Uniforme  † Ayant un peu de temps libre aujourd’hui, j’ai demandé à Sensei de me rejoindre dans la salle de musique après les cours. J’ai vérifié qu’elle était libre donc je pourrai lui montrer mes compétences au piano puisqu’elle me l’avait demandé il y a maintenant, un bon moment. Ce n’est pas que j’ai oublié sa demande mais il s’est passé un tas de choses durant ces dernières semaines. Je n’avais pas ni le temps, ni l’envie pour jouer. Mais aujourd’hui, je m’étais pris d’une envie irrésistible de jouer au piano. Car comme le sport, jouer d’un instrument est un très bon moyen de se détendre, lâcher prise. donc autant faire profiter Sensei de ma motivation à jouer. Assis devant l’instrument, je profite d’être seul pour réfléchir aux récents événements. J’ai, en réalité, un frère jumeau qui a été séparé à la naissance, dont mes parents eux même ignoraient son existence, le croyant mort à la naissance. Méliodas ne veut pas m’écouter et me fuit. Mes parents veulent à tout prix le rencontrer et me font pression pour arranger les retrouvailles. Ils sont compréhensifs donc ils comprennent que Méliodas n’est pas encore prêt mais je sens leur impatience. Et pour couronner le tout, Jae Hyun nous (Kaatreya et moi) a « abandonné » pour une grosse affaire en Amérique. Je n’ai même pas eu le temps de digérer la première nouvelle que Jae Hyun nous a annoncé son départ. Je pianote  aléatoirement les touches du clavier avant de remarquer la tête de Méliodas dans le couloir. Sans attendre, je me lève pour essayer de le rattraper. « Méliodas, tu comptes m’ignorer pendant encore longtemps ?   » Il s’éloigne rapidement de la salle. « Que tu le veuilles ou non, je suis ton frère !   » criai-je impulsivement pour rien. Il avait déjà disparu. Je soupire avant de retourner dans la salle. Voyant le piano, je me sentais comme attirer par l’instrument. Je m’installe avant de jouer, oubliant même l’arrivée de Sensei. Je laisse mes émotions parler à travers le morceau, mes doigts connaissent cette interprétation par coeur.

TENUE  † Ayant du temps libre aujourd’hui, j’avais accepté la proposition d’Eden. A savoir de venir dans la salle de musique pour pouvoir l’écouter jouer du piano. Bizarrement j’avais l’estomac contracté, parce que je ne savais pas à quoi m’attendre. N’importe quoi. Soupirant, je me préparais. Dans mon bureau, les fenêtres fermées, les volets croisés, et les rideaux fermés, j’essayais, au maximum de garder la fraicheur. La chaleur dehors, commençait vraiment à se faire sentir, et mieux valait prévenir que guérir. Je n’avais pas envie de mourir de chaud dans mon bureau. Attrapant ma petite bouteille d’eau, j’en bus une longue gorgée avant de finir par me lever. Rangeant mes dossiers dans un bureau, fermé à clé, je finis par sortir de la pièce et fermer celle-ci à clé. Filant dans les couloirs de l’établissement, je filais vers la salle de musique. Ce n’était pas bien loin, ce qui en soit, était un avantage. Mains dans les poches de ma blouse blanche, blouse qui me tenait chaud, je finis par tourner arriver vers le couloir de la salle avant d’entendre… Eden ? C’était sa voix non ? Crier. M’arrêtant, je fronçais les sourcils à sa dernière phrase. Frère ? Oh ? Il avait un frère dans l’école ? Je ne savais pas. Pas que je sache sa vie par cœur, mais quand j’avais survolé sa fiche je n’ai pas souvenir d’avoir vu ou lu qu’il avait un frère. Est-ce que je devais y aller ou pas ? Il ne semblait pas trop de bonne humeur… Soupirant, je finis par redresser la tête en entendant les premières notes du piano. Cette chanson… Je plissais le nez, avant d’avancer et d’entrer dans la pièce. Fermant derrière moi, pour éviter le regard des curieux, je le regardais au loin jouer, cette mélodie, bien trop triste, qui n’avait rien de bien glorifiant à cet instant. C’était son humeur, mais c’était une musique plus que déprimante, bien que joli. M’avançant doucement sans faire de bruit, je m’asseyais sur le rebord du siège devant le piano, afin de ne pas gêner Eden. Je le regardais jouer, furtivement, avant de brièvement fermer les yeux. La mélodie était magnifique. Il savait parfaitement jouer. J’attendais qu’il ait fini pour me tourner vers lui et le regarder. « Tu devrais pas jouer si parfaitement bien. Je risque de venir te kidnapper pour que tu me joues encore pleins de morceaux. » Je posais ma main sur son dos pour le caresser doucement. Un signe, pour le réconforter. Je voyais bien, qu’il n’allait pas trop bein.

