Tenue ▬ Il n’y avait aucune affaire en ce moment à Avici, aujourd’hui comme tous les jours j’avais passé la plupart du temps dans la salle de tir, c’était vraiment mon repère et je m’y sentais bien. Je pouvais décharger toutes les balles sur une cible sans aucune restriction. Certes, je continuais d’utiliser un pistolet adéquat et mon sniper était resté dans ma chambre a l’abri des regards, c’était mon « trésor » même si je savais que dans cette maison il ne risquait rien, à part le nettoyer il ne bouger pas de l’emplacement que j’avais désigné. Après mon entrainement quotidien je comptais profiter du temps plutôt agréable qui nous était offert et Gabriel semblait occuper, sans le prévenir j’étais sorti de la maison, m’arrêtant en ville devant l’agence de mon frère. Sortant pour m’adosser au capot, les bras croisés je portais des lunettes et un bonnet, restant à une distance de sécurité pour ne pas attirer les regards. Ma vue était comme celle d’un aigle, je n’avais pas besoin d’être proche des gens pour les reconnaitre. Mais malgré tout je n’ai pas vu mon jumeau aujourd’hui.

Soupirant lourdement de ne pas pouvoir lui parler, je savais que c’était trop tôt et puis en fait c’était pour son bien ! Moi je n’avais pas une vie aussi calme que la sienne... Enfin je ne l’envie pas, j’ai pu apprendre certaines choses sur la famille impériale et me renseigner indirectement... Tatsuya... si je pouvais je le sortirai de là, je déteste définitivement les histoires d’héritage, de pouvoir, de succession. Je comprenais bien pourquoi ce dernier avait choisi de vivre une vie plus libre en faisant un métier qui n’est pas « digne » d’un prince. Je ne le blâmerai jamais pour vouloir exister pour ce qu’il est et non le titre qu’il porte.

Tout ça me semble encore irréel pour être honnête... Il y a quelques mois je ne connaissais rien de tout ça et ma vie a fait un tour à 180 degrés en moins d’une journée. J’ai parfois l’impression de rêvé en comparant mon monde actuel à celui dans lequel j’ai passé les 20 premières années de mon existence. Et avant de m’en rendre compte j’étais garé à quelques rues du palais impérial... Mes lunettes jetées sur le siège passager. Je suis stupide, si on me voit je risque pas seulement de me foutre dans la merde, mais aussi d’y implique mon frère. C’est lorsque j’étais sur le point de démarrer pour rejoindre la maison que je vis une personne courir, pourchassé apparemment par des gardes, la jeune fille s'était cachée derrière ma voiture, je ne pouvais pas allumer le contact et prendre le risque de briser sa couverture... Même si je ne savais pas qui c’était, je ne voulais pas tomber aussi bas pour aider des personnes au service de la royauté. Mais quand ils disparurent de mon champ de vision, j’étais déjà dehors, assis sur le coffre de ma voiture à la regarder sans qu'elle ne m'ait remarqué.

« Tu joues à cache-cache ? Pourquoi ils te courraient après ? »  J’étais curieux et elle me devait bien quelques réponses non ? J’avais juste oublié un petit détail, j’étais sorti sans remettre mes lunettes sur le nez et mon visage était ainsi exposé. Mais ça je ne m’en souciais pas vraiment à cet instant.

« Tu ne m’as pas l’air d’être une criminelle pourtant, tu viens du palais ? » Avais-je demandé en croisant les bras. Je ne sais pas dans quoi je m’embarque pour être franc, j’aurais peut-être dû simplement partir sans rien dire et ne pas m’occuper de lui adresser la moindre attention, mais j’étais préoccupé. Bien que je n’ai pas envie d’être découvert, de devenir l’attraction du pays ni la BIG news concernant un second prince héritier, ce genre de chose était ce que je fuyais et continuerais de fuir. Personne ne décide de ce que je suis ou de ce que je dois être à part moi.

Tenue ▬ Je pouvais lire la surprise sur le visage de l’inconnue, elle semblait totalement choquée devant moi et l’espace d’une seconde je m’étais même demandé pourquoi, quelles étaient les raisons d’une telle réaction, mais les questions disparurent presque aussitôt lorsque ma main vient rencontrer mon visage et que je me rendis compte de la bêtise que j’ai faite, sortir sans lunette dans une rue proche du palais... Haha, c’était fort. Et donc je pouvais comprendre qu’elle me confonde avec le véritable prince héritier, une chose est sûre, elle connaissait mon visage et au vu de la manière dont elle s’adresse à moi, elle n’était pas n’importe qui dans les relations du prince.

