Ton regard vide sur l’horizon, tu t’amusais seulement à slalomer a travers tes pseudo-camarades d’école, échappant a la “gentillesse” de ton père qui tenter désespérément de se racheter de sa connerie d’il y a une dizaine. Pathétique. Tu ne ne voulais plus rien recevoir de lui, ni même avoir à faire à lui de quelle manière que ce soit. Tu étais juste impatiente de pouvoir quitter son toit, que ca lui plaise ou non. Frustrée a cette pensée, ton fameux zippo en main, tu t’amusais à faire jaillir à plusieurs reprises les flammes qui arrivait a t’arracher aisément un sourire. Les regards désapprobateurs autour de toi ne t'atteignaient même pas. Tout ce que tu avais envie, ce serait de pouvoir l’essayer sur l’un de ses idiots. Tiens, en voilà une idée, tu n’as jamais su ce qu’un corps humain pouvait faire sous les flammes.

Tu te stoppais net, sortant de tes pensées morbides à la vue de sa silhouette. Ce garçon qui a su s’accaparer de ton esprit malgré toi. Il t’avait fait connaitre quelque chose qu’on appelle communément "l’amour". Les muscles de ton visage se froissaient a chaque fois que tu te disais ça, ou même quand ton coeur s’emballait rien qu’à l’entente de son nom. Comme à ton habitude, tu finissais par accélérer le pas, veillant a ce que ta hantise ne prenne pas forme. L’idée qu’une fille puisse lui parler ou alors accaparer son attention te rendais folle. Cela t’était juste insupportable. Tu ne finissais pas zigzaguer de gauche a droite dans le lycée, tes yeux ne quittant pas le jeune homme. Tu pouvais continuer à l’admirer des heures ainsi... Soudainement, ses jambes prenant plus d’avance sur toi, tu t’empressais de réduire cette distance de sécurité. Pourquoi échappait-il brusquement à ta vigilance ? Avais-tu vue juste, avait-il rendez-vous avec une fille sur le toit ? Il était hors de question que cette potentielle jeune fille puisse jouir de sa présence. Courant presque à ses trousses, sans faire ni une ni deux, le coréen exerçait une pression sur ton bras, te plaquant ainsi sur le béton du bâtiment. Ton visage se froissait sous la douleur tandis que sa voix glacial résonnait dans ton oreille

▬ Hein ?

Il savait que tu le suivais ? Il avait fait attention a toi ? Il t’avait malgré ça remarqué. Intérieurement, tu te sentais soulagée, voire flatter parce ceci. Tu te pinçais les lèvres, te retenant de laisser un sourire béat sur ton visage. Hors de question de laisser paraître des sentiments humains qu’il a su raviver en toi. Tu soupirais, riant jaune avant d’adopter un ton aussi sec que le sien.

▬ Je ne vois pas de quoi tu parles...

Tu pouvais très bien jouer les tsundere. Et puis, quoi de plus ridicule que de dire à un garçon qu’on l’aime. Ceci était tellement triste. Surtout que n’espérait rien… Tu finissais par dégager ton bras, reprenant ton expression aussi froide que la sienne.

▬ J’ai encore le droit de venir me réfugier dans le toit non ?

Tu ne pouvais pas lui dire la réelle raison de ta présence non plus

Tu pouvais aisément lire la froideur sur son visage, mais tu ne pouvais pas t’empêcher de le contempler. Tu le trouvais si plaisant. Si en temps normal, tu savais garder ton calme dans ce genre de circonstance, à la limite de l’intimidation, avec Yi Han c’était différent… Quelque chose de différent se passait, comme si tu redevenais normale en sa présence. Mais tu n’avais pas le droit de montrer ce genre de faiblesse, oh non. C’était difficile, mais pour ton propre bien, ceci t’était bénéfique.

Une fois de plus, cette distance entre vous fut rompu, son adorable minois en face du tien, mais cette fois, c’était un sentiment d'amertume qui atteignait ton coeur. Tu fronçais les sourcils tandis qu’il pressait tes joues entre ses doigts. Que pouvais-tu répondre à ces accusations ? Tu t’étais faite avoir en beauté, mené à la baguette par le coréen, aveuglé par ta jalousie maladive. Depuis combien de temps, tu le sais ? Tu mourrais envie de lui demander. Et puis, que faisais-tu de mal ? L’avais-tu importuné d’une quelconque manière. Contrairement aux filles qui ont eu le malheur de croiser son chemin et le tien. Tu ne t’étais jamais pris à lui…. Mais tu n’allais pas mentir, désormais, tu mourrais envie de lui en coller une. Au fond, il n’était pas si différent des autres idiots de cette école. Lui aussi pensait que tu avais un problème. Si veiller sur lui te fait pour une folle, c’est qu’il n’avait encore rien vu. Que les autres te disent ça te faisait ni chaud ni froid. Une petite crise de la yangire que tu es et te voilà calmée. Tu plantais le plus possible les ongles dans la paume de ta main.

