Combien d’heures, combien d’aller-retour, je ne sais pas depuis combien de temps je n’ai pas quitté le gymnase, nageant sans cesse pour me vider l’esprit, perdu dans un tunnel sombre sans aucune lumière pour éclairer mon chemin, je suis fatigué, épuisé, mon corps pleure, mais pas plus que mon cœur. Mes sentiments ont été écrasé, je le savais déjà, je le savais... Alors pourquoi suis-je aussi anéanti ? Je suis vide, mes yeux n’ont aucun éclat, mon organe qui est censé battre pour me maintenir en vie est juste cassé et impossible à réparer, les battements se font discrets et je suis entouré par une vision floue, rien ne semble plus exister autour de moi, alors... Depuis combien d’heures suis-je là ? Je l’ignore. Mes articulations peuvent se briser que je pourrais ne pas le remarquer, une douleur bien plus vive surpasse les autres, mes larmes, ont-elles réussi à couler ? Suis-je asséché ? Que dois-je fais, je suis un poisson vidé de ses entrailles, je suis bon à jeter, perdu dans des pensées noires, écrasé par la réalité.

Pourquoi... Pourquoi suis-je comme ça ? Pourquoi ne m’a-t-il pas écouté ? Pourquoi m’a-t-il simplement quitté ? Je n’ai jamais était aussi effrayé et solitaire, ça ne fait pas partie de mon caractère, mais je n’arrive pas à comprendre, cette conversation, je me suis montré franc et j’ai réussi à lui expliquer, lui faire face, alors... Pourquoi est-ce terminé ? Je ne veux plus y penser, je veux oublier, je veux effacer mes sentiments, je veux juste revenir dans le passé... Quand nager me suffisait, quand je n’étais qu’un emmerdeur près a tout pour cacher son secret. Je veux retourner dans le passé et ne pas l’aimer, je voudrais ne jamais l’avoir rencontré, ne jamais l’avoir embrassé, ne jamais l’avoir laissé me toucher, ne jamais lui avoir donner une chance de me briser... Debout dans la piscine je lève le regard vers le plafond, mes cheveux collant à mon visage, l’eau coulant de mes yeux... est-ce des larmes, elles sont cachées par mon visage mouillé, j’ai envie de crier. Je ne suis pas rentré au dortoir cette nuit, l’a-t-il déjà quitté ?

J’ai du mal à respirer, mes membres trembles, mes jambes perdent de leur force, je me laisse tomber dans l’eau, tel un énorme caillou, coulant jusqu’au fond, vidant mon esprit, les yeux clos. Le calme, plus rien ne m’atteint, je suis entouré par le son de l’eau s’agitant légèrement, le reflet de la lumière comme un soleil brillant dans le ciel, je suis fatigué... Je n’ai pas la force de me relever, combien de temps pourrais-je tenir ? Je crois que j’ai besoin d’aide, quelqu’un arrivera t-il a me sauver de cette douleur, pourquoi ne puis-je simplement pas être normal... Pourquoi suis-je différent ? Je ne veux pas mourir, ça ne m’a pas traversé l’esprit, juste... aurais-je la force de sortir la tête de l’eau ?

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Ce truc me gratte à mort, je n'en peux plus de passer et repasser mes doigts entre la chaîne et mon cou. Quelle idée a eut cet idiot de me faire porter une telle merde autour du cou. J'ai l'air d'un clébard. Pire encore, mes camarades de classe n'ont pas cessés de tirer dessus en riant, usant un peu plus ma peau mise à l'épreuve. Je suis à bout par sa faute, au bord de la crise de nerf, à deux doigts de vraiment tuer quelqu'un. Au lieu de ça, je me suis échappé de la classe avant que le cours ne commence, râlant contre cet enfoiré. Son collier étrangleur tinte contre mes omoplates, complètement desserré et embêtant. Même les professeurs n'ont pas compris « mon délire », ils pensant franchement que cela vient de moi ? Encore plus en colère, je rejoins mon dortoir sans retourner en cours. Tant pis, ils peuvent bien me compter absence, je m'en fou. Ils se moquent tous de moi, à quoi bon retourner à l'abattoir ? Ce Dakota ne perd rien pour attendre, foi de Raylai. Un jour, la roue tournera et ce ne sera pas bon pour sa pomme, tss. à trop marmonner seul, je termine par me manger la porte du dortoir en pleins nez, couinant aussitôt en frottant mon visage. ça, c'est fait.

