it's too hard ★ nawaki & orihime
TENUE ★ Cela doit bien faire deux semaines que j'ai emménagé dans cet immeuble, dans un appartement assez petit avec une seule pièce où vivre. Cette pièce fait salon cuisine, il y a une mezzanine pour ma chambre et ma salle de bain, mais c'est tout. ça change du luxe de Miami, avec une pièce entière pour mes vêtements uniquement. Sans parler de ma chambre, dix plus fois plus grande que ce logement et de mon lit, large comme la mezzanine. Mon chez moi me manque, celui d'où je viens, mais je ne dois pas me sentir abattue et penser que je suis là pour veiller sur ma petite soeur de coeur, Fuuka. Sans moi, elle serait bien seule. Quoi que, elle a pleins d'amis désormais. Principalement des garçons, si j'ai bien compris. Je m'inquiète pour la lycéenne, n'a-t-elle pas de camarade fille pour se lier d'amitié avec elle et parler de chose purement féminine ? Je doute que ces colocataires de dortoir sachent se maquiller ou porter des robes... M'enfin bon, je suis là pour rattraper le côté rouge à lèvre, fare à paupière et mode. Perdu dans mes pensées, c'est à peine si j'ai entendu la sonnette retentir, me levant trop tard pour réceptionner mon colis. Le livreur n'avait pas le temps, il m'a juste dit qu'il laissait « ça » « là ». Comment ça ? Affolé, j'ai enfilé une veste et me suis précipitée dans les escaliers pour descendre les étages, et trouver un énorme carton dans le hall d'entrée. Plutôt le vestibule, avec les boîtes aux lettres et les interphones.... Il m'a laissé ça comme ça, à la portée de n'importe qui. Quel toupet ! C'est trop lourd en plus ! Je ne parviens à le soulever, lâchant un gros soupir après avoir essayé. Qui pourrait bien m'aider ? Tracassée, je sors dans la rue, mon portable à la main, mais ... Je n'ai aucune connaissance dans Tokyo en dehors de Fuuka, et ça reviendrait au même. Fuuka n'aurait pas la force de m'aider à soulever ce carton. Quelle idée de vouloir m'acheter une télévision aussi grande ! Et si elle ne rentrait pas dans mon appartement ? Quelle idiote... J'aurai dû y réfléchir à deux fois avant de la commander, maintenant elle décore le hall et je n'ai aucun moyen de la transporter.

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TENUE ★ C’était vraiment étrange de penser que dans cette ville se trouver en plus de ma petite sœur, ma fiancée… Je ne pouvais le dire à personne, j’avais juste repris ma vie comme je devais la vivre, mais quand je croisais les policiers en charge de notre protection je n’hésitais pas à faire pression pour qu’ils se dépêchent de terminer toute cette histoire rapidement. Ça commence à faire long et franchement je n’ai pas envie de vivre une année de plus caché alors il faut vraiment que les coupables soient arrêtés ou en tout cas que nous soyons libres de reprendre nos vies où elles se sont arrêté avec Lunan, faut avouer que ce n’est pas tous les jours faciles et à force d’être Nawaki j’ai vraiment peur d’oublier Itoya, c’est fou, mais ce n’est surement pas étonnant quand on se retrouve dans ma situation. J’ai bossé toute la nuit au garage, j’avais envie de refaire la carrosserie de ma voiture, désormais qu’elle était terminée au niveau technique avec de belles pièces arrangées, je voulais m’occuper de son esthétique. Comme toujours quand je suis lancé dans un projet j’en oublie mon sommeil, tout comme j’oublie de manger, c’est stupide, mais je fais les choses à ma manière, mon corps doit réclamer pour que j’y pense et d’ailleurs il commence à le faire. Il est encore tôt, donc je me disais qu’un petit déjeuner ne serait pas de refus, m’étant changé dans les vestiaires, j’ai décidé de prendre quelques heures, le patron n’était pas trop chiant sur ça, il était même flexible, tant que je finissais mon travail à temps je n’avais pas de grosse contrainte et ça m’allait ainsi. Surtout que niveau heures supplémentaires j’étais surement celui qui en faisait le plus de toute la bande. Je me sentais mieux au garage qu’ailleurs, la maison n’était pas vraiment la mienne alors je ne peux pas vraiment me sentir chez moi dans cet endroit.  J’ignore si c’est le destin ou autre chose, mais en passant devant des immeubles, j’ai à peine tourné la tête que mon regard s’est attardé sur la jeune fille de l’autre côté, à l’entrée… Hime ? Je savais qu’elle vivait dans le quartier, mais j’ignorais où exactement, alors c’est ici ? Levant les yeux sur le bâtiment, ça semble très simple et pas très luxueux, contrairement à nos vies à Miami on peut dire que l’un comme l’autre nous avons perdu au change hein… Mon estomac attendra un peu, je m’approche, voyant qu’elle semble gênée par quelque chose. « Salut. » Dis-je en abordant un sourire amical. « Tu as un souci ? Je passais dans le coin quand je t’ai vu. » Posant les yeux sur le carton devant elle. « C’est à toi ? »