Uniforme  † Je n’ai pas eu de nouvelles de Jae Hyun depuis deux semaines et j’avais beau à questionner Katreeya, elle ne savait pas non plus comment son projet avançait. Il avait fait en sorte qu’il soit le seul à pouvoir nous contacter sans qu’on puisse l’appeler de nous même. Il doit avoir drôlement peur qu’on fasse rater son plan pour qu’il nous ignore de la sorte. Mon mentor n’est pas le seul à m’ignorer. Mon frère jumeau aussi ne veut pas me voir. Sauf que lui, je peux comprendre pourquoi il m’ignore. Après tout il n’a pas eu la vie facile. Il a, tout de même, découvert qu’il a été arraché à notre famille sans que nous avions pu lever un doigt pour empêcher la sage femme d’agir. Je veux bien lui laisser le temps de réfléchir et de digérer la nouvelle mais, j’espère égoïstement qu’il puisse nous accepter le plus vite possible. Nous sommes une famille, nous sommes reliés par des liens de sang. Je dirai même que lui et moi avons le même génome. Génétiquement parlant, nous sommes identiques. Alors ça me fait de la peine de voir mon double m’ignorer. Le voir s’éloigner de moi comme si j’avais la peste est blessant. Ça me fait plus de peine que je ne le pensais. Déçu, je retourne dans la salle de musique où le plus fidèle de mon ami m’attend. J’appuie d’abord sur une première touche. Puis machinalement, mes mains se positionnent sur le clavier de l’instrument. Sans réfléchir, je me laisser porter par la mélodie. Je connais plusieurs morceaux par cœur mais à cet instant, je n’avais envie de jouer que ce morceau. Je n’avais pas remarqué la présence de Sensei. Ce n’était qu’à la fin où, après avoir soufflé un coup, sa voix me tire de mes émotions. Je souris faiblement à son compliment. Je voulais me lever pour la saluer mais sa main dans mon dos était comme un signe pour dire que ce n’était pas la peine. « Désolé, je ne vous avais pas vu.  » A vrai dire, j’ai joué un peu plus rapidement que le rythme normal. Je me suis légèrement précipité, un peu trop perdu dans mes pensées. « Ce n’est pas un morceau très joyeux mais ça me détend. » La douleur à la poitrine s’est déjà atténuée.

TENUE  † Il n’avait pas l’air heureux, il faut dire qu’avant que je n’arrive, il avait eu une sorte de dispute avec… Son frère ? Les relations fraternels n’étaient jamais forcément bonne, mais bon, ce n’était pas forcément agréable, alors je pouvais comprendre qu’il soit agacé par quelque chose. La musique qu’il avait décidé de jouer en témoignait quelque chose. C’était loin d’être joyeux, même si cette musique était terriblement belle. On pouvait sentir son humeur et ça me peinait un peu, de le voir ainsi. Peut-être parce que je l’appréciais ? Je ne saurais dire, mais j’avais envie de le prendre dans mes bras pour le consoler. Ce n’était pas chose aisé. Je l’écoutais jouer, attendant simplement qu’il finisse. Il jouait très bien, je n’avais rien à redire, de toute façon, l’humeur dans laquelle il était y contribuait, donc bon… Finissant par m’approcher de lui, pour lui parler, je posais, doucement ma main sur son dos pour le consoler un peu. Un simple geste amicale. « Désolé, je ne vous avais pas vu. » Je souris avant de me rapprocher et passer mon bras autour de ses épaules. « Tu n’as pas à t’inquiéter. Je ne voulais pas te couper dans ta partition. » Dis-je avant de regarder son visage, qui n’était pas si joyeux que ça. « Ce n’est pas un morceau très joyeux mais ça me détend. » J’inspirais en penchant un peu ma tête en arrière, fixant alors le plafond, de façon silencieuse durant quelques secondes. Je le lâchais doucement avant de me tourner totalement pour passer une jambe de l’autre côté du banc et fourrager un peu ses cheveux. « Je me doute. Mais je préfère quand tu souris. » Dis-je avant d’arranger doucement ses cheveux. « Tu veux en parler ? Les relations … Fraternelles, ne sont pas toujours positives, mais ça peut toujours s’arranger. »