Le dortoir est silencieux, beaucoup trop silencieux. London n'est pas là depuis hier, ce qui m'inquiète fortement... Mais pire encore, Wolfram n'est pas revenu non plus. Sa chambre semble vide, comme s'il avait déménagé, qu'il avait plié bagage. Est-ce pour cela que mon meilleur ami n'est pas là ? Je me pose beaucoup de question, poussant la porte de sa chambre. « London ? Tu es là ? » Personne. Je fronce les sourcils en refermant sa porte, me dirigeant vers la mienne. Ce n'est pas normal qu'il s'absente sans nouvelle, alors que son copain a disparaître d'un coup. Et si c'était la cause ? Mon inquiétude ne fait que doubler, et je rebrousse chemin pour quitter en vitesse le dortoir. Où peut-il être ? Si j'étais London, où est-ce que j'irai me cacher ? La réponse est évidente, la piscine. Ce gars ne vit que pour nager et faire des brasses, il ne peut être ailleurs que dans le gymnase. Il ne m'en faut pas plus pour courir rapidement vers le bâtiment sportif, craignant que quelque chose de grave soit arrivé à London. J'apprécie bien Wolfram, mais je ne pourrais jamais lui pardonner s'il fait du mal à mon meilleur pote. Y a des choses à ne pas faire, et s'il n'est pas foutu d'accepter sa peur, qu'il aille.

Je n'ai jamais trouvé la piscine aussi silencieuse que cette fois-là. Pas un bruit d'eau, pas un seul nageur, rien du tout. à part des cercles à la surface qui s'étendent lentement contre le bord du bassin. Je suis peut-être stupide, mais je sais que cela arrive quand quelqu'un est dans l'eau. Pourtant, je ne vois personne... Ne me dites pas que ?! Un réflexe idiot, mais j'ai tellement peur que London fasse une bêtise. Au pire, je dérange un pauvre étudiant qui faisait de l'apnée en paix. Il ne pourrait pas m'en vouloir de m'inquiéter, non ? Ni une, ni deux, je saute à l'eau sans même déshabiller, peinant à nager jusqu'au fond de la piscine. Comme je déteste ça, bon dieu. Surtout que je ne sais pas garder les yeux ouverts et que je me force à le faire pour y voir un minimum. Quelqu'un est là, au fond du bassin et je donne toute ma force pour l'attraper et le remonter à la surface, à court de souffle et rouge comme une tomate. « L-Lon! » Le temps de m'habituer à ce changement d'environs, j'ai pu reconnaître le nageur pro. Mais qu'est-ce qu'il faisait, merde ?!  

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Mon esprit est vide, totalement vide. Seul la douleur persiste alors que mon corps s’enfonce dans l’eau, je ne la sens plus sur ma peau, totalement épuisé, je cherchais simplement à oublier, à ne pas me rappeler que tout était terminé. Je ne devrais pas être autant touché, après tout il est vivant, il m’a simplement abandonné, jeté comme si rien ne c’était passé, quoiqu’en fait... Rien ne s’est passé. Des baisers échangé, des sentiments avoués, des caresses effleuré, mais pour la première fois j’avais réussi à dépasser des limites que je pensais impossible. Pourtant je n’ai pas le choix que d’accepter cette réalité, je n’ai aucun droit de lui courir après et de lui imposer de me garder à ses côtés si dans son esprit je suis déjà parti en fumer. Je pensais qu’il m’aimait, assez pour supporter de patienter, d’attendre que je sois prêt, même si je ne le serai surement jamais... Je déteste mon corps, je déteste cette fatalité à laquelle je dois faire face, je ne suis pas un homme, je ne suis rien. Juste un idiot, un peureux, un moins que rien. Je n’avais pas réalisé, bien que j’étais certain de l’aimer, je ne penser pas  que c’était à ce point, me mettre dans cet état, peut-être est-ce pour me dire que je n’ai pas le droit de tomber amoureux ? Peut-être que je suis condamné, vacciné contre l’amour.

Je touche le fond, mon dos est contre le sol de la piscine et les lumières quand j’ouvre les yeux, me semble lumineuse, mais je n’ai pas la force de me relever, comme si j’étais dans un autre monde, apaisé et seul, je n’ai pas envie de remonter, pas envie de faire face à cette peine qui s’impose dans mon cœur brisé. Je dois faire face et aller de l’avant, mais pourtant mon esprit est bloqué, mon corps l’est aussi, que suis-je censé faire à part pleurer en serrant des dents, que suis-je censé faire ? J’ai peur de cette vie solitaire, mais je sais que je ne peux rien faire. Au final, la natation est-ce tout ce que j’ai le droit de vouloir ? Est-ce le prix à payé pour obtenir une place dans ce monde ?

Combien de secondes, non de minutes ai-je arrêtées de respirer ? Je l’ignore, je sens de l’agitation, comme quelqu’un plongeant dans la piscine, des mouvements tournoyant l’eau autour de moi, brisant se calme et cette sérénité que ça m’avait apporté, trop de bruit, mon regard se pose sur ce visage flou, mes yeux rougis d’avoir trop forcé, mon cœur s’agite surement un peu trop devant le manque d’air que je pourrais ressentir sans même le remarquer... Ma tête remonte à la surface, tirée malgré moi, respirant difficilement, je n’ai aucune force, mes larmes sont étouffées, ma tristesse caché sous ce manque de vigueur, qu’est-ce que je dois faire ? Mon regard détail la personne en face de moi et mordant doucement ma lèvre pour me retenir de craquer bêtement en revenant à la réalité, je laisse ma voix souffler...

