TENUE ♕ Les choses se sont arrangés, je crois. Peut-on dire qu'elles soient classés quand on a sérieusement parlé avec la personne causant du soucis ? Ma mère m'a expliqué sa situation, mais pas seulement. Nous avons parlé des heures, jusqu'à oublier le reste. Elle m'a raconté sa vie, là où elle vit, son nouveau mari, sa fille, son quartier, son pays, tout. Durant notre discussion, j'ai eu envie de rencontrer cet homme qui dirige une petite société, même si celle-ci est en faillite, d'où le besoin urgent d'avoir de l'argent, pour ne pas perdre leur affaire. Je voulais aussi voir ma petite soeur, bien qu'elle ne partage pas entièrement le même sang que moi. Ma mère s'est excusée de ne pas être venue plus tôt et qu'elle voulait réellement me revoir depuis toute ces années. J'étais heureux, intérieurement je me sentais bien de l'entendre. Comment en vouloir à cette femme qui porte le poids du monde sur ses épaules ? Je me suis excusé à mon tour, pour mon comportement, pour ne pas avoir cherché à comprendre ses raisons, pour l'avoir détesté le temps d'une nuit, pour n'avoir jamais essayé de prendre de ses nouvelles sous prétexte qu'elle ne donnait aucun signe de vie. Nous avions chacun notre part de responsabilité et ça nous a fait un bien fou de mettre carte sur table, et d'effacer ce tableau. Avant qu'elle ne parte, je l'ai réinvité chez moi, avec London et mon père. Finalement, je l'ai eu ma soirée en famille. ça a été bizarre de présenter mon copain à ma mère, mais elle l'a de suite accepté. La conversation s'est faite plus en anglais qu'en japonais, puisque c'est sa langue. Heureusement que mon petit ami vient de Londres, sinon je n'ose imaginer l'ambiance à table, si personne ne se comprenait. Bref. ça c'est bien passé, comme je le souhaitais au début.

Cette histoire terminée, ma vie reprenait son cours. à commencer par London. ça m'arrive souvent de songer à sa phobie, puis avec notre discussion, je me suis demandé comme l'aider. Il a peur, mais ne veut pas abandonner. De mon côté, je crains de le blesser sans essayer... Essayer. Je dois essayer, justement. Si la douceur ne fonctionne pas, pourquoi ne pas tenter autre chose ? Je ne veux pas être violent, mais en même temps ma gentillesse me perd. London ne devrait pas tarder à arriver, je l'attends chez moi. Lonkas et Roxy sont ici, à dormir ensemble dans le salon. Ces bestioles débordent d'énergie, mais à un moment ou à un autre, elles se calment et disparaîtraient presque de l'appartement. Cet appartement trop grand pour moi tout seul, mais de suite plus petit quand il est là. « London. » ça sonne bien à mes oreilles, et je souris bêtement.

TENUE ♕ Finalement j’avais pu rendre service à mon petit ami en lui conseillant de parler avec sa mère, chose qu’il avait faite et finalement tout c’était arrangé. Je ne pouvais qu’être heureux pour lui de voir que ce n’était qu’une mauvaise interprétation et une maladresse venant de sa maman qui l’a blessé. J’ai pu l’a rencontré, honnêtement tous les membres de la famille à Loukas m’ont ouvert les bras, aucun ne m’a rejeté ou jugé notre relation, le fait qu’il soit amoureux d’un homme semblait bien passé. Pourtant, j’avais quand même eu une petite pression pour la mère, c’est toujours une épreuve quand il faut se présenter aux parents, mais ça c’est super bien passé et elle non plus n’avait pas trouvé quoi que ce soit à redire sur notre couple, ce qui ne pouvait que me ravir.

Il fait de plus en plus chaud ces derniers temps, on va pouvoir bientôt partir en vacances ! J’aimerais en parler avec Loukas une fois que je l’aurais rejoint, qu’on puisse réellement mettre en place tout ça, parce que j’adorais partir avec lui, juste nous deux. On en a déjà parlé vaguement, mais après nos vacances à la neige cet hiver j’avais besoin de retrouver les belles plages, un endroit au soleil, quelque chose de superbe et de paradisiaque.

Sur le chemin vers l’appartement de mon petit ami je me suis arrêté prendre quelques friandises pour grignoter, comme d’habitude, j’y ai perdu une bonne dizaine de minutes si ce n’est plus à choisir, mais j’étais content de mes achats ! Maintenant je pressait le pas pour rapidement retrouver mon copain. J’ai la clef donc je n’ai pas besoin de le prévenir que je suis ici, grimpant par l’ascenseur unique pour arriver devant la porte, entrant à l’intérieur je retire mes chaussures puis pose le sachet sur la table, cherchant mon petit ami du regard. « Loukas ? » Le chien ayant entendu la porte et ma voix s’est ruée dans ma direction. « Roxy, oui, oui doucement ! » Il est du genre à être excité, à lécher et à me tourner autour, mais je les aime nos bêtes. Lonkas est resté tranquillement penaud allongé. « Ne dis pas bonjour surtout. » Faisant mine de bouder en faisant la moue, comme si le chat aller rectifier le tir.

TENUE ♕ Ma mère m'a surprise, faut bien l'avouer. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle approuve de suite notre couple ou qu'elle soit choquée d'une telle nouvelle. Après tout, j'ai toujours ramené des filles à la maison, même si elle n'a jamais rencontré ma seule véritable ex. Je ne l'ai pas compris de suite, à cause de notre différent de la dernière fois, mais ma mère ne veut que mon bonheur. Je me demande pourquoi mes parents se sont séparés, alors qu'ils pensent de la même manière, agissent de façon similaire et sont aussi compréhensif l'un que l'autre. C'est regrettable de voir deux personnes s'étant aimer, ne plus s'adresser la parole quotidiennement. J'espère ne jamais arriver à ce point avec London, que l'on se comprendra toujours et que rien ne nous séparera. Je ne suis pas effrayé par l'avenir, ni par nos problèmes actuels, mais ça ne m'empêche pas de réfléchir de temps en temps à tout cela.

Avec cette histoire de famille, les vacances me sont complètement sortie de la tête. J'avais proposé à London de partir loin, au chaud et de profiter des belles plages de ce monde, mais au finalement j'ai zappé mon idée. Nous avons le temps, ça ne presse pas. Je pourrais en reparler avec lui ou London pourrait me relancer dans le sujet. Qu'importe, pour le moment je l'attends chez moi. L'aiguille de l'horloge n'a de cesse de faire le tour de son cadran, déplaçant celle légèrement plus imposant. Les secondes vont vites, les minutes s'enchaînent et toujours pas de petit ami à l'horizon. Où s'est-il encore perdu ? Je soupire, quittant ma place pour aller dans la cuisine me boire un truc. Il fait chaud. J'aurai dû me mettre en short plutôt qu'enfiler un jeans... Ma réflexion vestimentaire coupe court quand j'entends la voix de London, bien qu'il parle à notre chien. à l'entendre, il râle avec notre chat. ça me fait rire, alors que je ne le vois même pas de là où je suis. Je l'entends, tout simplement. Sortant de la cuisine sans un bruit, je me rends compte que London est dos à moi. L'occasion rêvée pour le surprendre ! Sans prévenir, à pas de loup, je passe mes bras autour de sa taille et le serre contre moi, ma tête enfouie dans son cou. « Tu m'as manqué ! » M'écriais-je, lâchant un petit rire contre la peau de sa nuque. Nuque que je viens mordiller, laissant une marque rougeâtre.

