Tenue ♔ « Hors de question ! C`est trop risqué & ça n`en vaut pas la peine ! Je reste ici. ». Tels étaient les mots que je m`évertuais à scander au téléphone à ma mère depuis une bonne heure. Cette dernière m`avait contacté à l`improviste, sans annonce, et avait suggéré l`idée la plus idiote & la plus sensée possible à cet instant. Aller sur la tombe de mon défunt géniteur. Comme si les choses n`étaient pas assez compliquées. Évidemment, elle ne pouvait pas deviner la mesure de mon malaise & de mon angoisse, les derniers mois où j`avais essayé de me reprendre en main sans sombrer pour de bon. La nourriture commençait à me dégoûter de nouveau, je faisais le minimum pour tenir debout & rester concentrée en classe toute la journée, ainsi qu`au travail. Les frais de l`école n`étant plus à la charge du père Hashimoto, j`en avais besoin plus que jamais. Si tout se passait bien, je pouvais espérer finir ma scolarité sans trop d`encombres. Croisons les doigts. Cela ne signifiait pas pour autant que je pouvais prendre tous les risques & ce, même si l`incident remontait à bien des mois. & Yuto qui faisait la sourde oreille qui plus était. Je n`avais eu le moindre contact avec lui depuis, j`avais essayé de lui rendre visite une fois malgré le danger mais il ne paraissait pas être là. J`étais entièrement livrée à moi-même & je devais vivre avec ce qui s`était passé, seule. Gérer les cauchemars était encore difficile, j`étais loin d`avoir tourné la page & l`image du cadavre de Seito surgissait encore parfois dans mon esprit sans crier gare. Alors non, je n`avais aucune envie de me recueillir sur une tombe où était gravée son nom, je préférais m`épargner ce supplice. Ce fut à ce moment-là que mes yeux croisèrent deux iris intriguées en ma direction, peinant à comprendre ce qui se passait. Roxas. Comme si elle avait un don de clairvoyance, ma mère avança à ce même instant que ce serait une bonne chose pour mon enfant, de savoir qu`il avait un grand-père & de lui dire au revoir. Ma gorge se noua. Le pire ? Cet imbécile qui n`avait même pas su être un père digne de ce nom avait envoyé un cadeau pour son petit-fils, contre toute attente. J`en étais tombée. Littéralement. Il avait prévu de lui envoyer pour ses deux ans mais étant donné les circonstances, le livreur me l`avait transmis un mois après le décès. Sous ordre de Yuto je supposai mais je n`en avais jamais eu la confirmation. Le plus ironique, c`était qu`il s`agissait d`une gourmette où était gravé le nom du bambin, l`exact modèle que j`avais moi-même au poignet depuis ma naissance. Inutile de préciser que j`avais éclaté en sanglots pendant des jours après ça.

Soupirant de résignation, je finis par céder. Un simple passage au cimetière ne pouvait pas me causer de tort. Comme si elle avait su que je craquerais dès le début, ma mère me précisa avoir commandé une gerbe au fleuriste de mon quartier, que je pourrais donc passer prendre & déposer sur ladite tombe. Tout était réglé. Tout comme la robe noire qu`elle m`avait fait parvenir également. Nous devions nous retrouver dans une heure & il était exigé que je sois plus que présentable. Autant souffrir bien habillée je supposai. Pour l`occasion, je passai la gourmette à Roxas, c`était la première fois que je me résignai à lui faire porter le cadeau, malgré ses suppliques depuis deux mois qu`il l`avait reçu. Je réprimai les larmes quand il me dit que j`étais magnifique, aussi inconfortable fut la tenue pour sortir en cette période de l`année. J`avais beau jouer les fortes têtes, j`avais aussi secrètement besoin de cet adieu, de faire mon deuil. Encore plus désormais que mon frère semblait avoir coupé les ponts. Ce fut pénible, évidemment, à peine arrivés devant ladite tombe, ma mère s`effondra en pleurs, avant que j`aie pu déposer les fleurs. Elle était sincèrement dévastée, alors que ce n`était pas sa première venue m`avait-elle dit. Elle resta un moment dans mes bras à sangloter ainsi, sous les yeux incompréhensifs de Roxas, qui n`avait pas la moindre idée de qui était cette personne enterrée. Sa mamie chérie le lui expliqua doucement, tendrement, ce qui aida à calmer ses sanglots au passage. Mais il allait de soi qu`elle était encore trop secouée & elle tint à peine quinze minutes en tout avant de se résigner à rentrer. Elle prenait l`avion le soir même pour Séoul. Je lui adressai un sourire compatissant en la voyant partir, plus touchée par sa peine que je ne l`aurais souhaitée. & j`eus tout juste le temps d`essuyer les filets d`eau perlant à mes yeux quand on m`interpella. Je fis volte-face, serrant Roxas contre mes genoux par réflexe – il préférait rester debout – & dévisageai l`inconnu. Qui était-il ? Comment connaissait-il mon nom ? « Oui ?, répondis-je en hochant la tête pour le saluer en retour, et vous êtes ? ». Les cimetières n`étaient pas vraiment propices aux rencontres hasardeuses, sauf dans les fictions de vampires. Je regrettai déjà d`avoir mis les pieds dans cet endroit.

