Garenai

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TENUE   ♕Nai reste un mystère pour moi, même après avoir passé tout ce temps ensemble. Je ne l’ai pas et je ne le dirais jamais mais il est une personne fiable. Et bien que ça m’énerve de l’admettre tout ce qu’il dit ne me rend pas indifférent. Il voit les choses assez justes et arrive à exprimer des choses que je garde au fond de moi. Depuis la rencontre devant le cimetière, il m’est arrivé de me dire qu’il est plus que cet idiot qu’il montre. Ses secrets ne doivent pas être aussi joyeux que les miens, sauf que lui, il les a acceptés. Enfin, je le vois de cette manière, après, j’ignore s’il s’agit de la réalité ou pas. Il n’empêche que je garde en mémoire tout ce qu’il m’a dit et je commence réellement à hésiter pour aller voir ma mère. Il m’arrive de me surprendre à réfléchir à ce que je lui dirai si je l’avais en face de moi. C’est ridicule puisque je m’étais résigné à ne plus la revoir. Nai me fait chier, morale de l’histoire. Je soupire et pars récupérer mon sac de sport dans les vestiaires. J’ai un match dans moins d’une heure. Je ne manquerai pour rien au monde ce qui me permet de me sentir vivant, et ce, même si mon histoire avec ma mère n’est pas résolue. N’aimant pas partir avec les autres, il n’est pas anormal que je fasse le trajet jusqu’au match seul. Nous ne sommes plus des gamins et on n’a plus besoin de se tenir la main pour aller à un endroit donné. Mon téléphone vibre. Mon coach me harcèle pour me demander où est ce que je suis. Je ne prends pas la peine de répondre puisque j’y serai dans une vingtaine de minutes. Je ne me presse pas et marche à mon rythme en direction des vestiaires. Je le reconnais que ce n’était pas malin de ma part d’avoir oublié mes affaires à la fac mais je suis encore dans les temps. Arrivé la bas, je prends mon sac dans mon casier et m’apprête à me diriger vers le lieu du rendez vous. Mais je n’ai pas eu le temps de quitter les vestiaires que mon cœur bat d’une étrange façon. Ça me fait mal et je me laisse tomber par terre, une main appuyée sur les casiers. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Je cherche mon portable pour appeler Joy mais je n’arrive plus à le retrouver. Je transpire et j’ai chaud et froid en même temps. Je finis par m’étaler au sol, ayant toujours conscience mais incapable de réagir. Si seulement je pouvais attraper mes médoc dans mon sac…

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TENUE   ♕ Il s’est passé quelques jours depuis notre rencontre au cimetière et j’ai réussi à me reprendre, bien que ce ne soit pas facile tous les jours, il me fallait seulement une journée pour y penser et m’isoler. Le fait d’avoir parlé à Moe m’a aidé aussi, j’ignore si elle m’a entendu étant donné que je ne sais pas s'il y a quelque chose après la mort, mais je me plais à penser qu’elle approuve ce que je fais et qu’elle me soutient d’une certaine façon. Aujourd’hui je sais que Gareki a un match, même lorsqu’il ne m’invite pas ou ne me préviens pas j’ai mes sources pour me tenir informé et je me suis dit que ce serait une bonne occasion d’aller le voir jouer et lui parler. J’aimerais savoir s’il a réfléchi à ce que je lui ai dit, est-ce qu’il a parlé a sa mère bien que je doute que ce ne soit le cas, il est têtu et mettra surement un temps fou avant de faire le premier pas. J’ai parfois l’impression de faire face à un gosse, mais je compte bien l’aider à affronter les choses qu’il croit impossibles ou qui pourrait heurter sa fierté. Une fois sur place où se déroule le match je cherche Gareki dans l’équipe, mais je le vois pas, apparemment il n’est pas encore là et je trouve ça étrange. Le coup d’envoi ne va pas tarder à être lancer et aussi con soit-il je ne pense pas qu’il prendrait le risque de louper la chose qu’il aime le plus sans une bonne raison. J’attends cinq minutes en espérant le voir se pointer, mais lorsque je comprends qu’il n’arrivera pas je me faufile dans la foule pour arriver à l’entrée des vestiaires, on m’arrête en me disant que seuls les joueurs peuvent y aller, j’insiste en disant que je vais chercher leur joueur vedette, je me fiche qu’il me croie ou non, malgré son arrogance je suis convaincu du talent de Gareki, je ne mens donc pas. Marchant dans le couloir je cherche le vestiaire en question, personne ne semble s’inquiéter de l’absence de leur joueur, le coach a surement abandonné en croyant qu’il ne viendrait pas et l’a remplacé par un autre, mais je suis convaincu qu’il n’a pas fait ça intentionnellement. Poussant la porte je vois le brun au sol, sans tarder je tombe à genoux à côté de lui. « Gareki ?! » Je ne suis pas du tout hésitant lorsqu’il faut agir vite, je me suis renseigné sur les transplantations de cœur et les complications, donc je fouille dans son sac en cherchant ses médicaments, certain qu’ils doivent être quelque part, le retournant pour le vider entièrement, je chope la petite boîte pour l’aider à se relever, posant sa tête sur mes genoux, j’ai attrapé sa bouteille d’eau aussi, lui faisant avaler ses cachets. « Quel idiot... » Ma main sur son cœur, je reste ainsi sans bouger, sentant les battements bien trop rapide, il doit se calmer et rester tranquille. « Ça t’arrive souvent ? » Je ne me suis pas posé de questions, en le voyant ainsi étalé j’ai vraiment eu peur et je suis encore surpris par ce que j’ai ressenti, mais par chance j’agis vite, je ne compte pas le laisser souffrir sans rien faire. Mon autre main se pose sur son front brulant et transpirant, toujours au sol, je pense qu’il est mieux de ne pas bouger pour l’instant.

