TENUE † Depuis le trois janvier j’étais parti de Tokyo. Comme un voleur. Alors que Hyoga n’était pas au dortoir, j’avais appris que ma mère était mourante. Je devais avouer que même si on ne se parlait plus depuis des années, ça m’avait fait un sacré coup au cœur. Et c’est sans réfléchir que j’étais parti, en lui laissant pour simple mot « affaire urgente je reviens dès que possible. » Sauf qu’avec tout ce qu’il s’était passé… Je ne lui avais même pas laissé un message… Pire, j’étais tellement fatigué, que le soir en rentrant au lieu de l’appeler ou répondre à ses messages, je m’endormais… On ne me changera pas, il le savait, quand je suis fatigué, je suis une vraie loque… Mais après un peu plus de vingt jours, me revoilà sur Tokyo. Ma mère se remettait enfin de l’opération qu’elle avait subi. Mon budget en avait pris un coup, mais c’était ma mère, je me devais de payer cette opération pour qu’elle vive. Soupirant, je regardais le bâtiment avant de m’introduire dedans. J’étais excité et content de pouvoir retrouver Hyoga. Il n’a pas idée à quel point il m’a manqué. Mais j’appréhendais à dire vrai. Vu les appels et les messages qu’il m’avait laissé… J’avais l’impression que ça n’allait pas être de tout repos que de revenir. Glissant la clé dans la serrure, j’ouvris la porte avant d’entrer. La fermant j’enlevais mes chaussures avant de poser mon sac au sol. J’avais presque peur de l’appeler. Soupirant, je regardais un peu autour de moi avant de finalement le faire. « Hyoga ? » Dis-je à voix haute pour qu’il m’entende. Je filais vers sa chambre avant de pousser la porte pour le voir. Sans attendre, je me jetais contre lui pour le serrer dans mes bras. « Tu m’as manqué. »

TENUE † Franchement il est rare que je sois en colère et pourtant cette fois j’avais réellement les nerfs. un jour, une semaine, mais là ça faisait une vingtaine de jours que je n’avais aucune nouvelle de Kyota. Il ne répondait ni à mes messages, ni à mes appels et je doute qu’il n’ait pas une seconde dans la journée pour me dire « je vais bien » même par texto, c’était frustrant et j’avais finalement passé mes journées à trainer, retrouver des potes ou encore m’entrainer encore et encore pour évacuer ce sentiment que je n’étais pas habitué à ressentir. Au final j’avais l’impression que mon petit ami m’avait juste mis de côté et qui se fichait totalement de ce que je ressentais, peu importe la raison, j’avais voulu une relation sérieuse et là j’avais juste l’impression que ça dérapait. Installé dans ma chambre je me prépare pour sortir, de toute façon rien ne me retenait dans ce dortoir totalement vide, les autres colocataires ayant décidé de déménager il n’y avait que moi et Kyota pour l’instant enfin... Que moi devrais-je dire ? Un bruit de porte et une voix me stoppèrent dans mes gestes, j’étais surpris qu’il soit revenu après tout ce temps et avant que je n’eus envie de répondre il était déjà entré dans ma chambre et venant se jeter contre moi, ses mots étaient aussi agréables qu’incompréhensibles pour moi, je restais silencieux, ne bougeant pas, pas même pour l’enlacer en retour. « Pourtant je ne t’ai pas l’impression de t’avoir manqué les 20 derniers jours. » Sinon il aurait pensé à moi et ne m’aurais pas laissé sans rien, cette seule pensée suffisait à raviver ma colère. « Content de voir que tu vas bien. » Dis-je en l’écartant de moi pour continuer à me préparer, il ne semblait pas réalisé que ce qu’il avait fait état loin d’être acceptable, mais j’allais pas juste fermer les yeux et ne rien dire, ce n'était pas ma façon de faire.

