■ il se dit « magicien », mais c'est juste un gros mytho. ■ Son prénom est Eleanora, mais il se dit de plusieurs façons: Eleonor, Elinora, Lenire, Eleos. Sa mère l'appelait Leo.■ Nora veut dire « animal errant », ce qu'il trouve juste pour son histoire. Il déteste qu'on le nomme Elinora, signifiant « dieu est un feu ». ■ Le feu est sa pire phobie, que ce soit une flamme de bougie ou un feu de camp. ■ Il sait autant s'exprimer avec des mots qu'avec des gestes, Nora est bavard et tactile à la fois. ■ Il a un écureuil comme animal de compagnie, nommé noisette.■ Son frère adoptif est comme un vrai frère pour lui, il a vécu douze ans sous le même toit. ■ La perte de ses parents a developpé sa peur de perdre les gens qu'il aime. Parfois il s'imagine sans eux et c'est dans ces moments qu'il va le plus mal.■ Nora laisse rarement filtrer sa peine, il veut toujours sourire, même quand on le blesse. ■ Il adore les cupcake et les glaces, mais surtout la chantilly ! ■ C'est un fan des marvel, en particulier de thor et wonderwoman. Il a un porte-clé marteau sur ses clés de maison. ■ Sa période préférée est noël, faire des cadeaux est sa spécialité. Il aime aussi la saint-valentin (quand il est en couple). ■ Son physique plait à la plus part des filles de sa classe, il le sait et en abuse, même en étant en couple. ça le fait rire, rien de bien sérieux. ■ Il porte des lunettes pour lire et écrire, donc durant les heures de cours. ■ Les trajets l'endorment, à chaque fois il squatte l'épaule de quelqu'un, particulièrement celle de son frère. ■ Le jour de l'incendie, il devait rejoindre ses parents à la maison pour partir en week-end mais il était en retard. Nora s'en est voulu et s'en veut toujours pour ça, parce qu'il aurait dû être avec eux... Depuis, il n'est plus jamais en retard nulle part. ■ D'ailleurs, il a peur d'être en retard et se présente toujours dix bonnes minutes avant l'heure. ■ Il joue de la guitare à ses heures perdues. ■ c'est un fan de karaoke, il adore pousser la chansonnette (et entraîner son frère ou ses amis) ■ nora aime tenter de nouvelles expériences, puis il est intrigué par tellement de chose que ça fait peur. ■ il lui faut une soirée cinéma au moins une fois par semaine, même seul. ■ peu importe le nombre de fois où il a vu un film, faut qu'il achète le dvd. ■ il tient un « journal » de nouvelles, où il écrit des histoires, des poèmes, des trucs dans ce genre-là. ■ on dirait pas, mais c'est une sorte de romantique dans l'âme. du style, bain avec bougie et pétales. soirée restaurant à la chandelle, etc. ■ Il porte des grenouillère pour dormir (animaux comme personnage disney). ■ à ses heures perdues, nora fait du spectacle de rue. Soit de la guitare, du jonglage, des tours de magie ou d'autres trucs dans le genre. ■ Il cuisine et adore poster des photos de plats sur instagram, sa spécialité sont les cupcakes. ■Il a un chat, une femelle british longhair blanche et grise du doux nom de Yang.

étirant ses bras au ciel, Nora se tire de son lit avec un sourire aux lèvres, heureux d'affronter une nouvelle journée. Comme chaque matin, il fait sa petite routine habituelle, passant par la salle de bain pour se recoiffer et se rincer la figure. D'un pas léger, il se dirige vers la cuisine où il salut ses parents adoptifs avec toute la joie que son petit corps peut posséder. Sa mère a préparé le petit-déjeuner, tandis que son père lit le journal en parlant des dernières nouvelles. Une famille simple mais aimante, comme l'aurait toujours souhaité l'adolescent. Proche de la femme de maison, il l'embrasse sur la joue avec malice, puis s'en va vers l'homme au journal, lisant par dessus son épaule en piquant un morceau de son petit-déjeuner. ça n'a pas toujours été ainsi avec les Enmadô, et parfois Nora voudrait ne pas s'en souvenir et vivre comme maintenant, comme il l'a vécu avec ses parents à l'époque où ils étaient encore là.