Mais quitte à ce qu’elle découvre mon secret, autant jouer le jeu jusqu’au bout, j’aurais pu m’enfuir, elle ne connaît ni mon nom, ni mon prénom et ni ce que je suis ou qui je suis. Il serait facile de ne pas la recroiser, mais j’étais également tenté de jouer sur la ressemblance, l’apparition d’un « sosie » sans aucun lien quelconque... Mais j’ai des doutes sur la probabilité qu’elle y croit.

Mais je ne put m’empêcher de rire et d’être en même temps « choqué » par le langage qu’elle aborde envers celui qu’elle pense être mon frère... Je ne répondais rien tout de suite, ça m’amusé de laisser planer le doute, de la voir se poser des questions, de s’imaginer des choses ! C’était sadique, mais tellement fun ! Et lorsqu’elle me demande confirmation sur le fait que je ne la connaisse pas je me contente de sourire, lorsque je fus finalement décider à reprendre la parole pour daigner éclaircir les choses, je me suis retrouvé emporté dans une course-poursuite que j’aurais préférée évité, ce n’est pas comme si je n’avais pas déjà pleins de choses à faire qu’il fallait en plus que j’esquive la royauté alors que je n’avais rien à voir avec cette histoire.

Après quelques petites épreuves pour tenter tant bien que mal de les semer, on arrive au pont où elle me dit en clair « saute », plus que la peur je trouve ça excitant, même si j’aurais préféré faire ça dans d’autre conditions que fuir. Je ne pouvais pas créer des problèmes à mon frère, ni même le laisser découvrir mon existence, pas tout de suite en tout cas. C’est sans un mot que j’avais donc sauté, mes vêtements trempés, je nagea rapidement et discrètement en direction de la rive, sincèrement je me demandais encore comment j’avais pu en arriver là. L’eau était fraiche et agréable et lorsque ma tête remonta à la surface j’essuie les goutes de mon visage avec mes mains, mettant mes cheveux en arrière. Remarquant ainsi que j’avais perdu mon bonnet dans l'action.

« Et merde. » murmurais-je à moi-même, déjà sans lunette ce n'était pas le top, mais là je n’avais plus rien pour dissimuler ma ressemblance avec le membre de la famille royale. Un soupire et je me laisse tomber au sol, allongé sur l’herbe, j’ouvre les yeux regardant le ciel, avant de tourner ma tête vers la femme qui m’avait entrainé dans cette galère.

« Tu es qui pour Tatsuya ? Au vu de la manière dont tu lui parles je suppose que tu n’es pas quelqu’un d’ordinaire je me trompe ? » Je me fichais royalement qu’elle soit de la famille impériale ou non, j’allais pas m’incliner et user d’un langage qui m’est inconnu pour gagner ses bonnes grâces. Puis elle ne semblait pas être de ceux respectant les règles de toute façon.

« Je ne te connais pas, j’avoue que ça m’amuse de voir ta réaction devant mon visage, mais c’est ce qui arrive quand j’oublie de le cacher. J’aimerai biens me présenter, mais je n'ai pas envie de devenir la proie de la famille royale si tu vois ce que je veux dire. »

Tenue ▬ Moi qui avais espéré un moment de paix pour observer mon frère, je m’étais retrouvé emporté dans un vent fugitif, courant pour fuir ces hommes au service de la royauté. Je ne sais pas trop comment ni pourquoi il a fallu que je sois impliqué, mais maintenant que je l’étais je n’avais pas d’autre choix que de leur échapper et pour ça tous les moyens sont bons, sauter dans l’eau froide pour détruire toute trace de notre passage, je n’aimais vraiment pas être dans le collimateur des dirigeants de ce Pays, mais ... je ne peux pas dire que toute cette petite aventure ne m’avait pas amusé. Installé hors de l’eau pour sécher et me poser d'une manière insouciante et décontractée. Loin de nos poursuivants, à l’abri des regards j’en profita pour poser une question, mais des mains posées sur mon visage comme pour décoller ma peau, je savais qu’être le jumeau du prince héritier était risqué, mais pas la peine de douter de mon authenticité, ni d’abimer mon beau visage ! Je me sentais déformé dans tout les sens, pauvre de moi.

