TENUE † J’étais agacé. En ce moment ce n’était pas la joie. Il faut dire que j’étais à fond dans cette affaire, et le fait de ne pas avancer… Eh bien ça me brisait les couilles. Vraiment. J’étais exécrable et de mauvaise humeur. Mais si son délire, c’était de jouer au con, alors moi aussi j’allais jouer au con. Il était temps que je passe la vitesse supérieure et que j’accélère. Ce n’était pas assez rapide à mon goût. Quittant le commissariat, je soupirais en sentant la chaleur s’abattre sur moi. Infernale ce temps. Enlevant ma chemise, je l’enroulais à ma taille avant de prendre la caisse pour aller à l’université. Ce connard a tellement de fric qu’il peut payer cette école à son frère. Allumant une clope je fumais le temps du trajet avant de m’arrêter et de descendre de la voiture. Il faisait bien trop chaud à l’intérieur pour y rester dedans. Maintenant il ne me restait plus qu’à attendre. Regardant à nouveau les photos de la personne que j’attendais, je relevais la tête, à chaque fois que quelqu’un quittait l’école. C’est-à-dire très souvent. Soupirant à plusieurs reprises, je finis par voir sa tronche au loin. C’était lui non ? Je m’approchais, tranquillement vers lui, d’un pas assuré. Plus je le voyais et plus je me disais que c’était lui. A moins qu’il ait un jumeau, mais ce n’était pas noté dans le dossier… Donc. Finissant par l’appeler par son nom et prénom, je le vis tourner le visage vers moi. Nos regards se croisèrent. Bingo. C’est ce trou du cul. « Oui c’est moi ! Ça te dit d’aller se passer dans un café avant d’aller à ton studio ? Je viens de terminer les cours et j’ai très soif. Je meurs d’envie d’un milkshake aux fruits rouges. » J’arquais un sourcil avant de passer ma main dans mes cheveux. Un studio ? Quoi ? Comment il savait que je venais ? Son frère l’avait informé ? J’étais espionné ? Je regardais rapidement autour de nous. J’en avais rien à foutre de ses envies de milkshake. Il a des goûts de gonzesse putain. « Tu es encore plus beau que je me le pensais. » … Ok c’est un pd. Putain. Il se foutait de moi ? Je me mis à rire nerveusement. « Calme tes ardeurs. J’vais te payer ton Milkshake, ça sera d’jà pas mal. Tu fumes ? Car là, j’ai b’soin d’une clope putain. » Il venait de me retourner la tronche. L’allumant, je regardais rapidement les alentours avant de voir un café. Je m’en branle qu’il me trouve beau. Au moins s’il tente de fuir dans le café, j’ai plus de chance qu’ici. Je l’aurais bien amené « dans mon studio » mais je n’étais pas gay et je voulais pas me faire toucher. « Tu veux pas aut’ chose avec ton euh… Milkshake ? »

TENUE † « Hey déstresse. C’est pas moi qui te rends nerveux comme ça j’espère ? Et non je fume pas. Ça rend les dents jaunes. » Machinalement je passais ma langue sur mes dents. Je ne les trouvais pas jaune. Mais il ne pouvait pas le dire autrement ? On dirait qu’il insinue que du coup, j’ai des dents pourries. « Besoin de rien d’autre. Le milkshake c’est la vie. Il y a aussi les iced tea pêche mais j’ai envie de milkshake aujourd’hui. Oh et merci pour l’invitation. Je ne disais pas ça pour que tu m’invites mais comme tu te proposes je ne vais pas dire non. Tu vas rien prendre ? » C’est pas possible, je me suis trompé de personne, ça ne pouvait pas être le frère de l’autre con. Ils ne pouvaient pas être si différents, non ? Il avait un homonyme dans l’université ? « Euh… Je n’en sais rien encore. » Dis-je simplement. Il parlait déjà bien trop, pour que je puisse tout retenir d’un coup. Il était tout le temps comme ça ? Ou alors c’est juste car je l’excite et que ça l’émoustille ? C’est bien la première fois, que je plaie à un mec. C’est dégoûtant quand j’y pense. « C’est cool que tu aies pu te libérer. On m’a dit que c’était quasi impossible de te voir avec tout le boulot que tu as. Merci d’avoir accepté. Tu viens de ton travail ou tu étais dans les parages ? » Au moins, cet inconnu et moi, avions un point en commun. Le fait d’être occupé. Je n’avais pas à mentir, c’est bien. « Du boulot. J’ai trouvé un peu de temps pour me libérer, ouais. » Dis-je en marchant assez rapidement vers le café qu’il avait pointé du doigt. Poussant la porte, j’entrais, avant d’aller au comptoir. Je commandais un café, bien noir en plus de son milkshake. Je crois que j’allais en avoir besoin avec lui. Attrapant les boissons une fois payée, je lui tendis la sienne. « Tu veux qu’on s’pose ? Ou on va dehors ? » Tant que je pouvais lui causer de son frangin, tout m’allait. Je ne voulais pas un endroit désert. Je voulais pouvoir l’attraper, si jamais il se mettait à fuir.

TENUE † « Café noir ? Wow. C’est ton travail qui t’a rendu accro ? Ça ne doit pas être facile d’être tout le temps sur les scoops. » Je le regardais, en coupant ma respiration quelques secondes. Ok. Le fameux, celui-dont-j’ai-oublié-le-nom est journaliste. Enfin. Je présume, car scoops, c’est bien un truc qui va à ces enfoirés de fouineurs qui me brisent, bien souvent les couilles au boulot. « Merci ! » Rapidement, je bus une gorgée de mon café, encore bien brûlant. Il s’installa rapidement, je le suivais, sans un mot, il faisait la conversation pour deux. Si à la fin de la journée, je n’ai pas mal à la tête, c’est qu’il y a un réel souci… Comment les gens faisaient pour le supporter ? Je me le demande… Parce que là, il me courrait déjà sur le haricot. Le voyant me dire de me rapprocher, je posais ma boisson sur la table, avant de m’avancer. J’ai quand même un peu peur… « Bon… Je sais que je ne devrais pas faire ça… C’est vrai que Yukio-senpai se serait confessée et que tu l’as rejeté… du genre violent ? » Je relevais le regard vers lui. Bordel, mais à quoi je m’attendais ? Vraiment ? Ce mec, c’est lui qui devrait être journaliste ! Il est pire que tout ! « Mais si tu ne veux pas le dire, c’est pas grave hein. Tu peux me faire confiance, je ne dirai rien. » il était aussi crédible qu’un chat qui venait de faire une connerie. Je me reculais en souriant en coin. « La curiosité est un vilain défaut, on ne te l’a jamais dit ? » Dis-je en souriant en coin. [color=darkkhaki]« Ceci dit, je peux répondre à ta question, si tu réponds à la mienne ? Un genre de donnant-donnant ? M’enfin, je doutais qu’il y réponde à la mienne… « Tu sais où se trouve ton frère en ce moment ? »