tenue ⋆ Cette chambre prenait doucement forme sous mes yeux. Je n'avais pas mit plus d'une après-midi pour ramener mon matériel de sport et l'accrocher aux murs avec des crochets. Je m'en fichais qu'ils ne soient pas d'accord, mon père suffisamment cette école pour que j'ai le droit de faire trois trous dans la paroi. J'étais fier du résultat, tapant mes mains entre elles pour en retirer le plus de poussière possible. ça ressemblait presque à ma chambre chez mon père, là où je loge depuis trois jours. Tout est aller si vite après le divorce de mes parents. D'abord ma mère qui part vivre dans le centre ville et se retrouve un homme en m'abandonnant aux grands-parents, la santé de ceux-ci qui ne me permettront bientôt plus d'abuser de leurs gentillesse, et maintenant mon père qui me rapatrie dans son pays natal. Je ne sais où donner de la tête, alors que je dois encore appeler ma mère pour la rassurer, ainsi que mes grands-parents pour les tenir au courant, puis parler un peu avec mon vieux. J'ai tellement de chose à faire en quelques choses, ça me donne le tournis. Assis sur mon lit, je regarde l'apparence de la pièce en silence, me demandant bien si je pourrais m'y faire. Heureusement, mon père a tenu à m'apprendre le Japonais dès que j'ai su parler Anglais. ça ne posera aucun soucis pour m'entendre avec les autres élèves, bien que je ne connaisse encore personne depuis mon arrivée. C'est trop récent, trop rapide, trop moi.

N'ayant plus aucune raison de m'éterniser ici, je me lève de mon lit pour terminer de vider ma valise et ranger mes derniers vêtements dans ma commode. C'est rangé et propre, un goût de  neuf, de nouveau. Satisfait, je vais me laver rapidement les mains, prenant juste la peine de m'essuyer sur mon pantalon avant de sortir de là. La salle commune est plutôt spacieuse, richement décoré, mais un peu vide. Où sont les autres colocataires ? Je m'attendais à une petite fête pour célébré mon arrivée, ou au moins qu'ils soient là pour se présenter et me saluer. Mince, ils sont nuls ces Japonais. Déconcerté par mes pensées, je me laisse choir sur un canapé en soufflant, sans trop savoir quoi faire. à part prendre mon skate pour filer dehors, je ne vois pas. Je m'ennuie déjà d'être là et d'attendre sans rien faire, la pendule indiquant une heure tardive, entre la fin d'après-midi et le début de soirée. Demain, je commencerai enfin les cours dans ma nouvelle classe. J'ai hâte, sans vraiment vouloir m'y précipiter. Une envie mitigée que je ne sais comment gérer, mais j'oublie tout ça dès l'instant où la porte du dortoir s'ouvre et qu'un jeune homme y entre. « Salut! Je commençais à désespéré de voir quelqu'un ici. » Mon premier colocataire que je vois, n'est-ce pas un exploit ? Ironie à part, je me lève du canapé pour me rapprocher, pensant quand même à me présenter. Mais avant même que je puisse dire un truc, sa tête me coupe dans mon élan. Pourquoi il me regarde comme ça ? J'ai un truc sur le visage ? « Hey, ça va ? » Il m'inquiète ce mec, sérieusement.

tenue ⋆ Plusieurs jours étaient passé depuis que Wolfram avait quitté le dortoir et moi par la même occasion, j’avoue que j’essaie de rebondir, j’essaie vraiment, mais mes pensées sont encore focalisé et mon cœur peiné dès que je prends une seconde pour y penser. Ma gorge se noue et même en ayant pleuré encore et encore, j’ai l’impression d’avoir un stock de larmes en réserves, j’ai voulu m’échapper un instant, prenant le train jusqu’à la mer la plus proche pour y passer la journée,  il faisait frais et le vent frapper contre ma peau dénudé, mais je marchais sans but dans cette mer, ne sentant ni le froid, ni quoique ce soit. J’avais juste besoin de nager, encore nager et toujours nager. La piscine me semblait trop petite pour me permettre de m’évader, mais ici, il n’y avait personne, pas de limite pour m’éloigner, quitte à me perdre dans l’océan, il n’y avait personne pour venir me chercher ou m’en empêcher.  Mes parents m’ont appelé, joyeux d’avoir fêté le nouveau titre de mon frère en tant que septième dan dans son activité professionnel de joueur de go.  Rire, ils riaient tous pendant qu’intérieurement j’étais dévasté, je me sens seul, mon père est celui qui m’a offert cette liberté, mon rêve, mon ambition, mon rang de champion, mais j’ai toujours l’impression de ne pas faire partie de leur famille et je ne sais pas vers qui me tourné. J’ai abusé de la patience de Raylai, je ne veux plus l’impliqué, mais je dois me relever et passer à travers tout ça.  Passant la nuit à nager, dormant sur le sable en compagnie des petites bestioles, du bruit des vague et du clair de lune, c’est les rayons du soleil qui s’écrase sur mon visage, chauffant mon corps qui m’ont permis de sortir de mes songes, je ne rêve plus.  Si j’avais encore cette impression de dormir apaisé et heureux il y a quelques jours, aujourd’hui c’est le vide dans mes pensées.

Reprenant le train pour rentré, le corps plein de sable, les cheveux mouillés par mon dernier plongeon avant de quitter le lieu, je rentre en direction des dortoirs, cet endroit me semble lourd et pesant maintenant, j’ai des souvenirs avec Wolf. J’avais hâte de rentrer pour le retrouver ou de le voir allonger dans mon lit, c’est des situations qui semblent banales, mais qui me faisaient me sentir normal. Plus normal que ce que je suis aujourd’hui en tout cas. Poussant la porte de la chambre dans un soupire non  dissimuler, mes yeux croisent ceux de ce garçon face à moi et autant dire que mon cœur a cessé de fonctionner. Il est censé avoir quitté les lieux non ? Qu’est-ce qu’il fait ici ? Je bloque un instant, mon visage est surement devenu blanc, je ne sais pas quoi faire ou quoi dire et finalement c’est lui qui entame la conversation, sauf que... Qu’est-ce que ça veut dire au juste ? « ça va ? » Il me le demande vraiment ? Je mordille ma lèvre inférieure en serrant des poings.

« Qu’est-ce que tu fous là, tu n’as pas changé de chambre ? Ou encore de galaxie pour m’éviter ? » L’attaque est la meilleure des défenses, trop obnubilé je n’ai même pas réalisé que ce n'était pas la même personne, la ressemblance est tellement frappante, que je ne me suis pas posé de questions, ayant baisser les yeux pour éviter son regard presque immédiatement, je n’ai pas le courage de l’affronter et je sais que je pourrais m’effondrer devant lui si je me mets à le regarder...

Je suis à mille lieues sous la mer de m’imaginer ce que cette nouvelle rencontre va changer.

tenue ⋆L'Australie ne m'a jamais autant manqué que maintenant, tandis que je découvre peu à peu Tokyo. C'est grand, aussi vaste et immense que Sydney. Comparé à cette ville, la station de ski était petite et repérable, mais ici, je me perds en un rien de temps. Rien que dans l'école, je ne sais même pas où je devrais aller. Note pour moi-même; trouver un guide sympathique et jolie. Qui sait, je pourrais me faire des amis ici et peut-être plus ? Jusqu'à présent, ce n'est pas l'amour qui m'a fait vivre, mais plus ce besoin de progresser et d'être le meilleur dans mes domaines. L'amour, j'ai rarement flirté avec pour m'en donner un petit avant goût, ou arrière-goût ça dépend. Mais qu'importe, je ne suis dans ce lycée pour trouver une copine ou draguer des mecs, je suis principalement là pour étudier et parce que je suis bien trop jeune pour arrêter l'école. Sans compter que mon père me ferait une tête au carré si j'osais penser une seconde à stopper mes études, même si c'est pour devenir sportif professionnel. De toute façon, je pense déjà à suivre un cursus sportif plus tard, une fois à l'université. En attendant, j'assiste à des cours barbant avec des gamins qui ne savent toujours pas quoi faire de leur vie, cool. C'est drôle comme les jeunes sont ennuyants de nos jours, à part faire les idiots, à quoi servent-ils ? Loin de moi l'idée de critiquer, je suis du même genre. Sauvage, sans raison d'être sérieux, un brin inconfortable avec les adultes. Bref, je m'en fiche un peu de tout.

Pourtant, je ne pensais pas que mon arrivée dans ce dortoir soit aussi peu accueillant. Même pas un lycéen avec qui parler, c'est nul. Ma chambre est déjà prête pour les épater, en mode « regarde comme j'assure sur la déco! » mais là encore, personne. Sérieux, il me semblait que les japonais faisaient une fixette sur la politesse... Je me suis trompé de pays ? Mon père m'a bassiné jusqu'à pas d'âge que je devais m'incliner pour saluer, ne jamais appeler quelqu'un par son prénom, dire ci ou ça, gnagnagna. évidement, j'ai toujours eu ce plaisir à enfreindre les règles japonaises de mon père, prenant le côté occidental de ma mère. Saluer ? Un check, une accolade. Interpeller ? Des surnommes débiles comme nounours ou trou-d*c. Bref, je suis l'inverse de l'ordre. Installé dans le fauteuil de la salle commune, je me relève aussitôt que la porte principale s'ouvre et qu'un garçon entre en soupirant. Ah bah, bonjour l'accueil, il a l'air drôlement joyeux dis donc. J'en perdrais presque mon assurance et mon enthousiasme, surtout quand il ouvre la bouche.

« Pardon ? Tu parles à moi ? » Coup d'oeil à droite, à gauche, derrière moi... Personne. Ouais, il me parle. Wait wait, pause! Il me connait ? Bizarre, je n'ai pas souvenance d'avoir divulgué mon identité, ni même causé avec qui que ce soit dans ce bahut. « Je viens d'arriver, pourquoi je changerai de chambre ? Mais... On se connait ? » Non parce que là, je ne pige pas. Il semble me détester sans même qu'on se soit déjà vu une seule fois dans notre vie. « Moi c'est Loukas, et je n'ai jamais changé de galaxy aux dernières nouvelles. » J'ai l'impression d'être tombé dans un monde de fou, avec un cinglé devant moi. Puis sérieux, il vient d'où avec cette dégaine ? Du sable... Y a des plages ici ?! « Gosh, mec! Tu as du sable partout! ça existe la mer dans cette ville ? » Bon là, il va me prendre pour un débile, mais je connais pas la carte du Japon par coeur, ni à quelle distance se trouve l'océan. En tout cas, je ne perds pas espoir quant à l'idée de pouvoir surfer.

tenue ⋆ Je pense qu’une partie de moi est partie avec Wolfram. Je ne sais pas où il est, ce qu’il fait et s’il a recommencé à coucher à droite et à gauche pour rattraper le temps perdu, je peux m’imaginer que c’est le cas, mais au final tout ça ne me regarde pas... Il n’est plus mon petit ami ou ne serait-ce même un ami, son départ m’a touché, blessé et abandonner devant la réalité, une relation sans sexe, n’aboutira jamais nulle part et pour cette raison je devrais fermer mon esprit à tout sentiment inutile, oublier l’idée même de tomber amoureux, oublier l’idée d’être heureux. La natation sera ma seule raison de vivre et je deviendrai un champion pour ça. Revenir au dortoir après une nuit passée à la belle étoile, j’avoue que j’ai l’impression de trainer des pieds, si j’étais heureux d’y rentrer, aujourd’hui chaque pièce m’est douloureuse à regarder. Ma propre chambre me semble vide et froide, un chagrin d’amour est-il toujours aussi anéantissant ? Quand pourrais-je tourner la page, je suis fort, je me le répète encore et encore, mais l’image de Wolfram, ses mots, la façon de me tourner le dos, la sensation qui apparaît est comme des milliers de piques transperçant mon cœur sans arrêt.

Une fois la porte d’entrée poussée, le visage qui apparaît devant moi me laisse sans voix, je suis paralysé par la surprise de le voir là, mais mon regard dévie très vite, incapable de le regarder, surement encore apeuré par ce qu’il pourrait me balancer, ma seule défense est de l’attaquer sans tarder, même s’il fait comme si de rien n’était, je n’ai pas envie de le laisser m’écraser une nouvelle fois alors que j’ai réussi ses derniers jours à me relever, par totalement certes, mais doucement j’avance, doucement... doucement je prends conscience, doucement.

Mais je lève le regard presque automatiquement à sa question, si je parle à lui ? À qui d’autre ? Puis... quoi ?