Uniforme  † Je ne l’avais pas vu arriver. Ça m’embarrasse d’avoir agis ainsi devant elle. Je ne voulais pas qu’on me voit en train de me défouler sur un piano. Ce n’est tellement pas moi de me « lacher » au sein du campus, et ce, même si je passe la majorité de mon temps à Royal. Qu’est ce qu’elle va penser de moi ? Que je suis un garçon déprimé ? Fragile ? Qui n’arrive pas à gérer ses problèmes ? Or ce n’est absolument pas l’image que je souhaite avoir. Pourtant, je ne peux nier que je me sens triste et perdu. J’essaye de me justifier comme je peux pour le choix de ce morceau. Elle doit avoir senti mon désarroi car je sens son empathie. Elle me rassure avec ses gestes. Puis silence. Alors qu’elle regarde le plafond, je regarde les touches du piano. Il faut que je fasse quelque chose pour cette ambiance. Je ne lui avais pas demandé de venir pour partager mes états d’âme. En fait, je me sens même désolé qu’elle ait du assister à cette scène. Je me sens honteux. Je lève les yeux vers elle, un peu perdu, lorsque Sensei me touche la tête. « Désolé. Ça va passer rapidement.  » Je baisse les yeux, gêné par mon propre comportement. Fraternelle ? Je la regarde avec un air surpris. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me dise ce mot. « Comment êtes vous au courant ? » Officiellement, je n’ai pas de frère donc elle ne peut pas l’avoir deviné. Elle aurait tout entendu ? Je me maudis intérieurement. Qu’est ce que j’ai été imprudent ! Je soupire discrètement. « Vous avez des frères ou des sœurs ?  » Comment peut elle savoir que tout finira par s’arranger entre Méliodas et moi ? Nous ne sommes que frère que depuis même pas un mois. Il ne me considère pas du tout comme un membre de sa famille, donc les choses ne finiront pas forcément par s’arranger.

TENUE  † Il ne semblait pas dans son assiette, je peux comprendre, je n’ai pas tout entendu ? J’en sais rien, mais il s’était disputé avec son frère donc… Ça ne devait pas être facile, on dit souvent que la famille fait plus de mal qu’autre chose, c’est parce qu’on tient à eux, tout simplement. Il n’avait que dix-sept ans, je crois ? Du coup, il était en pleine fleur de l’âge… Ça y jouait surement. Je n’allais pas lui en vouloir, ou quoi que ce soit, au contraire, il avait le droit de faire la tête etc. Mais j’étais là, alors autant, tenter de le réconforter. Pas qu’on soit proche, mais je peux dire que je me sens bien avec lui. Plus ou se voyait et plus je m’ouvrais ? Un truc dans le genre. La différence d’âge n’était pas importante. « Désolé. Ça va passer rapidement. » Je souris doucement en contemplant doucement son visage. « Tu n’as pas à t’excuser, tu sais. » Susurrai-je alors qu’il baissait les yeux, pour éviter mon regard. Soupirant, je posais mes mains sur mes cuisses, tout en lui faisant part de son frère. Il n’avait pas à se sentir désolé pour ça. En parler, lui ferait peut-être du bien. « Comment êtes-vous au courant ? » Gênée, je passais une main dans mes cheveux en laissant échapper un bref, petit rire. « Vous avez des frères ou des sœurs ? » Je plissais le nez avant de finalement croiser les jambes sur le banc en le regardant. « J’ai tout entendu sans faire exprès, désolée. Mais je ne dirai rien. Tu peux me faire confiance. » C’était quoi ? Le second secret que j’avais sur lui. Dire qu’il n’avait rien sur moi, je me sentais gênée. « Je n’ai ni frère ni sœur, j’ai toujours grandi seule, mais je pense qu’un frère c’est comme un père ou une mère. On finit toujours par pardonner et revenir. Ne dit-on pas que les liens du sang sont plus forts que tout ? » Peut-être que je me trompais, mais j’avais foi en cette solution. « Je ne sais pas qui est ton frère, mais laisse lui du temps ? Il se sentira peut-être bête à la fin ? » C’était une réaction tout aussi humaine. En tout cas, il le savait, mais s’il le voulait, il pouvait me considérer comme une grande sœur et se confier à moi. Mais je n’allais pas le forcer pour autant.

