TENUE † Tu étais revenu du Mont Fuji depuis quelques jours déjà. Peut-être semaines, en fait, t’en sais trop rien. Si quelqu’un dans la rue t’arrêtait pour te demander quel jour on était, tu ne saurais même pas répondre. Mercredi ? Vendredi ? Dimanche ? Tu étais complètement décalé, tu ne sais pas depuis combien de temps ça te faisait ça, mais depuis que tu étais partie dans cette montagne, tu avais perdu la notion du temps. Tu dormais quand tu le voulais, et le pouvais. Parfois la nuit devenait ton jour, et le jour devenait ta nuit. Ce décalage t’avait totalement chamboulait. En attendant, tu venais de te réveiller, et la journée était déjà bien entamée de ce que tu pouvais voir. Soupirant, tu te relevais en poussant ta couverture de survie. Sur un banc, dans un parc, tu finis par te lever et te dérouiller les jambes. Il fallait que tu bosses un peu. Tu avais réussi à mettre quelques tableaux dans une galerie d’art, et tu espérais pouvoir avoir quelques ventes… Mais ça, c’était loin d’être une chose facile… Mais avant ça… Ton ventre grondait terriblement. Depuis quand n’avais-tu pas mangé ? Très bonne question. Soupirant, tu posais ta main sur ton ventre avant de quitter le parc. Tu finis par fouiller tes poches pour voir, combien tu avais sur toi. Pas grand-chose, de quoi te payer un pot de ramen. Le moins cher. Un soupire s’échappa d’entre tes lèvres. Pour autant, tu ne perdais pas le sourire. Tu finis par entrer dans la première supérette que tu croisais. La chaleur te fit du bien. Tu regardais un peu les rayons, en te disant que de toute façon, t’allais bouffer des ramens alors… Finissant par aller directement dans le rayon des ramen, tu pris le pot le moins cher avant d’aller vers la caisse pour payer quand tu vis une tête que tu connaissais. « Oh. Alak ! » Dis-tu en souriant doucement.

TENUE † Le séjour chez les parents de Daiki s’était dans l’ensemble bien passé. Il y avait tout de même quelques petites erreurs de sa part mais ce n’était pas choquant. Cela faisait plusieurs jours qu’Alak était revenu sur la capitale japonaise. Son quotidien avait repris. Tous les matins il échangeait des sms idylliques avec son copain, puis il partait travailler pour ses numéros. Le dernier incident qui s’était produit datait d’Halloween. Il y avait eu une panne générale de courant. Heureusement pour lui, Alak avait passé la soirée avec Daiki. Il était bien au chaud dans les bras de son chevalier. L’acrobate avait tout de même eu une pensée pour Byung Hee mais comme il n’était pas censé être à Tokyo pendant cette période, ses inquiétudes n’avaient pas duré longtemps. Car pour lui, s’il n’avait pas eu de nouvelle, c’était que son ami était toujours sur le Mont Fuji. Même maintenant. Alak avait perdu la notion du temps et avait oublié de quand datait le départ. Il savait que ça faisait un bon moment mais il ne saurait dire combien de semaines, ou même de mois s’étaient passé depuis.
Décidé à faire une petite surprise pour son petit ami, Alak avait opté de lui préparer un repas fait maison. Il avait choisi plusieurs recettes trouvées sur le net mais hésitait sur le plat final. S’il se voulait être réaliste, il aurait opté sur un plat facile tel que les ramens mais il avait l’intention de surprendre Daiki. Il ne voulait pas d’un « wow » mais d’un « WOW ». Et rien de penser à l’expression de son chéri, Alak rit tout seul dans les rayons de la superette. Il avait pris sa liste de recettes et acheter les ingrédients marqués sur les feuilles. Il avait en tête de tester sur plusieurs plats et de ne prendre que les meilleurs. Les recettes allaient du sushi au croquettes japonaise frites. Munis de son panier, il récupéra un à un les éléments de sa liste jusqu’à ce qu’il remarque une grande silhouette. Son visage se tordit sous la surprise. Il ne devait pas être là alors pourquoi était il devant ses yeux ? Byung Hee était rentré de son périple et Alak n’était pas au courant. «  Toi… » L’acrobate regarda son ami avec un air furieux. «  Ça fait combien de temps que tu es rentré ? » Revoir Byung Hee aurait du être un heureux événement mais non. Alak était juste furieux de l’avoir croisé par hasard dans la superette car cela voulait dire que s’ils ne s’étaient pas croisés par le plus grand des hasards, Alak croirait encore que Byung Hee était sur le mont Fuji.