Tenue ♔ Le cimetière n`était pas vraiment le genre d`endroit idéal pour tomber sur un inconnu & faire connaissance. Ces lieux avaient toujours suscité une certaine angoisse chez moi, par leur atmosphère pesante & oppressante. Il fallait dire que se recueillir sur la tombe d`un proche, comme des dizaines de personnes, sans jamais échanger un mot, ce n`était pas le type de climat idéal pour un enfant. & j`avais répété plusieurs fois à Roxas qu`il n`était pas obligé d`y aller, qu`il ne devait pas se forcer, sans doute aussi parce que j`espérais obtenir de lui le motif idéal pour ne pas m`y rendre moi-même. Manque de chance, le petit bonhomme de deux ans était curieux & tenace, il avait tenu à rendre hommage à son grand-père inconnu. Pauvre de moi. J`eus un bref espoir en observant ma mère perdre ses moyens et ne pas s`attarder. Je me sentais horrible & terriblement insensible pour l`occasion, quelle ironie, mais je n`avais qu`une envie, rentrer & vite. Je pouvais laisser libre court à mon chagrin dans mon canapé en scrutant ma gourmette pour la millième fois depuis les évènements tragiques. Seulement, il semblait que cet inconnu inopportun n`était pas de cet avis. Il savait qui j`étais, du moins comment je me nommais & cela suffit à me raidir. Il fallait dire que je n`avais pas de badge avec mon nom dessus alors forcément, cela m`inquiétait. Surtout dans un tel endroit. Je le dévisageai avec incrédulité quand il vint présenter ses respects à Hashimoto Seito. Un collègue ? Un parent ? Un autre fils caché de la famille ? Je ne saurais dire laquelle de ces hypothèses me parut la plus probable. En revanche, je ne m`attendais pas à ce qu`il m`annonça. Mes pieds flanchèrent légèrement & je saisis la main de Roxas, qui me regardait de ses grand yeux interrogateurs. La police ? C`était bien ma veine. Pourtant, avant de disparaître, Yuto m`avait certifié que l`affaire avait été classée, que les preuves contre le majordome étaient accablantes. Que me voulait la police ? Mon soupir de soulagement fut bref & modéré. Tout ce que cet homme avait découvert, c`était mon lien de parenté avec le défunt, pas de quoi casser une patte à un canard. Désormais, vu que ce dernier n`avait plus la main mise sur ma vie, que les gens sachent qui j`étais m`importait peu. Il y avait plus à dire sur mon compte sans ça à l`université, peu m`importait. « Je vois qu`il y a effectivement des gens compétents dans la police. Ou curieux, admis-je, en replaçant une mèche de cheveux, je suppose que vous souhaitez savoir si je sais quelque chose ? Comme vous devez vous en douter, je ne le voyais jamais. Il pensait que des cadeaux suffisait à combler l`absence d`une vraie famille. ». Je ne dus pas même feindre la rancœur dans mes mots. C`était vrai. Seito ne m`avait jamais témoigné la moindre marque d`affection sinon divers objets, dont la gourmette, & les frais de scolarité pris à sa charge. Il m`avait laissée grandir sans père, parce qu`il tenait trop ma mère dans ses filets pour qu`elle trouve un autre homme à aimer, qui s`occupe d`elle & la respecte comme il se devait. & ça je ne pourrais jamais lui pardonner. Tout comme je ne pourrais jamais lui pardonner d`être mort sans lui avoir craché ce que je pensais de lui. Impatient, Roxas voulait se dégourdir les jambes & le cimetière n`était pas propice à ce genre d`activités. Hm. « Si vous n`avez rien de plus à me demander, on va vous laisser, le petit veut aller au parc. Ou vous pouvez me poser vos questions là-bas. ». Cette tombe & cette inscription me pesaient trop. Je pris donc le chemin dudit parc avec Roxas & le laissai s`amuser sur les modules extérieurs prévus à cet effet. Pourvu que l`autre n`ait pas trop mis son nez dans cette affaire, je le sentais mal.