TENUE ♕ Contrairement à la famille de Loukas qui nous accepte facilement, la mienne n’est pas du tout du même genre. Un jour je compte bien le leur présenter même s’ils sont choqués ou dépité par la nouvelle, je me fiche qu’il n’accepte pas ça ne changera pas mes sentiments ou notre relation. Seulement je ne veux pas forcément infliger ça à mon petit ami, car s’il me critique ils le critiqueront aussi et après avoir été aussi bien accueilli par ses grands-parents, ses parents, je ne veux pas qu’il se retrouve dans cette position où nous seront jugés et où ils pourraient tenter de nous séparer. Enfin, ce n’est pas à l’ordre du jour ! Au moins mon grand frère lui a accepté Loukas.

Je me doute bien qu’il m’attend chez lui, mais je n’ai pas résisté à l’envie de m’arrêter à l’épicerie pour faire le plein de sucrerie, du coup j’ai un peu de retard, mais bon ce n’est pas comme si on avait rendez-vous quelque part ! Je me suis quand même dépêché ensuite de me rendre à son hôtel, arrivant devant sa porte. À l'intérieur je l’appelle, mais les premiers à m’accueillir son mes animaux... Enfin, Roxy plutôt vu que Lonkas est en mode « je bouge pas » ce faignant. Finalement je n’ai pas entendu Loukas arriver, sentant seulement ses bras autour de ma taille, me retrouvant serrer contre lui avec un sourire sur mes lèvres. Je n’ai pas le temps de répondre à sa phrase qu’il me surprend en mordant ma nuque, ramenant ma main sur sa tête, ou plutôt dans ses cheveux. « Calme-toi fox où je te renvoie au panier ! » Me moquais-je, il semble excité, mais j’en ris aussi. Bien que sentir ses « attentions » me surprenne parfois ou même lorsque je vois la marque sur ma peau ça me fait bizarre, et je ne sais pas d’écrire ce que je ressens vraiment au moment où il l’a laissé, mais ce n'est pas déplaisant. Je vois ça comme un jeu en fait. « Toi aussi, tu m’as manqué » ajoutais-je finalement. C’est le cas à chaque fois que nous sommes séparés de toute manière. « J’ai ramené des trucs à grignoter~ » Il comprendra que c’est pour ça que j’ai mis un peu plus de temps haha.

TENUE ♕ Sa famille ne me fait pas peur. J'ai déjà vu de quoi son père été capable en envoyant l'un de ses hommes ramener London au pays, mais nous n'avons pas cédé pour autant. Je l'ai aidé à fuir et à se cacher, jusqu'à ce qu'il soit majeur et puisse faire comme bon lui semble. Qu'importe ce qu'ils peuvent dire sur nous ou sur moi, ça ne m'empêchera pas d'aimer mon copain et de vouloir le meilleur pour nous deux. Ma famille est cool, ils comprennent que ma vie m'appartient et qu'ils n'ont pas d'autres choix que de l'accepter, puis ils semblent tous aimer London à sa juste valeur, pas parce qu'il est mon copain uniquement. Je ne dis pas que ma famille ou mes parents sont parfaits, mais je suis content de les avoir. Un jour, nous affronterons ceux de London, quitte à se frotter à un mur ou à des épines. ça ne me fait pas peur, j'ai déjà vu pire que des parents sévères et incompréhensifs.

London en met du temps à venir ! J'ai dû l'attendre dix bonnes minutes de plus, si ce n'est vingt. Je n'ai pas trop regarder l'horloge,  ni compté le temps qu'il a mit à venir, puis je me suis mis à faire autre chose pour m'occuper. Mais dès qu'il est entré, saluant les bêtes, je me suis précipité sur lui. Pire que Roxy, si je pouvais je battrais de la queue. En attendant, je mords mon copain et lui fait savoir qu'il m'a cruellement manqué. « Wouaf ! » Fis-je, avant de rire à son oreille. Même si j'ai décollé ma tête de sa nuque, je reste accroché à lui, mes bras autour de sa taille. Il me rend mes mots et je souris franchement, desserrant mon étreinte pour voir ce qu'il a ramené. « C'est pour « ça » que tu as perdu tant de temps ? C'est mon copain que j'attendais, pas des gourmandises. » Je plaisante, volant quand même le sachet qu'il a rapporté du magasin. Il y a pleins de truc à manger, ça ne m'étonne pas de lui. « Oh, des pocky ! » Saisissant la boîte, je l'ouvre en riant et tire l'un des bâtonnets, le bloquant entre mes lèvres. « London ~~ » Doucement, je me rapproche de lui, tendant le pocky pour qu'il saisisse l'autre moitié. Quant au sac, je l'ai laissé à sa place, sur la table.

TENUE ♕ Je sais parfaitement que Loukas sera avec moi et ne se laissera pas démonter par les dire de ma famille ou ce qui pourrait s’amuser à nous juger même au quotidien, de toute manière je ne vis pas en me demandant ce que les gens pensent de moi, c’est simplement qu’au fond j’aimerai avoir une famille aussi compréhensive que la sienne, capable de nous supporter et de nous accepter pour ce que nous sommes, sauf que ce n’est pas le cas et je doute qu’un jour ils le soient. Dans son appartement je me sens chez moi, je passe beaucoup de temps ici avec lui et quand je ne viens pas et qu’il ne rentre pas au dortoir j’ai l’impression d’être consumé par le vide tellement le manque se fait ressentir. Je suis content d’entendre que je lui ai manqué même s’il m’attaque en mordillant ma nuque, je ne peux pas m’empêcher de me moquer de lui, riant à son aboiement... « Idiot ! ». Son rire fait du bien je dois l’avouer, puis même être dans ses bras, c’est agréable de se sentir aimé à ce point. Parlant des courses que j’ai ramenées, je le laisse aller voir dans le sachet posant mes fesses sur l’accoudoir du canapé. « Je n'ai pas mis tant de temps que ça ! Puis j’avais faim... » Pour changer. Faisant la moue. « Ose dire que ça te donne pas envie. » En voyant toutes ses bonnes cochonneries à manger. Il semble enthousiaste tout à coup en voyant le paquet de pocky, ça me fait rire on dirait autant un gosse que moi quand je m’y mets. Je l’observe et suis ses mouvements, jusqu’au bâtonnet finissant entre ses lèvres. « Hum ~ ? » J’ai bien compris, mais j'aime le taquiner en donnant l'impression du contraire. Me mettant debout, un sourire sur les lèvres je ne me fais pas prier pour prendre l’autre extrémité du biscuit, commençant à avancer dévorant morceau par morceau le pocky, jusqu’au bout en le regardant dans les yeux, mes mains sur sa taille.