« Lou-kas ? » Mes yeux s’écarquillent alors que je le dévisage, me rapprochant de lui sans vraiment y faire attention, à distance infime, je lui dis. « Tu te fous de ma gueu-le... » Non, il n’est pas Wolf. Je recule, un pas, deux pas rapidement et le regarde. La ressemblance est frappante, mon cœur a réagi, pourquoi ? Qui est-il ? Me jaugeant moi-même a sa remarque, c’est vrai que je dois prendre une douche, mais ses yeux semblent légèrement brillants, aime-t-il la mer ? Je suis perdu, c’est quoi cette blague, c’est de mauvais gout autant vous le dire de suite... Je souffle, calme mon organe et reprenant un minimum de contenance.

« Idiot. Tu crois qu’on est au centre du monde ? Heureusement qu’il y a des plages ! » GENRE s’est évident ! Je me frotte les cheveux et voyant le sable tombé, je soupire, arrêtant mon geste. Il lui ressemble... Il lui ressemble trop. C’est difficile de le fixer.

« Je vais prendre ma douche. » Je marche sans jeter un regard sur lui, m’arrêtant devant la porte de ma chambre, je reprends. « Je m’appelle London... Bienvenue. » Avant de disparaitre pour refermer la porte, me laissant glisser contre cette dernière, je vis un cauchemar, pourquoi devrais-vivre avec le sosie de l’homme que j’ai-m... je ne devrais plus y penser bon Dieu ! Me tapant la tête avec mes mains : « London, t’es un idiot, idiot, idiot ! » murmurais-je à moi-même. Inspirant une grande respiration, je me relève pour aller prendre ma douche... Nu, l’eau coulant sur mon corps, j’ai cette impression d’avoir totalement perdu ma vigueur, comme s’il m’avait volé ma joie de vivre, je le vois chaque jour, tout me semble si fade... Mais d’après ce que j’ai entendu, avec le temps ça devrait s’arranger.

Les minutes passent et je finis par sortir de l’eau, une serviette autour de moi, je choisis une tenue et je m’apprête à ressortir, la main sur la poignée, mais... Que devrais-je lui dire ? Je soupire et décide simplement d’y aller, prenant simplement place sur le canapé, apparemment personne d’autre n’est arrivé. Mon regard le cherche inconsciemment et quand il se pose sur lui, ma voix se met à résonner.

« Tu aimes la mer ? »

tenue ⋆ Ai-je l'air d'un clown ? Je n'ai jamais bossé dans un cirque pour faire rire les gens ou me foutre de leur tête. Pourtant, ce garçon ne semble pas me croire et m'accuse carrément d'être une autre personne. Peut-être que j'ai perdu la mémoire, que je me crois dans un autre monde et qu'en fait, je le connais très bien ? Matrix, c'est pas trop mon délire. Ce garçon -dont je ne connais pas le nom- me dévisage tel un alien, attendant sûrement que je parte en fumée en un clin d'oeil. Bah non coco, je suis toujours là. Je reste debout face à lui, l'air étonné. Pourquoi est-ce que je me foutrais de sa gueule, hein ? Qu'il soit sérieux deux secondes... On ne se connait même pas. Je sais bien que je suis chiant, puéril et parfois pleins de sarcasme, mais de là à critiquer un inconnu. La distance s'est amenuisé entre nous, avant qu'il ne s'éloigne comme si un fantôme était apparut sous ses yeux. à qui puis-je bien ressembler pour faire un tel effet ? En tout cas, il vient de loin pour porter du sable sur lui. La seule chose qui me frappe comme une évidence, sans même me rendre compte qu'il aurait pu me tuer à la seconde où il a franchit cette porte.

La mer, ça me rappelle des tonnes de souvenir que j'ai dû abandonner à Sydney. Voir autant de sable sur quelqu'un, cela me donne une pêche d'enfer! Qui dit sable, dit plage. Qui dit plage, dit eau. Eau, vague, surf, bref la totale. Idiot ? « Loukas, pas idiot. » Le reprenais-je avec une drôle de tête voulant dire « sérieux, déforme pas mon prénom ». Alors d'après lui, les plages existent dans ce pays... Cool! « ça semble loin de tout, ici. Je n'ai pas vu le moindre grain de sable, sauf sur toi à l'instant. » J'ai l'air si désespéré ? Ce gars pourrait me ramener la plage dans le dortoir, s'il continue de secouer sa tignasse sale comme ça. Une douche « Bonne idée! J'ai pas envie qu'on me mette de corvée dès mon arrivée. » Qui passe le balais ici ? Rassurez-moi, y a des dames de ménage, hein ? London. Il porte le prénom d'une ville ? Sérieux ? C'est marrant! D'ailleurs, je ricane sans me contrôler, tentant de cacher mon sourire -même s'il ne me regarde pas-. « Merci Big Ben, enchanté. » Puis il disparaît dans sa chambre.

De nouveau seul, je retourne sur le canapé du « salon » et m'attarde à soupirer ou regarder les lieux. à part ce London, je n'ai vu encore personne. J'ai horreur de me tourner les pouces comme ça, me relevant pour retourner dans ma chambre passer le temps. Je ne sais que faire à part re-ranger mes affaires, changeant les places en croyant que cela est mieux. Si c'est tous les jours comme ça, je vais grave m'emmerder dans ce pays. Ma chambre ne me fournir aucune occupation et j'en sors encore pour la seconde fois en soufflant bruyamment. Sérieux, que quelqu'un m'occupe avant que je ne devienne fou. Je pourrais partir, sortir prendre l'air, mais non... Mon regard recroise celui de London et sa question résonne doucement dans ma tête. « bien sûr! Pas toi ? » Peut-être qu'il pourrait m'aider à passer le temps ? Qui sait.

« J'ai passé tous mes étés à la mer, quand mes parents vivaient encore ensemble. » Je suis sûr qu'il s'en fiche, mais ça me manque tellement de parler avec quelqu'un. Finalement, je m'installe à côté de lui sur le canapé, un grand sourire sur le visage. « Je viens de Sydney, et toi ? Tu n'es pas Japonais, en tout cas. » Bravo sherlock, tu mérites la médaille de la déduction. J'ai tellement à dire que ce London serait rapidement agacé. Est-ce qu'il va me fuir ou me dire de la fermer ? J'en sais trop rien, mais je ne perds pas de temps à jouer les timides. « Tu as mauvaise mine, on dirait que ta copine t'a largué. Ne me dis pas qu'elle t'a trompé avec un mec qui me ressemble ? J'ai bien cru que tu allais m'égorger tout à l'heure... Je te fais penser à quelqu'un ? » Ou comment sauter les deux pieds joints dans le plat.

tenue ⋆ Ce gars semble un peu bizarre, mais une chose est sûre, il n’a que le physique qui pourrait me faire penser à Wolfram, son comportement semble totalement différent et honnêtement, je suis perdu. Je vais devoir faire face à ce visage en permanence et il ne me permettra pas d’oublier... Je vais devenir totalement fou. Il a de la répartie dis donc... J’avais bien compris qu’il s’appelait Loukas, Wolf-Lou, encore une chose qui risque de m’aider tient... Je soupire de nouveau, on dirait que je suis en plein cauchemar, un véritable bazar. Plus je l’observe et plus je fais face à la réalité, je suis épuisé et j’ai besoin de me laver, je ne cherche même pas à répondre à ses observations, quelques jours auparavant j’aurais été heureux et surement que je lui aurais sauté dessus en enchainant les questions, mais mon côté sociable a fait la malle, je voudrais être capable d’oublier pour me souvenir de mon sourire, je voudrais oublier pour me rappeler celui que j’étais. Je n’aime pas celui que je suis devenu, mais seul le temps pourra me soigner, l’amour n’est qu’un ramassis de conneries, je ne veux plus jamais en payer le prix. Alors que je m’éloigne un nouveau « idiot » filtre mes lèvres, il faut croire que je l’ai rebaptisé malgré moi, mais il semble assez étrange... Et ultra sociable en plus, vu son aisance à me parler alors qu’il vient d’arriver...

Mais alors que je viens de me présenter, même son rire qui aurait pu me rappeler de mauvais souvenir ne m’atteint pas, simplement parce qu’il a prononcé ce surnom, je peux sentir l’émotion de nouveau me submerger, c’est blessant... Seul wolfram m’appeler Big Ben. Des instants de cet évènement pour la saint-valentin me reviennent en mémoire, alors que tous les participants pensés que c’était mon vrai prénom à cause de... lui. Je suis agacé par ma propre fragilité disparaissant dans ma chambre adossée à la porte, glissant au sol pour souffler.

Les minutes passent, ma douche prise et une nouvelle tenue propre sur le dos, le sable a disparu, je devrais peut-être simplement me coucher, mais je cède à la curiosité et sors de nouveau pour m’installer sur notre canapé. Le voyant revenir je pose une question qui pourrait semblait évidente et la réponse est immédiate. Encore un qui aime l’eau... Coïncidence ? Je ne sais plus trop.

« Si, je n’y serai pas allé sinon. » Évidence, je sais que je dois paraître totalement associable ou désagréable, mais je suis trop authentique pour cacher mon état d’âme derrière de faux sourires. Finalement je deviens silencieux pour l’écouter parler, il semble plus bavard que moi dans mon état normal... Quoique. J’ai encore cette mauvaise impression de mettre perdu, quand je me souviens de celui que je suis censé être, c’est comme si cette personne était quelqu’un d’autre et c’est tout aussi douloureux, je ne veux pas tomber plus bas, inconsciemment une petite voix me supplie de remonter, d’atteindre de nouveau le sommet, mais je suis encore incapable de l’écouter... Prêt à répondre à ses questions, mon cœur se serre à sa petite tirade tandis que mes poings se ferment.

« On ne t’a jamais dit que tu étais trop curieux comme mec ? » Comme moi... Je suis curieux et égoïste, moi aussi je suis comme ça, alors pourquoi je lui reproche ? Parce que je suis la « victime » cette fois ? Je souffle et laisse ma tête tomber en arrière sur le dossier du canapé, regardant le plafond.

« Je viens de Londres, mon prénom aurait dû te mettre sur la piste... Et je suis un nageur professionnel, donc j’aime l’eau sous toutes ses formes. » Je fais une pause, me penchant un peu pour le regarder, le fixant sans un mot pendant plusieurs secondes.

« En effet, tu me fais penser à quelqu’un, une personne que je n’avais aucune envie de revoir. Du coup quand je te regarde, j’ai simplement envie de te frapper. » C’est faux... Totalement faux, car malgré la douleur je suis encore amoureux de lui... Je retiens mes sanglots, craquer devant un inconnu, c’est bien une chose que je ne permettrai pas. Fermant les yeux pour me calmer.

« Il n’y a que des gars dans notre dortoir, si jamais tu es un chaud lapin, faudra que tu ailles chercher tes victimes ailleurs. » Sait-on jamais, les « loups » sont peut-être tous pareil.

tenue ⋆ Idiot. Décidément, il m'a trouvé un surnom... Est-ce qu'il m'a de suite adopté ? J'ai vraiment la sensation d'être un chien, d'un coup. Manquerait plus qu'il me siffle ou me lance la balle, je serais gâté. De toute façon, ce gamin est antipathique à souhait, rien qu'à voir son éblouissant sourire. J'en crève de l'intérieur, je vous jure. Autant de triste dans un si pe- ... Enfin non, grand corps. Je vais me faire un torticolis tellement il est grand pour son âge! Bon, j'exagère, je ne lève pas trop la tête pour le regarder. London, comme la ville de Londres ? C'est bizarre de porter un prénom pareil, et j'en ris malgré moi. ça me fait penser à cette grande horloge qui domine la ville, Big Ben. Aussi grande qu'il peut l'être, d'ailleurs. Mon colocataire n'en tient pas rigueur et s'enfuit dans ses quartiers, me snobant un peu. Bon d'accord, il est peut-être pas enchanté de me rencontrer, j'ai compris. Je ne l'ai pas agressé pourtant, non ? Peut-être que je parle trop et que ça l'agace ? Quel susceptible, pff. Bah, de toute façon, il s'est déjà enfermé dans sa chambre, tandis que je m'éclipse dans la mienne. Sérieux, je m'ennuie comme un rat mort. Ce London représentait ma seule chance de m'occuper un minimum. Au moins aujourd'hui, avant que mes cours ne débutent officiellement.