« Bien. Alors oublions les présentations ! Ça me va, puis qui sait dans quelles emmerdes je risque de me fourrer si on me voit avec une fugitive du palais impérial... Je risque bien assez ma vie chaque jour pour rajouter une couche de danger inutile à cause d' une inconnue. » Je n’étais pas agressif, juste un peu trop « cool » en mode ce n'est pas grave. De nouveau allonger mes paupières closent, je soupire en sentant mon pantalon tout collant, quelle idée de prendre un bain habillé, j’aurais dû emmener mon maillot ou un sac imperméable... Bien sûr ça paraît logique n’est-ce pas ? Malgré mes mots je ne put pas m’empêcher de la regarder et de fixer son regard, cherchant ressemblance ou indice qui pourrait me donner une idée de son identité cachée. Mais elle reprend la parole captivant mon attention.

Me pointant du doigt en me relevant subitement, je lui exclama sans attendre.

« Yayaya ! Je ne suis pas un faux exemplaire ou un simple sosie sans intérêt... ! » Mais je lâcha un soupire soulagé grâce à son « c’est naturel » qui m’avait rassuré. Je n’avais pas envie qu’on découvre mon existence, mais c’était encore pire de ne pas me considérer comme une personne a part entière. Entendant « jumeau » sortir de sa bouche je ris naturellement, ma main sur mon front, répondant simplement.

« Qui sait ? C’est fort possible. » Me positionnant face à elle après qu’elle se soit présenté, je souris en apprenant qu’elle faisait bien partie de la famille impériale, mais je ne m’incline pas, ne sourcille pas, ne montre aucune différence dans mon comportement... Ce n’est pas vraiment mon style de me rouler au pied des gens de pouvoir ! Et j’ai comme l’impression que c’est également le sien, après tout pourquoi fuirait elle si elle aimait tant que ça sa vie royale. Puis tout est dit dans sa présentation, je ris donc en tendant ma main offrant une salutation amicale me présentant à mon tour.

« Je ne peux pas vraiment garder le secret maintenant. Je suis Kirihara Rikiya, frère insoupçonné du prince. Je pense que tu l’as déjà compris, mais mon existence doit rester secrète. Donc... » Faisant une pause, je reprends en m’approchant un peu plus d’elle, comme si je la passe au laser. « Tu es qui pour moi ? » Ce n’est pas comme si je connaissais les membres vivants au palais, à part Tatsuya le reste de la famille m’était totalement inconnu.

« Pourquoi tu fuis le palais, tu es genre la mauvaise fille qui n’aime pas être dans une cage dorée ? » Un sourire dessiné sur mes lèvres, mes mots sortait avec force et spontanéité.

Tenue ▬ Pour être honnête je ne pensais pas que j’allais être découvert aussi vite par quelqu’un connaissant personnellement le prince héritier et par chance elle ne semble pas être de ceux qui s’empresseront d’aller le raconter à tout le monde et à prévenir la famille royale, j’aurais été un peu plus dans la merde et vivre la vie que je vis actuellement aurait pu s’avérer beaucoup plus difficile, bien que j’aurais forcément trouvé un moyen de m’en sortir et demandé de l’aide à Gabriel. M’enfin ce n’est pas le cas et au contraire, le fait de voir une « doublure » identique semble l’amuser plus qu’autre chose, lucky ! Mais je ne peux pas tourner indéfiniment autour du pot, surtout que les choses semblent évidentes et elle se présente elle-même honnêtement comment lui inventer une histoire après ça ? Je prends le risque de lui révéler ce qui semble le plus logique, pouvoir parler de mon frère avec une personne qui le connaît vraiment ça pourrait m’intéresser, avant de m’immiscer dans sa vie je dois tenter d’en découvrir davantage. Est-ce qu’on se ressemble, non pas physiquement, mais dans notre manière d’être, quel caractère il a ? Est-ce qu’on a des points communs ? nous sommes jumeaux et souvent on dit qu’on peut ressentir un « manque » quand on est séparé, ayant découvert récemment son existence je n’ai jamais ressenti quoi que ce soit, pour être honnête la vie que j’ai menée m’a empêché de ressentir tout sentiment futile et inutile. Mais lui ? Il ignore mon existence, pourtant, est-ce qu’il ne ressent rien ? Cette femme qui m’a mis au monde et qui est pourtant la définition même du mot « inconnue » n’a-t-elle jamais laissé planer un doute sur ma naissance ? Pourquoi cela me travaille autant... Je l’ignore, mais je veux un jour être capable de faire face à ce reflet, ce miroir de moi-même qu’est Tatsuya.