TENUE ♕ Même si ses parents ne m'acceptent pas ou qu'ils ne sont pas d'accord pour notre relation, ça ne m'empêchera jamais d'aimer london et de partager ma vie avec lui. De toute façon ils sont loin et incapable de nous nuire, donc autant te ne pas y penser. London vient souvent chez moi, c'est sa seconde maison après les dortoirs, même si j'aimerai que par la suite ce soit la seule où il puisse rentrer. Ça me fait plaisir de l'avoir proche de moi, mais des qu'il n'est pas là, je me sens seul. Une nuit suffit à ce qu'il me manque, une heure même. Quand il arrive je ne peux pas me retenir de lui sauter dessus et de le mordre comme un petit chien. Ça m'amuse, donc bon. Puis il rit à son tour, me donnant presque l'impression qu'il va me gratouiller l'oreille. Idiot. Ça sonne tellement bien venant de sa bouche, haha. Toujours dans mes bras, je le câline deux secondes de plus avant de le lâcher quand il me parle de ses courses. Il a perdu dix minutes pour ça, j'ai le droit d'y jeter un coup d'oeil pour m'assurer que ça en vaut ce retard. Des gourmandises à ne plus savoir quoi en faire, typique de l'anglais. Je ne suis pas tellement étonné non plus, avec le nombre incalculable de barre chocolatée qu'il cache dans ses poches. Quand mes yeux se posent sur une boîte de pocky, mon pêché mignon depuis que je vis au Japon. Tirant les bâtonnets du sachet, je les ouvre pour en récupérer un, des idées pleins la tête. Je vois tellement de jeu dans ce genre à la télé ou sur le net, parfois même dans les rues ou quoi. C'est plus facile de jouer à ça avec son copain, surtout si on ne craint pas de s'embrasser ensuite. Pour avoir des envies, j'en ai des tonnes. London ne se doute pas une seconde où ce petit jeu pourrait me mener. Le biscuit en bouche, je lui fais comprendre de jouer avec moi, un sourire en coin. Il fait le mec qui ne pige pas mais mon regard doit parler pour moi. Pas besoin de mot pour le faire se relever et venir attraper l'autre moitié du pocky entre ses dents. Il ne tarde pas à croquer bouchée après bouchée jusqu'à ce que nos lippes se frôlent puis se touchent. N'ayant pas bougé d'un millimètre, j'attends que nos lèvres soient proche pour l'embrasser brusquement, ramenant une main dans sa nuque pour le maintenir. Il n'a pas tord, ses friandises me donnent des drôles d'envie, à commencer par dévorer sa bouche au goût sucré. Durant l'échange, ma seconde main est venu se placer sur sa taille, glissant doucement sous son haut tandis que je le pousse à s'asseoir à nouveau sur l'accoudoir du canapé, le surplombant de toute ma hauteur. Mes doigts  caressent doucement son épiderme, allant jusqu'à retracer ses abdos.

TENUE ♕ Plus le temps passe et plus on a du mal à être séparé, on a pris trop l’habitude d’être ensemble, ou est-ce nos sentiments qui sont trop forts ? Je ne sais pas, c’est la première fois que j’ai cette sensation d’être « dépendant » d’une autre personne, j’imagine que c’est normal de ressentir le manque quand nous ne sommes pas ensemble. En tout cas je suis heureux lorsqu’on se retrouve, pouvoir profiter de ce temps qu’on passe tous les deux, discuter, rire et plaisanter, nous n’avons peut-être pas les mêmes « occupations » que les autres couples, mais on sait très bien se montrer nos sentiments malgré tout. Loukas fouille dans le sac que j’ai ramené, il n’y a que des conneries à manger, des bonbons, des chocolats, des gâteaux, comme d’habitude je ne peux pas me passer de ma dose journalière haha. Le voir sortir la boîte de pocky me fait rire, on dirait un gosse avec son bâtonnet à la bouche, j’ai bien saisi où il veut en venir et même si je fais semblant de ne pas comprendre cela ne dure pas longtemps, me perdant rapidement dans son regard avant de me lever de ma place pour jouer le jeu avec lui. Je ne peux faire ça qu’avec Loukas de toute façon, parce que d’une je n’ai envie de le faire qu’avec lui et parce que je suis incapable d’être aussi proche et tactile avec quelqu’un d’autre. C’est un privilégié que voulez-vous. Je n’ai aucun problème à avancer, mordant le biscuit en réduisant la distance de nos lèvres, arrivant au bout, elles entrent en contact, il doit rester qu’un petit morceau du pocky, mais pas le temps de le récupérer car Loukas m’embrasse brusquement, je ne m’attendais pas à ce qu’il m’attaque ainsi, mais une fois la surprise passée je réponds à son baiser sans me douter de ce qu’il peut avoir en tête. Sa main est baladeuse et mes fesses retrouvent leur place sur l’accoudoir poussé par mon copain. Il est entreprenant tout a coup, je peux sentir ses doigts sur ma peau. « Lou-Hum. » Je n’ai pas le temps d’articuler quoi que ce soit, ses lèvres m’en empêchent, une de mes mains s’agrippe à lui pour éviter de basculer en arrière. « Je t’ai tant manqué que ça ? » ironisais-je dans ma reprise d’air, avant qu’il ne m’embrasse à nouveau. Ce n’est pas tous les jours qu’il agit comme ça.

TENUE ♕ Passer une journée sans London serait comme un noël sans cadeau, décevant et triste à mourir. C'est étrange parce que j'ai toujours envie de lui parler ou de l'embrasser quand il n'est pas avec moi, alors que je sais plus ou moins me tenir en sa présence. C'est toujours comme ça, on veut ce que l'on a pas. Fouillant dans son sachet de cochonnerie, je sors l'un des paquets qui m'attire le plus, montrant à London là où je veux en venir. Pas besoin de lui faire un dessin suffit de placer le pocky entre mes lèvres et avoir la bouche en coeur pour qu'il sache quoi faire de son côté. Il joue l'idiot qui n'a pas compris, mais deux secondes après il est perché à l'autre bout. Le bâtonnet se réduit de plus en plus, et si le but du jeu est de récupérer le plus petit morceau sans toucher les lippes de l'autre, je n'attends pas ce moment-là pour l'embrasser aussitôt. Bouche contre bouche, je ne me fais pas prier pour le dévorer, sentant qu'il s'active à son tour une fois la surpris passée. Je ne voulais pas le brusquer, mais on dirait que c'est raté. Ma main se faufile sous son haut à la recherche de sa peau, sans demander la permission. Je le repousse à sa place, ne lâchant pas une seconde ses lèvres, l'embrassant encore et encore jusqu'à manquer d'air. London n'a même pas le temps de parler, de dire quoi que ce soit que je reviens à la charge. Quand il parvient à reprendre la parole, je l'observe en silence et souris. « Bien plus que tu n'le penses. » Soufflais-je, avant de revenir capturer ses lèvres. Rapidement, je le fais basculer de l'accoudoir sur le canapé, à moitié écrasé sur lui. Peut-être que dans le feu de l'action il va oublier sa phobie et suivre mes mouvements ? Je tente le coup, attrapant son vêtement pour le soulever et lui retirer, forçant légèrement pour faire passer sa tête et ses bras. J'ai le souffle court à cause de nos échanges, les yeux pétillants de malice et d'intérêt et mes mains qui reviennent contre son torse. « J'ai envie de toi. » Dis-je, articulant bien les mots pour qu'il comprenne là où je veux en venir. Je me doute déjà de sa peur, de sa panique ou de l'envie de me repousser, mais pour ne pas lui laisser le choix, je me penche et l'embrasse à nouveau. Si la manière douce n'a pas fonctionné, la forte devrait aider.

