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TENUE ✿ Le départ de Dewei a été assez difficile à vivre, surtout face aux questions de mes parents qui voulaient savoir où il était parti, pourquoi, comment. Bref, des questions auxquelles je n'avais aucune réponse, ni pour eux, ni pour moi. J'ai pris mon mal en patience pour réfléchir convenablement à la situation. Que devais-je faire ? Je comptais reprendre ma vie, ma routine, mais ce n'est plus pareil depuis qu'il n'est plus là pour égayer mes journées et me donner envie de faire les choses que je fais habituellement par automatisme. Même Yuwei me rend triste à l'entendre couiner sans arrêt. Je voudrais le ramener à son maître, du moins à celui qu'il a adopté en premier. Cela fait trois semaines que Dewei a mit les voiles sans autre prévention qu'un bout de papier déposé sur le comptoir de l'auberge. Je ne comprends pas pourquoi il n'a pas attendu que quelqu'un lui parle ou lui explique, ni pourquoi il a voulu s'en aller si vite. Trois semaines à me torturer l'esprit avant de ressentir ce besoin vital de le revoir, bien que celui-ci se soit installé dès les premiers jours de son absence. Un bon matin, je me suis pointé devant mes parents et j'ai annoncé que je partais pour Tokyo, comme ça, sans raison valable. Je ne pouvais pas dire que Dewei me manquait et que j'en devenais malade sans réponse. Au lieu de ça, j'ai prétexté vouloir changer d'air, de vie, retourner à l'école et obtenir un diplôme pour trouver un bon boulot ensuite. Mes parents m'adorent, ils m'ont toujours chéris et couvés, mais j'ai vingt ans et il serait temps que je fasse ma propre vie. L'auberge est important pour moi, mais je ne peux passer soixante ans de plus ici. Il m'a fallut une semaine pour m'inscrire à royal et trouver une chambre d'emprunt, puis j'ai demandé à un client qui partait là-bas pour me rendre à Tokyo où j'ai déposé mes valises au campus, le temps de trouver un logement. Ils m'ont accordés une bourse et dans les jours suivants, j'ai dégoté un emploi à mi-temps chez un fleuriste. Il ne manquait plus que Dewei, qui n'était ni à royal, ni à la tour 109. Pour cela, j'ai demandé mon stage dans son entreprise, qui m'a été accordé sans difficulté. Me voilà donc dans ses locaux, à souffler pour décompresser et garder mon calme. ça a été un choc de venir à Tokyo, maintenant c'est du stresse permanent de devoir me faire à cette vie. Un gars de la compagnie m'interpelle, se montrant très gentil avec moi et c'est là que l'on croise celui que j'ai tant attendu revoir depuis plus d'un mois. « Dewei! Je te présente notre nouveau stagiaire, Wu Yulian. Si jamais tu as besoin d'un café ou des photocopies, n'hésite pas à le prendre haha ~ » Haha.