La température semblait avoir baissé de plusieurs degrés, mais Nora ne saurait dire si c'était le temps ou dans son coeur qu'il faisait si froid. Le regard absent et les yeux gonflés, il observe cette bâtisse chaleureuse qui ne demande qu'à l'accueillir et lui donner une nouvelle chance, mais l'enfant est médisant, méfiant. Il a peur. Qui sont ces gens qui veulent de lui ? Une tape dans son dos le tire de sa profonde réflexion, le poussant sur ce chemin menant à la porte qui s'ouvrit sans un bruit, sur un couple aux sourires identiques à la façade de la maison. Plein de chaleur et de gentillesse, d'envie d'aider et de consoler. Nora hésita, confronté à un dilemme que lui seul connait. Fuir ou entrer. La peur le guette, elle lui serre l'estomac et lui file la nausée, si bien qu'il ne peut s'empêcher de fondre en larme devant ce couple, devant la femme du foyer, devant ce monde qui l'effraie et l'écrase de ce poids impossible à supporter. « Tout va bien. Entre. » Dit la jeune femme en s'approchant de l'enfant, une main réconfortante sur son épaule tremblante. Cette esquisse efface ce brouillard épais dans sa tête et les pleures se calment, peu à peu. « Bienvenue chez toi, Nora. »



Son petit-déjeuner englouti, Nora termine de se préparer dans la salle de bain pour une nouvelle journée de cours dans cette grande école à la réputation impeccable. Il ne sait pourquoi il a été inscrit là-bas avec son vécu, mais c'est une chance énorme pour lui de pouvoir étudier en songeant à un avenir sûr et solide. Sortant de la pièce, il tombe sur une silhouette familière, déjà bien éveillé et sûrement prêt à partir. Son frère adoptif, qu'il considère comme un frère de coeur, un vrai frère, est le genre de garçon à se lever super tôt pour travailler et à garder ce genre de rythme impossible aux yeux du cadet même durant ses repos, vacances, etc. Son sourire revient et il saute sur l'autre garçon, ne lui épargnant pas son câlin du matin comme un bonjour quotidien. Nora l'adore, c'est grâce à lui que ses craintes se sont estompées, allégées. Sans son frère, cette maison serait source d'angoisse et de terreur, même avec le temps et les années, ou avec des parents aussi formidable que les siens. « On se voit ce soir, Ani ! » Lâche-t-il, en même temps qu'il défait son étreinte pour lui rendre sa liberté. Nora doit se rendre à l'école, cela jusqu'au soir quasiment. Entre club, cours et amis, sa vie est bien chargée.



Assis sur ce nouveau lit, les bras croisés sur ses genoux pliés contre son torse, l'enfant regarde la pièce d'un oeil morne, presque mort. Il a la sensation de ne pas respirer, de ne pas être là, d'être une ombre dans une pièce sombre. Son souffle est léger, lent, en suspens. D'une oreille distraite, il entend les pas de ces gens dans la maison, leurs messes-basses et leurs inquiétudes. « Pourquoi reste-t-il enfermé ? Il ne mange pas. »  « Dort-il ? Comment l'aider ? » « Il est si fragile, pauvre enfant. » Il peut les entendre, mais ça paraît si loin, si trouble. Il respire, son souffle chaud caressant son visage pâle et piquant ses yeux. Va-t-il se remettre à pleurer ? Sa réponse ne vient pas, l'enfant s'enferme à nouveau dans sa bulle, sa tête entre ses genoux si étroitement serrés. « Nora ? » Cette voix l'attire, mystérieusement. Le dit Nora relève doucement ses yeux, gardant son menton enfouit dans sa cachette. Qui est-ce ? Ce garçon au regard sincère, avec cette lueur d'appréhension au fond des pupilles. L'enfant des Enmadô, pense-t-il. Ce garçon qu'il a croisé à plusieurs reprises, quand il ne se terre pas ici. « Tu n'as pas à avoir peur, nous sommes là pour toi. » Ajoute-t-il, sa main tendue dans sa direction. Nora doute, il hésite, fixant ses doigts et la paume ouverte qu'il lui offre comme une bouée de secours. Prend-là, hurle la petite voix dans sa tête. Saisi ta chance, réplique-t-elle. Et doucement, maladroitement, le gamin dépose sa main dans celle de son sauveur.