Uniforme  † Je ne veux pas me sentir mal devant les autres. Encore moins devant un professeur. J’aimerai me détacher de l’image d’un lycéen, celle d’un gamin pour qu’on me voit plus comme un adulte. J’essaye de mon mieux pour cacher ma peine mais le regard compatissant de Sensei me rend honteux car ça prouve que j’ai échoué. Si j’avais su, je ne lui aurai pas demandé de venir me retrouver. Ce n’était pas pour ça que je l’ai appelée. Malgré ses mots, je ne peux pas m’arrêter de me sentir désolé. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me parle de « mon frère ». Comme je l’avais deviné, elle a entendu ma pseudo conversation avec Méliodas qui n’était pas du tout à mon avantage. Je ne peux pas lui en vouloir, c’est moi qui ai crié dans le couloir. « Merci.   » Je lui fais confiance, ce n’est pas la première fois que je lui « confie » un secret, même si dans les deux cas ce n’était pas le résultat de ma volonté. Si, moi aussi, je lui disais que j’ai grandi seul, elle risquerait de ne pas comprendre ma situation. J’esquisse un petit sourire. Les liens de sang sont plus fort que tout. Je dois attendre et continuer à persévérer. « Vous connaissez mal Méliodas.  » dis-je alléger l’ambiance. En réalité, c’est moi qui ne le connais pas. Mais j’aimerai tellement apprendre des choses sur lui. Avant toute cette histoire, j’étais intéressé par lui parce qu’il était le crush de King, mais maintenant, je suis curieux parce qu’il est mon jumeau. « Je pense que vous n’auriez pas de mal à le reconnaitre… On a la même tête.  » Je ne compte pas tout lui révéler mais ça n’a rien de suspect si je lui parle de mon jumeau. Quand elle m’a parlé de mon frère, elle n’a pas trouvé cela étrange, ce qui signifie qu’elle n’a pas regardé mon dossier et que je suis sensé être fils unique.

TENUE  † Il ne semblait pas aller bien, c’était dans mon devoir de le réconforter, de le consoler. Je sais qu’on ne se connait pas tant que ça, mais dans le fond, avec tout ce qu’on avait partagé, je pense pouvoir avoir le « droit. » Il n’avait qu’à me considérer comme une grande sœur, il le savait, il pouvait aisément me faire confiance. Ce n’était jamais facile les soucis familiaux. Même si je n’avais pas de frères ou de sœurs, je pouvais dire que je comprenais. Père, mère ou frère ou sœur, quand on se dispute, ça finit toujours par s’arranger. Après tout c’est la famille. « Vous connaissez mal Méliodas. » Mélodias ? C’était un drôle de prénom. Entre Eden et Mélodias on peut dire que c’était assez original. « En tout cas, vous avez des prénoms originaux. Mais je préfère tout de même le tiens. Eden… Je trouve ça très joli. » Peut-être de par sa signification ? Je n’en sais rien, mais ça lui allait bien. L’ambiance était… Bizarre, ou alors c’était moi, mais de le consoler, d’être là pour lui, j’avais un sentiment bizarre. Je ne saurais l’expliquer ? Je pense que je suis en train de me rapprocher de lui. Je n’ai pas forcément l’habitude de faire copain-copain avec les gens. Je suis du genre volatile, je passe, je laisse ma trace et ça s’arrête là. Je ne m’éternise jamais. Mais pas avec Eden. Ça fait tellement longtemps, que même en me faisant un « ami » ça me paraît bizarre… « Je pense que vous n’auriez pas de mal à le reconnaitre… On a la même tête. » La même tête ? J’écarquillais les yeux en le regardant longuement. Un jumeau ? Enfin, je sais que les frères et sœurs se ressemblent, mais pour avoir la même tête… Je clignais les yeux en mordillant mes lèvres. Bon. J’espère n’avoir jamais à croiser son frère et le confondre avec Eden. Ça serait bête. « C’est ton jumeau du coup ? D’habitude les jumeaux ont une relation assez proche. » Mais il y avait des exceptions après tout. « Tu sais, si ton frère te fait souffrir, ignore le pendant un moment ? Il paraît que ça peut aider. Tu ne devrais pas te prendre la tête. » Et puis, je n’osais pas lui dire, que je n’aimais pas le voir dans cet état.