Tenue ♔ Cet homme ne m`inspirait rien de bon & j`étais décidée à couper court à la conversation dès que possible. Venir devant la tombe de Seito était déjà suffisamment éprouvant, je n`avais pas besoin que quelqu`un vienne mettre son nez dans mes affaires de famille. Encore moins un policier. Encore moins quand Yuto ne donnait plus de signe de vie. Encore moins quand Roxas se tenait juste à côté de moi, les lèvres brûlant de questions, je pouvais aisément le deviner. Mon fils était venu dire adieu à ce grand-père qu`il n`avait jamais connu – & tant mieux – je n`avais envie que ce soit gâcher par une mauvaise intervention. Quand bien même elle était justifiée par du bon sens & des recherches fondées. J`ignorais ses motivations mais s`il venait en essayant de simplement me confronter à ma parenté avec le défunt, il serait déçu. Ce n`était pas parce que j`étais la fille illégitime de ce type que j`avais des informations ou quoi que ce fût à voir avec son meurtre. Bien que ce soit vrai. Mais ça, il n`était pas supposé le savoir. Le mieux était de désamorcer sa stratégie dès lors & vu que j`avais toujours refusé être en contact avec mon géniteur, cela aidait. Après, ce n`était pas ma faute s`il s`était évertué à s`immiscer dans ma vie, contre mon gré & pas de manière très agréable. Rendre sa fille folle n`était pas le meilleur moyen de gagner son affection. « Seulement quelques fois. & brièvement. Il y a quelques années j`ignorais encore son existence. Devant un tel personnage, je voulais savoir à quoi je devais m`attendre. Je voulais garder mes distances & j`avais peur que Seito interfère dans ma vie. Je ne corresponds pas exactement au profil des jeunes filles bien nées. ». L`ironie était plus que perceptible. Encore une fois, je ne mentais pas. On s`était vus plusieurs fois, on s`était attachés l`un à l`autre mais on n`avait jamais vraiment eu l`occasion de se côtoyer comme frère & sœur. Parce que ça aurait éveillé les soupçons du paternel & qu`il n`aurait probablement pas apprécié. Qui sait, peut-être était-ce pour cette raison qu`il avait voulu marier son fils si rapidement tout à coup. Cette conversation ne pouvait perdurer avec Roxas près de moi, je ne voulais pas qu`il en entendre trop. Il ne devait pas comprendre, il était encore jeune & je doutais qu`il fasse le lien avec Yuto s`il n`entendait pas son nom. La pression sur ma poitrine se relâcha doucement quand je le vis jouer un peu plus loin, il n`avait rien à voir avec tout ça & plus je le préservais de la pagaille familiale, mieux c`’était. Son père allait me tuer. « Parce que je suis sa bâtarde, répliquai-je en roulant des yeux, agacée, & qu`il ne pouvait pas tellement me mettre sur le testament sans perdre la face. Ou me voir tout simplement, sans exiger quoi que ce soit. Je n`ai à gagner en réclamant un lien avec un homme qui vient me voir dans l`unique but de mettre la pression sur son fils pour la succession de son empire. & je ne veux pas étaler mon existence devant ses anciens collaborateurs, ils s`en serviraient à cœur joie pour emmerder Yuto. ». J`avais toujours eu peur qu`on me démasque à l`université, que le Royal Shit s`empare de mon histoire pour l`étaler sur la place publique. Heureusement, j`avais été chanceuse. Mort, je n`avais pas plus envie de faire valoir mon lien de parenté avec Seito. Son héritage ? Je m`en foutais. Si j`avais voulu devenir riche, je n`aurais pas décidé de me lancer dans des études de dessins & de musique. J`aurais fait comme tout le monde & opté pour du commerce ou la médecine. « Ça peut vous dépasser mais je n`avais vraiment aucune envie d`être associée avec un type pareil. C`était un monstre. & oui, sa mort me peine quand même parce que dans le fond, il reste mon père, peu importe combien je le hais & le méprise. Seulement, je ne savais pas grand-chose de lui. Juste des choses horribles. Un type qui a laissé mourir sa femme & qui était violent avec son fils, ça ne donne pas envie de s`en approcher, vous comprenez ? ». Franchement, j`aurais espéré ne jamais, jamais le voir. Jamais mettre un visage sur cet homme ou le laisser me surveiller. Ça avait été ma grande erreur en venant au Japon, sous sa suggestion par l`intermédiaire de ma mère. Rester à Séoul aurait été plus sûr.