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TENUE   ♕ J’étais en retard pour le match car je n’étais ni changé, ni échauffé. Mais il n’y avait pas de quoi me presser. Les stars se font attendre et ils m’attendront pour commencer le match. Par contre, ce que je n’avais pas prévu était que mon état se mette soudainement à s’empirer. Mon corps s’est affaibli d’un coup et je transpire sans aucune raison apparente. Mon cœur tape fort et ça me fait mal. J’ai du mal à respirer. Allongé sur le sol froid, je commence à perdre petit à petit conscience. Est-ce que je vais mourir comme ça ? Alors que j’ai eu une seconde chance ? Mes paupières sont mi closes quand j’entends quelqu’un s’approcher de moi. Je vois flou mais je reconnais la voix de la personne. Nai était là. Je suis trop faible pour bouger, de lui dire de me chercher mes médicaments, je sens juste que je vais m’évanouir. J’ignore ce qu’il est en train de faire, mais j’entends le bruit d’objet s’éparpillé sur le sol. Heureusement pour moi, il a l’air de savoir quoi faire. Je sens ma tête être posé quelque part. Il me force à me faire avaler mes cacher et je manque limite de me faire étouffer par l’eau, mais ce n’est pas si anodin que ça dans cette situation car au moins, je sens que mes cachets sont passés. Il me parle mais je n’arrive pas à lui répondre. Je sens sa main sur mon abdomen. Je ferme juste mes yeux pour me reposer, avaler mes médicaments devraient me faire sentir mieux mais ce n’est pas de la sorcellerie, j’aurai besoin de temps pour que ça fasse effet. Mon front est brulant et je transpire sauf qu’au lieu d’avoir chaud, j’ai froid. Mon corps commence à trembler. « J’ai…froid…  » Je me recroqueville pour essayer d’avoir plus de chaleur mais rien à faire, j’ai toujours aussi froid.

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TENUE   ♕ Honnêtement je ne m’attendais pas à trouver Gareki au sol en le cherchant, certes je trouvais étrange qu’il ne soit pas sur la glace avec les autres, mais même en sachant que sa transplantation a des risques et des inconvénients, je n’aurais pas pensé qu’il fasse ce genre de chute et se montre si faible et vulnérable. Je ne réfléchis pas une seconde en le voyant ainsi, je suppose qu’avoir perdu Moe m’a permis de me renseigner sur beaucoup de choses et aujourd’hui j’agis vite en ne paniquant pas, bien que la situation soit grave et qu’il faut tout de même que je me bouge, si je m’affole je perdrais du temps et je sais que ce temps est précieux pour le garçon. J’ignore ce qui se serait passé si je n’étais pas venu le chercher et ce n’est pas vraiment la chose à laquelle je veux penser, l’idée même de le perdre lui aussi me terrifie, j’ignore pourquoi, parce qu’il a une part de Moe ? Parce que je me suis habitué à être à ses côtés . Je ne sais pas, tout ce que je sais, c’est que je veux le sauver. Posant sa tête sur mes genoux je lui fais boire le médicament, il doit avaler à tout prix, une fois fait, il devra tenir quelque temps pour que cela fasse effet, mais je ne compte pas bouger d’ici. Ma main sur son organe battant à vive allure et sur son front brulant, je n’aime pas le voir ainsi... Le voyant trembler, je réalise que malgré la haute température de son corps Gareki a froid, cherchant du regard quelque chose de chaud, je retire mon pull pour le poser sur lui, attrapant ses rechanges dans son sac éparpillé je le couvre au maximum, en me collant contre lui, entourant mes bras autour, pencher, je frotte mes mains sur son corps, sur la masse de vêtement que j’ai posée sur lui. « Ça va aller, ça va aller. » Répétais-je d’un ton rassurant, je ne peux pas me lever, je ne veux pas le laisser, même s'il gèle et que je me découvre pour lui offrir de la chaleur, je ferais tout ce que je peux pour qu’il aille mieux..

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TENUE   ♕ Lorsque tout espoir me paraissait perdu, je ne pouvais m’empêcher de souhaiter voir Nai apparaitre. Il avait toujours la sale manie d’arriver là où on s’y attend le moins et j’espérai qu’il allait me trouver. C’est bizarre d’avoir ce genre de pensées mais mon esprit est trop peu clair pour y réellement prendre conscience de ce que je souhaite. C’est con, je ne veux pas mourir comme ça. J’ignore comment il a fait, mais Nai est bel est bien là. Ma vue n’est pas nette mais j’arrive plus ou moins à deviner ce qu’il est en train de faire. J’ai l’impression d’être dans un état omniprésent mais que je n’arrive pas à contrôler mon corps. Est-ce parce que je vais bientôt mourir que ça me fait ça ? Nai me fait boire de l’eau et je sens les cachets passer à travers ma gorge. Mon état ne devrait pas s’empirer mais je n’étais pas sorti d’affaire pour autant. L’intérieur de mon corps était glacé alors que mon front brulant. Je commence à trembler et je me sens faible. Mon murmure est faible mais j’ose espérer que Nai m’entende. Il commence à frotter ses mains sur moi, m’empile sous une tonne de vêtements. Même si j’ai encore froid, je me sens déjà un peu mieux. Je grelotte moins et la voix de Nai est rassurante. Je me détends et me repose complètement sur lui. La fatigue me gagne et je m’endors doucement sur les genoux de mon sauveur. Pendant mon sommeil, je fais un rêve étrange, je vois une silhouette, ma mère ? Elle s’éloigne de moi. Je tente d’attraper sa main que je confonds avec celle de Nai. « Ne… me laisse pas. » Je n’ai pas envie d’être seul. Je n’ai pas envie de mourir sans que personne ne se rende compte.

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TENUE   ♕ Il faut croire qu’un lien nous uni, assez fort pour que lorsqu’il se retrouve en danger ou blessé je sois là. Que ce soit quand il se fait attaquer par des types quand il va mal parce que ça mère l’a blessé ou encore ce soir tandis qu’il est en train de mourir sur le sol, j’arrive à temps pour l’aider. Je ne sais pas si ce sont de simples coïncidences ou quelque chose d’autre qui nous pousse l’un vers l’autre, mais je suis content d’avoir pu empêcher le pire. J’ai vraiment eu peur l’espace d’un instant, je ne sais pas ce qui m’effraie, le perdre ou perdre une seconde fois Moe. Je ne me pose pas la question, tout ce que je sais c’est qu’il ne peut pas mourir, il vit grâce au cœur de ma petite amie, il vit et il doit continuer à vivre, quand il ira mieux je compte bien lui faire la leçon, il devrait être plus prudent... Mais pour l’instant je dois le couvrir, l’empêcher d’avoir froid, malgré la chaleur de son corps il grelotte et je n’ai pas grand-chose pour le réchauffer, donnant mon pull et quelques trucs attrapés ici et là pour pouvoir mettre sur lui, frottant mes mains pour donner un effet de chaleur plus présent. Il finit par s’endormir sur mes genoux, souriant en le regardant, je touche son front en espérant voir la fière tomber, quand il est ainsi il semble tellement innocent et loin du Gareki arrogant ressemblant plus à un enfant. Il commence à s’agiter un peu, attrapant ma main en parlant dans son sommeil. À qui il parle ? Il rêve, forcément qu’il poursuit quelqu’un, mais même si je ne suis pas cette personne, je serre sa main en répondant. « Je ne te laisserai pas. » À ses mots, pourtant sincère, je me sens pris d’une émotion étrange. « Je ne... te laisserai pas. » Répétais-je. Et moi, à qui je parle au final ? Mais quoiqu’il arrive Gareki peut compter sur moi.

