but I don’t care, you can’t control my shit.

Tenue × Une passion. Une collection. Quelque chose à quoi tenir et s'accrocher. Je ne possède pas cela, qu'importe ô combien j'y réfléchi. Je n'ai pas ce désir de vouloir un truc à tout prix, quitte à l'avoir sous toute ses formes comme le fait Xun avec ses tirelires. Je ne ressens pas ce besoin de pratiquer une activité à répétition parce que j'aime ça ou que je veux en faire mon avenir comme London avec la natation. Je ne sais pas trop où j'en suis dans ma vie, ni si celle-ci évoluera dans un sens ou dans l'autre un jour. Qu'est-ce que je t'attends en réalité ? Mon père adoptif m'a fait part de son ambition pour que je reprenne son entreprise, mais je n'ai aucune envie dans le fond d'être « rangé ». Ma « grande soeur » pourrait s'occuper de cela et satisfaire cette famille, mais moi je ne me vois pas honnête directeur d'une grande entreprise quelconque. J'ai passé trois ans de mon adolescence enfermé dans une sorte de camp, ce n'est pas pour me sentir « droit » pour autant. Plus j'y réfléchi et plus je me prend la tête. Profiter, n'est-ce pas le mot d'ordre pour un gamin qui vient d'avoir dix huit ans ? Dix huit ans et je n'ai même pas prit la peine de vouloir le fêter comme un adolescent normal. Ma famille adoptive m'a préparé un gâteau et ils m'ont offerts des vêtements plutôt cool. Un début, même s'ils ne connaissent pas mes goûts. Je n'en tiens pas rigueur, néanmoins content qu'ils puissent penser un peu à moi.

Dans ma chambre, j'observe le plafond depuis plusieurs heures déjà, sans trouver le sommeil. Les lumières de l'extérieur projette des ombres sur les murs, donnant vie à la pénombre et à la nuit. Je ne me sens pas l'envie de dormir, ce soir. Persuadé d'une nuit blanche, je quitte mon lit pour fouiller dans mes tiroirs et prendre des vêtements. Ce serait mieux pour sortir faire un tour et se changer les idées. Je récupère aussi mon ballon de basket, cadeau d'un garçon du club, puis je file hors de ma chambre pour quitter discrètement la maison. Ils dorment tous, vu l'heure tardive. Peut-être est-il une heure du matin, peut-être plus. J'en sais rien, j'ai laissé mon portable dans ma chambre pour ne pas être dérangé. Le terrain de basket n'est pas loin, sûrement cinq ou six minutes en marche rapide. Pourtant je prends mon temps, étendant le délais à dix longues minutes. Sur le chemin, je m'amuse à faire rebondir ma balle sur le trottoir, me fichant pas mal de réveiller les gens avec le bruit du rebond. Ils n'ont aucune pitié en journée pour gueuler ou passer la tondeuse. Ce quartier n'est pas très silencieux quand le soleil se lève.

Il n'y a pas âme qui vive sur ce terrain désert. On se croirait presque dans un film western avec la boule de paille qui roule au grès du vent, un virevoltant. ça change des films qu'on se passe avec London! Cette idée me fait doucement sourire et j'entre sur le terrain en refermant la grille protégeant les passants des balles perdues. Je suis seul, dribblant bruyamment sur le béton, lançant le ballon pour faire des paniers. Je ne suis pas mauvais, même si je réussi un coup sur trois. Il Nam m'a expliqué comment marquer facilement, sans se louper... Pourtant je n'arrive pas à l'imiter, me loupant encore et encore. Un jour, je serais aussi fort que lui. Le basket pourrait être une passion, mais je n'y suis pas autant attaché. Je m'en amuse, passe un peu de temps avec, et ça s'arrête là. Qu'est-ce que j'aime réellement dans le vie ? Cette question se perd dans le vide, pendant que je joue solo ma partie de basket. Je cours en rond, ne quittant pas le panier du fond, dos à l'entrée du terrain. Je me crois seul, vraiment seul au monde. Qui pourrait me déranger à une heure pareille ? Peut-être un fou qui a abusé de la bière, qui sait. On me décrit souvent les timbrés qui sortent quand les gens dorment, mais je ne me sens presque jamais en danger... Pas après avoir vécu une telle vie mouvementé et à vivre un petit enfer à l'école.

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Tenue × Adossé à ma voiture garée devant un entrepôt, la nuit était tombée depuis longtemps maintenant, je pouvais étaler entre mes doigts les gains de la journée, j’avais réussi à me jouer d'un autre pigeon qui avait tenté de m’échapper par des moyens peu orthodoxes et j’avais vu venir le piège à des kilomètres, mais c’était terminé. Il se souviendra qu’il ne faut pas juger un livre à sa couverture, comme beaucoup il a surement pensé en me voyant que j’étais faible et naïf, d’ailleurs son nez se souvient surement de mon poing après avoir jugé bon de me complimenter sur mon physique, pauvre chose. Mon échiquier prenait de plus en plus d’ampleur, combien de pions avais-je en main ? Surement plus que le nombre de case, par chance je peux virer des pions usagés et les échanger contre des neuf, ça me permet d’avoir toujours une longueur d’avance voir même deux ou trois coups supplémentaires. Mon cerveau carburé a l’adrénaline, toujours à cent a l’heure. Mettant mes lunettes sur le nez, je m’installe sur mon siège, démarrant dans un bruit de moteur assourdissant, le faisant chauffer intentionnellement comme si je m’apprêtais à entendre le « START » d’une course et voir les drapeaux se lever.

Une cigarette entre les lèvres, je m’arrête dans le quartier de Chuo sur le chemin du retour pour une raison toute simple, c’est ici que j’habite depuis quelques années maintenant, mon appartement semble bien trop grand pour moi, mais j’aime l’espace, les endroits confinés et petits sont tout ce que je déteste. Si je devais posséder un point faible qui puisse me jouer des tours, ce serait sans aucun doute cette peur naît de mon expérience passé. Le son d’une balle bruyante attire mon attention, capuche sur la tête, mains dans les poches, je crache le mégot au sol pour l’écraser sous mes chaussures neuves, passant ma langue sur mes lèvres. Apercevant une silhouette à travers le grillage du terrain de basket, je pose mon épaule contre celui-ci sans rien faire, sans rien dire, observant silencieusement. C’est une nuit plutôt agréable, la température est bonne, les étoiles sont nombreuses, la lune éclaire plus que les lampadaires du coin, mais quelle heure est-il ? Sortant mon téléphone pour vérifier, la moitié de la nuit était déjà achevée. Sur le point de ranger mon mobile dans la poche de mon sweet-shirt, ce dernier se mit à sonner. Sans m’occuper d’être repéré, je jaugea l’appel pour laisser la sonnerie se répéter jusqu’à ce qu’elle s’éteigne toute seule, les gens devaient comprendre que je suis celui qui choisit quand appelé, pas l’inverse.

