TENUE ➤ J’ai beau m’en vouloir d’être tombé dans son piège, Momiji a joué double jeu pour me faire renoncer à lui, à notre « amitié » et il a réussi, j’abandonne. Cependant, j’apporte déjà des regrets avec moi, je ne veux pas y emmener aussi la rancœur, je hais ce qui s’est passé, mais je suis aussi fautif et je finis par parler calmement au lapin, sans censure, sans rien caché, je suis quand même content parce qu’il y a eu quelques bons moments et je ne veux pas cracher dessus, que ce soit lors de notre sorti à la campagne, quand on a vu les lapins à l’animalerie, quand il m’a fait passer pour son petit copain, qu’il m’a embrassé ou qu’il a demandé à ce qu’on emballe mes gâteaux, je garde quand mêmes quelque point positif même si pour lui j’étais un boulet, j’ai quand même profité et ça suffit. Le détester comme mon frère ? Je souris sans rien dire, mon cadet ne digère pas la nouvelle du « premier baiser » et hurle sa désapprobation, de mon côté je suis plus intéressé à savoir si je peux sortir d’ici, je suis fatigué certes, mais je vais bien... Je n’ai pas le temps de rester allongé dans un lit. Kaoru m’apprend qu’ils ne savent pas vu qu’ils n’ont pas parlé avec le médecin, je souris en regardant mon jeune frère, il a dû être tellement inquiet aussi, je ne fais que ça, lui faire peur, l’inquiéter, ça date depuis tellement d’année que je ne peux même plus m’excuser, je suis surtout heureux qu’il soit toujours là avec moi.  Le docteur arrive, repoussant Momiji dans la pièce, il semblait vouloir partir, mais il est « forcé » de rester et ça m’amuse un peu je dois l’avouer. Posant mon regard sur l’adulte nous faisant face, attendant la réponse a la question que viens de poser Kaoru. « Il vous faut pas mal de repos, mais je suppose que vous le savez déjà ? J’ai parlé avec le docteur qui suit votre dossier, il va surement vous contacter dans la semaine, pour l’instant vous pouvez rentrer chez vous et ne pas faire d’effort inutiles. » Normalement dans mon cas ont me garderai à l’hôpital, mais s’il a parlé à Yong Pal se dernier lui a surement dit que je ne pouvais pas perdre de temps enfermé, peut importe les risques, vu qu’il me connaît. Baissant la tête pour remercier le docteur, il semble perplexe cependant quant à ma « libération », mais il ne peut pas m’en empêcher et il doit s’en douter. De nouveau seul dans la pièce, je m’assoie sur le bord du lit en enlevant tout ce qui est branché à moi sans attendre d’infirmière, je suis en médecine et je sais comment fonctionnent toutes ses machines depuis le temps. « Faut que je signe les papiers de sortie. » Mais Orion et Kaoru sont suffisants pour me raccompagner, jetant un regard à Momiji. « Bye. » Un sourire sur les lèvres, on risque de ne plus se revoir, mais je n’ai pas envie de m’éterniser sur ce que j’ai envie de lui dire, ça ne le changera pas et je l’ai bien compris.

 TENUE ➤ Chacun pense différemment, nous ne sommes pas tous les mêmes et fort heureusement. Kellian n'est pas du genre à haïr les gens, ni à vouloir oublier des souvenirs, comparé à moi qui éprouve facilement de la colère et préfère passer à autre chose dès que l'occasion se présente. J'ignore comment peuvent être Kaoru et Orion, dans le fond je m'en fiche royalement. Y a que moi qui compte, aussi égoïste que je peux être. Son frère est au courant pour le baiser et je me retiens d'étrangler Kellian, me renfermant comme une huître. Je ne voulais pas qu'ils sachent cela, je voulais même qu'ils n'apprennent rien sur les quelques moments passés ensemble. Finalement, les deux garçons savent que je l'ai embrassé, mais ils ne peuvent pas savoir pourquoi. Ce n'était que par intérêt, pour m'éviter une situation déplaisante. Au lieu de ça, plutôt que le remercier convenablement, je l'ai poussé ici. Bref, Kellian voudrait savoir quand est-ce qu'il peut sortir, quant à moi j'ai juste envie de partir rapidement de cette chambre. Or, c'est en voulant fuir que le médecin arrive et me ramène inconsciemment à l'intérieur, sans se douter de rien. Je rage en silence, prenant mon mal en patience. Les pronostiques du docteur ne m'intéresse pas, je m'en fou de savoir s'il doit se reposer ou non, se soigner ou pas. Ils me sortent tous par les yeux. Après son discours, l'homme s'en va et nous laisse à nouveau seul, tous les quatre. Je prends un temps pour assimiler la situation, regarder Kellian débrancher les appareils puis l'écouter me dire adieu. Ouais, c'est ça. Mon regard se détourne rapidement de lui et je lâche une exclamation sidérée. Sans rétorquer, dans un silence lourd, je tourne les talons, ouvre la porte et m'en vais en faisant exprès de la claquer derrière moi. Fichu merdeux, bande de ... J'espère bien que ce seront des adieux définitifs.