Tenue ♔ Ce policier paraissait plus fin & perspicace que ses collègues qui avaient si vite classer l`affaire. Il ressemblait peut-être à un enfant avec sa sucette en bouche, il n`en était pas moins terriblement redoutable. Manifestement, il était venu trouver les éléments manquants du dossier & était décidé à ne repartir qu`une fois qu`il aurait trouvé les réponses à ses questions. Ce qui ne sentait pas bon, pas bon du tout pour moi. Il fallait dire que j`avais passé les derniers mois avec la sensation désagréable d`avoir le mot « coupable » gravé sur le front alors je n`étais vraiment pas prête à duper un enquêteur, pour peu que son intérêt pour le cas le passionne un minimum. Yuto l`aurait assurément mieux fait que moi mais il était aux abonnés absents, pour mon plus grand malheur. Je me trouvais seule face à ce curieux personnage & j`ignorais combien de temps je pourrais étaler mes souvenirs pour ne pas confesser ma culpabilité. Moi qui pensais m`en sortir en citant toutes les raisons pour lesquelles je ne souhaitais pas m`approcher de Seito, il semblait que j`avais donné à cet individu exactement ce qu`il cherchait. La façade dissimulée de cette famille aux allures si parfaites. Merde. « Il n`avait pas besoin de le tuer. Il lui suffisait d`attendre que Mère Nature fasse le travail. Il était suffisamment bien loti dans sa prison dorée pour cela. Ce n`est pas parce qu`il y a un revers à la médaille qu`on va la détruire, observai-je, concédant moi-même cette évidence, mon demi-frère tenant à ces privilèges plus qu`il ne m`était possible de le comprendre, je ne suis pas certaine qu`il était tellement tendre non plus avec son personnel. ». Bien qu`en vérité, il avait engagé ledit majordome pour ses basses besognes aux dires de mon demi-frère. C`était assurément lui qui avait trafiqué mes médicaments en me faisant frôler la folie & le confinement à vie. Chose qui avait rendu moins difficile son sacrifice mais qui ne m`empêchait pas d`y penser la nuit ou d`en faire des cauchemars. Mieux valait lui que Yuto dans tous les cas, aussi horrible & méprisable fût le raisonnement. « & oui j`ai cherché à le joindre en apprenant la chose mais que voulez-vous, ça a dû le secouer. Je n`en sais pas plus. ». & pour le coup, c`était sûrement mieux. S`il avait quitté le pays, je ne risquais pas de trahir sa position, ni même ses intentions. Mes mains se figèrent quand ledit policier me fit l`élaboration – ô combien proche de la vérité – de son hypothèse. J`en avais presque le vertige, la nausée, c`était comme si la scène se jouait une nouvelle fois devant mes yeux. L`appel de Yuto. Mon arrivée en catastrophe à la maison des Hashimoto. Mon frère, tétanisé, incapable de former une phrase cohérente. Mes pas montant l`escalier & parvenant jusqu`au bureau du patriarche. Le cadavre étalé sur la chaise de bureau, les traits inanimés. & ce sentiment à la fois libérateur & oppressant qui m`avait secouée. Encore & encore. L`horreur était encore bien trop vive pour que je ne laisse rien paraître & sans prévenir, je sentis les larmes me monter. « Vous ne pouvez pas comprendre…, lâchai-je finalement, cherchant à modérer les sanglots, je… c`était un accident. Un terrible accident. ». Je n`en dis pas plus. Il fallait me reprendre, pour préserver mon frère & éviter qu`il se retrouve derrière les barreaux, ou pire. On n`avait que peu de pitié pour les meurtriers, peu importait leurs motivations. Je séchai mes pleurs & me levai du banc, en croisant les bras. « Vous n`avez aucune raison pour l`accuser, aucune preuve. Oui, il m`appelée en découvrant le cadavre parce qu`il était paniqué. Oui, j`y suis allée parce que je tiens à lui, parce que c`est mon frère, même si je ne le connais pas bien. & le majordome à dû péter un plomb parce que Seito l`a renvoyé. Ce n`est pas la première fois qu`il jette les gens à la porte. ». De ce que j`avais compris, c`était arrivé à la mère de cette fille, Rina, dont Yuto s`est rapprochée & ce que Seito n`avait pas apprécié, au point d`arranger un mariage sans demander son avis. Au fond de moi, j`espérais qu`il était avec elle désormais & qu`ils étaient en sécurité, loin d`ici.