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TENUE   ♕ Nai est avec moi. Je le sais parce que je l’ai vu arrivé, il s’occupe de moi et n’hésite pas une seconde pour que j’ai tout ce que j’ai besoin. Au début, j’avais besoin de mes cachets et il me les procura rapidement. Je commence à avoir froid, il me recouvre de plusieurs couches de vêtements et frotte activement mes mains pour éviter que je ne grelotte plus. Mes paupières sont lourdes mais j’ai pu les entrouvrir pour y voir l’expression de Nai. Sur le moment je ne l’avais pas remarqué mais son expression était inoubliable. Il avait peur. Peur de me voir mourir ? Sur cette pensée, je me laisse totalement dans mon sommeil. Si au départ, j’étais paisible, un étrange rêve me sort de ma tranquillité. J’étais en train de poursuivre une personne qui voulait me fuir. J’ignore qui elle est mais je ne la laisserai pas m’abandonner. J’attrape vivement la main de Nai, qui fait office à celle de mon rêve. J’entends une voix rassurante. Nai ? Il ne me laissera pas et c’est tout ce dont j’avais besoin d’entendre pour que je m’apaise dans mon sommeil.

Je finis par ouvrir légèrement les yeux. Mon corps était engourdi à cause de la rigidité du sol. Je me sens encore un peu faible mais c’est supportable. Je bouge légèrement la tête et remarque que je suis encore sur les genoux de Nai. Combien de temps est ce qu’on a passé comme ça ? J’en sais rien et j’avais déjà oublié mon match. Nai s’était assoupi et sa tête se laissait tomber. J’avais mal au cou pour lui. J’essaye de me relever en douceur pour ne pas le réveiller. Je finis par m’assoir en face de lui et l’observe dormir, en tentant de me remémorer tout ce dont j’ai été témoin avant que je ne tombe de fatigue. Son expression me revient en mémoire. Il semblait avoir tellement peur et d’une manière, je lui suis reconnaissant d’avoir eu cette expression.

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TENUE   ♕ Il y a parfois des choses qu’on ne peut expliquer, des réponses qu’on ne peut donner, des questions qu’on aimerait poser, mais les choses suivent leurs cours et nous laisse parfois dans le doute et l’incompréhension. J’ignore pourquoi je me sens tout le temps concerné par Gareki, certes le cœur de Moe a été la cause principale, mais je sais au fond que même si cet organe bat, elle n’est plus là, je ne cesse de vouloir changer Gareki, mais au fond tout cela n’est-ce pas une excuse pour trouver une raison à mon existence ? Je me sens vide à l’intérieur, depuis sa disparition je n’ai personne, j’ai l’impression d’avancer chaque jour sans but, sans ambition, donnant une facette de moi qui est pourtant morte avec elle. Mais avec lui c’est différent, Gareki me donne ce sentiment de vivre autant à travers nos engrenages, nos rentres dedans, qu’a cet instant en le voyant seul et faible, il a besoin de moi et je pense aussi qu’il peut m’aider. C’est ce que j’ai ressenti en lui disant que je ne laisserai pas, je ne l’abandonnerai pas, lui ou Moe peu importe, le seul capable de respirer, de me parler, de m’écouter, c’est Gareki. Perdu dans mes pensées alors que je le regarde dormir, je finis par fermer les yeux en le gardant au chaud entre mes bras, finissant par m’assoupir.

Le temps passe, combien je l’ignore, mais lorsque j’ouvre les yeux je peux voir Gareki assis devant moi, la première chose que je remarque c’est qu’il semble déjà aller beaucoup mieux. M’approchant sans un mot je touche son front pour évaluer la température de son corps. « La fièvre semble tombée. » Dis-je avec un sourire soulagé. « Tu te sens mieux ? Toujours froid ? » Les cachets ont dû faire effet, mais je préfère demander pour m’en assurer.

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TENUE   ♕ Face à moi, j’ai un Nai endormi. J’ai du beaucoup l’inquiéter pour qu’il s’assoupisse dans cette position. J’ignore si je ne lui ai pas causé des ennuis pendant que je dormais mais ce qui était bizarre est que je me suis réveillé avec sa main dans la mienne. J’ai paniqué sur le moment mais je pense avoir été suffisamment discret pour ne pas faire mouvements brusques et le réveiller par la même occasion. La preuve, il est toujours en train de dormir alors que j’ai quitté ma position d’origine. Sans m’en rendre compte, je fixe Nai avec un regard doux. Ce con m’a encore sauvé et j’ai l’impression d’être endetté à lui. Mais il faut l’avouer que quand il dort, il est déjà plus agréable à regarder. Ses paupières s’ouvrent doucement et ça m’a surpris. Nos regards se croisent pendant un instant et je ne sais pas quoi faire. Ce qui ne semble pas être le cas pour Nai, puisqu’il s’approche rapidement de moi et met sa main sur mon front. Ça aussi, ça m’a surpris. Est-ce que je suis encore malade ? Je me sens bizarre d’un coup. Je lui enlève d’un revers de main la sienne et bizarrement, je me sens déjà mieux. « Je vais mieux.  » J’ai oublié la partie où j’avais froid. En vrai, je ne me souviens de pas grand-chose si ce n’est que l’expression de Nai. Je détourne un peu le regard avant de fixer Nai. « Merci.  » C’est la première fois que je remercie quelqu’un. D’une part, je ne penserai pas que ce jour arriverait et d’une autre, je n’aurai jamais imaginé, le jour de notre rencontre, que je remercierai Nai un jour. Mais ce « merci » regroupait plusieurs. Merci pour s’être occupé de moi, d’avoir été là quand j’en avais besoin et surtout, de ne pas m’avoir laissé seul. Bien sur, je ne lui dirai jamais ses mots et j’espère qu’il n’interprètera pas toute la signification de ce mot et qu’il s’arrêtera sur le fait de s’être occupé de moi.

