“ méliodas & king ♕ premier jour en enfer. „

La sentence a été irrévocable, personne n'a voulu être de mon côté, ni m'écouter quand je disais la vérité. J'avais un nom, un putain de nom pour désigner ce connard qui m'a poussé devant ce juge. Un putain de nom qui m'a condamné dans ce camp de merde. Un putain de nom que je bousillerais en sortant, même si ça doit me prendre dix ans. J'ai la haine, contre ma mère qui n'a pas voulu me protéger, mon beau-père qui a conseillé cette solution à la con et contre le monde entier pour ne pas me croire innocent et m'accuser à tord, puis contre cette salope qui m'est même pas reconnaissant de l'avoir sortie de ce mauvais pas dans lequel elle allait se foutre. J'ai la haine, tout simplement. Les gens du camp, du moins les adultes, sont tous des cons. Ils parlent bizarrement, me traite comme un clébard qui doit être éduqué et me font clairement comprendre que je ne suis qu'une merde dans laquelle ils n'hésiteront pas à foutre leurs chaussures. J'ai la haine contre ce camp, et sûrement contre tous les pensionnaires qui logent ici. Ils m'ont donnés une tenue affreuse, des bottes affreuses, des paroles affreuses. Je n'ai pu récupérer que très peu d'affaire chez moi, juste de quoi « survivre » dans ce camp. Des vêtements, des produits pour l'hygiène, quelques affaires personnelles qui se réduisent à mon stick à la citronnelle et une paire de lunette de vue, ainsi qu'un étui à lentille. ça ne prend même pas énormément de place dans ce sac, un sac de sport moche à souhait et que je vais autant haïr que la personne qui me l'a offert, mon beau-père. Mon maudit sac à bout de bras, je me laisse guider vers l'entrée par l'un des officiers, mais celui-ci ne compte pas s'occuper de moi. Non, il a prévu la tâche pour un autre, un garçon comme moi. Je ne pige pas de suite là où il veut en venir et franchement, je m'en bats les couilles. Il parle, façon commandant de l'armée tandis que je ne l'écoute pas une seule seconde. Qu'il aille, je ne resterai pas suffisamment longtemps ici pour apprendre à connaître les lieux.

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TENUE ϟ Cela faisait déjà plusieurs mois que j’étais ici, tous ceux qui purgent leur peine dans ce camp sont souvent des jeunes délinquants en quête d’identité, pour ma part je ne suis pas tout blanc, loin de là ! J’ai même créé plusieurs bagarres en arrivant, j’ai toujours mes crises de colère trop souvent extériorisée au mauvais moment, mais en général je suis plutôt tranquille et discipliné, en tout cas je fais ce qu’on me demande et m’entraine tous les jours comme un soldat, on a vraiment l’impression d’être à l’armée ici ! On a des cours certes, mais on a des horaires, on doit faire son lit avant l’inspection matinale, puis prendre notre petit déjeune rapidement, les tâches sont partagées par un roulement hebdomadaire, les lits sont petits et superposés, le soir le couvre feux est a 21 h, pas le droit au téléphone portable ni aux objets personnels, c’est stricte. On a même des entrainements au tir ! On doit laver les fusils non chargés et d’autre pratiques un sport qui est uniquement connu dans le corps militaire, il y a tous les jours de quoi faire, les heures défilées, mais on a un planning rempli, tous autant que nous sommes. On n'a pas souvent de nouveau, heureusement pour nous sinon la place deviendrait rapidement manquante, mais minimum une fois par mois quelqu’un arrive. J’ai été nouveau moi aussi, les gens sont tous méfiant, curieux, quel crime a-t-il commit ? Comment est-il ? Il faut savoir que nous sommes tous des hommes ici, les sexes sont séparés dans ce genre de camp, donc il y a quand même cette atmosphère de domination qui s’impose quand nous sommes tous ensemble, cette rivalité permanente. Aujourd’hui on nous a prévenu qu’un gamin rejoindrait les rangs, cette semaine je m’occupe de la cuisine, fils de boulanger autant dire que les gars sont fans des gâteaux que je fais, mais de mon côté je leur laisse volontiers. Nourrir un homme apporte des avantages, plus que ma force et mon charisme, je pense qu’il me respecte tous pour remplir leur estomac haha ! Soit, en passant devant le bureau de l’adjugent, il m’a demandé de sortir pour faire visiter les lieux au petit dernier, ce n’est pas comme si je pouvais refuser, uniforme en place je rejoins l’entrée du camp pour voir un gars près d’un de nos chefs, salut militaire obligé, je pose mes yeux sur le garçon. « Fais-lui visiter les lieux et explique lui comment les choses fonctionnent ici. ». « Bien monsieur. » Une fois seul tous les deux je l’observe un instant... « Suis-moi. » J’ouvre la marche tout en lui montrant rapidement le lieu d’entrainement avant de pénétrer à l’intérieur du bâtiment. « Au début je te préviens, c’est chiant, tu vas avoir envie de partir, suivre les règles c’est vraiment quelque chose d’agaçant, mais plus tu fais ce qu’il dise et plus tu as de chance de passer un bon séjour et d’avoir quelques avantages. » Leçon basique. « Pourquoi on t’a mis là ? Tu as pris combien? » Je devrais commencer par lui demandé comment il s’appelle, mais j’aime faire comme je l’entends sans tenir compte d’un ordre précis, ce qui est contradictoire avec mon comportement dans le camp. Mais de toute façon on est seulement des numéros de dossiers pour nos commandants.

