TENUE •••  Les vacances que nous avons passées ensemble c’était notre petit paradis, ils étaient les meilleurs jours de ma vie, rien que tous les deux nous n’avions aucune contrainte, on se trouver dans un environnement qui nous correspondait, on a dû dévorer toutes les pizzas des pizzérias de la ville, prendre quelques kilos, mais ce n’est qu’un détail. Je me sentais bien, que ce soit lorsqu’on marchait dans la rue ensemble, qu’on riait ou qu’on se retrouver seul dans la chambre d’hôtel à profiter de chaque instant, de cette intimité qu’on savait limiter. Le retour fut un peu difficile, ce n’est pas la reprise des cours qui m’a dérangé, ni celle de mon « activité » en tant que chanteur. C’était le manque. Quand je me retrouvais seul dans ma chambre j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas, cette soudaine solitude après deux mois collés à Jiro ça m’a fait un vide pendant plusieurs jours. Avec le temps tout est redevenu normal, mais j’avoue que j’ai hâte des prochaines vacances qu’on aura tous les deux, j’y prends gout mine de rien. Ça fait déjà plusieurs jours que je n’ai pas croisé mon père, surement qu’il travaille comme d’habitude, de toute façon il n’est pas du genre à vouloir me demander comment je vais, je me demande même s’il a remarqué mon absence cet été. Soupirant en me balançant sur ma chaine un crayon entre les lèvres, je réfléchis pendant que je compose ma prochaine chanson. Au moins quand il n’est pas à la maison je peux dire à Jiro de venir dormir, c’est ce que je comptais faire ce soir vu que je n’avais toujours pas de nouvelle... Seulement mon téléphone se mit à sonner avant que je puisse contacter mon petit ami. « Oui ? » Répondis-je en ne reconnaissant pas le numéro affiché. « Kirigaya Shion ? J’appelle au sujet de votre père. » Ce genre de phrase met tout de suite en panique, honnêtement mon cœur s’est accéléré par peur de ce que j’allais apprendre dans les prochaines secondes. « Il s’est évanouie sur son lieu de travail, nous l’avons conduit à l’hôpital où il subit des soins. » Je garde le silence, ne sachant pas quoi dire, est-ce que je devrais y aller ? Il ne voudra surement pas me voir, je me sens perturbé entre mes désirs et les siens, c’est compliqué. « Est-ce qu’il va bien ? » J’entends par là à savoir si c’est grave ou juste du surmenage. La personne tente de me rassurer en me disant que ça va,mais qu'il doit subir quelques examens et qu'il faudra le surveiller une fois à la maison. Je la remercie en raccrochant, restant un instant immobile avec le portable entre mes mains. Sans réfléchis j’écris un message à Jiro, j’ai besoin qu’il vienne, même si elle m’a rassuré je suis quand même inquiet, de plus je me demande si mon père acceptera mon aide une fois rentré, je pensais avoir surmonté ça, mais cette guerre, cette distance entre lui et moi me bouffe toujours autant et encore plus à cet instant.
   