« Ray-lai ? » Totalement perdu, je ramène mes mains sur mon visage, j’en ai marre de marcher sur ce fil tendu en me demandant à quel moment je vais me casser la gueule... car là, j’ai fait une chute libre dans le néant, l’obscurité a ouvert ses portes pour m’y laisser entrer et j’ai mal. Mes bras, mes jambes, mon corps, mon cœur, tout me semble tellement douloureux et je ne sais pas comment faire pour que la douleur s’apaise. Mon souffle repris, je baisse les bras et demande. « Qu’est-ce que tu fais ici... ? »

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Jusqu'à aujourd'hui, je ne me suis jamais autant inquiété pour quelqu'un. Les gens autours de moi semblaient futiles, sans importance, puis je me suis lié d'amitié avec London, l'un de mes colocataires de dortoir. C'est le genre de garçon amusant et souriant, qui n'embête jamais personne et ne demande aucun effort. Alors quand il disparaît une journée entière sans rentrer le soir au dortoir, y a de quoi s'inquiéter comme un malade. Sa chambre vide fut un gros déclic pour moi et ma conscience, mon corps rebroussant chemin pour me rendre vers le seul lieu qui me vient à l'esprit. Même mourant, London irait dans cette piscine. C'est le seul endroit aquatique de l'école, il me semble. S'il nage tel un poisson, j'ai toujours cette crainte qu'il en abuse et se noie. Avec le départ de Wolfram, je dois m'attendre à tout et n'importe quoi. Et si ça s'était mal passé entre eux deux ? à cette idée, je double mon allure pour arriver plus vite au gymnase, croyant perdre espoir en ne voyant personne proche de la piscine. Les mouvements de l'eau trahissent une présence, infiltrant le doute chez moi. ça fait trente secondes que j'observe la surface agitée de l'eau, sans que personne ne remonte. Et là, c'est le second déclic.

London doit être suffisamment retourné pour rester trop longtemps dans l'eau, perdu dans ses pensées. Je ne veux pas que mon seul meilleur ami se laisse dépérir à vu d'oeil, je ne veux pas le perdre. Sans réfléchir une seconde de plus, je me jette aussitôt à l'eau dans un grand « splash » éclaboussant, peinant à voir correctement sous cette flot. Je ne suis pas habitué à plonger, ni à nager. London pourra noter plus tard que je fais beaucoup d'effort pour lui, en attendant, je dois le sortir de là. Comme je sais que c'est lui ? J'en sais rien, mais je suppose jusqu'à l'attraper, le tirer vers le haut et voir son visage. Ma vision est légèrement floutée, mais il  n'est pas difficile de reconnaître cette tête d'abruti. Bon sang, j'ai une soudaine envie de le replonger dans l'eau jusqu'à le couler, mais je prends sur moi pour le questionner avec peur. Qu'est-ce qu'il foutait sous l'eau, hein?

Ma présence semble le surprendre. Est-ce si étonnant que je m'inquiète pour lui ? Bien sûr que non, ça ne devrait pas! Mon collier colle à ma peau, luisant avec la  lumière. J'ai autant eu peur pour cet imbécile que quand je suis avec l'autre fou furieux. Ce n'est pas un poids plume, mais je parviens à le traîner jusqu'au bord et à le faire monter dessus, restant dans l'eau par manque de force. Deux secondes, que je reprenne mon souffle. London se cache derrière ses mains, mais je ressens de là que ça ne va pas. « J'ai eu peur, p'tain! » Criais-je en fronçant les sourcils, m'appuyant sur le rebord, le front contre le carrelage. Punaise, je suis à bout de souffle, limite en angoisse. « Tu n'es pas revenu depuis hier ! Où as-tu dormi ? Et Wolfram ? Il est passé où ? Sérieux London... Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Je suis loin de me douter que la situation est aussi critique, soufflant un bon coup pour me hisser à côté de lui. Je le vois à sa tête qu'il va super mal. D'un mouvement de main, je ramène mes cheveux en arrière, regardant l'eau redevenir calme et plate. « Tu lui as dit, c'est ça ? London... Qu'est-ce qu'il t'a répondu ? » ça ne peut être que ça, sinon Wolfram ne serait jamais parti, mais... Je croyais qu'ils s'aimaient suffisamment pour que son copain l'accepte. Je suis perdu, ne comprenant plus rien. à part London, personne ne peut me mettre la puce à l'oreille et me faire comprendre les événements présents.