TENUE ♕ Je suis le premier à lui avoir dit que j’avais envie de lui, je l’aime donc oui j’aimerai être capable de coucher avec Loukas, de faire tout ce dont j’ai envie si la peur ne me paralyser pas et ne m’en empêché pas. Je voulais en parler à Loukas, suite à ce qu’il m’a dit l’autre soir j’ai compris que faudrait prendre plus au sérieux cette phobie, tenter de m’en débarrasser, trouver un moyen de ne plus être terrifié, de pouvoir dépasser mes limites. Le seul moyen était d’en parler, mais ça ne semble pas l’avis de Loukas pour l’instant. Ça fait seulement quelques minutes que je suis là, utilisant le pocky pour finalement laisser quelque chose de plus fort prendre le dessus. Les baisers s’enchainent, nos lèvres se séparent pour mieux se retrouver, c’est intense et fort, il ne me laisse pas en placer une et je me laisse emporter dans cette ambiance, suivant son rythme. Je n’ai pas conscience qu’il a d’autres choses en tête à cet instant, mais je m’en fiche parce que j’aime quand il m’embrasse et qu’il agit ainsi, je peux sentir que je lui ai manqué et lui faire comprendre que c’est réciproque à travers nos échanges. C’est agréable d’entendre ça, est-ce qu’il est vraiment possible de se manquer autant en si peu de temps ? Je me tenais à lui pour éviter de tomber, mais il faut croire que c’était dans ses intentions de me faire basculer sur le canapé, me retrouvant bien vite allongé avec Loukas au-dessus continuant à mouvoir nos lèvres avidement. Je ne sais pas pourquoi je le stop pas quand il retire mon haut, surement parce que je ne pense à rien et tente à ne pas voir l’évidence. Son aveu me fait l’effet d’un courant électrique, je le regarde dans les yeux, sentant mon organe s’agiter tout seul. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me le dise aussi clairement, est-ce que c’est ce qu’il a ressenti quand je lui ai dit ces mots la première fois ? Pourtant si une partie de moi est fière et ravis d’entendre ça l’autre est effrayé et a envie de fuir. Ayant perdu mes mots, quand je me décide enfin à répondre, encore une fois il m’en empêche en ramenant sa bouche contre la mienne dans un énième baisé. Tout va trop vite, je me force à taire ma phobie, je ne veux pas y penser pour ne pas encore une fois repousser Loukas, je lui ai demandé de m’aider et c’est surement ce qu’il tente de faire, mais jusqu’où suis-je prêt à le supporter avant de craquer ? Je veux faire des efforts pour lui, mais cette peur va s’interposer, je le sais et je ne vais rien pouvoir faire... Parce qu’elle est plus forte que moi.

TENUE ♕ London m'a beaucoup manqué, comme à chaque fois qu'il n'est pas avec moi, mais d'habitude je ne lui saute pas dessus en sachant pour sa phobie. Or, cette fois, je me permets d'être insistant et de l'embrasser à de nombreuses reprises. Il n'a pas le temps de parler, mais ce serait bien qu'il ne puisse pas penser non plus et se laisse faire. ça pourrait être une solution à son problème, de s'abandonner à mes petites intentions. Les baisers, il gère très bien. C'est quand mes mains commencent à se balader un peu partout que les choses se compliquent. Je n'aime pas forcer, ni être lourd, mais si je ne fais rien, London sera toujours aussi coincé dans sa peur des relations sexuelles. Je veux l'aider, qu'importe le moyen. Jusque là, il n'a rien dit. Quand je l'embrasse, quand je le touche, ni même quand je vire son haut pour le laisser tomber au sol. C'est uniquement quand j'avoue mon plan que son coeur s'agite, le sentant battre brusquement contre mon torse. Ok, c'est l'effet que je voulais. Il a peur, sûrement. Je déteste agir de la sorte, mais qui ne tente rien n'a rien. Tant qu'il n'est pas clair avec moi et n'essaye pas de me repousser, je continuerai. L'embrassant à nouveau, je ne veux pas l'entendre me dire d'arrêter, ni d'exprimer sa crainte avec des mots. Quant à mes mains, elle descendent lentement vers son pantalon, le défaisant de manière lente et calculée. Si je vais trop vite, il va paniquer. Si je prends trop de temps, il va paniquer. Je fais en sorte d'être rapide, mais pas trop. Continuant de mouvoir mes lippes sur les siennes dans l'intention d'occuper son esprit. ça semble fonctionner, du moins les premières secondes. Jusqu'au moment où je glisse une main dans son jeans, cherchant à passer sous l'élastique de son boxer pour frôler la peau fine de son aine. Mon coeur doit battre aussi vite que le sien, plus par appréhension que crainte. Parce qu'il pourrait réagir de n'importe quelle façon, sauf celle que j'espère dans le fond. Il ne dira sûrement pas oui, encore moins me demander de continuer. J'attends simplement qu'il m'arrête pour le retenir à mon tour, jouant de la force.

TENUE ♕ Il est difficile de parler ou même de penser quand il m’embrasse ainsi, forcément que je suis emporté dans l’élan et me laisse guider par ses échanges, parfois je voudrais que les choses soient aussi simples... Juste laisser faire sans avoir aucun frein, sans qu’il n’appréhende de me toucher et moi de le laisser faire, malheureusement rien n’est aussi simple. Si le fait qu’il retire mon haut ne me semble pas assez évident quant à ses intentions, ses paroles m’annonçant ses envies sans me laisser le temps de répondre ou réagir, puis sa main descendant bien plus bas que mon torse pour passer sous mon jean sonne la sonnette d’alarme. Je pense que Loukas s’y attend aussi, mais peu importe combien je le désire ou aimerais supporter tout ça mon corps lui ne l’accepte pas, comme un système d’autodéfense, mes mains tentent de le repousser pour qu’il arrête et me laisse en placer une, mes jambes se croisent, en tout cas ça annonce clairement que je ne suis pas prêt à aller plus loin. Le repousser, l’arrêter, c’est une torture pour moi parce que je m’en veux toujours, qu’il ne pense pas que c’est une partie de plaisir, je n’ai aucune envie de le blesser. « Loukas... Arrête. » C’est plus fort que moi. J’ai toujours ces tremblements qui apparaisse dans ces moments-là, cette envie de pleurer de honte, mais j’ai peur. J’en ai marre de cette phobie de merde, pourquoi fallait que ça tombe sur moi !? Ma main vient stopper assez brusquement celle qu’il a mise dans mon pantalon, rien que de le sentir à l’intérieur... Jamais je n’aurais laissé quelqu’un allait jusque-là, mais est-ce là ma limite ? Je ferme les yeux sans pouvoir assumer encore une fois cette situation, je ne veux pas savoir ce qui se passe dans sa tête ou à quel point je le déçois en croisant son regard.

TENUE ♕ Je n'aurai pas dû le prévenir quant à mes intentions, mes mots trahissent l'effet de surprise et la confiance que je tente de gagner à travers nos baisers. Néanmoins, je ne peux pas continuer sans rien dire, en le prenant au dépourvu et en le laissant comprendre peu à peu où je cherche à en venir. Son haut en moins, j'aurai tout le loisir de le marquer à des endroits encore jamais exploré mais là encore, je m'abstiens. Je sais déjà qu'il va être sous tension dès que ma main glisse trop bas sur son corps, alors si je laisse ma bouche ou ma langue de prêter à la partie, c'est peine perdue.  Pour le moment london ne fait rien qui puisse me stopper ou me ralentir, il ne doit pas réaliser ce que je tente de faire, mais ça ne m'empêche pas d'être sur mes gardes quant à ses prochaines réactions. Comme prévu il se braque, bloque le passage et se sert de ses mains pour me repousser, mais je ne bouge pas et laisse mes doigts sur le bas de son ventre, à la limite de la zone sensible. Je peux voir à sa tête qu'il est mal, que son corps réagit pour lui et qu'il doit sûrement se battre avec lui-même, intérieurement. Silencieux, je l'observe mais ne fais plus aucun mouvement. « london. »l'appelais-je d'une voix douce et posée. Je voudrais qu'il me regarde dans les yeux et capte mon regard. « fais-moi confiance. Je ne vais rien faire qui pourrait te faire mal. » qu'il se rassure, je n'irai pas jusque là, mais je veux quand même tester ses limites. A l'aide d'une de mes jambes, je la passe entre les siennes pour essayer de dégager son blocage, sans le lâcher des yeux. « crois en moi. »je lui dis ça alors que je me mets à califourchon sur sa cuisse, le retenant toujours de croiser à nouveau ses jambes. Mes mains à plat sur son ventre, je souffle et calme les battements de mon coeur qui se sont accéléré quelques secondes plus tôt. « je t'aime. Je te voudrais jamais du mal. Mais tu dois vaincre ta peur. » il le doit, sinon nous n'avancerons jamais. « laisse-moi juste te toucher. Je n'irai pas plus loin. » parler pourrait l'aider à se calmer ou au contraire l'affoler. Je tente le tout pour le tout, il ne me reste plus que ça pour venir en aide à mon petit ami.