TENUE † Tu étais rentré depuis un petit moment à présent. Fatigué, mais assez comblée d’avoir pu peindre tout ce que tu avais voulu, tu semblais un peu refait. Le mieux serait de vendre quelques tableaux. Histoire de pouvoir te racheter du matériel, de la peinture et tout ce dont tu avais besoin pour continuer ta passion. Mais pour ‘heure, tu devais d’abord te nourrir, et ça, s’était quelque chose que tu te devais de faire, au moins une fois par jour pour tenir le coup et avoir l’inspiration. C’est bien pour ça que tu te dirigeais vers une des supérettes du coin. Là où tu pouvais avoir des tonnes de ramens et autres pour pas très cher. Tu ne tardais pas à arriver, flânant même dans les rayons, alors que tu sais très bien que tu ne vas rien acheter si ce n’est des pauvres petites ramens. Baillant longuement, tu continuais de faire le tour, avant de tomber sur une tête que tu connaissais que trop bien. C’était Alak. Tu souriais machinalement en le voyant, mais lui, ne semblait pas être aussi content que toi. Pourtant, tu n’avais rien fait de mal, non ? Tu l’avais vu, tu venais vers lui, ce n’était pas une bonne chose ? Etait-il dans une mauvaise période ? « Ça fait combien de temps que tu es rentré ? » Tu tiquas quand il te posa cette question. Oups, tu avais oublié de le prévenir. Faut dire que ce n’est pas trop dans tes habitudes d’utiliser un téléphone, alors on peut clairement dire qu’il est presque inutile pour toi… « Ah… Pardon, j’ai oublié… » Tu avouais ta faute. Ne dit-on pas faute avouée, à moitié pardonnée ? Non ? Tu te rapprochais un peu plus avant d’être totalement à son niveau. « Je suis arrivé la semaine dernière ? Je crois ? J’ai un peu perdu la notion du temps, je dois te l’avouer. » Tu passais ta main dans tes cheveux un peu gêné, parce que tu voyais bien qu’il ne semblait pas content.

TENUE † Son ami ne l’avait pas prévenu de son retour ! Il lui avait acheté exprès un téléphone pour qu’ils puisse garder contact et s’appeler pour donner des nouvelles mais Byung Hee l’avait oublié. Sourcils froncés, moue boudeuse, Alak était en colère contre son ami. « Tu m’as oublié…   » Répétait-il comme s’il n’en croyait pas ses oreilles. « J’imagine que tu n’as pas non plus le petit souvenir que je t’ai demandé ?    » Il en mettrait sa main à couper. Byung Hee n’allait pas s’en sortir avec sa bouille gênée. Alak était déterminé à le lui faire « payer ». Il tendit à son ami aux longs bras son petit panier rempli d’ingrédients puis fit des petits mouvements de la tête pour lui demander – sans trop la possibilité de refuser, avouons-le, de récupérer son panier. « Ne crois pas que tu vas t’en tirer comme ça.  » Alak était aussi rancunier qu’un enfant, mais ça n’allait jamais loin dans ses demandes. Il remarqua en passage les pots de ramens qu’avait pris Byung Hee. Il soupira avant de les remettre dans un rayon derrière lui. Comment pouvait-il se nourrir qu’avec ça ? « Tu n’as pas encore mangé ?  » Dit-il en ayant presque oublié qu’il était en colère. «  Je compte faire un repas à mon copain, mais je ne sais pas encore ce que je vais lui faire. Tu veux bien m’aider à choisir le meilleur des préparations ? » Dit comme ça, ça pouvait donner l’impression que c’était la récompense du siècle mais il ne fallait pas oublier qu’Alak n’était pas, de base, un bon cuisinier. L’acrobate voulait préparer un repas parfait. Avoir un avis extérieur ne serait donc pas de refus. Remarquant sa gentille demande, il secoua négativement de la tête pour se remettre les idées claires. Il était en train de bouder Byung Hee donc pas question d’être « gentil ». Il afficha une expression sérieuse. « Non, tu n’auras pas le choix. Tu viendras avec moi ! »