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TENUE ★ Changer de vie ou de genre d'habitat n'est pas le plus dérangeant pour moi. J'ai été habitué au luxe en vivant à miami, avec mon copain, mais tout cela me semble loin. Mon pays de naissance, ma ville d'attache, ma famille, itoya. Tout ceci me paraît à des années lumières, alors que je l'ai quitté depuis peu. Vivre à Tokyo n'est pas si désagréable, surtout en songeant à la petite fuuka qui a besoin de moi, sa grande soeur de coeur. Je suis vraiment contente d'être là pour elle, c'est la personne la plus pure que je connaisse au monde. Qui dit emménagement, dit son lot de désagrément. Le début s'est bien passé, j'ai été aidé par fuuka  pour la décoration et la peinture, mais quand il s'agit de gros carton, c'est de suite plus compliqué. Même avec la lycéenne, je n'aurai pu faire grand chose pour le soulever et le transporter à mon étage. C'est face à cet énorme et lourd carton que je me sens impuissante. Que devrais-je faire ? Appeler un voisin et prendre le risque de le déranger ? Je n'aime pas embêter les gens, justement. Lâchant un énième soupir, je glisse une main dans mes cheveux coupés en carré, pour emmêler quelques mèches autours de mes doigts fins. Je suis dans une impasse, face à un mur ... quand une voix me tire de ce gouffre où je viens à peine de plonger à cause de cette vague d'interrogation. Nawaki. Surprise par sa présence, je me tourne vers lui avec un regard perdu, comme si je venais de voir la mauvaise personne. « Je... Oui, un petit soucis. » répondis-je finalement, gênée. Ce carton est imposant, qui ne le verrait pas ? A part ceux qui ne veulent s'arrêter pour m'aider, ce que vient de faire nawaki à l'instant. « oui, c'est ma télévision, mais je ne l'imaginais pas aussi imposante. »ça me tracasse un peu, moi qui n'aime dépendre de personne... Voilà que je vais avoir besoin du spécialiste du poulet frit. « Je peux t'embêter cinq minutes ? Je n'arriverai jamais à le porter jusqu'en haut et il n'y a pas d'ascenseur. »comme si ce n'était pas suffisant ! Mais j'assume parfaitement ma requête avec un petit sourire. « Je te rendrais ce service, sois en sûr. »

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TENUE ★ Je ne faisais que passer par là, j’ignorais où elle vivait et pourtant je suis tombé sur elle juste comme ça. J’imagine que le destin se jouait encore de nous, mais quand je la vois ainsi, je ne peux pas l’ignorer. Je la connais, je connais ses expressions et je peux aisément voir sur son visage qu’elle est dans un dilemme, je pourrais la contempler seulement ainsi pendant des heures parce qu’elle me manque terriblement, elle a beau être sous mes yeux ce n’est pas pareil car aux siens je ne suis pas Itoya. Juste un inconnu qu’elle vient de rencontrer et quelque part ça me blesse forcément. Finalement je suis allé à sa rencontre, l’interrogeant pour savoir ce qui se passe, comprenant assez vite son problème. « Le livreur aurait dû la monter non ? » Laisser une jeune fille face à ça c’est un peu sadique et pas très professionnel. À sa demande je souris en hochant la tête. « Tu penses que je pourrais m’en aller et te tourner le dos ? Je ne suis pas comme ça. » En clair, elle n’avait pas besoin de me demander, je comptais l’aider. « Ce n’est pas grave, ça me fera les muscles. » Plaisantais-je en tapant sur mes biceps, tant pis s’il n’y a pas d’ascenseur on fera sans. « Vraiment ? Comment pourrais-je refuser maintenant ? » Je souris en m’approchant pour attraper le carton. « Montre moi le chemin, je te suis. » Elle est lourde, mais pas tant que ça non plus, je suis sportif donc ça aide et puis faut bien que ça serve à quelque chose d’être un homme non ? Je grimpe en la suivant, reprenant bien ma prise en chemin, jusqu’à arriver devant sa porte. Attendant qu’elle me dise où la poser, faut être prudent avec une télé, le moindre choc pourrait être désastreux.