Un duo d’ivrognes hurlant, chantant dans la rue comme s’ils étaient seuls au monde mis ma patience à rude épreuve, quand ils ne passèrent pas loin de moi je ne me priva pas de faire un croche patte à l’un d’entre eux en posant mon index sur mes lèvres en soufflant : « shhhh » ironiquement. L’autre encore debout tenta d’agripper mon haut avec ses mains sale, l’évitant agilement je lui mis un coup dans l’estomac, lui faisant recracher ses boyaux... « Il y a en qui dorment ici. Pauvres nazes. » Un ton sanglant et glacial. Tout en finesse, il n'y a rien de mieux. Mon regard sous mes lunettes noires se porte sur l’autre gars derrière la grille, passant l’entrée je ramasse le ballon qui avait roulé jusqu'à mes pieds, le balançant dans le panier.

« Hey le merdeux, je pensais qu’ils t’auraient gardé enfermé plus longtemps que ça. » Gentil. Je ne connais pas la gentillesse. Mais je reconnais le visage des pions que j’utilise, ils sont comme des cartes entassées dans un coin de ma mémoire.

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Tenue × La vie me dépasse par moment. C'est quelque chose d'éphémère, d'assez court, mais qui doit mériter beaucoup de patience pour arriver jusqu'à la fin sans perdre la raison. Ai-je déjà eu une conscience pour cela ? J'y réfléchi tout en marchant, perdant mon regard dans la noirceur du ciel, mes pupilles s'accrochant à quelques étoiles, à d'infime constellation que je ne connais même pas. Qu'est-ce la grande ours ? Je crois connaître celle-ci de nom, mais cela n'a pas d'importance. Les étoiles n'ont aucun impact dans une vie, elles sont inutiles, sans valeurs, autant qu'elles sont intouchables et innombrables. J'abandonne ce spectacle des yeux pour revivre au trottoir sale et sombre de la rue, ma balle rebondissant par moment dans un bruit sourd. Personne ne me remarque. Le peu de passant qui reste ne s'attarde pas sur un gamin à la chevelure éclatante et blonde, qui s'amuse à faire rebondir sa balle tel un enfant. Ils sont sûrement bourrés, ivre d'une vie répétitive. Je ne comprends pas ce besoin de boire, ni même de fumer. Qu'est-ce qu'il y a de bien à tout cela ? C'est futile, dangereux, porteur de malheur et de maladie. Est-ce cela qu'il désir au fond d'eux ? Leur vie n'est pas suffisamment misérable pour s'enfoncer dans des actes pitoyables ? Je l'ignore et je m'en fiche. Je passe à côté, je ferme les yeux. Indifférence, distance, renfermement.

Mes pas me mènent au terrain de basket proche de chez moi, plongé dans la pénombre de cette heure tardive. Je me pince les lèvres en ouvrant la porte grillagé pour m'infiltrer sur le bitume peint et lisse. Refermant derrière moi, je prends place au centre pour faire rebondir à nouveau mon ballon. Le bruit résonne dans ma tête comme une douce mélodie, elle me berce et calme le battement de mon coeur. Ce n'est pas une passion, ni un amusement, juste un passe-temps sans intérêt. Je ne comprends pas ce plaisir à jouer, à faire des paniers... Pourtant je tente de les enchaîner en suivant des conseils. Ne suis-je pas stupide à faire des choses que je ne saisis même pas ? Je devrais me regarder dans un miroir et me poser franchement ma question. Mes dribbles s'accentuent, mes paniers augmentent d'intensité et de nombre. Je me perds sur ce terrain, jonglant entre esprit et physique. Une sonnerie résonne dans ma tête durant plusieurs minutes, mais je n'y prête pas attention parmi le son que produit ma balle en touchant le sol. Quel est l'idiot qui laisse sonner son portable aussi longtemps ? Il ne décroche pas ? Je m'en fou, ce n'est pas mon problème. Je continue de lancer la sphère dans le cerble, écoutant les chaines teintés entre elles après le passage du ballon. Il rebondit seul dans l'obscurité des lampadaires, des mains l'attrapant avant que je ne puisse bouger de mon point. Qui peut bien s'incruster à la partie sans même me demander ? Je relève doucement les yeux, redessinant le contour de sa silhouette, et mon corps frémit.

Les chaînes s'entrechoquent encore sous l'effet de son panier et mon sang s'agitent aussi rapidement dans mes veines. Ce... Qu'est-ce qu'il fout là ? Comment ose-t-il apparaître devant moi après ce qu'il a fait ? Mes sourcils se froncent, mes traits se creusent et la colère peut parfaitement se lire sur mon visage. Mon degré de haine est beaucoup plus élevé que celui de Kô, comme s'ils ne jouaient pas dans la même cour. Ses mots me heurtent violemment et me glace le sang, il tape contre mes tempes et se répercute dans ma tête. Je récupère doucement le ballon, gardant un silence effrayant. Mon corps se tourne vers lui, aussi lentement que mon mouvement pour reprendre la balle, puis je respire un bon coup pour lui balancer dessus de toute mes forces. Ce n'est pas une passe, mais une attaque. « Qu'est-ce que tu fous ici, sale bâtard!? » Hurlais-je aussitôt en le fusillant du regard. Je sais qu'il rattrapera la balle sans effort, sans même bouger d'un millimètre si ce n'est pour lever le bras. ça me fait rager de le voir ici, face à moi. « Va crever! » Fallait que ça sorte, même si je garde mes distances avec ce connard. Je ne sais pas de quoi il est capable, et je ne tiens à dévoiler mes compétences médiocres au combat. Insulter, je sais faire. Me battre, moyennement.