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Honnêtement je n’avais pas pensé une seconde que celui qui viendrait me chercher et me tirer de là serait Raylai, je crois que je ne réalise pas encore tout ce qui est en train d’arriver et je ne sais pas vraiment comment lui expliquer. Il m’a soutenu et a été à mes côtés, il m’a même poussé à en parler avec Wolfram, mais j’ai échoué. Tout ce que j’ai gagné c’est simplement la solitude et l’incompréhension. Mon instinct m’avait poussé à ne pas révéler la vérité, mais je pensais vraiment, vraiment qu’il comprendrait et m’accepterait tel que j’étais, avec mes défauts et mes qualités. Cette phobie je ne l’ai pas choisi, alors pourquoi faut-il que la seule personne que je réussisse à aimer en dix-huit ans, me tourne le dos comme si j’étais un sac à dos trop lourd à porter. Je n’ai pas coulé dans cette eau en cherchant à rendre l’âme, j’ai coulé et y suis resté pour simplement oublier et chercher le calme. Apaisé mon esprit blessé et mon cœur détruit. Mais mon meilleur ami m’a trouvé, il m’a sorti la tête de l’eau me forçant à retourner à la réalité, face à lui je suis encore perdu et embrouillé, ma vue flouté et mon corps fatigué, je ne sais pas l’heure qu’il est, quel jour nous sommes ou s’il fait jour ou nuit, depuis combien de temps n’ai-je pas dormi ? Surement plus de vingt-quatre heures déjà.

Je le regarde alors que je me retrouve hors de l’eau, le visage caché par mes mains, la peine, la honte, la colère, mes blessures s’affichent surement dans mon regard, dans mes larmes cachées par l’eau tombant, dégoulinant de mes cheveux. Je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire. J’entends ses mots, Raylai et mon soutien dans cette école, mon meilleur pote, bien que différent on s’est trouvé et c’est celui à qui je fais assez confiance pour lui parler de mon secret. Tout comme aujourd’hui, il est ma bouée de secours. Mais pour la première fois, je ne sais pas... Je ne comprends pas, il peut enchainer les questions, comment lui dire ? La réalité fait tellement mal. Il me fait prendre conscience que Wolfram m’a quitté sans me laisser de seconde chance ou même de pouvoir m’expliquer, le dortoir, l’a-t-il quitté ? Pourquoi les choses prennent-elles cette tournure, c’est trop soudain, trop rapide, trop... trop. À sa dernière question, je hoche simplement la tête, sans un mot, pinçant mes lèvres pour retenir les flots qui s’apprête à déverser devant cette fatalité, je ne suis pas prêt à le laisser m’abandonner, je n’étais pas prêt...

Je renifle en soufflant un bon coup, regardant l’étendue de la piscine, j’ai des souvenirs ici... des baisers qu’on a échangés, le premier que je lui ai donné de ma propre volonté, lui faisant assumer son attirance pour moi, j’étais effrayé à ce moment-là, mais j’avais laissé mon cœur parlé... Mais tout ça, c’est...

« Terminé... » Le mot est sorti, mon cœur bat douloureusement vite et je tourne lentement la tête vers mon meilleur ami. « C’est terminé Raylai... Il m’a simplement quitté... simplement. » Comme si c’était simple, pourtant il n’a pas hésité, est-ce que le sexe est tout ce qu’il désire chez moi ? Je ne comprends pas, il a attendu des mois, pourquoi ? Avant même que je ne le réalise mes joues se retrouvaient de nouveau trempées et inondées par des cascades de larmes, laissant apparaitre un voile enlevant toute netteté a mon regard.

« Je n’ai pas dormi, je suis resté là. J’aimerais remonter le temps Raylai, j’aimerai... j’ai-merai remonter le temps... » cachant mes larmes derrière mes mains, je n’ai pas le temps d’avoir honte, je suis trop blessé pour jouer les grands, au fond... je ne suis qu’un enfant.

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Je m'en veux. C'est moi qui l'ait poussé vers Wolfram, vers cette tristesse infinie qui se lit dans son regard. J'ai cru que c'était la meilleure solution pour qu'ils avancent à deux, mais j'ai eu totalement tord. London est resté trop longtemps dans cette piscine pour que je ne me sentes pas autant coupable. Il aurait pu se noyer, mourir... à cette pensée, je mesure l'impact de mon implication dans cette histoire. Et si j'étais le plus coupable de tous ? Si London n'avait jamais rien dit à son copain, peut-être qu'il serait toujours là ? Comment aurais-je savoir, en même temps. Ils avaient l'air si bien ensemble, si « amoureux », que la suite ne faisait aucun doute. Wolf l'aurait accepté, aidé et tout est bien qui fini bien. Mais non, ça ne s'est pas déroulé comme prévu, comme je l'avais convenu à l'avance. Pourquoi dieu s'acharne à rendre ma vie si compliqué et pleine d'embûche ? D'abord Dakota qui me martyrise et me rends dingue, maintenant wolfram qui abandonne London et me le redonne aussi vivant qu'un zombie. Quand est-ce que les choses seront biens et heureuses ? Quand est-ce que London sera de nouveau joyeux et souriant ? Ses yeux me font peurs, sa mine me terrorise. Où est le plaisir d'aimer, hein ? Je me rends simplement compte que l'amour n'est pas la meilleure chose dans la vie, comme la drogue ou l'alcool.