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TENUE ★ Itoya me manque énormément. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à lui. Il est partie intégrante de ma vie, qu'il soit présent ou non. Je ne peux pas l'effacer, ni l'oublier. Alors quand ça ne va pas, quand je me retrouve ainsi embêté par une épreuve plus compliqué qu'évidente, je ne peux m'empêcher de penser à lui. Que ferait-il si il était là ? Il trouverait sûrement une solution. Si Itoya était là, il n'aurait pas laissé les livreurs filer à si bon compte. Et pile quand je songe à ma vie avec ou sans lui, Nawaki tombe du ciel tel un ange gardien. Le voir est une souffrance et en même temps, un réconfort. « Il n'avait pas le temps. » Je suis moi-même peu convaincu par l'excuse de cet homme, mais il n'était déjà plus là quand je suis descendu. C'est sûr que je laisserai un commentaire négatif pour la livraison ! Pour l'instant, ma télé est toujours dans le hall de l'immeuble. « Je ne te connais pas vraiment, comment pourrais-je être sûre ? » Il m'a aidé l'autre soir avec le poulet, donnant son avis sur les différentes façons de le cuisiner. Je peux lui faire confiance pour une télé. Le seul hic, c'est qu'il va devoir monter les étages à pied. Je peux comprendre si il a mieux à faire que porter un carton trop lourd. Sa façon de me répondre me fait sourire, hochant doucement mon menton, je passe devant et lui indique la route à suivre jusqu'à ma porte. Je prends le temps qu'il faut pour qu'il puisse monter tranquillement, quitte à m'arrêter à chaque palier. Une fois à mon étage, je m'assure qu'il va bien. « Pas trop dur ? » Demandais-je, me penchant pour voir son visage. Mine de rien, il a grimpé des volées de marcher pour arriver jusque là. « Tu peux la mettre à l'intérieur ? » Mes clés à la main, j'ouvre déjà la porte pour le laisser passer. Je peux toujours la pousser jusqu'à dedans, mais tant qu'à faire. Et puis, ça me donnera une bonne excuse pour l'inviter à boire un verre dans mon salon. Unique pièce de l'appartement faisant aussi cuisine.

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TENUE ★ Je ne comprends pas les livreurs qui abandonnent le colis des gens dans le hall comme si ce n’était rien, ne pensant pas que peut-être la personne en question est incapable de monter le carton… Il faut absolument dire quelque chose à leur service parce que ce n’est pas normal. Pas le temps hein ? Je soupire comme si moi-même je ne croyais pas à cette excuse, c’est son job, le temps il doit le prendre. Bref, je ne compte pas m’en aller sans l’aider, ce n’est pas une question de me connaitre ou non, mais partir sans lui donner un coup de main ne m’a pas traversé l’esprit une seule seconde. Certes, c’est ma fiancée et donc je suis aussi influencé par notre lien qu’elle ne voit pas, car à ses yeux je ne suis en aucun cas Itoya. Cela aurait pu être une autre personne, une personne âgée ou en difficulté je n’aurais pas fermé les yeux non plus. Je ne suis pas généreux à souhait, je n’aide pas non plus chaque personne que je croise, mais voir et détourner le regard c’est une chose qui me paraît déplacée. « Maintenant tu le sais. » Si elle avait des doutes ou justement qu’elle ne me connaît pas, elle saura quel genre de personne je suis à l’avenir. Portant le carton je la suis en essayant de bien prendre ma prise à chaque montée, ce n’est pas pratique, mais elle n’est pas si lourde, c’est juste encombrant dans les marches qui ne sont pas très grandes. Continuant de grimper en silence, on arrive apparemment devant chez elle. « Non, ça va. » Lui souriant simplement en croisant son regard, je m’exécute à sa demande, entrant sur son invitation bien entendue pour la poser là où il y a de la place. Soufflant un coup. « Et voilà~ » Je pense qu’elle va réussir à s’occuper du reste sans mon aide désormais. Mon regard inconsciemment détail la pièce, découvrant l’endroit où vit Hime, il n’y a pas de photo de moi ? Est-ce trop dur pour elle de me « voir » ? Je ne devrais surement pas m’attarder à ses côtés, j’imagine que derrière ses sourires elle doit en souffrir encore. « Je devrais y aller, tu sais comment l’installer ? » Je demande juste pour être sûr.

