“Life is unpredictable”  

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TENUE ▬ J’ignore combien de temps je suis parti mais je réussie à le retrouver. Cet idiot s’est allongé en boule près du feu qui allait bientôt mourir. Mon cerveau ne réagit pas devant cette scène, ne la trouvant pas inquiétante. Après tout, je venais de me faire une petite frayeur en le croyant parti et le voir toujours présent ici me rassure de tout. Après lui avoir jeté son sac près de lui, je m’occupe de faire revivre le feu. Ce n’est pas bien difficile, il suffit de lui donner un peu plus de matière à brûler et le voilà reparti. Cet idiot ne me répond toujours pas et je tourne la tête vers lui. J’arque mon sourcil en le voyant si peu réactif. D’habitude il m’aurait crié dessus en me remerciant ou en me taquinant mais là rien. Il était silencieux et ça ne présageait rien de bon. Je l’examine plus en détail et je comprends enfin son état. « Imbécile, tu pouvais pas me le dire !   » Je me lève rapidement de ma place pour m’approcher de lui. Il m’énerve. Bon ce n’était pas réellement de sa faute mais ça m’énerve quand même. « Réveille toi tout de suite !   » Maintenant que je semble avoir compris la situation, je sais qu’il ne doit pas perdre conscience. Pendant ce temps, je lui enlève ses vêtements gelés et les jette près du feu. J’ai l’air énervé mais je m’inquiète réellement pour lui. Ce n’est que quand je lui choppe la main que je m’aperçois de la gravité de la chose. Le mettre près du feu ou le recouvrir de vêtement ne changera pas son état. « Meurs pas.   » crachai-je dans un excès de colère. Je suis furieux envers moi-même et cette stupide idée. J’ai une solution à son problème et je me maudis d’en avoir eu l’idée. Mais je l’ai cherché donc je n’ai réellement pas le droit de me plaindre. Je commence à enlever mes habits. Plus j’y pense, plus je me dis que c’est embarrassant. Mais puisqu’il était question de vie ou de mort et que je refuse de voir Nai mourir sous mes yeux, je prends sur moi-même. Ma cicatrice est visible mais c’est la dernière chose dont je me préoccupe. Je le blottis dans mes bras et mets la couverture sur nous. Je peux sentir sa température froide contre ma peau mais cela signifie aussi que les échanges thermiques ont lieu.  

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TENUE ▬ Même si je le voulais je n’arrive pas à être aussi réactif que d’habitude, mes lèvres glacées restent scellées sans qu’aucun mot ne puisse s’en évader, je ne me plains jamais même dans les moments difficiles parce que j’ai appris à surmonter les épreuves seul, c’est pourquoi j’essaie en silence d’attraper mon sac malgré la difficulté que cela me demande de bouger. J’ai surtout envie de dormir, mes paupières sont vraiment lourdes, mais la soudaine réaction de Gareki me surprends un peu, est-il en colère ? Ou inquiet ? Je ne sais pas, mais je crois bien que ça me fait plaisir. Qu’il tente de me garder éveillé est la meilleure chose à faire. Je suis telle une poupée n’ayant pas la force de faire quoi que ce soit sans son aide, même lorsqu’il retire mes vêtements je suis entièrement à sa merci, le laissant faire. Mon corps est glacé et même si je résiste encore je suis réellement fatigué. Ne meurs pas ? Je ne veux pas mourir de froid, ça craint... Mes yeux se ferment, mais je suis toujours conscient, ne voyant pas le brun retirer ses vêtements, tremblant ce n’est qu’une fois qu’il m’entoure de ses bras que je sens la chaleur de son corps contre ma peau gelée. Je n'aurais jamais pensé qu’on se retrouverait dans une telle situation, mais je n’ai pas le luxe de pouvoir trouver ça gênant ou embarrassant, tout ce que je sais c’est que la température de son corps me fait du bien. « Me-r-ci. » Ma voix est faible, mais je tenais à lui dire. Ouvrant légèrement mes yeux, me blottissant davantage contre lui, j’ai besoin de dormir. Prêt à refermer mes paupières je tombe sur sa cicatrice qui en arrête la course, les gardant finalement ouvertes en fixant cette marque, je l’ai déjà vu, mais à cet instant elle me semble captivante. « Ne te se-nt pas cou-pable. » Articulais-je au mieux, j’imagine bien que c’est pour ça qu’il va aussi loin pour moi, mais il n’a pas à s’en faire.

