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 Don't push me too far - ft. Jae Hyun

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Ce message a été posté Ven 23 Déc - 13:13
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Don't push me too far
- Avec Jae Hyun

Yi Qian était arrivée tôt à la galerie ce matin-là. Elle se serait bien perdue en chemin pour éviter cette corvée journalière mais elle n’avait pas vraiment le choix. La co-direction de la galerie avec sa belle-mère avait été la seule condition posée par son père pour qu’elle puisse tranquillement s’adonner à la peinture et enseigner cet art qu’elle aimait tant. Or, même si elle s’était promis déjà quelques années plus tôt de trouver un moyen d’échapper à ses obligations à la galerie, elle avait repoussé l’échéance pendant très longtemps. Trop longtemps. Au point qu’elle n’avait, encore aujourd’hui, trouvé aucune solution. Non pas qu’elle ne l’aime pas cette galerie. Elle aurait bien alléguée un peu la décoration et rendue l’ensemble plus simple et chaleureux, au lieu de l’aspect guindée et pompeux, aussi assez peu original, que lui avait donné Mme Wang #2, mais le choix des tableaux exposés relevait de plus en plus de son proche chef. Et ça, c’était plutôt sympa.

Le point positif était que, aujourd’hui, elle n’aurait pas à endurer la compagnie de sa belle-mère. L’être qui semblait lui être le plus opposé au monde. Elle pouvait donc vaquer à ses occupations tranquillement, mettre à la poubelle quelques plantes ou objets superflus et prendre le temps de discuter avec les personnes qui franchissaient les lieux. Elle avait d’ailleurs vu entrer quelques minutes plus tôt son collègue d’histoire de l’art, Kang Jae Hyun. Elle n’avait pas osé l’interpeller et avait continué ce à quoi elle était occupée derrière le comptoir central. Elle était en train d’encadrer un magnifique tableau. C’était une vietnamienne, Quynh Tram Tran, qui l’avait réalisé. Une petite merveille pour laquelle Yi Qian s’était battue pendant plusieurs mois. Hors de question que le chef d’œuvre soit exposé dans une autre galerie.

Encore une fois, son père avait fait la facile et très spirituel remarque « Demande et tu l’auras ma fille ». Non, non, non. Elle ne voulait pas de ses soit-disantes relations ni passer pour une vendue. Ce tableau, elle l’aurait seulement à la seule force de sa volonté et de son travail. Ce qui avait payé. Et qu’elle était fière à présent de préparer sa présentation. L’emplacement pour ce tableau était encore vide dans la galerie. Seule était présente la plaquette explicative. Une fois son travail terminé, Yi Qian souleva délicatement le cadre et commença à traverser la galerie pour aller l’afficher. Elle marcha le long des différents couloirs, tournant à chaque coin avec la crainte omniprésente de bousculer quelqu’un et de faire tomber son nouveau trésor. Bon, il n’était pas vraiment à elle. Elle en avait seulement la « garde ». Mais c’était une chance de pouvoir l’exposer ici.

Elle arriva finalement au lieu-dit. Elle enjamba le ruban qui barrait l’accès trop proche au tableau et l’accrocha. Elle prit tout son temps pour cela, consciente d’avoir quelques spectateurs. Il n’y avait pas grand monde dans la galerie aujourd’hui, mais quelques habitués étaient toujours là. Elle recula finalement, redressa un peu le cadre puis admira le tout. Parfait. Elle retourna de l’autre côté du ruban et resta contemplative quelques instants. Elle croisa les bras, perdue dans ses réflexions. Le tableau représentait une pagode entourée d’arbres fleuris. Le tout était très traditionnel et en même si neuf dans la réalisation. Yi Qian doutait d’arriver pour sa part un jour à une telle maîtrise de la peinture et à une telle grâce dans l’exécution.