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TENUE ✿ J’avais franchement eu du mal à réaliser que j’étais parti huit mois, je n’avais aucun souvenir de cette absence et pourtant même si je n’avais pas cru les mots de mon meilleur ami ce soir-là, l’entreprise m’avait confirmé cette absence. La police semble m’avoir cherché dans tous les coins de la ville, on parlait même de moi sur internet grâce à Yoseob, mais au final cette agitation n’avait duré que deux semaines, suite à ça tout était rentré dans l’ordre. Mes parents avaient eu vent de mon retour, mon père et les hauts fonctionnaires m’avaient questionné, mais je n’avais eu aucune réponse à donner, me faisait examiné par les plus grands neurochirurgiens et médecins du pays, mais aussi de Chine et d’occident, je fus durant une semaine entière un vrai cobaye pour ses gens, mais ils avaient tous conclu à une perte de mémoire passagère dû à un coup sur la tête. Avec ma blessure a ce niveau-là personne n’en a douté et ceux qui auraient pu penser que j’avais fui mes responsabilités se sont vite rétracté. Le cours de ma vie a repris son rythme, ma fiancée pensée être débarrassé de moi et me voilà de retour, je n’avais aucune envie de donner suite à ce mariage, préférant me remettre au boulot, pour moi je ne l’avais pas quitté depuis plus de deux jours alors ce ne fut pas difficile, ce qui l’était en revanche était de lire tous les nouveaux contrats de l’agence et classait les documents de ses 8 derniers mois laissés sur le bureau. Les employés heureux de retrouver leurs patrons m’ont un peu léché les bottes avec de belles phrases bien tournées, mon assistant qui pensait devoir trouver un remplaçant se vit soulagé de ne pas avoir à accomplir une telle tâche, j’avais des gens fidèles dans mon entourage. Je ne suis pas un tyran, je contrôle tout avec une main ferme, mais avec équité également, bien que mon arrogance parfois incontrôlée reprenne le dessus devant des situations qui me désolent complètement. Ce matin j’avais une réunion avec les autres PDG du milieu pour instaurer une nouvelle assurance aux entreprises, j’ai eu l’impression de voir des lions se battre pour l’obtention de cette licence alors que je n’avais qu’à établir des documents fiables pour l’obtenir, les gens se montrent hostiles quand on peut gagner en jouant calmement, c’est une de mes qualités. Quittant les lieux, je comptais retrouver mon bureau alors que mon assistant me stop avec un type à ses côtés, surement dans la vingtaine. « Bien, merci Taka, tu peux disposer. » Il me salue et retourne à ses occupations. « Je n’ai pas eu vent de votre arrivée, Wu Yulian c’est ça ? » Je laisse gérer mon assistant pour les stagiaires et les nombreux cv qu’on reçoit, bien que pour l’embauche ça passe par moi. « Un café noir sans sucre, dans mon bureau. » Lui montrant la pièce du regard, je devais toujours avoir les yeux ouverts, le café me permettait de ne pas flancher, bien que le manque de sommeil joué sur ma tension je ne compte pas changer de mode de vie. Remontant les manches de ma chemise une fois seul, je sors mon paquet de clopes pour allumer une cigarette sur le petit balcon fumeur où j’ai faits installés dans mon bureau, ne pouvant fumer dans les locaux, ça allait encore être une longue journée.

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TENUE ✿ La vie en société ne m'a jamais autant stressé qu'en devenant un habitant pur et dur de la ville. Normalement, je prends tout à légère, j'agis sans me presser, sans être inquiété, mais à Tokyo tout est différent de la campagne et de mon auberge. Je ne trouve pas mes repères ici, mais ça ne fait que quelques jours. Avec du temps, de la patience et de la persévérance, j'arriverai sûrement à m'y faire et à être aussi à l'aise que chez moi, dans la nature. L'école a déjà été sympathique de m'accorder une chambre dans leurs dortoirs en attendant de trouver un logement, sans compter la bourse. J'ai arrêté d'étudier avant la fin du lycée, ça été dure de l'obtenir avec mon niveau d'étude instable. Gentiment accueillit par l'un des employés de l'entreprise, je l'ai suivi dans les couloirs en l'écoutant parler de chose et d'autres, ne répondant que par des sourires. Difficile de lui répondre, je ne comprenais pas toujours ce qu'il racontait à propos de leur compagnie, des contrats, des trucs dans ce genre que je vais devoir apprendre. Au bout d'un moment, nous tombons sur le patron et j'ai du mal à croire que Dewei soit haut placé dans cette société. Le fameux Taka m'abandonne à son chef, après une tape amicale sur mon épaule pour m'encourager. « Oui. » C'est bien ainsi que je me nomme, mais je ne sais que répondre à sa remarque précédente. Désolé ? Je ne savais pas ? Bah, ce n'est pas important. Un café noir sans sucre ? Ah! Il me le demande à moi. Je m'incline, allant jusqu'à la machine à café pour prendre un gobelet et le remplir simplement de ce liquide noir, rien de plus. Une fois la boisson entre mes mains, je le rejoins dans son coin et remarque la cigarette. « Ce n'est pas bon pour la santé. » En tant que stagiaire, je n'ai sûrement pas mon mot à dire, mais ce n'est pas d'un stagiaire à un patron que je parle, mais d'un ami à un ami. évidement, il ne peut pas savoir, ni comprendre... Et ça me tue de le voir tirer sur ce bâton de nicotine. « Tenez, monsieur. » Je lui donne son café noir sans sucre, n'ayant nullement l'habitude d'avoir un supérieur. C'est la première fois que je suis sous les ordres de quelqu'un ou que je dois tout simplement obéir au doigt et à l'oeil, comme un toutou. Je suppose que je ne peux pas parler aisément, mais que je dois être raisonnable et discret. ça va être dure, surtout avec le garçon que j'ai aidé durant huit mois.