TENUE † Je sais que j’avais merdé. Je le sais parfaitement. Et je comprendrai qu’il soit en colère. C’était de Hyoga qu’on parlait… Je connaissais mon homme et je savais qu’il allait s’énerver. J’étais prêt pour une scène de ménage. Tant que je limitais les dégâts ça devrait le faire non ? Je me rendais compte que j’étais totalement soumis à ce type. Il m’avait complètement ensorcelé. C’est dingue… Mais je l’aime. Trop, beaucoup trop. Quand je le pris dans mes bras, je vis bien qu’il n’était pas content. Monsieur ne me serrait pas dans ses bras. Pourtant, j’en aurais bien eu besoin. Son odeur m’enivrait. C’était déjà ça… Cette odeur… Il m’avait tellement manqué… « Pourtant je ne t’ai pas l’impression de t’avoir manqué les 20 derniers jours. » Je fermais brièvement les yeux en soupirant. Et pourtant, il m’avait cruellement manqué. Mais je n’étais qu’un raté qui n’avait pas su tenir au courant son propre copain de tout ce qu’il s’était passé… « Content de voir que tu vas bien. » Me repoussant, je le vis aller faire ses affaires. Je soupirais en passant une main dans mes cheveux. « Je suis désolé… Je sais que j’ai merdé… » Dis-je en le regardant faire. Je me mordillais les lèvres tout en baissant la tête. « Je… Tu sais que je ne te parle jamais de mes parents… Et que c’est un sujet sensible. Mais ma mère est mourante. » Pourquoi devrais-je le lui cacher ? J’ai déjà assez merdé comme ça. « Je n’ai pas réfléchi… Quand je l’ai appris j’ai sauté dans le premier train pour aller la voir. » On pouvait sentir à ma voix que j’étais au bord des larmes. « ça a duré longtemps car j’ai dû la convaincre de se faire opérer. Elle ne voulait pas utiliser mon argent… Je suis désolé. Tu me connais, tu sais que je dors énormément et que j’ai tendance à être une loque… » ça n’excusait rien, mais voilà. Je disais la vérité. « Tu as le droit d’être en colère… Je ne t’en veux pas. Je sais que j’ai merdé. »

TENUE † Je ne pouvais pas lui pardonner comme ça, les yeux fermés. Je ne suis pas quelqu’un de rancunier, je ne m’énerve pas souvent, je déteste la violence, enfin... Je suis un pacifiste quoi. Seulement là j’avais réellement mal et les nerfs, le fait d’avoir été mis de côté m’avait blessé et frustré que je ne pouvais pas agir comme si de rien n’était. Une fois que je l’ai écarté, il avoue prendre conscience qu’il a merdé dans l’histoire, mais c’est tout de même vingt jours de trop. Quand il parle de sa mère je l’écoute sans l’interrompre jusqu’au bout d’une oreille, sans pour autant le regarder. « Et ça ne t’es jamais venu à l’esprit que dans ce genre d’épreuve mon rôle était d’être à tes côtés ? » Je le fixe, ma voix est neutre, le fait d’apprendre ça me met encore plus en colère. Je suis son petit ami, pas juste un gars de passage avec qui il traine... « Tu n’as pas trouvé une minute pour m’appeler, pas même m’envoyer un message. J’ai surtout l’impression que tu ne prends pas notre relation au sérieux. » Je préfère dire ce que je pense pour essayer de lui faire comprendre que ce n’est pas quelque chose qu’il peut faire, c’est égoïste et surtout ça n’a aucun sens. Est-ce qu’il peut se mettre à ma place deux secondes ? J’aurais pu le soutenir, l’aider, l’épauler, mais non. Je n’ai fait qu’attendre sans rien savoir, sans même avoir d’adresse où allez le voir, sans entendre sa voix ou savoir comment il va. « Au moins tu as réussi à dormir, ça en fait un sur deux. » Personnellement je cogité un peu, seul dans le dortoir je me posais des questions, j’essayais de savoir ce qu’il faisait ou où il était, rien de me souvenir des dernières semaines ça ne me rend nerveux. « Je suis en colère. Et déçu. » Soupirais-je sincèrement.  