Ma chambre est trop rangée à mon goût, elle respire le propre et le nouveau, ce que je n'aime pas tellement dans une chambre d'adolescent. J'ai passé des années à trouver une forme à mon bordel et là, je me retrouve sans. Quoi que, mes murs sont tellement beaux que je ne voudrais pas les gâcher avec des piles de vêtement un peu partout. Enfin bref, réfléchir ne m'amuse pas et j'espère croiser un autre colocataire en quittant ma grotte. Perdu, il n'est pas nouveau lui. London est là, assit sur le canapé. Je ne me pose pas de question en le rejoignant, répondant simplement à la sienne par une évidence remarquable. évidement que j'adore la mer! Je suis presque né dedans, si les hôpitaux n'existaient pas en notre temps. Qui a-t-il de mal à aimer la mer ? Tout le monde aime ça, non ? C'est cool d'aller se baigner, creuser des trous dans le sable ou faire des châteaux pour mieux les détruire. Bref, j'adore surtout la mer pour surfer. En Australie, quelques chanceux pouvaient même croiser des dauphins ou des requins -pour les moins chanceux-.

Curieux ? « Souvent, ouais. » Je ne le nie pas, beaucoup me trouve bavard et chiant. Il  n'est pas si antipathique, finalement. Pendant qu'il fixe le plafond, moi je l'examine en silence. étrangement, il vient bien de Londres. Je ne voulais pas faire de cliché, non plus. Nageur professionnel ? Trop cool! « Tu fais des compètes ? C'est super génial! Y en a d'autre des comme toi, ici ? » Il va me trouver bizarre, comme si je voulais créer une secte d'adorateur de la mer. Non non, mais j'adore parler de chose que moi-même j'adore. Mon regard se détour au moment où il m'observe à son tour, mes yeux se baladant sur la pièce inconnue. Ils reviennent rapidement à lui quand il me répond, légèrement écarquillés.

Oops ? Je n'ai pas la bonne tête apparemment, moi qui me croyais beau. « Frappe-moi ? Si cela peut te soulager et te faire sourire. » Je ne lui reproche pas, même s'il serait plus sympathique avec un sourire. Je tapote doucement mon index sur ma joue, un fin sourire au coin des lèvres. Qu'il fasse, je ne suis pas trop rancunier quand je l'autorise. Okay, il me dit ça comme ça ? Bon au moins, je suis au courant! « Mince, moi qui voulait me taper toutes les nanas du dortoir, c'est loupé. » ça se sent que j'ironise, riant quelques secondes après. « J'ai la tête d'un chaud lapin, d'après toi ? à ton avis, je me suis tapé combien de fille jusqu'à présent ? » Des fois, je suis bête. Il n'en sait rien, évidement.

« Je vais te décevoir mais je ne pense pas à ça. Mes chéries, elles se trouvent dans ma chambre, bien installé sur mes murs. » Je parle de mes planches, si jamais il se pose la question. En même temps, je n'ai pas encore spécifié que j'étais surfeur et snowboardeur pro.

tenue ⋆ Pour une première impression je devais pas franchement être le colocataire rêvé et j’en avais conscience, mais à cet instant je ne penser pas a ce genre de chose, mon esprit était encore préoccupé et même mon coach et mes partenaire du club l’avaient remarqué, j’apportais toujours une joie et une vague de motivation pour pousser tout le monde à se dépasser, je suis un leader avec de bonnes capacités pour guider les gens, mais quand je suis celui qui est blessé, qui va m’aider à relever la tête et à avancer ? Petit à petit j’arrive à prendre conscience que je vais devoir tourner la page, mais mon humeur est encore loin de ce qu’elle était avant cette journée où j’ai décidé de lui avouer ce secret bien gardé. Et maintenant, voilà que je me retrouve face à un idiot avec la même tronche que lui, même ses lèvres... Je ne connais pas ce mec et pourtant j’ai été l’espace d’un instant attiré, violant ainsi mes propres pensées, je ne suis pas comme ça, je ne peux pas perdre mes moyens parce qu’il lui ressemble, tout est terminé, tout.

Je suis retourné dans ma chambre pour me laver, me changer et aussi me calmer, il faut bien avouer que si ce gars utilise aussi les mêmes surnoms que Wolfram, je ne vais pas m’en sortir, malgré tout je reviens dans la salle commune, le cherchant du regard, le questionnant et surtout l’écoutant parlé, il faut bien avouer qu’il est doué pour ça apparemment. Mais il semble tout aussi curieux avec ses questions, alors qu’on ne se connaît pas, mais j’aimerai retrouver se trait de caractère qui me scié bien, retrouver cette « innocence » parfois agaçante que je possédé, je sais qu’elle est là, au fond de moi, mais la peine à bloquer une part de ma personnalité et m’empêche de m’extérioriser... Je hoche la tête a sa question avant de répondre.

« Hum ! Je suis un dauphin dans l’eau~ » Quelqu’un qui s’intéresse à ce que je fais, malgré tout la natation est ma passion et j’aime en parler, alors oui je suis heureux d’entamer le sujet Un sujet qui me correspond. « Il y avait. » Oui il y en avait un autre, mais il n’est plus là et cet idiot qui lui ressemble à prit sa place... Je soupire, quand je le fixe je ne sais pas quoi ressentir, ce mec est totalement différent, mais physiquement c’est un crime de m’imposer ce genre de chose, ne peut-on simplement pas me laisser tranquille ? Je lui dis que j’aimerais le frapper, mais c’est faux. Je le regarde me provoquer et malgré tout il est bizarre, mais je le trouve intéressant, il pourrait me laisser le taper sans broncher, puis... me faire sourire ? Si seulement c’était si facile... Je soupire et lâche tout simplement.

« J’ai menti. » Mais j’entame un autre sujet que j’ai dû supporter avec celui qui m’a brisé, mais j’ai tort, il n’est pas Wolfram, sa façon de rire et de plaisanter, il n’est pas Wolfram. Je le regarde, je ne sais pas trop quel genre de regard je pose sur lui à cet instant alors que je l’écoute parler, mais... sa seconde phrase me fait lever les yeux au ciel alors que je laisse un rire nerveux filtrer mes lèvres sans que je ne le remarque: « si tu savais. » La tête d’un chaud lapin... il n’a pas idée. Mais j’avoue que je suis cloué par sa question, je n’en ai aucune idée et je ne suis pas à l’aise sur le sujet, même si je suis celui qui l’a lancé...

« Une centaine ? » Ironie. Mais ce n'est pas encourageant ce qu’il rajoute... Je me lève du canapé en faisant quelques pas et me tournant doucement vers lui. « Montre moi. » Je veux comprendre, il dit ne pas être un chaud lapin, mais avoir « des » chéries. Bizarrement, je suis curieux.

tenue ⋆ En arrivant au Japon, je n'aurai jamais cru rencontrer des gens qui puissent autant aimer l'eau que moi. Même si ce garçon me donne une première impression plutôt étrange, je ne peux pas dire que je ne l'apprécie pas ou que je ne pourrais pas devenir ami avec lui. Peut-être qu'il s'est barré dans sa chambre avec un petit surnom amical envers ma personne, mais je n'en tiens pas tellement rancune. Il peut m'appeler comme il veut, ça ne me dérange pas tellement. Des filles me surnommaient bien « bouche de mérou » à cause de mes lèvres, je ne vais pas chipoter pour rien! Qu'importe, ce n'est pas tellement le sujet aborder. Pour l'instant, nous causons de mer et du fait qu'il soit un nageur professionnel. ça non plus, je ne pensais pas en voir ! Des nageurs, comme si les jeunes d'aujourd'hui adoraient nager, surtout en vivant dans une ville éloignée de la plage. Ce London me vend du rêve à parler d'un domaine que j'apprécie, même si la nage n'est pas trop mon truc à moi. Puis, il ne semble pas être seul... Semblait, apparemment. C'est bizarre quand quelqu'un parle au passé, comme pour dire que la personne est parti. « Tu as l'air déçu... Tu tenais à cette personne ? » Je le constate simplement à son soupire. C'est idiot, mais parfois je déduis les choses en fonction du comportement, et plus je parle avec lui, et plus j'arrive à relier plusieurs points. Ce gars qui me ressemble doit être le fameux nageur qui n'est plus là. Je devrais jouer dans sherlock holmes, j'ai un sacré talent en devinette! Professeur Layton, version australiano-japonais.

Bon, il voudrait me taper parce que je ressemble à monsieur nageur disparut et je ne vois en quoi je pourrais l'empêcher de me foutre une droite ? Perso, je suis pacifiste. Les combats, ce n'est pas mon truc. Néanmoins, s'il veut me taper parce que j'ai la même tête que son pote, pourquoi pas ? J'aimerais bien qu'il sourit un peu, en échange. Mentir ? Sur quoi ? « Je ne lui ressemble pas ? Ou tu as menti sur le fait que tu ne veux pas le revoir ? à moins que ce soit pour me taper ? » Quand je comprends pas, j'ai tendance à poser encore plus de question. Au moins, j'en apprends pas mal dans un minimum de temps, comme si ma vie se jouait au compte à rebours. J'aime simplement en savoir plus sur mes vis-à-vis et ce London m'intrigue, me donne envie de le connaître, de parler avec lui, d'être mille fois plus sociable que d'habitude. Peut-être parce qu'il aime la mer et nager, un peu comme moi ? J'en sais trop rien, mais ça sembler bien se passer pour l'instant, en dehors de ma ressemblance avec ce mec qu'il n'aime pas.

D'après lui, j'ai une tête de chaud lapin. Ravi de savoir que je passe pour un pervers, merci. Il manque cruellement de respect, ce môme! Au moins, il rit... Même nerveusement. « à ce point-là ? » Attendez. S'il m'identifie à son pote, ça veut dire que lui-même était un chaud lapin ? Il me compare de trop à ce gars-là, sans que je sache qui il est, à quoi il ressemble -à moi je sais-. Alors, question pour un champion. S'il est si doué pour deviné, qu'il me dise combien je m'en suis faite jusqu'à maintenant. évidement, c'est à prévoir. « Une seule, et c'était ma copine durant une bonne année. » Ce n'est pas extraordinaire, mais je ne saute pas sur la première fille venue, ni homme. Dès que je parle de « chéries », monsieur se lève pour avoir une preuve. ça me fait rire, et je saute du canapé pour aller vers la porte de ma chambre.

« J'ai passé l'après-midi à les positionner, ça demande du boulot! Heureusement que j'étais seul, sinon imagine un peu le bordel ~ » Je ris en ouvrant la porte et en entrant dans ma chambre, attendant qu'il me rejoigne pour ouvrir mes bras dans un « tadam! » enjoué. Plusieurs planches sont accrochées aux murs, surf, snowboard, skate, sauf qu'aucune n'est équipé pour servir. Certaines sont décorés avec des tags façon banlieue, d'autres possèdes des dessins plus travaillés et sophistiqué. « Ma collection. Elles n'ont jamais été utilisé, ni même monté pour s'en servir. Je m'en sers seulement de décoration, pour me souvenir. » Parce que j'ignore quand est-ce que je pourrais en refaire, ou qu'elles sont beaucoup trop belle pour les gâcher. Enfin bref, il sait à quoi mon « amour » se résume, maintenant.

tenue ⋆ Ce mec a le chic pour taper en plein dans le mile, c’est quoi son problème ! Sérieux je ne comprends pas, mais il touche une corde sensible en me mettant la réalité sur la table, même si je ne l’ai dit pas avec des mots, il semblerait que je sois transparent pour lui... C’est déconcertant, je ne sais à quel point il a deviné ce qui se trame, mais je ne peux pas me permettre de montrer que sa présence me perturbe ou que je suis assez idiot pour avoir un chagrin d'amour avec un mec qui m’a lâchement abandonné. Je me gratte la tête nerveusement malgré moi, que dois-je répondre à ça ? Si je tenais à lui ? C’est frustrant, blessant, car malgré la douleur je l’aime encore, en toute honnêteté j’aimerai l’avoir déjà oublié, ne plus pleurer par le manque où cette dure évidence qui me rappelle que je ne le reverrai jamais. Est-ce pour cette raison que ce gars avec cette tronche identique apparaît ? Je ne veux pas me sentir à l’aise avec lui pour ça et je sais que ce n’est pas le cas, il est bavard, curieux, souriant, enthousiaste, bien différent de Wolfram et rien que pour ses traits de caractère je ne pourrais jamais le superposer et me tromper sur la personne, ce Loukas est authentique et peut-être que lorsque j’aurais enfin réussi à tourner ses pages noires en cette période difficile, on pourrait devenir ami ? Je souris doucement à cette pensée, pourquoi je souris ? Je ne sais pas... Mais dans tous les cas je ne lui ai même pas répondu.