TENUE † « Tu m’as oublié… J’imagine que tu n’as pas non plus le petit souvenir que je t’ai demandé ? » Tu le regardais, en clignant des yeux. Oublié ce qu’il t’avait demandé ? Non. Pas que tu saches. Il parlait du cadeau ? Non. Bon, ok, tu avais oublié de le prévenir, mais tu avais pensé à un cadeau, même si ton cadeau était quand même dérisoire et puéril. Et qu’il allait sûrement mal le prendre. Enfin bon. « Non. Il est dans mon studio. Mauvaise langue. » Tu lui lançais cette pique, pour te rattraper. Pour montrer, que tu n’oubliais pas tout non plus. Même s’il n’avait pas tort… « Ne crois pas que tu vas t’en tirer comme ça. » Tu souriais doucement avant de plisser le nez. Il allait te faire quoi ? Il ne pouvait pas te pardonner ? Tu n’avais pas oublié son cadeau. Il pourrait faire l’impasse sur ça. « Tu n’as pas encore mangé ? Je compte faire un repas à mon copain, mais je ne sais pas encore ce que je vais lui faire. Tu veux bien m’aider à choisir le meilleur des préparations ? » Eh ben dis donc, il passait vite à autre chose, tu n’avais même pas besoin de le soudoyer, ou autre. Tant mieux dans un sens. Ça t’arrangeait pour le coup. T’avais faim oui, tu n’avais pas encore mangé… Alors bon. « Non, tu n’auras pas le choix. Tu viendras avec moi ! » Tu riais doucement. « Eh ben, si je n’ai pas le choix. Je ferai le cobaye. J’espère que je vais manger aussi ? » Oui, parce que bon, si tu devais l’aider qu’à choisir, c’était nul quand même. « Il aime quoi ? La viande ? Des légumes ? Fais un plat complet ? » Tu proposais des idées comme ça. En général, les gens ont tendance à aimer un plat complet donc bon… « J’me porte volontaire pour tout goûter si tu veux. »

TENUE † Le visage d’Alak changea radicalement lorsqu’il sut qu’il avait droit à son cadeau. Byung Hee ne l’avait pas oublié. Bon d’accord, rien que par cette gentille action, Alak l’avait à moitié pardonné. A moitié parce qu’il l’avait tout de même oublié de le prévenir. Après tout, à quoi pouvait servir un cadeau s’il n’était pas remis au destinataire ? « Mais oui, tu vas manger. Mais ne te réjouis pas si tôt. Je ne suis pas un bon cuisinier.  » Peut etre qu’il allait regretter d’avoir accepté aussi facilement – même si, en réalité, Alak ne lui aurait pas laissé le choix de refuser. « Oui un plat complet. Mais je ne sais pas lequel choisir. Si je fais dans le typique Japonais ou occidental ou même Thaïlandais ! » Il ne gardait le gout des plats thaï en mémoire mais il serait incapable de les préparer. « Merci ! » Il termina rapidement ses dernières courses puis passa à la caisse. Heureusement, il avait pris assez de sacs écologiques pour mettre ses courses dedans. Il donna l’argent à la caissière puis récupéra ses sacs. « Ça s’est bien passé au Mont Fuji ? Tu as vu de beaux paysages ? N’oublie pas que tu m’as promis de tout me raconter. » Il aurait bien voulu avoir des photos mais connaissant Byung Hee, il ne comptait pas trop dessus. En contrepartie, il pourrait demander à voir les tableaux peints du paysage. Même si ses sacs étaient remplis, ils n’étaient pas aussi lourds qu’ils en avaient l’air. De toute façon, c’était dans le but de créer un délicieux repas pour Daiki qu’il portait tout cela alors, ça ne le dérangeait pas de faire le trajet avec les mains remplis. Pour l’amour, Alak était prêt à braver des montagnes entières. Certes, porter des sacs de courses n’avait rien de bien difficile mais ce n’était pas jamais par plaisir qu’il le faisait.