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Tenue × Il est rare que j’adresse la parole à des gens que j’ai « jeté » sans pitié, il faut dire que je ne suis pas très amical comme gars et je punis le manque de respect à ma manière, ça m’amuse quand je vois toutes ces personnes douter sur mon compte à cause de mon physique ou de mon air angélique, combien d’abrutis sont tombés dans le piège ? Je ne les compte plus, je me souviens encore de leur remarque : « Il est vraiment si fort ? », « Quoi c’est lui le leader ? » « Ce gamin tout mignon, tu te moques de moi ! », des expressions montrant leur surprise et leur idiotie. Mon physique est une force, plus les gens oublient de se méfier, plus je peux les piéger, récoltant des informations de plusieurs façons, je n’ai à ce jour pas encore connu d’échec sur ceux que je voulais faire tomber. Trahir est facile, donner sa confiance l’est moins. Honnêtement il n’y a personne à qui je l’ai offerte et surement que cela n’arrivera jamais. Même les membres de ma bande ne dépassent pas les cinquante pourcents, avoir les rênes signifie aussi que je dois toujours avoir une longueur d’avance et une marge de sécurité pour ne jamais laisser l’opportunité à quiconque de me mettre des bâtons dans les roues, je suis celui qui mène la danse et c’est ainsi que ça doit le rester.

Quand j’ai fait irruption sur le terrain de basket, je m’attendais à ce que ce gosse qui fut une des victimes de mon groupe ne soit pas content de me voir, je ne ressens rien pour ce gamin, je n’ai pas de pitié pour ses années passé enfermé, je n’ai aucun regret, il est le seul à blâmer pour avoir fait confiance sans aucune méfiance. Alors ses états d'âmes me concernant ne me touche nullement. Naïf, il est simplement devenu le jouet jetable sans possibilités d’être racheté. Je l’observe un instant, souriant devant la haine qu’il transmet, sadique je lui montre sans peine que je n’ai aucune honte à lui faire face, contrairement à ce qu’il pourrait croire et suivant le mouvement rapide de son bras, d’un geste agile je rattrape le ballon pour le faire rebondir au sol sans un mot. Marchant vers lui en jaugeant le panier, mais mon but n’était pas de jouer à ce petit jeu débile, arrivait au niveau du gamin, je lance un regard glacial dans sa direction, avant de le faire basculer au sol d’un geste rapide en appuyant mon genou contre ses côtes et le ballon sur sa tête, virant mes lunettes pour qu’il me regarde bien droit dans les yeux.

« Qui tu traites de bâtards ? » Appuyant davantage pour qu’il souffre un peu plus sans le ménager, je ne supporte pas les petits cons dans son genre, quoi ? Il nous était utile alors je devrais le remercier ? Je ris à cette pensée.

« On t’a donné des couilles dans ta cage en ferraille ? Surveille tes paroles morveux, moi, les mots qui sortent de ma bouche ne sont pas là pour faire joli ou amuser la galerie. » Soyons clair, je ne suis pas un enfant de cœur, si lui aussi me juge d’un point de vue extérieur il va s’en mordre les doigts. Contrairement aux autres je ne joue pas dans un bac à sable, voler une maison de retraité, ce n'était pas mon idée, simplement un test qu’ils se sont donné, qu’il se calme la demi-portion. Me relevant faisant tourner la balle sur mon index, je le regarde allonger au sol en lui lançant dessus violemment.

« Tiens continue donc à faire mumuse, ça te va mieux que ton rôle d’informateur. »

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Tenue × Ce gars ne m'a jamais inspiré confiance, dès la première seconde j'ai vu en lui quelqu'un de fourbe et de faux. Sur le coup, je ne me suis pas cru et j'ai laisser faire les choses en parlant avec l'un de ses potes, Kô. Aujourd'hui, je m'en mords les doigts. J'ai eu tord, je le reconnais, mais n'est-il pas trop tard pour le regretter ? Ils doivent bien en rire, eux. Même si l'autre couillon a cherché à se racheter en prenant ma défense l'autre nuit. Il se goure en croyant m'acheter si facilement, je suis bien plus têtu qu'une mule. En attendant, je ne pensais jamais revoir ce visage. Sûreté n'est pas mon mot d'ordre depuis la mort de mes parents, mais faut-il vraiment qu'un fantôme revienne me hanter pour donner un autre sens à ce mot ? Je ne suis pas à l'abri, où que j'aille ou quoi que je fasse. Après Kô, fallait que ce soit Dakota. Cette pourriture de première, ce chien, ce... Il n'y a de moi suffisamment fort pour traduire la haine que je ressens envers lui. Il m'a poussé dans un endroit insolite où aucun adolescent ne voudrait passer ses vacances, ni le restant de sa vie. Comment pourrais-je le voir autrement qu'avec rancœur et amertume ? Il réveille toute les petites séquelles du passé, comme s'il plantait un scalpel dans la plaie pour la rouvrir et l'agrandir. Un démon d'autre fois, un mort qui aurait dû rester dans sa tombe plutôt que sortir de terre.

Mon geste n'est pas prévu, même si je me doute qu'il ne lui fasse rien. évidement, Dakota rattrape facilement la balle telle une passe durant un match. ça m'agace qu'il puisse m'être supérieur, alors qu'il est un beau salaud. Mes iris voyage de la balle au jeune homme, pour revenir vers le ballon rebondissant. Il juge le panier, mais cela m'importe peu. Ramenant mes yeux vers lui, j'ai à peine le temps de voir le coup venir que je me retrouve plié en deux sous le choc, un gémissement étouffé parvenant à quitter mes lèvres. Son genou n'a pas tapé loin de ma blessure au couteau, tandis que le ballon m'a quelque peu assommé. C'est traître... Il est plus costaud et grand que moi, nous ne sommes même à égalité dans ce match. Avec Kô, je pouvais le dominer par la taille tellement il est court sur patte, mais Dakota... Je me sens ridicule, allongé sur le bitume à reprendre mon souffle.

« Toi. » Je persiste, borné. Mon mot se perd dans un nouveau gémissement, plus audible que le précédent. à le voir comme ça, on ne dirait pas qu'il tape fort, ou qu'il frappe tout simplement. J'en ai le cerveau retourné, mon regard porté vers le ciel noir. « Ta gueule... » Un murmure. La patience n'est pas mon fort, il devrait le savoir depuis la dernière fois. Je tente de me redresser sur mes coudes, crachant sur le côté. D'un revers de main, je m'essuie les lèvres et lui lance un regard mauvais. Quitte à prendre les coups, autant se défendre.

Je l'ai vu venir la balle, sans avoir le temps de l'esquiver. Elle tape dans mon bras et me fait perdre l'équilibre, mon dos retombant à terre dans un bruit sourd. Il m'emmerde! Toujours à enfoncer le couteau dans la plaie et à me chiffonner comme un vulgaire morceau de papier. Je prends sur moi pour me relever et me jeter sur lui, pesant tout mon poids pour le faire tomber à son tour, me positionnant au dessus de son corps pour le juger avec haine. « Si c'était pour casser les couilles, valait mieux rester avec tes p'tits clébards. » Je ne sais pas à quoi je m'expose en lui tenant tête, mais je ne vais pas fuir face à lui, surtout pas pour perdre la face. Il m'a provoqué, de toute façon.

