park in su n’a que quatorze ans lorsqu’il emménage en australie. le jeune garçon n’était pas emballer par l’idée de changer de pays, de culture aussi radicalement, mais ils n’a pas eu son mot à dire. ses parents l’ont décidé ainsi. la famille park s’installe dans un petit quartier de sydney.
dans ce même quartier, harris felicity, jeune fille issu d’une famille bourgeoise. sa famille est catholique et s’est donc installée dans ce petit quartier pour l’église qui s’y trouvait, depuis quelques années déjà. le père de famille est juge dans le tribunal de la ville, tandis que son épouse y est avocate.
felicity est une collégienne à l’époque, suivant les cours dans un collège privé. c’est une jeune fille à la longue chevelure rousse, aux yeux verts émeraudes. de petites taches de rousseur parsèment ses pommettes, et ses fines lèvres laissent parfois naître un sourire qui dévoile alors de petites fossettes. c’était la première vue que park in su se fit de la petite collégienne lorsqu’il la rencontra à l’église.
quelque semaine après l’arrivée de la famille asiatique, felicity était étrangement intéressée par la culture de la corée du sud, et plus particulièrement pour la pâtisserie du pays. chaque matin, la demoiselle passait par cette boulangerie que tenait mr et mme park cherchant du regard le jeune garçon et prenant un gâteau au hasard.
in su rejoint la chorale de l’église dont fait déjà parti felicity. ce fut les premiers vrais contacts des deux jeunes adolescents, entamant alors une relation très proche. le coréen et l’australienne se rejoignent tous les jours après le collège afin de discuter et de faire une partie du chemin ensemble. le garçon n’est pas scolarisé dans le même établissement que la jeune fille, à son grand désespoir. elle est inscrite dans une école exclusive à la gente féminine.
de fil en aiguille, leur amitié devient de plus en plus intime. il pouvait l’avouer, la belle rousse ne laissait pas le coréen de marbre. vint alors les premiers flirts quand ils ont âgés de quinze ans. le cœur de felicity bat pour le jeune homme. un monde les sépare, pourtant c’est ce qui les rapprochent : leurs différences.
mr harris n’a jamais aimé la famille park. il trouvait ça insupportable que sa fille doive faire partie de la même chorale que l’enfant de ces deux boulangers. mr était très peu ouvert aux autres cultures, seuls ceux qui sont de la même origine que lui ont droit à son amitié. se rendant compte du point de vue de son père, la rouquine s’angoisse, elle angoisse à l’idée d’avouer sa douce romance à son paternel.
elle veut y mettre fin, elle veut arrêter. elle est alors âgée de dix-huit ans. ses sentiments s’amplifient pour le beau bridé, mais sa peur augmente elle aussi. la peur de son père, de la réaction de sa famille s’ils apprennent. la demoiselle fait le mur depuis quelques années maintenant afin de pouvoir vivre son amour tranquille avec le jeune in su.
ce dernier panique à son tour ; il ne veut pas perdre sa belle rousse. en âge alors de se marier, il demande la main de l’australienne. leurs familles respectives n’auront plus de mot à dire sur leur relation. felicity veut fuir, alors elle accepte. elle accepte d’aller vivre son idylle avec in su.
l’impossible ne semble pas exister en amour, seul existe des possibles quand nous avons traversé nos peurs et nos résistances, ou renoncer à des projections erronées sur l’autre.
in su et felicity sont maintenant stables dans leur vie de couple. les deux sont professeur à l’université ; felicity enseigne les langues mortes, tandis que son mari enseigne les mathématiques après une formation de mathématicien. la jeune femme est quant à elle, historienne de formation. ils sont alors âgés d’une trentaine d’années ; ils décident de fonder leur famille à leur tour.
le test de grossesse est positif. ils gardent le sexe de l’enfant comme surprise à la naissance. beaucoup d’élèves et de profs sont émus par la nouvelle, mise à part quelque jaloux. c’est avec regret que la future maman prend ses congés de maternité : enseigner est devenu l’une de ses passions.
à la naissance de l’enfant, ils apprennent que c’est une fille. cela faisait déjà quelque mois qu’ils réfléchissaient à un prénom, s’étant mis d’accord de prendre un prénom occidental. ils avaient décidé élias pour un garçon, et freya pour une petite fille. naquit alors park freya, aînée de la famille park.
l’histoire se répète quelque année plus tard : freya devient grande sœur à huit ans. elle accueille alors park blue dans sa famille, avec beaucoup de joie. la famille nage dans le bonheur. la grande romantique est comblée ; felicity ne peut retenir ses larmes lorsqu’elle voit sa famille, et ce même deux ans plus tard.
vivre la naissance d'un enfant est notre chance la plus accessible de saisir le sens du mot miracle.
l’été des trois ans de blue et des onze ans de freya se passe à la plage. le couple avait réservé un petit appartement en bord de mer pour trois semaines. tout était planifié pour que cela se passe correctement. seulement, la famille allait devoir faire face à un imprévu de taille.