Uniforme  † Même si je refuse de considérer Sensei comme une grande sœur, peut être que je deviens petit à petit plus dépendant d’elle. Je lui parle des choses que je n’aurai jamais dites à des professeurs ou tout simplement à des adultes. Je ne veux pas me reposer sur quelqu’un mais inconsciemment, c’est ce que je fais en lui évoquant mon problème avec Méliodas. C’est parce qu’on a passé suffisamment de temps ensemble qui me permet de me confier, plus ou moins, à Sensei. Elle est la première personne à qui je parle de ma relation avec mon jumeau. Je n’en ai même pas encore parlé à King. Mais peut être qu’il le sait déjà ? Peut être que mon jumeau le lui a déjà dit. D’un côté, c’est ce que je souhaite. J’espère qu’il n’est pas seul à traverser cette épreuve, qu’il a au moins une personne sur qui compter, et ce, même si cette personne, c’est King. Le compliment de Sensei me fait sourire délicatement. « Merci.  » Mais question prénom, je sais que le sien est tout aussi joli que le mien. Sa réaction me semble normale. Peut être qu’elle l’a déjà croisé ? Il m’est déjà arrivé d’être pris pour mon jumeau. Je garde mon silence à sa remarque. Si je commence à parler, je me sentirai obligé de tout lui raconter. « C’est assez compliqué.  » Néanmoins, le conseil de Sensei me fait sourire. C’est parce que je l’ai ignoré pendant tant d’années que je dois me prendre la tête avec ça. Certes, ce n’est pas de ma faute s’il est dans une telle situation, mais je ne peux pas m’empêcher de me sentir désolé pour lui. Il est mon frère et je ne peux pas choisir le chemin de la facilité. « Je ne peux pas l’ignorer, même s’il me fait souffrir. Mais je comprends ce que vous dites. Je vais lui laisser un peu plus de temps… Etre patient. Merci Sensei.  » Mes remerciements sont sincères. Je n’ai pas pu tout lui raconter mais je me suis senti soutenu. Je pose mes mains sur les touches du piano. « Vous voulez écouter un morceau en particulier ?  »

TENUE  † Ce n’était pas facile de conseiller un garçon de son âge, surtout quand on n’a pas soi-même de frère ou de sœur… Mais je pense que vient un âge où l’on a la possibilité de pouvoir réfléchir plus en profondeur et d’avoir un point de vue plus extérieur et pouvoir aider la dite personne. Mes conseils ne sont pas d’or, ils ne sont pas à cent pourcent parfait, mais si ça pouvait l’aider, un tant soit peu, alors ça m’allait. C’est tout ce qui comptait, à cet instant présent, ou je pouvais le voir, assez agacé et peiné de cette situation. « Je ne peux pas l’ignorer, même s’il me fait souffrir. Mais je comprends ce que vous dites. Je vais lui laisser un peu plus de temps… Etre patient. Merci Sensei. » C’est sûr qu’ignorer un frère ou un sœur c’est pas facile, mais alors un jumeau ? Ça doit l’être encre moins. Je crois ? Je sais pas trop, mais me semble que les jumeaux sont bien plus connecté qu’on ne le pense. « En tout cas, ne te prends pas trop la tête, et y’a pas de quoi, je suis là pour ça. » Le regardant poser ses mains sur les touches du piano, je les regardais, longuement avant de l’entendre me parler. « Vous voulez écouter un morceau en particulier ? » J’inspirais en réfléchissant longuement. J’en avais pleins en tête, mais je ne savais pas ce qu’il savait jouer ? « Que sais-tu jouer ? Et si tu me jouais un morceau plus joyeux que tout à l’heure ? Un truc qui fait automatiquement sourire ? » Je me positionnais de façon normale sur le banc, croisant mes jambes en effleurant les touches du piano du bout de mes doigts. « C’est difficile d’en jouer ? Je me souviens de mes quelques cours à l’école. Je savais faire que les mélodies basique et c’est tout… Ca fait bien longtemps. » A quel point, j’étais bien plus vieille que lui.