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TENUE ✿ On ne reçoit pas de stagiaire tous les jours dans mon entreprise, normalement je contrôle chaque entrée et sortie de manière à ce que des fuites sur les contrats ne surviennent pas par négligence. Or, il semblerait que mon assistant ait jugé bon d’accepter ce nouveau pour me « servir » entre autres, je doute qu’il apprenne beaucoup de choses sur l’entreprise en apportant mon café tous les jours. Je ne suis pas un tyran, je ne rejette pas les volontaires et les personnes motivé ou ambitieuses, l’étant moi-même ce serait comme aller à l’encontre de ce que je suis et représente. Je demande une boisson a ce nouveau venu afin qu’il me rejoigne dans mon bureau, j’aimerais en savoir plus sur lui et me faire une idée plus approfondie sur sa personnalité et ce qu’il recherche vraiment en travaillant ici. Pendant qu’il s’occupe de mon café j’en ai profité pour fumer une cigarette sur le petit balcon installé dans mon bureau personnel, jusqu’à entendre cette phrase si souvent évoquée par les gens, mais qui pourtant n’arrête pas un fumeur pour autant. « J’en déduis que vous ne fumez pas. » Un sourire sur les lèvres, je pourrais le réprimander pour commencer sa journée en me jugeant, mais encore une fois c’est loin d’être ma façon de faire pour fidéliser mes employés. « Merci » prenant le café, j’ai écrasé la cigarette à l’extérieur revenant derrière mon bureau en lui montrant la chaise libre face à moi. « Asseyez-vous. » croisant les bras adossés à mon siège, je l’observe une bonne minute avant de reprendre. « Pourquoi faire votre stage ici ? Vous avez des compétences dans le domaine ? Ou des ambitions particulières ? Je n’ai pas vu votre cv, donc dites-moi. Qu’est-ce qui vous a poussé à postuler dans mon entreprise ? » Je suis curieux sur ce genre de détails.