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TENUE ★ Je ne suis pas ce genre de personne rancunière ou colérique qui en veut aux autres, même à ceux qui me font du mal ou qui se fichent de moi. Ce livreur, aussi peu professionnel soit-il, ne mérite pas que je m'énerve contre lui. Je suis trop gentille, je le sais parfaitement, mais je suis comme ça et je ne veux pas changer. Moi, je n'ai rien à me reprocher. Ma mère dit souvent que la roue tourne, que je n'ai pas besoin de me venger ou d'être mauvaise, juste d'attendre et de vivre ma vie. C'est ce que je fais actuellement, sans me prendre la tête, même si parfois c'est difficile. Penser que ce garçon puisse être Itoya est juste douloureux. Il lui ressemble beaucoup, ça pourrait être lui, mais si ce n'est pas le cas mon coeur ne survivrait pas. Je préfère le voir comme une autre personne, avec son visage. Souriant à mon vis-à-vis, je le remercie de m'aider avec ce soucis de carton. Nawaki est vraiment un garçon en or, il est prêt à m'aider sans rien en échange. Lui indiquant la route à suivre, je le guide jusqu'à mon étage et l'aide en ouvrant la porte, dégageant le passage pour qu'il puisse poser le colis encombrant. Nawaki a tout le luxe d'examiner mon appartement, aussi petit soit-il. Les murs ont été peint et coloré avec l'aide de Fuuka, mais la décoration reste simple. Il n'y a aucune photo de mon fiancé, juste quelques unes de ma famille. Je n'arrive toujours pas à faire mon deuil, chaque image du garçon me ramène dans le passé. « J'abuse si je te demande de m'aider à l'installer ? » C'est un prétexte pour le faire rester un peu plus. « Je peux t'offrir à boire ? » J'ai tout ce qu'il faut ici, de la boisson fraîche à la boisson chaude.

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TENUE ★ C’est mieux ainsi, si jamais Hime venait à me demander si j’étais Itoya je devrais mentir, j’ignore si je pourrais cacher la vérité devant ses soupçons, de ce fait je préfère qu’elle n’y croit pas et me prenne pour ce garçon, ce Nawaki qui ressemble à son fiancé, c’est aussi simple que ça. Bien qu’en réalité cela ne le soit pas. Je monte le carton jusqu’à sa porte, entrant dans son appartement où je le pose dans un coin, ça me permet de rapidement regarder dans quel genre d’endroit elle vit, c’est petit et différent du confort que nous avions à Miami, mais je suis dans le même cas qu’elle, j’habite une petite maison sans jardin avec des pièces assez restreinte, juste assez grande pour deux, mais je n’ai pas le choix alors je fais avec jusqu’au jour où on me libérera de ce fardeau. Finalement je suis sur le départ, mais à ma question elle me retient en quelque sorte en me demandant de l’installer. Je souris et secoue la tête. « Je suis là, donc ça ne me dérange pas. » M’occupant d’ouvrir le carton en faisant attention, j’en sors la télé pour la poser à côté. « Tu veux la mettre où ? » histoire que je ne la branche pas n’importe où. Quant à la boisson. « Je veux bien, tu as du thé ? » Simple question, si ce n’est pas le cas elle peut m’apporter tout ce qu’elle a, ça m’ira très bien aussi. Pendant ce temps je fais les branchements, je m’y connais bien dans ce milieu, donc c’est rapide. Il ne reste qu’à programmer les chaines et le reste, prenant la liberté de m’asseoir où il y a de la place, je commence à tapoter sur la télécommande et mettre tout ça à jour, c’est lent, mais ça fonctionne.