TENUE •••  Depuis qu’on était rentré de Rome, le temps avait repris son cours. C’était à la fois normal et pas normal. Normal parce que on avait repris notre quotidien mais pas normal – dans le sens bizarre, parce que je ne passais plus autant de temps avec Shion que lorsqu’on était à Rome. J’étais donc à la fois content et pas content d’être rentré. Content parce que le Japon, ma mère, Berry, mes amis m’avait manqué mais pas content parce que je ne pouvais plus passer autant de temps que je voulais avec Shion. Toutes bonnes choses ont une fin. Je ne pouvais pas être « triste » trop longtemps car le principal était d’avoir profité au maximum nos vacances ensemble. Car après tout, ce n’était pas comme si je ne pouvais plus voir Shion une fois rentré à Tokyo. Même si on n’avait pas toujours le temps de se voir physiquement tous les jours, on se parlait quotidiennement. En cours, je ne pouvais prendre mon portable sur moi car c’était essentiellement de la pratique mais pendant les pauses, je récupérai rapidement mon portable pour voir si je n’avais pas manqué un de ses messages. C’était pareil lorsque je devais aller travailler le soir. Sauf que je pouvais avoir mon portable dans la poche. Mais étant un minimum professionnel, je ne passais pas non plus tout mon temps sur le portable. De toute façon, Shion savait que je travaillais et que je ne pourrai pas répondre dans l’immédiat. Conduisant mon super véhicule de lavage, je sentis mon portable vibrer. Je souris en voyant le nom s’afficher sur l’écran. Mais le message me fit moins sourire. Je lui répondis que j’arrivais. J’arrêtai ma machine puis courrai pour aller chercher mon collègue quelque part en train de nettoyer dans les couloirs. Je lui expliquai qu’une chose grave était arrivée et lui demandai s’il pouvait me couvrir pour ce soir. Il accepta sans réfléchir avec un sourire. Il m’expliqua que comme c’était la première fois que ça m’arrivait ça devait réellement être urgent et qu’il me devait bien ça pour toutes les fois où je l’ai couvert sans me plaindre. Je le remerciai puis parti me changer rapidement. J’eux de la chance car le bus pour m’amener jusqu’à chez Shion était juste sous mon nez. Quelques minutes plus tard, j’arrivai devant la maison de Shion. Je sonnai. J’attendis qu’il m’ouvrait la porte. «  Ton père va bien ? Tu vas bien ?  » Je passai ma main dans son dos.

   

TENUE •••  Le fait d’être rentré ne signifiait pas que tout s’arrêter, notre relation en était plus forte après ses vacances à deux. On devait s’adapter à cette situation qui ne nous permettait pas d’être ensemble toute la journée. Lorsqu’on pouvait se voir on se rattraper. Seulement, ce soir j’avais envoyé un SMS à mon petit ami et si d’habitude c’était pour lui dire qu’il me manquait ou que je voulais le voir ou bien simplement lui parler, là ma raison était tout autre. J’avais besoin qu’il soit là. Je savais qu’il devait bosser à cette heure-ci, mais j’avais vraiment besoin de lui. Je ne savais pas trop comment gérer, en fait j’avais du mal à savoir quoi faire, Jiro aurait une vision plus calme que la mienne pour m’aider. J’attendais simplement qu’il arrive, mes pensées se dirigeaient vers mon père, je me demandais comment il allait, mais je savais qu’en allant le voir il n’aurait que faire de mon inquiétude, mais si Jiro lui demande j’aurais peut-être des réponses. Je soupirais en me disant que toute cette histoire allée trop loin. J’étais son fils. Commençant à descendre en bas, j’ai dû patienter quelques minutes avant que la sonnette de la porte m’annonce son arrivée, me dépêchant d’aller ouvrir, le voir me faisait un bien fou. J’entendis ses questions, mais la première chose que je voulais c’était le prendre dans mes bras, l’enlaçant fortement. « Apparemment il s’est trop surmené au boulot. » Dis-je sans pour autant le lâcher. « Je ne sais pas trop. » Est-ce que je vais bien ? Je dirais que oui, mais en même temps je suis un peu déboussolé par la situation. Soufflant, je le lâche pour le laisser entrer, fermant la porte derrière nous. « On m’a dit que je devrais le surveiller quand il rentrera à la maison... Il ne me laissera pas faire. » L’aider tout ça....
   