TENUE † « Et ça ne t’es jamais venu à l’esprit que dans ce genre d’épreuve mon rôle était d’être à tes côtés ? » Si, bien sûr que si, mais avec mes parents c’était délicat, je venais de rentrer à nouveau dans leur vie, et je ne me voyais pas leur dire que je sortais avec un homme. Ils m’auraient posés trop de question. Même si je n’avais pas fait exprès, il est vrai qu’à chaque fois, le temps me manquait. J’avais été dans ma bulle durant tout ce temps… J’ai merdé et je le sais. « Tu n’as pas trouvé une minute pour m’appeler, pas même m’envoyer un message. J’ai surtout l’impression que tu ne prends pas notre relation au sérieux. » Je me rapprochais de lui, pour attraper son poignet et l’arrêter dans ce qu’il faisait. « Si, bien sûr que si. Je t’aime et tu le sais. Je sais que je n’ai pas assuré, et je comprends que tu sois énervé… Je ne te demande même pas de me pardonner… » ça serait le comble, mais je ne voulais pas qu’il m’abandonne pour autant, pas alors que je venais de rentrer. « Je te jure que j’ai pas fait exprès, j’étais constamment avec ma mère à prendre soin d’elle, tu me connais, quand je tombe de fatigue je dors comme un mort… » J’étais comme ça, hormis le bmx, le moindre effort me demandait énormément. J’étais une vraie larve en vrai. Mais ça, peu de monde le savait. « Au moins tu as réussi à dormir, ça en fait un sur deux. » Que pouvais-je dire ? Rien. Il avait raison. « Je suis en colère. Et déçu. » Je me frottais le visage avant de soupirer. « Pardon, excuse-moi Hyo… Je suis sincèrement désolé. »[/color] Dis-je en m’adossant contre le mur. « Je… Je comprendrai si tu veux mettre fin à nous deux à cause de ça… » Je le regardais faire ses affaires avant de quitter sa chambre. De toute façon, ça ne servait à rien. Il allait partir. Il n’était pas ouvert à la conversation.

TENUE † Il n’avait pas besoin de me présenter comme son petit ami si c’était ça le souci, j’aurais pu être à ses côtés en tant que camarade ou rival au BMX ça ne m’aurait pas dérangé tant que je pouvais le voir et l’entendre, lui parler et me rendre compte qu’il allait bien. Sauf que je suis le seul à penser de cette manière et ça me blesse d’avoir été mis de côté, chose que je ne me prive pas pour lui faire comprendre. J’avais réellement l’impression qu’il n’était pas sérieux, je bloquais vraiment sur cette attitude, le fait de ne pas m’avoir envoyé un seul message, est-ce normal ? Non... je n’arrive pas à me dire « ce n’est rien » c’est loin de l’être. Je ne doute pas du fait qu’il m’aime, mais c’est le genre de chose qui peut vraiment mettre un coup dans notre couple. Gardant le silence, je n’avais pas grand-chose à ajouter à cette réponse, il ne me demande pas de lui pardonner et c’était tant mieux, parce qu’à cet instant j’en avais pas l’envie. Bien dormir est un luxe que j’ai perdu depuis son départ... Dès ce soir on dirait que je pourrais retrouver le sommeil vu qu’il va bien. Soupirant à ses excuses, je ne savais plus où j’en étais subitement, partagé entre l’envie de le prendre dans mes bras et celle de prendre le temps pour réfléchir. Le laissant pourtant quitter ma chambre sans le retenir, je pousse un nouveau soupire serrant le vêtement entre mes doigts si fortement que la rougeur sur mes phalanges apparaissait rapidement.  Pour l’instant le mieux c’est que j’attende un peu, prenant sur moi je quitte ma chambre, mais aussi le dortoir pour aller faire ce que j’avais prévu, laissant mon petit ami derrière. Je ne veux pas rompre, je ne suis pas assez idiot pour ne pas laisser une autre chance à la personne que j’aime... Seulement je ne suis pas non plus du genre à fermer les yeux quand on m’a blessé et j’aimerais que Kyo puisse y réfléchir sérieusement pour qu’il ne le refasse plus désormais, m’abandonner derrière... Je ne suis pas juste son mec ici et rien ailleurs, en étant avec moi il faut qu’il prenne conscience que nos vies sont liées, s’il n’accepte pas ça, ça ne sert à rien. 