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TENUE ★ Demander à ce garçon si il est Itoya, ne ferait qu'être une nouvelle blessure pour moi. Il est trop tôt pour juger de qui il est vraiment, et si il dit être Nawaki, alors c'est forcément qu'il est Nawaki. Je veux pas passer pour une folle dingue en disant que ce n'est pas vrai, qu'il ment, qu'il est mon fiancé. Bref, je ne veux pas souffrir davantage et minimiser les dégâts que sa perte a causé. Itoya est là où il est, mais ce n'est pas ici. Heureusement qu'il passait par là pour m'aider avec ce fichu carton, sinon j'aurai piqué une crise. Ma télé est enfin chez moi, dans mon salon. Enfin, dans cette seule pièce de l'appartement. Ce n'est pas très grand, ma chambre à Miami est dix plus spacieuse que l'entièreté de ce lieu, mais ça me convient comme renouveau. Je ne demande pas un palais, ni un manoir, juste une cuisine pour manger, un lit pour dormir et une salle de bain pour me faire belle, être propre. Bref, le minimum vital de nos jours. Je n'ai pas envie qu'il s'en aille de suite, d'où ma requête. Ce n'est qu'une excuse et en même temps, ça m'aide bien. « Merci. » Il en fait vraiment beaucoup pour moi et j'en suis très reconnaissante. « Là, sur ce meuble. » Dis-je en montrant le seul meuble vide face à mon petit canapé deux places et ma mini table basse ronde. C'est vraiment une maison de barbie, tout est petit et mignon. « Bien sûr. Thé à la menthe, citron, nature ? Avec du sucre ou du miel ? Les deux ? » C'est tout un truc le thé. J'en bois toujours une tasse le soir, avec du miel et du sucre. C'est mon petit plaisir, ma petite pause. Je le laisse gérer avec la télé, pendant ce temps je sors ma bouilloire électrique pour faire chauffer de l'eau. Quand celle-ci est chaude, je la verse dans une théière en porcelaine que je place sur un plateau avec deux tasses, un sucrier et un pot de miel. Je dépose le tout sur la table basse, ramenant mon pot à thé pour qu'il puisse choisir celui qu'il veut. J'ai plusieurs saveurs, même à la fraise, ce genre de truc fantaisiste.

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TENUE ★ Être « proche » d'Hime et a double tranchant, dans cette nouvelle vie que je mène il m’est impossible d’agir comme celui que j’étais avec elle, bien entendu je n’ai pas réellement changé, ce que j’aimais je l’aime toujours, ma personnalité n’est pas différente d’autrefois, mes passions, mes passe-temps, mes gouts alimentaires, ma boisson favorite, tout ça n’a pas changé. La seule chose qui fait de moi une personne différente, c’est mon identité, ce nom et ce prénom qui n’est pas le mien. Je sais que cela fait surement souffrir ma fiancée d’être à mes côtés, face à un sosie physique de celui avec qui elle aurait dû passer sa vie, mais je ne peux pas l’ignorer… Je n’arrive pas à fermer les yeux face à elle et j’espère pouvoir l’aider comme je peux, j’aimerais qu’elle soit heureuse et en même temps je ne veux pas qu’elle m’oublie, car ce que je supporte à cause de ma situation… je ne veux pas perdre son amour, je compte bien la retrouver quand tout cela sera terminé. Demandant où je suis censé poser la télé, je regarde le meuble et hoche la tête, m’occupant de tout installer pendant qu’elle s’occupe des boissons. Je veux bien un thé, il y a des choses qui ne changent pas hein. Je souris à toutes ses propositions, surtout qu’au final elle emmène tout sur place, je garde mon esquisse alors que la télé est branchée, je m’occupe d’installer les chaines, tout en regardant les différents thés qu’elle propose, je m’en tiens à celui a la menthe avec une cuillère de miel. « Merci. » Patientant pendant qu’il infuse, je termine mon « job » et finalement c’est assez rapide. « Voilà, c’est tout bon. Tu vas pouvoir regarder ta télé tranquillement. » Je lui donne la télécommande, puis prends la tasse pour tourner avec la cuillère et retirer le sachet de thé, buvant une gorgée, c’est chaud, mais ça fait du bien. Je profite d’en avoir fini pour admirer une nouvelle fois l’appartement. « Je suppose que tu vis seule ici ? » C’est petit pour y vivre à deux. « Mais ça a l’air tranquille dans le coin. » Pas le genre de quartiers mal famés ou autres.