« Non, pas plus que ça. » Mensonge. Encore des mensonges, mais comment pourrait-je simplement dire « c’était mon mec ! » haha, je le ferai surement fuir à des kilomètres avec cette honnêteté, cette honnêteté qui me correspondrait bien plus que cette façon de fuir pour me protéger, cela n’a rien à voir avec celui que je suis... Bon sang, je me maudis silencieusement. Mais je ne suis pas doué pour cacher la vérité, là est mon souci, comme quand j’ai dis que je voulais le frapper, j’ai menti. Il me questionne simplement et je soupire en me passant ma langue sur mes lèvres.

« Tu lui ressembles... Mais je ne veux pas te frapper. De toute façon même si je le faisais qu’est-ce que j’y gagnerai, tu as beau avoir le même visage, tu n’es pas lui, ce serait stupide... » Bravo London, enfin des mots sensés ! C’est fatigant, cette situation, je me demande où je vais comme ça. N’empêche que quand j’ai eu un chaud lapin comme exemple avec sa tête, il est dur de voir en lui un homme « calme » dans ce domaine, ça m’a légèrement fait rire et je ne cache pas que je suis surpris de voir que ce n’est pas le cas, ayant simplement hoché activement la tête a sa question. Apprendre qu’il n’avait eu qu’une petite amie... J’avoue avoir bloqué, mon regard le détaillant fixement, totalement opposé, totalement... Ce gars a l’air d’un type bien malgré tout, je le pointe du doigt sérieusement en disant. « J’ai acheté un masque lors d’un festival, je pense qu’il t’irait bien, tu veux pas le porter ? » Je le taquine, même si cela semble être de mauvais gout, mais la surprise de voir qu’il n’a rien en commun avec son sosie m’amuse un peu et me détend doucement. Reprenant un minimum mon réel sérieux, je réponds. « Tu es un type bien on dirait. » Bon au moins je dis un truc sympa non ? Il peut me remercier ! Mais je suis tout de même intrigué par ses « chéries ».

« Une seule... » Murmurais-je pour moi-même, si seulement tout le monde pouvais être comme ça. Je soupire en ayant des images de mon « ex » que je finis par effacer rapidement de mon esprit en secouant ma tignasse, plongé dans un univers assez incroyable quand mes pas franchisse ceux de sa chambre. « Wow ! » Première réaction. « C’est trop génial ! Tu en fais ? » Je me sens « attiré » par ce monde, peut-être a cause de cette curiosité qui revient doucement grâce à lui. M’approchant en frôlent du doigt les planches. Souriant plus honnêtement, je le regarde en lâchant. « J’aime bien tes chéries. » Mais j’ose demander aussi une dernière chose. « Te souvenir de quoi ? » Bah ouai je ne le connais pas après tout.

tenue ⋆ Je suis très loin de me douter que mes mots font mouche. Je ne connais pas ce garçon, comme j'ignore par quoi il aurait pu passer. Je suppose simplement en fonction de la tête qu'il tire. Quand il tire une expression sordide, j'imagine avoir dit un truc qu'il ne fallait pas, puis je retrace mes paroles pour arriver à sa source. Voilà comment je me doute que la personne d'avant lui manque malgré tout. Après, je ne sais pas les événements qui se sont déroulés ici. Je ne pourrais aller plus loin dans mes hypothèses, changeant simplement de sujet à qui voudrait le croire. De toute façon, London erroné mon schéma en répondant à la négatif, comme si j'avais eu faux. Tant pis, je ne suis pas si bon détective finalement.  « Je vois. » Fis-je en hochant doucement la tête. Ce ne devait être qu'un simple colocataire, dans ce cas-là. Pourtant, il voulait me frapper à cause de ma ressemblance avec son précédent voisin de chambre... Alors quoi ? Il me ment sur ce point aussi ? Je ne sais pas. Je ne sais comment l’interpréter au final.

« C'est cool que tu le remarques, n'empêche. » Je souris, évitant un coup dans la face. Ce serait une belle marque d'accueil, tiens. Il compare toujours à son ancien pote, jugeant de ma tête pour avancé que je suis un mec à femme. Loupé, London. Ma vie se résume au nombre de victoire que j'ai pu remporter dans mes passions sportives. Les filles, je ne m'en suis presque jamais intéressé. Il y a rarement eu de place pour elles, et elles ont dû s'en rendre compte dès le départ. Une seule a su percer mes barrières, mais ça n'a pas duré aussi longtemps que prévu. Puis, je me suis rendu compte que l'amour et les compétitions n'étaient pas fait pour aller ensemble. London semble largement étonné par mes aveux et cela me fait sourire. « Tu dis ça pour ne plus voir ma tête ? » Ou parce qu'il voudrait me parler un peu plus, par la même occasion ? Je le toise deux secondes, avant de rire rapidement. Un type bien. Mon sourire s'étends jusqu'à mes oreilles et je relève la tête d'une manière fière. « évidement! Je suis l'homme parfait, même. » Je plaisante, ricanant légèrement. ça détend de le voir moins... Crispé ?

Aussitôt demandé, aussitôt exécuté. Je ne perds pas de temps à l'amener dans ma chambre pour qu'il découvre mes « chéries », le trésor que je cache secrètement entre ces murs. Ce ne sont que des planches, mais c'est un peu toute ma vie affiché à sa vue. Sa réaction ne manque pas de me faire sourire encore plus, bien content qu'il  ne prenne pas peur en voyant mon obsession. « Je ne suis pas un nageur pro comme toi, mais je domine la mer d'une autre façon. La neige et le bitume aussi, d'ailleurs. » Une façon de dire que, oui, j'en fais. Je le laisse regarder, même toucher. Normalement, je n'aime pas qu'on s'attarde autant sur mes bijoux, qu'on y dépose ses empreintes dessus, mais je sais pas, London ne me donne pas envie de faire mon difficile. « Pas touche, elles sont à moi. » L'espace d'un instant, je fus sérieux et dangereux, puis je ris bêtement pour pas qu'il le prenne au pied de la lettre.

Des souvenirs. Il semble bien curieux d'un coup. « La mer, les vagues, la plage, la montagne, la neige, les pistes noires, tout ça. J'ai quitté l'Australie et mes terrains d'ententes pour venir dans un pays dont je ne connais absolument rien. » Voilà de quoi je voudrais me souvenir, de mon ancien chez moi. « C'est un peu comme ramener ma maison dans cette chambre, même si je ne peux rien en faire. » Ce n'est pas dans la piscine de l'école que je pourrais surfer, c'est sûr. « C'est plus simple d'être un nageur! Tu n'as pas besoin d'un climat particulier pour faire ce que tu veux. » Je me laisse tomber sur mon lit, recover d'un plaid grisonnant comme la fourrure d'un loup. « Je voudrais bien te voir nager. » ça doit être très intéressant, j'en suis certains. ça ne fait que quelques jours que j'ai atterri sur le sol nippon, quelques heures que je loge dans cette chambre, et je rencontre déjà un garçon intéressant et qui n'est pas si éloigné de mon domaine. Peut-être qu'il pourrait m'emmener à la mer ? Après tout, il m'a bien prouvé qu'elle existait pas très loin de là. Mon coeur palpite à l'image d'une vague et mon sourire fendit aussitôt mon visage. Je sais qu'il pourrait m'aider à retrouver mes racines, même si elles ne sont pas aussi vive que celle d'Australie. « Je veux bien porter ton masque. » Dis-je pour sous-entendre que je voudrais être son « ami » ou un truc du genre.

tenue ⋆ Bien qu’on ne se connaisse pas vraiment, j’ai ce sentiment étrange, comme si ce n’était pas la première fois que je le voyais, sa ressemblance avec Wolfram est surement la cause de cette pensée, mais du coup, malgré la surprise et peut être la nervosité que je pourrais cacher pour ne rien laisser afficher, je dirais que je me sens à l’aise avec ce type... Peut-être pas dans tous les domaines, surtout quand ses mot sont comme une flèche atteignant sa cible, toujours dans le mille. Ce Loukas a quelque chose d’apaisant et c’est peut-être pour cette raison que j’arrive doucement à communiquer un peu plus facilement, restant pourtant toujours bloqué sur son visage trop perturbant. Je ne pensais pas que cela puisse être possible, deux jeunes du même âge avec un physique presque identique, mais deux caractères totalement opposés et pourtant il est là, juste devant moi. Je lui mens, pas près de lui dévoiler mes douloureux secrets, mais mentir n’est pas mon fort, alors à la moindre occasion j’avoue la vérité, mais il y en a certaine bien trop lourde à balancer. Je donne une petite remarque concernant le fait qu’il n’est pas Wolfram, quoi que je fasse sur lui, ça n’atteindra pas celui qui est réellement concerné, à quoi bon blessé un innocent qui n’a rien demandé... Cette situation en deviendrait presque fatigante, je suis simplement de plus en plus perdu par les évènements.

Je lui propose un masque, je sais que ça peut simplement passer un message du genre « je ne veux pas voir ta tête » et peut-être que je serai un instant plus soulagé de ne plus avoir à le fixer. Je dois avoir l’air idiot à le détailler sans me gêner. « Qui sait ? » Balançais simplement, honnêtement je ne sais pas pourquoi j’ai parlé de ça, si c’était réellement pour le cacher ou plus pour discuter ? En tout cas je remarque un autre changement, il semblerait que pour lui, les relations physiques ne soient pas un sport quotidien... Je suis soulagé, soulagé de ne pas avoir un autre chaud lapin, qu’il soit si différent m’aide aussi à garder les pieds sur terre et ne pas faire l’erreur de les superposer.

« Tu passes encore entre les portes ? » Riant doucement, me moquant ouvertement de sa déclaration qui le fait passer pour un bouffon, mais je ne suis pas mieux, moi aussi j’aime me vanter, il le comprendra surement quand je serai moins enfermé dans cette obscurité qui m’empêche de me dévoiler. Bientôt serais-je capable de redevenir simplement celui que j’étais, mais pour ça je devrais accepter cette douleur qu’il a implantée dans mon cœur, attendant que quelqu’un puisse tout simplement me redonner ma vigueur et me faire oublier cette dure réalité... Finalement doucement je redeviens tout de même curieux, il m’intrigue avec ses « chéries » et son engouement me pousse davantage à le questionné, il m’emporte sur sa vague et je me laisse tout simplement glisser sans même le remarquer. Mes yeux s’illuminent presque en voyant la décoration de sa chambre, ses planches sont des œuvres d’art, c’est tellement classe !

« Sérieux ? Waah~ » Je m’émerveille malgré moi devant tout ça, j’aime la mer, mais j’ai toujours été en contact direct avec elle, nageant simplement de toutes mes forces, jamais je n’ai glissé sur elle comme il doit le faire et rien que d’y penser, ça me donne envie d’essayer. Le regardant les yeux brillant, je souris simplement, surement que mon désir se communique dans mon regard, mais les effleurant doucement, je gonfle les joues à sa remarque. « Et possessif en plus. » Je lui souris doucement, en reculant le questionnant sur les souvenirs qu’il garde ici.

« Je pourrais t’emmener à la mer si tu veux ? Mais je suis nouveau ici aussi, je ne connais qu’un seul endroit, je ne sais pas s'il y aura des vagues assez forte pour toi, mais si tu veux me voir nager, moi je veux te voir glisser et même rouler~ » Le regardant allongé sur son lit, je m’assoie au bout, c’est quand même étrange, cette chambre a pris une atmosphère totalement différente de lorsqu’elle appartenait à Wolf... j’ai passé des moments ici, mais j’ai l’impression que c’est la première fois que j’y mets les pieds, il a totalement fait de cette chambre son sanctuaire. Quand sa voix résonne de nouveau, je tourne ma tête dans sa direction, un peu surpris.

« Vraiment ? » Je me sens excité comme un idiot, en fait c’est parce que le masque en question est assez marrant ! « Ferme les yeux, tu les ouvres pas tant que je n'ai pas posé le masque sur ton visage ok ? » Oui je suis sérieux ! Je descends du lit, marchant jusqu’à ma chambre pour le prendre et revenir. M’approchant de lui, l’objet en question derrière le dos, me pose a ses côtés, mais mon cœur se met à battre, bordel il n’a pas encore réalisé qu’il n’était pas Wolf ? Je souffle pour tenter de le dissimuler au mieux alors que j’installe le masque sur son visage, effleurant sa peau avec mes doigts, reculant doucement, je me mets à le fixer un instant et à pouffer simplement, avant de rire franchement.

