TENUE † TPlusieurs semaines étaient passées. Des journées assez longues. Il t’avait fallu du temps pour récupérer de tout ce qu’il t’avait fait subir. Puis tu étais surtout restée dans tes pensées. Tu l’avais ignoré, lui et ses appels et ses messages. Tu ne voulais pas lui répondre, tu ne voulais pas lui donner cet espoir. Tu étais en colère contre lui. Tu lui en voulais. Mais malgré ça, il n se passait pas une seule journée sans que tu ne penses pas à lui. Ça t’énervait autant que ça te blessait. Tu ne voulais pas penser à lui, surtout avec tout ce qu’il t’avait fait. Mais au final, tu rendais les armes. Tu en avais marre. Et puis, tu avais fait quelques recherches sur le net. Et de ce que tu voyais, tu étais atteinte du syndrome de Stockholm. Un truc du genre. Tu te trouvais stupide d’ailleurs. Pourquoi ? Car il avait été gentil avec toi durant une période ? Tu étais en colère de tout ça. Pour autant, tu te retrouvais à aller vers l’école. Tu n’y avais pas mis les pieds depuis un moment, car tu préférais l’éviter, là-bas aussi. Mais l’éviter constamment n’allait pas régler le problème pour autant. Il fallait crever l’abcès. Même si tu n’en avais pas envie. Soupirant, tu attendais qu’il sorte de son cours. C’était l’été, bientôt les vacances… Peu d’élève venaient en classe. Ce que tu pouvais comprendre. Lorsque les élèves commencèrent à sortir, tu cherchais au loin, la tête de Renji. Un soupire s’échappa d’entre tes lèvres quand tu le vis. Tu ne bougeais pas. T’avais pas forcément envie qu’il te remarque, mais … Vos regards se croisèrent. Tu restais plantée là, avant de faire un pas en arrière. C’était une erreur que d’être venue ici. Tu le regrettais. Détournant le regard la première, tu lui tournais le dos avant de partir.

TENUE † D’une oreille un peu distraite, Renji suivait ce que racontait son professeur tout en griffonnant quelques dessins peu esthétiques sur l’une de ses feuilles de cours. Aussi pitoyable que cela pouvait paraître, il n’arrivait que très difficilement à se remettre du départ d’Opame. Certes, c’était normal qu’elle refuse de le voir après ce qu’il avait fait. Mais tout de même, c’était dur. Sa tête n’était emplie que de pensées la concernant, il n’arrivait pas à se concentrer sur son travail scolaire et heureusement que le tournage de son projet n’avait pas encore commencé sinon il aurait tout réduit à néant.

En plus, il n’avait personne avec qui en parler. Même s’il avait tenté de les retrouver, ses deux meilleurs amis étaient occupés à autre chose et il ne voulait pas vraiment les déranger avec ça. Ils avaient déjà bien assez à faire chacun de leur côté. Soupirant profondément, le jeune homme jeta un coup d’œil à l’heure sur son ordinateur et commença à ranger ses affaires. Pour les 5 minutes qu’il restait, qu’il prenne des notes ou pas ne changerait pas grand-chose. Cependant, même s’il s’était préparé à l’avance, lorsque la sonnerie annonça la fin des cours, il ne se précipita pas. Au contraire, le japonais prit son temps, se mêlant tranquillement au petit groupe d’étudiants restant. Comme les vacances approchaient bientôt, il y avait de moins en moins d’élèves qui venaient. Lui-même venait d’assister à son dernier cours et se préparait à rentrer chez lui se reposer.

Mais quelqu’un réussit à bouleverser ses plans en un regard. À la sortie de sa salle, il aperçut Opame, sa jolie demoiselle, qui l’observait avant de s’éloigner d’un coup. « Opa– » Jetant un coup d’œil aux gens autour de lui, il se retint de crier et se mit, à la place, à courir pour la rattraper. Il traversa rapidement le couloir à moité désert et arriva à la hauteur de la jeune fille. Là, il lui attrapa la main pour arrêter sa course. « Opame… » Alors qu’il la regardait, son visage exprimait tout le soulagement qu’il ressentait de la voir enfin devant lui. Elle lui avait manqué. Plus même qu’il ne l’aurait cru mais il ne pouvait se permettre d’être trop démonstratif. Même si elle semblait l’avoir attendu devant sa salle, il n’était toujours pas sûr qu’elle accepte de le revoir. « Je… Tu… Tu vas bien ? » Que pouvait-il dire d’autre au juste ? Joignant ses deux mains sur celle qu’il tenait, il haussa des sourcils un peu étonnés. « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu attendais quelqu’un ? » Et si ce n’était pas lui ? Ça pouvait être le cas, non ?

TENUE † Tu fuyais. Le simple fait, d’être là, devant Renji, de le voir, après tout ce temps, tu n’assumais pas. Tu n’avais rien fait de mal, ce n’est pas toi, qui devrait être dans cet état… Non, mais il s’avère que si. Ton cœur s’emballait. En fait, pendant tout ce temps, toutes ces semaines, tu avais eu le temps de réfléchir à lui, à toi, à cette relation malsaine que vous entreteniez. Un coup il te malmenait, un coup, il t’adorait, un coup tu le haïssais, un coup tu l’appréciais. Toi-même, tu ne savais pas trop comment réagir à tout ça. C’était si bizarre. « Opa– » Sa voix ne t’arrêtait pas. Tu pressais le pas, sans pour autant, courir. En fait, on aurait presque dit, que tu faisais exprès d’être lente. Sa main attrapant la sienne, tu finis par te retourner, pour être face à lui. « Opame… » Ton regard se plongea dans le sien. Tu le fixais, avant d’observer son corps, sa tenue, puis de détourner le regard. Vous n’étiez pas beaucoup dans le couloir. Les gens se fichaient de vous. Tout le monde traçait sa route, faisait sa vie. Seul le temps s’était arrêté pour vous. « Je… Tu… Tu vas bien ? » Tu regardais son autre main se poser sur la tienne. Il te tenait prisonnière, tu le laissais faire. Tu restais silencieuse, méditant sur pas mal de choses. « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu attendais quelqu’un ? » Ton cœur battait toujours aussi vite. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse. De ta main libre, tu attrapais son pull, pour le tirer un peu. « Tu n’as pas chaud, habillé, comme ça ? » Tu répondais à côté de la plaque. Tu disais ce qui te passait par la tête. Tu finissais par lâcher son vêtement, laissant ton bras, ballant le long de ton corps. « Si je reviens vers toi, tu vas à nouveau me frapper ? Je présume que oui… Tu as l’air bipolaire de ce côté-là… Tu ne sais pas contenir tes émotions… » Tu soupirais longuement avant de tirer sur ta main pour la récupérer. « Je veux plus que tu me touches de cette manière-là… »