TENUE ⇝ Deux bonnes heures ont dû s'écouler depuis l'affrontement avec mon père. Deux heures où j'ai renvoyé mon copain chez lui à contre coeur, perdant la face devant le seul être que j'aime le plus au monde. Deux heures où je suis enfermé dans ma chambre à fixer le plafond d'une manière déprimée, repensant à ses mots, à ses paroles qui m'ont heurtés avec violence. Je fais pitié, n'est-ce pas Kyann ? Je n'ai pas su m'imposer à mon père en disant qu'il n'avait aucun droit sur ma vie, que j'étais libre de partir si cela était mon choix. à ton grand regret, et à mon grand malheur, je me suis rangé du côté obscure. J'aurai voulu te donner tout mon soutiens, mener le combat avec toi et lever les armes plutôt que les baisser. Crois-moi, Kyann. Je voulais me battre avec toi, prouver ma bravoure et prôner la justice, mais... Mais il a plus d'arme et de pouvoir que nous. Mon père peut te faire du mal, il peut détruire ta vie comme celle de ta famille et je m'en voudrais éternellement s'il t'arrivait un truc. Comment peut-il me reprocher ma décision, alors que je l'ai prise pour lui ? Non, en fait ... Je me déteste d'avoir agit de la sorte. Kyann voulait notre bien, il pensait simplement à nous deux, à notre couple, à notre vie ensemble... Et j'ai tout gâché en voulant le protéger. Il doit m'en vouloir. Je me sens tellement mal de repenser à son visage, son regard. J'ai l'impression d'être malade en replongeant dans les jours précédents, entre nos baisers et nos folies, nos rires et nos dialogues. Je ne veux pas que ça se termine ici, je ne veux pas que ça se termine tout court.

Quand Kyann est partit, j'ai dû parler avec mon père, subir son jugement comme si j'étais un honte à la famille. « Un fils homo, j'aurai tout entendu! Ta soeur ne m'aurait pas déçu, Jihyuk. » Min Ah... Les larmes remontent jusqu'à mes yeux et je les sens couler en silence sur mes tempes, se faufilant dans mes oreilles pour me chatouiller en douceur. Pourquoi devrais-je avoir honte d'aimer quelqu'un ? Mon père ne comprend rien. Je le déteste autant que je me déteste. Mon corps se tourne, allongé sur le ventre, la tête dans mon oreiller, je pleures à m'en arracher les yeux. La frustration, la tristesse, la haine, le dégoût. Y a trop de chose qui se mêlent en même temps, s'échappant dans des plaintes étouffées et écrasées par le tas de tissu. Pourquoi suis-je ainsi ? Je me lamente sur mon sort, pensant à ma jumelle qui n'est pas là pour m'aider et... Et ce ne serait même pas à elle de régler le problème. Entre deux sanglots, j'entends quelqu'un taper à la porte, mais même sans réponse, je sais qu'elle va entrer. Ma mère. D'une démarche silencieuse, elle vient se poser au coin de mon lit, glissant ses doigts dans mes cheveux d'ébène. « Tu as tord d'écouter ton père, Jihyuk. C'est mon mari, mais je n'approuve pas le mal qu'il te fait. » Moi non plus, je ne l'approuve pas mais je subis encore et toujours. Pour seule réponse, je renifle bruyamment dans mon coussin, l'entendant rire avec douceur. « Kyann est venu me voir avant de rentrer chez lui. » D'un coup ça m'intéresse, me redressant brusquement pour la regarder. Ma mère se met à rire, sortant un mouchoir de sa poche pour m'essuyer le nez. C'est le boulot des mamans, non ? Je souris faiblement, l'incitant à parler ... Même si c'est de Kyann.

« Il t'attends chez lui. » Ah bon ? Il prévoit à ma place ce gros malin ? Voyant mon froncement de sourcil, ma mère reprend après avoir caressé ma joue. « Jihyuk, il sait pourquoi tu as agis ainsi, mais ce n'est pas la solution à votre problème. Tu vas le perdre, en as-tu simplement conscience ? Kyann va filer et tu ne pourras plus jamais le rattraper. Ne gâche pas ta chance pour un homme qui n'a que sa carrière en priorité. Ton père est un homme dur, mais il t'aimera même si tu décides de partir. Pense à toi, va rejoindre ton copain. » Les mots qu'il faut entendre pour se redonner du courage. Ma mère m'embrasse sur le front et je la regarde partir avec un sourire. Pourquoi devrais-je m'imposer directement à mon père ? Je n'ai qu'à vivre ma vie comme je le souhaite, et il s'y fera. Qu'importe le nombre de bâton qu'il mettra dans nos roues, je les retirerais par moi-même.

