■ Superstitieux, il s'assure toujours de regarder le calendrier ou les éléments qui l'entourent avant d'agir. Ne retournez jamais le pain sur la table au risque de vous faire réprimander sévèrement ■ Il croit au karma, et craint d'ailleurs de n'être rattrapé par ce qu'il a pu faire pour parvenir là où il s'est hissé, ainsi, il n'accorde donc sa confiance qu'à très peu de personne de peur que l'amitié ne devienne un leurre pour le punir ■ Il assure sa défense lui même, et ne peut donc dormir l'esprit tranquille s'il n'a pas son couteau favoris sous son oreiller, il le fait rouler entre ses doigts comme un rituel afin de s'endormir plus facilement ■ Il a souvent été prit pour un agent secret, en effet il a un petit coffre dans lequel se trouve l'un des dossiers les plus précieux : celui qui contient toutes ses recherches sur ses parents biologiques. Mais l'on peut y trouver aussi les différentes missions qu'il a effectué pour pouvoir gagner un peu d'argent et continuer ses études. ■ On raconte qu'il a été marié et que c'est la photo de sa défunte femme qu'il garde dans son portefeuille, rien de plus qu'un mensonge pour un homme dont le célibat est un mode de vie. En revanche il conserve la photo de la jeune femme qu'il a dû enlever, comme si l'avoir dans ses documents lui permettait de se repentir ■ Le remord ne frappe pourtant jamais ses traits, il estime qu'il a fait son travail, d'autant plus que celle qui a failli périr dans les flammes est en vie et en bonne santé, du moins, il s'accroche à cette idée ■ Il fait partie de ces personnes qui ne prennent jamais un gramme peu importe les repas non équilibrés, et ses desserts sont ainsi composés à 99% de cookies, tous les parfums y passent ème s'il a une préférence pour le tout chocolat. Si vous voulez atteindre son coeur, il faudra donc passer par son estomac avant ! ■ Si la danse occupe une majeure partie de sa vie, il est fervent admirateur de musique et souhaite ème apprendre à jouer de plusieurs instruments, mais la guitare reste son outils de prédilections, surtout lorsqu'il s'agit de charmer ces demoiselles dont les regards s'arrêtent sur ses doigts qu'il fait voyager sur les cordes tendues. Il ne connait pour ainsi dire que trois ou quatre accords et autant de mélodies, mais il lui en faut généralement peu pour faire craquer celle qui l'écoute ■ Afin d'entrer dans le cursus danse qu'il convoitait, il a passé une audition, sa voix grave et suave fut un réel atout et on lui à même proposé de faire un peu de radio, ce qu'il a refusé pour pouvoir se concentrer sur son objectif ■ Il a grandi dans un orphelinat et a donc passé la majeure partie de son temps à vivre en communauté, il n'éprouve donc aucune gêne quant à se balader presque nu, d'autant qu'il a témoigne d'une musculature à en faire pâlir quelques uns ■ S'il s'est accoutumé à la vie en communauté, il préfère néanmoins se retrouver avec lui même, l'agitation est devenu un bruit de fond auquel il s'est habitué ■ Paradoxalement, il ne supporte pas d'être seul trop longtemps, séducteur sur les bords, il lui arrive d'aller chercher un peu de compagnie, mais attention, ne vous attendez pas à ce qu'il vous promette la lune, il ne recherche ni la conversation, ni les sentiments, juste un échange langoureux, et si vous êtes chanceuse, il vous laissera peut être rester jusqu'au petit matin ■ Il a beau assumer ce qu'il a pu faire dans ses quelques missions frôlant l'illégalité, les mois après l'incendie ont été dur pour ses nerfs et il a été mis sous traitement afin de ne plus faire de cauchemars ■ Il est fasciné par les flammes, et préfère ainsi l'hiver pour profiter des feux de cheminée  ■ Non fumeur et malgré l'épisode qui a valut que son complice ne mette le feu à la planque dans laquelle ils gardaient leur victime, il conserve sur lui un briquet avec lequel il aime jouer ■ Il est plutôt souriant, mais ne vous fiez pas à son visage lorsque ses fossettes se creusent, il analyse chaque gestes, chaque paroles, chaque manies ■ Il a commencé la danse très jeune, et il assume sans problème d'avoir appris le ballet avant le hip hop, cependant, en se réceptionnant mal, il s'est foulé la cheville brutalement, une blessure qu'il n'a jamais supporté et sur laquelle il a forcé pour pouvoir continuer à danser et qui n'est aujourd'hui toujours pas complètement guérie ■ Il dort très peu, cinq heures de sommeil lui suffisent pour être en forme, et il commence toujours ses journées de la même manière : un footing et un café, l'un ne va pas sans l'autre ! 