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TENUE ▬ Il me saoule. Je n’arrive pas à croire que cet idiot se comporte comme si je n’étais pas là. Est-ce si dur que ça que de me demander de l’aide ? De pouvoir compter sur moi ? Je sais que je ne suis pas du genre à accepter les demandes des autres mais merde, il sait très bien qu’il est différent non ?! Il ne peut pas réfléchir deux secondes ? Il a réussi à me faire arrêter de jouer au hockey que j’aime tant, me faire monter dans un avion alors que je déteste ça et il n’a pas eu le courage ( ?), l’audace de me dire qu’il ne se sent pas bien ? Je ne comprends même pas pourquoi je suis tant énervé contre lui. Il arrive à me faire sentir honteux pour quelque chose dont j’ai l’habitude de faire, à savoir ignorer les autres. J’exprime mon mécontentement à plusieurs reprises. Je l’interdis de s’endormir ou de mourir. Je lui enlève ses couches de vêtements mouillés et me déshabille par la même occasion. Si un jour on m’aurait dit que j’allais blottir un mec à moitié nu dans mes bras, je lui aurai ris au nez. Pourtant, c’est bien ce qui est en train de se passer. Pour quelqu’un en hypothermie, le mieux à faire est de lui transmettre de la chaleur humaine. Je mets quand même une couverture sur nous pour contenir cette chaleur. « Ta gueule. » Je ne suis pas d’humeur à entendre ça. Je suis toujours autant énervé, même si ça ne me dérange pas tant que ça de l’entendre parler. Au moins, je sais qu’il est conscient et qu’il n’est pas mort. Je le serre dans mes bras, même s’il est glacial. Mon regard se porte loin, je ne veux pas le voir aussi faible. C’est dérangeant. Ce n’est que lorsqu’il m’adresse à nouveau la parole que je baisse le regard pour l’observer. Tss, il s’inquiète pour moi ?! Il est sérieux ?! « Je ne suis coupable de rien. C’est toi le bouffon qui n’a rien vu venir. » Il a raison, je me sens coupable mais ce n’est pas à lui de me dire si je le suis ou pas, pas maintenant en tout cas. « Le seul fautif, c’est toi. Alors dépêche toi d’aller mieux. » Je le savais, Nai allait finir par me rendre fou.

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TENUE ▬ Je ne sais plus ce que c’est de demander de l’aide, j’ai beau être entouré je suis en réalité aussi « solitaire » qu’il ne l’est. Ce n’est pas que je ne compte pas sur Gareki, seulement je n’arrive pas à réagir ou même, savoir quoi demander et finalement je tente encore de me débrouiller seul malgré mon état alarmant. Surement que je ne souhaite pas qu’il se sente coupable ou qu’il doive prendre soin de moi, du coup mes lèvres sont restées scellées et n’ont rien demandé. Jusqu’à ce qu’il remarque lui-même que je ne suis pas bien et agisse. Il râle forcément, pourtant il fait quelque chose que je n’aurais jamais pensé qu’il serait capable de faire, nous déshabiller pour me donner sa chaleur corporelle en nous collant l’un à l’autre, je n’ai vu ça que dans les films, mais là je réalise à quel point c’est agréable et que ça marche vraiment. J’arrive à le remercier, mais sa réponse me ferait rire si j’en étais capable. Me blottir contre lui ne me dérange pas, même si certains pourraient trouver ça étrange je ne vois que l’acte bienfaiteur que ça apporte et mon corps glacé retrouve lentement de la chaleur. Je continue de parler, du moins j’essaie d’aligner une phrase compréhensible en évitant de claquer des dents sur chaque mot. Je ne veux pas qu’il pense que c’est sa faute, même si je suis content qu’il s’inquiète pour moi et m’aide à m’en sortir, je ne lui en veux pas une seule seconde. Peu importe ce qui arrive. « Ha-Ha. T’as raison. » J’aurais dû être plus attentif, même si je suis dans un mauvais état, ça ne sert à rien de regretter, ça devait simplement se passer ainsi. Il est maladroit, mais je vois à travers ses paroles évidentes, même s’il semble en colère ou me faire des reproches, au fond il s’inquiète et ça me fait sourire, légèrement certes, mais je suis assez content qu’il ne soit pas complètement indifférent. « Ça v-a déjà mi -eux. » C’est surtout pour le rassurer car j’ai toujours le corps paralysé par le froid et les membres glacés, mais d’ici peu avec son aide ça va réellement aller mieux, je n’en doute pas.