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TENUE ★ C'est dure de se dire que son fiancé est mort quand on n'a pas vu son corps, mais que l'on a assisté à un enterrement. Dans ma tête, je voudrais me dire que c'est faux, que c'est inventé de toute pièce, mais... Pourquoi Itoya ferait cela ? Pourquoi s'amuserait-il à jouer le mort et à rendre triste ses proches ? Non, je ne comprends pas. Et si il n'était pas mort et que c'était ce Nawaki, alors ce serait une véritable torture. ça fait longtemps que j'ai arrêté de me voiler la face et de me dire que ce n'était pas réel, que je devais sûrement être dans l'un de mes cauchemars et qu'à mon réveil, il serait là pour me serrer dans ses bras, m'embrasser et me sourire. C'est douloureux d'imaginer le contraire, de faire face à la réalité. Fuuka parvient à être forte et ce n'est qu'une enfant, pourquoi pas moi ? Pourquoi suis-je si faible ? ça fait déjà un an, mais j'ai la sensation que sa disparition remonté à hier. à quelques heures à peine, et que la souffrance est aussi puissante et étouffante que le jour de la mauvaise nouvelle. Comment pourrais-je aimer un autre homme ? Je voyais ma vie avec Itoya, je me voyais mère de ses enfants, mariée, dans une belle maison. Ce genre de rêve d'enfant, de princesse avec son prince charmant, qui vécurent heureux à jamais. Et là, c'est tout le contraire. Je ne veux pas souffrir à nouveau, pas dans les dix prochaines années à venir. Peut-être que d'ici là j'envisagerais une nouvelle vie, avec quelqu'un d'autre. Ramenant ma panoplie de thé sur la table basse de mon salon, je le laisse finalement choisir ce qu'il souhaite. Nawaki a installé ma télé et maintenant il programme les chaînes, c'est vraiment un ange comme garçon. à son merci je lui offre un sourire, prenant un sachet de thé aux fruits rouges que je dispose dans ma tasse, avec du sucre et du miel. « Merci ! Tu es vraiment sympa. » Pour la télé et les chaînes. Prenant la télécommande, je mets une chaîne au hasard, une émission bien japonaise. « Oui, ce n'est pas très grand, pas assez pour vivre à deux en tout cas, même si ma petite soeur vient souvent ici. » Ah, je me souviens que Nawaki ne connait pas cette personne. « Ce n'est pas vraiment ma soeur, c'est celle de mon fiancé... Enfin, ex-fiancé. » Repris-je en glissant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, comme un tic. « Le thé est bon ? » Je change rapidement de sujet, portant mon attention sur sa réponse. Ce n'est que du thé, mais il est subitement plus important que mon ex-fiancé et la plaie qu'il a laissé dans mon coeur.

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TENUE ★ La souffrance que ma famille a ressentie et ressent encore c’est entièrement de ma faute et je le sais. Seulement je ne peux pas changer ce qui est arrivé, je ne peux pas revenir en arrière et annuler ce voyage qui a tout changé, je ne peux pas les aider ni dire la vérité et j’en souffre aussi. Quand ils étaient loin de moi je n’avais que mon imagination pour partager leurs douleurs, mais voir ma petite sœur, voir ma fiancée, les côtoyer m’a juste fait prendre conscience de la réelle tourmente que j’ai laissée à ma disparition. Elles ont été anéanti et la tristesse de ma mort se ressent encore, c’est difficile de ne pas dire que je suis là, que c’est moi, mais je ne les mettrais pas en danger avec cette histoire, je dois prendre mon mal en patience et surtout je dois continuer à les regarder avoir mal sans rien faire, ce qui est encore plus cruel. La télé mise et programmer, je peux prendre cinq minutes pour boire mon thé avec elle. « Ce n’est rien. » Je le fais de bon cœur, normalement c’est mon travail, après tout je suis son homme, les choses de ce genre c’était à moi de m’en occuper, si je ne peux le faire officiellement en tant que Itoya alors que je le ferais en tant que Nawaki pour l’instant. Je l’interroge en commentant l’appartement et à sa réponse je souris. « Fuuka hein. » Je l’ai déjà rencontré, donc je n’ai pas à le cacher, je lui ai dit qu’on m’avait déjà confondu avec mon apparence. « J’ai cru comprendre qu’il était décédé ? » Je ne devrais surement pas poser la question, mais Nawaki n’est pas censé en savoir beaucoup sur cette histoire. « C’est cool que tu t’entendes bien avec sa famille. » Je suis vraiment heureux qu’elle ait le soutien de ma famille, mais aussi qu’elle soit là pour ma petite sœur, je suis fier d’elles. Buvant une gorgée du thé à nouveau je souris et hoche la tête. « Parfait, merci. »