Cependant, elle était déjà reconnaissante de pouvoir admirer un tel travail. Elle en oublierait presque la dureté du monde et les horreurs qui se produisaient fréquemment. Si seulement la société pouvait être aussi paisible que ce tableau. La vie serait plus simple, plus agréable et les relations plus justes aussi. Elle sentit une présence sur sa droite. Elle n’était sûrement pas la seule à être subjuguée par ce tableau. « Magnifique, n’est-ce pas ? »

Anonymous
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Ce message a été posté Lun 26 Déc - 18:36
D’une humeur massacrante, j’avais roulé dans une bonne partie de la capitale pour détendre mon esprit. Oreillette placée à ma droite, j’avais passé deux heures et demie à discuter avec un collègue en déplacement en Chine sur l’éventualité d’un prochain coup. Cela avait été épuisant. L’imbécile n’avait pas fait les bonnes démarches, et nous nous retrouvions à un point encore plus éloigné du but qu’au départ. Déblatérant des remarques et des idées au milieu de quelques insultes, nous en étions venus à la conclusion que pour appâter notre prochain jouet nous allions avoir besoin de bien plus que d’habitude. J’avais finalement fini par garer ma berline dans un quartier que je connaissais que trop bien. Soupirant à mon volant, je fermais les yeux un instant avant de me décider à sortir de l’habitacle pour m’aérer l’esprit. L’air frais de l’hiver traversait légèrement la veste de mon costume aux teintes foncées, et je pris une grande inspiration en lançant mon oreillette sur le siège passager de ma voiture.

Après quelques pas, je sentis déjà la pression redescendre et, les mains dans les poches j’entrais dans une galerie d’art où il m’était quelques fois arrivé d’entrer. Le lieu appartenait à une famille dénommée Wang. Après avoir fait quelques recherches à ce sujet j’avais découvert qu’une enseignante de Royal était également co-directrice ici. Tout ceci rendait la situation encore plus intéressante. Je n’avais eu l’occasion de réellement parler de la galerie avec elle, bien qu’étant déjà venu ici proposer une ou deux œuvres à Madame Wang, mère.
Aujourd’hui n’était cependant pas une journée à vente. Je me sentais d’humeur lunatique, et j’espérais qu’une promenade parmi les œuvres rassérénerait mon cœur. Alors, d’un pas lent et silencieux, je vaquais parmi les larges couloirs clairs. Les mains toujours dans les poches de mon pantalon, je m’arrêtai parfois pour regarder plus en détails un tableau, pour observer un recoin encore méconnu, pour estimer l’objet d’un rapide coup d’œil. Je lisais également les étiquettes. Les titres. Les auteurs. D’où venait le don, si cela en avait été un. Cette dernière partie m’attirait particulièrement car elle était souvent la piste d’une future rencontre soi-disant incongrue pour une affaire.

Je ne savais réellement combien de temps j’étais resté là, à marcher parmi les cadres. Finalement, j’arrivai à hauteur d’une silhouette connue mais dont je n’adressais pas la parole tout de suite. Non, j’étais plutôt subjugué par ce qui se trouvait devant elle. Le regard perçant, je détaillais chaque coup de peinture pour l’imprimer dans mon esprit. Je remarquai le grain de la peinture, ses teintes, et tombais peu à peu sous le charme de l’œuvre dont je ne mis pas longtemps à repérer l’artiste.

« Splendide. C’est une pièce fabuleuse. »

Pièce qu’il me faudrait sans doute. Je ne pouvais la laisser ici, sur ce mur blanc, terne et froid. Si j’arrivai à mettre la main dessus, alors, je pourrais la revendre… Ou en profiter, depuis mon salon. J’entendais déjà la voix d’un de mes coéquipiers, m’hurlant que je n’aurais jamais la place.

« Elle est arrivée aujourd’hui ? »

Demandai-je, intrigué. Je ne l’avais jamais vu auparavant, et pourtant, je venais régulièrement – tout en suivant de loin les entrées et sorties des œuvres de ce musée pour mon petit plaisir personnel.

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Ce message a été posté Lun 2 Jan - 15:39
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Don't push me too far
- Avec Jae Hyun

Yi Qian admira encore un peu le petit bijou qu’elle avait la chance d’exposer aujourd’hui. Elle ne put d’ailleurs s’empêcher de manifester son enthousiasme en sentant une présence tout prêt d’elle. Et la réponse sembla tout autant enthousiaste. Elle resta les yeux rivés sur le tableau encore quelques instants, hochant silencieusement la tête, jusqu’à ce que la voix qu’elle avait entendu plus tôt ne lui dise quelque chose et ne l’oblige à détourner le regard en direction de la personne à laquelle elle s’était adressée. Il s’agissait du professeur Kang qu’elle avait vu entrer quelques minutes plus tôt. En tant que professeur d’histoire de l’art, il était sûrement un amateur de peinture lui aussi, ainsi qu’un fin connaisseur. D’ailleurs, la belle-mère d’Yi Qian lui avait parlé plusieurs fois de ses venues à la galerie. Mais étant donné que la jeune femme ne prêtait que peu d’intérêt aux bavardages intempestifs de celle-ci, elle n’avait pas particulièrement prêté attention à ce détail.