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TENUE   ♕ Je ne pensais pas du tout m’endormir en veillant sur lui, sa main tenant encore la mienne, j’ai dû m’assoupir en le regardant, j’ignore combien de temps est passé entre-temps, mais lorsque j’ouvre les yeux Gareki est devant moi et semble aller déjà beaucoup mieux, cependant je ne m’arrête pas à des suppositions, me rapprochant rapidement de lui pour prendre sa température, il balaye ma main mais j’ai eu le temps de voir qu’il n’avait plus de fièvre, soulagé que cette crise soit passée. « Tant mieux. » Dis-je lorsqu’il le confirme lui-même avant de me remercier, j’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’il dise une chose pareil, je n’ai pas fait ça pour qu’il me remercie, mais ça fait quand même du bien à entendre. Je souris simplement en guise de réponse. « Tu fais souvent ce genre de crise ? » Je m’inquiète forcément, il était tout seul là, il aurait pu y rester sans que personne ne le remarque, il devrait être plus prudent... Me mettant à éternuer soudainement, je me rappelle que je suis totalement découvert et que j’ai dormi comme ça, c’est bon pour attraper la crève, mais c’était le dernier de mes soucis à ce moment-là. Me redressant j’attrape mon pull au sol pour le remettre et récupérer un peu de chaleur. « Le match doit être terminé, de toute façon tu ne peux rien faire pour l’instant. » Attrapant son sac je remets tout dedans, vu que je l’ai vidé pour chercher ses médicaments plus tôt. « Je te raccompagne chez toi. » Je ne lui laisse pas vraiment le choix, mais je ne peux pas le laisser seul après ça, quoiqu’il dise je suis têtu donc ce n’est pas la peine de tenter de me contredire. « On y va ? »

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TENUE   ♕ Si je devais me fier à ce que je vois, il avait l’air plus fatigué que moi mais il me demande direct comment moi je vais. Je ne vais pas me plaindre parce que quelqu’un s’occupe de moi, mais c’est perturbant. Nai est sincère et ça change tout. Je lui rassure en disant que je n’ai rien mais je ne penserai pas que ça le soulagerait autant. Bon, vu le caractère de Nai, je pense qu’il s’inquièterait pour n’importe qui se trouvant à ma place mais je ne vais pas nier le fait qu’il n’a pas voulu que je meure. Et ça, ça a déjà énormément d’importance pour moi, c’est pourquoi je le remercie. C’est rare que son sourire ne me donne pas envie de m’énerver, il était du genre à sourire pour rien mais celui là me semble plus agréable. Je me gratte l’arrière de ma tête tout en réfléchissant à la question. « C’est la première fois d’une si grande ampleur.  » D’habitude, un peu de repos et je récupère. Enfin, c’est vrai que j’ai pas mal enchainé de match ces temps ci et avec l’histoire de ma mère, je ne me contrôlais plus lors des matchs. Il éternue et ça me fait limite sursauter. « Tombe pas malade. » Il va finir par me faire culpabiliser s’il attrape la crève. Je le regarde ranger mes affaires en silence. Je me sens bien, les médicaments ont agis, je me sens d’attaque à jouer si jamais je devais le faire. Après, j’ignore si mon corps va réellement tenir le choc. J’allais insister sur le fait que je pouvais rentrer chez moi tout seul mais connaissant Nai, il ne m’aurait jamais laissé faire. Je soupire avant de sourire. Je me lève et récupère mon sac dans sa main. « J’ai assez de force pour porter mes affaires tout seul. » Je mets la bandoulière sur mon épaule et commence la marche. Il y a une question qui me trotte dans la tête depuis le début mais je ne sais pas si je devrais la poser ou pas. Finalement, je décide de lui demander, rompant le silence. « Comment tu as su ? » Que j’étais là, en train de mourir ?  

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TENUE   ♕ Bien entendu que je ne veux pas que Gareki meure, il a beau être chiant je ne le déteste pas et m’inquiète pour lui lorsqu’il va mal, en l’occurrence là il n'était vraiment pas bien. Mais ça semblé allait mieux maintenant et c’est tout ce qui compte, je lui demande si ça arrive souvent, s’il est tout seul ça peut être dangereux... « Tu devrais en parler à l’hôpital et ralentir un peu la cadence. » Ce ne sont que des conseils, mais ce n’est pas parce qu’il a un nouveau cœur qu’il doit se tuer à la tâche sans prendre le temps de souffler. Dormir dévêtu par cette saison ce n’est pas la meilleure idée pour rester en bonne santé, mais je suis résistant, même si j’attrape froid ça ne durera pas longtemps ! « Quoi, tu vas t’inquiéter pour moi maintenant ? » Je le taquine un peu, mais ce serait une première. Je ne lui laisse pas vraiment le choix en m’imposant, je compte bien le ramener chez lui et m’assurer qu’il va vraiment bien, son sac est de nouveau rangé et je suis prêt à le suivre quand il voudra. Il me reprend d’ailleurs ses affaires des mains et je le regarde avant de sourire. « Oui oui, désolé. » Je ne vais pas le contredire. « Prêt ? » Je suis déjà à l’encadrement de la porte pour l’attendre, je ne pense pas que le match soit terminé, il doit rester quelques minutes à jouer vu le bruit et puis s'ils avaient fini ont les auraient croisé dans le vestiaire, ils nous auraient vus surtout et personne n’y est rentré depuis. Je m’arrête de marcher quand il me questionne, je prends quelques secondes pour l’observer et demander à mon tour. « Su quoi ? » S'il ne précise pas je ne peux pas deviner ce qu’il veut dire.