« Désolé, je ne m’intéresse pas à la famille royale, le seul qui m’importe c’est mon frère. »  Plus honnête tu meurs, mais je n’allais pas jouer les faux-culs et mentir, ce n’était pas dans mon habitude. Je souris donc et reprends. « Mais tu as l’air intéressante, je pourrais peut-être bien t’inclure dans le lot, bien que ça me fasse bizarre d’avoir tout à coup une « cousine ». »  Le geste qu’elle effectue sur moi me surprend, elle n’a peur de rien la nana ! J’ai l’air d’être un enfant ? Pourtant malgré l’envie que j’ai de lui attraper le bras pour lui remettre en place et qu’elle me lâche, je me laisse prendre au jeu.

« Tu es complètement bizarre comme fille, on te l’a déjà dit ? »  Puis je repense aux paroles de Gabriel et me mets à rire en rajoutant. « Ça doit être de famille, ou en tout cas un gène qui a filtré dans la minorité. » Puis lorsqu’elle enchaine une longue tirade je me rends compte qu’il y encore plus bavard que moi ! Haha... Mais je n’ai pas le temps de répondre qu’elle souhaite aller chercher ma voiture. Je la regarde simplement et finis par lui donner les clefs, lui faisant confiance.

« Ne me l’abime par Et si tu veux tout savoir tu as intérêt à faire vite « cousine ». »  Je tire la langue avant de m’allonger les mains sous ma tête, les yeux fermés, j’attendrais qu’elle revienne pour lui expliquer les grandes lignes, car même moi je n’en savais pas des tonnes ! En tout cas en repensant à ses mots, je soupire et lâche en regardant le ciel dans un soufflement.

« Une grand-mère, un grand-père, une demi-sœur, des cousines, des cousins, une mère... Peut-être même un père ? Je me fiche pas mal d’eux... »  Pour être honnête je n’ai aucune intention de les rencontrer, je ne veux rien avoir à faire avec cette famille qui ne me connaît pas, leur monde n’est pas le mien et si je le pouvais j’aimerais vraiment en faire sortir mon frère... Mais lui fait partie de ce monde-là, de cette famille. Je soupire de nouveau et cache mes yeux de mon avant-bras, réfléchissant plus sérieusement.

« Bon au moins il y a une personne de « normal » avec lui. » murmurais-je en entendant de nouveau du mouvement, découvrant un œil pour regarder dans la direction dont il venait, j’aperçois la fille revenir avec ma bagnole, je me lève et la rejoins.

« Pas mal la cousine ! » Je prends place sur le siège conducteur en lui proposant de s’assoir à côté. « Dis-moi où on va alors. » Un sourire sur mes lèvres, j’aurais peut-être des choses à raconter à Gabriel ce soir. Une fois que je démarre la voiture, je lui demande naturellement.

« Tu veux savoir quoi ? »

Tenue ▬ Un sourire amusé avait pris place en l’écoutant parler avant de disparaitre, s’étant donné le défis d’aller récupérer ma voiture pendant que je restais là, allongé à repenser à ce qu’elle m’avait dit sans vraiment y donner de l’importance. Pour moi la famille n’avait pas de sens, en tout cas cette famille-là, je préférais garder en tête les deux êtres qui m’ont « élevé » certes dans un champ de bataille et de guerre au milieu de tirs, de morts, de blessé, de cris, de colère... Mais c’est dans ce monde que j’ai grandi et je ne regrette pas d’y avoir créé ma place. Après tout, est-ce que j’aurais été si utile, si important en faisant partie officiellement de la royauté ? Non j’en doute, a mes yeux c’était juste des faux-semblants, des faux sourires, des dirigeants qui devaient avoir pas mal de choses derrière la tête. Enfin, finalement je devrais peut-être remercier ma « mère » de m’avoir abandonné...