Minuit passée. J'ai cogité encore quelques heures, attendant que la maison soit endormi pour filer en douce à travers la nuit. à dire vrai, il est trois heures du matin passé, et je n'ai rien trouvé de mieux chez moi qu'un bas de jogging, un débardeur et une paire de basket. Autant le dire de suite, je me les gèle! Courir me réchauffe un peu, même si courir de nuit, ce n'est pas malin. J'ai dû me casser la gueule deux fois, manquer de me faire renverser par une voiture -la seule qui passait par-là évidement- puis... Puis, les Lee sont couchés aussi. J'aurai dû y penser, à cette heure-ci, presque tout le monde doit dormir. ça ne m'arrête pas pour autant, bataillant avec le portail avant de pouvoir rentrer dans son jardin et chercher la fenêtre de sa chambre. De l'intérieur, c'était plus facile. Par contre, de dehors... C'est Koh-lanta le truc! Caillou après caillou, je les lance sur sa vitre en espérant qu'il se réveille et ouvre sa fenêtre, mais il fait toujours noire dans la pièce... Dans les films, ça fonctionne. Punaise, j'ai froid en plus. Ce serait trop bête de se démonter et rentrer chez moi, je suis plus fou que ça. Sans réfléchir, je regarde autour et vois l'arbre à côté de sa fenêtre. Kyann, je ferais n'importe quoi pour échanger deux mots avec toi.

Le singe, c'est lui. Moi je suis un chat, même en chat, je peine à grimper à ce foutu arbre sans me griffer avec les branches. J'ai des feuilles pleins les cheveux, de la saleté sur mes vêtements et des coupures sur ma peau blanche. De là, je peux voir sa fenêtre de plus près mais pas l'intérieur de sa chambre. « Kyann! Stupide Babouin! Réveilles-toi! » Criais-je à voix basse pour ne pas réveiller la baraque, prenant même une branche cassée entre mes doigts pour la balancer sur le carreau de sa fenêtre. Le gros « tchboom » qui en ressort me fait sursauter et je manque de tomber, m'accrochant fortement à mon perchoir. Ce n'est pas le moment de se briser la nuque, Jihyuk.

TENUE ⇝ J’avais l’impression de flotter, mais pas sur un nuage, sur des flammes brulantes. Je n’ai jamais ressenti autant de sentiments « négatifs » en même temps, d’ailleurs je ne me souviens même pas quand je me suis mis en colère contre quelqu’un, je suis le mec qui souris en toute circonstance, même quand je me fais frapper pour protéger mon homme, je déteste la violence, quand j’ai vu son père le frapper j’ai vu rouge, son géniteur ne voulait pas m’écouter, il semblait enfermé dans ses principes et donner ses ordres comme si le monde devait lui obéir. Je suis sûr que j’aurai pu le faire capituler et si ce n’est pas le cas, je n’avais qu’à m’enfuir avec Hyuk, une fois majeur on aurait plus rien à cacher, nos vies ne regarde que nous et j’avais confiance, confiance en nos choix et en notre force. Mais Hyuk... Je savais qu’il pouvait être faible face a son père, ce dernier est sa hantise, pourtant j’ai cru que je l’avais assez supporté, assez convaincu que je serai fort pour deux. Me demander de partir fut douloureux, je suppose autant pour moi que pour lui, mais mon cœur ressentait encore ses piqures, la Corée n’est plus un lieu pour moi, j’en suis venu à me dire qu’ici j’ai connu du bonheur, mais on m’enlève tour à tour tout ce que j’aime.

Rentrant tout seul, mes parents m’ont questionné et j’ai répondu sur un ton évasif qu’il était chez lui, profiter de sa propre famille, c'était une bonne excuse, mais allait-il revenir ou capituler sur les choix de l’homme qui l’empêche de vivre ? Ma chambre me semble vide, les affaires de mon copain dans un coin, je souris en soulevant la valise et la redressant contre mon meuble, je crois toujours en lui, en nous, mais il m’a blessé et la réalité est que Ji Hyuk est le seul a en être capable. Me rendre heureux ou me tuer, c’est le seul qui peux soigner les plais que sa fuite a instauré.  La lumière de chevet allumée, je m’approche de mes souvenirs passé, souriant lentement devant les photos, a l’époque je n’avais personne, je ne connaissais même pas l’amour comme je le connais aujourd’hui, je n’avais en tête que le foot. Mais ma passion à côté du brun me semble futile, je ne permettrai pas de le perdre, si je tiens debout, c’est pas que quoiqu’il arrive je ne partirai pas sans lui, j’ai laissé un message a sa mère, mais s’il s’entête j’irai le chercher et je me fiche de finir en prison pour enlèvement, mon cœur, mon amour est bien plus puissant que toute forme de lois.