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TENUE   ♕ Faire une crise si importante est la première fois que ça m’arrive depuis la greffe. Mais je crois que depuis le début, j’ai des signes qui montrent que je dois faire plus attention avec ce nouveau cœur. Depuis quelques temps, j’enchaine les matchs et les entrainements sans laisser un moment de répit à ce cœur. Mais je n’y peux rien. Je ne veux pas me priver de mon talent sur la patinoire, j’ai besoin du hockey pour que j’aille mieux. C’est d’ailleurs inimaginable que c’est ce sport qui fatigue à ce point mon cœur. Mais je n’ai pas le choix, si je veux vivre plus longtemps, il faut que je me méninge. Je soupire. « Je vais ralentir la cadence. » Il doit savoir que je n’aime pas trop les hôpitaux pour que j’y aille de moi-même. Nai a éternué et il y a intérêt que ce ne soit pas le début de la crève. « Prends pas tes rêves pour de la réalité. » Lui alors ! Je ne veux juste pas qu’il tombe malade à cause de moi. J’ai déjà assez de dettes à lui rendre comme ça. Il s’occupe de ramasser mes affaires et de les mettre dans mon sac. Je ne proteste pas à sa soudaine volonté de me ramener chez moi. A quoi bon ? Je le connais et je n’aurai pas pu lui faire changer d’avis. J’hoche la tête et traverse la porte des vestiaires. J’oublie le match, de toute façon, Nai ne m’aurait pas laissé jouer et le coach non plus. Il va penser que j’ai fait un caprice et que je les ai abandonnés. Et même si c’était le cas, il n’est pas venu me chercher. Non, le seul qui est venu s’inquiéter pour moi, c’était cet imbécile qui se tient à mes côtés. Il me frustre à ne pas savoir de quoi je parle. Bon, je n’ai pas été clair non plus mais quand même, c’est frustrant. Je passe mes doigts à travers ma chevelure. « Que j’étais mal ? Tu n’es pas venu dans les vestiaires par hasard, tu me cherchais non ? » Il s’inquiétait pour moi, n’est ce pas ?

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TENUE   ♕ Une greffe ce n’est pas rien, il faut vivre avec et ses conséquences, il a la vie sauve grâce à ça, mais il faut qu’il ralentisse un peu, ce n’est pas parce qu’il a un nouveau cœur qu’il doit vivre à cent à l’heure sans prendre le temps de respirer et de se poser. Moe était très vif aussi, bien que calme et douce, elle aimait aider les gens, courir partout pour faire les choses rapidement, parfois je me demandais comment une fille comme elle pouvait exciser et finalement elle n’est plus. Mais lors de cette crise je n’ai pas aidé Moe, j’ai aidé Gareki, parce que peux importe à quel point j’aime ma fiancée, elle est morte et j’en suis conscient, je me rattache à cet organe dans le brun qui bat encore, mais ce n’est qu’une excuse, ce but que je me suis donné de le « changer » c’est ma façon à moi d’exciser, de remplir ce vide à l’intérieur et quoiqu’il arrive je ne le laisserai pas tomber, quoiqu’il m’en coute. Je hoche la tête quand il parle de ralentir la cadence. « Je vais y veiller. » Dis-je avec un petit ton taquin et sérieux à la fois. Mais je ne compte pas le voir s’écrouler ainsi de nouveau. Je risque de tomber malade à dormir si peu couvert, ça semble même être déjà le cas vu que je commence à éternuer, mais ce n'est pas un souci, je n’y fais pas attention, plaisantant plus sur sa remarque. Riant simplement en haussant les épaules, je le savais déjà. Sur le chemin pour sortir de la patinoire afin d’aller chez lui il me questionne, sauf que je ne comprends pas ce qu’il veut dire, l’incitant à être plus précis, le regardant dans les yeux en attendant. « Ah, oui. La question est plutôt de savoir quand est-ce que je ne te cherche pas non ? » Je souris en reprenant quelques pas, jusqu’à la sortie, on a pu éviter toute la foule en passant par derrière, une fois dehors, je m’étire en prenant une bonne bouffée d’air frais. « Tu n’étais pas sur le terrain, ça m’a paru étrange, tu n’aurais pas manqué un match important sans raison, tu aimes trop ça. » Je commence à le connaitre depuis le temps qu’on passe ensemble. « J’ai su qu’un truc n’allait pas, donc je suis venue et j’ai eu raison non ? » Lui dis-je pour le taquiner un peu, le regardant de nouveau, je mets mes mains dans mes poches. « On y va ? Je te suis. »

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TENUE   ♕ Je ne qualifierai pas ce cœur comme un nouveau départ. Pour moi, il s’agit de prendre revanche sur la vie, sur les personnes qui m’ont abandonné et quoi de mieux que de briller sur la patinoire ? Mais ces temps ci, j’ai abusé et mon corps me le fait bien comprendre. Je n’arrive pas à croire que même mon corps se met à se rebeller contre moi. C’est frustrant mais je n’ai pas d’autre choix que de l’écouter et de me calmer. Je dois le faire pour continuer à vivre. La réponse de Nai m’arrache un sourire. Le pire c’est que je ne peux même pas douter de ses paroles. Il est tout à fait capable de veiller à ce que je ralentisse la cadence. Je me demande réellement d’où est ce que cette motivation de garder un œil sur moi lui vient. A cause de ça, je ne suis pas insensible à son dévouement et à sa santé. Enfin, je ne veux pas qu’il tombe malade à cause de moi et même si je le dis le contraire, il est vrai qu’au fond de moi, je m’inquiète surement un peu pour lui. On sort des vestiaires et après quelques pas, je lui pose une question qui me trotte dans la tête depuis le début. « Tu avoues que tu es un stalkeur ?  » C’est frustrant d’entendre les bruits de la foule, les encouragements et de ne pas être sur la glace. Je n’ose pas regarder le tableau des scores pour ne pas m’inciter à foncer dans le match. Une fois dehors, je ne suis plus dérangé par les bruits tentants. Je soupire en entendant sa réponse. « Je n’arrive pas à croire qu’un gars comme toi me connait mieux que n’importe quel membre de l’équipe.  » Puisqu’on va chez moi et qu’il ne connait pas le chemin pour y aller, je mène la marche. « Je dois être fou pour montrer où j’habite à un stalkeur. » Je soupire pour moi-même. « Si je te vois dans les parages, t’es mort ok ?  » Je pointe mon index vers lui, comme toute menace bonne menace.