Double de l’espace... Haha, elle en avait de bonnes, enfin je n’eus pas le loisir de me reposer bien longtemps, elle avait été rapide et son klaxon, enfin celui de ma voiture avait résonné à mes oreilles me pressant de la rejoindre. Je n’allais tout de même pas rester planté ici toute la journée... J’ignore où on se rend, mais je lui fait confiance, elle doit avoir une idée en tête et ce sera surement à l’abri des regards curieux où je pourrais souffler loin de ce palais stressant dans lequel je ne souhaite jamais mettre les pieds.

Ses morts ? Je souris une nouvelle fois, elle est space comme meuf la cousine, mais je n’aurais pas eu peur de voir quelques cadavres, sauf que ça elle l’ignore forcément. Pour me traumatiser il en fallait... Beaucoup, vraiment, vraiment beaucoup, en fait je ne sais pas encore si je pouvais réellement l’être, des horreurs j’en ai vu toute ma vie, alors... Je pense que ma plus grande peur serait de perdre... Non. Non, c’est faux. Après tout j’ai perdu mon « frère » et cela n’a eu aucun effet sur moi, pas de larme, pas de colère. Ou l’ai-je enfoui au fond de moi, caché a l’abri des regards pour ne pas laisser éclater ma faiblesse ? Je l’ignore, cependant je suis un type qui n’a aucune peur de la mort quelle qu'elle soit. Au fond je sais que je me voile un peu la face, mais c’est mieux ainsi.

Puis sans que je ne réponde quoi que ce soit, elle me harcela de questions ! Ok je lui ai demandé ce qu’elle voulait savoir, mais peut-être qu’on pouvait y aller pas à pas ? Je reconnais bien là un membre de ma famille, elle a des réactions qui me sont grandement familières. N’ayant pas vraiment le temps de dire un mot qu’elle me demande de me garer, tant pis je garde les réponses pour plus tard, on alla bientôt être posé non ? On arrive a un appartement dans le désordre, mais ça ne me fait rien... Je suis bordélique avec mes affaires, donc je ne vais rien lui reprocher. Elle me rapporte des vêtements qui me paraisse un peu grand pour moi, mais ça m’ira bien en attendant que mes affaires sèches, je ne demande pas à qui ils sont, en fait la question ne me traverse pas l’esprit, je ne la connaissent que depuis quelques minutes, voir une heure... donc il est normal que sa vie me soit inconnu.

« Pas de souci, merci ! » Je fis signe que j’y allais pour me doucher, je fus rapide, je n’avais pas de temps à perdre et c’était juste pour me réchauffé et enlevé l’eau de mer qui avait recouvert nos corps dans la fuite. Habillé, je resserra les vêtements en fermant la ceinture et la chemise, bien que j’ai un grand gabarie muscler, la personne à qui appartient ses affaires devait être plus large que moi. Une fois de retour dans la pièce principale je m’assoie là où il y a de la place et regarde la jeune femme silencieux. Montrant d’un signe de la main la salle de bain l’air de dire « tu peux y aller si tu veux ». Et une fois libéré de toute occupation, je souris et commence mon récit.

« Je ne t’ai pas encore répondu, je ne pense pas que cet appartement soit sous surveillance hein ? Donc quoique tu veuilles savoir je te le dirais. Pour commencer, ce fut facile de grandir loin de vous, de ne pas attirer l’attention étant donné que ma... « mère » m’a abandonné à un couple de militaires. J’ai passé toute ma vie dans un camp, devenant un soldat parfait. L’armée est ma maison, ma famille, j’ai découvert l’existence de Tatsuya grâce à un magazine il y a quelques mois qui avaient filtré les rangs de mon bataillon. J’ai ainsi découvert que ceux que je pensais être mes parents ne l’étaient pas, c’est après ça que j’ai décidé de tirer un trait sur mes 20 ans passés en tant que militaire et j'ai démissionné. » Je fis une pause en offrant un sourire chaleureux, faisant un signe avec mon pouce je demanda entre deux tirades. « Tu n’as pas un truc à boire ? De l’eau, une bière, enfin tu as fait les courses donc je peux rêver ? » Je fis craquer mes doigts un peu engourdis, puis repris. « Je travaille dans une agence de détectives appelés Avici, le patron, mon partenaire est au courant de l’histoire. Mais on est un peu dans le même bateau aussi donc... » Je ris généreusement en repensant à tout ça, sachant qu’elle ne comprendrait pas grand chose, mais bon, je n’allais pas non plus rentrer dans les détails, j’en disais déjà bien assez non ? « Tatsu ne connaît pas mon existence et pour l’instant je pense que c’est mieux ainsi. Je suis content de veiller sur lui à distance, donc j’aimerai que tu gardes le secret. Ok? » Buvant la boisson qu’elle m’avait emmené la remerciant au passage.