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Tenue × Qu’est-ce que ça peut bien apporter de jouer les bons samaritains maintenant, en quoi suis-je coupable si ce gosse s’est laissé emporter dans une histoire qui le dépasse, le monde est cruel, je l’ai compris bien jeune, la pourriture ne sera pas nettoyée avec de la gentillesse gratuite, je n’ai aucune intention de me racheter de l’avoir laissé et abandonner à son sort, lui et moi ne sommes rien l’un pour l’autre. Je suis seul, même entouré, je suis seul. Mon monde tourne autour de mes propres choix, de ma façon de berner et piéger les adultes bien trop sûr d’eux, de me jouer de ses idiots qui croit être invulnérable, que leur secret est bien gardé, oui. Je suis un enfoiré tapant là où ça fait mal, mettant à nu les faiblesses de tous ceux qui deviennent mes proies. Lui est devenu un de mes pions par hasard, trainé avec la bande a son âge, parler de ce coup alléchant, puis montant le plan, si j’avais organisé les choses, cela aurait peut-être été différent, mais foncer tête baisser est souvent la plus grande erreur à ne pas faire, laisser l’adrénaline, la peur et l’impulsivité prendre le dessus, c’est simplement perdre le contrôle. Cette erreur couta la liberté à cet enfant, mais je n’ai pas de regret alors s’il me déteste, me maudit, tant mieux pour lui, pour moi ça ne change rien du tout. Rattrapant le ballon qu’il me lance dessus avec force pour m’attaquait, je remarque sans peine qu’il est « faible » où sont ses convictions, c’est là toute l’ampleur de sa colère ? C’est pitoyable. Par contre ce gosse manque cruellement de respect, je n’aime pas qu’on s’adresse à moi avec des mots qu’il n’est pas capable d’assumer.

Sans aucune hésitation je lui fais comprendre cette différence, il vaut mieux savoir fermer sa bouche et baisser les yeux quand on n’est pas au niveau. Il me traite d’enfoiré, il a eu une pousser d’hormone ou quoi ? Faire mal, j’adore ça. Il pourrait hurler, pleurer, je serais simplement tenté d’appuyer d’avantages jusqu’à l’écraser où lui rompre les os, je suis sadique, au sens propre du terme, sentir les gens sous mon emprise est jouissif et c’est bien pour ça que je suis arrivé a ce stade aujourd’hui. En effet je frappe, je frappe fort et vite, je ne suis pas du genre patient, alors j’ai mis moins de deux minutes à l’écraser au sol et à le torturer avec mon genou ou sa propre balle dure appuyée contre sa tête. À peine relevé, je l’observe et pour ses mots en trop je n’épargne pas un coup supplémentaire, le ballon de basket venant s’écraser sur lui avec force, heurtant son bras lui faisant perdre l’équilibre, un fin sourire sur mes lèvres, je me « frotte » les mains.

Mais tel un caniche enragé s’attaquant à un pitbull, il me saute dessus et je tombe surpris par son geste, il me les brise tout autant, n’ai-je pas dis que je n’étais pas patient ? Un lourd soupire agacé, je le fixe dans les yeux en donnant un coup de genou pour le faire basculer et me retrouver sur lui, mordant ma lèvre avec une certaine lueur de rage, je serre les poings alors que ma main vint se poser au niveau de son cou. Sérieux et calme, glacial et sanglant, je ne compte pas laisser un petit con comme lui me faire chier bien longtemps. Forçant mon emprise, j’ancre mes iris noirs dans les siens en soufflant proche de son visage.

« Je ne supporte pas les chiens qui aboie plus fort qu’il ne morde. Donc ferme là avant que je ne te fasse taire pour de bon. » Je ne plaisante pas, je n’ai pas le temps pour ça, s’il persiste je pourrais tout aussi bien le jeté dans la mer attachant un boulet à ses pieds ? Relâchant son cou, je me redresse en le jaugeant avec sérieux prêt a lui coller mon poing dans la tronche s'il bronche encore...

« Pff. »

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Tenue × Je n'attends rien de lui, qu'il ne se fasse pas d'idée là-dessus. S'il croit que je vais lui accorder un minimum d'importance pour m'avoir utilisé comme un pion et jeté comme un déchet... Il se trompe. En même temps, je ne peux pas plus le haïr qu'à présent, alors que nous nous connaissons pas réellement. à l'époque, aucun mot ne fut échanger, aucun regard d'amitié, aucun sourire complice. Nous étions dans deux mondes différents, tandis que je traînais avec Kô et quelques autres plus sympathiques et accessibles. à mes yeux, ce gars n'est pas facile d'approche. C'est une sorte d'étoile, lointaine, brillante mais que personne ne peut avoir. Une étoile, comme celle que je trouve inutile. Qu'est-ce que je pourrais bien admirer chez ce mec-là ? Il est vile, fourbe, sans compassion, et je n'éprouve aucune joie à le regarder, ni à parler avec lui. Comment font ses potes pour le supporter ? Je serais déjà partie depuis bien longtemps à leur place. Chacun ses choix, mais je préfère rester loin de lui. Ce type est un bâtard, un démon, un connard. Des mots qui ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd, apparemment. J'aurai dû tenir ma langue, m'éviter bien des soucis et surtout garder la vie sauve. J'sais pas, j'aime bien risquer ma peau et balancer ma carcasse tel un butin pour une partie de poker. J'y gagne pas grand chose, je le sais d'avance... Pourtant, je continue à être stupide et tête brûlée. Un sale gosse qui ne connait pas les bonnes manières, qui rejette le respect et se contre-fiche de la politesse. Les gens se sont trop servit de moi jusqu'à aujourd'hui, il serait temps que le chiot sortent un peu les crocs.