Garenai

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TENUE   ♕ Malheureusement il faut faire des sacrifices dans la vie et lui mieux que quiconque devrait le savoir après son expérience, lorsque son cœur était malade il avait des contraintes et ne pouvait surement pas faire la moitié, voir le quart de ce qu’il peut faire aujourd’hui. Pourtant, ce n’est pas une raison pour tout donner d’un coup, se rattraper c’est bien, profiter aussi, mais faut savoir le faire à un rythme raisonnable, surtout lorsqu’on a subi le genre d’opération qu’il a subi, je ne peux que veiller sur lui, comme j’aurais veillé sur Moe, c’est diffèrent certes, mais l’intention est la même. Il me questionne et j’avoue que je suis tout le temps entrain de le chercher, c’est surement étrange dit comme ça, on penserait a une groupie ou un truc du genre, mais j’ai aussi mes raisons, j’ai dû faire mes propres sacrifices et aujourd’hui je me rattache à ce que je peux pour que cela n’a pas été vain. Un shakeur ? Je le regarde avant de rire de bon cœur et haussant les épaules. « Si tu me vois ainsi, ça ne me dérange pas. » Haha, peut-être qu’un jour je serais un ami, un peu collant certes, mais un ami quand même. « Qu’est-ce que tu entends par « un gars comme moi » ? » L’interrogeais-je en feintant une petite moue. « Tu ne les laisses pas te connaitre et ils ne font surement pas l’effort de le vouloir vu ton sale caractère, ce qui ne m’a pas arrêté. » Faut être franc, Gareki n’est pas facile, si on n'est pas tenace et insistant avec lui il n’ouvrera aucune porte pour laissait place à la confiance ou l’amitié. Même la camaraderie au final, vu qu’il se la joue plus perso qu’en équipe. « Tu penses vraiment que je vais prendre tes menaces au sérieux ? » Le fixant droit dans les yeux avant de sourire. « Je ne compte pas passer mes journées devant chez toi, promis. » Levant la main droite pour plaisanter, je ne suis pas ce genre de stalkeur, mais au moins s'il y a un problème je pourrais le retrouver, c’est surtout ça qui m’inquiète, je n’ai aucune mauvaise intention et je n’en ai jamais eu.

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TENUE   ♕ Même si je qualifie Nai de stalker, il est bien plus que ça à mes yeux. Certes, au début je l’avais réellement considéré comme un gars collant et relou mais mon impression sur lui a changé. Là où tout le monde s’est arrêté, lui, a continué d’avancer vers moi. Mes menaces, mes coups, mon caractère de merde rien de tout cela ne l’a fait fléchir et le résultat est ce qu’il est toujours devant moi. Je ne le déteste pas et je dirai même que j’arrive à apprécier les moments passés ensemble, même si je râle toujours en fin de compte. Mais je suis bien trop fier pour lui avouer tout cela. De toute façon, entre mecs, pas besoin de bla bla. Mon comportement qui est différent de celui que j’avais au début est un bon argument, bien que mes mots restent toujours aussi crus. Mais s’il y a une chose qui n’a pas changé, c’est le côté positif de Nai. Ça ne le déplait pas d’être traité en tant que stalkeur et c’est toujours aussi frustrant de ne pas le voir changer d’expression. Finalement, j’ai droit à une petite moue ce qui m’arrache un sourire. « Un imbécile heureux. » Je soupire à la suite de ses mots. Le voilà qui me refait une leçon. « Est-ce que tu viens de faire tout un discours pour, à la fin, te complimenter ? » Il n’a pas tort, je ne laisse pas tout le monde m’approcher, en fait, il est même le seul qui est parti sur une mauvaise impression et mais dont mon avis a, petit à petit, changé. Mon air pseudo-menaçant laisse place à un air défaitiste. Je soupire avant de rire. « J’abandonne. Tu ne me prendras jamais au sérieux. » S’il a réussi à me cerner, la réciproque est vraie aussi. Je sais quel genre de personne il est, bien que ses intentions restent toujours un mystère. Au bout d’un certain temps, on arrive devant mon appartement. Je lui pointe l’immeuble. « On est arrivé. C’est bon ? Tu es rassuré ? » Je me moque de lui mais il a vraiment tendance à me prendre pour un gamin.

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TENUE   ♕ Que je sois un stalker, un ami ou autres ça n’a pas d’importance, tant que Gareki accepte ma présence je suppose que j’ai déjà fait un énorme progrès depuis le début de notre rencontre et c’est suffisant. De toute façon je n’aurais pas arrêté pour autant, même s’il ne m’avait pas ouvert de porte j’aurais continue à le harceler à ma façon pour qu’il me laisse entrer. Un imbécile heureux ? Je souris, ce n’est pas totalement faux, mais pas totalement vrai non plus, sauf qu’il y a encore énormément de chose que Gareki ignore sur moi, il a peut-être découvert pour Moe, mais ce n’était qu’un détail, le reste de l’histoire est ce qui importe vraiment vu qu’il est concerné par ses évènements. « Tu penses ? » Je me suis complimenté ? Je ne sais pas, mais peut-être est-ce le cas, je ris un peu en haussant les épaules, ça n’a pas vraiment d’importance. « Tu abandonnes ? Vraiment ? Wow, je n'aurais pas cru. » Je le taquine bien sûr, mais le fier Gareki qui jette l’éponge, c’est une grande nouveauté. « Je te prendrais au sérieux, si tu l’étais vraiment. » Ajoutais-je en le regard avec un sourire aux lèvres, je commence à le cerner aussi depuis le temps, au final il joue les durs et remballe tout le monde, mais je suis certain qu’il a besoin de quelqu’un capable de le comprendre et ne pas l’abandonner aussi facilement, ce que je m’entête à faire au final. On arrive devant son immeuble qu’il pointe du doigt. « Rassuré oui. Mais tu comptes me laisser là ? Tu vas même pas m’inviter à boire un verre ? » Je souris en le regardant avec insistance. « Puis qui me dit que tu vas pas t’écrouler dans l’ascenseur ou les escaliers hein ? » Je lâche pas l’affaire jusqu’au bout.