TENUE •••  Le texto ne disait pas grand-chose mais j’avais compris l’essentiel. Shion avait besoin de moi. J’ai heureusement un bon collègue qui peut faire ma part de travail et me permettre de m’éclipser sans trop de problème. Il faudrait un jour que je le remercie pour son geste, même s’il m’avait déjà assuré qu’il faisait justement cela pour me remercier. Grâce au bus, j’arrive très rapidement devant la maison de Shion. Je sonne et il ne tarde pas à ouvrir. Je me doutais bien qu’il devait être en train de m’attendre avec impatience. Il se jette dans mes bras. Je viens le serrer ma prise pour le faire se sentir mieux. Je le tapote délicatement dans son dos. « Ça va aller.   » Je pourrai presque sentir ses battements de cœur trop rapides pour être apaisé. Il m’informe un peu plus sur la condition de son père. Il avait trop travaillé. Shion se défait de moi puis m’invite à entrer. Il ferme la porte. Il a l’air abattu. « Il va comprendre qu’il a besoin de toi.   » Dis-je avec un ton calme. « Et puis, je suis là.  » Même s’il n’accepte pas dans un premier temps l’aide de Shion, je pourrai l’aider si c’est ce qui inquiète Shion. Son père ne se retrouvera pas sans personne. Je souris pour motiver ma petite souris défaitiste. « Il arrive quand ? Le médecin a dit quelque chose qu’il fallait faire en particulier ?  » Comme faire attention à ce qu’il ne fasse pas tel ou tel effort par exemple. « Je sais que ça ne risque pas d’être facile pour toi mais j’aimerai que tu restes avec moi quand je l’aiderai. Quoi qu’il te dise. Ok ?  » J’aimerai vraiment que par cette expérience, mon oncle finisse par accepter Shion. « Ma petite souris est très forte n’est ce pas ?   » Dis-je avec une voix mignonne avant de l’embrasser sur le nez.

   

TENUE •••  Je ne suis plus seul désormais. J’en ai conscience et dès que j’ai besoin de lui je sais que je peux compter sur mon petit ami pour débarquer et venir me retrouver, sa présence m’est nécessaire, ses mots me rassurent et me donnent de la force, j’ai besoin de l’avoir à mes côtés et de lui demander conseil, il est cette moitié qui me rend complet, auparavant je vivais avec ce vide, cette solitude qu’il a réussi à faire disparaitre et à combler. Dès qu’il arrive je ne peux pas m’empêcher de le prendre dans mes bras, de chercher sa chaleur, de m’imbiber de sa force, je suis inquiet pour la suite et je sais qu’il le ressent sans que je n’ai réellement besoin de lui dire en détail. « Tu crois ? » Est-ce que mon père pourrait vraiment me faire une place un jour ? Ce n’est pas faute d’avoir essayé à plusieurs reprises sans succès, j’avais abandonné cette idée, mais avec ce qui vient de se passer je me rends compte que je veux toujours recoller les morceaux, même si nous n’avons jamais été proches, même si on n'a jamais eu de relation père et fils, je ne veux pas continuer à vivre comme des étrangers. Le regarder tomber malade ou pire, sans être capable de l’aider. Jiro efface mes doutes et savoir qu’il sera là me fait relâcher la pression, je sais que mon père acceptera son aide... Même si par le passé c’était douloureux, aujourd’hui je suis heureux de pouvoir compter sur cette relation que Jiro a avec mon père, même si ce dernier ignore celle qu’on partage lui et moi. « Je ne sais pas encore, mais je pensais qu’on pourrait aménager une pièce du rez-de-chaussée pour lui, les escaliers ça risque de demander trop d’efforts non ? » Je réfléchis pas mal, on a plusieurs pièces libres dans cette maison... Mon père est toujours dans son labo ou à l’extérieur, mais sa chambre se trouve à l’étage. Hochant la tête a ses paroles, je resterais avec lui, même si mon père fait comprendre que je ne suis pas le bienvenue ou qu’il me demande de partir, je resterais... Je resterais. Le regard déterminé, je dois lui tenir tête cette fois. « C’est toi qui me rend plus fort. » Sa présence me donne l’impression de pouvoir faire n’importe quoi, souriant, j’aurais malgré tout aimé avoir plus d’informations et pouvoir nous organisé en connaissances de causes.
   