Un chiot qui ne fait pas le poids contre un chien enragé et pesant sûrement une tonne. Il m'écrase au sol d'un coup bien placé, son ballon tapant contre ma tempe pour me sonner. Je suis nul, mais cela n'est pas une nouveauté. ça me déçoit moi-même de ne pas tenir sur mes jambes et de céder à ma faiblesse pour me ramasser telle une merde. Ce Dakota est beaucoup plus fort et il le prouve sans effort. C'est aussi une source d'ennuie, comme son chien Kô qui doit bien lui lécher les baskets. Je les déteste tous les deux. La rage me nourrit et me permet de tenir, qu'importe si j'ai mal ou si je veux fuir. Fuir... N'est-ce pas ce que je fous depuis des années ? Fuir mes familles d'accueils, fuir ce monde que je n'accepte pas, me fuir moi-même. Mon cerveau tourne sur du cent à l'heure, chauffant et fumant comme une locomotive. Il ne perds rien pour attendre, même si je dois m'écraser à nouveau sur le bitume. Le coup de trop, alors que je tenais fébrilement sur le bout de mes coudes. C'est un peu comme ce jeu où il faut taper un socle pour voir un « truc » grimper et taper le sommet. Ma jauge vient d'exploser dès l'instant où je saute sur mes jambes et que je me lance sur lui, dans une tentative désespérée de gagner. Nos corps basculent et nous tombons au sol dans un bruit mate. J'ai réussi à le déstabiliser! J'en fais tout un plat sur le coup, prenant la parole avec bravoure... Pour mieux me faire écraser et taper.

Dos contre le béton, je souffle une seconde avant qu'il ne dépose sa main sur mon cou et me coupe mon air. évidement, il a toujours le dessus sur moi. Ce n'est pas juste... Je sens mes forces m'abandonner à chaque resserrement de ses doigts sur ma trachée. J'étouffe, je manque d'air, mais ça ne semble pas le perturber. Aboyer ? Mordre ? Me taire ? Les informations circulent à toute vitesse dans ma tête. Ce doit être le manque d'air qui pousse mon cerveau à être à la traîne, mais dès l'instant où il se redresse et soupire, je me relève pour attraper sa jambe et la mordre. Oui oui, la mordre. Il a parler de chien qui aboie plus qu'il ne mord, alors je l'ai mordu.

« Merde... » Fut la seule chose que je parviens à dire en relâchant sa jambe. C'est stupide, mais il n'a même pas dû avoir mal avec son vêtement par dessus... Des fois je me désespère. à part le bloquer et le gêner, je n'ai pas dû faire grand chose pour lui faire mal. Je n'aboie plus que je ne mord, même en jouant son jeu, je le fais mal. Misérable, il peut bien le dire, mais je ne perds pas cette flamme dans le regard. Il peut bien me foutre à terre et me rouer de coup, je ne lui céderai jamais.

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Tenue × Je peux partager des moments avec les autres, rire et m’amuser comme tout le monde, cependant une partie de mon esprit sera toujours « ailleurs », j’ai grandi trop vite et je n’ai pas pu y mettre des freins, mon enfance fut bercée dans un mélange de haine et d’incompréhension, si les gens veulent me juger ils sont libres de le faire, je ne suis pas devenue un enfoiré sans raison, j’aurais pu attendre et moi-même devenir un pion, sauf que j’ai choisi de me relever et d’être celui qui allait jouer, commander et faire tomber. Ce petit a passé du temps avec la bande, il avait quoi... treize ans ? Mais je n’y ai jamais porté une attention particulière, si je devais le juger sur ma première impression, j’ai vu un enfant perdu et seul, peut-être a-t-il vu dans notre bande une porte de sortie pour animer et remplir sa vie ? Je ne suis pas doué pour user de compassion, chacun sa vie, chacun sa merde. J’ai choisi de rendre ma propre justice en créant un échiquier géant avec des pions obéissants, mais j’aurai très bien pu devenir aussi minable et inutile que lui.

La violence est un de mes langages préférés, je pourrai très bien m’en passer en usant de maturité bien placé, mais je ne suis pas du genre patient et ça se ressent dans mes coups qui surgissent subitement, comme à cet instant où je n’ai pas hésité à le plaquer au sol sans douceur pour l’écraser sous mon poids et tapant sans pitié le ballon sur sa tête pour l’assommer et lui faire comprendre simplement de la fermer. Il est mignon, mais c’est une tête brulée qui ne réfléchit pas à ce qu’il fait, s’il a envie de se suicider sur mon rocher, il va finir par y arriver. Je ne suis pas un tueur, je n’ai aucune intention de le devenir, mon cœur est simplement aussi dur et froid que la pierre, toute sa chaleur s’est évaporé avec les années. Le laissant gisant au sol le voilà qu’il me saute dessus et réussi à me faire tomber, agacé par sa manière de ne rien lâcher en sachant qu’il n’a aucun moyen de me surpasser, je le retourne pour mieux lui faire comprendre en attrapant la base de son cou entre mes doigts, le regard froid, qu’il manque d’air ou souffre sous mon emprise ça m’est égal. Pour moi c’est juste un chien inoffensif qui aime aboyer après un chien qui pourrait n’en faire qu’une bouchée, qu’elle est l’utilité d’agir de façon aussi stupide ? Mais une fois redressé le voilà qu’il me... mord ?

«... Intéressant.  » Je donne un petit coup pour qu’il lâche ma jambe avant de m’accroupir à sa hauteur. « Raylai c’est ça ? Tu as du cran, mais je me demande si je devrai trouver ça stupide ou courageux.  » Mon ton est piquant, mais je suis sincère, finalement il peut être inutile, mais il revient m’attaquer dans des tentatives désespérées mêmes en sachant qu’il n’a aucune chance de me blesser ou me faire capituler. « Dommage que je t’ai déjà utilisé, tu aurais pu devenir un pion bien utile entre mes mains.  » Tapotant fortement sa joue comme pour « félicité » son geste.

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Tenue × Je ne suis qu'un gringalet, un minus, un moins que rien, mais je ne me laisserai pas faire par des idiots qui se pensent supérieur à tout, et tout le monde. J'ai donné durant des années, entre des familles irresponsables et des adultes emmerdants. Ce Dakota n'est pas mieux qu'eux. Il est grand, con et déborde d'une autorité répugnante et mal placée à mes yeux. Je n'ai jamais été très magnanime envers des gens condescendant dans son genre, qui ne pète pas plus haut que leurs fesses et pense que le monde tourne autour d'eux. Son échiquier, je lui ferais manger. C'est seulement dans cet état d'esprit que je lance les hostilités avec mon ballon et me relève quand il me fout par terre. C'est dingue, puisque je ne suis pas un bagarreur dans l'âme et que je pense plutôt à fuir, qu'à me battre. Dakota est une première, sinon je ne me serais jamais accroché à ce point, telle une sangsue, une moule, une koala. Sauf qu'il n'y a rien de mignon à ma façon de le retenir, de vouloir le renverser et prendre le dessus. De toute façon, ce n'est jamais le cas et je m'en rends compte en terminant une seconde fois dos contre le sol. Second round, 0 - 2.  