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J'ignore ce qu'il se passe dans ce camp, et franchement, je n'aurai eu aucune envie de le savoir si je n'avais pas la chance d'y séjourner. D'ailleurs, je n'ai toujours pas envie de savoir. Pourtant c'est là-bas que ce véhicule me conduit, là-bas que cet homme en uniforme me réceptionne, là-bas qu'il ordonne à un jeune blanc-bec de me faire la visite. Jeune blanc-bec que je n'ai pas encore vu mais que je critique mentalement de bien des noms d'oiseaux. Quand j'entends l'homme parler avec quelqu'un d'autre et quand je vois ce garçon se rapprocher de nous, je ne manque pas d'être étonné au point de sursauter, ébranlé par un hoquet soudain et imprévisible. Je le connais, ce gars. Je l'ai déjà vu. Je ne connais pas son nom, ni son prénom, mais j'ai déjà discuté avec lui. Mon hoquet revient plusieurs fois d'affilé, avec un espace bien chronométré de quelques secondes à peine. Il ne me reconnait pas ou il fait exprès de ne pas me reconnaître ? Calmant mon hoquet, je fronce les sourcils en le suivant, sans dire un mot. Il me montre un truc mais c'est à peine si je regarde ce lieu d'entraînement. Rien à foutre. Le bâtiment aussi, rien à foutre. à croire qu'il lit dans mes pensées quand il parle de vouloir partir. En même temps, pas besoin d'être diplômé de la meilleure université de Tokyo pour savoir ça. N'importe qui voudrait partir loin, très loin de ce foutu camp. Faire ce qu'ils disent ? Puis quoi encore ? Je lâche une expression de dédin. C'est incroyable comme ils sont crédules ici. Et les règles, alors ? Il ne me fait pas une liste ? Je m'attendais à l'entendre énumérer un bon nombre de règle à suivre à la lettre. Mais non, à la place, il me questionne sur moi. « Tu es déjà sortie d'ici récemment ? » Question contre question. « ça fait combien d'temps que tu es là ? » ça ne peut être que lui. Je comprends mieux pourquoi je l'ai si peu vu ou plus du tout. « Pour une erreur. » Quant à la peine, il me semble que c'était pour cinq ans, avec une belle amende à la clé. Je vais en devoir une à mon beau-père, alors que je n'ai rien fait de mal. « Et toi, pourquoi es-tu là ? » Qu'elles sont les raisons pour enfermer des adolescents dans un camp militaire ? Viol ? Meurtre ? Braquage ? Jusqu'à où s'étend la liste des délits ou des crimes chez un mineur pour qu'on l'envoi là.

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TENUE ϟ Quand on est là depuis un moment on comprend rapidement comment ça marche, je ne dis pas que nous sommes tous obéissant, nous sommes des délinquants après tout, des « criminels » aux yeux de la justice, des mineurs ayant pris le chemin du mal, bien qu’ils ne cherchent pas réellement à en savoir plus que ça, j’ai l’impression que ceux qui sont corrompus ce n’est pas nous, mais eux, avec leurs argents et magouilles pour faire tomber les gens avec des moyens financiers inférieurs, tout n’est que pouvoir et influence. Je déteste les riches, on peut parler de démocratie, de liberté, mais au final rien n’a changé, ça ne changera jamais. Accueillant le nouveau, il me surprend avec son hoquet, mais je ne le relève pas, commençant à lui faire une visite rapide des lieux, lui parlant ensuite de quelques trucs sur les règles et la meilleure chose à faire pour arriver à sortir d’ici rapidement. Curieux de savoir ce qu’il fait ici et pour combien il a pris je n’hésite pas à le questionner. « Non. » Je ne sors pas tout le temps, quand on a des permissions je vais surtout à la boulangerie de mon père ou voir quelques amis, je ne reste jamais dehors longtemps, étant un « criminel » des gens jugent sur les rumeurs et les condamnations, donc ceux dans mon quartier mon également condamné. Ma mère qui me voyait déjà comme une nuisance semble avoir du mal à s’en remettre et mon père, bien qu’il me croie innocent subit les méfaits de mes actions par les autres habitants, c’est pourquoi je préfère ne pas aller les voir et leur laisser le temps de retrouver la confiance de leurs voisins, ils n’ont rien fait après tout et me voir dans les parages pourrait nuire à leurs réputations. « Bientôt un an. » Le temps passe vite. Pour une erreur ? Je souris, j’entends souvent ça, mais cela ne veux pas dire que je ne le crois pas, après tout je sais comment est la justice. « Parce que je ne suis pas assez riche pour mériter une défense juste ? » Je ris simplement en haussant les épaules.  Une bagarre n’aurait jamais dû me conduire ici. « Viens je vais te montrer ton lit. »