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TENUE ▬ Nai est un idiot. Au lieu d’aider les autres, il faut qu’il sache comment demander de l’aide. Je ne comprends même pas pourquoi ça m’énerve tellement qu’il ne m’ait rien demandé. Il veut crever seul ? C’est ça ce qu’il cherche à faire devant cette stupide ténacité ? Je n’aime pas quand on me demande de faire des choses mais ce n’est pas comme si je voulais qu’il meurt. Je râle plus que je ne parle et alors ? Mon côté grincheux n’a jamais arrêté Nai d’être à mes côtés. Donc la seule manière dont je vois son silence, c’est qu’il ne me fait pas assez confiance. Et aussi étrange que ça puisse paraitre, je suis assez vexé. J’ai envie de lui gueuler dessus, de lui dire à quel point il est stupide. Même si je l’ai déjà plus ou moins dit, je sais parfaitement que ce n’est pas le meilleur moment pour. Je dois d’abord le réchauffer et le garder vivant pour que je puisse le réprimander. C’est étrange de déshabiller un mec mais ça ne m’arrête pas pour autant. Il faut que je le débarrasse de ces habits mouillés. J’enlève moi aussi mes vêtements pour le caler dans mes bras. Sa peau froide contre la mienne me procure un frisson mais ce n’est rien de grave. Je m’habitue rapidement à sa température. Je l’accuse et il arrive toujours à sourire. «  Tu m’énerves.  » Ce n’est pas la première fois que je lui dis ça, mais cet énervement qu’il me procure est d’une toute autre nature. Je suis en colère parce qu’il ne m’a pas appelé. «  Reste éveillé. Dors pas dans mes bras.  » C’est déjà assez bizarre comme scène. Mais même si je me plains encore une fois, ce n’est que pour l’empêcher de perdre conscience. «  Tu as habituellement beaucoup de choses à dire non ? Parle moi. Je vais t’écouter.  » Qu’est ce que je ne ferai pas pour le garder éveillé.  

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TENUE ▬ Je n’ai pas l’habitude d’être faible ou d’avoir besoin de quelqu’un pour m’aider, au final c’est mon mode de vie qui me pousse à me débrouiller seul, même si j’ai toujours le sourire ou semble ultra sociable, peu de personnes savent réellement ce qui se passe dans ma tête ou ce que je ressens au fond. J’aimerais vraiment dire à Gareki que je suis mal, mais j’en suis simplement incapable, heureusement il le remarque assez vite et agis en conséquence, je souris intérieurement à toutes ses remarques car je sens au fond que ce n’est pas méchant, ce qu’il fait me prouve bien des choses et je me sens mieux rien qu’avec ses efforts. Dans ses bras je peux aspirer la chaleur de son corps tandis qu’il doit supporter la froideur du mien, c’est agréable et je ne vois pas le côté gênant dans tout ça, seulement qu’il me sauve la vie. Je voulais le rassurer pour qu’il ne pense pas être fautif, mais au fond c’est vrai que je suis coupable pour ne pas avoir pu éviter la vague ou être attentif, donc ça arrange tout de voir les choses ainsi arrivant à sourire malgré que mes membres soient tous crispés et paralysés par le froid. « Je sais. » Dis-je simplement, amusé de l’entendre me parler ainsi, je ne suis pas maso, mais je commence à connaitre le comportement de Gareki depuis le temps et je vois son inquiétude sous ses plaintes et ses paroles. Je suis fatigué, mes paupières sont lourdes, mais la voix du brun me garde conscient. « Tu as pe-ur que je ne me ré-veille pas ? » Demandais-je d’un ton se voulant amusé, bien que ma voix soit surtout toujours aussi tremblante. « Je pense à prend-re un an-imal en ren-trant. » C’est hors contexte, mais depuis le temps que j’en veux un, c’est le bon moment. « tu ve-ux venir avec moi l’ach-eter ? » D’une certaine façon, ça montre que je compte bien partir d’ici vivant non ? Gardant le sourire, ce dernier s’efface lentement alors que le poids de l’épuisement s’abat sur moi. « Je suis fa-ti... » Je n’ai pas le temps de finir mon mot que le sol se met à trembler de nouveau, dans mon état tout ce que je peux faire est de m’accrocher à Gareki en attendant que ça passe sans dramatiser, comme d'habitude. De toute façon c'est pas comme si j'avais le choix.

