DEGAINE ➤ Bien sur que le choix final revient à mon best. C’est à lui de décider de quitter ou pas les Bakuto. Je ne vais pas aller les voir afin de « reprendre » mon meilleur ami de force - même si ça me parait être la seule solution possible. Depuis le début, mon ainé ignore mes recommandations, j’ai beau à me répéter encore et encore, il ne changera pas d’avis. Ce n’est pas marrant de se faire envoyer balader avec de faux espoirs, de fausses promesses ou d’autres excuses. Mais si je ne cesse d’en parler, est ce que Berry va songer à quitter son clan ? Non. C’est devenu une routine pour lui, une partie de sa vie. Il ne voudra pas changer tout ça. C’est comme pour Phoenix, il dit qu’il va y réfléchir mais n’est ce pas une excuse pour fuir le problème ? Je vais être celui qui le pousse à affronter le problème, et ce même s’il finit par s’agacer. C’est mon seul et unique meilleur ami. Je ne veux pas qu’il finisse mal. « Parce que ça m’inquiète ! » J’ai fini par hausser un peu la voix, chose qui m’arrive que rarement. Heureusement, la porte sonne et nous évite un gros blanc. Je soupire avant de récupérer nos pizzas. Je me remercie d’avoir commandé des pizzas parce que j’en ai bien besoin après cette discussion. Innocent ou pas, Berry ne mérite pas d’avoir une fin comme celle des criminels. Pas lui. Il n’est pas le seul agacé par ce sujet, et tout cela me donne encore plus faim. Dommage, je n’aurais pas sa part. Je m’installe à côté de lui pour parler de ma soirée d’anniversaire. Je lache un petit rire. Si Berry l’a connu dans la période où Shion me détestait, ça va lui faire bien drôle de voir comment est notre relation d’aujourd’hui. Je mange ma part de pizza avant de le dévisager de façon exagérée. Mais ma moue disparait dans un sourire que j’essaye de cacher après qu’il m’ait fait sa promesse. Bordel, j’étais sensé lui faire la « gueule ». Faut croire que c’est vraiment impossible de rester en froid avec Berry. J’ai toujours su qu’il sera là à tous mes anniversaires, mais le savoir et l’entendre de la propre bouche de mon best est différent. Il a donc intérêt à vivre jusqu’à ses quatre vingt onze ans pour rester avec moi jusqu’à la fin. Le « conflit » se termine officiellement avec ses mots. Je n’arrive plus à cacher mon sourire, après tout, je n’ai jamais été bon dans pour cacher mes émotions. « Hoho ! Ne vas pas regretter tes propres mots ! Je vais retenir cette date à jamais dans mon cerveau. Date à laquelle mon meilleur ami m’a dit qu’il ne peut pas se passer de moi ! » J’exagère les faits mais je veux chasser définitivement l’ambiance sérieuse de tout à l’heure.

 DEGAINE ➤ Je le sais bien qu'il s'inquiète pour moi, qu'il a le clan en horreur et qu'il ne désire qu'une seule chose, me voir le quitter, mais ce n'est pas si simple. Je ne peux pas m'en aller juste en déposant une lettre de démission, ce n'est pas un boulot légal ni bien vu. Si jamais je veux partir, je vais devoir subir bien des contraintes, si jamais arrêter est possible. Connaissant Kang Jae, sachant qu'il n'est pas si mauvais dans le fond, je me doute qu'il ne cherchera pas à avoir ma mort non plus, pourtant je ne vois pas pourquoi je quitterais les Bakuto maintenant. Jiro devra s'y faire, je suis bien trop ancré dedans pour m'en dépêtrer. Un jour nous finirons sûrement par en venir aux mains, déjà nous élevons assez la voix pour nous faire entendre... La porte sonne et cela coupe aussitôt notre dispute, tant mieux. Je n'avais aucune envie de m'énerver contre Jirô. Une fois installé avec nos commandes, le sujet est tout autre et je remercie intérieurement mon meilleur ami de l'avoir changé. Je préfère parlé de son anniversaire ou de Shion, maintenant qu'ils semblent proches. C'est bizarre, parce que la dernière fois que je l'ai vu, il voulait encore s'en prendre à mon cadet. C'était bien marrant, mais à présent je n'aurai