« Tu veux savoir autre chose ? Tu m’as parlé de morts tout a l’heure,  j’ai grandit avec alors je n’aurais jamais été traumatisé pour si peu, mais tu es quoi au juste ? Tu bosses dans une morgue ou un truc du genre ?» Ça faisait très contraste avec la « princesse » mais je ne voyais pas grand chose où on pouvait avoir à faire avec des cadavres pour être honnête en dehors de ça ou ce qui s’en approche.

Tenue ▬ « Pas de souci, ça ne me dérange pas et je ne suis pas du genre à fantasmer sur ma « famille » donc y a aucun risque. » Je lui fais un clin d’œil amusé et rassurant, avant de dire cependant. « Puis oui, j’en ai vu d'autres, faut croire que je ne peux pas cacher mon expérience hein ? » Je lance cette remarque plus d’une façon taquine qu’autre chose pour être honnête. Même si c’est la vérité et que malgré ma vie peu commune je n’ai pas manqué de chair humaine dans l’armée, il faut savoir faire avec ce qu’on a sous la main après tout. Mourir sans connaitre les plaisirs charnels serait vraiment dommage pas vrai ? Une fois qu’elle revient dans une nouvelle tenue plus habillée, je souris et commence mon récit, ça me fait drôle de raconter tout ça à une parfaite inconnue, enfin... Elle ne l’est pas vraiment, mais sachant que je viens de la rencontrer ça pourrait être la même chose, or c’est ma cousine et en plus je suis le genre de gars à faire confiance aux gens que je sens « bien » et c’est son cas, alors je ne fais pas dans la dentelle et lui offre quelques détails utiles. Je prends la bière qu’elle a apportée pour en boire une énorme gorgée et reprendre la parole pour enchainer avec une nouvelle tirade. Terminant avec ma demande de garder le silence sur tout ça auprès de mon frère jumeau. Je ne veux pas qu’il l’apprenne pour l’instant, s'il doit le découvrir je veux que ça soit de ma bouche et le plus tard possible. Sa vie est encore simple et je veux qu’elle continue de l’être car le jour où la vérité éclatera plus rien ne sera pareil et je sais de quoi je parle.

« Tu m’étonnes. » Avais-je simplement dit en reprenant une gorgée de ma bière après avoir trinqué à sa demande. Lui ayant imposé de m’éclairer sur son travail avec les morts, j’eus ma réponse et j’avais vu juste. Je souris donc avant d’écraser la canette vide et d’attraper la dernière l’ouvrant dans un « clash » bruyant.

« Je me disais bien, une princesse légiste, ce n'est pas commun non plus. Ça doit pas être joyeux tous les jours, je ne pourrais pas faire ce boulot, je m’ennuierais d’action je crois. Mais tu es plutôt intéressante la cousine. » Mon ton était sincère, bien qu’un peu amusé, on ne croirait pas qu’elle travaillerait dans une morgue en la voyant, je suppose que c’est ce qu’on appelle « ne pas juger les gens sur les apparences » n’est-ce pas ? Puis je dois dire qu’en l’écoutant parlé je pouvais ressentir son engouement pour Avici et ça me rendait fier d’un côté qu’on ait pu amener grâce à notre enquête les gens à savoir qu’on existe et donner ainsi une nouvelle notoriété à l’agence. Gabriel devrait être content aussi de l’apprendre. Un nouveau rire s’échappe de mes lèvres alors que je répondis.

« Je ne savais pas qu’on avait pris autant de popularité avec cette affaire, mais je dois avouer qu’elle ne fut pas des plus simple, alors c’est surement une bonne chose. Merci en tout cas, je suis certain que mon partenaire sera heureux de l’apprendre, un nouveau soutient n’est pas de refus, surtout dans ce domaine. » Je marque une pause pour me calmer un peu et boire un coup, avant de reprendre. « J’ai pu voir la fiancée, mais pas la grand-mère, enfin on leur devait bien ça... Les morts injustes et les abus de pouvoirs sont les pires. » Un nouveau sourire, je la regarde et répond.