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TENUE ▬ Je ne le dirai jamais assez mais Nai m’énerve. Mais il semble être immunisé à mes propos et j’ai l’impression de le faire plus rire qu’autre chose. D’un côté, ça prouve qu’il voit plus que ce que je ne laisse apparaitre. Il n’a pas peur de mes aboiements et fait abstraction de tout. C’est réellement déstabilisant lorsqu’une personne franchie les barrières que j’ai créé, déstabilisant mais ce n’est pas désagréable. J’ai aussi l’impression qu’avec Nai, je deviens plus « agréable ». Tout est relatif car je reste un gros con mais je me sens différent. En fait, il me donne l’espoir et le courage de devenir un homme meilleur. Je n’ai pas hésité à enlever mes habits et risquer de prendre froid en me collant à lui. Tout ce que je veux ne concerne pas que ma personne. Je veux que Nai aille mieux, qu’il ne meurt pas. Non pas parce que je risque de devenir un « meurtrier » mais parce que je me préoccupe de lui. Sa voix est encore faible et ça me fait rager. « Porter un cadavre porte malheur.  » Je n’arrive toujours pas à être franc, ce n’est pas facile de dire des choses gentilles. Ce n’est pas du tout mon genre. Il me parle de ce qu’il souhaite faire en rentrant à Tokyo. C’est moi qui le lui ai demandé de me parler alors je ne vais pas me mettre à râler. « Quoi comme animal ?  » Chien ? Chat ? Rongeur ? Venir avec lui ?! « Si tu meurs pas, c’est d’accord.  » Je lui impose toujours des conditions pour que j’accepte, mais ce n’est qu’une façon pour que ma fierté tienne le coup. Dire tout le temps oui, c’est trop la « honte ». Un tremblement de terre se fait ressentir et je serre Nai dans mes bras par réflexe. Je n’aime pas du tout ça, je vais finir par croire qu’on ne rentrera jamais, qu’on va tous finir par mourir. Mais je ne peux pas me morfondre, Nai a besoin de moi. Le tremblement s’arrête. Le corps de Nai est moins froid mais je le sens encore faible. J’attrape ses doigts pour sentir leur température, puis je touche son front. « On va devoir retourner à l’avion. On pourra mieux te soigner la bas. » Je sais qu’il est fatigué mais on n’a pas le choix. « Je vais te porter. Est-ce que tu te sens capable de tenir jusqu’à là ?  »   