Soupirant fortement en secoue mes cheveux, me prenant la tête, je déteste cette situation, je veux le voir, lui parler, on était tellement bien il y a quelques heures, qu’est-ce qui a mal tourné au juste ? Je me jette sur mon lit enfouant la tête dans mon coussin... je ne sais pas trop quelle heure il est, j’ai troqué ma tenue habillé -qui au passage n’a servit à rien- pour un jogging, un débardeur et une chemise. « Kyann !  Tu veux manger quelque chose, tu n’as rien avalé depuis que tu es rentrée. » Ma mère me questionnant à travers, je tourne la tête sans lui répondre, regardant simplement cette porte restée close, je ne veux pas qu’ils me voient me torturé, je ne suis pas venu ici pour leur montrer ça, mais pour les rassurer...  Si je garde le silence elle pensera que je dors, j’aurai voulu parler avec eux, mais ils son tellement heureux pour moi, pour nous, je ne veux pas briser ça en disant qu’il a suffit d’un homme pour nous séparer... Jamais.

Finalement c’est allongé sur le dos que je regarde défiler toute les photos sur mon téléphone, on en a pris tellement, combien de fois l’ai-je photographier en traitre, je ris devant certain cliché et d’autre me rappelle des souvenirs bien précis, c’est une torture et mon bras tombe sur le matelas dans un autre soupir, les yeux clos, mon avant-bras venant couvrir mes yeux, je finis par m’endormir ainsi, laissant les heures défiler jusqu’au milieu de la nuit. Mon inconscient me fait parvenir les « tap-tap » contre ma vitre, mais je ne percute pas, avant d’entendre du mouvement plus étrange, ouvrant les yeux difficilement encore dans les vapes, j’entends une voix et j’ai mis une seconde à me redresser et à ouvrir la fenêtre, mes yeux tombant sur Ji Hyuk perché dans un arbre...  je ne relèverai pas le côté comique de la situation, mais ...  Oh et puis merde.

« Je sais que tu dois épouser un singe, mais t’es pas forcément obligé d’en devenir un... » Voilà, c’est dit. Malgré tout je suis toujours en colère contre lui, mais le voir ici a soulagé mon cœur, je n’avais pas tort d’y croire, il est venu.  Mais avant de le « gronder » je tends mes bras peu rassuré vers lui. « Dépêche toi de rentrer avant de te tuer. » L’attrapant, je le porte à l’intérieur, le lâchant immédiatement pour m’éloigner et allumer la lumière de ma chambre.

« Ta mère ta dis de venir ? » Je me doute que sinon il aurait eu du mal a se décider, mais je ne cache pas que toute cette situation ne m’a pour une fois, pas laisser indifférent.

TENUE ⇝ J'ai vraiment agit comme un idiot. Kyann me faisait confiance, une confiance aveugle même. Il comptait sur moi, j'étais son soutiens comme il était ma béquille. Nous avons cru l'un en l'autre, soudé comme les doigts de la main. C'est à deux que nous avons quittés le Japon, et c'est à deux que nous devrions y rentrer. Alors où est-ce qu'on a échoué ? Kyann avait confiance en moi, mais j'ai la sensation d'avoir justement abusé de cette assurance pour le faire fuir, pour lui demander de partir. Comment ai-je pu lui dire une telle chose ? Je l'aime tellement que son sort et celui de sa famille m'importe plus que moi-même et mes propres sentiments. Si mon père agit contre eux, je m'en voudrais de n'avoir rien fait pour les protéger. Je suis tellement stupide. Au point d'avoir besoin de ma mère pour réaliser à quel point l'erreur est énorme. Mon père est mon père, justement. S'il tient un peu à son fils, il comprendra à la longue que quoi qu'il fasse, ça ne changerait rien à mes décisions. Il devrait aussi savoir que plus on force quelqu'un, moins il se donne à fond. Même si je lâche Kyann pour devenir Sénateur, jamais je ne respecterai ce travail, ni mon nom. ça donne matière à réfléchir, pour la prochaine altercation avec mon géniteur. à ce moment-là, je saurais choisir les bons mots pour l'effrayer et non l'inverse. En attendant, ma mère a raison... Je dois rejoindre Kyann et lui parler.