En tout cas, si une chose était certaine, c’est que ce tableau était réellement « splendide » ainsi que fabuleux comme il l’avait lui-même affirmé. Yi Qian reporta son regard sur la peinture, croisant une nouvelle fois les bras. Certes, elle détestait sa belle-mère, le milieu dans lequel évoluait son père, leurs priorités et l’idée de devoir travailler en collaboration avec une pouf inculte et snob, mais elle était reconnaissante de pouvoir faire un métier qui la passionnait. Mais également de pouvoir faire partager cette passion, que ce soit en classe ou à la galerie. Elle sourit de contentement et s’apprêtait à tourner les talons quand son collègue de l’université reprit la parole. Elle l’écouta attentivement avant de lui répondre, contente que le tableau plaise. « Non, il y a environ une semaine. » Le temps de préparer l’emplacement ainsi que l’affichage, les visiteurs avaient donc dû patienter. Or, Yi Qian n’étant pas tout le temps à la galerie, cela avait pris un peu de temps puisqu’elle avait exigé de s’en occuper elle-même.

La peintre étant très discrète et peu connue, il n’y aurait pas non plus d’évènement particulier autours de l’arrivée du tableau qui devrait certainement un jour s’envoler vers d’autres musées. C’était triste, mais une bonne chose aussi sachant que la diffusion de l’art exigeait des partages et des échanges. Mais bon, il n’était pas non plus encore temps d’y penser sachant qu’il venait juste d’arriver. Au risque de se répéter, Yi Qian en était d’ailleurs très très fière. « Mais il a été difficile de l’obtenir. Une chance que nous puissions le présenter si peu de temps après sa création. » A peine six mois qu’il avait terminé d’être peint. Yi Qian sourit une dernière fois. Elle n’allait pas danser de joie. Non, elle le ferait chez elle en rentrant ce soir. Elle replaça le ruban de sécurité et le rapprocha du mur pour ne pas trop gêner le passage et faciliter aussi la contemplation de l’œuvre. Puis, elle poursuivit. « Il s’agit de la toute dernière création de Quynh Tram Tran. » La peintre avait beau ne pas être connue du grand public, elle était certaine qu’un professeur d’histoire de l’art connaîtrait forcément son travail.

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Ce message a été posté Mer 4 Jan - 10:27
Une semaine, disait-elle. C’était récent, mais suffisamment ancien pour que je puisse comprendre ce qui avait fait que j’étais passé à côté. D’habitude, je gardai un œil concentré sur les entrées et les sorties des œuvres de la plupart des musées de la ville. J’aurais ainsi dû savoir que cette galerie en particulier avait essayé de mettre la main sur la belle peinture de l’artiste vietnamienne. Mais voilà, depuis plus de deux semaines – ou peut-être plus encore, je n’en savais finalement plus rien, j’étais plongé dans une préparation de taille, couplé d’un voyage à Taiwan. J’étais sur les nerfs, et n’avais pris le temps de regarder ce qui se passait un petit peu plus près de moi. J’étais légèrement agacé contre moi-même, mais, pas assez pour le montrer sur mon visage.

« Mais il a été difficile de l’obtenir. Une chance que nous puissions le présenter si peu de temps après sa création. » Une chance, effectivement. J’imaginais parfaitement la difficulté que cela avait dû être d’avancer les bons arguments pour mettre la main sur une telle œuvre. D’autant que ce musée ne devait pas être le seul à avoir contacté l’artiste, sans parler des particuliers fanatiques de son coup de pinceau.

« Je veux bien vous croire. Je vois que je suis arrivé trop tard dans la course folle. »

Répondis-je avec un sourire. Je ne me cachais pas de lui dire que je voulais mettre la main dessus. Je n’étais pas là pour tourner autour du pot. Je me décidai cependant à ne pas balancer mes arguments tout de suite. La jeune femme était singulière à mes yeux, en plus d’être une collègue à l’université. Je me devais de garder une certaine prestance et ne pas paraître trop gourmand.