Tenue ♔ Jamais je n`aurais pensé me trouver face à quelqu`un d`aussi perspicace. L`affaire s`était résolue si aisément, les conclusions avaient été tirées avec une simplicité désarmante, jamais je n`avais songé que quelqu`un vienne les retourner. Je n`avais pas pensé avoir laissé des traces de mon passage ce jour-là, j`étais si certaine d`avoir tout fait disparaître avec mon demi-frère que l`hypothèse ne m`était jamais venue. Apparemment, nous avions démontré une terrible négligence, qui risquait me coûter aussi cher à lui qu`à moi. Lui était loin, bien qu`il fût le coupable du meurtre, tant qu`il était introuvable, il était sauf. Dans mon cas, c`était plus complexe, car si ce policier continuait avec ses questions plus précises les unes que les autres, ma complicité serait avérée. & je risquais gros par ce fait. Mes yeux restaient figés sur Roxas, comme si je cherchais les réponses adéquates en le regardant, comme s`il avait la clef de toute cette histoire. Alors qu`il n`en savait rien du tout. C`était à peine s`il se souvenait de Yuto. J`écoutais les accusations de cet homme en silence, les épaules tremblantes, réprimant de nouvelles larmes le mieux que je pouvais. Cacher mes émotions n`avait jamais été mon fort, bien malheureusement. Cela me prit d`ailleurs un long moment avant que je ne trouve finalement la force de répondre. « Pourquoi je vous ferais confiance ? Pourquoi comprendriez-vous alors qu`en retournant les éléments cinquante fois, je n`en comprends pas la moitié moi-même ? Tout ça me dépasse. J`ai l`impression d`être prise dans une spirale infernale depuis ma naissance alors que je n`ai rien demandé à personne. ». Cela ne le ferait pas avancer & je doutai qu`il se préoccupe de mes états d`âme actuels. À ses yeux, je n`étais rien de plus qu`une suspecte & une bien plus crédible dans cette affaire. Antécédents ou non, il n`allait pas me laisser m`en sortir de si bon cœur. « Vous ne savez sans doute pas ce que c`est de vivre avec la peur qu`on vienne toujours interférer dans votre vie. J`ai été enlevée à cause lui. Juste parce que quelqu`un voulait lui soutirer de l`argent… Alors que je ne savais rien de lui. & j`y suis restée trois jours. Il n`a pas cédé. Il m`a laissée là, sans défense. Quel genre de père fait ça au juste ? Sans doute le même qui drogue sa fille avec de faux médicaments pour la rendre folle & la faire interner vous me direz… », conclus-je avec un petit rictus, en passant mes doigts sous mes yeux pour effacer les traces noires qui commençaient à me cerner, je n`en doutais pas. Je m`assis de nouveau sur le banc, sentant que mes jambes risquaient de flancher. Si le majordome avait la rancune tenace & la loyauté allant au-delà de la mort, nul doute qu`il chercherait à s`en prendre à Yuto ainsi qu`à ma personne. Jusqu`à ma famille. Ma mère, Roxas & même le père de ce dernier, qui savait. Ce foutu policier était peut-être ma seule chance d`empêcher cela, bien que je fusse consciente des risques d`un éventuel aveu. Tant pis. « Ce majordome… Il est tout aussi dangereux. C`était à lui qu`incombait le sale travail. Il nous surveillait en permanence & quand Seito avait un plan pour nous remettre dans le « droit » chemin, il s`en occupait. C`est lui qui a fourni les pots de vin au médecin pour faire lesdites ordonnances, énonçai-je, la gorge serrée, me rappelant du moment où Yuto m`en avait fourni les preuves après « l`incident », si on ne se comportait pas comme il voulait, Seito était prêt à en arriver là. À m`enfermer jusqu`à ce que je l`écoute. & dans un sens, il avait voulu faire pareil avec mon frère. Quand… Quand c`est arrivé, il voulait forcer Yuto à se marier. Il n`a pas voulu. Ça a dégénéré. Le reste, vous le devinez sans doute, vous êtes suffisamment intelligent pour cela. Il nous poussait à bout. On n`avait personne à qui recourir, il avait des liens très hauts placés, des collègues à vous certainement. Alors oui, on a merdé. Mais je ne pouvais pas le laisser aller à la potence pour cela. Notre pays n`a pas de pitié pour les meurtriers même avec trente-six circonstances atténuantes. Surtout quand la « victime » est aussi importante. Ils l`auraient massacré. Je l`ai juste aidé à faire en sorte que ce ne soit pas le cas. ». Cela faisait beaucoup, beaucoup trop pourrait-on dire. Peu importait ce qui m`attendait désormais, au moins avec ces éléments, il pourrait protéger les autres. C`était une façon de me rassurer. & je portais ce poids depuis trop longtemps, je ne pouvais plus garder tout ça pour moi.

Tenue ♔ Enfin. La vérité était enfin sortie. Ce n`avait pas été facile, ce n`avait pas été sans peine ou sans mal. Cela m`avait arraché des larmes amères de culpabilité, de regret & de soulagement en même temps. Jamais je n`aurais pensé que formuler les faits de vive voix puisse être aussi libérateur, c`était comme sentir ce poids enfin s`envoler. Cela n`effaçait rien, la finalité demeurait la même & je ne pensais pas trouver la rédemption pour autant. J`avais aidé à dissimuler le meurtre de mon géniteur, peu importait ses crimes, cela n`en était pas moins profondément immoral. Justifié mais pas sans faute pour autant. Si on devait pardonnait tous les meurtres ou complices sous prétexte qu`ils avaient leurs raisons, on n`aurait pas fini malheureusement. Aussi