il avait l’habitude de porter ce masque, il savait comment gérer ses propos.

Un rictus étira ses lèvres un instant plus tard, mais au fond de lui, il avait mal d’avoir osé proférer de telles paroles au sujet du père d’Airi. Lorsqu’il avait appris pour sa condition, il savait que Naoyuki avait souffert énormément, avait perdu l’esprit, en quelque sortes, et il en était profondément désolé. Parce qu’il savait ce que ça faisait de perdre quelqu’un ; parce qu’il avait lui-même énormément souffert à la mort de sa mère, et qu’il regrettait encore de l’avoir abandonnée à son sort à cause des affaires familiales.

« Tu sais Airi, la principale différence entre toi et moi, reprit-il en riant un peu, c’est que je suis né parmi les gagnants. » C’était horrible, il en avait marre, mais c’était tout ce qu’il pouvait faire. « Lorsque tu auras compris ça, peut-être que tu arrêteras d’essayer d’acquérir un pouvoir qui ne te revient pas ? »


Anonymous
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Ce message a été posté Lun 21 Mar - 22:40
Du temps avant de reprendre les affaires ? Elle pouffa malgré elle, sa main se plaçant devant ses lèvres en le fixant. Quelle naïveté. C'était presque mignon à voir, Yuto devrait anticiper, savoir qu'on ne peut que rarement prévoir l'avenir, voire... Jamais ? Hiroshi et elle n'avait pas imaginé que leur père tomberait dans ce genre de maladie, encore moins qu'ils aient à reprendre l'entreprise si vite. Tout leur était tombé dessus sans qu'ils ne s'y attendent, sans qu'il puisse gérer. Son frère avait tout repris rapidement, avec un sang froid incomparable. Elle ne l'avait jamais autant admiré que depuis ce moment là, jamais eu autant de considération pour lui. Yuto n'était rien à côté, un pauvre idiot, un bon à rien.

« Oh, fais attention, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Peut-être qu'il vient de mourir et qu'on va te l'annoncer dans trente secondes. »

Malgré toute la haine qu'elle avait, elle ne souhaiterait jamais la mort de quelqu'un, encore moins de quelqu'un de son entourage à lui. Elle ne pouvait pas lui souhaiter ce genre de malheur, elle voulait juste qu'il connaisse la misère, qu'il connaisse la vie des gens en bas de la tour, qui ne côtoyaient pas sa richesse, qui vivaient avec la simplicité qu'il ne connaissait pas. Oh oui, de tout son cœur, elle souhaitait qu'il connaisse cette déchéance affreuse, qu'il ait à se battre pour une fois dans sa vie pour posséder ce qu'il avait. Airi voyait bien qu'il était bien trop placé sur ce piédestal doré qu'on lui avait donné à la naissance.

Au final, si son père était toujours à sa place, elle n'aurait jamais connu tout ça et elle ne savait pas si elle était reconnaissante ou non. Sans doute qu'elle l'aurait été si son père n'avait pas perdu la tête, s'il n'était pas devenu cette chose inhumaine qui vivait avec eux, qui parlait à peine, qui faisait des choses insensés et qu'ils devaient faire interner une fois tout les deux mois. Si tout ça n'avait pas fait fuir leur mère, peut-être qu'elle aurait trouvé que c'était une bonne leçon.

Son père... Un frisson parcourut son corps, une adrénaline qu'elle devait contrôler au mieux pour ne pas s'emporter. Il n'avait pas le droit de parler de lui, il n'avait pas le droit de dire cela. Il savait que c'était faux, que le coupable, c'était lui, que le connard de l'histoire, c'était lui. L'étudiante avait envie de lui hurler, elle avait envie de lui faire entrer ça dans le crâne, de le secouer, de lui demander pourquoi il était comme ça, mais elle s'était contentée de sourire, serrant doucement les points, ses ongles s'enfonçant dans sa chaire.

Doucement, elle se reprit quand sa voix se fit entendre à nouveau, un sourire se formant sur ses lèvres. Elle l'écrasera, comme un moins que rien, plus bas que terre, elle allait l'écraser. Plus qu'une promesse, c'était un devoir, un but. Délicatement, elle avança pour combler la distance entre eux, posant sa main sur sa joue, son pouce glissant délicatement sur cette dernière tandis que son sourire s'agrandit un peu. « Tu sais que tu es toujours aussi beau Yuto ? Incroyablement beau, même. Presque interdit. » Sa main glissa dans son cou, s'arrêtant sur son épaule. Il était sans doute le plus bel homme qu'elle avait pu croiser, et évidemment qu'elle manquait d'objectivité, mais ça n'avait pas tant d'importance. Elle n'arrivait malgré tout pas à lui trouver une quelconque laideur. « Tu m'aurais presque manqué. » Un petit rire quitta ses lèvres alors que son regard n'avait pas lâché le sien une seule seconde. « Le pouvoir revient à celui qui se bat pour l'acquérir. » Pas à celui qui pense que tout lui est dû, comme cet idiot. Baissant son regard vers sa main, elle froissa légèrement son vêtement avant de le regarder à nouveau. « La principale différence entre toi et moi, c'est que je sais ce que j'ai à gagner et ce que j'ai à perdre quand tu n'en as même pas conscience. »