TENUE ♕ Je ne pensais pas qu’il irait jusque-là aussi soudainement, tout s’est enchainé rapidement, entre mon arrivée et cet instant. Les baisers ont laissé place à quelque chose de plus intense, si j’étais comme tout le monde surement que j’aurais été ravi de me retrouver dans cette position, cette situation, d’être désiré par mon petit ami et de le désirer en retour. Seuls mes sentiments n’ont aucune importance, j’ai beau vouloir ou passer le cap, mon corps lui me rappel à l’ordre et ne me laisse pas oublier le fait que je ne sois justement pas comme tout le monde... Cette phobie ne disparaît pas, j’ai beau la rendre moins agressive ou permettre de dépasser mes limites il y a un obstacle bien trop fort qui fait barrage. Me retrouvant de nouveau à stopper mon petit ami, je ne supporte pas ça... Je veux que Loukas m’aide et battre cette peur avec lui, mais quand je me retrouve dans cette situation seule l’angoisse reste, mon corps se braque me protéger de cette appréhension, je ne veux pas me sentir aussi minable, mais je n’ai aucun contrôle. C’est juste trop. Je ne suis pas prêt, mais le serais-je un jour ? Les doutes reviennent aux galops alors que Loukas m’appelle. J’hésite, mais ouvre doucement les yeux pour le regarder. Il tente de séparer mes jambes et bien que malgré moi je fasse toujours pression dessus et résiste il finit par y arriver. Je ne manque pas de confiance en lui, mais je n’arrive juste pas à prendre le dessus sur ma peur, je n’y arrive pas et ça me frustre. Mon cœur bat trop vite, mais je tente vraiment de le supporter sans savoir ce qu’il compte faire. « Je te fais confiance. »  Ce n’est pas le problème. Je sais qu’il ne me veut pas de mal, mais a-t-il conscience du combat que c’est de vaincre une phobie ? Depuis que je le connais j’ai déjà fait énormément d’effort, arrivant à faire des choses que je n’aurais jamais pensé pouvoir faire, j’étais déjà fier d’être arrivé jusque-là, ça me donné l’impression de pouvoir vraiment y arriver, et maintenant ? Je me mords les lèvres, j’essaie de faire le vide, en réalité mon combat se joue dans mon esprit, j’aimerais que mon corps puisse m’écouter plutôt que d’avoir ses spasmes, ses tremblements, cette envie de repousser la personne que j’aime comme s’il était la peste en personne, je hais ça. Je perd le contrôle et je me retrouve submergé par mes craintes, je ne sais plus quoi faire ou quoi dire, je suis perdu. Je préfère me taire, regardant Loukas, je peux le laisser me toucher... Je dois être capable de surmonter ça c’est pourquoi je ne le stop pas, sans savoir comment je vais gérer la suite à 100%.

TENUE ♕ J'ai conscience que mon « projet » est trop grand et que je n'arriverai pas seul à le réaliser, mais c'est justement parce que j'ai besoin que London y mette du sien que je l'incite à me faire confiance. Ce n'est sûrement pas évident, ou alors j'en demande trop, mais s'il écoute sa phobie à chaque fois que je pose ma main sur lui, nous n'irons jamais loin. Ce n'est pas à moi de faire le plus gros du boulot, mais à lui. Je peux l'aider, tenter de trouver des solutions, mais s'il ne fait pas taire sa peur, je ne peux plus rien faire pour lui. Je ne pourrais pas le forcer, ni l'obliger à coucher avec moi. Ce ne serait pas un acte consentant, et je n'ai aucune envie de choquer mon petit ami à vie. Le problème devient de plus en plus en fonction de l'avancement de notre histoire, de notre relation. Nous ne sommes plus au stade des bisous innocents, ou des baisers savoureux. Un jour, faudra plus. Quand je le touche, quand j'effleure à peine la peau de son ventre, je sens ses muscles se crisper, son corps trembler, son coeur battre si vite et si fort que j'ai la sensation d'avoir un animal sauvage et effrayé. ça me frustre autant que ça me rend triste. Est-ce que je peux vraiment l'aider ? Est-ce que mes mots suffisant à le relaxer ? J'en ai pas l'impression. Il a beau confirmer qu'il me fait confiance, j'ai surtout la sensation qu'il veut se convaincre lui-même, et non moi. Je le regarde encore un instant, fronçant doucement les sourcils. Je pourrais arrêter et m'excuser, mais à quoi aurait servi tout ça ? Il ne me repousse pas encore. Je ne peux pas juste me redresser et abandonner, ou croire que London n'est pas capable de réussir. Il doit avoir confiance en moi, mais je dois aussi avoir confiance en lui. Si je crois en ses efforts, il peut y arriver. Néanmoins, ça ne m'enlève pas cette impression de lui faire du mal et d'être égoïste. London m'en voudra si je vais trop loin, surtout quand j'ai promis de ne rien faire de plus que le toucher. Ma main n'a pas bougé, elle est toujours placée sur son aine, à attendre un ordre de mon cerveau. Si la partie était perdue d'avance, London ne m'aurait pas autorisé à diriger mes doigts vers cet endroit. Rien que pour cela, je réactive mon mouvement précédent, passant juste entre son pantalon et son boxer, sans entrer directement en contact avec sa peau. Cette fois, j'arrête mes doigts sur sa bosse et scrute son visage, cherchant peut-être des larmes ou une expression terrifiée. Si je dois arrêter, c'est maintenant ou jamais.