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TENUE ▬ Je ris légèrement, du moins autant qu’il m’est possible de le faire quand il répond, je n’avais jamais entendu parler de ça. « Avoue, tu viens de l’inventer. » Bien que ce ne soit pas génial de porter un cadavre, je doute que cela ait un quelconque rôle à jouer sur la chance. « Heureus-ement, je ne compte pas mou-rir. » Dis-je une nouvelle fois, de toute façon il faisait tout pour me maintenir en vie en me transmettant sa chaleur, même épuisé je sais que d’ici un petit moment ça me permettra de retrouver des couleurs et de me sentir mieux, il ne faisait pas ça pour rien, j’ignore pourquoi il en fait autant pour me tenir éveillé, s’inquiète-t-il réellement pour moi ? Je ne doute pas que ce soit le cas, mais c’est assez déstabilisant de voir le changement, bien plus présent que je ne l’avais imaginé jusque-là. Je profite de parler de mon envie d’adopter un animal, je me sens un peu trop seul dans cette maison depuis que Moe n’est plus là, me rendant compte que je suis « prêt » à sauter le pas, je ne sais pas ce qui me permet aussi d’avancer, mais j’ai l’impression que Gareki n’est pas innocent à cette nouvelle résolution. « Je ne sais pas en-core. Chien ? Ch-at ? » C’est la base des animaux de compagnie, vu que je suis assez bordélique j’imagine qu’un chat serait plus judicieux, mais ça dépendra de ce qui me fera craquer en allant l’acheter. Il a dit qu’il viendrait et je crois en lui, malgré son comportement et ses paroles, je suis certain qu’il le fera. Suite à ça je sens la fatigue m’emporter, mais la secousse m’empêche de m’endormir alors que je me cramponne à Gareki, incapable de faire plus pour le moment, collé contre lui, espérant simplement que cela s’arrête. Chose faite, je laisse le brun juger de mon état. Hochant la tête lentement en clignant des yeux sous la lourdeur de mes paupières, je pense que ça ira, même si j’ai encore froid et que je suis dominé par la fatigue, je me sens déjà mieux et on ne peux pas se permettre de rester ici plus longtemps. J’en suis conscient. Puis ce n’est pas cette situation qui aura raison de moi, je suis beaucoup plus fort que ça. « Tu vas vraiment me porter ? » Dis-je en le regardant dans les yeux. « Je vais vraiment finir par croire que je vais mou-rir si tu es aussi gentil avec moi. » Ma voix est encore faible et vrille un peu, mais c’est déjà plus aisé de parler sans trembler comme une feuille. « Il faut s’habiller. » C’est difficile de quitter son corps chaud, je manque encore de force pour me redresser, mais je prends sur moi en essayant malgré tout de le faire seul.

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TENUE ▬ Je viens d’inventer cette excuse et il est obligé de la révéler à la lumière. Ça c’est lui tout craché. Il voit clair dans mon jeu. Même si au fond, ça me fait plaisir, c’est assez gênant de voir qu’aucune excuse ne « marche » avec lui. Ça me fait tellement bizarre d’avoir une personne qui arrive à voir à travers moi. Et je ne le laisserai pas mourir. Si nous n’étions pas sur cette île, je ne pense pas que j’aurai été capable de tels gestes. Dans de telles conditions, je ne peux pas l’abandonner et n’en faire qu’à ma tête. Je suis quelqu’un de fier, mais faut croire que je suis capable de la laisser de côté quand la situation est grave. Après l’avoir incité à me parler, il me partage son envie de prendre un animal de compagnie. « Je préfère les chiens.   » Je le dis qu’à titre informatif. C’est son animal qu’on va acheter, pas le mien. « On » car je lui ai promis de l’accompagner à l’animalerie. Mais je le vois bien avec un chien, sans aucune raison apparente. La terre tremble et je serre un peu plus mes bras sur Nai. Rester allongés n’est pas la meilleure des solutions à faire. On n’est pas à l’abri ici et il faut qu’on rejoigne les autres. Ils pourront donner les soins nécessaires à Nai. Le Porter ? Quelle connerie je suis encore en train de dire ? Mais c’est trop tard, je l’ai formulé et Nai est aussi surpris que moi. Il me regarde dans les yeux mas mon regard ne flanche pas. Autant assumé jusqu’au bout, ce sera moins idiot que de se rétracter. « Tu veux que je te traine au sol peut être ? Tu l’ouvres encore une fois et je t’abandonne ici. » Mon agacement est présente dans ma voix. Quand je ne suis pas gentil, il me fait la morale, et quand je suis « gentil » il se « plaint ». Quoi que je fasse, il aura toujours un mot à dire. Il ne peut pas juste se taire et me faire confiance ? « Si tu veux mourir, meurs quand on sera rentré. Pas ici ok ?   » Façon de parler bien entendu. Ce que je veux réellement dire c’est qu’il n’a pas intérêt à crever. Son corps se sépare du mien et je le vois galérer à s’habiller. Je me redresse à mon tour, laissant la couverture tombée. Je suis à moitié nu et même si le courant d’air est froid, j’en fais abstraction. Je lui attrape la main pour l’arrêter dans sa tentative d’habillage et le regarde franchement. « C’est ça que tu veux ? Tu veux crever ? Fallait me le dire plus tôt, je n’aurai pas du faire l’aller retour et venir te chercher.    » Je m’emporte mais je veux lui faire ouvrir les yeux. « Malgré tout ce que j’ai fait, tu as encore l’impression d’être… seul ?   » Je ne l’aiderai pas, pas tant qu’il me le demande.