TENUE •••  J’en suis persuadé. La relation entre Shion et son père ne peut que s’améliorer. Mon oncle finira par comprendre ce qu’il refuse d’admettre. Il ne peut pas détester Shion, son propre fils. Surtout que je connais suffisamment son père pour savoir qu’il n’est pas méchant. Et puis, Shion aussi aimerait que leur relation aille mieux. Je le devine et je ne pense pas avoir tort. Je hoche plusieurs fois de la tête à sa question. «  C’est une bonne idée. Mais n’oublie pas qu’on doit faire en sorte que votre relation aille mieux. S’il a du mal à monter les escaliers, aide le. » Dis-je avec un sourire. Son père ne pourra pas lui refuser cette aide car il a besoin de Shion. Bien entendu, s’il a réellement du mal à monter, on pourra toujours aménager une pièce en bas. Mais à part la cuisine, je pense qu’il a tout ce qu’il lui faut là haut. Ce qui sous entend, bien entendu, que c’est Shion qui devra lui apporter à manger dans sa chambre. Je souris puis embrasse son front. «  Ne t’inquiète pas. Je serai toujours près de toi.   » Je lui tapote doucement la tête avant d’enlever mes chaussures. Je prends sa main pour nous emmener dans le salon. «  Tu veux que je dorme ici pendant quelques nuits ?  » Je prendrais officiellement des jours de congé pour pouvoir être là toute la soirée s’il le souhaite. Et dans le pire c’est cas, si ça ne marche pas, je pourrai toujours démissionner. Ce n’est pas si grave. Par contre, je devrais dormir dans une autre chambre que celle de Shion car je doute que ce soit le meilleur moment pour faire notre coming-out. Et donc, on devra ne pas être si expressif lorsque son père sera dans les parages. Heureusement, ce n’est pas le nombre de pièce qui manque chez Shion.


   

TENUE •••  J’ai mis de côté cette histoire avec mon père dernièrement, j’en avais assez de me frotter à un mur et d’être blessé continuellement par les paroles ou les actes indifférents de cet homme avec qui je ne recherchais au fond qu’à communiqué. Je n’ai jamais haï mon père, au contraire... Seulement il ne m’a jamais laissé ma chance, pas une seule fois je n’ai vu une porte s’ouvrir pour me laisser entrer. J’ai envié la relation qu’il avait avec Jiro, j’ai été jaloux et pourtant aujourd’hui c’est Jiro en personne qui me permet de tenir le coup. J’ai besoin de lui et de sa vision des choses, qu’il me rassure et m’épaule tout simplement. J’ai pensé à aménagé une pièce pour mon père au rez-de-chaussée, mais mon petit ami voit plus loin. « Tu as raison. Sauf qu’il pourrait te demander à toi. » Je me doute que mon père préfère l’aide de Jiro à la mienne. Soupirant, je n’aime pas voir les choses ainsi, de manière pessimiste, seulement j’ai tellement de fois fait face à des échecs avec mon père que j’ai l’impression qu’il n’y a aucun moyen pour moi de me faire aimer de lui ou d’être accepté. La présence de Jiro m’est nécessaire, il me donne la force de surmonter les épreuves. Souriant à ses paroles, je suis rassuré de l’entendre, même si je n’en doutais pas. « Tu as intérêt. » Mon ton n’est pas menaçant, c’est plus une sorte de supplication dissimulée, il faut qu’il reste à mes côtés, toujours. Le laissant prendre ma main et me guider dans le salon je hoche la tête a sa question. « Tu peux ? » Je sais qu’il travaille, je veux qu’il reste, mais je ne veux pas qu’il mette sa vie en suspens par ma faute. « Je pense que ta mère ne sera pas surprise si tu dis que mon père est malade. » Avec sa relation avec mon paternel ça paraît même évident qu’il soit présent. Je me fiche de savoir si mon père découvre notre relation ou non, a et instant je suis surtout heureux de ne pas affronter ça seul, parce que même si je suis autonome, intelligent et tout ça, quand il s’agit de mon père c’est une épreuve difficile.
   