TENUE ♕ Combien de temps va t’il supporter de me voir fuir ? Je sais que Loukas est compréhensible seulement je sens que cette barrière physique pose de plus en plus problème, j’y mets du mien. Plus qu’il ne semble le croire, mais on parle de quelque chose qui me terrifie, coucher avec quelqu’un, être touché par quelqu’un, je me sens de suite paniqué. Il a dû voir les progrès malgré tout non ? Avant lui rien que le mot m’était imprononçable, je ne pouvais pas écouter la moindre scène où il y avait du sexe, quand je vois l’évolution je ne peux être que confiant... Pourtant maintenant qu’il est là à me toucher ça n’empêche pas mon corps de s’interposer avec ses réactions diverses hissant des barrières que je ne peux pas contrôler, j’ai peur et je ne sais pas comment réagir face à mon copain, il est en droit de me toucher... Je lui ai demandé de le faire, de m’aider, alors est-ce que je peux vraiment l’arrêter ? J’ai confiance en lui, je veux me battre pour nous aussi et c’est pour ça que malgré mon envie de m’enfuir et de le repousser je ne fais rien... Le laissant faire et voir ce qui se passe, bloqué dans mon état ni n’a rien de rassurant. Il me parle, me rassure, je me focalise sur ça, sa voix en essayant de me calmer alors que j’ai juste l’impression que mon cœur va exploser d’une seconde à l’autre. Je ne veux pas penser à sa main qui se trouve plus bas, je ne veux juste pas y penser parce que je sais que si je le fais je vais m’affoler et ne rien contrôler encore une fois. Mon regard se pose dans le sien, lorsque je sens sa main se remettre en mouvement je ne peux pas l’ignorer, essayant de bloquer avec mes jambes, mais la position de Loukas m’en empêche, c’est automatique, mon corps tente simplement de me rappeler ma phobie sans arrêt, de me « protéger », j’ai l’impression de ne pas être maitre de mes actes et c’est terrifiant. Je ne trouve qu’à lâcher des « désolé » me sentant coupable de tenter de le « rejeter ». J’ignore ce qui me fait le plus peur à ce moment, que Loukas ait sa main sur cette partie de mon corps ou les émotions qui se mélangent d’un coup. Les larmes aux yeux je résiste en retenant mes mains d’aller le stopper, je combats vraiment là, j’ai envie de me frapper pour arrêter les tremblements, j’ai envie de me frapper pour être aussi faible.

TENUE ♕ Ce n'est pas seulement « quelqu'un », je suis son petit ami. Battre une phobie n'est pas si facile, et London fait beaucoup d'effort. Je le vois, je ne suis pas aveugle. Or, je tente de pousser ses efforts au maximum, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus le supporter et me rejette catégoriquement. Peut-être ai-je le droit de le toucher, mais il a aussi le droit de me repousser. Chacun de notre côté, nous possédons des cartes qui pourraient changer la donne et faire pencher la balance. Je mise tout sur la confiance, la douceur, mais l'insistance à la fois. Pour l'instant, c'est moi qui guide la danse, ne laissant pas beaucoup d'option à mon copain qui se met à trembler sous moi. Je l'ai déjà bloqué sur le canapé, puis empêché de croiser ses jambes pour me barrer le passage. Je ne fais rien qu'il pourrait apprécier avec sa peur, alors pourquoi ne me dit-il pas d'arrêter ? Il a essayé, mais c'était si peu convainquant. Quand ma main bouge, je le sens se contracter et se remettre à serrer les jambes, mais les miennes les retient dans une position qui l'empêche de se cacher. ça ne me plait, qu'il soit sûr de ça. L'entendre s'excuser n'est pas un plaisir pour moi, je pourrais m'arrêter et me faire pardonner en retour, mais tout ça n'aurait servi à rien. Voyant les larmes se former dans ses yeux, mon coeur se pince et je retiens un soupire, ramenant mes lèvres sur les siennes. Ma seconde main ramène ses poignets au-dessus de sa tête, l'un après l'autre, puis les bloque ensemble tandis que de l'autre côté, elle s'active lentement.

TENUE ♕ En effet, Loukas est mon petit ami et c’est justement pour ça que je ne veux pas laisser ma phobie le repousser, parce que c’est lui, parce que je l’aime, parce qu’il est la personne qui m’est la plus importante, je me bats contre quelque chose de grand, de fort, la peur n’est pas aisée à contrer et je suis réellement terrifié et au bord d’exploser, de tout envoyé valser, de crier et pleurer, j’ai déjà les larmes aux yeux et le corps qui tremble, mais ce n’est rien comparé à ce que je retiens à l’intérieur pour ne pas blessé Loukas. Il va loin, il veut me faire dépasser mes limites et j’aimerais qu’il en soit capable, qu’il arrive à me faire oublier tout ça et à surmonter cette crainte, mais pour l’instant ce n'est pas du tout le cas. Quand il a sa main sur cet endroit sensible je tente de le repousser avec mes jambes sauf qu’il m’a déjà bloqué plus tôt, je mène une bataille assidue dans mon esprit pour garder mes mains tranquilles alors que la seule chose qu’elles veulent faire c’est repousser mon copain pour qu’il arrête ça. Je suis tellement désolé de tout ce qu’il doit subir avec moi, mais je n’y peux rien. Je me retrouve incapable de me plaindre ou de parler de nouveau quand ses lèvres rejoignent les miennes, je me concentre dessus, sur les baisers qu’il enchaine de nouveau comme il l’a fait plus tôt. Seulement ça ne dure qu’un temps, dès que je sens sa main s’activer plus bas mon corps tente de réagir en gesticulant, mes mains sont bloquées par celle de Loukas, je suis pris au piège et incapable de lui dire de s’arrêter... Mes mouvements deviennent plus brusques quand il va caresser cette partie de mon corps. Lui mordant la lèvre pour qu’il stop tout. Je ne peux pas...

TENUE ♕ On dit souvent qu'il faut persévérer dans la vie, que les choses ne viennent pas seule et que parfois, il faut forcer le destin. C'est exactement ce que je tente de faire en poussant les limites de mon copain. Je le touche à des endroits où je ne l'ai jamais touché auparavant, je l'embrasse plus que raison, je le rassure avec autant de mot qu'il faut pour qu'il se rassure. Mais y a rien à faire. London est incontrôlable, son corps n'a de cesse de trembler, de le rappeler à l'ordre, de se manifester tandis que je le bloque. Mes jambes paralyse la partie inférieure de son corps, ma main retient ses poignets au-dessus de sa tête et mes lèvres dévorent les siennes pendant que ma seconde main s'aventure dans une zone plus sensible, plus risquée. J'étais prêt à commencer sérieusement mon action, quand je sens ses dents mordre brusquement dans ma langue. Un couinement m'échappe, fronçant les sourcils dû à la douleur soudaine. Ma main se retire de sous son boxer et je le fusille d'un regard presque noir. « London ! Comment veux-tu vaincre ta phobie si tu ne ... ! » Pourquoi je m'énerve ? Je sais parfaitement à quoi m'attendre. Si ça ne fonctionne pas, ça ne fonctionne pas. D'un côté, je suis déçu par moi-même de ne pas réussir à l'aider, ni à le mettre en confiance. D'un autre côté, je suis en colère qu'il me repousse. Lâchant un gros soupir, je me redresse et m'assois simplement sur ses jambes, relâchant mon emprise sur ses bras. « Excuse-moi .... Je ne voulais pas dire ça... Ni m'énerver. » Je me sens minable de lui avoir crié dessus, alors qu'il a fait tant d'effort en si peu de temps. Je devrais prendre cette séance pour un bon début, j'ai pu le toucher plus loin que d'habitude. Sauf qu'il tremble ... Il est au bord des larmes et je m'en veux terriblement de l'avoir affligé à ce point. Me penchant vers lui, je le prends aussitôt dans mes bras, enfouissant mon visage dans son cou en m'excusant à de nombreuses reprises, comme lui auparavant. « Désolé... » Répétais-je encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne soit plus parcouru de spasme ou de sanglot.