► Discovery
« Je n’ai pas le temps et dois-je vraiment te rappeler que tu en as la charge ? » « S’il te plait So Ra, je ne te demande pas de t’en occuper toute la journée, juste quelques heures le temps que je règles quelques problèmes ! » Elle soupira, et détourna le regard, entrainant ses longues mèches brunes qui volèrent autour de son visage en cachant partiellement ses prunelles noires. Elle leva sa main et pinça l’arrête de son nez de ses longs doigts dans un geste gracieux, mais je ne comprenais pas. Lui qui était comme un père… non, il ne voulait pas que je le gratifie de ce titre, il était mon mentor, mon guide dans cette vie qu’il m’expliquait dissolue et solitaire. Il avait promis de veiller sur moi jusqu’à ce que je sache me débrouiller seul, mais comment un enfant de six ans pouvait-il déjà s’assumer ? « Des problèmes ? Encore ? Quand apprendras-tu à être raisonnable ? » Mon regard passait de l’un à l’autre et s’arrêta sur l’homme qui avait la charge de m’élever. Il frotta l’arrière de son crâne comme gêné alors que je restais interdit devant une conversation qui était un mystère pour moi. Qu’avait-il fait ? Pourquoi partait-il ? M’abandonnait-il à son tour ? Je le fixais avec intensité, cherchant à attirer son attention, je voulais qu’il me dise que c’était une blague et que l’on rentrerait bientôt à l’orphelinat, mais la déception appuya sur mes épaules lorsqu’il posa finalement ses iris sur le petit garçon que j’étais. « Jin, tu vas devoir être sage d’accord ? Je reviens très vite, j’ai… je dois juste m’occuper de certaines choses. So Ra.. je compte sur toi ! » « À d’autres, tu aurais dû mieux t’organiser au lieu de me l’amener ! » Il soupira, l’air contrit et désolé pour finalement m’offrir son dos et disparaître dans l’embrasure de la porte. « Assieds-toi dans un coin gamin, et ne dérange pas le cours, ok ? » J’hochais la tête, laissant une dernière fois mon regard balayer cette porte espérant pour qu’elle s’ouvre à nouveau sur mon Hyung, mais elle restait obstinément close. Sans grand enthousiasme et le cœur serré, j’allais retrouver le banc que l’on m’avait indiqué, repliant les doigts sur le bas de mon pull alors que la ribambelle de filles en collant et justaucorps prenaient place à côté de grandes barres horizontales. La musique s’éleva doucement des hauts parleurs pour envahir la pièce, douce et apaisante, le genre de musique que nous faisaient écouter les employés de l’orphelinat pour nous envoyer dormir. Je m’attendais à voir ces filles bailler, s’allonger et se laisser porter par les notes mais c’est un tout autre spectacle qui s’offrait à mes yeux. Le dos droit, les jambes tendues, les bras arrondis et le regard fixe, elles bougeaient à l’unisson sous les ordres de So Ra, exécutant un ballet qui me semblait étrange et pourtant envoutant. Je suivais chacun de leurs mouvements avec attention sans réellement comprendre ce qui m’attirait dans ces gestes mécaniques mais teintés d’élégance. Elles enchainaient les différentes postures et les pirouettes, jusqu’à ce que la musique ne s’éteignent un peu trop soudainement, et les danseuses quittèrent une à une la salle au large miroir, laissant dans leur sillage cette prestance dont elles avaient fait preuve. Je me retrouvais de nouveau avec la solitude comme seule amie, regardant les minutes s’écoulèrent avec une lenteur sans nom jusqu’à ce que finalement la silhouette familière de mon parrain ne se dessine devant mes yeux, et je fus soulagé de voir qu’il était réellement revenu, qu’il ne m’avait pas oublié. « Jin. » m’appel-t-il de sa voix grave. « Je suis désolé, j’ai un peu de retard, mais on va pouvoir rentrer. » Il glissa sa large main dans la mienne, alors que je tournais une dernière fois les yeux vers la pièce au parquet impeccable. « Je pourrais revenir ? » La question fut lâchée, sans doute trop soudainement, mais j’avais la sensation que la danse avait plus encore à m’offrir que ce que dont je venais d’être témoin. « Et bien… pourquoi pas ! » Le sourire étira ses lèvres et il l’agrémenta d’un clin d’œil complice avant de nous reconduire vers notre demeure.    