TENUE † Je le sais très bien, que je suis fautif. J’ai tout fait foirer. Je ne pouvais pas en vouloir à Hyoga. Il était énervé, agacé et vexé. Je n’avais pas d’excuse, si ce n’est que de dire, désolé. Même en le disant cent fois et en me mettant à genoux, je sais qu’il ne me pardonnera pas. Il était têtu quand il s’y mettait, et il avait raison pour le coup. Quittant sa chambre, je pris mon sac pour aller dans la mienne. Je retrouvais mes deux petits animaux, qui ne tardèrent pas à me faire des fêtes. Ils étaient bien moins colériques que mon amoureux. L’entendant au loin quitter le dortoir, je soupirais longuement, avant de me mettre à ranger mes affaires. La chambre avait pris la poussière et surtout elle était plus ou moins froide. Je l’aérais et je me mis à faire un peu de ménage. Après quelques heures, je passais commande pour me faire livrer à manger. A dire vrai, la journée passait trop lentement à mon goût. A tel point, que je me permis de prendre un bain durant plus de deux heures. Je ne sais pas trop ce que faisait Hyoga, mais je décidais de ne pas lui envoyer de message. Je ne voulais pas le déranger. Il était sûrement avec des amis… Le soleil finit par se coucher sur la ville. J’étais un peu triste et déçu de ne pas le voir, mais je n’avais pas à râler, ni même à lui en vouloir. Me déshabillant, je me mis en boxer et t-shirt. Je n’avais pas la tête à rester debout. Allant dans sa chambre, je me faufilais dans le lit. Depuis qu’il vivait ici, il faut dire qu’on dormait surtout dans sa chambre pour éviter toute invasion de singe. Flânant sur le téléphone, j’attendais au fond, qu’il rentre. Et c’est quelques heures plus tard, que j’entendis la porte. Je ne sais pas pourquoi j’ai eu cette réaction, mais j’ai vite coupé le téléphone, pour faire semblant de dormir…

TENUE † Ma réaction est normale, si je n’étais pas touché par le comportement de Kyo surement que ça voudrait dire que je m’en fiche totalement. Je n’ai pas envie que notre relation se résume à une partie seulement de nos vies, mais qu’on partage le reste, sinon que sommes-nous ? Des amants d’université ? Juste de passage ? Non merci. J’ai été le donjuan de l’école, je ne compte plus mes conquêtes, mes rapides amourettes, mais pour une fois que je suis sérieux et réellement amoureux, je ne veux pas que ce genre de choses se produise. C’était long. Trop long. Finalement je préfère ne pas continuer et quand il quitte ma chambre je termine de me préparer pour m’en aller à mon tour. Je sors du campus et rejoint des amis avec qui j’avais promis de passer du temps, on a trainé ici et là, on s’est arrêté dans des arcades, puis un café et le soir dans un bar après avoir mangé un morceau au snack du coin. En réalité j’avais seulement Kyo en tête. Il était rentré et au fond, même si je lui en voulais énormément, je voyais son visage et j’avais envie de courir pour le voir à nouveau, comme pour me dire que son retour n’était pas une illusion. J’ai enfilé quelques verres d’alcool, je ne sais plus trop combien, la frustration, tout semblait s’apaiser avec. Je ne sais pas quelle heure il est lorsque je retourne sur le campus, mais tard, la nuit est tombée. Je retourne jusqu’à notre dortoir, fermant la porte derrière avant de retirer mes chaussures. Je suis un peu plus détendu et apaisé, ça m’a fait du bien, même si je dois sentir l’alcool et tout ce qu’on trouve dans un bar rempli de jeunes en furie. En entrant dans ma chambre, je remarque Kyota allongé dans mon lit, lentement je referme la porte et m’approche, venant m’asseoir à côté et le regarder. « Idiot... » Il semble tranquille alors que je me tiraille l’esprit, je viens caresser ses cheveux blonds. « Tu m’as vraiment manqué... » Soufflais-je en toute sincérité.