TENUE ♕ J’aimerais rendre les choses plus simple pour Loukas, mais il devait avoir conscience que malgré mes désirs ou mon envie de surmonter cette épreuve et de ne plus avoir peur les choses n’allaient pas être aussi simples. C’est quelque chose qu’il faut combattre et je suis celui qu’il doit affronter car cette phobie me rend hostile, je tente de résister, de lui faire confiance au point de le laisser me toucher, seulement c’est trop pour mon corps qui ne supporte pas qu’il brise la barrière. Je le mords malgré moi, je dois le stopper, je ne sais pas quoi faire, quelle solution trouver pour résister, c’est trop dur. Son regard, ses mots, sa colère se ressent et je me sens encore plus minable et mal à l’aise. J’ai l’impression d’être un enfant apeuré prêt à se mettre en boule pour pleurer et se protéger, mais je me contente de ne pas bouger, les larmes aux yeux et cette rage envers moi-même, voir cette expression sur Loukas ne m’a en aucun cas laissé indifférent, c’est le genre de chose que je voulais éviter. Aucun mot ne sort quand il s’excuse, ce n’est pas à lui de le faire, mes tremblements sont toujours présent, tentant de les calmer doucement alors que j’ai le cœur qui bat toujours aussi vite, remplis par diverses émotions. Je ne sais pas quoi faire, j’ai beau avoir toute la motivation du monde si mon corps ne me laisse pas tranquille comment vais-je réussir à surmonter ça ? Je ne sais plus et ça me panique intérieurement. Loukas vient m’enlacer et s’excuser encore et encore, pourquoi... Je suis le seul qui devrait m’excuser, il a fait ce que je lui ai demandé, il a tenté de me faire repousser mes limites et c’est lui que j’ai repoussé, je me sens tellement mal que je ne sais pas ce que je pourrais dire. Les larmes coulent de frustration, j’ai juste envie de disparaitre. « désolé pour t’avoir mordu. » J’ai l’impression qu’on passe notre temps à nous excuser, mais je ne voulais pas en arriver là.

TENUE ♕ S'il se sent minable, je me sens honteux. Je n'aurai pas dû hausser la voix, ni lui lancer un tel regard alors qu'il fait tant d'effort pour vaincre sa peur. à quoi m'attendais-je ? Qu'il brise sa phobie dès la première fois ? Non, bien sûr que non. J'aurai juste espéré que ça dure plus longtemps, qu'il ne cède pas de suite et qu'il franchisse une nouvelle épreuve. Or, j'ai plutôt l'impression d'avoir échoué. London se sent mal, les larmes aux yeux, et sûrement se retient-il de disparaître dans un trou. C'est moi qui devrait m'excuser d'être si nul. Je suis un mauvais petit copain, c'est clair. J'ai presque peur qu'il me rejette complètement ou m'en veuille. ça me fait mal de le voir comme ça, tremblant et pâle, son coeur résonnant jusqu'à mes oreilles tellement il bat fort. Je ne l'ai pas seulement effrayé, je l'ai terrorisé. Il n'avait pas besoin de cela, je n'ai pas été très attentif à mon copain. L'enlaçant dans mes bras, je m'excuse à nouveau jusqu'à ce qu'il se calme, mais cela ne semble pas arriver. London pleures, je ne l'entends pas mais je peux le sentir. Sa voix est différente, ça me fait bizarre de l'entendre. « Ce n'est rien... Tu as bien fait. » De me mordre pour m'arrêter, surtout. S'il n'avait pas réagi de cette façon, qui sait où nous en serions désormais. Desserrant mon étreinte, je le regarde et viens essuyer ses larmes, glissant mes pouces sous ses yeux. « Je m'en doutais que ça ne fonctionnerait pas ... Je n'aurai pas dû réagir comme ça. » Dis-je, caressant ensuite ses cheveux pour le réconforter. Libérant complètement ses jambes, je me relève du canapé et lui laisse un peu d'espace vital, récupérant son haut par terre. Je le secoue un peu pour défaire les plis, l'air ailleurs. Je ne sais pas comment faire avec sa phobie, ça me frustre, mais en même temps, ça me préoccupe. Il doit forcément y avoir un moyen pour ça... Un psychologue ? Un thérapeute ? Je ne pense pas que London ait envie de parler de sa crainte à une tierce personne. Puis même, est-ce que ça l'aiderait vraiment à vaincre cette peur qu'il a ? D'où ça vient à la base ? J'ai tant de question que j'en oublie le reste.

TENUE ♕ Moi aussi j’aurais voulu aller plus loin, être capable de surpasser une autre épreuve avant de le repousser, seulement c’était trop rapide, je voulais parler avec lui de tout ça et je me suis retrouvé à devoir me battre contre ma peur si ardemment que cela m’a paralysé. Je ne veux pas revivre ça, voir ce regard dans ses yeux ou l’entendre hausser la voix, mais comment on peut vaincre si je suis incapable de surmonter ça ? Je ne sais plus où j’en suis concernant cette histoire, à chaque fois c’est pareil et je me retrouve à me sentir minable, à vouloir m’enfuir le plus loin possible et me terrer dans un trou. Loukas m’enlace et tente de me rassurer, mais j’ai encore du mal à me calmer, m’excusant simplement de l’avoir mordu, c’est la seule chose qui me vient en tête, je ne sais pas quoi dire d’autres, est-ce que je devrais dire quelque chose ? Quand il desserre l’étreinte pour me regarder je détourne légèrement les yeux, le laissant essuyer mes larmes, pourquoi est-ce que c’est tellement difficile à gérer ? Rien que de l’entendre dire qu’il se doutait que ça ne marcherait pas ça me fait mal. Je voudrais lui donner les cartes pour qu’il puisse y croire, mais moi-même je doute tellement après ça que je ne pourrais même pas contredire ses paroles... J’avais confiance et pourtant je me retrouve au point de départ, c’est frustrant. Quand il me libère de son poids je mets quelques instants à réagir et à me redresser encore patraque, je le regarde en silence avec mon haut entre les mains, il a l’air pensif et pourtant je n’ose demander à quoi il pense... Du coup ça m’a un peu tout coupé, j’ignore quoi faire, est-ce que je devrais partir ? Rester ? Comment agir normalement après ça ? Je souffle avant de me lever pour aller prendre quelque chose à manger dans le sachet que j’ai ramené, manger m’aidera à me détendre, assis sur une chaise je me concentre sur les cochonneries que j’avale à la chaine.

TENUE ♕ Je suis vraiment un imbécile. London a dû vivre le pire moment de sa vie -ou de notre relation- à cause de ma stupidité et de mon avidité à toujours vouloir réussir. Cette fois-ci, je me suis heurté à un mur en béton, triple épaisseur. Il est troublé, fuyard et je sens presque de la distance entre nous après mes excuses. Son regard m'évite, il ne parle pas et je sens cette boule se former dans ma gorge après mes paroles. Je n'aurai pas dû dire cela, même si c'est vrai. J'aurai dû m'en douter que ça ne fonctionnerait pas et ne pas le tenter. Par ma faute, London souffre. Relâchant mon copain, je m'occupe de ramasser son haut et de le tenir, réfléchissant à d'autres solutions, mais chacune ressemble à un nouvel échec. London, même s'il n'a pas ouvert une seule fois la bouche pour m'adresser la parole, s'est redressé pour fouiller dans son sac de course et manger. On dirait un acte compulsif à le voir grignoter sans arrêt, vidant le sachet pour se remplir l'estomac. Où stock t-il tout ça ? Les yeux relevés sur lui, j'arrête de tripoter son haut et m'approche pour lui donner. « Et si nous nous arrêtons là ? » Dis-je, ne réalisant pas de suite le sens de ma phrase. Le temps que ça monte au cerveau, celui de London a dû l'analyser dix fois et mal l'interpréter. « Non, je veux dire ... ! Ne pas le faire, quoi. ça me va si ça reste comme ça. » Repris-je, pour ne pas faire de malentendu. Je cherche toujours des idées, de nouveaux moyens, mais peut-être qu'il serait mieux pour nous de ne pas franchir cette limite. « Je veux que ton bien... » En aucun cas je veux le blesser ou le rendre malheureux. Si on doit faire une croix sur la partie sexe, je le ferais.