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TENUE ★ Ça ne viendrait pas à l'esprit que itoya soit encore vivant mais qu'il ne puisse nous rejoindre par obligation. Sa famille a été anéanti par la mauvaise nouvelle, tout comme moi. Quand on m'a dit que itoya était mort dans un accident de voiture, je ne voulais pas le croire. Malheureusement le temps est passé et il n'est jamais rentré chez lui. En plusieurs mois, plus personne n'a parlé de lui. C'est comme si il avait été oublié, mais je savais que les gens se forçaient à ne pas prononcer son nom pour ne pas souffrir de son absence. C'est plus facile de vivre dans le silence qu'être meurtri par les souvenirs. Pour moi aussi, la vie paraît moins difficile en essayant de me sortie mon fiancé de la tête. Sauf que la rencontre avec ce nawaki m'a complètement chamboulé. Il lui ressemble tellement, à s'y méprendre presque. Ce serait égoïste de ma part de le vouloir à mes côtés alors qu'il n'a sûrement rien à voir avec mon compagnon. Uniquement par cette apparence étonnante et similaire. Nawaki a bien voulu m'aider avec ma télé et même si elle est installée, je ne peux me résoudre à le laisser partir trop vite. A croire que je tente de retenir un souvenir pour ne pas le perdre à nouveau. Mon appartement n'est pas grand mais il a cette ambiance chaleureuse et agréable dont je ne pourrais plus me passer désormais. À ses paroles, je hausse mon menton avec un fin sourire. Oui, fuuka. Ce n'est pas évident de ne pas penser à itoya dans ces moment-là, voire presque impossible. « un accident de voiture. » répondis-je aussi calmement que possible, comme si je ne croyais pas à ce mensonge et attendais toujours son retour. Je me voile la face, j'en ai conscience, mais il est trop tôt pour l'enterrer définitivement. « ils sont un peu comme ma famille. Un deuxième papa et une seconde maman, avec une petite soeur adorable. »quand je parle d'eux, j'ai vraiment l'air heureuse. Si ils n'avaient pas été là pour me soutenir, qui sait où je serais à l'heure actuelle. « j'ai aussi des biscuits si tu veux. »ajoutais-je pour le mettre à l'aise. Si je me voyais hors de mon corps, j'aurai tendance à croire que je fais tout pour le garder le plus longtemps chez moi.

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TENUE ★ Parfois j’aimerais juste faire le vide et ne pas penser à ma famille, ma fiancée, mais c’est impossible. Depuis ce soir-là où ma vie à basculée je n’ai jamais cessé de m’inquiéter pour eux, de vouloir les voir, leur crier que j’étais là et bien vivant, mais je ne pouvais pas car je n’en avais pas le droit. Pour protéger ceux qu’on aime faut savoir faire des sacrifices et j’ai dû sacrifier ma vie entière et la douleur de mes proches pour survivre. Je me languis chaque nuit de mon ancienne vie, d'Hime dans mes bras, de nos rires innocents, de mes parents aimants, de ma petite sœur adorable et de mon frère complice. J’ai le cœur lourd, comme si je portais un fardeau qui jour après jour s’impose un peu plus. Il faut une grande force pour réussir à faire face à ma fiancée sans flancher ou même à ma cadette. Je ne sais pas où je puise cette maitrise, mais le principal c’est qu’elles ne se doutent de rien, l’une comme l’autre. Parler de moi, de ma mort, c’est vraiment étrange. Je peux sentir au timbre de sa voix que c’est un supplice pour elle, aussi calme soit-elle j’ai plutôt l’impression qu’elle a du mal à accepter cette fatalité. « Je suis désolé. » C’est une phrase qu’elle a déjà dû entendre dans ce contexte, mais derrière les miens il y a un sens caché que je suis seul à savoir. « Ça n’a pas dû être facile. » Pour elle et pour cette famille qui est la mienne. Je lui souris tendrement, ne voulant pas la mettre mal à l’aise en parlant d’Itoya ou des Naoe. Buvant une gorgée de mon thé, je hoche la tête à sa proposition pour les biscuits. « Merci. » je ne sais pas si ça lui fait du bien de me voir ou si au contraire ça ne fait que l’empêcher de tourner la page, mais égoïstement je ne veux pas qu’elle m’oublie et me remplace, alors tout comme elle voudrait me garder près d’elle, je veux y rester aussi.

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