Anonymous
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Ce message a été posté Mar 22 Mar - 21:42
Cela ne l'amusait pas. En fait, il ne voyait pas ce qu'Airi pouvait trouver de drôle à la situation qu'il venait d'évoquer et, quand elle prit la parole, il sentit sa rancoeur à l'égard de son propre père s'éveiller un peu plus. S'il venait de mourir, c'était une bonne chose. D'un autre côté, il ne pouvait s'empêcher de songer à sa mère qui était déjà morte. À son âge, était-il prêt à devenir orphelin? Il n'avait plus forcément d'attache aux siens, et les membres de sa famille n'était pas vraiment nombreux, mais cela n'empêchait pas qu'il était encore trop jeune pour subir une perte comme celle-là.

« Tu as raison, évidemment. » Répondit-il en un rictus.

Airi parlait sans savoir; elle n'avait pas idée de la souffrance qu'il avait traversée à la mort de sa mère, et quitte à choisir il aurait préféré que sa mère devienne folle plutôt que de la perdre à cause d'une erreur médicale. En fait, il aurait préféré rester un enfant, continuer à parler avec Nanami, à jouer avec Gou. Tout avait disparu à cause de son père, cet égoïste obsédé par le travail et le profit. Ça l'écoeurait. Sans lui, il n'aurait pas à se comporter comme il le faisait envers Airi.

Les mauvais actes de son père constituaient une force dans laquelle Yuto puisait pour justifier les siens. Si ce n'était pour prouver à son père qu'il était un moins que rien, pour le détruire et le pousser au terme de ses propres affaires, parce qu'il l'aurait finalement vaincu, abattu d'un coup dans le dos alors qu'il ne pensait pas cela possible, l'héritier n'aurait certainement pas été capable d'autant de condescendance.

À ses yeux, Airi avait toujours été incroyable. Elle était capable du meilleur, d'obtenir des notes incroyablement bonnes afin de surclasser les personnes qui les entouraient, de devenir la meilleur élève de leur classe. Meilleure que lui. S'il avait fait de nombreux efforts afin d'être plus doué qu'elle, il avait rapidement compris qu'elle possédait tout le talent et l'énergie qu'il n'aurait jamais, la détermination qu'avait dû lui donner son père, cet homme qui avait construit son propre chemin. Comment aurait-il pu la critiquer sans y penser? Il ne revenait pas lui-même de l'exploit qu'il était en train d'accomplir.

Yuto garda le regard posé sur celui de son interlocutrice, craignant que se lisent à l'intérieur les sentiments qu'il ressentait à son égard. Il devait rester de glace, il ne pouvait pas lui dire tout ce qu'il pensait, qu'il ne souhaitait que la chute de son père, de son affaire, de tout ce qui comptait pour cet homme qui n'avait pas adressé la moindre attention à sa femme mourante et qui n'avait jamais été respectueux de ses propres concurrent. C'était impossible.

« Je le sais. » Avait-il répondu avant que ses mots ne lui arrachent un sourire. « Je ne perdrai rien, tes espoirs sont vains. Les Hashimoto conserveront leur place jusqu'au bout. »

Rien n'aurait pu lui sembler plus faux. Les Hashimoto avaient leurs faiblesses, et son père était lui-même en train d'affaiblir leur position, par ses décisions incorrectes et ses pratiques déloyales. Il espérait que les Fujiwara seraient capable de maintenir la leur; ils étaient en bonne voie, même s'il n'était pas prêt, de son côté, à leur apporter l'aide qu'il aurait voulu leur fournir.

« La misère te va mieux qu’à moi, alors profite bien de cette petite relance. Elle ne durera pas. Je suis tout aussi décidé que toi à me battre. »


Anonymous
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Ce message a été posté Sam 26 Mar - 0:08
Comment était-ce possible d'être aussi misérable que Yuto ? Airi se posait la question, toujours un peu plus en le regardant. C'était encore un gamin pathétique, un idiot qui n'avait aucun autre but que de blesser les autres. Pendant longtemps, elle avait cru en cette carapace, en ce côté plus doux, sensible, celui qu'elle pouvait voir et que très peu de gens connaissaient. Elle s'était souvent sentie un peu privilégiée, avec ses beaux et tendres sourires, quand il riait pour des choses futiles et qu'ils partaient dans des délires qui n'avaient de sens que pour eux. Yuto n'avait sans doute jamais été ainsi, et c'était le plus difficile à encaisser. Elle avait follement aimé une illusion, quelque chose d'irréel, comme quand on s'éprend bêtement d'un personnage de fiction, y accordant plus d'importance qu'on ne le voudrait. Hashimoto Yuto avait été un personnage de fiction.