ça me fait chier d'être plus faible que lui, mais aussi traité de caniche. J'aboie beaucoup sans mordre, d'après lui. Il va voir si je ne mords pas... Cet idiot m'a mit une sacrée idée folle dans la tête. Ni une ni deux, je me jette à son mollet pour y planter ma dentition dedans, un arrière goût de jeans sur la langue. Idée nulle, au passage. Parce que je ne lui fais même pas mal! Comparé à lui qui a faillit m'étrangler quelques secondes plus tôt... Je ne lâche rien, serrant la mâchoire au possible avant de réaliser ô combien c'est stupide. D'un simple coup, je lâche prise et me retrouve à respirer comme un buffle, à bout d'effort. Intéressant ? A-t-il vraiment dit une telle chose ? En quoi suis-je intéressant ? Je le fusille d'un regard noir et mauvais, prêt à le tuer ou à lui sauter à la gorge. Accroupi par terre, je ne cesse de le fixer tandis qu'il me parle, se souvent de mon prénom sans difficulté. J'ai dû le marquer pour qu'il s'en souvienne clairement, sans faute apparente. à savoir si je suis stupide ou courageux, moi même je me le demande souvent.

Il me prend pour un déchet, un jouet. Je l'entends dans sa voix, le sens dans son regard et le comprend dans ses mots. La colère me monte au visage et me pique le nez, tandis que je plisse les yeux en fronçant mes sourcils. Je ne sais pas pourquoi, mais ma réaction a été rapide.... Un crachat. Je viens de lui cracher dans la figure, priant dieu de m'accueillir au paradis. J'ai du cran d'après lui, alors je le laisse en juger par lui-même. Il n'aurait pas dû me tapoter la joue comme un clébard. « Dommage pour toi que je te déteste, fils de ****. » Les insultes, mon péché mignon. Je n'ai pas encore la force de me relever, puis mes jambes tremblent encore sous l'effet de ses doigts autour de mon cou. La peur, le stresse. Pour la première fois, j'ai eu peur de mourir étouffer... De mourir, tout simplement.

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Tenue × Le monde est remplis d’imbécile qui pense être les défenseurs de la justice, protégeant les lois quittes à devoir enfermer des gosses trop naïf pour comprendre ce qui se passe. Je déteste ce système, cette façon de croire qu’ils ont tous les droits, alors oui je me suis donné la mission de descendre quiconque pensant être plus puissant, trop puissant pour risquer quoi que ce soit. Je suis une sorte de Robin des bois maléfique et égoïste, qui n’agit que pour moi, volant les riches dans des magouilles et des plans que je monte de toutes pièces avant de les mettre à exécution. J’agis seul, je n’ai pas de « princesse » à mes côtés ou d’amis pour pouvoir me couvrir, mais durant toutes ses années je m’en suis sorti parce que je suis un gars qui sait penser avec sa tête, même s’il y a des jours et des situations où je préfère simplement envoyer les coups, comme ce soir. Ce gosse me cherche, d’une certaine manière il sait qu’il n’est pas de taille, mais continue de me provoquer, il pense que je vais le laisser tranquille s’il me tient tête ? Je me fiche qu’il soit faible, je n’ai pas de pitié pour les « forts » mais ceux qui ne valent rien m’insupporte tout autant ! Il me saute dessus, me fait tomber, je manque de le « tuer » en lui agrippant la gorge, c’est un caniche à mes yeux, un clébard inutile qui aboie simplement jusqu’à se faire dévorer, agaçant et bruyant au point de me donner envie de l’égorger. Mais je le relâche en espérant qu’il ait compris le message...  

Résultat, il me mord, ayant surement pris au mot ce que je viens de dire, finalement, je le trouve intéressant. Bien qu’il me donne envie de le frapper encore et encore, le voir si tenace c’est plutôt pas mal, j’ai besoin de pion solide, malheureusement, je l’ai déjà utilisé une fois, quand je jette je ne reprends pas. Quelque chose s’écrase sur mon visage et je dois avouer qu’à cet instant une aura meurtrière a dû m’envelopper... rouge feu, brulant dans les flammes, un regard noir et aussi froid qu’un iceberg au pole Nord, je le fixe silencieux. Sortant calmement un mouchoir de ma poche pour essuyer mon visage, mes yeux toujours posés sur lui ne sont pas bon signe et lorsque j’attrape sa tignasse pour la lui tirer en le relevant, le trainant jusqu’au grillage sur lequel je le plaque sans douceur.

« Bâtards... » Je grogne, alors que cruellement, ma main se plaçant dans un endroit stratégique serrant ma prise fortement en reprenant. « Je vais t’arracher les couilles enculé. » Il m’a quand même craché dessus, de quoi retourner mon sang à 180 degrés. « Tu veux crever sale con inutile ? » Relâchant mon emprise sur son entre-jambe, je lui donne quelques tartes sur le visage, juste pour lui faire comprendre qu’il n’est qu’une merde a mes yeux, une fourmi que je peux écraser quand je veux. Venant chuchoter à son oreille d’un ton sec. «J’aime les gens courageux, mais je déteste les imbéciles... » L’écrasant contre le grillage en le lâchant, je soupire en sortant une cigarette de mon paquet pour me « calmer ».

« Tu en as assez où tu vas m’obliger à passer la nuit à te dresser ? »

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Tenue × Mes parents ont dû oublier des neurones à la naissance, il n'y a pas d'autre explication. Ce gars-là est tel un ours enragé en manque de viande, bave qui coule des babines et regard fou. Pourtant ça ne m'empêche pas d'être stupide et d'agir d'une manière idiote et sûrement trop précipité. Je dois trop croire en moi, en mes compétences, en ce que je ne suis pas. à vu d'oeil, n'importe qui remarquerait qu'il est puissant, fort et sûrement trop intelligent pour le berner. Je dois être le seul à débile à le voir comme une menace à éradiquer, quitte à jouer les kamikaze et devoir me sacrifier pour lui exploser à la figure. Tout le monde le dira, je ne suis pas très pro dans ma façon de vivre, ni dans mes idées. Comparé à lui, je ne serais jamais un bon leader, je ne manipulerai jamais personne. Ce serait plutôt l'inverse, faible jouet que je suis. De toute façon, je ne me vois ni grand, ni fort. Je connais déjà mes compétences et ce que je vaux, même si c'est nul, voir quasiment inexistant. Quand il m'attrape à la gorge, je sais déjà que j'ai perdu d'avance, pourtant je persiste à vouloir le faire déchanter. Comme si j'étais capable de l'humilier, alors que je ne fais que l'énerver davantage. On se croirait dans un zoo, quand des gamins embêtent un lion en cage, manquerait plus que les portes s'ouvrent pour qu'ils soient dévorés. Dakota, c'est un peu ça. Suffit d'ouvrir sa cage pour qu'il me bouffe tout cru, et franchement, je commence un peu trop à tirer sur la poignée.