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TENUE ✿ Il n'y a que la volonté qui aide les gens à avancer et à survivre. Si je n'avais pas la volonté de retrouver Dewei et de comprendre pourquoi il s'est enfuit sans prévenir, alors je ne serais pas ici à jouer les stagiaires dans une entreprise à laquelle je ne sais même pas son fonctionnement. J'ai vécu le plus clair de mon temps à la campagne ou dans un village, loin des grandes villes et de la surpopulation. Si je ne l'avais jamais rencontré et aidé ce jour-là, sûrement que je serais encore dans ce cadre de verdure, loin d'ici. C'est cette même volonté qui aide les fumeurs à arrêter la cigarette, pas mon commentaire pourtant sincère. « Non. » Répondis-je en lui rendant son sourire. Ce n'est pas dans mes habitudes de toucher à toute ces choses mauvaises pour la santé, le tabac, l'alcool ou la drogue. Je ne disais pas cela pour le juger, simplement pour l'avertir, bien qu'il doit déjà savoir à quel point la nicotine est dévastatrice. Récupérant sa tasse de café, Dewei éteint sa cigarette et m'invite ensuite à m'asseoir sur l'un des sièges de l'autre côté du bureau. Analysant deux secondes la place, je m'installe calmement dessus et attends. « Je viens d'un endroit où ce genre de bâtiment n'existe pas. C'est la première fois que j'entre dans l'un d'entre eux, mais j'ai toujours eu envie de travailler dans un contexte différent de chez moi. » C'est plus ou moins vrai, mais ce n'est pas dans ce genre de boite que j'aurai élu domicile, ni dans la gestion ou l'économie. Malheureusement, je ne peux pas lui dire la vérité sur mon compte. « Le choix est multiple, je n'avais jamais eu à choisir parmi autant de domaine, mais je suppose que la finance est un très bon domaine. » Mon CV risque d'être très court, puisque je n'ai jamais travaillé, que je débute à peine dans les grandes études et qu'à part l'auberge et le marché, je n'ai aucune compétence. « J'ai entendu que votre entreprise avait une excellente renommée. » Faux, je n'ai jamais rien entendu sur celle-ci, à part qu'il est le dirigeant. C'est l'unique détail qui m'a tiré jusqu'à cette chaise, face à lui.

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TENUE ✿ On ne peut pas dire que je sois non plus la personne la plus généreuse au monde, mais je ne suis pas un tyran également, je sais faire la part des choses et prendre en compte des mots que prononce ami ou employé, puis faut savoir écouter pour s’améliorer, bien que le fait de me reprocher de fumer ne change rien et ne me fera pas non plus arrêter dans l’immédiat. Je suis curieux sur ce stagiaire, j’ignore d’où il vient ou encore son parcours professionnel, je n’ai aucune information sur lui donc vu qu’il est devant moi plutôt que d’attendre un cv qui n’arrivera pas tout de suite, je prends l’initiative de le questionner, assis sur mon siège, les bras sur le bureau, attendant les réponses. « Donc vous n’êtes pas de la ville, qu’est-ce que vous faisiez chez vous ? » Il suppose . J’ai l’impression qu’il n’y connaît vraiment rien et que cela ne l’intéresse pas vraiment, s’engager dans un domaine est une chose, mais s’il est seulement curieux de comment ça fonctionne, c’est un stage qui sera rapidement terminé à mon avis. Buvant une gorgée de mon café, je soupire en regardant à travers les vitres qui donnent une vue sur Tokyo assez vaste étant donnée la hauteur du bâtiment. « Mon entreprise est encore jeune, tout comme moi. » Bien qu’elle puisse avoir de bon retour et que je fais en sorte de la rendre connue et puissante, elle n’égale pas encore d’autres entreprises ou les filaires installées dans les autres villes et pays d’Asie, le QG se trouvant à Pékin d’où mon père gère le noyau. « J’espère que vous trouverez le temps passé ici intéressant et instructif alors. » À peine terminé mon assistant frappe à la porte. « Dewei, votre mère a appelé disant de ne pas oublier le diner avec votre belle-famille. » Un soupire, passant la main dans mes cheveux, c’est vrai... je l’aurais presque oublié, ce n’est pas comme si j’avais réellement envie de me marier en même temps. D’un geste de la tête il quitte la pièce et je repose mon regard sur le nouveau. « Vous suivez des études j’imagine ? » Je l’espère pour lui, car il n’obtiendra ni diplôme ni poste en étant seulement stagiaire quelques heures par semaine.