plus droit à ça. Entre temps et entre deux bouchées, je lui promet d'être là à chaque nouvelle année qu'il gagne. Donc, je lui promet par la même occasion d'être là jusqu'au bout, jusqu'à être vieux et ridés, dans un fauteuil et à moitié sénile. Oui oui, je lui promet un truc super important pour deux meilleurs amis. « Je n'ai jamais regretté d'être ton meilleur ami et je n'ai jamais dit non plus que je pouvais me passer de toi. » Ah, ce Jirô. Il me fait dire des choses incroyables, mais vrai. Nous sommes ensemble depuis vingt ans, nous n'avons pas passés un seul jour sans nous voir ou nous croiser, pas un seul jour sans s'adresser la parole ou se saluer. Je ne veux pas que cela s'arrête, qu'importe ce que nous sommes ou ce que nous faisons. Quant aux Bakuto, il devra être patient. Je ne promet rien, je ne peux pas jurer sur ma vie qu'un jour, j'arrêterai tout ça. C'est comme Phoenix qui ne peut pas me promettre de rester à l'écart s'il me voit avec la bande, finalement nous sommes aussi têtu l'un que l'autre. « J'espère que tu seras capable de me pardonner un jour. » Lâchais-je à demi perdu dans mes pensées, en mastiquant un os de poulet. Parce que j'en ai fait des choses impardonnables avec le gang, des choses qu'il ne sait pas et que je n'ai aucune envie qu'il sache, même d'ici notre quatre vingt onze ans.

 DEGAINE ➤ Est-ce que j’irai à venir aux mains pour faire comprendre Berry qu’il doit quitter le clan le plus vite possible ? Instinctivement, je dirai que non. Je n’aime pas utiliser la violence et je ne veux pas blesser mon meilleur ami en le frappant. Mais le futur est incertain et sous l’impulsion, je peux faire des choses bien maladroites. Cette option n’est pas à exclure, même si elle n’est pas celle que je préfère. En tout cas, cette option ne s’offre pas à moi puisque le livreur arrive, arrêtant net notre discussion. Si ce sujet m’énerve facilement, ça ne m’enchante pas d’être en colère contre mon meilleur ami pour autant. Pourtant, je sais que je devrais rester ferme et continuer à « débattre » sur ce sujet pour qu’il arrête de fuir ce problème. Mais une part de moi m’empêche d’être plus longtemps en « colère » contre lui. L’arrivée des pizzas m’a calmé, ainsi que de parler de Shion. Puis sa promesse n’y est pas pour rien non plus. Je n’avais pas besoin de cette promesse pour savoir qu’on allait rester ensemble jusqu’à la fin puisque je le savais déjà, mais entendre ces mots de la bouche de Berry me rend particulièrement heureux. Avec ça, impossible de le pardonner si jamais il rompt cette promesse, il a intérêt à vivre longtemps longtemps pour rester avec moi jusqu’au bout. Bien que j’aie imaginé plusieurs « fins » possibles pour lui à cause de son clan, maintenant, la seule fin que j’accepte est celle d’être à mes côtés. Je tolère, plus ou moins, le fait qu’il ne quitte pas les Bakuto, mais qu’il reste bien en dehors de toutes embrouilles. Je ne lui pardonnerai jamais s’il retrouve blessé à cause de son clan. Ma plus grosse peur serait d’être amené à lui dire « je te l’avais prévenu, tu aurais dû m’écouter ». Mais je chasse rapidement ses mauvaises pensées afin d’être de nouveau « moi ». Je croque ardemment la pizza pour me remettre définitivement sur le « bon chemin ». « Tiens ta promesse et tu seras pardonné. » C’est à dire lorsqu’on aura quatre vingt dix ans et ensemble. J’ignore à quel point Berry a les mains « sales ». Et mon avis est mitigé entre si je souhaite réellement le savoir ou pas. Par contre, ce que je sais c’est que Berry est mon meilleur ami, une des personnes les plus importante pour moi et quelque soit ce qu’il a fait, ça ne changera pas ce fait. « Ou sinon, tu peux m’offrir un gros cadeau pour mon annive. Et là, peut être que tu n’aurais pas attendre toutes ces années.  » plaisantai-je. Je ne suis pas un profiteur mais un peu d'humour ne nous fera pas de mal.