« Ahaha, j’étais sûre que ça t’irait ! » Je suis un gamin, faut pas l’oublier.

tenue ⋆ Je ne pensais pas ressembler à ce point, espérant qu'il me trouve quelques différences pour ne pas nous confondre. Il l'a dit lui-même, je ne suis pas son ancien ami, je suis sûrement très différent de par mon caractère, mais il ne pourra jamais nous différencier face à notre physique similaire. Je n'ai jamais vu la personne en question, j'ignore jusqu'à quel point celle-ci peut me ressembler. Alors qu'il me propose un masque, ça ne semble pas si mauvais! Même si c'est pour cacher ma face et ne pas l'avoir systématiquement sous le nez. Qui sait, peut-être qu'on pourra parler s'il ne me compare à pas l'autre. « Toi-même le sais. » Fis-je pour répondre à sa question qui ne devait pas en être une, finalement. Deuxième point qui  ne concorde absolument pas avec le précédent, je ne suis pas un pervers. Les filles, elles sont bien en tant que supporteurs ou publique, mais je ne m'en sers pas pour flirter ou faire des choses avec, encore moins si c'est pour les jeter l'une à la suite de l'autre. En fait, je m'en fiche un peu de tout ça. Je le laisse pour les autres, pour qui voudrait s'en encombrer, moi je suis mieux sans.

« Bien sûr, facilement même. » J'ai toujours eu cette partie narcissique de ma personne, bien que je ne fanfaronne pas si souvent devant les autres. J'aime bien plaisanter, faire croire que je suis meilleur qu'eux, mais dans le fond c'est totalement faux. Généralement, les personnes qui me côtoie en rient facilement, prenant cela pour une forme d'amusement. London pourrait ne pas apprécier, mais pour le moment je ne vois rien qui prouve le contraire. Au final, je l'embarque malgré moi dans mon obsession du sport extrême, bien que ce ne soit qu'un dixième de mes expériences. Je n'ai pas tenté que la glisse dans ma vie, allant jusqu'à tester mon audace sur un fil à des centaines de mètre dans le vide. Je suis fou, ma mère a toujours cru que j'étais tombé sur la tête à la naissance. ça ne m'étonne pas que mon cadet s'émerveille devant mes planches, m'arrachant un large sourire que je ne peux dissimuler quoi que je fasse. ça me fait plaisir de montrer mes trésors à quelqu'un, alors que je viens à peine d'arriver et de les installer. London sera donc le premier royalien à admirer mes « chéries », faudrait que je lui montre d'autre truc comme mes vélos ou mes rollers, ils sont aussi classes qu'elles!

J'hoche doucement la tête pour lui répondre, fier de moi-même. J'en tiens une couche en temps normal, mais je ne plaisante pas là. Il doit nager comme un poisson dans l'eau, mais moi je surfe tel un requin sur les vagues. Chacun son truc, sauf que je ne m'arrête pas à un domaine, ni à un environnement. j'ai eu la chance de partager plusieurs terrains et de m'en accommoder à ma guise. L'eau n'est qu'un vingtième de mes préférences, comparé à lui qui doit l'avoir dans le coeur, dans la peau, dans la tête. Ma petite blague me fait rire seul, surtout en voyant sa tête de gamin. « T'aimerais qu'on te touche les jambes, toi ? » Ce n'est pas comparable, mais je l'imagine un peu comme ça. J'utilise mes planches pour glisser, et lui ses jambes pour nager. Le sujet divague légèrement sur la raison d'exister de ma décoration, des souvenirs. Ce n'est pas bien difficile à remarquer, n'est-ce pas ?

Sa proposition ne manque pas de me réjouir à un point où mes yeux lancent des coeurs et des paillettes. Il ne m'en faut pas plus pour me rendre heureux et jubiler sur place. « Vraiment ? Tu es sérieux ? Promis juré ? Une vague est une vague, je ne vais pas m'en plaindre ~ Bien sûr! Tu pourras aussi me montrer ton don à la nage. » Nous allons bien nous entendre, j'en suis sûr. Chacun propose une démonstration dans son domaine, et ça me motive de pouvoir le voir nager et lui montrer à mon tour. Allongé sur mon lit, je peux rapidement accepter son idée du masque, insinuant par-là qu'on pourrait discuter plus longtemps sans qu'il ne soit obnubilé par ma tête. Un nouveau hochement de tête et je lève mon bras, puis mon pouce, pour acquiescer à ma manière. Vraiment, vraiment.

Quel enfant, je vous jure. Je ferme donc mes yeux en soufflant, amusé. Ses pas m'indiquent qu'il vient de quitter ma chambre, sûrement pour se rendre dans la sienne récupérer ce fameux masque. J'attends toujours, mes paupières closes et la respiration calme. à croire que je vais m'endormir sur mon matelas, bercé par le silence qui règne. Son retour attire mon attention, mais je ne bouge pas jusqu'à sentir le masque sur mon visage. Je me demande bien à quoi il peut ressembler... à l'entendre pouffer de rire, ce n'est rien de très sérieux. Mes yeux s'ouvrent à nouveau et je me redresse en voyant à travers les ouvertes...  Pas très pratique comme machin, mais ça le fait rire. « Tu te moques de moi, morveux ? » Menaçais-je faussement en le fusillant d'un regard qu'il ne peut voir à travers l'objet. Finalement,  je le retire pour mieux le regarder et rire à mon tour. Quelle tête! Où a-t-il trouvé un truc pareil ? « C'est pour conjurer ma beauté que tu me donnes ça ou parce que je suis encore plus laid que lui ? » Je demande en pointant le masque du doigt, un sourire en coin. Je suis quand même dix fois plus beau que son masque, non ?

« ça ne te dérange pas si je le garde ? » Ce n'est pas comme si je me l'étais déjà octroyé, le regardant durant quelques secondes. Je ne vais pas le porter sur moi, bien sûr, mais s'il tient à s'en débarrasser, je veux bien en faire bon usage et l'épingler sur mon mur. Ce masque me rappellera toujours ce garçon, quoi qu'il puisse arriver. « ça pourrait devenir un trésor. » Je lui lance un regard et un sourire, fier de mon idée.

tenue ⋆ Son visage est perturbant mais son caractère me permet de garder les pieds sur terre, il m’est difficile de le regarder sans y penser, les choses sont encore trop humide, trop récente pour que je sois capable de tourner la page simplement parce qu’un sosie a fait son apparition. Une chose est certaine, cette rencontre pourrait surement inconsciemment me permettre d’avancer, pour le moment je suis bien trop fermé et encore porteur de ce sentiment esseulé, bien que j’ai Raylai, il est tout le temps à mes côtés et je sais qu’il le sera quoi qu'il arrive, mais avoir autant pleuré dans ses bras ne me donne pas le droit de l’embêter encore une fois avec mon incapacité à me remettre de cette rupture douloureuse. Je fais ce que je peux pour m’occuper l’esprit, oublier et me relever, mais j’ai encore du mal, le temps pourra me soigner, mais peut-être que ce Loukas pourra aussi m’y aider avec cette façon qu’il a de me ressembler, je pourrais me rappeler celui que j’étais et tirer un trait sur cette carapace que j’ai créée. Mais très vite j’arrive à sourire doucement et à parler librement, pas aussi enthousiaste et vivant que je le suis réellement, mais c’est un bon début, Loukas est un gars étrange. Apprendre qu’il n’était pas un coureur de jupons, je pense que ça me soulage, je suis fatiguée d’entendre parler de «ça » alors que je ne suis pas capable de suivre, j’ai fait des efforts, j’ai essayé ces derniers mois, mais je ne suis pas confiant et je ne veux plus avoir à divulguer mes secrets parce que je serai piégé comme je l’ai été avec Wolfram...

Je suis une personne manquant de modestie en temps normal, je sais que je suis doué et j’aime le montrer ou simplement le dire quitte à passer pour un narcissique de première, mais je ne le fais pas à mal et j’avoue que ces derniers mois j’avais d’autre chose en tête que d’aller bouffonner sur mes capacités auprès de mes camarades ! Alors je suis forcément amusé par la manière du blond d’être sur la même longueur d’onde, on pourrait réellement finir par devenir ami, bien que j’avoue que je risque d’être encore longtemps perturbé par son visage... Je ne peux pas aller contre ça, mais j’arriverai surement à faire avec quand j’aurais accepté la situation... je l’espère. Dans sa chambre je me surprends à me montrer plus joyeux devant ses planches et sa décoration, je ne m’attendais pas à ça et bien que je sois un nageur, j’aime tous les sports de glisses ou extrême, même si c’est juste regarder avant de pratiquer, je trouve ça tellement cool que je ne peux pas me retenir de réagir, touchant doucement les décors. Mes jambes ? Je le regarde et hochant la tête.

« Non, pas vraiment. Mais... » Ce n’est pas comparable si ? Je gonfle les joues en regardant les planches lâchant de légers murmures dans ma barbe inexistante. Finalement je finis par lui proposer de l’emmener à la plage, l’idée de nager et de le voir glisser en même temps c’était plutôt tentant et malgré tout ça me motive... Étrangement je me sentais mieux à cette idée, peut-être que m’occuper l’esprit de cette façon m’aiderait à supporter la réalité. « On ira ce weekend si tu veux, de toute façon en ce moment j’aime bien m’évader, je peux te laisser une place dans mon sac. » Façon de dire que je peux l’emmener avec moi sans problème... Un peu impatient d’y être car au fond je savais qu’une fois que retournerai dans ma chambre, la peine et la solitude aller de nouveau prendre le dessus, je grattais souvent une place dans le lit de mon meilleur ami, seul dans ma chambre n’était pas propice ni positif pour me permettre d’avancer, car tout me retomber sur la conscience et mon cœur se serrer. Mais le voilà qu’il est tenté par mon masque, des yeux brillant, j’avais bien envie de rigolé un peu, allant le chercher en me dépêchant un peu revenant le poser sur son visage sans qu’il n’ait pu le voir, je riais simplement en voyant la dégaine que ça lui donné, un bon rire bien mérité, non sérieux c’était à graver dans ma mémoire !

Me moquer de lui ? Nooon j’oserais pas... Un petit rire trahit mes pensées, mais ce masque je le trouve tellement épique. Cependant je m’arrête à sa question en le fixant, bien trop honnête, j’étais pourtant encore prêt à mentir pour me protéger, mais peut-être que grâce à cet instant léger et amusant je pouvais faire passer sans imposé de doute.

« Parce que tu es trop beau, ça pourrait briser des cœurs tu sais. » Bingo... Hochant négativement la tête pour répondre à sa demande, je rajoute cependant. « Tant que tu ne le jette pas, je t’en prie. » Un trésor hein ? Un petit sourire sur mes lèvres je m’assoie sur son lit en le regardant.

« Qui sait, j’aimerai biens voir ça. » Je lève les yeux au plafond en me penchant en arrière avant de demander.

« Tu as des questions sinon ? Je suis dans mon instant généreux profites-en~ » sait-on jamais qu’il aimerait savoir quelque chose sur l’école ou autres.

tenue ⋆ Peut-être que nous possédons beaucoup de point commun, finalement. Nous aimons l'eau, bien que ce ne soit pas de la même façon. Nous sommes légèrement narcissique sur les bords, même si ce n'est pas à mal. Nous partageons sûrement plusieurs points de vue aussi, même si le sujet a été assez restreint jusqu'à maintenant. ça me donne une certaine assurance sur la suite, sachant d'avance qu'on aurait encore de quoi parler à l'avenir. Je ne vais pas me priver d'être ce que je suis, seulement parce que ma tête ressemble à celle d'un autre. Faut tourner les pages pour s'en sortir, sinon il ne passera jamais au prochain chapitre. Ce serait dommage de gâcher un si joli livre, il doit être intéressant de ligne en ligne, et sûrement possède t'il une belle fin ? Il n'y a que lui pour juger de cela, mais c'est aussi à son entourage de lui donner envie de s'en sortir. Je ne suis pas psychologue, j'arrive déjà pas des masses à me raisonner moi-même, alors le faire avec quelqu'un d'autre. En parlant de moi, London ne tarde pas à découvrir mon monde, ce qui fait de moi ce que je suis réellement. ça se résume en une décoration de chambre, en quelques planches. J'ai eu du mal à toutes les transporter jusque là, mais je ne suis pas déçu du résultat. Quiconque s'infiltre dans ma demeure comprendra à quoi s'en tenir avec moi. J'ai même récupérer mes médailles en argent et en or pour les exposer dans un coin.