TENUE † Je ne sais pas trop ce qu’il m’a pris, mais je sais que je suis un peu stupide parfois dans mes réactions. Comme, éteindre le téléphone et faire semblant de dormir quand j’entends du bruit. Il faut dire aussi que j’étais gravement en tort, alors si je pouvais éviter dans un sens de le rendre mal à l’aise, autant le faire au plus que possible. Je ne sais pas si ça va s’arranger et s’il va arrêter de bouder, mais tant qu’il ne fuit pas en entrant dans la chambre pour dormir ailleurs, je pense que ça devrait le faire. Je reste là, sagement allongé dans le lit, dans le noir le plus complet et j’attends. Mon cœur bat tellement fort que j’ai l’impression que tout le dortoir peut l’entendre… Les murs ne trembleraient-ils pas, par hasard ? J’exagérais à peine, mais c’était assez perturbant. Rapidement j’entendis la porte s’ouvrir. C’était lui, de toute façon, ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre. Ma respiration se coupa, j’essayais d’écouter ses bruits de pas, mais mes oreilles sifflaient et mes tympans faisaient boum, boum, à cause de mon cœur. Il est là, il s’assoit sur le lit, j’essaie de ne pas montrer que je ne dors pas. Ce n’est pas facile. Mes mains sous la couette je les serre fortement en sentant sa main dans mes cheveux. « Idiot... Tu m’as vraiment manqué... » Malgré moi, je plisse le nez. Je ne peux pas rester indifférent à cette confession. Parce que ça me faisait plaisir de l’entendre. Sans rien dire, je me rapprochais de lui, pour venir poser ma tête sur ses genoux. Enlaçant sa taille, je le serrais doucement avant d’humer son parfum. Il sentait comme à son habitude. Cette odeur, m’avait tellement manqué. « Tu m’as manqué aussi… Je suis désolé. » Je crois qu’il allait finir par me frapper, car j’allais m’excuser jusqu’à ce qu’il me pardonne. « Je crois que je n’aurais pas la couronne du petit ami parfait. » J’essayais de détendre l’atmosphère. Je ne sais pas si c’est gagner.

TENUE † Je pourrais continuer à faire la gueule, lui en vouloir, surement que j’aurais raison... Seulement j’aime Kyota et c’est difficile de l’avoir si proche et de lui tourner le dos, après ma soirée j’ai vraiment envie de le voir, il est rentré et je serais idiot de le forcé à se mettre à genoux pour implorer mon pardon... Je ne suis pas comme ça. En rentrant au dortoir, puis dans ma chambre, à le voir là allongé dans mon lit, j’ai ce sentiment qui m’envahis, un sentiment de soulagement j’imagine. Durant toutes ses journées où je n’avais aucune nouvelle, où je n’arrivais pas à le joindre et où il me manque a chaque seconde, là il est sous mes yeux. Je ne peux pas oublier, mais je peux pardonner, cette fois, je le ferais. Assis sur le côté du lit, glissant ma main dans ses cheveux, je le regarde et exprime ce que je ressens, ce manque qu’il a laissé en partant comme un voleur, j’aimerais l’engueuler plus, si j’étais sadique surement que je lui ferais payer pour ça, mais non, je ne suis pas de ceux qui prennent plaisir à faire souffrir la personne qu’ils aiment. Au contraire. J’ai toujours fait passer les désirs de Kyo avant les miens et ça continuera. Lorsque je sens du mouvement, sa tête sur mes genoux, ses bras autour de ma taille, je le regarde en silence. Je continue de caresser ses cheveux et soupir a sa réponse. « Tu as de la chance. » Balançais-je comme si c’était assez clair comme ça, mais je rajoute. « Que je t’aime comme un fou pour réussir à te pardonner. » Dis-je en m’abaissant pour embrasser sa tête. « Ne recommence pas... Tu n’as pas le droit de me laisser sans nouvelles aussi longtemps, compris ? » Je ne sais pas si je serais capable de pardonner aussi facilement s’il venait à refaire la même chose a l’avenir.