Hors de l'eau, je peux le voir sous un meilleur angle, si celui-ci peut être meilleur... Parce qu'il a juste l'air dévasté et en morceau. Comment vais-je recoller les débris sans le perdre davantage ? London n'est pas costaud, nous ne sommes pas des êtres forts, mais il me prouve que son mental tombe en miette et qu'il ne peut compter sur son visage pour ne pas perdre la face. Je ne suis pas fort non plus, mais je tente de le soutenir au mieux, sans m'éloigner, sans le lâcher des yeux. Je dois savoir, quitte à poser des questions en plantant le couteau dans la plaie. Parler de Wolfram ne doit pas lui faire plaisir, mais sans ça, je ne pourrais jamais savoir. éreinté par mon effort, je galère à remonter sur le bord pour m'installer à côté de lui. Mes questions n'obtiennent pas de réponse rapide, mais je me contente de ce court silence, me doutant qu'il a besoin d'une certaine dose de courage pour vider son sac.

Terminé. Ce mot résonne dans ma tête comme un coup de feu. Terminé ? Je me doute qu'il ne serait pas dans cet état si Wolf l'aurait accepté à sa juste valeur. Je me sens en colère contre l'autre abruti, serrant des poings en silence. Nos yeux se croisent et je soutiens son regard sans dire un mot, recevant difficilement la nouvelle. Il s'est fait larguer par son copain, ou plutôt ex-copain. Pourquoi ? Parce qu'il avait peur de coucher avec lui ? Parce qu'il ne supporte pas la vue d'un film x ? Parce qu'il s'agite dès que des sons obscènes se font entendre ? Pourquoi n'a-t-il pas cherché à vaincre cette peur pour lui ? Wolfram est tellement nul qu'il redescend rapidement dans mon estime, attisant une certaine haine envers lui. Il ne vaut pas mon meilleur pote, si c'est ça. London pleures par sa faute, il ne cesse de sangloter, laissant clairement apparaître ce mal qui le ronge. J'ai peur de le briser si je le touche, me contentant de le regarder avec peine et tristesse. Il ne mérite pas ça...

« Tu sais bien que ce n'est pas possible, London. » Dis-je en le voyant se refermer sur lui-même, pleurant toujours plus. Finalement, je n'hésite pas une seconde de plus pour le tirer vers moi et le prendre dans mes bras. Ma tête se pose sur son épaule, et je ferme mes paupières en chuchotant. « ça n'aurait rien changé, tu le sais bien. » Mes bras se referment un peu plus autour de lui, mon visage se cachant dans son cou. « Je suis désolé, Lon... J'ai été nul sur ce coup là... » Je me décale un peu de lui pour le regarder, retirant ses mains de son visage. « Même en remontant le temps, il serait toujours le même... La situation n'aurait pas changé pour autant, non ? S'il n'a pas été capable de l'accepter maintenant, il ne l'aurait pas été plus tard. » Je devrais arrêter de donner des conseils, surtout s'ils sont tous pourris ou tombent tous à l'eau, mais je reprends en feintant un sourire. « Quelqu'un t'acceptera comme tu es, un jour. » Ma main se glisse dans sa tignasse trempée, démêlant doucement ses cheveux blonds. Un jour, qui sait.

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C’est ma première rupture... Ma première peine de cœur, mais elle est surement aussi ma dernière, comment pourrais-je me permettre de croire en des sentiments assez forts pour surmonter ma phobie ? Personne ne me comprendra, personne ne restera avec moi, pas si je suis incapable de leur donner ce qu’ils veulent. L’amour n’est pas fait pour moi, je dois implanter ça dans ma tête, Wolfram, je l’aimais vraiment... Mais cette relation que je pensais solide à simplement céder a la réalité et s’est naturellement écroulé aussi facilement qu’une montagne de carte. Ce n’est pas la faute de Raylai pour m’avoir poussé à lui parler, j’aurai surement dû le faire bien plus tôt et puis je suis celui qui n’est pas normal, le seul coupable dans tout ça, c’est uniquement moi... Je n’aurais jamais dû commencer cette relation, mais je l’aimais tellement, pourquoi je me sens vide, si vide que seules mes larmes semble capable de couler, frustré, blessé, fatigué et totalement désorienté, je ne sais simplement plus où regarder... Que dois-je faire ? Je suis un gamin totalement perdu, je ne comprends rien, j’ai simplement mal.

J’arrive à dire dans des mots douloureux que Wolfram m’a quitté, ça semble évident en me voyant, mais les prononcer ne font que me briser davantage et me coller la réalité en pleine face, quoi que je fasse, quoi que je dise, mon... Il m’a quitté. J’aimerai remonter le temps, pouvoir simplement choisir le moment pour partir, me préparer à cette fatalité ou alors simplement ne jamais être tombé amoureux de lui, ne jamais avoir accepté de sortir avec lui, me contenter de la vie solitaire que je mérite et qui semble m’être imposé. Mes larmes coulent à flots, les cachant comme je peux, mais c’est trop, je ne peux pas les contenir, je veux les laisser sortir et hurler ma souffrance, je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie, jamais...