 DEGAINE ➤ Jiro sera toujours inconsciemment en colère contre moi et mes décisions. Je n'irai pas dans le sens qu'il veut et c'est plutôt agaçant quand ça nous touche et nous concerne. Après tout, je suis comme une sorte de frère pour lui, autant qu'il l'est pour moi. à sa place, je ne serais pas fier de mon meilleur ami et ferait tout pour qu'il quitte son gang, sauf que je ne suis pas Jirô. Quoi qu'il dise ou fasse, je me bornerais dans mes choix et ne quitterais pas les Bakuto sous n'importe quel prétexte. Nous le savons parfaitement, cette discussion a toujours la même fin. L'un comme l'autre, nous sommes bornés et nous continuerons à l'être un moment, peut-être toujours. Les pizza coupe court à la conversation et dieu merci, parce que je ne voudrais pas affecter davantage mon best. Le pouvoir des pizza, ce serait un bon titre pour un film à sensation forte. Blague à part, je lui promet d'être toujours là pour lui, même quand nous serons vieux et un pied dans la tombe. Nous sommes ensemble depuis la naissance, ça ne changera jamais jusqu'à la fin. Ainsi, il songera autrement à mon avenir. Plutôt que de me voir mort dans une ruelle sombre, il m'imaginera dans une maison de retraite, à partager la même chambre. Je préfère ça que la première option, c'est moins triste. Tout en mangeant, je lui demande de me pardonner et sa phrase me fait froncer les sourcils. « D'accord... ? » Est-ce que je dois dire oui ou non ? à ce rythme, je ne serais jamais pardonné de le rendre aussi inquiet. En gros, tant que je reste avec lui, il me pardonne ? Jirô n'a pas tord, je peux être débile aussi. Autant qu'il soit dans le noir, plutôt que de savoir la vérité. Il ne perd pas le nord, ça c'est sûr. « Je préfère attendre. » C'est instinctif. Je ne peux pas juste dire oui ou accepter de lui faire un gros cadeau, bien que je pourrais sans soucis. C'est juste ma façon de répondre qui est toujours à contre courant avec les autres. « Tu es trop facile à amadouer. Un simple cadeau et tu me donnes ce que je veux. » Qui de nous deux marchande le mieux ? Il pourrait me faire attendre soixante dix ans pour une promesse tenue, mais non, il raccourcit à quelques semaines. « Je verrais. » Dis-je en prenant une part de pizza, la dégustant tranquillement. Il devra attendre le jour de son anniversaire pour avoir mon cadeau.

 DEGAINE ➤ J’aimerai être dans sa tête pour comprendre ce qu’il pense de sa situation, pour me dire « ah, je vois, il a ses raisons. » Mais même en imaginant, je n’arrive pas à comprendre ce qui le pousse à rester dans le clan. Au début, c’était pour l’argent et là, je le reconnais à contre coeur que je n’ai pas pu apporté ce que le clan lui a donné, mais après ? Il a remboursé toutes les dettes de sa mère, quelle est sa nouvelle motivation ? Comment a-t-il fini par accepter les Bakuto comme étant sa famille. Aucune famille n’envoie leur membre sur l’échafaud ! Pourquoi il ne veut pas comprendre cette simple vérité ? C’est tellement frustrant et énervant. Mon meilleur ami est un têtu d’idiot. Malheureusement pour lui, j’en suis un aussi, je ne le laisserai pas couler. Mais s’acharner constamment sur le sujet n’est pas bon et inutile. Je l’ai appris durant ces nombreuses années de « disputes ». Les pizzas arrivent au bon moment et nous laisse un moment de répit. Il me prend par les sentiments en me disant ces mots doux. Il sait comment m’attendrir, c’est de la triche. En plus, ces mots n’ont pas de prix quand ça sort de sa bouche. Même si je n’aime pas que Berry soit dans ses