▬ Tu t’imagines quoi là ? Que je m’intéresse à toi ?

Plus qu’il ne peut l’imaginer. Mais hors de question de le flatter de quelque façon qu’il a. Si tes sentiments pour lui prenaient souvent le dessus quand il s’agit de sa poire, tu pouvais ressentir beaucoup de négativité le concernant ; surtout quand il pouvait agir comme ça. En réalité, c’est lui qui te rendait folle. Tu plongeais ton regard, bien plus vide qu’auparavant

▬ C’est peut-être toi qui es un peu trop obsédée par moi si tu penses que je suis.

Quelle audace de part ! On t’a souvent dit que le silence était d’or, tu commençais à croire que c’était bien le cas dans cette situation, il aurait fallu que tu ne dises plus rien. Même si la situation n’était pas à ton avantage, le fait qu’il puisse se dire que tu as une quelconque place dans ton esprit, tu ne pouvais pas tout simplement pas te taire. Ton admiration disparue, la colère a eu raison de toi. Tu t’empressais de le repousser, récupérant ainsi ton espace personnel

▬ T’es qu’un pauvre con…

Merde, tu ne t’attendais pas une réponse aussi drastique. Son attitude, quant à elle, ne te surprenait pas, mais elle t’insupportait. Surtout quand tu en étais victime. Tu le détestais autant que tu l’aimais et ça te rendait littéralement folle. Et l’entendre ricaner comme ça non, tu bouillonnais juste colère. Tu n’étais pas une grande rêveuse. Il était plus facile pour toi de garder les pieds sur terre et affronter la réalité. Un garçon comme lui nepouvait pas s'intéresser a une fille comme toi. Surtout à ta façon. Mais l’entendre dire avait pour effer de te rendre un peu dingue. Lui ne te voyait que comme une gamine qui à flasher comme une gamine devant une idole. Non… Tu le chérissais… Même le mot est trop faible pour dire ce que tu ressentais pour lui. Tu ne cachais même pas ta surprise à sa description de la fille idéale. S’en suivit d’une grimace. Tu perdais ton temps… Peut etre qu’il était train en de fricoter avec des étudiantes du bahut a la place. Non, ton cerveau n’arrivait pas a assimiler l’info. Tu t’efforçais à rien laisser paraître. Tu canalisais toute ta frustration dans tes poings les serrant de toutes tes force, quitte a sentir tes ongles se planter dans la paume de ta main.

Sa main sur ton visage, néanmoins, tu ne cachais pas l’amertume de ce geste si violent. Mais une fraction de seconde, ton corps frissonnait à ce nouveau contact de ses doigts sur ta cuisse. Putain de merde. Tu fermais les yeux, essayant de porter les quelques pensées positives sur son toucher. Mais tu reviens rapidement a la réalité à l’entente de ses balivernes. Des balivernes qui avaient leur part de vérité. Tu voulais répondre quasiment oui à toutes ses questions. Tu mourrais d'envie de l’embrasser, de passer au moins une nuit avec lui, ressentant la chaleur de son corps sur le tien…. Oui, tu n’allais pas mentir, tu pensais à lui au moins 6 jours 7.

▬Pour quelqu’un de désintéresser, tu es bien curieux a ce propos

Un rictus étirait le coin de tes lèvres. Mais tu n’étais pas aussi conne toi non plus. Il voulait te faire dire ce que tu ne devais pas dire. Toujours en le fusillant du regard, tu continuais

▬Si tu veux savoir, je pense que t'en foutre une pourrait m'excitée

Ce serait vraiment le cas ? Tu t'interrogeais. Aux dernières nouvelles, tu n’avais pas de tendances sadochistes.

▬Si tu penses que je passe mon temps a me toucher en pensant à toi, tu te fous le doigt dans l’oeil

Le pire, c’est que tu ne mentais pas. Il faut dire que tu connaissais la théorie d’une partie de jambes en l’air, mais la pratique, nada. Même pour ton plaisir personnel. En pensant ça, tu t'empressais de retirer cette main qui te déstabilisait un peu plus.