► Mission failed
« Mr Noh ? Nous n’avons pas encore reçu la confirmation de votre inscription, ainsi que les frais d’admission. » « Je… » Le soupire m’échappa, et j’avais beau réfléchir, je ne parvenais pas à trouver de solution pour finaliser cette inscription qui m’avait pourtant semblée inaccessible. « Je sais. » Que pouvais-je dire ? J’ai besoin de temps ? Je n’ai pas d’argent mais pas non plus de bourse ? Accordez-moi un délai ? Rien ne semblait être une raison suffisante, et à ce moment, je prenais la décision la plus dure de ma vie. « Je vous présente mes excuses, je ne vais pas pouvoir intégrer ce cursus… » Mon cœur se serra en repensant à cette audition que j’avais passé sans grande conviction, et que j’avais malgré tout réussi. Je m’étais lancé un défi, et n’avais pas une seconde envisagé être accepté et pourtant… « Vous vous rendez compte que vous nous faites perdre du temps ! Ne comptez pas postuler de nouveau dans cet établissement, nous n’acceptons que les candidats motivés et sérieux ! Je vous souhaite bon courage pour la suite, vous commencez plutôt mal dans ce milieu. » Je n’eus pas le temps de répondre que la tonalité résonna à mon oreille. La sentence venait de tomber et j’aurais voulu hurler de me sentir si misérable. L’argent ne fait pas le bonheur dit-on, il contribue cependant largement à rendre le malheur plus confortable ! Ce coup de téléphone fut néanmoins l’électrochoc dont j’avais besoin pour enfin me réveiller de cette léthargie dans laquelle j’étais plongé. Je me laissais vivre en espérant un jour pouvoir toucher à ce rêve et cette carrière qui me tendait pourtant les bras. J’avais le talent, il ne me manquait plus qu’un financement pour me donner ce coup de pouce qui me faisait tant défaut, et je me promettais à cet instant, que rien ne saurait se mettre en travers de mon chemin pour parvenir à me hisser jusqu’à cette place qu’occupaient les plus grands artistes.
***
« Tu la connais ? » « Chut ! Je t’ai dit que non, cesses de me poser la question ! » Son regard s’arrêta une fois de plus sur la jeune femme aux yeux bandés. « Elle est quand même canon ! Je lui demanderais bien son numéro… et plus si affinité ! » pouffa-t-il. « Abruti ! Et tu vas lui dire quoi ? Salut je t’ai enlevé récemment, tu me plais bien, sortons ensemble ? » Je glissais mes prunelles vers la jeune femme attachée à une chaise. Je savais parfaitement comment j’en étais arrivé à cette décision, et cette mission complètement loufoque : le besoin d’argent. Une nécessité pour laquelle j’avais bâillonné ma conscience et mon bon sens, j’avais fait taire l’orphelin qui montrait une certaine empathie, pour m’atteler à un travail pour le moins étrange. J’en étais venu à accepter la main tendue et pleine de billets d’un homme à la morale douteuse. Son mot d’ordre ? Faire peur à sa fille. Qui étais-je pour le juger ? Étudiant en manque d’argent et qui n’attendait plus qu’un bienfaiteur pour enfin pouvoir prendre mon envol, il était devenu mon salut. Et pourtant. J’avais hésité devant une mission que j’estimais suicidaire, pour finalement me laisser acheter aussi facilement que n’importe quel junkie réclamant sa dose. « Je suis sûr d’avoir son attention au moins ! » Je lui lançais un regard aussi noir que l’obscurité qui nous avait masqué jusqu’à cette petite cabane en bois. « Et sinon, combien de temps on doit la garder ? » Croisant les bras sur ma poitrine, je n’étais pas vraiment inquiet quant à la suite des événements. Je savais que le riche patriarche nous donnerait les instructions nécessaires au bon déroulement des opérations. « Je m’ennuie ! » « Il va te falloir patienter encore un moment ! » Mais mon complice n’était visiblement pas à l’aise avec l’idée d’attendre encore quelques heures. L’ennui accompagnait chacun de ses gestes et luisait avec paresse dans ses iris, disparaissant de temps à autre derrière ses paupières. Si je restais impassible, lui semblait décidé à trouver une occupation pour tuer le temps, et de sa poche, il tira un briquet avec lequel il joua. J’entendais la mollette tourner, le mécanisme s’activer pour laisser apparaître une flamme qu’il laissait étouffer. Il répéta son geste avec un acharnement certain sans jamais se lasser, jusqu’à ce que l’objet ne glisse de ses doigts pour s’échouer sur le tapis. La suite se déroula avec une rapidité hors du commun, je ne vis pas tout de suite le tissu s’embraser, et je ne compris pas non plus comment cette minuscule flamme ait pu provoquer un tel brasier. Si j’avais eu dans l’idée de libérer ma prisonnière, mes plans furent mis à mal par un ami qui, prit de panique, abandonna les lieux en m’entrainant avec lui. Il ne fallut que quelques secondes pour que les flammes ne deviennent incontrôlables, et je voyais la bâtisse en bois succomber sous la fournaise qui ronflait et gonflait. J’avais fui comme un lâche et malgré la culpabilité qui m’étreignait, je ne parvenais pas à trouver ni la force, ni aucun moyen sécurisé pour venir en aide à cette jeune femme qui n’avait pourtant rien demandé. Savait-elle que l’homme qui se clamait être son père était l’instigateur de ce rapt ? Avait-elle conscience qu’elle périrait sous la chaleur d’un feu que deux incompétents n’avaient vu venir et n’avaient su éteindre ?