Quelle idée ai-je pu avoir de le mordre, seulement parce qu'il m'a traité de chien et que j'ai visualiser sa phrase en prenant celle-ci comme une opportunité. J'aboie, mais je mordrais aussi. Pour lui, je ne suis rien. Je n'ai pas du tout envie d'être quelque chose à ses yeux, qu'il ne pense pas le contraire... Alors pourquoi je m'accroche à ce point ? Je viens quand même de lui cracher à la figure, de lancer le morceau de viande pour attirer le lion. Ma fin est proche, j'ai déjà fait ma prière en espérant que Dieu m'amène à mes parents, au paradis. J'exagère, mais je suis sûr qu'il pourrait me tuer pour un crachat entre les yeux. Résultat, il s'essuie la tronche silencieusement et c'est encore plus inquiétant de le voir faire, jusqu'à sentir son regard noir et son aura meurtrière. Adieu, monde cruel. Je serre déjà les dents alors qu'il n'a même pas encore attrapé mes cheveux, tirant dessus pour me forcer à me relever et me tirer vers le grillage. Je n'ai jamais autant détester ce gars que maintenant, parce qu'il n'est pas doux dans ses gestes. Franchement Ray, pourquoi le serait-il ? Je l'ai cherché, il a tout les droits d'être violent et mauvais à mon égard. La prochaine fois, j'éviterai de cracher... Si prochaine fois existe, bien sûr.

Mes oreilles sifflent brusquement, tandis que je chercher à capter son regard, un gémissement de douleur quittant mes lèvres. Il tient un endroit délicat entre ses doigts, forçant la pression à monter au bord de mes paupières mi-ouverte. Ça fait mal, mais je ne pleurerai pas devant lui, je ne lui ferais pas ce petit plaisir de me voir gesticuler et râler, même si je respire doucement par le nez pour m'éviter de trop y penser. Les insultes fusent mais je n'y fais pas attention, habitué à ce genre de vocabulaire avec les cons de ma classe. Il est juste quelques niveaux au dessus d'eux, beaucoup plus violent et méchant. Je me sens propulsé dans un nouveau combat contre de nouveaux adversaires. C'est déloyal, mais je m'accroche comme ce petit héro de dessin animé qui a l'air minuscule et fragile. Mes joues en prennent un coup avec lui, virant de plus en plus au rouge. Ma langue semble en vacance d'un coup, ma voix bloquée dans ma gorge serrée. Ah... je suis un imbécile pour lui, mais ça je le savais déjà. Il ne m'a vu courageux que deux secondes, le temps d'une morsure désespérée.

Après un coup de pression qui m'écrase contre le grillage, je sens la distance se creuser à nouveau entre nous et je le regarde vaguement prendre une cigarette. Ça m'a fatigué de remuer dans tout les sens, soufflant lourdement. « je ne suis pas un chien ... » je n'ai aucune conviction dans la voix, rejetant simplement le fait d'être un clébard. Prenant sur moi, je me décolle du grillage en tirant une grimace, ne perdant pas une seconde pour sentir mes jambes flancher et mes genoux toucher le sol. Une pause, trente seconde. « reste pas là ... dégage d'ici. » il ne va pas passer la nuit sur ce terrain de basket ? Je ne veux pas le supporter davantage, ça m'agacerait trop

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Tenue × J’en ai rencontré des gosses qui pensaient pouvoir me tenir tête, quand j’étais enfant je faisais déjà ma loi telle que je la percevais, les enfants ont tendance à vouloir se montrer intéressant devant leur petit copain, en grandissant ça ne change pas vraiment en fait, tout est une question de popularité, essayant d’être le plus fort, le plus drôle, le plus beau, le plus intelligent, beaucoup grandissent avec cet idéal, mais peu de personne arrive à l’atteindre. Je fais partie du pourcentage le plus bas qui sans le vouloir possédé ses capacités et ses qualités. J’aimais simplement qu’on me laisse tranquille, quand on me cherchait ont me trouvé, tout comme aujourd’hui, je ne suis pas patient, planté des crayons dans la main de mon camarade ou en écraser un autre sous un banc, faire boire l’eau des toilettes, j’en ai fait des coups bas, un petit démon qui se faisait sa réputation. Si je suis quelqu’un de plus discret aujourd’hui, je ne suis pas pour autant plus calme. Je déteste qu’on me manque de respect, qu’on me frappe ou encore entendre des chiens inoffensifs aboyés inutilement juste pour faire chier. Il m’a rendu fou, déjà il m’attaque ensuite me saute dessus, puis me mord et maintenant quoi ? Il me crache à la figure ? Ce trou du cul s’est cru chez mémé ma parole.

Que ce soit mon corps qui prend feu par la haine subite qui apparaît ou mon regard glacial et perçant avec lequel je le fixe, tout montre clairement que je pourrais le tuer pour ce qu’il vient de faire, j’ai simplement envie de l’écraser, de le torturer, du séquestré et de l’assoiffé ou pire de le laisser mourir tout en lui faisant subir le martyre, tellement d’idées traversent mon esprit sadique, toutes plus folles les unes que les autres, la douleur est excitante et satisfait ma colère et quand j’agrippe ses cheveux je ne sais pas encore de quoi je suis capable; le son du grillage tremblant sous le poids propulsé de ce caniche, je n’ai aucune douceur dans mes gestes, brute et sauvage, je ne perds pas de temps pour venir prendre ses couilles entre mes mains les serrant sans délicatesse, quitte à les broyer entre mes doigts, mais je veux qu’il sente passer la haine qu’il me pousse à ressentir. Je ne suis pas un homme de cœur, il ne peut ne pas avoir peur de moi, ça n’empêche pas que je peux le détruire, lui faire vivre l’enfer, à quoi bon quand il suffirait qu’il se taise ?