Les mots de Raylai, je sais qu’il essaie de me réconforter et de me soulager, je me sens mal de lui imposer cet état lamentable, de l’obliger à me voir si déprimé et inconsolable, je ne devrai pas être comme ça, je devrais sourire en disant « je le savais déjà », parce qu'au fond... Depuis le début, je connaissais les risques, j’avais mesuré les chances qu’il m’abandonne quand il découvrirait mon secret, mais j’y avais cru, l’espace d’un instant j’ai pensé que notre amour surmonterait ma peur et que peut-être, il réussirait un jour à me permettre de la vaincre, mais cette fois c’est foutu, je suis un enfant perdu. Je sens des bras m’entourer chaleureusement, et je pleure encore plus contre lui, laissant éclater le peu de retenue que je possède encore lorsqu’il retire les mains de mon visage, je sais qu’il a raison, mais cette douleur semble tenace et je n’arrive pas à la laisser filer.

« J-je sais. Mais j’aimerais sim-simplement ne jamais l’avoir autant ai-aimé. Je sus suis perdu Ray-Raylai. » Mes sanglots deviennent plus nombreux et je n’arrive plus à m’arrêter ni à aligner une phrase sans renifler « Je ne v-veux pl-plus jamais... plu-plus jamais. » Aimé. J’ai l’air idiot, totalement dévasté et mes défenses sont toutes tombée à l’eau, sans mauvais jeu de mots, mais je suis vulnérable, j’ai peur et je voudrais tout simplement oublier.

Est-ce que je le pourrais un jour ?

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Wolfram s'est enfuit sans un mot, sans un au revoir. Comment n'ai-je pas pu le remarquer avant ? N'est-ce pas moi qui le suivait comme son ombre, juste pour le surveiller et être sûr qu'il ne fasse rien de mal à mon meilleur ami ? à quel moment j'ai échoué pour que les choses éclatent de la sorte et que London se retrouve dans cet état lamentable, à pleurer toute les larmes de son corps. C'est étrange, mais je l'ai toujours vu sourire et rire, pas chouiner en disant que l'amour n'est pas fait pour lui. à mon avis, on mérite tous une moitié, suffit juste de la trouver. Pourtant, je ne vais pas faire cette leçon au jeune homme, d'abord parce que ce n'est pas le moment pour cela, et puis parce que moi-même je n'ai jamais connu l'amour. Donc, je laisse ça pour plus tard, et même pour quelqu'un d'autre. Y a forcément un docteur amour quelque part, un coach en sentiment pour apprendre qu'il n'est jamais trop tard, qu'il ne faut jamais baisser les bras ? J'en aurais sûrement un peu besoin, avant de finir vieux et fripé.

London a beau plaquer ses mains sur son visage pour cacher ce torrent de larme, je l'entends quand même pleurer. Ses épaules tremblent, il renifle bruyamment par moment, et puis mince, c'est gros comme l'océan. Comment ne peut-il pas pleurer après une rupture avec l'homme qu'il aime ? C'est normal, sinon il ne serait pas humain. Je peux comprendre qu'il soit ainsi, moi-même je ne pourrais le supporter... Même si je n'ai pas pleuré depuis la mort de mes parents, et là encore, je n'ai pas réalisé l'étendu des dégâts pour chialer. à quand remonte ma dernière crise de larme, véritablement ? Parler devrait lui faire du bien, même si je ne suis pas le meilleur placé pour cela. N'est-ce pas mieux que rien, hein ? Après tout, je suis son meilleur ami. Qu'est-ce qu'il ferait sans mon aide et mon soutiens ? C'est vrai que j'ai imposé la meilleure solution à son problème, sans penser que ça lui serait fatal, mais tôt ou tard, cela serait arrivé.

Dire que j'ai insisté la dernière fois avec mes « si vous vous aimez, il acceptera » et qu'au final, ce n'était que du pipo, des mots jetés à l'eau. Ce wolfram n'est pas fait pour London. Ce n'est pas l'amour en général, juste l'homme en question. Il n'était pas le bon, y en aura d'autre, sûrement mieux. Bref, il devrait connaître la chanson, non ? Je tente quand même de le réconforter en le prenant dans mes bras, cherchant à lui imposer ma chaleur et remplir ce vide dans sa poitrine. Il me donne envie de pleurer, alors que je ne ressens jamais cela. London a beaucoup d'impact sur moi, et j'ai besoin d'un cas pareil pour m'en rendre compte. Néanmoins, je me force à lui sourire pour montrer que ça va, que y a toujours un espoir ou une lueur à travers la pénombre. Faut pas baisser les bras, sinon il ne pourra jamais rien soulever. C'est un conseil que je pourrais lui donner pour l'avoir suivi depuis des années, partagés entre plusieurs personnes égoïstes et hypocrites.