Uniforme  † Elle était là pour ça ? C’est vrai, elle doit être bienveillante avec chacun de ses élèves. Pourtant, il n’y a qu’à elle que je dis tout cela. Mais ça ne m’empêche pas de continuer à me « confier » à elle. « Merci. » Est tout ce que je trouve à dire, en même temps, c’est ce qui est le plus approprié de dire. Préférant changer de sujet, je pose mes doigts sur le piano. A la base, c’était pour ça qu’on s’est réuni, pour que je puisse lui jouer quelques morceaux. Je suis encore un peu déçu de lui avoir montré une triste musique donc j’espère me rattraper avec la prochaine. Je souris. Elle me demande un morceau plus joyeux et je réfléchis à ce qui pourrait faire l’affaire. Quelque chose de joyeux qui me ferait sourire. « Quelque chose comme ça ? » Je joue un très court passage de cette comptine et fini par un rire moqueur. C’était nul comme plaisanterie. « Ça vient avec de la pratique. Allez y, je vous écoute.  » Je fais un petit mouvement de la tête pour l’inciter à jouer. Même si ça fait longtemps, peut être qu’elle a gardé des souvenirs de ses cours ? Je pose ma main sur les notes devant elle. Je lui montre un petit enchainement. « Pouvez vous reproduire ça ?   » Je la laisse s’entrainer et lui apporte quelques conseils si besoin il est. Au bout de quelques essais, je joue la partie aigue du morceau. A la base, ça peut être un duet mais pour une débutante, trois mains suffisent pour avoir la mélodie. Bien entendu, je ne joue pas l’intégralité de la pièce, juste le temps qu’il nous faut pour apprécier cette petite collaboration. « Vous voyez, vous avez encore des restes.  » J’enlève mes mains des touches.

TENUE  † « Quelque chose comme ça ? » Je le regardais jouer, avant de rire doucement. C’est pas mal. Et puis, c’est bête, mais je trouve que ce genre de note, ça donne envie de sourire immédiatement. Parce que c’est tout simplement tout bête ? Je ne sais pas, ou alors, c’est moi qui suis bête, je ne sais pas. Dans les deux cas, j’étais bête. « Ça vient avec de la pratique. Allez y, je vous écoute. » Euh… Je pinçais mes lèvres, avant de le voir, faire les notes. Quand il le fait, ça paraît si simple. Mais la dextérité de ses doigts m’impressionne. Moi ils sont tout raides j’en suis sûre. Je vais faire des notes super forte et court en mode gros bourrin. « Pouvez vous reproduire ça ? » « Je vais essayer oui. » Quelle bonne volonté de ma part. J’étais hésitante, mais je faisais de mon mieux. Surtout qu’il m’accompagnait. J’avais cette manie, de plus regarder ses mains à lui, que les miennes. Ah… C’est si difficile tout ça. Mais au moins, même si la mélodie n’était pas top, je ne me trompais pas de touche. « Vous voyez, vous avez encore des restes. » J’arrêtais de jouer à mon tour, avant de plier mes doigts et les faire craquer. Ca faisait vraiment longtemps. « C’est vrai, tu as raison. Mais je ne compte pas m’y remettre, j’ai malheureusement pas assez de temps dans une journée. » Un rire s’échappa d’entre mes lèvres alors que la sonnerie du lycée se mit à retentir. Manquant la crise cardiaque je sursautais en riant de moi-même. « Tu vois, j’étais tellement dans ton cours que la sonnerie, m’a fait peur. » Je me levais en m’étirant avant d’enfoncer mes mains dans mes poches. [color=#940c78]« Je vais devoir t’abandonner. Des élèves risquent de venir durant la petite pause. Devoir oblige. C’est ça d’être infirmière. « Viens quand tu veux à l’infirmerie, tu le sais. Ma porte t’est ouverte. Et puis, tu me diras comment ça s’est passé avec ton frère ? » Je m’approchais de lui, avant de lui faire un bisou sur le front et caresser ses cheveux. « Ne sois pas trop triste. » Je lui souris avant de partir de la pièce.