injuste cela puisse sembler parfois. Aussi étais-je pleinement consciente que je pouvais être aisément inculpée & envoyée en prison pour ma complicité, aussi minime fût-elle de mon point de vue. Ce type était policier, pas un confesseur d`âmes en peine, je doutais qu`il me laisserait simplement tranquille. & pourtant. Je vacillai à sa réponse & je me félicitai de m`être rassise plus tôt en prévision. Que cherchait-il à la fin ? Je le dévisageai, incrédule, mettant même à temps à prêter attention à Roxas, lassé de jouer dans le parc & qui quémandait désormais de l`attention. Je le pris sur mes genoux, repassant les mots de mon interlocuteur, ce Shinsuke, qui ne voulait finalement rien faire & ne pas me passer les menottes, malgré ce que je venais de lui révéler. Les bras m`en tombaient. Ce fut d`ailleurs le bambin qui lui répondit, pointant du doigt le marchant de glaces au coin du parc, où se trouvaient ses crèmes glacées favorites. Avant de s`assoupir sur moi dans la minute suivante, chose commode vu les paroles suivantes du policier. « Pouvez-vous m`en vouloir ?, répliquai-je, en replaçant une mèche derrière mon oreille, je ne sais pas comment c`est ici mais dans mon pays natal, on n`a que peu de sympathie pour les criminels & leurs complices. Les circonstances atténuantes deviennent vite futiles. Mais… Je vous remercie. Vous semblez différent. Peut-être que si j`avais su, je serais venue vers vous avant que tout ne dégénère. Vous auriez pu faire quelque chose… Mais bon, les rouages sont tellement délicats, on ne sait plus qui est digne de confiance. ». Trop de monde était à la merci ou de mèche avec Seito, nul doute qu`un haut placé aurait bloqué l`affaire. & aurait étouffé ma mort potentielle ou celle de mon demi-frère. Ça n`aurait pas été une première. Il avait tellement d`alliés, un seul homme de bonne foi aurait été impuissant, même un policier. J`ignorais son grade mais à moins d`être un inspecteur de renom, on ne l`aurait pas écouté. Néanmoins, s`il pouvait garantir l`enfermement du majordome, je n`en demanderais pas davantage. « Je veux juste que ma famille soit en sécurité. Ma mère ne sait rien. Du tout. Je ne veux pas l`accabler avec tout ceci. & je veux préserver mon fils. & son père. Vous pensez pouvoir faire en sorte que l`affaire ne ressorte pas ?, demandai-je, prise d`un frisson de peur, & Yuto ? Il ne craint rien non plus ? ». Nouvelles ou pas, il restait mon frère, s`il venait à me contacter pour savoir s`il pouvait rentrer, je ne pouvais pas faire preuve d`hésitation. « Je ne sais pas si vous avez accès à ce genre d`infos mais… Seito a-t-il laissé un testament ? ». Je ne savais pas pourquoi cette question m`avait traversé l`esprit. Elle était venue d`un coup sans que je réfléchisse, tandis que je berçais Roxas doucement, en triturant nerveusement ma gourmette au poignet.

Tenue ♔ Ce n`était certainement pas courant de laisser quelqu`un complice d`un meurtre sordide s`en aller comme si de rien n`était. J`étais sans doute encore loin d`être familière avec les lois du Japon, néanmoins, comme partout, quiconque était responsable dans un crime devait répondre de ses actes. & je n`étais pas certaine que tous les policiers auraient agi de la même façon à mon encontre. Pourquoi faisait-il preuve d`autant de laxisme & de compréhension ? J`aimerais l`interroger mais la simple idée que cela puisse le faire douter & changer d`avis m`en empêchait. Je n`aurais qu`à remercier ma bonne étoile ce soir & me dire que je n`étais finalement pas si damnée que je le pensais. & ce, même si je ne pouvais réprimer ce sentiment inconfortable de soulagement chaque fois que je pensais que mon paternel n`était plus de ce monde. Vu que le détenteur de la seule preuve pouvant jeter un doute acceptait de la dissimuler, je pourrais désormais dormir sur mes deux oreilles. & me pardonner avec le temps. C`était ce qu`il me conseillait d`ailleurs, à la lumière de sa morale qui m`épargnait. Je n`aurais pas de châtiment semblait-il. Du moins, pas de suite, restait à voir si le karma serait d`accord lui aussi. Pour l`instant, les choses s`annonçaient bien en tout cas, espérons que les choses restent ainsi. Ce qui ne voulait pas dire que je pouvais oublier impunément toute cette histoire, ces souvenirs demeureraient gravés dans mon esprit, de l`appel de Yuto à la dissimulation des preuves, en passant par la découverte du cadavre de Seito. Je ne pourrais pas effacer ces images. Je ne pouvais que tenter de vivre avec, les laisser au passé pour me tourner vers l`avenir, comme il me le conseillait. C`était assurément la chose la plus raisonnable & la plus utile à faire, pour moi comme pour le reste de ma famille. Ne plus être torturée ne ferait qu`apaiser