► Time to shine
« Pardon ? Vous pourriez répéter ? » L’homme soupira à l’autre bout de la ligne, comme si ma demande lui faisait perdre un temps précieux. « Vous êtes attendu au sein des locaux de la Royal dès lundi matin pour venir remplir votre dossier d’inscription. Et encore une fois, n’oubliez pas vos papiers d’identité pour confirmer votre bourse. Bonne fin de journée. » Je n’eus pas le temps de poser une nouvelle fois la question qu’il coupa court à la conversation. Je ne comprenais pas, était-ce un gag ? Et si oui, qui était suffisamment tordu pour me jouer ce genre de mauvais tour ? Je me laissais retomber sur mon lit, glissant une main dans les mèches brunes qui retombaient sur mon front, dressant la liste de tous les individus, toutes mes connaissances capables de parvenir à ce tour de force, mais personne ne semblait correspondre. Personne sauf une. D’un bond je me redressais attrapant le téléphone sur lequel je fis courir mes doigts à la recherche du seul nom qui pouvait avoir un impact là où il décidait d’intervenir. « C’est vous ? » soufflai-je. Ma respiration hachée trahissait l’empressement et l’inquiétude. Mais je ne lui laissais pas le temps de répondre, certain qu’il détenait toutes les réponses à mes questions. « Pourquoi ? Cette mission était un échec ! Alors pourquoi vous occupé d’un gamin qui a failli tuer votre fille ? » Je ne chercherais pas la pitié, la compassion, ni même à provoquer la colère qu’il aurait pourtant dû ressentir. Je voulais juste comprendre pourquoi il tenait tant à s’immiscer dans ma vie alors que je n’étais qu’un orphelin tout juste bon à commettre un homicide involontaire. J’entendais son souffle, me donnant la désagréable sensation qu’il me surveillait en regardant par dessus mon épaule. Il était lent et régulier, sans doute emprunt d’une fierté dont lui seul avait le secret, jusqu’à ces quelques mots. « Tu méritais ta chance. » Puis sa voix grave fit place au silence. Était-ce un code ? Me demandait-il à nouveau de travailler pour lui sous couvert d’un financement de mes études ? Où l’abnégation l’avait frappé pour qu’il ne décide de finalement faire un geste sans rien demander en contre partie ? De frustration, je lançais mon téléphone à l’autre bout de la pièce incapable de savoir quelle était la réaction qu’il attendait de moi. J’ignorais si je devais me montrer égoïste et ne penser qu’à cette opportunité qui me tendait les bras, ou si je devais m’armer de courage pour conserver un semblant de conscience et ainsi refuser le résultat d’une mission dans laquelle j’avais failli prendre une vie. Je prenais appui sur mes coudes, enfouissant le visage entre mes mains, retournant encore et encore cette situation irréelle.
***
Le bâtiment se dressait devant mes yeux, ayant fière allure, il témoignait d’une activité étudiante élitiste, les meilleurs de leurs catégories m’avait-on dit, et je peinais à croire en faire partie à mon tour. Ils pressaient le pas dans les couloirs, se rendant d’une pièce à une autre, s’arrêtant pour discuter entre deux portes ou tout simplement quittant leurs cours pour rejoindre leurs dortoirs, et moi… j’avançais à contre courant, un étranger dans cet océan aux flots indomptables. Perdu et émerveillé de me compter parmi les quelques privilégiés qui foulaient le sol de cet académie chaque jour. Je fis glisser mes iris sombres sur les âmes qui peuplaient les couloirs, sur l’effervescence d’un début de journée lorsque je l’aperçus. Il ne me fallut qu’un regard, une fraction de seconde pour la reconnaître avant de m’éloigner pour disparaître au détour d’un autre couloir. Le cœur battant, je sentais l’angoisse m’étreindre  pour faire trembler mes membres. Jamais je n’aurais cru la retrouver ici, mais si la peur m’avait envahit, le soulagement se distilla dans mes veines sans doute aussi rapidement. J’étais simplement rassuré de la voir déambuler ainsi, en vie. Mais si je posais mon regard sur celle qui vaquait à ses occupations, je savais qu’il me faudrait concilier avec notre passé commun. Une nouvelle mission qui me semblait presque impossible si je voulais m’élever et réaliser mes rêves…