« Je reconnais bien là son geste et ses couleurs. L’œuvre va plaire à beaucoup. »

Je ne savais vraiment si je disais cela pour le futur public qui foulerait le sol du musée, ou bien pour un client potentiel pour lequel je pourrais vendre la peinture à prix d’or. Je devais bien avoir dans ma liste de contact un ou deux amateurs fervents des peintures de Quynh Tram Tran… Si je l’avais en main, alors, je pourrais m’en servir comme pont pour un service. L’achat d’un coup de main passait par de l’argent, mais, si je pouvais également y glisser un petit tableau cela était encore mieux. Je réfléchissais à toute vitesse à chaque éventualité, alors que la peinture était à mille lieux d’être entre mes mains.

« Et, pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre ? »

Avançai-je alors, pour continuer la conversation. Le but principal de cette petite discussion étant de me laisser le temps d’observer en détail l’œuvre, d’en apprendre d’avantage pour pouvoir – plus tard – mettre la main dessus. Je ne voulais pas la voler. Entre nous, je pourrais, mais, j’appréciais cette galerie et n’appréciait pas être au centre des scandales. Quitte à créer un scandale, je voulais que la galerie le fasse seule sans que j’en sois la cause première aux yeux de tous.

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Ce message a été posté Jeu 19 Jan - 15:26
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- Avec Jae Hyun

Le professeur Kang semblait déjà bien connaître l’artiste et Yi Qian en était d’autant plus contente. Ce n’était pas souvent qu’elle se trouvait en face de quelqu’un qui approuvait complètement ces choix concernant la galerie. Parfois, on lui avait même reproché certaines choix de tableaux jugés trop « décalés » ou « inadaptés » au style habituel. Ce à quoi elle aurait aimé répondre, si elle avait pu, que le style « habituel », comme ils disaient, était juste né des connaissances bien trop légères de sa belle-mère en matière d’art et surtout un peu trop orientées vers les tendances actuelles. Or, Yi Qian avait un goût prononcé pour les travaux plus inhabituels, simplement beaux ou qui, en tout cas, conduisaient à une part de réflexion personnelle. Pour elle, l’une des fonctions de la peinture était aussi de bouleverser les présupposés, donc de rompre avec les habitudes. Bien sûr, Mme Wang #2 ne partageait pas du tout sa vision des choses. Pour elle, il fallait que tout ait un sens. Ce qui s’avérait, pour Yi Qian, être particulièrement ennuyeux.

Elle continua de parcourir la toile des yeux, écoutant ce que lui disait son collègue. Elle fut alors interloquée par ses paroles. Que voulait-il dire par le fait d’ « être arrivé trop tard » ? Aurait-il désiré posséder le tableau lui-aussi ? Avait-il une galerie d’art ? Non, pas qu’elle sache en tout cas. Elle en revint au tableau pour le contempler, sans encore arriver à s’en lasser. Il était magique. Oui, tout simplement. D’une simplicité étonnante mais efficace. Un large sourire étira alors le visage de la jeune femme à la suite des propos de son interlocuteur. Ainsi, il pensait que le tableau plairait ? Yi Qian tourna un instant son regard vers lui. « Je l’espère en tout cas. » Elle espérait en effet que cette merveilleuse peintre arriverait enfin à la renommée qu’elle méritait tant et ne resterait pas connue seulement d’un petit nombre de spécialistes. En tout cas, Yi Qian ferait de son mieux pour l’y aider. Elle allait finalement laissé l’enseignant à sa contemplation quand il reprit la parole.

Yi Qian fut de nouveau surprise. Elle le fixa avec attention. Il semblait véritablement curieux. Elle prit donc le temps de réfléchir un instant avant de répondre. « J’ai beaucoup aimé son précédent tableau avec les oies sauvages exposé à Hanoï. J’ai donc surveillé son travail, espérant pouvoir un jour présenter l’un de ses tableaux ici. Et voilà ! » Elle désigna la toile qui siégeait à présent au cours de la galerie, non sans fierté. Les choses avaient été un peu plus compliquées que cela en fait, mais elle ne voyait pas l’intérêt d’entrer dans les détails. Elle resta silencieuse un instant. C’était toujours sympa de pouvoir échanger avec des visiteurs. Surtout quand ces derniers manifestaient de l’intérêt pour la galerie. Elle reprit finalement. « Il n’est pas surprenant que vous n’ayez pas eu connaissance de l’arrivée du tableau. Nous étions tellement peu sûr de pouvoir l’obtenir que nous avons préféré ne faire aucune annonce. » Elle sourit légèrement. « Mais je suis surprise que vous connaissiez l’œuvre de cette peintre. Avez-vous un intérêt particulier pour la peinture vietnamienne ? » Elle était curieuse, oui. Toujours quand il s’agissait de son domaine de prédilection.