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Je ne dis pas être blanc comme neige, ni innocent, mais je ne suis pas un criminel, ni un délinquant. J'ai fait dans ma vie des choses que je regrette suffisamment pour y penser, mais de là à m'enfermer dans ce camp, c'est n'importe quoi. Cette fille, si elle n'avait pas menti, peut-être que je ne serais pas ici à devoir écouter un enculé ou à suivre ce gars qui a déclenché mon hoquet. Je l'ai déjà vu, loin de ce camp, loin d'ici, quelque part dans la ville. Mon hoquet se calme doucement quand il me pose ses questions mais je ne réponds pas de suite, le contrant avec mes propres interrogations auxquels il me répond négativement. Non ? Il n'a pas quitté ce camp auparavant ? C'était bien lui que j'ai vu, impossible qu'un autre gars lui ressemble à ce point. Je suppose que je n'aurai pas le droit de sortir d'ici avant un long moment ? Pas que je n'ai envie de voir mes parents, je crois que c'est les dernières personnes que j'irai voir si je peux mettre un pied en dehors de cet endroit. Où irais-je ? Voir des amis ? Et s'ils étaient comme l'autre déjanté ? De qui dois-je avoir confiance ? Qui pourrait me trahir ? à croire que je n'ai plus confiance en l'espèce humaine ou que les cafards seraient plus intéressant que tout ces hypocrites qui peuplent le monde. ça fait un an qu'il est ici... Peut-être que c'était lui, un an auparavant ? Comment pourrais-je le savoir ? J'ignore depuis combien de temps je ne l'ai pas vu, ni recroisé. C'est sincère, quand je dis que je suis là par erreur. Je n'ai rien fait qui mérite cette place! « Être riche ne veut rien dire. » Mon beau-père est riche, mais plutôt que m'innocenter, il m'a trouvé ce lieu infernal. « Te défendre contre quoi ? » Je ne comprends pas ce qu'il aurait pu faire de si grave pour être condamné ici ou si, au contraire, il n'a rien fait de dingue. « Mon lit ? » Je le suis quand même, à contre-coeur, parce que je n'ai aucune envie d'avoir un lit dans ce camp. Malheureusement, je suis obligé de le suivre, de suivre les ordres et les règles. Jusqu'à quand ? Je l'ignore.

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TENUE ϟ Qui a envie d’être ici ? Certains peuvent malgré tout y prendre goût avec le temps, je connais des personnes qui en le quittant se sont retrouvé perdues, nous avons beau être enfermé, s’entrainer, travailler, être surveillé, on est quand même encadré et à côté, à l’extérieur tout le mon se fiche complètement de délinquant accusé comme nous, nous voyant comme des déchets, des monstres ou que sais-je encore ce que leur vision peut leur montrer. Quand on connaît la liberté être envoyé ici est une punition sévère, surtout quand au fond on sait qu’on ne la mérite pas, si encore on a réellement fait une connerie je dis pas, c’est mieux là qu’en prison, mais voilà. Être riche ne veut rien dire ? Je ricane simplement. « Pour moi ça veut tout dire. » Je me fiche de savoir si des riches sont différents, sauf en cas d’exception. Chiaki l’est et pourtant c’est mon amie, mais me dire à moi que cela ne veut rien dire alors que c’est ce détail qui m’a emmené ici c’est loin d’être un bon point. « À ton avis ? » De quoi aurais-je pu me défendre. « La justice est corrompue par l’argent, les avocats ne sont pas tous les mêmes selon les budgets et quelle importance d’être innocent, l’argent fait de toi un coupable parfait. » Je ne peux pas être plus clair. Le guidant jusqu’aux chambres pour lui montrer son lit, croisant d'autres jeune en chemin qui a les mains prises par les linges sales ou toute autre forme de tâches quotidiennes. Entrant dans le dortoir, je pointe du doigt le lit juste au-dessous du mien. « Tu peux t’installer là, je dors au-dessus. » S’il a besoin je ne serais donc pas loin. « Tu as des draps et tout ce qu’il faut pour faire ton lit, j’espère que tu l’as déjà fait ? » Je demande parce que ce n’est pas le cas de la moitié des jeunes arrivants ici, devenir entièrement autonome ça n’est pas toujours facile.

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à moins d'être fou ou paumé dans la vie, je ne vois pas quoi aimerait rester ici. C'est vrai qu'après, vivre ici est sûrement beaucoup plus simple que se faire une place dans la société. Qui sait, ça peut même motiver des gens à entrer dans l'armée ou à suivre une route dans ce style là. Qu'importe, ça ne change pas que moi je n'ai aucune envie de mourir ici.  Ce garçon accuse les riches d'être privilégié, mais je le contre-dis légèrement, faisant référence à mon beau-père qui m'a surtout envoyé ici avec son fric. Je n'ai rien contre ceux qui ont des sous, tant mieux pour eux. Il doit avoir une dent contre un bourgeois, à tout les coups. Autant ne pas insister sur ce sujet, je laisse donc un blanc. Sa façon de parler me déplaît, j'ai vraiment l'impression qu'il n'est pas le même mec que j'ai vu la dernière fois. Lunatique ? Schizo ? Je le juge de ce regard douteux, cherchant à voir à travers lui. Argent, argent, argent. Il n'a que ce mot à la bouche ? « Tu dis ça parce que tu n'en as pas. » Oops, je l'ai dit tellement naturellement. ça semble être une évidence à l'entendre parler. Il est pauvre, modeste et la justice est pleins aux as. Justice ou accusateur, j'en sais rien de son histoire. Sur le chemin du dortoir, je vois ce groupe de garçon passé avec du linge et les regarde en fronçant les sourcils. Sérieux ? C'est quoi ? Des femmes de ménage ? Mon « accompagnateur » me coupe dans le fil de mes songes pour me montrer mon lit. Ah, quel lit ! Matelas aussi fin qu'une feuille, je suis sûr que ça grince en plus. « Tu pèses combien ? » Non, j'évalue seulement le risque d'être tué dans mon sommeil, écrasé par son poids. ça n'a pas l'air des plus solides. « Qu'est-ce que tu crois ? Tu n'as jamais eu une mère comme la mienne, ça s'voit. » Ma mère qui me courait après pour que je range ma chambre ou fasse mon lit, ma mère que je déteste pour l'instant. Certes, j'ai vécu une première partie de ma vie dans une sorte de manoir, avant d'être expédié au Japon par le premier vol. « Y a déjà eu des morts ici ? » Je m'informe, sait-on jamais.