magouilles, je n’ai jamais regretté d’être son frère, son meilleur ami. C’est un fait que je ne compte pas changer. Sa promesse d’être toujours ensemble me comble d’une immense joie. Est ce qu’il mérite le pardon ? Tant qu’il restera à mes côtés, il y a de fortes chances pour. Par contre, s’il disparait du jour au lendemain, là non je ne le pardonnerai jamais. Finalement les mots qui suivent ne sont là que pour alléger la situation, faire reprendre le cours normal de la chose. Après tout, je ne suis pas quelqu’un qui me préoccupe du futur, je préfère vivre à fond le moment présent, ou alors me projeter dans un futur proche. « Nop nop, pas un simple cadeau. Un beau cadeau. Je le mérite non ?  » plaisantai-je. Après tout, c’est moi qui ai fait en sorte qu’il comprenne ses sentiments pour Phoenix. Mais il n’a pas tord, je peux facilement être amadoué lorsqu’on me prend sur mes sentiments, enfin surtout lorsqu’on s’appelle Berry. Enfin, ça c’est parce qu’il n’a rien fait de « grave » que je me laisse facilement avoir. Je déteste qu’il soit dans le clan mais je ne peux ne penser qu’à ça. En tout cas, j’attendais le jour de mon anniversaire pour savoir si je vais avoir un cadeau. En attendant, je lui pique une de ses ailes de poulet et le mets très rapidement dans ma bouche. J’ai moi même mes chicken wings, mais qu’est ce que c’est amusant de prendre ceux de Berry.

 DEGAINE ➤ Mes « raisons » comme il le pense si bien ne sont pas bien nombreuse à l'heure d'aujourd'hui. Ma mère va beaucoup mieux, elle revit malgré qu'elle n'ait jamais voulu quitter l'appartement miteux dans lequel nous vivons toujours. J'ai de l'argent à ne plus savoir quoi en faire, puisque je ne dépense pas tellement en dehors de mes études. Mais je garde ce rêve malsain d'être médecin légiste et faire du trafique à côté. Ce n'est pas rien, je ne peux pas dire que je sois innocent ou clean dans ma tête. Si Jirô pourrait se projeter à l'intérieur de mon esprit, sûrement deviendrait-il fou. Je n'ai jamais parlé de mes projets avec lui, surtout pas ceux liés au clan. Je me doute qu'il ne le prenne pas bien ou qu'il me fasse la morale jusqu'à être vieux. Trafiquant d'organe, mais wtf man! Il va sûrement m'inscrire dans un hôpital psychiatrique ou m'enfermer je ne sais où pour mon bien. Bref, je m'égare. Jirô ne peut pas comprendre, voilà tout. Une promesse est une promesse, il n'a pas à douter là-dessus. Tant que je serais vivant, je resterai à ses côtés. Je ne promet pas qu'il puisse m'arriver une merde entre temps, mais je ne peux pas non plus prédire l'avenir pour le rassurer. Advienne que pourra. D'ici quelques temps, Jirô aura autre chose à penser que moi... Shion, par exemple. Il sera à fond dans son couple, quant à moi, j'aurai aussi d'autre problème de mon côté. L'avenir n'est pas écrit, nous vivons sur l'instant présent. « Je t'offre pas assez de cadeau toute l'année ? » Maugréais-je en agitant ma part de pizza entamée sous son nez. Il sait déjà que je vais lui offrir un truc, peut-être même un truc qui vaut tout les cadeaux du monde. Qu'il se rassure, j'ai toujours de la suite dans les idées. Mon meilleur ami en profite pour piquer dans ma part et je râle, la bouche pleine. L'ambiance est redevenu légère, ça fait vraiment plaisir à voir. Je ne veux pas qu'il se braque pour mes soucis, ni qu'il pense seulement à cela alors qu'on a tant à faire à côté. Le clan n'est qu'une parenthèse, il devrait plutôt penser à nous, au fait que nous soyons amoureux. Quoi que, c'est toujours un gros problème ça aussi.

