Shooting stars

Hasegawa Saori & noguchi nao

Le professeur particulier de Nao venait de quitter les lieux, peu satisfait de la prestation de la demoiselle. Elle avait échappé le système scolaire depuis un petit temps, et cela ne l’intéressait plus vraiment. Cependant elle aimait toujours autant découvrir, apprendre des choses par passion, comme avant. Comme avant ? Qu’est-ce que cela signifiait à ses yeux ? Absolument rien. Elle était toujours perdue entre un passé auquel elle croyait dur comme fer, et un autre conté par des mots qu’elle ignorait. Parfois, elle avait la triste sensation qu’elle ne pouvait compter que sur elle même. Abandonnée par sa véritable famille sur une terre hostile, on où vous prend pour fou à la moindre parole prononcée.
Furieuse elle balança les affaires qui étaient encore sur la table de verre, en hurlant elle saisie la chaise qui se trouvait à côté d’elle. Alerté par la scène le personnel de l’appartement accouru, empoignant les deux bras de la belle pour l'immobiliser. Ce genre de spectacle était fréquent, surtout lorsqu’elle se sentait contrariée. Nao n’était pas facile à vivre. Souvent elle pleurait à s’en endormir. Souvent elle angoissait à s’en ronger les ongles jusqu’à atteindre sa chair. Son esprit dévasté ne parvenait pas à trouver la paix.
La jeune fille se débâtait tant bien que mal, elle fini par s’échapper de ses liens et elle couru vers la porte d’entrée. Elle partait. Elle s’enfuyait, les perles salées coulant sur son doux visage.
Bien loin du bâtiment elle commença à ralentir la cadence pour s'asseoir sur un banc non loin d’elle. Nao savait que quand elle rentrerait elle n’aurait pas le droit à une nouvelle sortie avant longtemps. Elle savait aussi qu’elle serait coincée dans sa chambre, exilée, et gavé de pilules. Qu’est-ce qui la retenait ? Rien. Et pourtant elle se sentait incapable de disparaître définitivement.
Le bruit d’une petite clochette vint la sortir de ses pensées, juste derrière elle se trouvait une librairie. Un faible sourire se dessina sur son visage lorsqu’elle décida d’y entrer. Nao c’était ça. Quelqu’un qui perdait tout contrôle mais qui passait à autre chose l’instant d’après.

Autour d’elle se dressait un décor fait de livres et d’étagères, c’est un environnement qu’elle appréciait pour toute la connaissance qu’il pouvait renfermer. Instinctivement elle se dirigea vers le rayon qu’elle appréciait le plus; l’astronomie. Elle y chercha ses auteurs préférés, les plus compétents. La douce les contemplait un par un avec une admiration presque fanatique. Mais des bruits de pas vinrent l’éloigner des mots qu’elle dévorait. Une jeune femme des plus ravissante, comme celles qu’on voit dans les magazines de mode, elle s’autorisa à la regarder pendant un temps, enviant secrètement son allure féminine. Puis elle grinça des dents, un faux pas, l’inconnu tripotait des ouvrage sans aucun intérêt, du moins pour Nao. La demoiselle en question semblait quelque peu perdue, sûrement entrain de chercher quelque chose qu’elle ignorait elle-même.
Nao regarda à nouveau les livres qu’elle avait entre les mains.

-Ceux la sont mieux.

Ces mots prononcés par une voix tout juste audible. Elle s'avança d’un pas peu assuré vers l’inconnue tout en lui tendant ce qu’elle jugeait être une bonne lecture.

-Vous ne devriez pas prendre ces livres, le prix ne vaut pas le contenu. Je veux conseille ceux la, ils sont peut-être un peu plus chers mais plus appropriés si vous vous intéressez vraiment à l’astronomie.

Nao déblatéra de façon neutre, telle une mécanique qui connaissait son texte par coeur, toujours avec cette même politesse lassante.

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Hasegawa Saori & noguchi nao

Un sourire illuminait le visage de l’inconnue, l’intervention de Nao ne semblait pas inutile. La demoiselle n’avait pas pour habitude d’aborder les gens d’une telle façon, pourtant, cette fois ce fut naturel, sans questions, sans tourment. Il faut dire que le sujet dans lequel son interlocutrice essayait de se plonger était le havre de paix de la jeune femme, le seul refuge dans lequel elle pouvait se fondre dans l’espoir de ressentir un quelconque sentiment de bonheur.

-Vraiment ? Je me lance tout juste dans le sujet, je dois avouer que je suis un peu perdue.

Sur ces mots Nao tourna les talons, faisant ainsi dos à son interlocutrice. Elle commença à fouiller dans les rayons, s’encombrant les bras de livres tous plus gros les uns que les autres. La taille n’était pas la seule à varier, les titres avaient des allures de langue étrangère, tandis que les couvertures révélaient un univers pâle. Toujours le nez entre les pages Nao se mit à élever la voix, comme pour continuer sa précédente conversation, oubliant le fait que de nombreuses personnes parcourraient la boutique.

-Donc, vous êtes novice. C’est intéressant.

Nao fut prise d’un léger rictus, elle ne se souvenait plus exactement de son enfance, que cette dernière soit terrienne ou bien extraterrestre. Mais elle savait que les astres avaient toujours été là, comme le soleil d’une nuit. Parvenant à peine à garder tout en main elle se rapprocha de nouveau de l’inconnue.

-Voilà, vous avez besoin de tout ça. Et de tout le matériel nécessaire aussi, les bouquins c’est bien mais ce n’est que théorique, c’est encore mieux de tout mettre en pratique.

Sans faire attention à ce que la jeune femme voulait vraiment Nao parti dans des explications obscures concernant l’utilisation des outils. Petit à petit elle se laissait porter par une vague de connaissance ennuyeuse, énumérant de A à Z les points fondamentaux de son domaine favoris. Les livres ne semblaient plus exister et ses mots recouvraient pleinement l'environnement.

-Vous avez compris ?