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TENUE ϟ Il n’y a aucune folie, il n’est pas question d’aimer ou non ici, de toute façon nous sommes coincés qu’on le veuille ou pas, c’est comme ça et faut faire avec, c’est plus simple que de jouer en permanence les rebelles et finit au trou sans manger, sans lumière, parce qu' ici aussi on a droit à ce genre de traitement, il ne faut pas croire que ce soit tout blanc, on prends des coups, on est enfermé, c’est une prison pour mineurs à laquelle on doit s’adapter. Je n’aime pas les riches et je ne changerai pas mon point de vue là-dessus, quand il me balance sa remarque je lui lance un regardé de jais en biais. « J’ai répondu à tes questions, je ne t’ai pas permis de me juger. » Il ferait mieux de faire attention à ce qu’il dit, j’ai l’air gentil et mignon, mais faut pas s’y fier. Soupirant je l’ai quand même guidé jusqu’au dortoir en lui montrant son lit, mais faut encore qu’il râle ou juge. « Pas assez pour casser les lattes, tu peux dormir tranquille. » Quel gosse. « Et ça m’étonnerait que tu en ai eût une comme la mienne. » Rétorquais-je en ajoutant. « sujet clos. » Pas la peine de parler d’avantages sur ce genre de détails futiles. Je grimpe sur mon lit pour m’asseoir dessus en retirant le haut de mon uniforme, j’ai un peu de temps avant mes corvées. « Aucune idée, pas quand j’étais là en tout cas. Mais des blessées y en a tous les jours. Fait attention à ne pas être le prochain. » Ce n’est en aucun cas des menaces, on ne se blesse pas entre nous ou rarement durant des tensions, ce sont les punitions, les entrainements et le trou qui nous détruit physiquement. « Quand je suis de corvée tu l’es aussi, les tâches se font par groupes de paires, n’oublie pas ça. » Il partage mon coin couchage, il est un peu lié à moi malgré nous.  

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D'accord, je l'ai clairement jugé et cela comme un mec pauvre qui se plaint des riches seulement parce qu'ils ont de l'argent et pas lui. Faut dire qu'il tient le genre de propos parfait pour ce genre de remarque, après je n'ai pas envie de me fighter avec lui, donc je passe l'éponge et fais mine de ne pas avoir entendu sa réplique, ni d'avoir vu son regard noir. En d'autre cas, j'aurai jeté de l'huile sur le feu, bien que je ne sois pas fort en bagarre. Je les déclenche, puis je les fuis. Ma vie vient d'être chamboulée du jour au lendemain, d'une maison potable je passe à un taudis militaire, y a de quoi râler. Je m'inquiète pour l'état du lit, à savoir s'il est possible qu'il me tombe dessus durant la nuit. Apparemment, non. Ravi de savoir qu'il a une mère ou qu'il a eut une mère, je ne peux pas savoir si elle est vivante ou morte. Sujet clos. Genre l'autre il me cloue le bec comme ça, ce bâtard. Je me retiens de lui faire un doigt ou de lui tirer la langue, mordillant l'intérieure de ma joue pour calmer cette vague de vulgarité qui grimpe tel un tsunami prêt à raser une ville entière. Il n'était pas si chiant la dernière fois, serait-il schizo ? Je commence à croire que j'ai croisé son clone angélique. Il grimpe sur son lit et je suis sûr de l'avoir entendu grincé sous son poids, grimaçant à cette idée absurde. Mon sac sur mon lit, je l'écoute m'avertir des blessés et lève la tête en l'air, pour le regarder. « C'est une menace ? » ça se pourrait, ils ont l'air tous timbrés ici. Je ne suis pas censé savoir qu'ils ne se blessent pas entre eux, mais que le camp fait le reste. Quoi ? Non ? Je suis collé à lui ? Je soupire, m’asseyant sur mon lit pour défaire mon sac et sortir mes quelques affaires à ranger. « Donc, tu as toujours tout fait seul jusqu'à maintenant ? » à moins qu'un autre pauvre type se trouvait là, à ma place ? Je lorgne le matelas, imaginant un autre fou dormir dans ses draps. « Quels genres de corvées ? » Ménage et rangement ? Que pourraient-il faire de plus dans ce truc ? C'est le début du calvaire pour moi, je ne me sens déjà pas à ma place.

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TENUE ϟ Je suis du genre impulsif donc une parole, un geste, peu importe ce que c’est qui soit déplacé et je remets directement les choses en place, je suis comme ça, sinon je ne serais pas respecté. Mon visage est plutôt mignon donc forcément au début on ne me prenait pas au sérieux, jusqu’à ce que je montre directement à qui ils avaient affaire. Il semble comprendre qu’il n’a rien à gagner à se mettre à dos les habitants de cet endroit où il va passer pas mal de temps, tant mieux. Je l’ai guidé dans la chambre clôturant le sujet qui ne me plaît pas, ma mère est un peu tabou, le genre de choses qui ne m’emmène pas que de bons souvenirs donc autant ne pas s’éterniser là-dessus. Une menace ? Installé sur mon lit je soupire pour qu’il entende. « Si c’est ce que tu penses. » J’ai tellement la flemme de lui expliquer ce qui se cacher derrière mon avertissement, il le comprendra bien assez tôt. « Il est parti y a deux semaines. Donc je faisais les corvées seul depuis, grâce à toi mon calvaire est terminé. » C’est chiant de tout faire en solitaire, bien que certains camarades m’aient parfois donné un coup de bain en douce, ici les règles sont strictes. Je saute de mon lit pour atteindre le sol et m’asseoir sur celui du voisin pour avoir un regard sur le nouveau. Levant une main pour énumérer sur mes doigts les corvées en question. « Rangements, vaisselle, laver le linge, cuisine, entretien du matériel, ménage. » Entre autres c’est le plus important. « On n'a pas de machine ici, on doit laver le linge dans des bacs d’eau et les étendre sur une corde, rien est simplifier dans cette prison. » Au début on maudit tout, ensuite on s’habitue... Ou pas.  