« Chuut ~ Je te comprends, London. » Je comprends qu'il puisse ne jamais vouloir l'avoir aimé, c'est normal aussi. Ma main se perd à nouveau dans ses cheveux, cherchant doucement à le calmer. « Calmes-toi... ça n'arrivera plus jamais, t'inquiète pas. » Pour l'instant, faut juste qu'il croit ce qu'il veut croire. Tant que ça le console et qu'il sèche ses larmes. Je tapote ses épaules pour pas qu'il se laisse trop aller, continuant de le regarder en perdant un peu mon sourire. Je ne sais pas quoi faire pour qu'il aille mieux, en même temps, c'est trop récent pour qu'il remonte aussitôt la pente. « Prends ton temps, Lon'. Je vais t'aider à l'oublier, okay ? J'ne sais pas encore comment, mais je vais trouver! Fais-moi confiance, il mérite pas d'être notre ami, ni ton copain. » Je le décoiffe rapidement, me penchant vers la piscine pour l'éclabousser. Merde, on se croirait à un enterrement.

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J’aurais voulu être assez fort pour ne pas m’émietter sous cette séparation, assez solide pour tenir bon et accepter de le laisser partir sans rien dire. J’ai l’air d’une fille à pleurer de la sorte, mais ma poitrine est douloureuse, beaucoup trop pour que je puisse garder cette peine au fond de moi, l’extériorisant dans un torrent de larmes que je tente de barricader derrière mes doigts tremblants. Raylai est à mes côtés, il veut me réconforter et je reste sourd, pas par choix, mais car cette peine est trop lourde. J’en verrai d'autres ? Un de perdu dix de retrouver ? Il faut rester fort ? Je sais tout ça, sauf que je n’ai pas la force de recommencer, que ce soit aujourd’hui ou demain ma phobie sera encore là et si je me mets à aimer de nouveau pour être jeter et tomber d’encore plus haut... Je ne suis pas maso. Quand je pense à tous ses efforts que j’ai fais aux côtés de Raylai, les heures à trembler, crier, me cacher les yeux et me bouchant les oreilles devant ses films qui mettent en scène ma peur, tout ça pour un jour peut-être la surmonter, mais même ça, ça n’a rien changé... Peut-être que l’attente était trop longue pour lui ? Peut-être aussi qu’il ne m’aimait pas autant qu’il me l’avait dit ? Je ne sais pas et ne comprends pas, mais encore une fois, peut importe mes pensées ou mes questions, je n’aurais ni réponse, ni moyen de changer ce qui est arrivé. Pour le moment j’ai juste besoin de pleurer, de déprimé, de me perdre dans des sentiments que je n’avais jamais soupçonnés exister.

Je suis dans une pièce noire, sans lumière, sans rien pour éclairer mon chemin, quand vais-je en sortir ? Profitant des bras de mon meilleur ami toujours là pour moi, je finis par pleurer à chaudes larmes sans mes mains pour me cacher. Si seulement je n’avais pas ressenti de sentiments, si je pouvais j’aurais aimé ne jamais l’avoir retrouvé, ni l’avoir aimé, l’amour est une torture, que ce soit demain ou « un jour » je ne veux plus jamais être aussi détruit et anéanti à cause de se lui. Raylai tente des gestes pour me consoler, écoutant ses paroles avant de me faire éclaboussé. Fermant les yeux par réflexe, je pince ma lèvre inférieure pour essayer de me calmer, même si mes larmes continuent de couler, je ne veux pas devenir un poids pour qui que ce soit, je dois surmonter ma peine, même si je n’y arriverai pas aujourd’hui, surement par demain, mais les jours et le temps sont le remède à toutes les blessures.

« Je su-suis désolé Raylai... » Je renifle encore, étant donné que mes yeux n’arrêtent pas de déverser ma tristesse, mais... j’essaie vraiment de me calmer. « Désolé. J’ai j-juste besoin de temps, j'ai vraiment cru que Wolfram pourrait m’aider et m'accepter. Il a été le prem-premier que j’ai aimé et au fond, même dans mes do-doutes, je pense que j’y croyais... Ça fait mal. C’est l-la première fois que je suis largué, mais ça fait vraiment mal... » Parce que je l’aimais, non... parce que je l’aime encore, c’est ce qui est le plus dur à accepter pour me relever. Mais j’y arriverai, quand je ne sais pas, mais, j’y arriverai...

Je suis fatigué, épuisé et ça ne va pas s’arranger si je continue de perdre pied. « Je crois que j’ai be-besoin de dormir un peu... »

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Je ne tiens pas à le bercer d'illusion à travers des « tu en trouvera d'autre » ou « un de perdu dix de retrouvés ». C'est sûrement faux, y aura pas dix wolfram pour venir prendre la place du précédent, ni aucune autre personne. Peut-être avec le temps, mais je ne peux pas juger de tout ça. Je n'y connais rien en l'amour, aux sentiments, à ce que ça fait d'être détruit, mit en pièce et jeté comme un moins que rien. Ce que vit London, je ne l'ai jamais vécu. Quand je le vois aussi bas, aussi mal, ça ne me donne pas envie d'éprouver quoi que ce soit pour qui que ce soit. J'ai ma dose de malheur et de larme pour une vie entière, et si moi je ne parviens pas à consoler et soutenir mon meilleur ami, qui le pourra ? J'ai l'impression que London est un peu seul contre le monde, tandis que je cherche à devenir un pilier, un échafaudage pour qu'il se repose et ne tombe pas trop loin, ni trop bas. Je ne pourrais sûrement jamais l'aider à remonter sa pente, mais rien qu'être là à côté de lui, ça devrait lui permettre de tenir un peu plus longtemps. En attendant, il peut bien pleurer et maudire qui il veut, si cela l'empêche de trop sombrer au point que je ne pourrais pas le récupérer.