C'est donc à trois heures du matin, à peine vêtu, que je file à travers les rues de Séoul pour retrouver le quartier où il vit. Je suis sûr de moi, persuader de pouvoir changer les choses. Certes, je suis le principal fautif. J'ai quand même demandé à mon copain de partir, de me laisser tranquille en quelque sorte et... Je me doute qu'il n'est pas content. J'ai dû le décevoir autant que j'ai déçu mon père, mais l'un comme l'autre, je trouverai une solution. à commencer par me rendre chez mon petit ami, après avoir escaladé son portail pour rejoindre son jardin et chercher la fenêtre de sa chambre. C'est toute une histoire et je ne serais pas surpris qu'un voisin me prenne pour un cambrioleur. Sa maison n'est pas aussi grande et imposante que la mienne, pourtant j'ignore encore comment rentrer dans sa chambre sans réveiller ses parents. Je pourrais sonner à la porte, m'excuser et prendre les escaliers... Mais non.

Moi, je grimpe à l'arbre pour balancer des trucs sur sa vitre, comme dans les films. Bon, dès l'instant où je me manque de me gameller, j'arrête mon petit manège. S'il ne répond pas, je vous jure que je me balance moi-même sur sa fenêtre! Heureusement pour moi, Kyann a entendu mon grabuge. épouser un singe ? Je prend sa remarque avec un grand sourire, réjouis qu'il puisse me parler de mariage après notre presque dispute. Bon sang, je suis heureux de le voir, de l'entendre, de ... Ouais bon, pour le moment je ne peux rien faire de plus. Agrippé à ma branche, je regarde deux secondes ses bras tendus en calculant rapidement la probabilité de me louper et de tomber, cherchant même à savoir la hauteur de l'arbre et le temps de chute. Bref, je saute dans ses bras en arrêtant de penser.

Sur le planchet des vaches, je soupire un bon coup en jetant un oeil dans sa chambre, elle n'a pas changé depuis cette après-midi! ça me rassure, pensant que rien ne peut changer entre nous, comme cette pièce. « Ma mère m'a raisonné... Elle m'a dit que tu m'attendais. » En gros, c'était ça. Sans ma mère, je serais toujours entrain de chialer toute les larmes de mon corps, à me maudire d'être si vulnérable et faible, et... Bref, je dois vraiment lui parler. « J'ai fait une erreur en te repoussant, excuse-moi. Je.... J'ai vraiment eu peur pour toi et ta famille... » Demander pardon est beaucoup plus facile que soutenir la personne au bon moment... Mes yeux se rivent vers le sol quand je baisse la tête, coupable d'avoir agis comme un abruti. Kyann compte énormément pour moi, mais je l'ai trahis par peur et appréhension, je comprendrais qu'il soit en colère et qu'il puisse m'en vouloir.

TENUE ⇝ J’aurai surement du m’y attendre, je savais que cela n’allait pas être facile pour Hyuk de devoir tenir tête à cet homme, mais j’ai voulu croire qu’il me ferait confiance pour l’affronter, j’étais prêt à agir seul, prêt à le faire pour nous, pour notre couple, me couper l’herbe sous le pied est surement la chose la plus idiote qu’il ait faite, je me doute que ses raisons sont bonnes, mais à mes yeux elles n’ont aucun sens. Je lui ai dit un nombre incalculable de fois, je n’ai pas peur du pouvoir de son père et je n’ai pas peur de ce qu'il pourrait me faire ou même des répercussions que tout cela pourrait engendrer sur mon avenir, il faut savoir prendre son destin en main et ancrer ses pas dans le sol avec force et obstination, j’étais décidé à ne pas m’en aller, peut m’importait son regard, peut m’importait ses mots, si mon copain soutenait ma cause je n’aurais aucune raison de prendre peur ou de fuir, l’amour devrait être impossible à détruire. Je ne sais pas vraiment ce qui est passé dans la tête de mon amant a ce moment-là, qu’a-t-il réellement pensé ou comment a-t-il vécu la chose en me demandant de partir ? Je me suis pris une claque, un beau revers, mais je ne suis pas du genre à laisser tomber, même si ses doutes, ses peurs, ses craintes ont pris le dessus sur son courage et qu’il a capitulé face à son paternel en se séparant de moi, je crois toujours en lui et j’attendrai qu’il revienne par lui-même, prêt à affronter réellement le monde à mes côtés.