Alors évidemment, elle était droite, tenait son sourire, pouvait même s'approcher de lui, Airi tenait la route, malgré l'insolence du brun, sa façon de la dénigrer. Il avait l'air de tellement y croire et elle n'attendait qu'une chose, qu'il se trompe et qu'il tombe. Les Hashimoto devaient tomber, tout devait s'écrouler et elle voulait assister à cela, sans prendre la peine d'avoir l'air ne serait-ce qu'un peu compatissante. Ils ne le méritaient pas, aucun d'entre eux. Tout ce qui était arrivé était de leur faute, même s'il refusait de l'admettre. Au fond, il le savait parfaitement.

La misère lui ira mieux à lui, mais elle n'allait pas entrer dans ce petit jeu. A la place, elle sourit, s'éloignant à nouveau en secouant la tête. Plus vite qu'il ne le pensait, il rejoindra les rangs des bons à rien, qu'il lui fasse confiance, elle le voyait d'ici, la déchéance avant même qu'il n'ait pu accéder au trône.

« Si ça peut t'aider à dormir la nuit, tant mieux. » Son sourire s'élargit, inutile de pousser, inutile de lui faire ce plaisir. « C'est bien d'avoir confiance en soit, mais si je peux te donner un conseil Yuto, c'est de ne pas avoir trop confiance aux autres. » Il avait confiance dans le fait que les Fujiwara allaient à nouveau couler, et c'était une erreur que de négliger la concurrence, il s'en rendra bien vite compte. « Je vais te laisser, je doute qu'il y ait quoique ce soit à ajouter. Bon courage à toi. »

Non, elle ne le pensait pas, courage en rien, elle se fichait bien de ce qu'il pouvait devenir, du moins, tant qu'il sombrait, ça lui allait, le reste n'avait pas d'importance. Elle sera meilleure, elle allait l'éliminer.

Anonymous
Invité
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Ce message a été posté Sam 26 Mar - 10:09
Discuter avec Airi dans de telles circonstances donnait à Yuto l’impression d’être une véritable ordure. Il savait qu’il l’était, que son comportement était discutable, tout comme les propos qu’il tenait à l’égard de son ex-petite amie, et pourtant il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il devait lui parler de cette façon. Il ne la méritait plus, il n’était plus rien à ses yeux que le coupable d’un acte de trahison impardonnable, l’ennemi qui avait précipité sa famille dans un chaos sans nom. Il s’en voulait tellement pour cela, sans pouvoir s’en excuser. Mais pourquoi voulait-il s’excuser d’une chose qu’il n’avait pas commise ? Parce qu’il aimait sincèrement Airi, même après toutes ces années.

Depuis son départ, pas une seule année n’était passée sans qu’il pense à elle, sans qu’il se demandant comment elle allait, ce qu’elle devenait, et la revoir était comme un véritable miracle aux yeux de l’héritier qui avait si souvent craint qu’elle ait fini comme son père. Mais ce n’était visiblement pas le cas, que du contraire, et alors qu’ils discutaient, il pouvait percevoir toute la détermination de celle qu’il avait aimée. Une détermination augmentée par la haine qu’elle ressentait, par un désir de vengeance qu’elle nourrissait depuis que son père avait triché pour gagner.

Une fois de plus, il suivit Airi du regard alors qu’elle s’éloignait, prenant chacun de ses mots comme ils venaient, sans ciller, impassible en apparence, blessé en profondeur.

« Réserve-toi ce conseil. Pour ma part, je ne fais confiance qu’à une seule personne. » Lui glissa-t-il alors qu’elle reprenait, juste avant qu’elle ne le salue.

Il ne ressentit pas le besoin de préciser qui était cette personne, car il savait parfaitement que c’était de lui-même qu’il était question. Comment aurait-il pu croire son père, un tricheur, menteur, voleur qui faisait son chiffre d’affaire sur le dos de concurrents qui agissaient sans essayer de contourner les règles ? Il ne pouvait se fier qu’à son propre jugement et, compte tenu des circonstances, il n’avait pas envie qu’il en soit autrement.

« Bonne journée, et bon courage à toi. »

Yuto laissa alors la belle s’en aller, et s’il serrait les poings en apparence, rongé par la frustration de ne pas avoir pu lui dire ce qu’il pensait vraiment de toute cette histoire ; parce qu’il n’avait pas été capable de lui dire la vérité à son sujet ; au fond de lui, il souriait. Elle était de retour. La chute de son père n’était désormais plus qu’une question de temps.

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