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Je ne suis peut-être pas le plus intelligent qu'il soit mais je comprends rapidement que ça ne m'apportera rien de bon de l'avoir à dos, ni lui, ni les autres. Je vais sûrement rester ici un certains temps, manquerait plus que je redevienne la tête de turc que j'étais par le passé. Je refus de retourner à cette époque, de subir à nouveau les moqueries et les coups, de me faire pointer du doigt ou d'être rejeté à chaque fois. ça m'a prit un temps fou pour me créer une nouvelle image, je ne tiens pas à la perdre en faisant le crétin dès les premiers jours. Je vais attendre, voir comment agir et qui sait, me faire une place dans ce camps en attendant qu'ils me relâchent. ça pourrait très bien être une menace, puisque j'ignore encore tout de ce camps. Grâce à moi ? Je dois être fier ? M'en réjouir ? En attendant, je vais surtout avoir des corvées et ce n'est pas tant ce qui me plait dans la vie. Je ne sais même pas cuisiner. Du coup, je demande les corvées en question et plus il me répond, plus je me retiens de grimacer. Face à moi, il peut parfaitement voir mon visage se tordre de temps en temps. « Sérieux ? même le ménage ? » C'est ma mère qui faisait tout à la maison, puis la dame de ménage chez mon beau-père et avant, là où je vivais avant que mon père ne meurt. Je n'ai jamais touché un balais, ni une poêle. « Il y a déjà eu des évadés ? » Je penche plutôt à fuir cet endroit que m'habituer à faire le ménage ou la vaisselle. La cuisine risque d'être un problème avec mon allergie au gluten, je ne peux quasiment rien avaler en dehors des aliments qui n'en possède pas. Puis merde, ce n'est pas comme si je voulais devenir une femme à marier. « J'aurai mieux fait de rester à l'écart. » Râlais-je, me laissant tomber en travers sur mon lit pour fixer les lattes au dessus de ma tête. Cette fille aurait été violé, l'autre con serait sûrement puni ou toujours en liberté et moi, je continuerai ma vie ennuyeuse.

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TENUE ϟ On a tous une manière d’aborder les choses que ce soit un premier jour d’école, un premier jour de travail ou encore un premier jour en prison. La vie est comme ça, on s’adapte et on espère que les choses se passeront bien, pour ma part j’ai été agressif qu’une fois que j’ai jugé la température adéquate, de façon à avoir la place que je désirais et être tranquille, j’ai déjà assez d’ennuis comme ça pour qu’on me cherche dans cet endroit et ce petit nouveau semble l’avoir compris aussi, good. Il me demande les tâches à faire et je réponds sans détour en lui en donnant l’exemple, on n’a pas le temps de s’ennuyer ici, les corvées sont en dehors de nos entrainements, même épuisé tout le monde s’en fiche ici, si on ne fait pas ce qu’ont nous demandé on prend des coups ou on est enfermé dans une cellule sans manger ni boire, le respect et la discipline sont ce qu’ils veulent nous apprendre et ça marche plutôt bien je dois dire. Du moins en apparence. « Quoi, tu ne l’as jamais fait ? » Je ricane en imaginant bien le gosse de riches qui mettait simplement les pieds sous la table. « Va falloir te salir les mains petit prince. » Je me moque de lu en me levant, j’ai d'autres choses à faire que rester enfermer ici. « Oublie, personne ne s’évade de cet endroit et si tu essaies ta peine va être doublée. » Pas sur qu’on ait beaucoup à gagner, surtout que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il nous retrouve. « Ce n’est que ton premier jour, courage. » Je le nargue, je suis là depuis plus longtemps donc je le peux haha. Ça va être dur pour ce gosse. « Malheureusement tu l’as pas fait. » On aimerait tous revenir en arrière, si je n’avais pas sauté sur ce mec je ne serais pas là, tout le monde refait son monde en imaginant ce que cela aurait été s'ils n'avaient pas merdé, sauf que ça ne change pas la réalité. « Je dois faire à manger. » Bien sûr « je » veux dire « on ».  

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Ce camp est sûrement la meilleure façon de faire regretter à ses pensionnaires d'avoir, un jour, voulu jouer les hors-la-loi. Comment puis-je regretter mon acte alors que j'ai sauvé une personne plutôt que de l'avoir mise en danger ? évidement, tout le monde s'en fou, les adultes les premiers. Ce gars-là ne pourra pas me comprendre non plus, si lui a commit quelque chose de bien plus grave ou similaire à mes accusations. Je ne l'imagine pas innocent non plus, et en même temps, je me dis qu'il pense la même chose de moi. Quand il parle de corvée, la pilule a du mal à passer. Ménage, cuisine, rangement, ce sont des choses que je ne faisais jamais chez moi, sauf peut-être ranger ma chambre. C'est difficile à concevoir qu'ici, personne ne fera le boulot à ma place comme à la maison. Je fronce lentement les sourcils à sa manière de m'interroger, avant de sentir cette petite flamme de colère se raviver en moi. Petit prince ? C'est moi qu'il traite de petit prince ? « Oi ! Ce n'est pas parce que j'suis nouveau que tu dois me traiter de p'tit prince. » Il se prend pour qui, ce pauvre ? Je n'arrive pas à croire que je l'ai déjà croisé en beaucoup plus aimable et sympathique. Je ne peux pas m'échapper d'ici non plus, sous peine d'être puni. Courage ? Je ne prends pas pour un encouragement, vu sa façon de parler. J'ai plutôt l'impression qu'il se moque de moi depuis le début, tel un aîné qui voit un petit nouveau à malmener. Il n'a pas tord sur ce point-là, je l'ai quand même fait. « Cool, bon courage. » Avec son « je », son « nous » passe inaperçu. Puis je n'ai aucune envie de l'aider à cuisiner, il risque de me tuer si jamais je dois goûter aux plats qu'ils préparent.