TENUE •••  Même si je ne suis pas intelligent, je suis assez futé quand je m’y mets. C’est dans ma nature d’aider les autres sans attendre d’avoir quelque chose en retour, mais ça ne signifie pas qu’il faut le faire à chaque fois. Je ne vois pas le mal à réclamer un peu d’attention de son père. Je souris avant de tapoter la tête de Shion. « Sauf si je n’entends pas. » Je commence à ricaner malicieusement puis lui fais un clin d’œil. Je dois avoir l’air d’un vrai méchant qui concocte le plan de la mort qui tue. Enfin, selon moi mon plan est parfait. « Ne t’inquiète pas. I’m here.  » Je souris à pleine dent. J’aimerai pouvoir lui enlever son inquiétude. Je suis prêt à tout. «  Si je te le dis, ma petite souris !  » Je lui pince les joues puis les tire sans trop de force. Ma mère sera compréhensive. Je n’ai pas de doute là-dessus. « Ça va être dur de ne pas pouvoir se faire des bisous quand on veut.  » Ou se prendre la main, ou être affectueux comme nous le sommes maintenant. Mais comme il y a une « vraie » raison, je vais devoir prendre sur moi. Ça m’inquiète que son père ait une rechute et que sa relation avec Shion soit définitivement mauvaise. Profitant des derniers instants avant que son père n’arrive, je prends la main de mon petit ami puis le tire vers le placard où est rangé les couvertures. « Faisons mon futur lit avant que ton père n’arrive. Je vais dormir en bas. Comme ça, ça paraitrait moins louche si je n’entends pas ton père. » Mon oncle est intelligent donc autant minimiser les risques. Je laisse Shion me donner ce dont j’aurai besoin pour les prochaines nuits et prépare ma chambre. Quelques dizaines de minutes plus tard, la porte d’entrée se déverrouille. Je regarde Shion d’un œil attendri. « Tu peux le faire. » lui disais-je au travers mon regard.



   

TENUE •••  Être intelligent ne m’aide pas vraiment avec mon père. Si seulement ça avait pu le convaincre que je n'étais pas un fils inutile à laisser au placard, mais ça n’a jamais eu aucun effet sur lui. Que je m’intéresse à la science ou pas, il n’a pas cherché à m’apprendre des choses ou à partager son savoir avec moi. Mon petit ami pense bien mieux dans cette situation que je peux le faire, souriant a sa réponse. « Tu vas faire le sourd ? » Je garde mon esquisse, sachant qu’il le fera pour moi, mais est-ce qu’il tiendra tête aux demandes de mon père ? J’ai confiance en lui, mais je sais qu’il tient à mon paternel et je doute qu’il veuille le décevoir. Je suis content qu’il reste avec moi, soulagé aussi, savoir que je peux compter sur lui et le voir, lui parler face à face n’importe quand m’allège énormément le poids sur mes épaules. « On pourra s’en faire quand même. » Dis-je en grommelant, on en aura l’occasion, mon père devra rester au lit et la maison est grande, même si on est prudent et moins proche physiquement que d’habitude, on est ensemble et c’est ce qui compte. Je ne sais pas comment pourrait prendre mon père ma relation avec Jiro, cependant je n’ai jamais vraiment voulu lui cacher, c’est juste que nous n’avons aucune relation lui et moi, avouer que j’aime un garçon et qui plus est celui qu’il considère plus comme un fils que moi, ça pourrait le choquer, j’imagine qu’il serait plus surpris pour Jiro que moi, se fichant surement de mes fréquentations, comme par le passé... Soupirant. Je me demande comment ça va se passer toute cette histoire, pour moi ce qui compte c’est qu’il se remette sur pied. Me laissant guider par mon copain jusqu’au placard, je hoche la tête en me disant que c’est pour la bonne cause. « Tu penses pas qu’il va te demander de t’installer dans une chambre de l’étage ? Franchement je ne sais pas... Je le vois tellement tout faire pour m’éviter et t’utiliser. » Je ne reproche rien à Jiro, c’est juste que ça a toujours été ainsi, il n’a jamais voulu s’appuyer sur moi, j’ai l’impression de mettre les deux pieds dans le plat en voulant arranger les choses... Est-ce qu’il y a quelque chose à arranger ? Tellement d’année sont passées sans qu’il ne fasse le moindre effort envers moi, j’ai grandi seul et je ne sais pas si cela changera. Chassant ses idées de ma tête le temps de préparer la chambre de Jiro, je l’aide évidemment, jusqu’à entendre la porte d’entrée, annonçant que mon père est là. Je pense que l’ambulance l’a raccompagné. Regardant mon copain en sentant son encouragement, je hoche la tête et serre le poing. M’approchant de l’entrée, je tombe sur deux personnes aidant mon père encore affaibli, en m’approchant je prends la place d’un des deux. « Je m’en occupe. Merci. » Je laisse Jiro raccompagné les ambulanciers et refermer la porte, mon père ne dit pas un mot, j’en profite pour continuer. « Je vais t’aider. » il grogne de mécontentement, mais ne dit rien pour autant, grimpant doucement les marches jusqu’à l’étage, la porte de sa chambre est ouverte donc je n’ai pas besoin d’embêter Jiro avec ça, le laissant s’asseoir sur le lit. « Comment tu vas ? » J’ose demandé, mais il m’ignore et regarde vers la porte appelant mon petit ami.
   