Tourner en rond chez moi, me poser des questions, être en colère, toutes ses choses ça ne me ressemble pas du tout, ce n’est pas dans mes habitudes, pourtant c’est plus fort que moi. Je pense que c’est la première fois que je suis aussi blessé, frustré et déçus, je me maudis aussi de ne pas avoir réussi à tenir mes paroles, le ramener avec moi était ma priorité, pourtant j’ai capitulé à sa demande, j’aurais pu résister, refuser quitte à ce qu’il m’en veuille d’insister, mais je respecte Hyuk, je pense que ces mots ont eu un réel impact sur moi et que je voulais qu'il prenne conscience par lui-même de son erreur, je ne veux pas le couver, je peux le protéger, le soutenir, mais je ne veux pas le forcer à accepter les situations, c’est à lui de choisir, lui de s’imposer et de se demander qui est le plus important, moi... ou son père ?

Des bruits me sortent de mon sommeil, m’étant endormi après avoir cogité pendant des heures, chassant l’envie de le voir et de mettre les choses au clair, mais finalement ce n’était pas un songe, il était perché sur cet arbre, affrontant un réel danger pouvant s’écraser sur le sol à tout moment... Malgré ma petite remarque, j’étais inquiet et paniqué, le forçant à sauter dans mes bras pour le faire rentrer dans ma chambre, soulager, je mets cependant de la distance entre nous pour le questionner. « Tu en doutais ? » Je le regarde dans les yeux, il avait besoin de réellement l’entendre par sa mère pour le comprendre ? « Je sais. Mais honnêtement je suis en colère, vraiment. » Je souffle, je devrai juste tourner la page et accepter ses excuses, mais qui me dit qu’il ne va pas agir de nouveau de cette façon la prochaine fois ? Quelle assurance ai-je qu’il arrête de fuir ? J’avais besoin de le mettre face au mur pour en avoir la certitude, moi aussi... j’ai parfois besoin d’être rassuré.

« Alors tu es capable de tirer un trait sur moi malgré ça ? Je t’ai dit que je me fichais totalement du pouvoir de ton père ! J’y suis aller avec l’envie de le faire capituler, de lui imposer nos choix, mais toi, tu...  Je pensais que tu aurais confiance en nous, en moi Hyuk, ça m’a vraiment blessé. » Je n’étais pas du genre à garder les choses pour moi, je voulais qu’il sache que ce n’était pas la bonne solution. Me repousser ne fera que nous torturer, on doit rester souder, quoi qu'il arrive.

« Est-ce que tu es décidé à rester à mes côtés pour de bon cette fois ? » J’étais sérieux, il fallait qu’il me le dise.

TENUE ⇝ Ce n'était pas prévu, pas du tout. Le plan était pourtant simple, nous devons affronter mon père sans crainte, main dans la main, en se soutenant mutuellement l'un l'autre mais comment faire si l'un des piliers cède ? Kyann ne devait pas s'attendre à ça, il ne devait même pas penser que je puisse encore courber l'échine devant mon géniteur. J'ai eu peur. Peut-il comprendre ça ? Combien de fois avons-nous parler de ça, pour me raisonner, pour m'aider, pour me donner du courage ? Au début, j'étais réellement sceptique et effrayé à l'idée de m'imposer à mon père, puis j'ai commencé à le vouloir pour notre bien, et au final... J'ai échoué. La peur est revenu me hanter et j'ai fermé les yeux en croyant lui échapper. Je n'ai pas pensé deux secondes que Kyann pourrait m'en vouloir ou qu'il penserait à mal, j'aurai dû, parce que c'est sûrement ce qu'il doit penser à l'instant présent. Je suis une honte pour mon père et une déception pour mon copain. ça me fout le moral à zéro de remuer les choses dans ce sens, mais je ne peux pas penser autrement entre les paroles crues de mon paternel et le regard franc de mon copain. Il m'attends, mais je sais parfaitement qu'il attends après moi que je revienne et sorte ma tête de mon trou. Je sais mieux que quiconque ce que j'ai à faire, mais il a fallut qu'on m'y pousse pour le mettre en oeuvre. Comment ai-je pu rompre notre promesse et piétiner notre confiance ? Ce n'est pas la meilleure façon de protéger les gens auxquels je tiens, surtout si c'est pour souffrir en retour. J'aime Kyann, mais je préfère largement tomber avec lui, plutôt que me décomposer en espérant qu'il aille bien.

