Mes mains dessinent dans le soir la forme d'un espoir qui ressemble à ton corps.
Le pinceau glissant sur la toile en de fines arabesques, suivant un tracé imaginaire qui n’existe que dans mon esprit, sorti tout droit d’un souvenir que je garde jalousement. Il n’y a rien d’autre qui compte pour l’heure, pas même le torse chaud qui se colle à mon dos, faisant frissonner ma peau nue. Ce corps que j’ai étreint un peu plus tôt pour tenter de noyer mon cœur depuis trop longtemps douloureux, à la recherche de cette tendresse qui le caractérise si bien, lui. Une fois encore j’ai été forcé de reconnaître qu’il n’est pas lui. Aucun n’est jamais lui et l’admettre me fait sombrer un peu plus à chaque fois dans l’obsession. Si j’ai offert une nouvelle nuit de luxure à mon corps, mon esprit et mon cœur ne sont restés tourné que vers lui. Aussitôt divinement rassasié et encore à moitié perdu dans les limbes d’un plaisir incomplet, j’ai abandonné mon amant, alanguis et transpirant, pour me glisser derrière un chevalet. Sur la toile vierge, mon esprit y a superposé le souvenir de son corps que mes doigts ont maintes fois redessiner, apprenant par cœur ses courbes subtiles. Mon pinceau a aussitôt fait le reste, en caressant le grain léger comme mes doigts l’auraient fait sur sa peau. Cette peau que j’aime tant. Qui aurait pu croire que je finirais par tomber irrémédiablement amoureux d’Hoshi ?

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Je n’ai jamais été spécialement proche de mes parents. Sans doute parce qu’ils ont toujours privilégié leurs carrières respectives à la place se s’occuper de moi, oubliant au passage les anniversaires et les noëls, me confiant à une nounou qu’ils avaient embauchée sur présentation de CV. Le seul avantage, c’est que j’ai toujours pu faire ce que je voulais et que j’avais pas besoin de piquer des crise de nerf pour avoir tout et n’importe quoi. Mon enfance, bien que solitaire, a été plutôt calme. Je l’ai surtout passé sur un coin de table à dessiner, colorier et mettre de la peinture partout sous le regard attentif – et non peu fière – de ma nounou.  J’aurais pu être chien et devenir une petite racaille capricieuse pour attirer le regard de mes parents, mais j’ai plutôt viré souriant et plein de vie, bien qu'un peu secret.

L’adolescence a été pour moi une période de recherche totale, une phase de test grandeur nature ou je me suis fait moins solitaire, moins innocent aussi. J’ai expérimenté la vie et j’ai été un peu con, comme la majorité des jeune de mon âge. L’alcool, les fêtes entre potes, les sauteries,… Je me suis chercher, d’abord aux creux cuisines féminines – je vous passe les détails humiliants de ma première fois catastrophique avec Moana, une fille plutôt mignonne de ma classe – avant de finalement me rendre compte que le cul parfaitement galbé des mecs me faisait mille fois plus d’effet. Une période où j’ai aussi abandonné mes petits gribouillis pour en faire quelques choses de plus professionnel, en prenant des cours d’arts plastiques… Une passion qui m’a permis de passer beaucoup moins de temps chez moi, qui m’a pleinement donné la sensation de vivre et pour laquelle j’étais plutôt doué.

Quand mes parents m’ont annoncé un jour qu’on allait accueillir un ado et se transformer pour lui en une sorte de famille d’accueil, j’ai tout de suite vu rouge. Qu’ils veuillent d’un coup jouer les parents modèles m’a juste mis hors de moi et j’ai détesté ce gamin avant même de le rencontrer. Comme si le fait qu’il soit là allait nous transformer en famille modèle. Pourquoi pour lui, ils étaient prêts à changer, alors qu’ils ne l’avaient pas fait pour moi ? Mais même si je voulais le haïr, je n’ai pas pu. Quand j’ai vu Hoshi pour la première fois, si innocent, si mignon, quelques choses en moi à changer. Je me le suis tout de suite accaparer, l’ai invité dans mon monde pour l’y séquestrer, passant le plus claire de mon temps avec lui sans réellement lui laisser le choix. Connaissant dans les grandes lignes son passé, je me suis juré de rendre sa vie plus belle. Je ne me suis pas rendue compte qu’en réalité, c’est moi qui me suis enchaîné à lui avant de jeter la clé.

A vouloir trop bien faire, on fait souvent pire que mieux. Il est rapidement devenu comme une obsession. Mon besoin d’amour répondant instinctivement au sien, faisant involontairement de lui la victime de ma trop grande possessivité. Les câlins et les caresses prirent peu à peu une tournure plus ambiguës, moins fraternelles, plus charnelles. Aucun de nous n’y trouva à redire, notre besoin d’être aimé étant combler. Pour un temps du moins, parce qu’un soir ivre du désir de me sentir pleinement aimé, j’ai volé son innocence de la façon la plus cruelle qui soit. Je me souviens sans peine de ses larmes, de ses sanglots étouffer dans le creux de mon cou, alors que je m’excusais, conscient de ma bêtise… conscient d’avoir blesser l’ange que j’aimais le plus au monde. Après ça j’ai décidé de garder mes distances, mais il est difficile de résister à l’amour. Nuit après nuit, au rythme de ses soupires et de ses gémissements, j’ai tenté de lui prouver combien je l’aimais, susurrant de doux mots à son oreille, caressant chaque centimètre de sa peau.

Ça aurait pu continuer longtemps si mes parents ne nous avaient pas découvert. Et peut-être même que malgré ça, les choses auraient pu continuer, mais quand ma mère lui a tout mis sur le dos, je n’ai pas bougé. Glacer par le regard que mon père à porter sur moi à ce moment, je n’ai absolument rien dit. J’ai laissé toute la responsabilité retomber sur le dos de ce petit ange qui était mien. J’aurais dû faire quelques choses, au moins tenter de le retenir, lui dire que je l’aimais, mais je l’ai juste laissé filer avec mon argent en poche… et la moitié de mon cœur.

Dire que les choses ont repris leurs courts après ça, serait mentir. Si avant l’arrivée de Hoshi mes parents ne faisaient pas attention à moi, ils me prêtaient plus d’attention cette fois, mais une attention marquée de mépris et de honte de la part de mon père. Ma mère s’est faite plus douce quant à elle, persuadée que le diable avait perverti son petit garçon et qu’il fallait me sauver. Sur moi la solitude a repris ses droits et c’est dans l’art que j’ai évacué la douleur de mon cœur, la culpabilité de mon âme… Un temps du moins, parce que la situation est vite devenue invivable pour moi. Le regard terriblement déçu de mon père, son silence affreux pire que tous les mots horribles qu’il aurait pu me dire avant bien des cris qui me laissait tremblant de rage, la douceur affable de ma mère, sa certitude de mon irresponsabilité et le souvenir de ma lâcheté comme marquée au fer rouge sur mon cœur blessé… un éternel regret. Il m’a fallu m’éloigner à tous prix de cet enfer aux allures de cage dorée. Après avoir fait effectuer mon transfert à la Royal Private School, j’ai mis les voiles, un sac de vêtement sur le dos, mes papiers en poche.

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">■ pseudo: Nana.■ âge: 29 ans. ■ presence connexion: 5/7 ■ presence rp :  5/7■ Personnage inventé ou scénario: scénario.  

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<span class="botinsym">▲</span> <font color="#e98ab0">Lee Minhyuk [Monsta X]</font> [u]»[/u] Uyeda Tao