 DEGAINE ➤ Est ce que je serais toujours dans l’incapacité de le comprendre ? En même temps nous sommes différents, alors d’un côté, c’est normal que je ne puisse pas savoir pourquoi il a choisi de faire tel ou tel choix. Mais à défaut de tout le temps le comprendre, je le connais, je sais qui il est, comment il est. Il est mon frère, mon meilleur ami, la personne avec qui j’ai partagé mes, bientôt, vingt ans d’existence. Même s’il se déclare pas clean et qu’il a participé à des magouilles, il reste la personne que j’ai connu. Certes le clan l’a changé mais tant que je serai là, je ne le laisserai pas finir mal. Mon Berry ne mérite pas ça. Entendre sa promesse me rassure. Je ne cherche pas à savoir s’il me dit ça pour me faire passer à autre chose ou pas car une promesse est une promesse. Et puis, je l’ai prévenu que je ne lui pardonnerai pas si jamais il la rompt. C’est suffisant et je ne pense pas avoir le besoin de rajouter une couche. Après tout, j’ai réussi à obtenir cette promesse, je ne dois pas être trop gourmand. Je l’aurai à l’usure. Petit à petit, il cèdera, ou pas. En tout cas je garde espoir qu’il retrouvera le droit chemin. « Héhé. » Ce n’est pas le nombre de cadeaux qui compte mais l’intention. Même si j’affirme le contraire, je n’ai pas besoin d’un cadeau couteux. Une belle surprise ne se fait pas forcément à son cout, mais à l’intention. Après tout, l’argent qu’il utilise provient du clan et je n’ai pas envie de trop « dépendre » de cet argent. Ça peut paraitre immature mais c’est comme ça. Pendant que mon best est occupé à manger, je pique un morceau de viande dans sa boite de poulet. Je rigole tout seul. Le clan est le gros obstacle dans notre amitié, mais je ne dois pas être obnubilé par ça. Nos vingt ans de coexistence ne se résume par qu’au clan, heureusement d’ailleurs. Même si je suis amoureux, je ne vais pas délaisser Berry pour autant, il sera le témoin de l’évolution de ma relation avec Shion et je serai le sien de son histoire avec Phoenix. Et ça, ce ne sera pas facile et je compte bien être aussi persistant qu’avec le clan. « Reste dormir ce soir.  » Plus qu’une question, il s’agit là d’une affirmation. J’ai loué plusieurs films rien que pour ce soir car je ne compte pas lâcher mon best aussitôt. Une longue nuit s’annonce et je compte bien en profiter.  

 DEGAINE ➤ Quand je fais une promesse, je suis sincère et correct envers la personne. Je ne promet pas n'importe quoi, je ne promet pas l'impossible, juste de faire de mon mieux pour tenir le coup des années durants. En même temps, je veux le rassurer au maximum, qu'il ne doute pas de ma franchise et continue de croire en moi. Tant que je suis vivant, je ferais en sorte de le rester le plus longtemps possible. C'est une promesse sur l'honneur, mais surtout sur notre amitié. Je ne comptes pas rompre mes paroles, il peut être sûr de ça. Quant à son cadeau, il va devoir attendre son anniversaire pour en savoir plus, moi-même j'ignore encore quoi lui offrir pour le moment. Je verrais ça une fois sur place ou plus tard, en seul à seul avec mon moi intérieur. Tout mon argent ne vient pas forcément du clan, mais une petite partie de mon salaire de serveur au café. Je prendrais sur celui-ci pour lui faire plaisir, comme ça il gardera précieusement son présent. Notre repas se déroule toujours aussi bien, comme tout les autres. Il vole dans ma barquette et je me transforme en vieux pépé grincheux qui dispute son petit-enfant. ça ne m'empêche pas de lui voler une part de pizza à mon tour, tout en rigolant de bon coeur. ça, c'est le genre de soirée que j'apprécie. Même si elle débute plutôt mal, elle se termine toujours bien. Des comme ça, j'en veux encore et encore. Avec lui ou avec les autres, tant que l'on peut profiter de notre jeunesse ensemble. Mon sourire s'élargit à sa demande et j'hoche vivement la tête. « Avec plaisir. » ça me manque de ne plus squatter son lit ou de mater des films jusqu'à point d'heure, sans penser à demain. C'est la joie peinte sur le visage que je continue à manger en pensant à la liste de chose qu'on risque de faire après. Nous avons des heures devant nous, une nuit entière même et elle ne fait que commencer.