Ma mère m'a fait comprendre que mon père n'était pas le centre du monde et que je devrais courir après les choses qui me tiennent à coeur. Je dirais même qu'elle m'a fait réaliser à quel point je suis stupide d'attendre après mon père, alors qu'il n'est pas encore capable lui-même d'être un peu plus humain. J'ai repoussé mon copain pour le défendre d'un danger sans nom, sans même prendre la peine de l'affronter avec lui, côte à côte. Maintenant que je regrette amèrement mon geste, je peux filer à perdre haleine jusqu'à chez lui. Il m'attends, mais je le savais déjà dès l'instant où il m'a lancé ce regard, dans le bureau de mon père. Kyann n'est pas du genre à abandonner, qu'importe le nombre de fuite. Pourtant, je sais qu'il y a une limite et qu'à force, il risque de perdre confiance en moi. Je dois la récupérer, reprendre ma place. Courir en pleine ne me fait pas peur, grimper à un arbre non plus. Peut-être que je crains de tomber d'aussi haut, mais ce n'est qu'un détail quand mon copain est à quelques mètres de moi, derrière cette fenêtre. Bon sang, j'ai tellement de chose à lui dire. à commencer par m'excuser pour mon imbécillité, regagner sa confiance et récupérer mes sentiments.

Cet arbre n'aura pas raison de moi, surtout quand mon petit ami vient me cueillir et que je saute dans ses bras, à l'abri de tout danger. Malgré la distance qui se creuse entre nous, j'ose ouvrir ma bouche pour m'excuser, sachant qu'il est blessé et en colère contre moi. « Non... » Répondis-je faiblement à sa question, ma mère a été l'élément déclencheur de ma décision, mais je savais déjà pour le reste. Il est en colère. Dans le fond, je me sens plutôt bien de savoir que cela a pu l'énerver, ça prouve qu'il n'est pas indifférent à mes réactions. En même temps, je m'en veux d'avoir agit de la sorte, quitte à ignorer tout nos efforts. Nous avons longuement discuté sur le sujet, mit en place tellement d'évidence qu'à la fin, j'ai tout brisé d'une simple phrase. Normal qu'il puisse m'en vouloir et douter de moi. Je dois faire mes preuves, prouver que je ne recommencerais plus et que je suis capable d'affronter ma peur. Dit comme cela, ça parait simple, mais il n'y a qu'un fait réel pour être pleinement satisfait.

« Non! Je... Je ne peux pas faire un trait sur toi, Kyann. » Je sens mon coeur se serrer à cette idée, refusant de croire à cette possible éventualité. Je n'aurai pas pu vivre sans lui, mais fallait que je me mette à mal pour m'en rendre finalement compte. « J'ai confiance... Je... » Le sol s'ouvre sous mes pieds, j'ai l'impression de m’enliser à force de parler. Mes yeux s'accrochent à lui et je le détaille quelques secondes, sans émettre de réponse. Il va croire que je doute encore, que je n'ai pas confiance, mais c'est complètement faux.

« Même si je te dis oui, tu ne vas pas me croire hein ? Je t'ai déçu au pire moment, quand tu avais vraiment besoin que je m'accroche et... Ce n'est pas seulement en te parlant que je vais pouvoir me racheter. » J'admet avoir fait une grosse erreur, mais maintenant je dois me racheter. Ce n'est pas en jurant sur ma vie que Kyann pourra être soulagé, non... S'il veut une preuve, c'est face à mon père que je dois l'apporter. « Je dois retourner le voir. » Lâchais-je sérieusement en me tournant vers sa fenêtre, prêt à repasser par-là pour retourner chez moi. Qu'importe si je l’interromps durant son sommeil, j'ai besoin de lui parler maintenant, de vider mon sac, de balayer cette ombre qui plane sur moi. Je veux me racheter auprès de mon copain, prouver à Kyann que je resterais à ses côtés jusqu'à la fin.