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Ce message a été posté Mar 24 Jan - 18:22
J’écoutais ses explications avec attention. Avoir une bonne oreille me permettait d’en savoir d’avantages non seulement sur la galerie, mais également sur la jeune femme. Nous étions tous différents ; lorsque nous nous croisions sur le campus, ce n’était pas la même chose que se croiser sur un autre lieu. Ainsi, j’espérais en apprendre un peu plus sur sa personnalité. Elle était passionnée, cela se ressentait à mille lieues à la ronde. C’était agréable. Chaque domaine est unique en son genre, et chaque personne passionnée par un domaine n’est pas forcément comprise par son prochain. Imaginez-vous un instant entreprendre une discussion avec un mordu de physique alors que vous avez à peine souvenir des leçons dictées durant vos folles années d’études au secondaire… Cela m’était arrivé, et je m’en étais mordu les doigts tant je m’étais rendu idiot. J’aimais avoir un mot sur tout, cela me sauvait dans bien des situations – au sens propre du terme. Mais là, avec Yi Qian, je n’avais pas d’effort à faire. Le silence qui s’installait entre nous par courant était naturel, car nous étions là pour partager un instant face à un œuvre des plus singulières.

« Et bien, vous avez ma foi fait un bon travail ! »

Dis-je alors. Mettre la main sur une œuvre fraichement réalisé était parfois bien plus difficile que de mettre la main sur une œuvre ancienne. Lorsque l’artiste est encore en vie, les arguments à avancer étaient souvent bien plus spécifiques, bien plus délicats. J’arrivais à mettre la main sur la plupart des œuvres présentes dans mon humble demeure à coup de participation à des ventes aux enchères. Ou bien, à des manipulations parfois extrêmes… Et puis, avoir un œuvre pour soi et avoir une œuvre pour l’exposer étaient deux choses bien différentes… Mais, elle montrait par là sa ténacité, et j’appréciais cela.
« … Nous étions tellement peu sûrs de pouvoir l’obtenir que nous avons préféré ne faire aucune annonce. » Je retenais un sourire en coin d’étirer mes lèvres. Si elle savait à quel point je surveillais la petite galerie – tout comme les plus gros musées du secteur… Je n’étais pas de ceux qui attendaient patiemment une annonce officielle, une rumeur sur une future exposition. Non, j’étais celui qui jouait avec ses contacts pour connaître les situations avant qu’elles ne soient signées sur papier pour discrètement m’immiscer et parfois retirer un ou deux noms de la liste. Mais ça, elle n’avait pas à le savoir. J’avais une image à tenir. Je ne pouvais pas passer pour n’importe qui. Ici, j’étais Kang Jae Hyun, professeur d’Histoire de l’Art.

« Il faut dire qu’elle a un style tout à fait singulier. Je dirais simplement qu’elle a attiré mon regard ; son doigté permet de suspendre ma curiosité un instant. »

Parlais-je pour elle ? Parlais-je pour moi ? Je ne le savais pas trop. C’était là la pure vérité. Si elle savait à quel point il était rare pour moi de ne pas m’élancer dans des phrases toutes tissées d’avance pour l’embobiner, elle en savourerait sans doute mieux le contenu.

« Il me faudra réellement faire attention la prochaine fois. Nous semblons avoir des goûts similaires, je trouverais cela dommage qu’une autre œuvre me passe sous le nez. »

Lançai-je alors, sous le ton de la plaisanterie. Je n’avais pas pu m’en empêcher. Au fond, j’étais frustré… Mais, que pouvais-je bien y faire ? L’avoir serait compliqué. L’avoir tout de suite, en tout cas. Je pouvais patienter quelques semaines, voire quelques mois. J’avais d’autres affaires bien plus sérieuses en cours, mais, je finirais bien par revenir ici avec la ferme attention d’acheter la jolie toile. Quitte à passer directement par l’artiste…

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