Une journée ordinaire, travaillant dans un café ordinaire, servant des clients ordinaires. La même routine, les clients sont casse pied, mes collègues m'emmerdent et je n'arrive pas à m'enlever la mort de mon frère de la tête. Même si des fois le quotidien change on peut tomber sur de bonnes surprises.... C'était calme aujourd'hui, ce n'est pas tous les jours que c'est aussi calme. Je dirais même que je commence à m'ennuyer. Je regardais autour de moi en attendant que mes collègues préparent la dernière commande reçu. Je reconnais quelques clients réguliers du café. A force de les voir, j'ai réussi à mémoriser le prénom de certains clients et aussi leurs habitudes au café. Il y a aussi de nouveaux clients qui viennent de temps en temps et qui commencent à devenir des habitués. Et parmi ces nouveaux, il y en a qui m'intrigue. Comme ce gars que je vois depuis boire son café et écrire des choses. Des articles ? Des cours? Je ne sais pas. Je ne lui ai jamais parlé, il peut être sympathique comme ça peut être un enfoiré. Va savoir. Je vois un de mes collègue poser une tasse de café et me dire que c'est pour la table quatre.

-D'accord

Tient, justement la table quatre c'est celle où est installé ce gars. Le hasard fait bien les choses. Je m'approche et je vois que la petite table est recouvert de papiers. Je ne vois pas de place libre où poser la tasse et je ne vais pas non plus la poser comme ça sur ses feuilles comme un malpoli. Mais j'ose pas lui parler. Premièrement, il est tellement concentré que je risquerais de le déranger et je n'aime pas ça. Et deuxièmement, je n'aime pas parler aux gens, j'ai peur du jugement, surtout le jugement au premier regard, cela a tendance à me mettre mal à l'aise. Je vois du coin de mon oeil, mon collègue me faire signe de réagir. Il est marrant ce mec! Plus facile à dire qu'à faire. Je lui fais quelques signes avec qu'une main pour lui faire comprendre que je vais le faire. Les clients vont nous prendre pour des idiots, mais pas grave. Je pousse un long soupir avant de me tourner vers le client. Bon je n'ai pas d'autres choix que de le déranger dans son travail.

-Hum...excusez-moi monsieur de vous déranger pendant votre travail, mais j'ai votre café...

Bon pour la communication ce n'est pas ça encore, mais bon, j'ai signalé ma présence et son café et c'est ce que je voulais en priorité. Je vois mon collègue applaudir très discrètement. Je lui en foutrais une à celui là! Bon re concentre toi sur le client Iruma, tu frapperas ton collègue ce soir.

Le bureau ne me manque pas le moins du monde. Les bruits qui se développent dans ce bâtiment m'empêchent toujours de travailler, ce sont des bruits agaçant de chaise qui roule sur le carrelage, de tasse qui percute une table, d'un ventilo qui tourne dans le vide, des portes qui s'ouvrent ou se ferment, des blabla incessant qui se répercutent contre les murs. Ce n'est pas une ambiance que j'apprécie, bien que mon bureau soit classe avec ses grandes vitres et ce coin salon pour accueillir des invités. Ce que je préfère, c'est l'odeur du café, les tasses qui s'entrechoquent contre leur soucoupe, les cuillères qui s'agite dans le liquide, les serveurs qui vont et viennent avec leurs commandes, les messes-basses, les rires, les voitures à l'extérieur, l'air frais qui s'infiltre par les fenêtres ouvertes. Ce sont ces petites choses que je vois bien souvent au bureau mais qui me paraissent différente dans un endroit publique, que j'adore. C'est le meilleur endroit et le meilleur moment pour réfléchir à ce que je dois écrire dans mes articles.

Un écouteur à l'oreille, j'écoute le dernier enregistrement que j'ai fait avec un mannequin sur sa carrière. Il y a pas mal d'information sur la personne, des fiches, des photos, des brochures d'autres magazines concurrent ou non, des feuilles blanches, et bien d'autres affaires qui encombre la table comme si j'étais chez moi, au point d'en oublier une place pour mon café. Café qui arrive, à l'entente de cette voix qui me fait relever la tête, à la limite de sortir d'un état somnolant.

« Excusez-moi, je n'ai pas fait attention ! Vous pouvez le poser l- ... » Je m'interrompt, voyant que la table n'a pas un centimètre de libre pour y déposer la tasse. Quelle idée de m'étaler à ce point dans un tel endroit. « Désolé, je suis un peu bordélique quand je travaille. » En même temps, qui travaillerait dans un café ? Je suis là depuis peu et je donne déjà une étrange image de ma personne. Ce serveur doit se demander sur quoi il est tombé encore, mais même ainsi, je continue de sourire chaleureusement. « Vous pouvez le déposer ici. » Dis-je en regroupant de la paperasse sur un coin de table, pour laisser de l'espace vide. Relevant le nez, je remarque un autre jeune homme qui nous observe. « Un ami à vous ? On dirait qu'il vous surveille. Vous êtes un nouveau serveur ? » à supposer qu'il passe une sorte de test pour juger ses compétences, mais je ne connais pas non plus ce garçon, donc j'ai sûrement tout faux.