TENUE † Je sais que j’avais totalement foiré les choses avec Hyoga. Donc il pouvait m’en vouloir, je n’allais pas le lui reprocher. Mais je dois dire, que je suis tout de même faible. Je l’aime, et ça il le sait. Alors je ne pouvais pas l’ignorer bien longtemps. Il m’avait terriblement manqué. Son odeur, sa voix, son visage, sa peau, tout. Je l’aimais de plus en plus que le temps passait. Et je ne pouvais pas nier, que notre rapprochement sexuel y était aussi pour quelque chose. Je l’aimais encore plus depuis. Même si je souffrais et que ce n’était pas encore totalement ça. « Tu as de la chance. » Je le savais. Un autre aurait pu me larguer ? Enfin, je présume. On m’avait tellement largué pour ça que bon… « Que je t’aime comme un fou pour réussir à te pardonner. » J’inspirais longuement en serrant un peu plus mes bras autour de sa taille. Entendre ça me donne des frissons. Je l’aime, je l’aimais comme un fou. « Ne recommence pas... Tu n’as pas le droit de me laisser sans nouvelles aussi longtemps, compris ? » Je fis une petite moue avant de me redresser pour m’asseoir. Rapidement je déposais un baiser sur ses lèvres. « Pardon. » Dis-je avant de l’embrasser à nouveau. Sentir ses lèvres frôler les miennes me rendait un peu fou. Je posais mes mains sur ses joues, pour approfondir un peu le baiser avant de coller mon front au sien. « J’ai le droit, de dire, que ça aussi, ça m’avait manqué ? » Demandai-je avant d’enfouir mon visage dans son cou. Soupirant, je déposais plusieurs baisers sur sa peau, avant de le mordiller et commencer à défaire sa chemise. Peut-être qu’il va m’envoyer chier, j’en sais rien. Mais j’étais bien parti là. Rare sont les fois où je suis si entreprenant. Mais la douceur et l’odeur de sa peau m’avaient aussi manqué. Tout m’avait manqué.

TENUE † Aimer c’est aussi pardonner. Kyota ne m’avait pas trompé et c’était déjà ça, parce que là je pense que ce serait différent, certes il avait fait quelque chose qui m’avait blessé, mais le principal au fond c’est qu’il était rentré, il était là devant moi et si je fermais les yeux, si je me mettais à l’éviter je serais le plus gros des idiots. Surtout quand je n’ai qu’une envie c’est de le prendre dans mes bras, l’embrasser, le sentir contre moi. Il m’avait terriblement manqué et je ne pouvais simplement pas continuer à me mentir à moi-même en ignorant cette importance. Lui en vouloir était légitime, mais Kyo savait très bien qu’il avait fait une erreur désormais et je suis sûr qu’il regrette assez pour que je lui tourne le dos. Je l’aime trop pour ça, c’est une évidence. Depuis le début je lui cours après, ce n’est pas pour tout brisé dès qu’on travaille une crise, je me dis qu’on n'a qu’à rattraper ces journées où il n’était pas là. Reconnaissant qu’il aille bien, même si j’ai dû me passer de nouvelles, il est en bonne santé et c’est tout ce qui m’importe dans l’immédiat. Je ne manque cependant pas de lui dire de ne pas recommencer, j’ai beau l’aimer comme un fou, je ne veux plus rester sans nouvelles comme il l’a fait. C’était vraiment horrible de tourner en rond chaque jour en attente d’une réponse, d’un appel, d’un signe de vie quelconque. Je lui pardonnais, c’était ça l’important. Profitant du contact de ses lèvres, ça m’avait manqué de l’embrasser et le toucher, le gout de ses lèvres, son odeur, j’ai du m’en passer bien trop longtemps. « Au contraire, j’espérai bien que ce soit le cas. » Un sourire sur mes lèvres, je ne compte pas le rejeter, ce serait mal me connaitre de penser que j’en serais capable. « On a du temps à rattraper. » Soufflais-je proche de son oreille en humant l’odeur de sa peau, laissant mes mains passer sous son t-shirt, caressant le bas de son dos, tout m’avait manqué durant son absence, j’avais besoin et terriblement envie de relier le contact avec mon petit ami, surtout que c’est lui qui a entrepris l’action le premier cette fois.  

TENUE †

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