Il n'y a que moi pour comparer mes planches à ses jambes, mais n'est-ce pas cela qui servent dans nos domaines respectifs ? Je plaisantais, ça ne me dérange pas qu'il touche et admire mes trésors, tant qu'il ne songe pas à les décrocher de leurs perchoirs. La plage, ça me manque terriblement depuis des mois. La dernière fois que je l'ai vu, c'était dans l'avion qui m'emmenait ici. Sinon, j'ai vécu depuis un temps incalculable à la montagne, chez mes grands-parents. Sa proposition me met l'eau à la bouche et je trépigne déjà sur place. « Ce serait vraiment trop cool! Je ne prends pas beaucoup de place, promis. » Je réponds de la même manière, comprenant directement où il voulait en venir. Ce serait bien qu'il me guide à travers cette ville pour trouver une plage et me permettre de me libérer un peu. J'ai trop vécu avec de la neige jusqu'au cou, j'ai besoin de retrouver ce terrain aqueux qui me manque depuis des mois. Si cela peut lui permettre de s'évader, j'en serais que plus heureux. Je ne connais pas très bien son histoire, même si j'ai supposé quelques brefs passages, mais si je peux l'aider dans ses malheurs, tant mieux. De ce fait, j'accepte son masque.

London n'a pas attendu une seconde avant de filer comme une flèche après m'avoir formellement interdit d'ouvrir les yeux. Je me prête à son jeu et attends gentiment qu'il revienne avec l'objet de ma curiosité. Un masque, ce n'est qu'un masque. Celui-ci se dépose rapidement sur mon visage, réduisant mon champs de vision quand j'ouvre à nouveau mes paupières. ça l'amuse apparemment, bien que je ne puisse voir à quoi il ressemble en étant en place sur ma figure. Il se moque en réalité, c'est fourbe. Est-ce qu'il me propose ce truc pour cacher mon beau visage ou parce que je suis aussi laid que son masque ? Entre mes doigts, je peux l'admirer tranquillement et constater qu'il a une sale tête. Quelle honnêteté. D'après lui, je suis trop beau ? Je ris à sa réponse, relevant mon regard vers le siens.

« Je ne peux pas empêcher les gens de me trouver beau, c'est à eux de ne pas s'attacher à ce visage. » Je dis ça comme ça, pour ne pas prendre la responsabilité de ce si beau visage. Narcissique à pleins nez, encore une fois. Je voudrais le garder, en tout cas, et London ne semble pas contre ma demande. « Cool! Je pourrais le placer avec mes médailles. » N'est-ce pas un honneur ? Puis, il sera dans la catégorie souvenir aussi. Un souvenir du Japon, de cette école, de lui.

« Faut laisser le temps faire les choses, big ben. » Je souris franchement, ma tête tournée vers lui. Des questions ? ça pourrait être la seule opportunité d'avoir un peu d'aide. « Je ne connais pas très bien le lycée, tu pourrais me faire visiter ? Tu es dans ton instant généreux, impossible de refuser non ? » Un ricanement m'échappe et je me relève du lit pour aller déposer le masque sur mon bureau. Je penserais à bien le fixer plus tard, quand je trouverai LA place pour l'exposer. Pour certaine chose, je suis bien difficile.

tenue ⋆ En venant à Tokyo je n’avais réellement pas beaucoup de personnes partageant autant ma passion, il y avait quelques membres du club qui adorait nager, mais de là à aller chercher la médaille d’or et participer à des championnats, ils se comptaient sur les doigts d’une main, puis il y avait Wolfram, qui se refusait à revenir dans l’eau pour une cause que je n’ai jamais compris, il n’a jamais voulu me parler de ce qui l’avait fait arrêter, au final je ne savais pas grand-chose sur lui... Mais j’aime ce que je fais, si après notre rupture c’est dans la piscine que Raylai m’a trouvé c’est justement parce que c’est là qu’est ma place, je m’y sens chez moi, l’odeur du chlore, les vibrations sur ma peau, le calme dominant le gymnase, le bleu du fond reflétant dans nos yeux comme si l’eau elle-même possédait une couleur. J’aimais tout ça, c’était ce qui me donner la force de me relever, l’ambition et mon talent mélanger me permettez de me dire qu’un jour je monterai sur les podiums, pas ceux des équipes juniors, mais ceux des jeux olympiques et des championnats du monde.

La mer était différente, mais plus grande, plus vaste, une liberté qu’on se surprend à apprécier, le sable sous nos pieds, les vagues et l’eau agité, elle ne nous accueille jamais comme on l’a quitté, les petits crustacés marins au bord de l’eau, les décors, je ne suis pas vraiment le gars romantique ni même sensible à la base, mais l’eau me donne les sentiments de tout dominer et le fait de pouvoir m’y mêler me fait parvenir des forces que j’aimerais ressentir à jamais. Alors l’emmener à la plage et le voir glisser, pendant que je nagerai c’est une situation que je ne peux me retenir de proposer. Je suis content qu’il accepte, je ne sais pas ce que ça donnera ni si on finira par développé une sorte d’amitié, mais partageant une certaine passion, bien que différente, ça crée des liens et encore une fois, peut-être que ça me permettra de mettre sous scellés toutes ses pensées qui s’accrochent pour me blesser.

« Parfait, tu n’as pas le droit de te désister je te préviens ! » Finalement on continue de discuter jusqu’à ce que mon masque revienne sur le tapis, mort de rire avant même de le poser sur son visage, je ne peux me retenir plus longtemps, il est épique avec cette tête ! Finalement en guise de réponse à sa question j’utilise la légèreté du moment pour dire qu’il est beau, mais malgré tout c'est difficile de dire ça a voix haute, bien que ce soit vrai, je veux pas encore une fois me retrouver emporter à cause de cette ressemblance gênante avec le nageur... Mais il balaye la naissance de mes pensées avec ses mots toujours aussi modestes. Un sourire sur mes lèvres, je n’hésite pas à lâcher.

« Quel fanfaron, tu devrais vraiment le porter tout le temps en fait ! » Ricanant doucement. Je finis par accepter de le lui donner, de toute façon je ne sais pas quoi en faire, à part le laisser sur mon bureau, s'il veut le garder, pourquoi pas. « Ça risque de faire un peu tâche avec tes médailles tu sais !? » Enfin de mon point de vue, après il fait ce qu’il veut... Il est vraiment étrange comme mec, mais c’est peut-être ce qui permet d’être aussi à l’aise à ses côtés. Finalement n’ayant rien de prévu, je finis par lui proposer mon aide si jamais il a des questions ou autres, demain je pourrais ne pas avoir envie de l’aider, alors autant qu’il en profite.

« Je ne connais pas tous les endroits, on m’a aussi fait visiter il y a quelques mois, bien que ce fût bref et froid... Mais je peux te montrer les principaux bâtiments ... » Wolfram était celui qui m’avait fait visiter les lieux, c’était étrange d’inverser les rôles, bien que je sache très bien que Loukas n’avait rien à voir avec lui, juste que je ne pensais pas un jour être le « guide ».

« Les salles de classe se ressemblent toutes donc je vais surtout te montrer les endroits les plus cool ! » Genre, la piscine ? ahaha... Je sais, je suis désespérant.

« D'ailleurs tu sais quel club tu vas rejoindre? »

tenue ⋆ Chacun possédait son point de départ, son point de ralliement, celui-ci qui nous ramène toujours au même endroit, souvent pour des raisons différentes. Quand je vivais encore à Sydney, je traînais dans l'eau pour une quelconque raison, que ce soit pour m'amuser, m'entraîner à être le meilleur du pays, ou quand mes parents ont commencés à se disputer. La mer entraînait avec elle mes sentiments, qu'ils soient joyeux ou triste. Je m'y sentais à ma place, emporté par le bruit des vagues, éblouit par le soleil se reflétant sur la surface en mouvement. La mer est rarement calme de là où je viens, ce n'est pas comme l'eau d'une piscine qui ne subit aucun effet de la nature. à moins de faire une bombe dans un bassin, le liquide transparent restera immobile, silencieux. C'est la grande différence entre la mer et la piscine. Je n'ai jamais glissé sur du carrelage, ni même sentit le chlore. Le sable, l'odeur des embruns, le vent léger dans vos cheveux humides, le soleil qui vous brûle. N'est-ce pas mieux de vivre à l'air libre, de côtoyer la vie sous la mer ? En été, il n'était pas rare de voir des dauphins nager proche des côtes, s'approchant parfois de quelques nageurs isolés. Rien que cela, j'aurai voulu que ce London le découvre et pense une fraction de seconde que ce monde est merveilleux. Pourtant, mon pays me manque davantage, à chaque pensée, chaque parole.

Partager mon univers avec mon camarade de dortoir, ça me tente plus que je n'aurai pu le croire en débarquant dans cette école. De base, jamais je n'aurai cru que quelqu'un d'autre puisse apprécier le même domaine que moi. à part bronzer et faire trempette, qui aime réellement la mer ? Pareil pour la piscine, les gens pensent à s'amuser, à faire des plongeons, mais ils ne prennent pas vraiment la peine de savoir bien nager comme ce London. Dans le fond, je suis bien content de rencontrer quelqu'un comme lui. ça me rassure sur mes choix et me permet de ne pas trop regretter ma décision. « t'inquiète, ce n'est pas dans mes intentions. » Je souris, visiblement amusé par mon cadet. On se connait à peine et il me propose déjà d'aller à la mer, de retrouver un peu de mes racines. C'est une belle attention, mine de rien. On s'entends bien, même de mieux en mieux, au point où je songe à devenir son ami dans l'avenir. Cette histoire de masque est une bonne opportunité pour cela.

London rigole du début à la fin, jusqu'à qu'il insinue que je suis beau. ça, je le sais déjà, mais je ne peux pas empêcher les gens de me regarder ou d'aimer mon physique. Je suis comme ça, sans faire l'effort d'être mieux ou moins beau. Après tout, je ne me tracasse pas à avoir la dernière coiffure à la mode, ni à utiliser trente milles crèmes pour avoir une belle peau. Bref, je suis d'un naturel flagrant et désopilant. London ne peut rien dire contre mes propos, ce qui me fait largement sourire. « Tu trouves ? Mais je ne pourrais jamais me faire d'ami avec ton masque. » Les gens vont avoir peur et se mettre à me fuir comme la peste. à contrario, si je ne porte pas ce masque, je risque d'être harcelé par la gente féminine -en toute modestie, bien sûr-. Finalement, je réquisitionne son bien pour me l'approprier et pense déjà à l'accrocher quelque part dans cette pièce. « Pourquoi donc ? Rien ne fait tâche chez moi. » Je dis ça avec légèreté, comme si ce n'était pas un crime de mettre ce masque avec mes médailles. De toute façon, j'en ai que deux. Faute de goût ou étrangeté avancé, je m'en fiche pas mal.

Ce sujet clos, London me propose de son temps et j'en profite pour me l'octroyer comme guide privé. Il ne connait pas l'école entièrement, mais ce n'est déjà pas mal pour moi. « Un peu vaut mieux que rien, non ? Mais, qui t'a fait visiter pour que ce soit bref et froid ? » Il n'a pas eu de chance... J'espère qu'il ne compte pas faire pareil, sinon je vais me perdre rapidement. Je n'aurai pas dû poser la question, mais j'ignore complètement que cette personne est la même qui était à ma place quelques jours auparavant. Je suis complètement à la ramasse ici, comme si quelqu'un m'avait sorti de mon coin d'eau pour me foutre dans un bocal. Je risque vite de tourner en rond.

« Il y en a tant que ça ? Mais je suis partant! » Là encore, je ne sais pas de quoi il parle, bien que je devrais m'en douter pour la piscine. Quant au club... Bonne question. Je fis une moue en réfléchissant, avant de secouer doucement la tête. « Aucune idée. Je n'ai pas trop réfléchit à cela depuis mon arrivée... Tu aurais des conseils à me donner pour choisir ? » J'entends déjà sa réponse comme une évidence, le club de natation. Dommage que celui de surf ou snowboard n'existe pas! Ni de skate et encore moins de vélo ou motocross. J'ai le temps de choisir, non ? Pourquoi me presser si je peux jeter un coup d'oeil un peu partout.

tenue ⋆ Je ne pensais pas proposer à quelqu’un de venir avec moi à la plage, pas pendant cette période où justement je ne suis pas entièrement moi-même. Je fais des efforts, je pourrais surement le montrer à Raylai qui doit être encore inquiet pour moi, mais je n’ai jamais pensé qu’oublier quelqu’un pouvait être aussi douloureux... Mon coach est le frère ainé de Wolfram, si son cadet est parti, lui est encore ici et parfois quand je le regarde j’ai envie de craquer, de lui demander où il est, ce qu’il fait, comment il va... Mais c’est terminé, je dois simplement me faire une raison, quoi que je fasse, quoi que je dise, je dois remonter cette pente et tourner la page. Me faire un nouveau pote aimant l’eau peut m’aider, même si son visage ne m’aiderait certainement jamais, le fait de pouvoir avancer et ne serais-ce que m’amuser, ça allégera surement le poids dans mon cœur. En tout cas voilà donc une soirée programmée, ou plutôt une journée ? Je ne sais pas comment cela se passera, mais tant que je peux nager, c’est parfait.