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TENUE ✿ Parler de moi ne me dérange pas, ce n'est pas comme si j'avais des choses à cacher, ou presque pas. De toute évidence, je ne peux pas lui révéler la vérité, mais en même temps, il n'a pas l'air de se souvenir des quelques mois passés à l'auberge. Je suis sceptique, qu'il ne me reconnaisse pas, qu'il ne se doute de rien, qu'il est l'air parfaitement normal et en bonne santé, comme s'il n'avait jamais eu d'accident. Ce n'est peut-être pas plus mal qu'il est oublié, mais ça me fait mal à moi de me savoir aux oubliettes. « Non, je viens de la campagne. J'aidais mes parents dans leur commerce. » Autant ne pas dire « auberge » dans l'immédiat, il doit sûrement se souvenir qu'il s'est réveillé dans une auberge de campagne, loin de Tokyo. Commerce, c'est le mot adéquate pour décrire cet endroit d'où je viens. Il n'a pas tord, je n'y connais rien, mais ça ne m'empêche pas de tenter. C'est en empêchant les gens de vouloir toucher à tout qu'on les pousse à ne rien faire. Même si ce stage ne dure pas longtemps, j'aurai vu à quoi ressemble son travail et son entreprise. L'économie et la gestion sont des domaines énormes qui permettent d'ouvrir plusieurs portes, puis je n'ai pas tellement de préférence dans mes études ou mon avenir, puisque j'ai abandonné la danse à la mort de ma tante. Jeune, il peut le dire. Il me paraît beaucoup trop jeune pour autant de responsabilité. « Je vous remercie de m'accepter dans votre entreprise. » Dis-je en inclinant légèrement ma tête. J'ai à peine le temps de dire ça que la porte s'est déjà ouverte et que l'homme de tout à l'heure revient. Belle-famille ? Comment ça, belle-famille ? Je regarde son assistant, légèrement préoccupé. « Oui. Je suis étudiant à la royal academy. » C'est un peu grâce à cette école que je peux rester là, envisager un futur et avoir un stage ici. « C'est très indiscret de ma part, mais votre famille est recomposée ? » Demandais-je, cherchant à savoir si ces parents sont divorcés et remariés ou si la belle-famille vient d'une toute autre raison. Serait-il fiancé ? Dans quoi est-ce que je m'embarque ? Il doit sûrement avoir une vie parfaite, un boulot, une place, une famille, une femme, des amis... Tout ce que j'ai pu ignorer durant des mois et lui retirer involontairement. « Je suis désolé, je n'aurai pas dû poser cette question. » Difficile de se rattraper aux branches, mais je me relève subitement en m'inclinant. Je devrais apprendre à tenir un peu ma langue et à ne pas laisser mon esprit prendre la parole.

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TENUE ✿ La campagne hein ? Ça me fait penser à l’endroit où je me suis réveillé. Les docteurs n’ont encore aucune certitude que je peux me souvenir de ses huit mois d’absence, mais j’ai encore du mal à imaginer que j’ai passé autant de temps quelque part sans en avoir conscience, c’est dur d’avoir un trou dans sa vie. En tout cas si pour moi les choses semblent inchangées, pour mon entourage ce n’est pas le cas, huit mois d’absence ça laisse des traces, ma mère est même venu de Pékin pour passé quelque temps à Tokyo, je ne l’ai jamais autant vu que depuis mon « retour » c’est étrange, mais pas dérangeant, bien qu’elle aime assez tenter de me rapprocher de ma future belle famille. Bref, l’entendre parler de campagne m’avait fait ressortir ses choses subitement de l’esprit. « Ça doit vous changer. » La ville tout ça. « Ne me remerciez pas, ce ne sera pas facile et je ne compte pas vous ménager. » Je ne suis pas tendre, certes je n’aime pas avoir le rôle du méchant non plus, mais je sais parfaitement gérer avec une main ferme mon entreprise et s’il veut rester il devra apporter quelque chose par sa présence et non glander dans un coin en laissant les heures défiler, ce qui me semble logique. « J’ai étudié là-bas aussi, c’est une bonne école. » La meilleure même, je regrette de ne pas avoir pu finir mes études d’ailleurs. « Si ce n’était pas pour gérer l’agence j’y serais encore. » Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça, mais ça me semblait naturel sur le moment. Famille recomposée ? Je ris en secouant doucement la tête. « Non, pas du tout. C’est la famille de ma fiancée. »  Je souris en m’adossant à mon siège. « Ça vous étonne ? » De nos jours les mariages arrangés sont certes moins communs, mais quand on a de l’argent c’est de plus en plus courant. « Ne vous inquiétez pas, vous l’aurez découvert en travaillant ici de toute manière. » Ce n’est pas un secret et pour moi ce n’est qu’un détail. « Vous avez d’autres questions ? » Sur l’entreprise par exemple, je ne serais pas toujours disponible pour jouer les mentors.