TENUE ♕ Ce n’est pas à Loukas que j’en veux, c’est à moi encore une fois. Je me suis rendu compte que c’était plus difficile que je ne voulais bien le croire. Pour moi vouloir et pouvoir sont des choses différentes, j’ai beau en avoir envie et vraiment espérer arriver à surmonter tout ça, le barrage qui se met entre nous, ce mur psychologique et physique qui m’empêche d’ignorer ma phobie ne cesse pas de tout gâcher. Je ne veux plus me sentir aussi minable, j’ai envie de pleurer tellement c’est désolant. Qu’est-ce que j’ai pu faire pour mériter une chose pareil ? Je ne sais pas où j’en suis ni ce que je dois faire, comment le prend Loukas ? À quoi il pense ? J’ai peur de lire dans ses yeux ou de voir encore ce regard qu’il m’a lancé, je me sens faible et vulnérable comme un enfant alors que le silence devient subitement mon meilleur allié. Je n’arrive pas à trouver de mot, finalement je me redresse et me contente de manger quelques trucs que j’ai achetés, les enchainant un peu machinalement en ayant l’esprit troublé. Loukas s’approche avec mon haut et je pose ce que j’ai dans les mains pour pouvoir le prendre, sauf que ses paroles me heurtent de plein fouet laissant surement mon expression se décomposer. C'est le genre de mot que j’appréhende d’entendre à chaque fois, mon cœur me donne l’impression qu’il va exploser, le stress, la panique, les larmes me montent aux yeux sans que je ne puisse rien faire, baissant la tête j’enfile le t-shirt puis recommence à manger, blessé et torturé. Le temps que je comprenne que ce n’est pas ce qu’il voulait dire, j’ai eu le temps de tourner sa phrase dans tous les sens, envahis par la peur. Pourtant je n’ai pas réussi à parler parce qu’il aurait surement ses raisons, même si je venais à lui dire que je ne veux pas je me rends compte que je suis incapable de le rendre heureux, apportant seulement le doute et de faux espoirs qui nous détruits a chaque fois qu’ils tombent à l’eau. Je ne comprends pas comment il peut dire ça, est-ce qu’il pourrait vraiment rester toute sa vie avec moi sans jamais rien faire ? Est-ce que c’est possible pour un couple de durée sans ça ? Je ne sais plus, je me sens coupable de lui imposer ça et je ne sais pas si je suis soulagé par ses paroles ou si je me sens encore plus minable finalement. Mon bien... Je peux sentir le salé de mes larmes couler jusqu’à mes lèvres se mélangeant à mon gâteau, c’est ce qui me fait prendre conscience que je pleure et mes mains viennent essuyer mes yeux restant un moment sur mon visage, c’est trop dur. Mon cœur a fait l’ascenseur émotionnel. « Combien de temps ? » Soupirais-je dans mes sanglots. « Et ton bien ? » Je renifle en retirant mes mains pour le regarder. « Ne me rends pas plus égoïste Loukas... » C’est parce que je pense à lui que je veux surmonter tout ça, c’est parce que je l’aime et que je suis heureux avec lui que je veux vraiment arriver à dépasser mes limites. Après cette tentative désastreuse j’ai l’impression d’avoir lamentablement échoué, de l’avoir laissé tombé et je ne sais pas comment réparer cette sensation. Jamais deux sans trois, c’est la seconde fois que Loukas me fait tomber dans un trou en laissant planer l’idée d’une rupture, peut-être que la troisième sera la bonne ? Voilà que je me mets à douter, mais je ne veux pas ça. Sans lui ma vie n’a aucun sens aujourd’hui. C’est pour ça que c’est encore plus douloureux.

TENUE ♕ Chacun se rejette la faute dessus, moi parce que je l'ai forcé et brusqué, lui parce qu'il n'a pas su se contrôler et vaincre sa peur. Je ne peux pas lui en vouloir de repousser quand je vais trop loin, pourtant c'est sûrement ce qu'il se reproche. Autant qu'il n'arrive pas à m'en vouloir de le toucher sans l'écouter quand c'est ce que je me reproche. En vérité, nous voyons uniquement le mal que l'on fait à l'autre, sans se questionner sur ce que l'on ressent nous-même. Il pourrait m'engueuler pour ma stupide idée et ne pas culpabiliser sur sa phobie. Tandis que moi, je pourrais le disputer de me rejeter plutôt que m'excuser d'être idiot. Nous ne savons pas vraiment comment gérer cette situation, ni lui ni moi. à qui la faute, à qui doit faire ça ou ça, ou au contraire ne pas le faire. Je pense qu'aucun des deux n'est coupable, qu'on a juste nos peurs, nos craintes et que l'on devrait s'écouter au lieu de se renfermer. Ce n'est pas évident, nous sommes juste humains. London se repli dans son coin, se goinfrant de friandise et de gâteaux, tandis que je défroisse son vêtement que je viens lui rendre. Mes mots sont maladroits, mais je veux seulement le réconforter, le soulager d'un poids. Il ne peut pas combattre cette terreur qui le submerge dès que les choses deviennent sérieuses entre nous, alors autant que ce ne soit jamais sérieux. Je peux me contenter de bien moins, comme je l'ai fait jusqu'à aujourd'hui. Sauf que mes paroles sont désordonnées et je dois me reprendre pour ne pas qu'il se fasse de mauvaises idées. London est déjà entrain de pleurer, ça me fait mal au coeur de le voir dans cet état... Je n'aurai jamais dû le pousser à bout. Plus je le regarde tomber en morceau et plus je me sens mal pour lui, pour nous deux. « Hein ? » Combien de temps pour quoi ? Je ne comprends pas ce qu'il cherche à mesurer. « Je suis bien avec toi, je n'ai pas besoin de plus. » Répliquais-je. D'accord, j'ai eu envie de lui, j'ai même eu envie de battre sa phobie, mais je ne veux pas le blesser ou le rendre malheureux. « Qu'est-ce que je devrais dire, London ? C'est moi qui suis égoïste de vouloir te changer. » Il veut surmonter ça pour moi, uniquement pour moi. Ne suis-je pas le plus égoïste des deux ? Je n'ai pas besoin de changer, ni d'affronter mes peurs pour le plaisir de London. Que suis-je capable de faire pour lui prouver que je l'aime ? Rien. Parce que je n'ai rien à changer. à part me restreindre pour lui, je n'ai aucune façon de lui prouver quoi que ce soit. « Je ne sais plus quoi faire... Plus je cherche des solutions et plus tu souffres. » Et notre couple prend des coups. J'ai peur pour nous, mais surtout pour London. Glissant une main sur mon visage, je ramène mes cheveux en arrière et les plaque un instant sur mon crâne. Aimer est douloureux parfois, même si c'est quelque chose de magique. « Ne te laisse pas détruire par cette phobie. Si tu ne peux pas la combattre, accepte la. » Je ne dis pas ça pour le blesser, mais juste pour ne pas qu'il continue à se heurter à ce mur et à s'esquinter.