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TENUE ▬ Il faut croire que je connais assez Gareki pour voir à travers ses excuses ou ses remarques se voulant piquante ou insensible, ça ne marche pas avec moi. Il me fait plus rire qu’autre chose, je le trouve même mignon avec ses attentions et rassurant aussi. J’ai perdu l’habitude de compter sur quelqu’un depuis la mort de Moe, alors c’est assez étrange d’avoir besoin d’une personne à mes côtés ou de demander de l’aide. En tout cas ça m’a fait du bien d’être réchauffé dans ses bras, malgré la situation gênante c’était pour la bonne cause et je me sens déjà mieux, même si j’ai encore froid et du mal à me mouvoir sans trembler, il va pourtant falloir bouger, on ne peut pas rester là, surtout quand la terre se remet de nouveau à trembler. « Bien reçu. » Dis-je sur un ton se voulant amusé. Je me relève pour tenter de m’habiller, on doit se dépêcher... Lorsqu’il m’attrape la main, je le regarde un peu surpris par son geste. Mes yeux le fixent alors qu’il semble vexé ou s’emporter devant mon comportement. « Je ne veux pas mourir... » Je le corrige sincèrement. « Pourquoi tu t’énerves ? » Je lui souris, avant de relâcher mes bras. Il me surprend davantage avec sa nouvelle remarque. Est-ce que j’ai l’impression d’être seul ? Je garde le silence en me rendant compte que je ne m’appuie pas sur lui alors qu’il est là, mais d’un autre côté malgré mon aisance pour agir en temps normal, ce n’est pas toujours le cas pour autant. « Est-ce que je devrais te demander de m’aider à m’habiller ? » Ma voix tremble toujours, mais il m’a déjà permis de me relever avec sa chaleur alors je ne voulais pas trop abuser et être un poids pour lui... Seulement je suis bien placé pour savoir que je vais avoir du mal tout seul, je lève les bras lentement vers lui abordant un léger sourire. « Aide moi, s’il te plaît. »

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TENUE ▬ Notre objectif est de rejoindre le plus vite l’avion, enfin, c’est plus le reste du groupe qu’il faut retrouver que l’avion. Car honnêtement, l’avion me fait aussi peur que ces tremblements de terre. Je me sépare du corps de Nai et commence à m’habiller en remettant ma chemise. Je n’ai même pas u le temps de la boutonner que je le vois à encore trembler et à galérer tout seul pour s’habiller. Cette vue me met hors de moi. Je ne sais pas pourquoi ça me prend tant à cœur mais ça me saoule. Je lui choppe la main tout en lui exprimant ma pensée. Ma voix s’élève et tout laisse à croire que je suis énervé. Et je le suis. Mais sa question me laisse sans voix puisque je suis incapable de lui dire la raison. « Je ne suis pas énervé. » J’ai déjà fait mieux en guise de mensonge… Je soupire avant d’être plus honnête. Je sais ce qu’il a fait pour m’énerver ainsi mais je ne devrais pas l’être à cause de ça. Ça devrait me faire ni chaud ni froid de le voir galérer à s’habiller. Jamais je ne me serai déshabillé pour réchauffer une personne, mais je l’ai fait pour lui. « Tu as déjà fait pire comme demande. » Rien ne me sera jamais pire que de monter dans un avion. Pourquoi ma colère s’évapore immédiatement à sa demande ? Je ne suis pas le bon samaritain mais ça me fait plaisir de pouvoir l’aider. L’atterrissage forcée m’a bousillé le cerveau, j’en suis sur. Chemise toujours ouverte montrant ainsi ma cicatrice, je m’approche de Nai pour lui faire passer doucement les bras dans les manches de son pull. Mine de rien, je fais quand même attention à ne pas le brusquer. Je prends son nouveau manteau et l’aide à l’enfiler. Je vais même mettre une écharpe autour de son cou. « C’était si difficile que ça que de me demander de l’aide ? » dis-je en serrant l’écharpe et en le regardant droit dans les yeux.  