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TENUE ϟ Quand on vit dans ce camp depuis un moment on finit malgré nous par s’y habituer, ce n’est pas un endroit qu’on affectionne bien sûr, mais les pensionnaires n’ont pas le choix que de s’y faire et de passer des années cloitrées ici avec quelques jours de sorties, heureusement sinon on deviendrait tous fous. Je tente de le mettre en garde sur tout ce qui l’attend, de cette façon il ne sera pas surpris quand il devrait commencer à bosser et à enchainer le rythme, ici on ne dort pas, on ne fait pas de sieste, on a des horaires cadrés, des tâches données à effectuer et si un truc cloche on est puni, frapper et envoyer au trou. Vu sa réaction c’est juste un petit prince sans aucun doute. « T’as un problème avec ça ? Montre moi que tu peux te salir les mains et je reviendrais peut-être sur mon jugement, en attendant tu sembles aussi délicat que ses gosses nés avec des cuillères en argent dans la bouche. » Pour avoir son mot à dire il faut faire ses preuves, après il pourra râler sur les surnoms que je lui donne, en attendant qu’il assume. « En plus tu sembles pas vraiment futé c’est ma veine. » Je soupire en le fixant. « Je viens de te dire que tout ce que je fais tu le fais ça t’es déjà sorti de la tête. » Pas croyable. Je déteste me répéter en plus, il va devoir se bouger le cul de me suivre, si on perd encore du temps on ne sera pas à l’heure dans le planning et je ne compte pas me faire punir par sa faute. « Dépêche-toi, c’est déjà le moment de mettre tes mains dans la pâte. » Tant qu’il ne me gêne pas, c’est déjà ça.

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Petit prince, je déteste ce terme. Mes grands parents m'ont toujours considérés ainsi, même en sachant que je n'étais pas le plus beau des enfants. Pour eux, l'argent arrange tout, même les problèmes physiques. Ce gars me traite comme si j'étais un gosse de riche qui n'a jamais rien connu de grave dans sa vie, mais c'est faux. Peut-être qu'on ne m'a pas appris à faire la cuisine ou qu'on ne m'a jamais laissé faire le ménage, mais ce n'est pas pour autant que j'étais heureux. « Je n'ai rien à te prouver. » Répondis-je simplement, haussant les épaules à son dernier commentaire. Je suis né avec une cuillère en argent dans la bouche, mais ça ne veut pas dire que c'était une vie de rêve pour autant. Ce gars doit ignorer la double tranchant qu'apporte la fortune et l'influence. Pas futé ? Putain, j'ai subitement envie de le frapper. Quelque chose m'en empêche, j'ignore quoi. Difficile de répondre dans mon état, je ne peux même pas lui dire d'aller se faire foutre, gardant simplement ma langue dans ma bouche. Les mains dans la pâte, je foutrais bien sa tête dedans. « Ok, bouge alors. Ah, pardon, je voulais dire « après vous ». » à cela j'ajoute un petit mouvement faussement poli pour lui indiquer la porte. Je ne le sens pas ce mec, il va me faire chier jusqu'à la fin. Je n'ai rien à lui prouver, pourtant mon côté provoquant relève toujours les défis. Il dit que je ne suis pas futé, je vais lui prouver que je peux être plus intelligent que n'importe lequel dans ce camp de merde. J'attends qu'il bouge pour le suivre, ne sachant pas où sont les cuisines. ça risque d'être dure, parce que je n'ai jamais rien cuit de ma vie, ni un oeuf, ni des pâtes, ni même préparé une simple salade. Puis sérieux, ce n'est pas mon domaine de prédilection. Je n'ai jamais envisagé d'être cuisinier, ni d'être un bon père de foyer. « Hey Cendrillon, qu'est-ce qu'on prépare à manger ? » Il m'a traité de petit prince à me voir tel un pauvre riche, je peux bien le traiter de Cendrillon à bosser dure tel un esclave.

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TENUE ϟ Je ne le connais pas et pour l’instant je ne peux que me faire ma propre idée sur le personnage, je le provoque et le chercher à ma façon, surement pour voir aussi s’il a de la répartie, s’il est malin ou juste bourrin, je tente de le cerner à travers cet échange, bien que je ne vois en lui qu’un gosse de riches pour l’instant cela ne veux pas dire que cela sera le cas demain, c’est à lui de se faire sa place ici, s’il ne veut pas être isolé et jugé, faut qu’il montre de quoi il est capable. Il a tort, il a des choses à me prouver, à moi comme aux autres gars ici, mais il le découvrira bien assez tôt, dans cet enfer, dans cette prison, nous avons tous nos preuves à faire et celui qui pense en être dispensé est un abruti. Je lui ai dit que ce que je faisais il le faisait aussi, s’il pense que ça n’a pas encore commencé il se trompe encore. Il va falloir qu’il soit plus rapide, plus réactif, plus malin. Et moins con et susceptible aussi. Je le regarde faire son numéro, soupirant en passant devant lui. « Gamin. » Il ignore tout sur mon impulsivité, mais s’il continue c’est certain qu’on ne va pas être copain. Dans la cuisine je sais parfaitement où aller, quoi prendre, quel menu faisait, comment gérer le matériel. Je suis rapide et efficace, habitué a l’endroit comme à mettre la main a la pâte, contrairement à l’autre asperge en pique qui ne fous rien. Cendrillon ? Pas mal. « Surement pas ce que vous avez l’habitude de manger prince. » Ici ce sont des repas humbles, du riz, du poisson, des algues, quelques fois on peut changer et innover, mais malheureusement les règles sont les règles. Ce qui change c’est que je m’occupe des desserts, j’ai appris de mon père, le pain, les gâteaux, je suis doué et ça fait plaisir à tous. « Dis-moi que tu sais faire cuire du riz ? » Je ne sais pas pourquoi j’imagine que c’est sa première fois.