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TENUE   ♕ Je n’ai aucune idée de ce que les sourires de Nai cachent. Enfin, je sais que derrière ce masque d’imbécile heureux se cache quelque chose de plus profond. Je l’avais bien vu lorsqu’il était parti voir sa fiancée mais je ne sais pas à quel point la mort de celle-ci l’a affecté. Mais le temps finira par arranger la chose. Enfin, je dis ça mais je n’ai aucune idée de quand est ce qu’elle est partie. Je suis juste persuadé que Nai pourra en faire le deuil. Il passera à autre chose, qu’il le veuille ou non. Au pire, même si ça ne m’enchante pas au premier abord, je lui ferai ouvrir les yeux, je lui dois bien ça. Et sur ce coup, je ne le laisserai pas « gagner ». Car depuis le début, je n’ai enchainé que des « défaites ». Avec lui, même l’âne le plus borné finira par le laisser s’approcher. C’est trop épuisant de le contredire car il ne veut rien abandonner. Je mets mes mains dans mes poches et hausse à mon tour les épaules. Si je le dis c’est que je le pense, mais ce n’est pas si important que ça donc je ne m’attarde pas dessus. « Tu peux pas arrêter de me chercher une minute ? » Dans tous les sens du terme pour le coup. Je lève les yeux à sa réponse. Il recommence à faire le Nai qui sait tout de moi, mais d’un côté ça me fait plaisir. Car au final, peut être que je voulais réellement quelqu’un d’aussi persistant pour rester à mes côtés. Personne n’aime être seul, moi y compris. Arrivé devant l’immeuble, je pensais qu’il était l’heure de faire les au revoir mais Nai est d’un tout autre avis. Je passe ma main dans mes cheveux. « T’es vraiment chiant. » dis-je avec un sourire. « Tu veux pas habiter avec moi comme ça tu pourras me surveiller ? » J’ouvre la porte principale du petit immeuble et le laisse me suivre s’il le souhaite. J’arrive devant les escaliers. « Je suis au 3e. » Sans ascenseur mais pour des sportifs comme nous, ça ne devrait pas poser de problèmes.

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TENUE   ♕ Gareki est une proie facile à embêter, en tout cas je ne me lasse jamais de le chercher, le provoquer, éveiller en lui de nouvelles réactions aussi, c’est marrant de voir le changement car au début il n’aurait pas agi de cette façon. Il râle beaucoup, mais finalement il ne refuse pas et c’est tout ce qui importe, ça prouve qu’au fond il m’a accepté et accepte aussi de m’avoir à ses côtés. C’est agréable. Je souris juste en guise de réponse alors qu’on arrive devant son immeuble, il compte m’abandonner là, mais je ne suis pas d’accord pour le laisser rentrer tout seul, quitte à juste le raccompagner jusqu’à chez lui, je veux être certain qu’il va vraiment bien, il ne peut pas m’en vouloir pour ça n’est-ce pas ? Chiant ? Il devrait le savoir depuis le temps, je dirais pourtant que je suis plus persistant dans cette situation, car si j’insiste c’est parce que je m’inquiète pour lui finalement. « Pourquoi pas, je devrais peut-être ramener quelques affaires chez toi ! » Dis-je avec un ton enthousiaste, avant de rire, il me tuerait si je venais vraiment taper l’incruste. Après je vis seul dans une maison où je me retrouve plus souvent assis au sol dans le froid à réfléchir et m’isolé qu’être le Nai actif et chaleureux qu’il connaît. « Si tu le proposes sérieusement je pourrais accepter. » Je le taquine en souriant, sans pour autant contredire mes paroles. Entrant dans le bâtiment, il habite au troisième, mais je le laisse grimper en premier, histoire d’avoir les yeux sur lui, je n'y peux rien si je le surveille vraiment malgré moi. On ne sait jamais. Arrivé au bon étage j’attends qu’il ouvre la porte pour pouvoir entrer et découvrir l’endroit où il vit, je suis curieux aussi mine de rien.

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TENUE   ♕ Moi qui voulais être franc avec lui, il arrive toujours à me faire hérisser les poils. Et bien sur, je tombe à chaque fois dans le panneau. J’aimerai faire preuve de maturité et tout ignorer mais mon tempérament ne rend pas la tâche facile. Je dirai même que c’est impossible avec mon caractère. Nai veut même me raccompagner jusqu’au bout. Mes yeux s’écartent en grand. « Non ! » Il est malade, je ne veux pas qu’il habite chez moi. Le pire c’est que j’ai l’impression que Nai est capable de s’incruster à l’improviste. Mais je tiens à mon intimité, déjà que je vois sa tête pratiquement à chaque fois que je sors, je ne veux pas le voir quand je rentre à la maison. Je vais devoir me montrer plus sévère pour qu’il voie que je suis sérieux à ce sujet. « C’était une blague. Ne débarque pas chez moi. » Je préfère préciser pour éviter que cette plaisanterie se retourne contre moi. Menant le chemin dans les escaliers, on arrive rapidement au 3e. J’incère la clé dans la serrure de ma porte. Je me retourne pour y voir un Nai toujours présent. Je soupire et ouvre la porte, lui laissant accès à mon appartement. Il est spacieux pour une personne mais comme je peux me le permettre, ce n’est pas si anormal que ça. En fait, à part mes trophées et médailles, il n’y a pas réellement de décorations personnelles. J’ai quelques petites plantes qui trainent par ci par là pour avoir du « vert » dans mon chez moi. Il n’y a que des photos de moi sur la glace mais jamais de photos de famille. La seule que j’ai est celle de ma mère et moi enfant, mais j’ai plaqué le cadre contre l’étagère pour ne pas la voir quand je traine dans le salon. Je déchausse mes chaussures et les laisse à l’entrée. Je file dans la cuisine, le laissant dans le salon. Il ne doit pas avoir besoin de moi pour lui dire de s’installer puisqu’il a été la personne à proposer de monter. « Tu veux boire quoi ?  » J’ouvre mon frigo, je n’ai pas beaucoup de boissons, j’ai beaucoup de lait de soja ainsi que des boissons énergisantes.