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TENUE ▬ Je ne comprends pas pourquoi Gareki s’énerve subitement, en vrai il agit ainsi depuis tout a l’heure, il prend soin de moi en se voulant hostile pour cacher son inquiétude, je peux lire à travers ses paroles désagréables, mais sur le moment à cet instant alors que je tente de m’habiller seul et qu’il me le reproche j’avoue avoir été surpris. Il en a justement fait beaucoup déjà et j’ai l’impression d’en abuser à demander son aide même pour me vêtir, pourtant ne pas lui demander semble le vexer encore plus et ça me fait sourire, depuis quand ? Il a changé autant. Je ne le contredis pas quand il dit qu’il n’est pas énervé, même si je reste convaincu du contraire, ça se lit sur son visage. « Ah bon ? » Mais finalement je vais dans son sens lui montrant que je n’ai pas de problème à lui demander de l’aide, levant les bras vers lui. Il n’a même pas fini de s’habiller, mais il s’occupe avec délicatesse de moi, le pull me réchauffe déjà, avec le manteau je me sens déjà mieux ainsi que portant mes vêtements mouillés et gelés. Le sourire aux lèvres je le regarde faire sans un mot, je ne peux pas m’en empêcher, la situation est étrange, mais amusante aussi. L’écharpe autour de mon cou, je me sens choyé, ça fait un moment que je n’ai pas ressenti ça. « Fais attention, je pourrais prendre gout à ce que tu t’occupes de moi. » Je me sens déjà mieux. « Merci. » Yeux dans les yeux, je viens choper chaque côté de sa chemise pour la fermée. « Mais n’attrape pas froid aussi, sinon je pourrais regretter de t’avoir demandé de l’aide. » Plaisantais-je en lui conseillant de s’habiller, il va falloir que je force un peu, mais ça devrait aller, on va arriver à retourner à l’avion et à rentrer, j’ai confiance.

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TENUE ▬ Je ne suis même pas encore bien habillé mais je bouillonne de colère. Nai se la joue perso alors que l’évidence est là, il ne peut pas se débrouiller seul, pas dans son état. Lui qui me rabâchait d’avoir l’esprit d’équipe, lui, ne l’a pas. Il se contredit, me demande de faire des choses qu’il n’applique pas et ça me met hors de moi. Je ne dois pas être pas bien dans la tête pour m’énerver pour un truc pareil. Normalement, je ne devrais pas m’emporter pour un truc comme ça. J’étais plutôt du genre à ignorer, dans un premier temps, une personne que de lui venir en aide. Je n’aime pas ce changement car ça ne me dit rien qui vaille. Je deviens inquiet pour la santé de Nai et c’est plutôt désagréable puisque je ne veux pas reconnaitre que je me soucie de lui. Pourtant, mon comportement prouve que je tiens réellement à lui. Je fais attention à chacun de mes mouvements et l’habille avec délicatesse. Je fais preuve de douceur et d’attention en enroulant l’écharpe autour de son cou. « N’abuse pas non plus. » Putain, le maitre de la contradiction c’est moi. Je fais pitié et tout ça, c’est à cause de Nai. Je me racle la gorge pour me reprendre. « Mais vu ton entêtement, je ne pense pas que tu en sois capable. » Il me remercie et je cligne des yeux en signe de « y’a pas de quoi. » tout en finissant de lui mettre son écharpe. Nai attrape les deux bouts de ma chemise, cachant ma cicatrice. Je ne prends conscience qu’à ce moment là qu’elle était visible depuis tout ce temps, je me dépêche de boutonner les deux parts. J’ai toujours un peu de mal à ce qu’on l’a voit. J’enfile un pull puis mon manteau. Je me relève sur mes deux jambes. « Tu peux marcher un peu ou je vais devoir te porter ? » Voyons voir s’il a retenu la leçon.