Le masque est en effet très repoussant donc s’il veut se faire des amis cela ne risque pas d’être le bon moyen d’approche, mais je ne peux pas m’empêcher de rire, ça fait tellement du bien, depuis combien de temps n’avais-je pas ri ainsi ? Le voir avec est amusant et même le fait qu’il veuille le garder et l’accrocher avec ses médailles, ce mec est totalement timbré et pour que je pense ça, faut vraiment y aller... En tout cas je lui donne avec plaisir, faisant abstraction de sa modestie se trouvant apparemment encore dans sa valise. Soufflant un bon coup, calmant un peu tout ça, je garde le sourire alors que mes yeux restent posés sur le masque.

« Il y a des personnes qui doivent être capable de voir sous les apparences. » Comme moi... Je ne dois simplement pas m’arrêter à son visage, s'il a une belle apparence il est aussi difficile de lui faire face, mais si j’y arrive c’est parce que je peux dissocier ce qu’il est de ce que Wolfram était. Ils sont deux personnes différentes, peut importe les ressemblances, ce masque peut bien être posé sur son visage en longueur de journée -certes cela risque de me faire mourir de rire- mais c’est une façon de dire simplement que faut pas s’arrêter à ce qu’on voit, une vision profonde n’est-ce pas ? Peut-être que ma rupture va me rendre plus philosophe haha...

On parle alors de visiter un peu l’endroit et bien qu’il soit un peu tard pour croiser de l’animation dans les couloirs, j’ai surtout envie de lui montrer les endroits qu’il fréquentera le plus souvent et qui sont quand même plus intéressants l’emplacement des salles de classe... Par contre j’ai faits l’erreur de donner une information qui le pousse à me questionner et c’est malin tient, j’avais presque oublié sa curiosité...

« Un ancien élève. » Oui c’est léger comme réponse, mais je n’ai pas envie de m’attarder dessus... « On y va ? » Souriant je me lève de son lit après l’avoir questionné sur le club qu’il voudrait rejoindre, bien entendu je me doutais qu’il n’allait pas avoir une réponse immédiate, quoique... avec lui j’aurai pu me tromper, genre j’ai cerné le mec en moins d’une heure de conversation !

« Pas vraiment, fais ce dont tu as envie. Je t’aurais bien proposé le club de natation, mais ce n’est pas la nage qui te plaît pas vrai ? L’avantage c’est qu’il y a pas mal de choix, certains capitaines sont venu me harceler pour que je les rejoigne... En même temps c’est ça d’être doué partout~ » Je le regarde un petit sourire, montrant que je n’étais pas bien différent de lui sur ce point, ah, ça fait du bien de se retrouver -un peu-. Marchant dans les couloirs du dortoir, on finit par arriver dans la cour du campus, grimpant les marches pour atteindre celle du lycée entouré par tous les grands bâtiments et les terrains de sport éparpillé. La Royal était une école très grande, comme une mini-ville emménagée.

« C’est le gymnase ! Et la piscine, si jamais tu me cherches un jour, c’est surement là que tu me trouveras. » Avais-je dis d’un ton joyeux en le pointant du doigt. Avant de le tirer à l’intérieur du lycée, bizarrement je me sens assez à l’aise de lui faire visiter les lieux, contrairement à ce que je pensais... Pénétrant dans la cafétéria, je le regarde en faisant un « tadam » avec les bras. « Pas la peine que je te dise ce que c’est ? » Grimpant les étages, je montre les salles principales, celles qui se démarquent, pénétrant dans une classe, je toussote prenant un faux air sérieux.

« Comme tu vois, il y a un tableau, des tables et des chaises, des fenêtres et des casiers. C’est la même chose dans la salle d’à côté et d’à côté et encore d’à côté ! » Riant simplement je montre une place du doigt en rajoutant. « C’est la mienne. » Finalement on sort de là pour redescendre, je continue la visite, les toilettes, la salle des profs, bref, tout ce qui pourrait lui être utile, revenant dans la cour. Soufflant de cette visite plutôt amusante, mais un peu « fatigante » je lui demande. « Tu veux voir autre chose ou tu penses survivre dans la jungle royalienne ? »

tenue ⋆ C'est plaisant d'être en compagnie d'un garçon qui aime quasiment la même chose que soit, ou qui s'intéresse à nos passions sans cracher dessus ou trouver à redire. London me donne cette envie d'apprendre à le connaître, à passer des temps à parler avec lui, même si c'est pour répéter son histoire. Il me fait sourire, me permet d'être moi et d'en rire. Ce n'est pas rare quand on me connait, mais de là à vouloir partager plus de temps avec lui, c'est qu'un lien pourrait se créer entre nous deux. Ce masque est un bon moyen d'avoir une preuve de notre rencontre, de ce début d'amitié qui pourrait s'améliorer et s’agrandir. Le destin n'y est pour rien, faut juste insister pour avoir ce que l'on veut. Si London ne me déteste pas, j'ai toute mes chances pour devenir « quelque chose » à ses yeux, quelque chose de positif. Bien qu'il soit moche et que je ne suis pas sûr d'obtenir des tonnes d'amis avec ça. L'apparence ne fait pas tout, non ? C'est qu'une excuse bidon pour les gens qui ne sont pas capable de creuser au-delà d'une image. Ils sont idiots, juste capable de regarder les illustrations sans lire la légende. ça remarque me fait réfléchir, tandis que je relève mes yeux vers lui. C'est vrai, certains parviennent à regarder sous les apparences, comme il dit.

Mon sourire ne disparaît plus de mon visage, observant le masque en silence. Ceci est une barrière, une manière de dissimuler bien des choses. Mais pourquoi possède-t-il un masque, d'ailleurs ? Un cadeau ? Une prise dans une foire ? Un déliré solo ou avec quelqu'un ? Je ne veux pas trop savoir, maintenant qu'il est à moi. Encore une fois, j'ignore complètement à quel point porter un masque pourrait aider mon cadet à me regarder dans les yeux sans les détourner. Certes, je ressemble à son ami qui est parti, mais est-ce une raison pour ne pas m'affronter ? J'ai la sensation de ressasser des fantômes à chaque coup, et ça va finir par être déstabilisant pour nous. Sauf si je brise ce reflet, que je lui montrer autre chose qu'un souvenir sans fin. Avec le temps, il comprendra que notre ressemblance n'en est pas vraiment une.

Le masque en sûreté, j'abuse un peu de sa gentillesse pour qu'il me fasse visiter l'école. Je viens à peine d'arriver aujourd'hui, ce serait bien que je sache où me rendre le lendemain matin, non ? Apparemment, quelqu'un lui a fait visiter aussi, mais sûrement pas de la même manière et j'en deviens rapidement curieux. Oh, c'est une réponse brève. Automatiquement, je suppose qu'il s'agit toujours de la même personne. Je ne vais pas rajouter une couche en sortant mon hypothèse, ça ne ferait que le rendre mal... Comme avec mon visage. Il coupe court à cet échange pour donner un feu vert et je me relève aussi de mon lit pour montrer que je le suis. Quant au club, j'en sais rien. Je n'ai pas trop eu le temps d'y jeter un coup d'oeil, ni de savoir ceux qui existent. London pourrait me mettre la puce à l'oreille, même si je me doute qu'il propose le siens en premier.

Bingo! La natation revient en premier dans ses exemples et ça me fait de suite sourire. En plus, il fait son malin. « Et c'est moi qui fanfaronne, hein ? » Je ricane en le toisant vite fait, avant de reprendre avec un rictus amusé. « Nager avec une planche, ça m'irait super bien! Mais je vais faire le tour avant de me décider, voir qui s'arracherait pour m'avoir dans son club. J'aime me faire désirer ~ » Je me trémousse limite avec une lueur de malice dans le regard. En dehors de la chambre et de la pièce commune, je le suis dans les couloirs en imaginant le nombre d'élève présent derrière ces portes. Un nombre incalculable, en fait. Pas besoin de me présenter la cour du campus, je l'ai déjà vu, puis mon regard voyage sur l'extérieur et finalement sur le lycée. C'est grand, mais je m'en doutais déjà. Une école de riche ne peut être qu'aménagé pour se sentir davantage riche et puissant. Personnellement, j'ai été habitué aux écoles publiques de Sydney ou aux cours à la maison chez mes grands-parents.

Gymnase, piscine, sa tanière. Je retiens ses explications en fixant l'endroit qu'il me pointe du doigt. Mes pas suivent les siens à l'intérieur du lycée, puis jusqu'à ce que je suppose être une cafétéria. Un aussi grand nombre de table, ce ne peut être que ça. « Le coin bouffe ? » Je ne suis pas si bête, quand même. La visite se poursuit dans les étages et j'essaye de bien enregistrer l'utilité des salles, celles que je pourrais le plus fréquenter, jusqu'à terminer dans l'une d'elle. Wow! J'applaudis à sa brillante description des lieux, ne m'attendant pas à une telle précision. « Bravo! Tu m'épate sur ce coup! Tu es sûr que c'est le même tableau ou les même chaises dans les autres ? On devrait aller vérifier au cas où. » Je plaisante, lui tirant la langue avant de rire. Sa place ? Je la regarde un instant, puis je le suis à nouveau.

Je crois que je suis gâté niveau visite, jusqu'aux toilettes même! Mais au moins, je sais où aller si j'ai une envie pressente. De retour dans la cour, je tape une fois mes mains ensemble avec un grand sourire. Ce fut bien marrant comme petite sortie! « J'ai déjà survécu à des requins, je pourrais bien sauver ma peau dans une école pour riche. Sinon, tu me montre ton bassin, Némo ? » Bah quoi ? Je m'attendais à le voir de plus près, même à sentir l'odeur du chlore.

tenue ⋆ Si on me parle de club il est évident que je proposerai la natation ! Cependant comme il peut le soulever, je n’ai pas insisté, lui laissant entièrement le choix, pourquoi ? Parce que je suis un leader, le capitaine du club, mon but n’est en aucun cas d’avoir le plus monde possible, mais d’avoir des camarades qui aime ça, qui se donne et qui veulent gagner les différents tournois, des personnes juste là pour faire trempette ne m’intéressent pas, soyons clairs. On dit souvent de moi que je suis stricte avec les membres, mais quand mon but est de devenir champion du monde n’est-ce pas normal que je ne veuille subir aucune défaite ? Je suis assez doué pour gagner en solo, mais en équipe ? J’ai des doutes sur les capacités de certains et les pousses à bout, parfois peut-être trop passant pour un tyran, mais soit on aime ce qu’on fait, soit on ne le fait pas, j’ai toujours vu les choses comme ça. Wolfram m’énervait justement à cause de ça, il aimait l’eau et nager autant que moi, mais pour une raison que j’ignore il a succombé à l’abandon en lui tournant le dos, comment dire adieu à ce qui nous a portés jusqu’ici, il dit trop facilement « stop »... Une vague d'émotion parcourra mon échine devant cette constatation, mais je la contre rapidement en écoutant la réponse de Loukas.

« Ne vient pas chez moi seulement parce que personne ne t’auras voulu, sinon je te fermerai la porte au nez ! » Haha, bien fait ! Mais je souris tout de même amusé, on était plutôt du genre à tourner le dos à la modestie tous les deux donc on risquait forcément de bien s’entendre avec le temps, une partie de moi l’espérait tandis que l’autre je pense étais effrayé... Lui faisant visiter tout ce qui me passé par la tête, je suis même fier de lui montrer la cafétéria, je suis plutôt gourmand, mais j’ai quand même tendance à manger à l’extérieur, une habitude de chez moi. Hochant la tête a sa question, avant de reprendre la visite, lui faisant même sur un ton solennel la description d’une salle de classe ! Bon je m’amuse, en même temps une visite froide et dénuée de motivation ne donne pas envie je suppose... L’ayant moi-même vécut, je peux l’affirmer sans crainte, puis c’est amusant de se prendre au jeu. « Yayaya, je te dis que c’est les mêmes, allez zou zou ! » Dis-je en le poussant à l’extérieur pour l’emmener au rez-de-chaussée, j’avais même fait visiter les lieux où se trouver les toilettes sait-on jamais, c’est très utile de pouvoir les trouver rapidement parfois, les envies pressentent tout le monde peut s’y frotter n’importe quand.

De nouveau dans la cour, j’étais fier de cette visite et il semblait content aussi, du coup ça me soulagé, je n’avais pas été trop mauvais pour une première fois.