TENUE •••  « Faire quoi ?   » Dis-je avec un air perdu, comme si je n’avais pas entendu ce qu’il venait de dire. Oui, j’étais capable de faire le sourd pour ma petite souris et je venais de lui montrai un avant gout de ce que j’allais faire. Pour le bien de leur relation, j’étais capable de tout. Un rire amusé s’échappe de mes lèvres. Ça me fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à vouloir être collé de façon continue à mon petit ami. Shion continue à s’inquiéter sur la suite. « Je dirai que j’aime bien la chambre du bas ?  » Dis-je sur un ton léger pour essayer de rassurer Shion. Pour aller plus loin dans mes propos, je demande à Shion de m’aider à m’installer dans la chambre du bas. Comme ça, personne ne pourra se plaindre puisque la chambre du bas sera déjà prête ! Je pourrai toujours faire mon flemmard et exiger à ne plus changer de chambre. Heureusement, la chambre est prête à temps car le père de Shion ne tarde pas à arriver. Il est accompagné par deux ambulanciers. Je les salue poliment avant de les remercier. Je les raccompagne jusqu’à leur camion puis leur demande plus d’information sur l’état de mon oncle. Comme ce que m’avait dit Shion, il s’est écroulé sous le travail et à manquer ses repas à plusieurs reprises. Il a juste besoin de beaucoup de repos et surtout pas de stress. Je les remercie une autre fois. Les ambulanciers montent dans leur véhicule et repartent. Je frotte mes mains entre elles avant de rentrer dans la maison. Je peux déjà entendre la faible voix du père de Shion me demander à l’étage. Montant rapidement les marches, je rejoins père et fils dans la chambre. Je m’approche du plus âgé, m’assois à côté de lui. « J’en ai déjà parlé avec Shion, je vais rester avec vous le temps de que tu ailles mieux.  » Dis-je en cherchant du regard le soutien de mon petit ami. Je continue à enchainer. « Mais je ne pourrai pas toujours être là, mais Shion par contre, sera là.  » « Je suis fatigué.   » Surpris par cette soudaine déclaration, je me lève rapidement de son lit pour le préparer à se coucher. Je pousse discrètement mon petit ami pour l’inciter à m’aider. Après l’avoir allongé, Shion et moi sortons de la chambre. Porte mi-close, je pose mes mains sur les épaules de ma souris. Ça va aller. J’en suis persuadé.