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TENUE ▬ Que ce soit sa colère ou son inquiétude je vois les deux dans ses actions, dans son comportement et ça me fait plaisir mine de rien, du coup je lui demande son aide, ce n’est pas simplement parce que je veux me débrouiller seul que je ne l’ai pas fait avant, mais aussi parce que c’est étrange de pouvoir compter sur quelqu’un, surtout lorsque le brun m’a longtemps envoyé sur les roses, je dois m’habituer à ce que les choses changent maintenant. « Tu crois ? » Je serais capable de lui demander son aide non stop pour l’embêter, il ne devrait pas douter de moi comme ça. Le remerciant de prendre soin de moi, même si j’en aurais fait autant pour lui, je trouve ça agréable lorsqu’une personne pense à nous ou veux notre bien, vraiment, c’est plaisant. Bien au chaud dans mes vêtements, j’attrape les deux côtés de sa chemise pour la fermée, le laissant terminé de la boutonner, je connais sa cicatrice, je l’ai déjà vu autant que je sais pourquoi il l’a, depuis le début. Une fois prêt tous les deux je le regarde se lever et tente de me redresser sur mes jambes, j’ai moins de force que d’habitude, mais j’arrive à tenir debout. « Je peux marcher, n’oublie pas que c’est pour que tu ne force pas que je t’ai emmené à ce voyage. » Même si c’est raté j’imagine, enfin je voulais qu’il puisse lever le pied et au final tout semble plus compliqué. « Si je suis trop lent, je t’autoriserais à me porter. » Je le taquine un peu, riant de mes mots, je sais que je peux compter sur lui, mais ce n’est pas pour ça que je vais en profiter. Ce n’est pas dans mon caractère après tout. Seulement j’attrape son bras, le sourire sur les lèvres. « Sait-on jamais. » Je vais l’utiliser au moins comme appuie.  

“Life is unpredictable”  

Feat garenai

TENUE ▬ Je ne suis pas totalement conscient de ces changements mais je les ressens. J’agis différemment lorsque je suis avec Nai. Il compte plus que je ne veux l’admettre et du coup, je suis maladroit dans ma façon d’être. La colère est une émotion que je maitrise bien et c’est ainsi que j’exprime ma frustration envers Nai et moi-même. Ça me saoule de le voir se débrouiller seul alors que je suis juste là, devant lui. Même s’il n’en avait pas l’intention, j’ai très mal pris sa tentative de débrouillardise. J’exige beaucoup de sa part puisqu’au départ, c’est moi qui voulait le chasser et maintenant, je suis le premier à lui gueuler dessus parce qu’il ne veut pas me demander de l’aide. Je suis contradictoire et je sens que ça va me rendre fou. Même si à vue d’œil notre relation n’a pas changé puisque je continue à gueuler sur lui, la raison de mon engueulade a complètement changé. Je ne devrai pas autant titiller Nai. Je ne suis jamais au bout de mes surprises avec lui alors je préfère me taire avant de faire la connerie irréparable à l’incitant à me demander de l’aide pour tout et n’importe quoi. Après l’avoir habillé chaudement, je m’occupe de finir mon habillage sous le rappel de Nai. Il n’a pas l’air très surpris par la cicatrice et semble déjà s’être fait, mais moi, je n’aime toujours pas qu’on la contemple. Même si c’est grâce à l’opération que je vis encore, je ne trouve pas ça très sain d’avoir cette cicatrice. Je me redresse et me tiens sur mes deux pieds. « C’était raté depuis le moment où tu m’as fait monter dans l’avion. » Non, je ne me suis toujours pas remis. Mon cœur a été plus que stimulé lors du vol. Je soupire avant de récupérer le sac dans ma main. Je sens soudainement sa main attraper mon bras. « Allons y. » Je marche doucement pour éviter de trop le stimuler. Il est encore assez faible mais il garde sa motivation. Des secousses se sont fait ressentir mais on arrive en un seul morceau devant l’avion. Je gueule pour que des gens viennent m’aider à récupérer Nai. Il a besoin de repos et ici, il pourra mieux récupérer. Je le laisse avec les autres et je vais me poser pour reprendre des forces. J’ai hâte de rentrer chez moi.