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TENUE ✿ Je ne peux pas savoir ce qu'il a vécu ou ce qu'il vit toujours depuis son retour à sa vie normale, celle qu'il avait avant son accident. Je ne connais pas ce Dewei-là, j'ai seulement connu le Dewei amnésique qui voulait tout savoir. Celui-ci est différent du garçon curieux et joyeux que j'avais l'habitude de voir tous les jours. Ce garçon qui ne voulait rien savoir sur son ancienne vie tant qu'il ne se souvenait pas... Mais une fois que sa mémoire est revenue, lui s'en est allé. « Oui, beaucoup. » Autant dire que je suis dépaysé dans cette ville mais que je fais en sorte de m'habituer et de m'en sortir au mieux. « Je ne m'attendais pas à un traitement de faveur. » Répondis-je poliment, un sourire discret en coin. Je ne suis pas là pour me tourner les pouces, même si je suis venu pour lui, ça ne veut pas dire que je ne vais rien glander dans mon coin. Dewei semble apprécier l'école où je suis, mais regrette d'être partit. ça doit être contraignant comme métier, surtout à son âge. J'ai bien arrêté les études pour aider mes parents, mais c'est moi qui l'ai voulu. Fiancée ? Ce mot me reste en travers de la gorge, faisant un gros effort pour ne pas grimacer. « Non, je suppose que non. » Si, ça m'étonne énormément de l'apprendre. Je ne savais pas qu'il était fiancée et que durant huit mois, il a été séparé d'elle ... Est-ce qu'il l'aime ? Serais-je jaloux d'une pseudo-fiancée dont j'ignore tout d'elle ? Puis, j'ignore tout de lui. Ah, génial. Je l'aurai découvert de toute façon, tôt ou tard. Je prends sur moi pour sourire, même si je n'ai pas tellement envie. « Non. » Je vais m'arrêter là pour les questions, enfin les questions sur lui. « Que dois-je faire ? » Il y a forcément des tâches qu'un simple stagiaire peut régler ? Photocopie, par exemple. Mes yeux se baladent rapidement dans la pièce, cherchant une imprimante, des papiers, quelque chose qui colle à mon rôle. Peut-être que je ne devrais pas être là, dans son bureau. « Où vais-je travailler ? » Il y a son assistant dans le pire des cas mais j'avoue que ... Je n'ai pas tellement envie que ce soit lui qui m'indique le chemin ou m'explique comment faire les choses... Sauf que Dewei est patron. Et un patron ne s'attarde pas à des tâches secondaires comme dicter la conduite à un stagiaire. Ce n'est pas le même monde que celui dans lequel il a évolué pendant huit mois. ça fait mal au coeur de les comparer, mais aussi de voir la différence.