« Tu veux vraiment le voir ? » Un rire enthousiaste s’afficha, je ne pourrais surement pas me retenir de plonger dedans même habillé, mais c’est lui qui m’avait demandé après tout ! Attrapant son poignet je le tire jusqu’au gymnase, poussant les portes pour arriver au grand bassin, celui qu’ont utilisé pour le club de natation. Ayant enlevé mes chaussures et demandé à Loukas d’en faire autant, je cours sur le carrelage en virant ma chemise que je laisse tomber au sol avant de... plonger. J’avais tendance à ne pas réfléchir quand j’étais face à de l’eau, tout ce que mon cerveau me passer en boucle était mon envie de fusionner avec cette sensation sur ma peau et cette odeur que j’étais habitué à ressentir, remontant sur le bord proche de Loukas affichant un large sourire, tel un gamin dans son univers.

« Voilà mon bassin ! » Je devrais relever le fait que je sois trempé et légèrement idiot, mais ça ne m’avait pas vraiment traversé l’esprit à ce moment-là.

tenue ⋆ Cette histoire de club me dépasse largement, en réalité. Je ne sais vers quoi me tourner, surtout en me demandant ce que je pourrais aimer le plus pour le pratiquer en dehors de mes cours. Si je m'écoute deux secondes, je ne choisirai aucun pour être tranquille et avoir du temps en plus. évidement, ce n'est sûrement pas le genre de répondre ou de comportement qui doit plaire. Rejoindre le club de natation ? Il pourrait avoir un avantage avec moi, je sais parfaitement bien nagé pour avoir vécu proche de la mer. Je ne sais pas seulement surfer, mais j'ai appris la base de la base avec mon père. London gagnerait une certaine pointure, en toute modestie. Pourtant j'ignore si cela me serait utile ou si je pourrais vraiment m'y plaire. Ce n'est pas surfer, juste nager. Cette histoire de club devient un brouillon dans ma tête, au point que je voudrais ne plus y penser. « Yah! tu n'es pas sympathie! » Je râle en fronçant mes sourcils. Je rêve où il vient de me recaler ? Premier râteau de la journée, à peine arrivée. Si jamais j'intègre son club, il peut être sûr que je me donnerai à fond. Si jamais je l'intègre. Au moins, nous ne sommes pas bien différent l'un de l'autre et ça marque des points en commun.

Nous continuons sur la visite de l'école et je tente de retire au plus ce qu'il me raconte. ça ne semble pas bien différent d'une école normale, bien que cela soit dix fois plus grand et qu'il y ait deux fois plus de chance d'être perdu à la minute. Je ne le lâche pas d'une semelle pour observer les lieux qu'il m'indique, cafétéria, couloirs, salles de classe. C'est très intéressant ! Même sa description complète sur la pièce de cour, du tableau à la chaise, en passant par le bureau. Il est ironique et j'entre dans son jeu en cherchant la petite bête. Ce n'est pas la peine d'entrer dans toutes les salles, je me doute qu'elles se ressemblent. Je ris à son « zou zou », secouant doucement ma main pour capituler, sortant de la classe sans perdre le sourire. Nous terminons pas éplucher rapidement les étapes, toilettes, bureau des surveillants, et ainsi de suite jusqu'à savoir où je pourrais aller au moindre soucis. London est un bon guide, je peux au moins lui accorder ce mérite. Il m'explique plutôt bien l'essentiel et en plaisantant, c'est agréable et ça me donne envie de passer du temps dans cette école.

Visite partie une, faites. Pour moi, ce n'est jamais terminé, surtout pas quand je m'éclate avec mon guide. En dehors de l'école, je me doute qu'il aime un autre terrain bien différent; la piscine. Je joue un peu de sa préférence pour rallonger le temps, curieux en grande partie. « évidement, pourquoi te le demanderais-je sinon ? » Il est stupide ou quoi ? Mais je souris franchement après ma question, toujours aussi joueur et intéressé. London ne perd pas une seconde pour attraper mon poignet et me tirer vers le gymnase, super enthousiaste. à sa requête, je retire mes chaussures pour marcher sur le carrelage frais de l'immense pièce. Mon camarade de chambre ne se gêne pas pour se dévêtir à moitié et .. Plonger. Oui, oui, il a bien plongé dans le bassin. Si je m'attends à ça ? Non. Mon cerveau doit être en mode « bug » tandis que je m'arrête à un mètre du bord, l'air ahuri. Wow, il plonge comme ça, lui. Le temps qu'il remonte à la surface, j'ai pu effacer mon expression hébété et sourire à nouveau. « Tu es fou ou ton cerveau est fait d'eau, London ? » J'insiste sur son prénom, un rictus en coin.

Roulant des yeux, je remonte mon pantalon jusqu'aux genoux et m'assois sur le bord pour y plonger mes jambes, battant doucement l'eau. « Ce serait une bonne occasion pour me montrer comment tu nages. » Même si je pourrais attendre notre prochaine sortie à la mer. Je ne peux pas lui montrer pour le surf, d'ailleurs je ne suis même pas sûr qu'il puisse y avoir une seule vague dans son océan. « Hm, je pourrais t'apprendre à tenir sur une planche. C'est déjà pas mal, surtout quand la mer est calme. » ça me rappel ces étés à jouer le moniteur pour d'autres adolescents ou gamins plus jeunes que moi. Rien que de m'en souvenir, j'ai un sourire jusqu'aux oreilles.

tenue ⋆ J’avais demandé s’il avait une idée par simple curiosité, il venait d’arriver et avait donc le temps de choisir, il pouvait tout aussi bien ne pas en prendre non plus. Mais s’il était assez curieux pour me mettre dans l’embarras a chaque fois qu’il ouvrait la bouche, je le devenais un peu a son égard, il m’intrigue, pas à cause de son visage, mais de ce qu’il dégage. Assez pour qu’à ses côtés je puisse oublier un instant ce qui me tourmente. Sympathique ? Tout de suite les grands mots ! Je prends seulement mes responsabilités aux sérieux contrairement aux apparences. Je lui tire la langue en guise de réponse, il est prévenu, s’il rejoint un jour « mon » club je ne lui ferais pas de cadeau à ce petit nouveau héhé. Mais l’heure est aux visites, on ne risque pas de croiser un chat, mais c’est plus facile pour montrer les lieux, je dois bien avouer que je ne savais pas vraiment ce que j’allais lui faire voir avant d’y être, mais très vite les choses s’enchainent facilement et je prends même plaisir à lui faire découvrir, cette école est grande, si je devais l’emmener dans chaque pièce, chaque classe, on y passerait plus que la nuit. Finalement la visite se termine et on se retrouve à notre point de départ, dans la cour, fier d’avoir été utile, je ne m’attendais pas à ce qu’il veuille voir le bassin de plus près, mais il ne fallait pas me le dire deux fois !

C’est d’un pas plutôt rapide que je le tire jusqu’à l’intérieur du gymnase, les chaussures enlevées, la chemise jetée au sol, il m’a fallu moins d’une minute pour plonger, je ne peux pas me retenir, je suis un homme-poisson, surement l’ai-je été dans les légendes ou dans ma vie antérieure, mais l’eau est mon univers, s’il y a un endroit où je me sens chez moi c’est à son contact. À la question de Loukas je ris simplement en remontant hors du bassin. « Peut-être les deux ? » Qui sait. Je le regarde s’installer à côté de moi, nos jambes dans l’eau, mon regard suis la longueur hésitant à lui faire une démonstration, mais finalement je :

« Nan~ Si je me dévoile entièrement n'y aura rien d’intéressant à voir plus tard. Je vais me retenir pour ce soir. » Un nouveau sourire je penche ma tête en arrière pour finalement m’allonger sur le carrelage, je suis trempé et je vais encore devoir courir jusqu’au dortoir dans cet état, je me rends compte que je suis vraiment désespéré parfois. Je m’appuie sur mes paumes pour me redresser et le regarder pendant qu’il fait sa proposition.

« Ça me donne déjà envie d’essayer ! Je sais que je suis un jeune homme très doué, mais je ne promets pas de te faciliter la tâche. » Pour la deuxième partie de ma phrase j’avais pris un faux ton arrogant, avant de rire, bien entendu ce que je voulais dire c’était que je pourrais ne pas réussir à tenir sur la planche, je suis grand et je n’en ai jamais fait, donc forcément c’était un défi, mais un défi que j’avais hâte de relever !

« On devrait rentrer, je commence à avoir faim et les autres sont peut-être arrivés. » Je n’avais pas envie que notre projet de ce weekend tombe à l’eau -sans faire de jeu de mots- parce que j’aurais attrapé la crève, mais en rentrant je vais devoir de nouveau prendre une bonne douche... Ah~ je devrais réfléchir parfois avant d’agir... Sérieux London.

tenue ⋆ Mon club attendra des informations, pour le moment je profite de sa gentillesse pour visiter le lycée et apprécier ses arguments. Cette école devient rapidement plaisante quand c'est lui qui me la présente, avec humour et simplicité. Je ne demandais pas d'entrer dans les détails, juste de savoir où aller et London a su faire la part des choses. En deux deux, je connais plus de chose qu'à mon arrivée. Logique, dans un sens. à la fin, on se retrouve à nouveau dans la cour, et j'ose proposé l'idée du siècle. Faire un tour vers son bassin, histoire de voir à quoi m'en tenir. Ce gamin est si enthousiasme que je ne regrette pas mon intention. En deux secondes, il m'entraîne dans le gymnase sans attendre, retirant d'abord ses chaussures avant d'enlever sa chemise. J'aurai dû m'en douter que ce gars est un bob l'éponge version humain, surtout pour le cerveau en mousse et avec des trous. Il a plongé d'un coup à la flot, sans même se poser de question. J'ai l'air idiot à l'observer, avant de faire ma remarque sur son comportement. Dans les deux cas, c'est un cinglé. J'aime la mer et l'eau, mais je connais les risques à sauter ainsi sans prévention, ou simplement que c'est dingue de plonger comme ça! London confirme son soucis d'intelligence et je ris.

Assis au bord de la piscine, une partie de mes jambes dans l'eau, je refais mon curieux en cherchant à obtenir une démonstration. Il n'a pas tord. S'il me montre maintenant, qu'est-ce que je pourrais admirer en étant à la mer ? Finalement, je bat des pieds dans l'eau, remuant la surface qui était calme jusqu'à présente. « Tu as raison, ce serait dommage de briser ce suspens. » Mon rire ne veut plus me quitter, passant une main dans mes cheveux pour les rabattre vers l'arrière. Pendant qu'il s'allonge sur le carrelage, je laisse mon regard se balader sur le plafond, découvrant la structure solide et vaste du sommet. Je pourrais lui apprendre les bases du surf, à savoir; tenir sur une planche. C'est tout un boulot d'acquérir un équilibre, puis il pourrait découvrir une autre façon de nager aussi. C'est marrant de « ramer » sur une planche quand le vent n'est pas avec nous.

« Je ne doute pas de tes convictions, mon jeune ami! J'espère pour toi que ta mer est sans danger, sinon tu risques vraiment de me donner du fil à retordre. » Je plaisante, tournant ma tête vers lui pour sourire bêtement. La taille et le poids joue sur ce domaine, mais même s'il est grand, il est aussi très fin. ça ne devrait pas le gêner, sauf s'il s'envole à la première bourrasque... Là, je peux rien faire pour lui. Rentrer. ça semble une bonne idée. « Tu pourrais me les présenter ? Promis, je ne te piquerais pas tes potes. » Le mec sociable à pleins nez, je ferais presque peur à voir.

Sur ces bonnes paroles, je sors mes jambes de l'eau en me redressant, tapant mon pantalon humide. ça colle ! Mais je ris une nouvelle fois, sans raison, avant de tendre ma main vers lui. « Allez hop, le némo! Je tiens à être en forme pour ma première journée d'école ~ » ça me manque l'école, d'ailleurs. Depuis le divorce de mes parents, j'ai vécu à la montagne avec mes grands-parents, sans fréquenter d'école. Cours à la maison, sur internet, devoir à rendre par email, etc. Je prends une grande bouffée d'air et attend mon cadet pour sortir du gymnase, après avoir renfiler mes baskets. On a l'air de deux abrutis à être mouillé et dégoulinant, surtout pour ça part.

« Merci pour la visite, c'était cool. » J'ai l'impression d'avoir vécu mon premier rendez-vous galant. Sérieux, faut que j'arrête de penser pour rire tout seul après. London ne va rien comprendre à mon comportement d'idiot, mais ça ne m'empêche pas de sourire et de continuer ma marche jusqu'aux dortoirs. Demain est une nouvelle journée, n'est-ce pas ? J'ai déjà hâte d'y être.