▬Et dire que c’est moi qui suis censée passer pour une folle…

Tu n’hésitais pas à mentir aisément a Yi Han, parce que tu ne pouvais pas perdre la face devant son arrogance, mais tu as cessé de te mentir à toi-même depuis bien longtemps. Tes yeux ne voyaient que lui, sa simple présence était capable de te faire sourire et presque t'apaiser. Même ce demi-sourire diabolique qu’il abordait était une chose qui te faisait chavirer malgré toi. Mais étais-tu si transparente pour qu’il puisse lire en toi comme dans un livre ouvert ? Ou alors était-ce seulement un lien naissant entre vous ? Le temps de quelques secondes, cette pensée réchauffait ton coeur… C’était avant qu’il ne cesse de rabâcher ton problème mental. Dans ces moments-là, c’est comme si tous tes sentiments pour lui s’éteignaient le temps de quelques minutes pour laisser un mépris sans nom prendre le dessus sur ton coeur et tout ce que tu veux à ce moment, c’est lui faire du mal. Mais ce n’est qu’éphémère… Il suffit que tu croises tes yeux pour que tu redeviennes aussi docile qu’un chiot. Et Dieu seul sait à quel point tu voudrais arracher une bonne fois pour toute ton coeur pour enfin devenir impassible. En réalité, tu étais principalement folle depuis que tu as posé ton regard sur le coréen. Il te fait découvrir sans cesse de nouvelles émotions, parfois même oubliées ou à alors meurtirère. Mais à cet instant, ton amertume devenait de plus en plus grande ; particulièrement à ses dernières paroles. Tu ressentais un léger vide lorsque sa chaleur de son corps ne l'enveloppait plus. Tes yeux ne quittaient pas sa parfaite silhouette s’éloignant de toi.

▬Enfoiré...

Si en temps normal que tu aurais continué a jouer les anges gardiens en étant son ombre et en dissuadant n’importe quelles nanas de tenter sa chance avec lui, tu restais là, immobile. Tu pouvais sentir tes ongles marquer un peu plus la paume de ta main, au point que tu pouvais presque sentir ce liquide rouge que tu affectionnais tant.

▬Tu ne sais pas de quoi tu parles espèce de con…

Instinctivement, tu fouillais dans ta poche, attrapant ton objet fétiche, a savoir ton briquet avant de lui balancer violemment. Tu le ratais de peu, ton bien frappant le béton dans un bruit sourd. Bon, il devait être pété, mais tant pis. Mais quelque part, tu étais contente de ne pas l’avoir blessé. Voilà le retour de tes foutus sentiments. Il pensait que tu étais folle ? C’est qu’il n’avait encore rien vu.

▬J’ai rien à voir avec tes pétasses qui te courent après !. D’accord ?!

Il ne comprenait définitivement rien. Et le fait que sa vision soit la même que toutes les personnes de ce foutu bahut te faisait vraiment chier. Mais vraiment, qu’attendais-tu réellement de lui ? Il fallait garder les pieds sur terre ma pauvre Tsuyu, les petits cons comme lui ne font jamais attention aux personnes trop différentes...

Oh, bien sûr que tu voulais lui faire part de tes pensées les plus profondes… Mais tu n’étais pas de celles qui allaient lui baiser les pieds pour espérer rentrer dans ses bonnes grâce. Tu avais sans cesse cette impression que si tu l’ouvrais, il ne te repousserait pas en te caressant dans le sens du poil. Et cette altercation d’aujourd’hui n’a fait que confirmer tes doutes. Il n’y a vraiment que son physique qui est plaisant chez lui. Tu ne pensais pas si superficielle. Pourtant avec le recul, ça semblait plus qu’évident. Avant aujourd'hui, tu n’as jamais réellement parlé. Mais ces quelques mots que vous vous êtes échangés n’ont fait qu’animer une haine sans nom. Au point que tu lançais l’un de tes biens le plus précieux sous un excès de colère. Mais tu disais que tu aurais peut-être mieux fait de lui balancer ta chaussure pour être sûr de l’avoir. Au moins, il n’a ne l'allait pas le briser en moins de deux

▬ Putain, le con…

Tu te contentais de regarder ton briquet en morceaux atterrir presque à tes pieds. Tes yeux arrondissent par la surprise de voir ton briquet éparpillé au sol… Ça semblait si anodin de s’énerver pour ça, pour un simple objet… Mais ceci n’était qu’un affront, une provocation de plus pour ton sang qui bullait a chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Prenait-il un malin plaisir a te torturer de cette manière ? Il s’amusait à jouer avec tes émotions, ta frustration, ta faiblesse. Argh… Cette pensée t’horripilait au plus haut point.

▬ Ferme la sérieux tu parles trop…

Ton souffle se faisait lourd. Tu l’aimais comparer aux autres nanas qui lui couraient après, même plus qu'il ne pouvait le penser. Même après cette altercation qui t’as rendu folle, ton coeur continuais malgré tout à battre pour ce parfait d’idiot. Tout ceci te semblait vraiment trop compliqué. Quoi qu'il en soit, cela n'allait pas t'empêcher de continuer à veiller sur lui, plus discrètement. Que ça lui plaise ou non. La cloche retentissait, le moment pour vous de vous séparer et jouer les parfait inconnus en cours… Du moins pour le moment. Tu regardais un instant ta main légèrement ensanglantée, partagée entre la lassitude et l’excitation de cette couleur. Tu soupirais un instant, ne voulant pas aller une nouvelle fois voir l’infirmière qui va commencer à croire que tu tentes de mettre fin a tes jours avec toutes tes scarifications.