TENUE ⇝ Ça fait vraiment du bien de le sentir contre moi quand je le réceptionne de cette branche qui me mettait sous pression, j’ai eu peur de le voir tomber, s’écraser au sol, s’il arrive quelque chose a mon petit ami j’ai l’impression que je n’aurai plus rien à quoi me raccrocher, je l’aime au point que je ne vois plus ma vie sans lui, s’il n’est pas là je serai vide, mort de l’intérieur, j’ai besoin de lui, de l’avoir à mes côtés de l’entendre dire qu’il m’aime, de le regarder et le toucher, je pensais qu’on était assez fort tous les deux, assez confiant pour tenir tête à n’importe qui, mais j’ai eu tort et cela m’a laissé un gout amer, une sensation de peine, j’ai peur de voir Hyuk lâcher prise, j’ai confiance en lui, mais il a capitulé devant son père alors que je me battais de toutes mes forces pour m’imposer, alors oui je suis en colère, je crois toujours que notre amour est fort, juste que je ne peux plus couver mon copain, il doit affronter ses peurs tout seul, je me rends compte qu’en prenant les devants je ne lui facilite pas la tâche, il ne pourra jamais avancer si je parle et agis pour lui, je le pousse un peu à comprendre ses torts, mais j’ai l’impression qui les a déjà compris en venant ici. Je ne cache pas que tout ceci m’a blessé et que j’aurais voulu avoir un soutien plus franc de sa part, mais je comprends aussi qu’affronter sa hantise n’est pas facile, je ne suis pas sans cœur à voir seulement le geste fuyard de mon amant ou le fait qu’il m’est abandonné, je l’aime toujours autant, rien à changer, je veux juste des réponses, savoir si je peux compter sur lui maintenant, s’il est prêt à affronter le monde à mes côtés sans plus jamais détourner le regard. J’aimerais qu’il ne voit que moi, qu’il me regarde en se disant que tant que je suis là, le reste n’a pas d’importance, père ou non, je veux qu’il soit fort avec moi.

Je suis soulagé d’entendre chacun de ses mots, je sais que Hyuk m’aime, on est lié par des sentiments bien plus fort et solide, un amour qui ne peut pas se détruire par une simple phrase ou une simple personne. J’envisage toujours de faire ma vie avec lui, qu’on se dispute, qu’on soit incompris ou qu’un obstacle se mette sur notre route, je m’en fiche totalement car au bout du tunnel je retrouverai sa main et son sourire, ses bras et son regard. Nos cœurs ne peuvent fonctionner correctement l’un sans l’autre. Je l’écoute parler en le regardant dans les yeux, même si une certaine « distance » nous sépare, je me force à la tenir à cause de cette déception passée, je reste frustré, mais il veut se racheter et quand il rajoute cette dernière phrase en se dirigeant vers la fenêtre j’écarquille soudainement les yeux en le rattrapant d’un pas rapide par le bras. « Wowow, qu’est-ce que tu veux faire à cette heure ? » Je le ramène au centre de ma chambre en lâchant son bras, soupirant en levant à nouveau les yeux s’ancrant dans les siens.

« Hyuk... je t’aime. Je t’aime et ça ne changera pas, oui j’ai pris une grosse gifle aujourd’hui, mais tu es revenu vers moi et je te crois, si tu me dis que tu es décidé à devenir fort et rester avec moi, je te crois. » Je soupire en me frottant la tête et reprenant. « Et bon sang si tu dois sortir passe par la porte ! Je vais faire une crise cardiaque à te voir jouer les ouistitis là ! » Grognais-je presque, inquiet de le voir agir de façon dangereuse. Reprenant mon sérieux je m’éloigne en faisant quelques pas calmement, tapotant du bout des doigts sur mon meuble. « Si tu veux faire face à ton père, tu vas devoir le faire seul. » Je sais que c’est étrange que je puisse dire ça, mais... « Je serai derrière toi, mais je me rends compte que la seule façon pour toi de réussir à avancer, c’est de te laisser affronter tes peurs. » Je souris en m’approchant, encadrant son visage de mes mains. « Tu peux le faire ? »

TENUE ⇝ Si je suis venu jusqu'à chez lui, ce n'est pas pour lui dire que j'abandonne et qu'il peut m'oublier. Jamais de la vie. Je ne pourrais jamais être assez fou pour faire un trait sur l'homme que j'aime, sur celui qui m'a permis d'évoluer et d'être ce que je suis aujourd'hui. Si je suis venu le rejoindre dans sa chambre, c'est justement pour récupérer cette confiance que j'ai bafouillé quelques heures plus tôt. Je m'en veux à mort de l'avoir trahis, peiné et mit en colère. J'ai eu tord, mais c'est déjà une bonne chose que je m'en rende compte non ? Faute à moitié avouée, faute à moitié pardonnée ? Ce n'est pas ça le dicton ? Bon, j'avoue qu'il est en droit de m'en vouloir même si je confesse quoi que ce soit. Je n'ai pas été à la hauteur de ses espérances et je m'en veux de l'avoir fait ressentit autant de sentiment négatif. Comment puis-je me rattraper pour qu'il soit pleinement satisfait et qu'il retrouve cette assurance en moi ? Je me retourne le cerveau pour savoir, pesant le pour et contre de chacune de mes possibles actions. Les choses doivent être bien faite, pour qu'il se dise que j'ai vaincu moi-même mes peurs sans compter entièrement sur lui. J'aime Kyann, je veux vivre avec lui, mais si je compte trop dessus, je ne pourrais jamais avancer par moi-même. Peut-être qu'on a fait une erreur en nous présentant ensemble devant mon pire cauchemar ? Malheureusement, il a fallut subir ce défaut pour s'en rendre compte et trouver un plan B. Je suis sûr qu'il a encore confiance en moi et qu'il est prêt à me laisser agir si j'affirme me débrouiller. Seul, je pourrais sûrement le faire et me battre contre moi-même sans perdre la face, ni mon objectif de base.