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Ce mec m'énerve. La dernière fois que je l'ai vu, une chose étrange s'est passé en moi, comme un coup de foudre. Alors pourquoi d'un coup, j'ai envie de lui casser sa belle gueule ? Sérieux, c'est incompréhensible. Il était beaucoup plus sociable et amical l'autre fois, et là, c'est juste un pauvre con qui se croit supérieur parce qu'il déteste les riches et que potentiellement, je fais partie de cette catégorie. à contre coeur, parce que je n'ai jamais désiré être riche, ni pauvre. J'ai été fils héritier en étant gamin, puis modeste et banal avant de revenir dans la case « fortuné mais pas trop ». ça ne fait pas de moi un faible ou un fils à papa. Gamin ? Sale con. Je le garde pour moi, parce qu'il trouvera encore à redire et ce n'est pas le moment de se disputer, ni d'en venir aux mains. N'empêche, j'ignore tout de cet endroit, même les plats qu'ils cuisinent. « ça, c'est sûr. » à moins qu'ils ne mangent que des aliments sans gluten, mais la liste sera très courte. Je ne mange que des légumes et des protéines, pour m'éviter des crises. « Bien sûr. » Non, en fait non, mais j'ai ma fierté alors je dis oui. Je ne peux pas manger de riz, donc j'ignore complètement comment ça se fait cuire. Quoi que, je ne suis pas débile non plus, j'ai déjà vu des vidéos là-dessus, dans des films ou des émissions. Un coup d'oeil dans la cuisine, histoire de me familiariser avec cet endroit même si je sais parfaitement que je ne pourrais jamais m'y faire. « Il y a un micro-onde ? » Pour mettre le riz dedans.

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TENUE ϟ Quand un nouveau arrive on tente rapidement de se faire une idée sur son comportement et voir ce qui a pu le mener ici, on est tous coincer dans cet endroit alors forcément chaque « nouvelle attraction » pense un peu notre temps isolé et enfermé. Il ne faut pas croire, mais c’est long les journées, même avec de l’entrainement en plein milieu tous les après-midi et les nombreuses tâches à faire on arrête jamais et les minutes semblent pourtant parfois mettre un temps fou à s’écouler. Certains veulent que le temps s’arrête, nous on veut qu’il accélère et pouvoir sortir de cet enfer. Pas encore adulte et déjà enfermé. En tout cas avec ce prince arrivé ça va faire des étincelles. Entre nous ça semble assez tendu, mais bon je ne suis pas du genre à être bisounours donc ce n’est pas comme si c’était un cas à part. Dans la cuisine, je me demande franchement s’il pourra m’être d’une quelconque utilité, mais je ne vais pas la laisser glander pour autant, il va devoir faire comme tout le monde, il a merdé et maintenant faut assumer. Pour manger, faut travailler. Je lui demande clairement s’il sait faire cuire du riz, parce que bon, c’est un peu la base de la nourriture japonaise... Même dans ce camp aucun repas n’est servi sans. Il me le confirme et je le juge pas certain de la réponse, mais soit... Il va me le montrer, pour ma part je m’occupe des légumes, les coupant avec rapidité et agilité parce que j’ai appris à le faire ici, je n’avais pas vraiment pour habitude de faire ce genre de choses chez moi, bien que ça m’était arrivé, je suis un mec. Je lève les yeux vers lui quand il parle à nouveau pour le fixer sévèrement pendant de longues secondes. « T’es sérieux ? » Putain, ce gars est blond, mais en plus il n'a aucune cervelle... « La prochaine fois dit la vérité plutôt que jouer les fiers, c’est pathétique. » Je soupire en me secouant les mains, les rinçant pour enlever la peau des légumes et sortir la passoire et verser le riz dedans afin de le rincer sous l’eau, mélangeant les grains sans forcer pour ne pas les écraser, une fois bien laver, je prends la casserole pour la mettre sur le feu, versant assez d’eau pour recouvrir tout le riz. « Tu peux le surveiller 5 minutes, ensuite tu fermes le couvercle encore dix minutes, ça ne devrait pas être trop difficile pour vous petit prince. » J’espère qu’il saura le faire la prochaine fois, ce n’est pas comme si ça m’avait pris une heure... Retournant à mes accompagnements.