« Je ne veux rien savoir sur la famille. Pas pour le moment en tout cas. » Dis-je en toute honnêteté, car en plus de ne pas connaitre mon existence, moi de mon côté je n’avais aucune affection, aucun intérêt pour eux. À quoi bon en apprendre plus sur ces personnes que je n’ai pas envie de rencontrer ? Puis reprenant d’un ton enthousiaste. « Gabriel est incroyable ! C’est le genre de mec à qui tu peux confier ta vie alors que tu viens de le rencontrer. Il est beau, il est jeune, intelligent... C’est le partenaire parfait pour moi. Je vis avec lui donc je peux te le présenter un de ces jours si tu veux ? »

Tenue ▬ « Niveau mort je sais ce que c'est, mais j’approuve ce que tu fais pour eux, là où j'étais les corps gisent encore sur un sol froid jusqu'à la décomposition total, alors bon, c'est pas la joie... »  Avais-je simplement dit en abordant un sourire. Je pense que ce n’est pas pour rien que je suis tombé sur elle, ou plutôt je suis content que ça soit arrivé. Elle est surement la seule personne dans cette famille qui me ressemble, enfin si on exclut mon jumeau, mais il ne connaît pas mon existence, donc. Puis au vu de son métier, je suis sûr qu’elle pourra être d'une grande aide pour Avici et ça sera une alliée qu’on sera heureux d’avoir à nos côtés, j’en suis certain. Il est vrai que je ne savais pas que résoudre cette enquête nous ferait autant de « publicité » mais je pense qu’il faut quand même garder une part de « mystère » sur nos affaires, les choses viennent à peine de commencer pour nous et même si on ne s’arrêtera pas en si bon chemin, je ne veux pas que des idiots jaloux nous prennent pour cible inutilement, parce que je n’aurais aucune pitié pour les personnes qui voudront du mal a notre équipe... A Gabriel.

« Tant qu’ils sont jaloux de loin je m’en fiche, quand ça sera officiel je m’en inquiéterai un peu plus. » Je parlais sans détour et avec aisance, toujours sur un ton agréable et sympathique, mais je suis le genre à vivre au jour le jour, alors advienne que pourra, quand ça arrivera je serai prêt. Je pouvais paraître insouciant parfois ou peut-être que ça ressemblait à de l’inconscience, mais quand on a vécu la vie que j’ai menée, on ne peut pas se permettre de penser où s’inquiéter du futur, l’avenir ne me fait pas peur.

« Tu parles comme une vielle, genre tu dois avoir vingt-cinq, vingt-six ans non ? On n'a pas tant que ça de différence. Tu veux que je t’appelle obasan ? » Je la taquine bien entendu, ce petit sourire sur mon visage comme le ton employé en sont les témoins parfaits. Et pour la suite je n’avais pas hésité à dire que je ne voulais rien savoir de « ma » pseudo famille. Tous autant qu’ils sont ne doivent même pas connaitre mon identité, ma mère a du bien caché le secret de la naissance du prince héritier. Et surtout de son jumeau abandonné sans pitié. Mais je suis honnête, faire semblant de m’intéresser à quelque chose n’est pas dans mes habitudes. Mais le sujet suivant par conte c’est autre chose, je pourrais parler de Gabriel pendant des heures, c’est assez bizarre, mais c’est véridique. Et je suis heureux de voir qu’elle veut le rencontrer, je suis certain qu’il va s’entendre avec elle et inversement, surtout qu’elle est enthousiaste à cette idée, c’est bien ma cousine ça !

« Ahaha parfait alors ! Dis-moi quand tu veux venir et je le préviens. Il sera surement ravi de faire ta connaissance, surtout qu’avec ton boulot tu pourrais surement être d’une grande aide pour Avici sur certaines affaires et ça ne va pas lui passer inaperçu. » Je souris simplement, mais il est vrai que toutes personnes honnête et « sérieuse » en qui on peut avoir confiance et qui peuvent nous permettre de résoudre des affaires on ne leur crachera pas dessus, surtout qu’on est encore deux dans l’agence pour l’instant, un peu d’aide ne sera pas de refus. Mais sa dernière question me fit levait le regard vers elle un peu surpris, avant de rire de bon cœur. Je ne suis pas intimidé ou gêné devant sa demande, au contraire ça m’amuse. Et je finis par répondre.