Sur le chemin de l'école, Nora a cette fâcheuse tendance à laisser son esprit vagabonder un peu partout, que ce soit dans la rue ou dans le métro. Son esprit s'échappe de son corps et voyage là où le vent l'emporte. Des brides de souvenir chatouille sa conscience, des rires du passé, de parole de sa vie d'avant. Il écoute cette mélodie d'une oreille, s'interdisant de replonger dans cette vague et se faire emporter par le courant. Un instant d’inattention et la mer se déchaîne, le noyant sous un flot d'écume. son regard se porte sur une mère et ses enfants, une petite fille avec des couettes et un poupon dans sa poussette. Elle semble avertir sa fille la plus âgée des dangers des transports en commun ou de la vie en générale, et Nora se souvient de ce registre cité par sa propre mère, des années auparavant. Un charabia, à l'époque. Un amoncelle de parole, de mot, qui ne voulait rien dire pour lui. Et d'un simple hochement de tête, la jolie et jeune femme s'en accommodait, comme si son fils comprenait quoi que ce soit.


« Maman ! C'est l'anniversaire de Taku ! Je peux y aller, dis dis ! » Sous ce vacarme, la jeune femme ne put qu'accepter, à renfort de condition plus longue et pénible les unes que les autres. C'était la veille des vacances, la famille Adashino devait partir pour quelques jours à la campagne, et elle refusait que son fils ou son mari soit en retard. L'enfant, crédule, accepta la moindre des règles à respecter de sa maman, si heureux d'aller à la fête d'anniversaire de son ami. « Rappel-toi, Leo. Tu rentres à dix sept heures, pas plus. » Fit-elle en pointant sa spatule sur le bambin impatient, qui acquiesça de nouveau. Dix sept heures, ça lui laisse le temps de s'amuser et de manger du gâteau ! C'est la seule chose à laquelle pensait Nora à ce moment-là, jouer et s'empiffrer, sans se soucier du reste. Les vacances, elles pouvaient attendre une minute ou deux.


Quittant le métro, il se frotte le front d'une main, chassant la migraine qui a profité de son lâché prise pour s'installer. Il déteste avoir mal à la tête, pourtant ça lui arrive souvent, dès qu'il replonge un instant de trop dans son passé. Des images telles que, lui jouant avec son père au ballon. Sa mère lui préparant des cookies avec un verre de lait. Son père l'aidant à faire ses devoirs. Sa mère lui racontant des histoires le soir avant de s'endormir. Un bric-à-brac de cliché en noir et blanc, stocké dans une partie de sa mémoire. Il se souvient, voilà tout. Quand il reprend conscience de l'époque où il se trouve, de la réalité dans laquelle il vit, Nora chasse les brides et les éclats pour ne pas se blesser à nouveau. Il avance, tête droite et se bat chaque jour pour que demain soit meilleur encore. Jusqu'à l'élément déclencheur de ses cauchemars et de ses peurs. Une flamme, un éclair vif, une odeur de fumée. Et c'est la fin de son rêve. Un élève qui s'allume une cigarette en cachette et la lumière qui le guide vire aux ténèbres qui l'engloutisse.



Dix sept heures, c'est dix sept heures. Pourtant il était dix sept heures et quinze minutes quand Nora déboula dans son quartier, en panique et essoufflé. Sa mère allait le gronder si fort qu'il allait s'en souvenir jusqu'à ses dix huit ans au moins. Courant à la vitesse de la lumière, l'enfant parcourra le quartier d'un bout à l'autre, sous les encouragement de quelques voisins, avant d'arriver devant ... Un spectacle éblouissant. Affolant. Angoissant. Petit à petit, son admiration des couleurs, du bruit, des gyrophares, se transforme en peur, en hurlement de panique, en crise de larme quand il voit ses gens se presser autour de sa maison en feu. « Qu'on éloigne ce gosse ! Virez-le de là ! Dégage gamin ! » La crainte gagne les rangs, l'empressement, la colère, des sentiments qui se mélangent et frappe l'enfant si fort qu'il perd la notion du temps. Sa maison brûle, sa vie part en fumée, et il reste là, impuissant. Quinze minutes de retard. Quinze minutes plus tôt et il serait chez lui, avec ses parents, à préparer leur départ... Ou à mourir dans les flammes.




Nora s'en est toujours voulu de ce retard, d'avoir abandonné ses parents à cette fin tragique. à son âge, il n'aurait rien pu faire pour eux, ni pour lui. Pourtant, il garde l'intime conviction que les choses ne se seraient pas déroulé ainsi. Qu'il aurait pu, par un miracle, les sauver, changer le cours des événements et qu'à l'heure actuelle, il serait avec eux. Dans ces moments-là, Nora se referme sur lui-même, dans cette bulle qui l'accompagne à chaque nouvelle rechute. Et il sombre, toujours plus bas, toujours plus loin. Dans un enfer que lui seul connait, un enfer de chaleur, de cri, et de peur.