Ainsi dans mes bras, je ne cesse de le réconforter, l'écoutant pleurer toujours plus fort. ça me brise le coeur de le voir dans cet état, de ne rien pouvoir faire à part l'enlacer en tentant des bonnes paroles. Qui voudrait y croire, hein ? Ce n'est pas en espérant qu'on arrive à quelque chose, mais je garde cet espoir fou que London rencontre la personne idéal, le copain parfait. Il est jeune, il a le temps de retomber amoureux et d'être guéri. Sûrement qu'à sa place, j'en aurai marre de m'écouter, mais je ne m'arrête pas là, me penchant vers la piscine pour l'éclabousser avec un sourire. Allez merde, faut pas se laisser aller. Je peine à sécher ses larmes, regardant son visage trempé et ses yeux rougis. D'accord, j'ai pas trop réussi à lui remonter le moral, ni à le faire sourire. Il s'excuse, mais  je ne vois pas pourquoi il le fait. C'est normal d'être dans un tel état, comment pourrais-je lui reprocher ? C'est impossible, il le sait mieux que quiconque.

Les mots de mon meilleur ami pèsent lourdement sur ma poitrine, tandis que je le regarde en silence vider son sac. ça fait mal d'aimer et d'être largué, je peux très bien le comprendre. « London... Prends le temps qu'il te faut. » Dis-je en venant caresser ses cheveux avec délicatesse. Je ne peux pas le forcer à se relever, c'est à lui d'y arriver quand il le voudra. « Je te ramène au dortoir, viens. Tu pourras dormir dans mon lit, si tu veux. » Tout en me relevant, j'attrape son bras pour l'aider à faire de même, le gardant entre mes doigts pour m'assurer qu'il ne tombera pas. London ne peut pas dormir là, ni même dans l'eau... J'aurai trop peur qu'il se noie. « Rentrons. Faut te sécher aussi. » Parce qu'il a l'allure d'une serpillière avec sa tenue dégoulinante d'eau. Moi aussi, je suis trempé et je sens ma tignasse blonde me coller au visage.

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Il est trop tôt pour que je puisse surmonter ma peine, mais je sais que j’y arriverai, je ne suis pas aussi faible, j’ai un caractère plutôt bien trempé et surtout une grande volonté, certes en ce moment c’est difficile et j’ai du mal à réaliser, remarquant qu’au fond je ne suis qu’un enfant avec un sentiment d’abandon qui me submerge, cette douleur amoureuse qui avec le temps devrait s’apaiser et disparaitre. Pour l’instant je profite simplement des bras de mon meilleur ami, de ses mots réconfortant qu’il tente de me faire passer et je sais qu’il est surement incommodé de me voir autant pleurer et dans cet état lamentable, je voudrais ne pas me montrai ainsi devant lui, mais Raylai est le seul qui me connaît et qui sait tout simplement. Je lui revaudrai ça un jour, peut-être pas demain, mais quand il aura besoin de moi, je serai là comme il l’est pour moi, ça je ne l’oublierai pas. Mon corps me rappelle alors de cette fatigue qu’il traine depuis de longues heures, pleurer autant m’a également épuisé, j’ai besoin de reprendre des forces, de me calmer. Je me viderai surement de mes larmes ce soir, mais pleurer pourra surement m’aider à extérioriser ma peine, mes yeux n’ont jamais été aussi affreux, rougie et grossis par les flots. Je me relève aidé par Raylai, tenant à peine sur mes jambes, j’aimerai être transparent aux yeux des gens. Me cacher dans un trou le temps que ça passe, mais quand est-ce que ça passera ? Je m’essuie les yeux avec mon avant-bras, bien que je ne puisse pas retenir ma tristesse bien longtemps.

Dormir dans le lit de mon ami me fera du bien, je ne veux pas être seul et Raylai semble l’avoir deviné, je ne pourrais simplement pas m’empêcher d’y penser, de rêver de lui pour finalement me rappelé que tout est fini, c’est trop récent et mon cœur ne semble pas prêt à le laisser « filer » ma gorge est toujours noué et j’en deviens muet, mais soutenu et entouré, j’arriverai à surmonter et à accepter la réalité, il ne faut simplement pas trop m’en demander....

Puis comme il le dit j’ai besoin de me sécher, mais aussi de me laver... Même si mon histoire est terminée, la vie, elle doit continuer. Je dois juste attendre que le temps guérisse mes blessures en espérant que ce soit dans un proche futur.

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