Je lâche la pression après l’avoir plaqué fortement et dis quelques mots histoire de mettre les choses au clair, m’éloignant de quelques centimètres, faisant deux ou trois pas pour me fumer une clope, l’observant s’écrouler au sol, ses jambes ne sont plus assez solides pour le porter, peut-être qu’ainsi il arrêtera de faire le malin avec moi. Ses mots parviennent à mes oreilles et je pose un genou à terre pour me mettre à sa hauteur, ma main venant agripper son menton pour qu’il me regarde dans les yeux, je me rapproche de lui, soufflant simplement.

«Tu devrais vraiment apprendre à la fermer tu sais ? » Aspirant une bouffée de ma clope, je lui jette la fumer à la figure, avant de l’attraper par le col et de le relever. « manque moi encore de respect et je te fais vivre l’enfer, soyons clair. » Ce n’était pas un vilain jeu de mots, il risquait vraiment de se frotter à quelque chose de trop gros, quelque chose qu’il ne pourrait pas supporter. M’asseyant contre le grillage, je n’ai pas l’intention d’obéir à sa demande, mais s’il veut se casser, il est libre...

Pour le moment.

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Tenue × Nous étions plusieurs enfants au foyer, plusieurs gamins sans famille, sans parents. Des gosses qui broyaient du noir et qui n'aimaient pas les adultes. Des mômes parfois indisciplinés dans mon genre qui répondaient aux bagarres ou les déclenchaient. Dans ce foyer, je ressemblais à ce genre de bambin fétiche et fragile, toujours dans son coin, qui ne s'autorise pas une amitié parce qu'il a peur du monde qui l'entoure. Je ne voulais pas me faire des amis, ni même être sympathique. À la longue, j'ai subis les moqueries des autres pensionnaires, leurs coups bas comme leurs mauvais mots, puis nous avons commencés à nous battre, à nous taper dessus. Il n'était plus question de « famille » entre nous, rien de plus qu'une cage aux lions, même si nous étions que des chatons. J'ai grandi à moitié avec ces gamins emmerdant, à moitié dans des familles étranges. Alors respect et politesse ne font pas tellement parti de mon vocabulaire, surtout sans une bonne éducation et une volonté à vouloir rester vulgaire et mal élevé. Je ne suis pas un saint, même si on me force à faire des travaux forcés dans une association pour sans-abri. Je ne fais pas non plus ma loi, ne sachant même pas à quoi m'attendre de ma vie. De près ou de loin, je n'ai rien à voir avec ce dakota. Il est l'enflure, le renard. Je suis l'idiot, le petit chiot. Celui qui incline sa tête au moindre bruit parce qu'il ne comprend ou ne connaît rien. Je ne suis pas un loup, juste un caniche. Mais ne dit-on pas que les plus petits chiens sont souvent les plus hargneux ? La preuve, je lui ai quand même mordu la jambe à m'en péter les dents sur son pantalon. Je n'ai pas de limite quand la colère s'empare de moi, ni de neurone non plus.

Un acte stupide et suicidaire, j'en ai bien conscience. Généralement, c'est mal vu et très dégueulasse de cracher, alors le faire sur quelqu'un et dans la figure, c'est carrément une autre histoire. Dakota ne perds pas de temps pour m'attraper par les cheveux et me tirer violemment vers le grillage entourant le terrain de basket. Les mailles s'imprimeraient presque dans mon dos tellement il y va fort. Pourtant, ce n'est pas le plus douloureux. Même m’étrangler est gentil comparé à son geste brusque. Il me tient par les bijoux de famille, serrant à un point inimaginable qui me fait frissonner de souffrance. Je ne broncherai pas, même si je crève d'envie de gémir ou de gesticuler. Ça fait mal mais pas autant qu'à mon égo ou ma fierté de mal. Pour la peine, je ne me sens pas si mec, ni viril. Ce gars est un psychopathe et il ne m'étonnerait même pas de le voir jouer dans dexter, dans le rôle du tueur fou. Je ne ressens pas encore bien ce sentiment, sûrement parce que sa haine se déverse à grand flot en moi. Une vague de noirceur qui s'échoue contre mon esprit secoué, troublé. Je ne sais pas si c'était une si bonne idée de lui tenir tête, finalement.

Quelques mèches de mes cheveux s'entortillent dans le grillage, m'arrachant une grimace quand il défait sa prise après m'avoir à nouveau plaqué contre ce mur en ferraille. J'ai la sensation que l'on m'arrache les cheveux, soupirant faiblement de mal être. Il n'y va pas de main morte avec moi, m'abandonnant à mon triste sort pour se fumer une clope. La seconde suivante, mes jambes me lâchent et le sol me semble soudainement plus proche qu'auparavant. Mes membres tremblent et pour la première fois de ma vie, je peux dire que j'ai eu peur. Peur de dakota. Peur de sa haine, de sa folie meurtrière, de son désir de me faire payer mon geste déplacé. Néanmoins, je trouve l’imbécillité de l'ouvrir à nouveau pour la ramener. Qu'il dégage de là, il n'a rien à foutre sur ce terrain. À part pour me faire chier, ce qu'il fait à merveille. Face à moi, je suis bien obligé de le regarder dans les yeux quand il relève mon menton à l'aide de ses doigts. Si seulement je pouvais les mordre aussi ... apprendre à me taire ? J'y songe très souvent, même si je n'en fais qu'à ma tête et l'ouvre toujours. Cette fois-ci, je me tais réellement. D'abord parce qu'il me souffle sa fumée dans le visage et que j'en tousse, n'ayant jamais fumé de ma vie. Je suis trop clean pour jouer contre lui, je m'en rends compte.

L'avertissement en place, je comprend rapidement qu'il ne bougera pas de là. Il joue la provoque en s'appuyant contre le grillage, assis sur le bitume. Je ne ferais pas deux fois la même erreur... à présent debout sur mes pieds - grâce à lui -, je titube légèrement jusqu'à mon ballon pour le récupérer et le serrer contre moi, entre mes bras. Je ne prend pas la peine de regarder dakota, la mine déconfite et le regard absent. Tout ce qui m'intéresse, c'est de rentrer chez moi, dans cette maison qui m'accueille pour l'instant. J'ai la sensation d'être passé sous un rouleur compresseur, grimaçant à chaque pas. Il m'a tué les parties intimes, mine de rien... et je sens ma coupure picoter et brûler un peu. Que ce soit lui ou kô, j'ai une sérieuse aversion envers eux. Ils m’énervent, me répugnent, me donne envie de m'arracher la tête. Bref, ils me saoulent. Je quitte rapidement le terrain pour rentrer, désirant qu'une chose; oublier cette altercation.