ma mère & me mettrait dans de meilleures dispositions pour élever mon fils. Du moment que mon interlocuteur se chargeait de faire en sorte que ce satané majordome reste derrière les barreaux comme promis, tout ne pouvait qu`aller mieux. « Je vois. Merci infiniment. Vous ne savez pas à quel point ce genre d`individu peut être effrayant. Enfin… Je veux peut être pas directement. ». Des types dangereux, il avait dû en voir dans nombre d`affaires criminelles mais sans doute n`y avait-il jamais été confronté personnellement. Quoique. On disait que certains policiers choisissaient cette voie suite à un traumatisme ou après avoir été victimes eux-mêmes de malfaiteurs, c`était peut-être son cas. Enfin, ce n`étaient pas mes affaires. L`important était que moi & mon demi-frère pouvions désormais reprendre nos vies paisiblement. À condition pour ce dernier de demeurer loin autant que possible, pour le moment. Un jour pourrait-il rentrer ? On verrait bien. En tout cas, je n`avais aucune idée de ce qu`il allait advenir de l`entreprise familiale avec le patriarche décédé & son héritier introuvable. Un responsable saisirait assurément cette opportunité pour reprendre les rennes, Yuto avait sans doute pris des dispositions auprès de personnes de confiance. Néanmoins, je m`interrogeais sur les dernières volontés de Hashimoto père, cela pouvait toujours être utile à savoir. Comme être au courant s`il me mentionnait ou ma mère, ou Roxas allez savoir. Je ne voudrais pas me retrouver hébétée face à une horde de paparazzi qui auraient eu vent de mon lien de parenté & qui me poseraient mille & une questions à la fois. « Ça me va. Je sais que je vous en demande sans doute beaucoup, pardon d`abuser de votre générosité & de votre compréhension, m`excusai-je en baissant la tête, je suis juste dépassée par tout cela & je ne sais pas vers qui me tourner pour comprendre ce qui se passe, ce qui m`attend à l`avenir… Je n`y avais jamais réfléchi. À ce que serait la vie sans lui dans les environs. ». Je ne songeais pas penser à cela avant une paire d`années tout au moins. Beaucoup de choses me venaient à l`esprit, en désordre & s`il pouvait me donner quelques éléments pour avancer, ce serait bienvenu. Tout comme cette glace si gentiment proposée. « Hm… Je me laisserais tenter. Un peu de sucre me ferait du bien avec toutes ces émotions. », convenais-je avec un mince sourire, tandis que Roxas souriait à pleines dents, ravi du compliment de ce sympathique monsieur, sa glace vanille à la main. Pour ma part, j`en pris une à la cerise, rien de bien étonnant, c`était ma saveur préférée pour toute chose. « Vous êtes bien différents des autres policiers. J`en ai rencontrés quelques-uns mais aucun n`est comme vous. Y`a une raison particulière ? ». C`était direct & pas très adroit mais ma curiosité était plus forte.

Tenue ♔ Sa compréhension & son indulgence me dépassaient. L’incompétence oui, sans doute devais-je remercier cette faille sans nom des policiers, ou plutôt la facilité de leurs supérieurs à vouloir classer l’affaire d’un homme si peu aimé. Seito avait dû se faire des ennemis & pas qu’un peu, beaucoup devaient se réjouir de voir ses méfaits prendre fin & encore plus de mettre son acolyte derrière les barreaux. Ceux qu’il avait dû faire chanter ou qu’il avait corrompus pour arriver à ses fins par exemple, ils pouvaient désormais dormir sur leurs deux oreilles sans craindre un nouveau coup de fil de sa part, avec des intentions plus que méprisables. Je ne pouvais que trop bien les comprendre. Cela dit, j’espérais qu’ils fassent preuve d’autant de laxisme quant au fait de suivre la trace de mon demi-frère, mieux valait qu’ils ne s’en inquiètent guère. & qu’ils pensent que c’était le choc, bien que personne ne dût être dupe sur ce point. Tant qu’ils lui fichaient la paix, tout irait bien. & l’inspecteur ne paraissait pas vouloir le poursuivre plus que cela non plus. Je ne voulais pas non plus emmener Roxas voir son oncle derrière les barreaux, ce serait à peine plus glauque que pour venir me voir moi. « Tant mieux pour vous. Peut-être est-ce que parce que nous n’avez jamais été enlevé & livré à vous-mêmes parce qu’on refuse de payer la rançon pour vous sauver. Ou parce que vous n’avez jamais été drogué & pris de psychoses en conséquence. Ou jamais inquiété que cela puisse avoir des répercussions sur votre enfant un jour aussi. ». La peur ne venait que quand on était pris au pied du mur, impuissant & désemparé. Quand on avait affaire à quelqu’un de bien trop puissant pour espérer s’en sortir d’une manière ou d’une autre. Sans doute était-ce ce qui avait causé le geste de désespoir de Yuto & nous avait mis dans cette situation. Pour le meilleur comme pour le pire.