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TENUE   ♕ Avec Gareki je peux me montrer collant et très entreprenant, mais ce que j’adore avec lui, c’est que même quand je le fais marcher il court ! Il est divertissant à sa manière et je ne me lasse pas de le taquiner. Prenant un faux air vexé quand il refuse que je ramène des affaires, dire que ça aurait pu être marrant qu’il accepte ! Je serais allé directement les prendre simplement pour voir son petit côté désespéré, mais je ne suis pas aussi chiant qu’il n’y paraît. Certes, avec lui j’ai quelques manies, mais je ne suis pas aussi immature et envahissant, j’ai besoin comme lui de mon espace vital et puis je passe déjà ma journée avec un sourire collée au visage, quand je rentre j’ai besoin de briser le masque pour rejeter la pression et profiter du calme et de cette réelle solitude qui plane en moi. « Idiot. » Dis-je simplement en souriant. « Tu as vraiment cru que j’allais venir m’incruster chez toi ? » Le taquinais-je en lui donnant un petit coup d’épaule. « Enfin si tu as besoin de compagnie tu n’as qu’à m’appeler. » Ça peut sonner bizarre, mais j’entends pas là que ça ne me dérange pas de passer du temps avec s’il en a besoin, qui sait, je suis bien placer pour savoir à quel point la solitude est pesante. Entrant chez lui je parcours du regard son appartement, c’est bien à son image, je ne l’imaginais pas dans un endroit super décoré ou coloré, il est comme la glace, pas son cœur bien sûr, mais son image. Regardant les photos de lui, il a toujours la même tête haha. Je peux aussi découvrir ses trophées, malgré son cœur il en a remporté pas mal, je suis impressionné. Même si je suis pareil au foot, j’ai aussi pas mal gagné de tournoie, mais qui ça intéresse à savoir ça. « Ce que tu as. » Je ne suis pas difficile, je me suis incrusté surtout pour être sûr qu’il va bien. Le rejoignant dans la cuisine. « tu ne te sens jamais seul ? » Je dois avouer qu’après un certain temps ça deviens une habitude, une mauvaise habitude... Moi qui ait toujours aimé la compagnie, une fois qu’on se met à vivre sans personne on doit faire face à certaines situations qui sont parfois déplaisantes et parfois nécessaires aussi. « Je bois et j’y vais, t’as intérêt à te reposer. » Qu’il ne fasse pas l’imbécile quand j’ai le dos tourné.

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TENUE   ♕ Je ne sais jamais à quoi m’attendre avec Nai, alors quand il a l’air de prendre ma blague au sérieux, je commence à « stresser » qu’il puisse réellement squatter mon appartement. Après tout, il reste un stalkeur dans l’âme alors ce n’est pas si impossible que ça. Je fronce les sourcils lorsqu’il me traite d’idiot. « Arrête avec tes « idiots ». » Il me taquine sur ma « naïveté ». « Bah oui, avoue que tu en serais capable.  » Il va me faire passer pour un sans ami à force. Ce n’est pas totalement faux mais si je suis seul c’est parce que je l’ai « choisi ». « Tu n’as vraiment rien à faire que de me tenir compagnie ?  » Je ne veux pas lui montrer mais je garde sa proposition en mémoire. Je ne pense pas que je compterai l’appeler un jour mais rien que le fait de l’avoir proposé, c’est déjà signifiant. On arrive devant ma porte et je lui ouvre l’appartement. Il peut être totalement rassuré, je suis arrivé entier chez moi. Pour éviter qu’il ne me taquine davantage, je file directement à la cuisine pour lui donner sa boisson. Il ne pourra pas dire que je ne l’ai pas bien accueilli avec tout ça. Je n’aime pas inviter des personnes chez moi, en tout cas, c’était rarement des hommes. Inspectant mon frigo, je sors une boisson énergisante pour lui. Je n’ai pas soif donc une boisson suffit. Je l’entends me rejoindre. Je ferme la porte de mon frigo et lui tend sa boisson sans un mot. « C’est supportable. » balançais-je sans réelle conviction. La vraie solitude, je l’ai ressentie quand la personne que j’attendais n’était pas venue à mon chevet. « La solitude te fait peur ? » Je m’appuie contre mon réfrigérateur. « Finis le vite.  » dis-je en ignorant la deuxième partie de sa phrase.  

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TENUE   ♕ C’est vrai que j’en serais capable et Gareki semble l’avoir compris à force d’avoir affaire à moi et ça m’amuse un peu qu’il court à chaque fois que je le fais marcher. Je ne peux malheureusement pas m’empêcher de le traiter d’idiot, c’est un surnom affectif haha, en même temps parfois il peut vraiment l’être avec ses réactions autant qu’avec ses mots, mais ce n’est pas pour déplaire, ça montre qu’il est humain avec ses défauts, bien qu’il aime montre le pire de lui aux autres, alors que je suis bien placé pour savoir qu’il y a bien plus que sa façon de se montrer hautain et supérieur en toutes circonstances, je pense plutôt que c’est une barrière, une façon d’être pour se protéger, on a tous une manière de supporter le quotidien, les situations et les difficultés, Gareki a assurément la sienne, que ce soit consciemment ou non, je continuerai de creuser pour qu’il m’accepte. « J’en serais capable. » Dis-je sans hésiter, d’un ton naturel et mon expression sérieuse, je ne suis pas du genre à tourner autour du pot surtout quand ce qu’il demande est évident. « Apparemment non. » Je souris, il faut croire qu’il occupe une grande partie de mon temps libre, si je ne joue pas au foot ou ne suis pas chez moi, c’est presque à cinquante pourcents de chance que je sois avec lui ou entrain de le chercher. D’une certaine manière Gareki est une de mes raisons de vivre bien qu’il l’ignore. Je demande s’il ne se sent jamais seul, mais au fond je sais ce que c’est de vivre dans une maison sans personne, donc je pourrais répondre à cette question, bien qu’encore une fois, on ait tous notre façon de ressentir les choses qui diffèrent souvent. « Je vis seul, comment pourrait-elle me faire peur ? » Je garde le sourire, il découvre une nouvelle chose sur moi, je ne pense pas que ce soit important, mais je n’ai jamais émis ce détail il me semble. « Dis que tu es pressé que je parte ! » Je fais une fausse moue, buvant la boisson énergisante qu’il m’a plus tôt donné. Je marche de pièce en pièce, je reviens dans le salon avec ma canette, le temps de finir je profite pour essayer d’en découvrir davantage sur le personnage par moi-même. Terminant rapidement ma boisson comme il me l’a demandé, je jette à la poubelle la canette vide et regarde l’heure. Je n’ai pas grand-chose à faire ou personne qui m’attend, mais préférant le laisser se reposer je ne voulais pas vraiment m’attarder et le déranger contrairement à ce qu’il peut penser. « J’y vais. » Dis-je simplement, sans artifices. « N’ oublie pas de te reposer. » J’insiste toujours, mais il n’en a pas fini avec moi.