TENUE † « Mais oui, tu vas manger. Mais ne te réjouis pas si tôt. Je ne suis pas un bon cuisinier. » Tu le regardais en arquant un sourcil. Tu restais septique sur cette révélation. Est-ce qu’il allait t’empoisonner ? Tu n’en savais trop rien, mais tout à coup, tu commençais à douter… Tant que tu ne finissais pas malade, à en crever. Ça allait. Mais t’avais en général un estomac d’acier, donc ça devrait le faire… « Oui un plat complet. Mais je ne sais pas lequel choisir. Si je fais dans le typique Japonais ou occidental ou même Thaïlandais ! » Alors là…. « Moi, je te dirais bien de faire dans le Thaïlandais, car je n’ai jamais mangé, Thaïlandais, mais si ton copain si… A toi de voir. » Ce n’était que ton avis, tu ne pouvais pas choisir pour son copain, tu ne savais même pas ce qu’il aimait, donc bon, t’allais pas non plus tout ruiner… Il semblait vraiment y mettre du cœur dans sa relation. Tu trouvais ça vraiment mignon, au fond, ça ne te surprenais pas, c’était du Alak tout craché… Il semblait être dévoué dans les choses qu’il aimait. C’est ce qui fait son charme. « Ça s’est bien passé au Mont Fuji ? Tu as vu de beaux paysages ? N’oublie pas que tu m’as promis de tout me raconter. » Tu haussais les épaules, un peu pensif à tout ça. « Ça va ouais, j’aurais jamais cru croiser autant d’étranger là-bas. Je ne savais pas que ça pouvait autant attirer de monde. » C’était sûrement la saison qui faisait ça… T’en savait trop rien. « Mais ça m’a permis de faire quelques portrait en plus des paysages. » Ou de combiner les deux. Tu étais plutôt content de tout ce que tu avais pu peindre. « J’en ai mis pleins dans une galerie. On verra si ça plaira à certains. »

TENUE †Alak écouta attentivement la réponse de son ami avant de rigoler. « Tu dis ça parce que tu veux manger Thaïlandais ! Promis, un jour je t’y ferai gouter ! Tu connais ou pas du tout ? Si je te parle du Pad Thai ça te dit quelque chose ou pas du tout ? » Le voilà prêt à changer de sujet et d’oublier sa principale mission. Heureusement, il n’était pas aussi versatile que ça et revint rapidement sur le plat pour Daiki. « Je prendrai le plat dont j’aurai le mieux réussi. » Ça lui évitera de trop réfléchir car la réflexion et Alak, ça ne fait pas bon ménage. Arrivé à la caisse, le Thaïlandais demanda comment s’était passé le voyage du plus grand. Il ricana une nouvelle fois. « Il n’y a pas un endroit au Japon qui n’attire pas.  » Il disait ça en connaissance de cause car il en avait visité des pays. Pourtant, il affirmait sans hésiter que le Japon était le pays qui l’émerveillait le plus. « Il y aura forcément un ou deux qui vont plaire. Non, même une dizaine !  » Il récupéra les sacs de courses et fit le trajet jusqu’à chez lui en compagnie du peintre. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent devant son appartement. Alak posa les courses par terre pour chercher sa clé. « J’y pense, c’est la première fois que tu viens ici non ? » Porte ouverte, il récupéra les courses puis entra à l’intérieur. « Fais comme chez toi ! » Son appartement n’était pas très grand mais était plus que suffisant pour Alak. C’était plus une chambre de dortoir qu’un vrai appartement. Tous les membres avec plus de huit ans d’ancienneté de la troupe pouvait avoir une chambre personnelle. Après avoir enlevé ses chaussures, il déposa les sacs sur une table dans la cuisine. Il se lava les mains. « Promis, je fais vite. Tu ne vas pas mourir de