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Mettre les mains à la pâte n'a jamais été mon truc à moi. à dire vrai, j'ai beau l'ouvrir et gueuler à qui veut l'entendre que je sais faire ça ou ça, ce n'est pas la vérité. La bagarre, le sport, l'endurance, la cuisine, le ménage, chaque chose dans ce monde, me pose problème. Soit je suis nul, soit ça me rend malade, soit j'y connais absolument rien. Les études sont à ma portée, mais j'ai eu trop tendance à les négliger quand je pouvais encore y aller. Désormais je suis bloqué dans ce camp, à raconter n'importe quoi pour ne pas être mal jugé, pourtant l'autre comprend rapidement que je ne sais pas cuisiné, pas même du riz. La seule fois où j'en ai mangé, j'ai terminé à l'hôpital parce que je gonflais comme un ballon de baudruche. Sincèrement, je ne tiens pas à revivre cette expérience. N'empêche, je pensais vraiment à foutre de l'eau avec le riz dans le micro-onde, où est le mal ? « Bah ouais. » Il a un problème avec ma façon de cuire du riz ? Il veut qu'on s'explique peut-être ? « Je t'emmerde. » Fallait que ça sorte, toujours à me rabaisser pour x ou y raison et je le connais que depuis quelques minutes! Du coup, il se charge du riz et je l'observe avec la tête d'un gosse qui est gavé. « Tu aurais pu mettre un bol d'eau au micro-onde, ça aurait été la même chose. » Marmonnais-je, cherchant un minuteur ou une horloge. à force, je ne relève même plus le surnom qu'il m'a gentiment attribué. Cinq minutes, c'est combien de seconde ? Six fois cinq, trente. J'ajoute un zéro à la fin, trois cent secondes. Je commence donc à compter jusqu'à trois cent dans ma tête, ne lâchant pas la casserole des yeux comme si elle était susceptible de partir. Dix minutes, ça fait six cent secondes... ça n'a jamais été aussi chiant de cuisiner, sérieux. Neuf cent secondes, pour quinze minutes. Calculer tue le temps, c'est pratique pour une fois. « Vingt, vingt-et-un, vingt deux, vingt trois... » Le fil de ma pensée m'échappe un court instant, hochant la tête à chaque nouveau chiffre que je prononce et continuant à le faire même quand je reprends mentalement. Je suis très sérieux, autant que mon idée de mettre le riz au micro-onde. Je suis têtu, on m'enlèvera pas mes superbes idées de la tête ou mes inventions, ça dépend les points de vue.

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TENUE ϟ Pas besoin qu’il le dise c’était facile à deviner, il n’avait surement jamais cuisiné ou regardé quelqu’un le faire. Je me sentais déjà désespéré avec un gosse pareil alors qu’il venait seulement d’arrivée, c’était génial. Je hoche la tête a sa réponse, faudra que je le surveille dès qu’on est dans la cuisine sous peine qu’il puisse faire tout sauté comme un con, autant évité d’y laisser la peau. « Cool. » Il pouvait « m’emmerder » j’étais sérieux là et il avait intérêt à ce que ça rentre avant que je m’énerve vraiment face à ses actes irresponsables. « Tu fais pas chié et tu fais comme les autres. » Les recettes aux micro-ondes n’étaient pas pour nous, même si on pouvait le faire dans certaines cuissons et situation, là ce n’était pas le cas alors il fallait qu’il apprenne les méthodes qu’ont utilisées et qu’il soit capable de les reproduire lui-même, parce que je ne comptais pas le faire à chaque fois pour lui, soyons clair, j’avais déjà ma part de boulot et depuis plusieurs jours je faisais déjà tout, tout seul, alors merde. Reparti à mes légumes et accompagnements, je l’entends compter à voix hautes tout a coup... « Il y a une horloge sur le mur devant toi... » En plus il est aveugle, putain quel boulet j’ai rencontré, ça me tue. Après plusieurs minutes tout est prêt, le riz semble aussi cuit et arrêtant le feu, je sors les plateaux avec les bols. « remplis les bols. » Pendant qu’il s’en occupe je pose tous les légumes dans de petites assiettes, ainsi que les algues et autres. Tout disposé pour chaque part, je sonne l’heure du repas en appuyant sur la « cloche » le salon commun est rapidement remplie par les autres gars prêts à dévorer un ours. Faisant signe à l’autre prince de poser les plats devant chaque personne, le service était inclus dans la cuisine. Il ne restait qu’à déguster. Quand les mecs me demandent comment est le nouveau je ne préfère pas répondre en leur disant de se faire leur propre idée, en tout cas ça promet...

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Ce mec me donne envie d'être vulgaire, c'est fou. Déjà qu'il me voit comme un crétin sans cervelle, mais je m'en fou s'il me catégorise de cancre avec la capacité intellectuelle d'une petite cuillère. J'ai quand même mon mot à dire dans l'histoire, non ? Enfin, techniquement non puisqu'il est mon supérieur dans l'histoire. Supérieur seulement parce qu'il était là bien avant moi. Finalement je ferme ma bouche, non sans bouder. Comme les autres, je ne suis pas une saleté de mouton, sérieux. C'est un troupeau de bête, pas un camp de redressement. Aucune envie de finir comme eux, à devoir me faire tondre le poil ou brouter de l'herbe toute la journée. Bref, j'abandonne pour cette fois et surveille le riz qui cuit sur le feu, tout en comptant les secondes qui s'écoulent. Une horloge ? Relevant la tête en perdant mon compte, je vois l'objet suspendu au dessus de ma tête. Ah. Monsieur s'occupe quand même d'éteindre le feu au bout des quelques minutes demandées, puis il me donne encore un ordre. Toujours muet, je me saisis de la cuillère pour remplir les bols, départageant le riz de manière équitable. Cela fait, je vois que l'autre m'indique de faire le service mais je suis d'abord étonné de voir autant de mec dans le salon... Certains ont l'air beaucoup plus grand et baraqué que nous deux réunis. J'évite de les écouter, déposant juste les bols face à eux, sans m'en prendre un. Je me contenterai des légumes, uniquement. Vu qu'il n'a pas répondu aux autres, ce sont les autres qui m'interrogent, parfois indiscrètement. « Tu viens d'où ? » « Tu as tabassé qui ? » « Ta famille est riche ? » Ils ne peuvent pas bouffer en silence plutôt que me casser les couilles avec des questions à la con ? « Je n'ai rien à dire. » Répondis-je au bout d'une vingtaine de seconde, les yeux rivés vers mon assiette. Ils me font perdre l’appétit, bien que je n'ai pas faim depuis le début.