& passer à autre chose n’était pas sans mal, d’autant que je me retrouvais seule, sans mon partenaire de crime – ironie de l’expression – pour m’aider à jauger comment vivre désormais. Reprendre sa vie en mains après le décès impromptu d’un père indésirable n’avait rien de simple & je ne me voyais plus consulter quelqu’un pour m’épauler, ma confiance était brisée. À cause de lui ironiquement. Aussi ne voyais-je pas bien comment faire. Tout semblait étrangement plus compliqué, & pas seulement à cause de ma conscience. Le coût de mes études s’annonçait ainsi plus important & je doutais que ma mère puisse tout prendre en charge, ou mon petit job. C’était la Royal dont on parlait, pas d’une quelconque université. Je pourrais tenir un an tout au plus. Il me fallait réfléchir à un plan d’attaque sinon toutes ces années seraient balayées d’un revers de main. « Merci pour vos conseils. Ça s’annonce plus compliqué que ça en a l’air. Les études ne sont pas données, le métier auquel j’aspire est flou & je ne sais pas dans quelle école inscrire mon fils… J’ai beaucoup à réfléchir encore. La guerre s’étend au-delà du général. ». Il fallait toutefois rester optimiste. Mais réaliste. Ce n’était pas impossible, il me faudrait juste redoubler d’énergie, prendre plus d’heures à l’animalerie, choisir plus rapidement dans quelle voie m’engager & avoir une discussion sérieuse avec le père du petit. Rien de trop drastique mais à cet instant, ça me paraissait être une montagne périlleuse. Au moins Roxas se faisait un nouvel ami en attendant. Ah les glaces, ça vous change tout un monde. J’écoutai ses dires avec attention, il me paraissait être un curieux officier de police. D’après ce que je comprenais, il avait dû en voir des vertes & des pas mûres également pour tenir un tel discours. Peut-être que les personnes les plus aptes à défendre la justice étaient celles qui avaient été confrontées à une injustice ? Ce serait un tableau assez noir cela dit. « Oui elle est excellente. Tenez, proposai-je en lui tendant la glace, me préoccupant peu du problème hygiénique que certains y trouveraient, leurs glaces sont vraiment bonnes, nous venons souvent en manger. ». C’était le glacier fétiche de Roxas alors difficile d’y échapper lors d’une sortie. Un jour Ryû me passerait un savon pour l’y emmener trop souvent. Ou il se pouvait qu’il était encore pire que moi sur ce point.

Tenue ♔ Jamais à ce stade je n’aurais pensé recevoir l’aide d’un policier, encore après qu’il avait découvert ma complicité dans le meurtre de Seito. En vérité, à ce stade, j’avais fini par croire que tout le personnel de Tokyo était corrompu et à la botte de mon défunt paternel ou de ses associés. À ma décharge, il avait tout de même réussi à me faire prescrire des médicaments toxiques qui auraient pu me faire devenir folle si Yuto n’avait eu de pressentiment judicieux. Mon cynisme ne venait donc pas de nulle part et je demeurais sur mes gardes malgré sa bonne foi. On n’était jamais trop prudent, je l’avais bien appris, à mes dépends. Ce que cet inspecteur ne pouvait comprendre à l’évidence. « Si vous le dites. En tout cas, on n’en ressort pas indemne, croyez-moi. ». Ce n’était pas juste une question de ressentir quoi que ce soit comme de la rancœur ou la peur de l’abandon. Il y avait aussi le fait que pendant un laps de temps, plus ou moins important, on n’avait plus vraiment le sentiment d’être humain ou de ne plus être considéré comme tel, d’être vulnérable au point de ne plus savoir ce qu’est l’estime de soi. Les quelques meubles dans la pièce où j’avais été retenue avaient sans doute plus d’amour propre que moi à ce moment, c’était dire. « Je vois que vous appréciez les métaphores autant que moi, c’est assez drôle à entendre. Peut-être oui, il ne faut pas perdre espoir si facilement, n’est-ce pas? ». Pour autant, cela ne signifiait pas qu’on me laisserait en paix, quand bien même Seito aurait eu l’idée – judicieuse et incroyable, merveilleuse à mon sens – de m’exclure de son héritage. Moins de gens autour de lui savaient que j’existais, mieux c’était & plus sûre était la situation. C’était aussi pour cela que ce majordome ne pouvait sortir de prison & j’osais espérer qu’il n’en avait parlé à personne avant son incarcération. & là encore, je n’étais pas franchement rassurée. Heureusement qu’il y avait de bonnes glaces pour se changer les idées & le sourire rayonnant de Roxas pour me remonter le moral & me redonner espoir. Ça irait mieux avec le temps, je le savais, les blessures seraient épongées & avec un peu de chance, personne ne viendrait en ouvrir d’autres. Au moins, j’avais un allié en plus désormais, cela pouvait toujours rassurer. « Faisons comme cela alors. Merci beaucoup. & je suis certaine qu’il ne renoncera pas à une occasion de remanger une glace le petit frippon, dis-je avec un air taquin qui fit rire mon fils aux éclats, avant qu’il ne se mette à bâiller, merci, je pense cependant qu’on va écouter, il se fatigue le petit. Encore merci pour tout, j’espère que tout ira bien maintenant. ». Mon ton n’était pas des plus optimistes mais je faisais de mon mieux. On verrait bien avec le temps. Sur ce, je pris Roxas dans mes bras et me dirigeai vers l’appartement, en faisant un signe de la main à l’inspecteur, imitée par le bambin. Nous avions tous deux besoin de repos après cette journée pleine d’émotions. Je savais néanmoins que je n’en avais pas fini avec le squelettes du placard familial.