faim. » Après environ une heure de cuisine, il réussit à faire trois plats différents. Le premier était un plat de pâte : des pennes avec une espèce de sauce bolognaise et du fromage. Le deuxième était une escalope de porc sauce mayonnaise. Le troisième était un plat japonais, des makis aux saumons et avocat. Le quatrième plat était encore en cuisson : du bœuf bourguignon. Les plats semblaient comestibles. Par contre, sa cuisine était dans tous les états. Alak avait de la sauce sur sa joue, un grain de riz collé sur son poignet. Bref, on aurait dit qu’il revenait d’une dure bataille. « Tadammm ! » A l’aide d’un plateau, il amena tous les plats sur la table devant son canapé pour que Byung Hee puisse les gouter. Le Thaïlandais fixa son ami avec un regard plein d’espoir. « Alors ?? »

TENUE † « Tu dis ça parce que tu veux manger Thaïlandais ! Promis, un jour je t’y ferai gouter ! Tu connais ou pas du tout ? Si je te parle du Pad Thai ça te dit quelque chose ou pas du tout ? » Bien sûr que tu connaissais, y’en avait un peu partout dans la ville de ce genre de pâtes. Bon, t’en prenais pas non plus souvent, mais tu en prenais de temps en temps pour changer des nouilles japonaise ou chinoise. Mais c’est le seul plat que tu connaissais… Donc tu ne pouvais pas dire que tu t’y connaissais en bouffe thaïlandaise, car ce n’était pas le cas… « C’est tout ce que je connais. Un grand classique. » Mais tu restais ouvert pour goûter tout autre plat asiatique, qu’il soit thaïlandais ou autre. Tant que c’est bon, toi t’étais prêt à ouvrir la bouche pour tout avaler. « Je prendrai le plat dont j’aurai le mieux réussi. » Tu acquiesçais de la tête. De toute façon, ce n’est pas toi qui mangerais le plat final le jour J. Donc tu t’en moquais un peu. Tant que toi, tu goûtais les plats aujourd’hui. Ça t’allait. En espérant simplement, qu’il ne rate pas tout et que tu ne te retrouves pas à l’hôpital. En attendant, vous continuez de parler, tout en marchant en direction de chez lui. Tu le trouves rassurant dans sa façon de te consoler pour tes peintures. T’aimerais bien que les autres puissent penser pareils et t’en acheter. Tu n’étais pas cher… Après tout, tu n’étais rien ni personne, mais c’était toujours ça de pris… Et puis ça te permettrait aussi de payer le loyer du local où tu stockes tout. « J’y pense, c’est la première fois que tu viens ici non ? Fais comme chez toi ! » Tu le suivais en enlevant les chaussures. « D’accord. » Dis-tu simplement. De toute façon, un appartement reste un appartement. Ce n’est pas bien folichon. T’es pas trop curieux non plus. T’as juste la dalle parce que vous aviez parlé bouffe. D’ailleurs, quelques minutes plus tard les odeurs commençaient à se faire sentir. A dire vrai, tu patientais tranquillement, en laissant ton ventre s’affamer tout seul. Tu fermais même les yeux en attendant. C’est quelques minutes ? Ou heures ? T’en savais trop rien, qu’il revint avec les plats. Tout sentait bon. Tu n’avais qu’une hâte : goûter. Les couverts en main, tu ne te fis pas prier pour goûter, un à un les plats. A chaque bouchée t’avais l’impression de donner un cours de chant. « Comment tu veux que je me décide ? Ils sont tous bons. » T’en profitais pour piocher encore et manger à ta guise. T’avais l’impression de découvrir un palais que tu n’avais pas avant. Les saveurs et tout le reste t’envahissait la bouche. « Le premier plat est bon. Cette sauce et le fromage mélangés c’est divin. »