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TENUE ✿ Tout ce dont je me souviens durant mon amnésie c’est l’accident et mon réveil ce jour-là. J’étais dans cette auberge à la campagne, je n’ai pas vraiment observé les lieux et avec du recul je me dis que j’aurais dû. J’aurais dû parler avec les responsables de l’endroit, les remercier de vive voix et surtout attendre de voir ce qui s'était réellement passé, cependant... Je n’étais pas réellement dans mon état normal, je voulais juste retourner chez moi, je me sentais fatigué et las, mais après avoir appris la durée de mon séjour et de cette absence dont je ne me souviens pas, j’ai pensé à y retourner pour obtenir des réponses et les dédommager d’avoir pris soin de moi, sauf que je n’en ai pas eu le temps depuis. Je ne suis pas étonné qu’il se sente dépaysé par les nouveautés qui s’ouvrent à lui, ce mode de vie différent du sien dans la nature, mais avec le temps il va s’habituer et s’intégrer, c’est ce que font tous les campagnards venant vivre en ville après tout. Je le préviens qu’il n’aura aucun traitement de faveur et ça lui convient, de toute façon ce n’est pas comme si je lui laisse réellement le choix. Nous sommes interrompus par l’arrivée de mon associé qui me parle de belle famille et c’est vrai que je dois diner avec eux ce soir, je ne suis pas très friand de ses soirées, mais ça fait partie de mes responsabilités et je les assume -à moitié- Je souris doucement, dans le milieu on a tous des fiancées, quand on est riches on se lie à d'autres familles riches et ça fait perdurer les entreprises et les comptes en banque, malheureusement c’est une vérité qui ne date pas d’hier. L’amour n’a rien à faire dans cette histoire. Je réfléchis à ce qu’il pourrait faire, mais ce n’est pas à moi de gérer son emploi du temps. « Mon assistant va vous expliquer tout ça, je ne m’occupe pas des stagiaires, mais je ferais appel à vous dès que j’en ai besoin, vous ne serez pas loin de mon bureau. » La salle voisine avec la secrétaire et les autres postes « libres » « je pense qu’on en a fini pour le moment, vous pouvez y aller. » Dis-je simplement en me concentrant rapidement sur mes dossiers.

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TENUE ✿ Ce n'est pas parce que je suis dépaysé que forcément, je ne pourrais pas me sentir à ma place dans cette ville. J'ai toujours voulu venir ici, aménager, travailler, rester un long moment jusqu'à ne plus en pouvoir. Cet endroit m'intrigue, pas seulement l'entreprise de Dewei, mais chaque commerce, chaque lieu, chaque monument, chaque chose qui constitue cette agglomération. évidement, c'est dure au début de se mettre dans le bain, mais avec le temps, les rencontres et les événements, je pourrais m'y faire plus facilement. Pas besoin d'être ménagé, je suis capable de bosser comme tout le monde. Après tout, j'ai toujours aidé mes parents, à faire des tâches plutôt ingrates qui me plaisaient énormément. Apprendre ne me fait pas peur, évoluer non plus. Dewei n'a pas à s'en faire là-dessus, je serais un bon stagiaire. Le partenaire de Dewei revient brusquement, parlant de dîner avec la belle famille et je suis étonné de savoir qu'il est fiancé à quelqu'un. J'ai dû louper quelque chose, ce n'est pas possible. Fiancé ? Sur le coup, je ressens tellement de chose à la fois que je peine à garder une expression neutre. C'est bien pour lui, tant mieux. Alors pourquoi ça m'agace ? Je me suis occupé de lui durant huit mois, pas une seule journée je n'ai été seul sans lui, pas une seule journée il a été loin de moi et ... Maintenant il n'a plus besoin de moi. Il a sa vie, sa famille, ses amis, sa fiancée. Autant changer de sujet, demandant ce que je pourrais faire. Sa réponse me déçoit, pas parce qu'elle est décevante, mais parce que je voulais passer un peu plus de temps avec lui, plutôt qu'avec son assistant. « Très bien, monsieur. » Fis-je en m'inclinant doucement. Mes yeux se posent sur l'assistant et je souris légèrement. « Merci pour m'avoir donner un peu de votre temps. » Même si c'est très peu, mais je n'en dis pas plus et suis son associé dans une autre pièce, là où il va m'apprendre à bosser dans cette entreprise. Je suis loin de réussir avec Dewei, mais si je peux m'améliorer dans sa boîte, je le ferais.

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