« Oui, je l’admire et je suis vraiment heureux d’être tombé sur lui, pour le reste ce n’est pas encore fait. »  Je ris de nouveau en tirant la langue, reprenant. « Dommage. On n'est pas ensemble de cette façon-là, bien que je le cherche pas mal haha. »  Honnêtement je l’embête souvent, le taquine, le provoque, c’est plus un jeu entre nous.

« Mais on est assez opposé, tu le verras par toi-même quand tu le rencontreras. »

Tenue ▬   « Pas du tout » lâchais-je amusé. Honnêtement je n’en pensais pas un mot, je sais ce que c’est que de paraître « joyeux » sans l’être réellement, pour ma part je ne fais jamais semblant, mais niveau maturité j’ai pris cher tout au long de ma vie, je n’ai jamais eu le temps de faire mon âge, a dix j’avais déjà tué des gens, c’était un peu comme dans ses films que j’ai eu l’occasion de voir où on envoie des enfants à la guerre, pour ma part je suis un très jeune soldat, mais je l’ai voulu. Je n’ai connu que ça pendant vingt ans, comment ne pouvais-je pas y trouver ma place ? Mais bon, j’ai simplement décidé de laisser le passé derrière pour réussir à vivre, tel un nouveau-né je voulais découvrir le monde dans lequel je suis sensé exister.

Pour l’instant on ne connaît que les grandes lignes sur notre compte, surtout sur le mien en fait, mais ce n’est pas comme si nous étions pressés, on vient de se rencontrer on aura tout le temps de se parler et de se confier des secrets sur nos vies, pour ma part je parle assez facilement, je ne suis pas vraiment compliqué, j’ai un caractère assez direct et la seule chose réelle qu’on ne peut pas dire simplement en me regardant c’est peut-être que je suis un « tueur de sang-froid » ? Ou en tout cas je n’ai pas vraiment de « cœur », la mort des gens ne me fait rien, je ne suis pas sensible pour un sou et bien que j’ai l’air « adorablement gentil » je peux très vite devenir effrayant et insensible. Mais je n’ai pas eu encore besoin de réellement agir de la sorte, ce n’est pas le but de faire fuir mon entourage avec des anecdotes qui donnerait des frissons dans le dos, puis comme l’a dit Gabriel ce qui l’intéresse n’est pas le « soldat » en moi, bien que toujours pressent, c’est ce que je suis après tout, mais la personne du nom de Kirihara Rikiya qui est devenu son partenaire et détective d’Avici. Cela me suffit. Sortant mon téléphone je lui envoie mon numéro, la transmission de contact fait, je souris en lâchant.

« Et voilà. Ne hésite pas à m’appeler quand tu es libre, j’en ferais de même. » Comme elle l’a dit vaut mieux être sur de ne pas tomber sur des imprévus, on ne sait pas de quoi sera fait demain et nous n’avons pas d’horaire fixe, alors bon. Puis la question qui tomba fut étrangement amusante, car je ne l’avais pas détourné, mais je suis comme ça, je n’ai honte de rien et puis pourquoi pas après tout ? À sa remarque et sa nouvelle interrogation je la regarde sans gêne et réponds le plus naturel du monde.

« Qui sait ? » Un petit sourire espiègle sur le visage, je reprends toutefois. « Je suis un homme assez libre, Gabi et surement la personne la plus intéressante que j’ai rencontrée, alors on verra bien, si je tombe un jour pour lui il me suffira de tout faire pour le conquérir non ? » Simple est sans détour encore une fois. L’avenir je ne le lisais pas, mais il n’y a rien d’impossible dans ce monde, à part ranimer les morts et ce genre de choses à la con auxquels certains idiots continue de croire dans leur secte inutile. Je la laisse quitter la pièce pour aller récupérer mes vêtements et terminant ma boisson, je lui dis simplement « merci » pour la tenue qu'elle me laisse porter dans un sourire amical. Son téléphone sonne et bizarrement je me doute déjà que c’est surement son boulot, pour ma part je devrais rentrer de toute façon, alors a sa question je hoche la tête et dit naturellement.

« Habille-toi, je t’emmène, ça ne me dérange pas t’inquiète pas. Je peux bien faire ça pour ma cousine non ? » Nous mettant en route, on avait continué de parler un peu, pour le reste on verra ça à la prochaine rencontre et puis j’ai hâte de raconter tout ça à mon jeune patron, ce n’est pas tous les jours que je tombe sur un membre de ma famille qui en plus peut nous venir en aide dans notre travail pas vrai ?