felicity voit l’horreur. elle est pétrifiée, là, debout sur le sable. in su quant à lui, s’élance à toute vitesse vers la source de peur de sa femme. dans les yeux émeraude de la rousse, on voit son reflet. le reflet de cette petite fille paniquée. cette petite fille qui n’arrive pas à remonter à la surface, qui n’arrive pas à surmonter le courant après avoir été nagé trop loin pour son petit corps frêle. tu as été trop téméraire, freya.
in su n’est pas sauveteur ; in su panique à son tour. sa fille disparait peu à peu sous ses yeux. ces yeux qui essaient alors de la retrouver parmi toute cette eau salée. mais les vagues ont eu raison de l’enfant, qui se perd alors dans la profondeur de la mer.
le corps de la petite fille fu retrouvé dans la soirée. blue n’eut le temps de s’attacher, ni même de connaître sa sœur. mais elle a connue l’angoisse de sa mère, ses pleurs lorsqu’elle s’est écroulée sur la plage. petite éponge, blue a tout absorbé, se mettant à pleurer à son tour.
blue ne retient rien de ce funeste jour. ni de l’enterrement de sa sœur, qui se déroula une semaine plus tard avec le tragique évènement. suite à ça, felicity fait une grosse dépression. elle n’arrive plus à s’occuper de son unique fille. cette dernière lui rappelait trop sa sœur défunte. elles avaient les mêmes yeux vert-noisette, la même chevelure de jais, les même petites lèvres pulpeuses. non, felicity ne le supportait plus.
blue parti vivre chez sa tante maternelle pendant quelques années. les week-ends, elle les passait chez ses parents. mais ceux-ci ne se passait pas comme il le faudrait ; blue était ignorée par sa mère qui souffrait encore trop de la perte de freya. il a fallu que in su s’en mêle, le psychologue ne faisait pas son boulot comme il le faut. le coréen a employé des mots durs pour que sa femme se ressaisisse ; et ça a fonctionné. après quatre ans passés chez sa tante, blue retrouve sa mère.
felicity s’en voulait d’avoir mis son unique fille sr le côté pendant tant de temps. pour rattraper le temps, elle a partagé avec ses passions. la petite n’avait que sept ans, mais sa mère lui parlait de littérature et d’histoire romaine. étonnement, la petite fut intéressée par ses contes, elle en demandait de plus en plus. mais l’histoire que blue voulait entendre le plus souvent était celle de l’amour de ces parents. écouter cette histoire faisait grandir son âme de romantique.
la maman australienne choyait sa fille comme il le fallait ; devenant même une mère poule. c’était avec la boule au ventre qu’elle la déposait à l’école tous les matins. se séparé d’elle toute une journée la déchirait. depuis cet accident à la plage, felicity ne laissait plus partir sa fille en excursion scolaire, et surtout pas en bord de mer.
j'entends au-dessus de moi dans les cieux, les anges qui chantent entre eux. ils ne peuvent trouver de mot d'amour plus grand que celui-ci : maman.
blue grandit et son intérêt pour la littérature grandit avec elle. après les cours, elle va à la bibliothèque du coin pour s’instruire. elle y passait des heures, des soirées, jusqu’à la fermeture. ciblant ses lectures uniquement sur la littérature, elle se perd un jour dans la mythologie, et plus particulièrement, la mythologie grecque. elle attrape alors un des livres et le feuillette. elle lit de plus en plus le contenu des pages au fur et à mesure qu’elle les tourne. blue a eu un coup de foudre ; c’est ça qu’elle aime.
sa passion pour la grèce s’amplifiait de livre en livre. elle les dévorait. lorsqu’elle n’avait pas terminé d’en lire un avant la fermeture de la bibliothèque, elle le louait et le ramenait le lendemain. elle favorisait sa passion aux cours ; fort heureusement pour elle, blue n’a jamais vraiment du s’investir dans ses cours pour réussir.
la jeune fille rentrait toujours tard chez elle, et tous les soirs c’était la même chanson par sa mère. celle-ci avait peur qu’il lui arrive quelque chose, c’était une véritable angoisse. felicity est paranoïaque et s’imagine les pires scénarios quand sa fille n’est pas rentrée. heureusement que son mari était là pour équilibré les choses, où blue serait séquestrée à l’intérieur de la maison et lui ferait des cours à domicile.
quand blue, âgée maintenant de dix-huit ans, demanda à ses parents l’autorisation d’aller faire ses études au japon. felicity cru s’évanouir l’espace d’un instant, elle fut prise de vertiges. il en était hors de question de la laisser là-bas seule. in su, plus rationnel, ne l’en empêcha pas. blue voulait juste suivre son ami, sans lequel elle n’est rien. il eut fallu de longues négociations, mais sa mère a fini par céder, à contre cœur.
la liberté ne peut pas être une institution. la liberté n'existe que dans le mouvement de conquête de la liberté