Ma décision est prise. Je veux me racheter, récupérer ce que j'ai perdu et prouver ma valeur aux yeux de mon copain. J'ai déjà mon idée en tête, quitte à me pointé à cette heure tardive devant mon père, ou même à repasser par sa fenêtre pour rentrer chez moi, mais Kyann ne me laisse pas faire. Sur le coup, je ne comprends pas et lui lance un regard étonné, écoutant ses mots en me calmant aussitôt. « Voir mon père ? » Répondis-je tout simplement en revenant vers le centre de sa chambre, comme si c'était plus sécurisant que proche de la fenêtre. Je ne compte pas passer par-là s'il me l'interdit. Je ne sais plus comment agir avec lui, tandis qu'on se fixe les yeux dans les yeux. Qu'il me dise « je t'aime » me rassure et me fait chaud au coeur. J'ai eu peur de tenir jusqu'à ses sentiments si je ne faisais rien dans l'immédiat, mais ce n'est pas le cas apparemment. à sa seconde phrase, un large sourire se peint sur mon visage à l'instant même où je pouffe de rire. « Désolé, je voulais vraiment... Je n'ai pas réfléchis. » C'est une première pour moi, mais je m'excuse en prenant une mine accablée.

Kyann reprend sa distance, parlant comme s'il ne pouvait toujours pas m'accorder sa confiance à nouveau, ou du moins pas de suite. Seul, je sais bien que je dois le faire tout seul, mais c'est difficile de l'entendre dans sa bouche. Il n'a pas tord, je dois le faire par moi-même sans compter sur lui. Ses mains encadrent mon visage et je lui souris doucement, hochant ma tête malgré la prise. « Je peux le faire. » à m'entendre moi-même, j'ai la sensation d'être faux. Je reprend, plus hardi. « Je vais le faire. » Cette fois-ci, je n'aurai pas le droit de rebrousser chemin, sous peine de réellement le perdre. Ma mère a raison, je risque de le voir partir sans jamais pouvoir le rattraper. « Il est trop tard pour y retourner, tu penses ? à quelle heure est notre avion ? » Je suis plutôt préoccupé d'un coup, remontant mes mains pour les poser sur ses avant-bras, cherchant un contact physique avec lui. Malgré nos paroles, j'ai peur de l'embrasser à nouveau sans son accord et... Franchement, je ne tiens pas à demander la permission au risque de passer pour un idiot. Du coup, je ne fais rien et le questionne. « Si jamais... Si jamais j'échoue... Qu'est-ce que tu vas faire ? » Ce n'est pas pour me décourager, ni pour lui faire croire à ma possible défaite mais juste pour savoir l'éventualité d'un game over. Dans le fond, j'ai surtout peur de le perdre et quand  j'y pense, mon père n'est rien à côté de ça.

TENUE ⇝ En toute honnêteté je ne pensais pas que les choses seraient aussi difficiles, je n’ai jamais eu de souci à avouer mes envies ou à faire face aux obstacles quels qu’ils soient. Mais je suis aussi passé par une période où je me voilais entièrement la face, quand j’ai perdu ma jambe une part de moi avait peur justement de prendre conscience que ce n’était pas « rien » comme je m’entêtais à le proclamer, j’ai souffert, j’ai pleuré, je suis humain moi aussi malgré tout et je connais la douleur, les doutes et l’inquiétude, je les connais surtout depuis que je suis avec Ji Hyuk, je crains qu’un jour je puisse le perdre même si je proclame le contraire, ce qui s’est passé aujourd’hui m’a simplement montré que je n’étais pas assez fort pour que mon petit ami puisse se reposer entièrement sur moi, devant son père j’avais l’air de quoi à ses yeux ? D'une fourmi inutile proche de se faire écraser ? Je pense avoir assez de puissance pour qu’il se repose sur moi, pour qu’il croit en moi, mais j’ai pu constater que ce n’était pas le cas et forcément que cela m’a blessé, mais mes doutes s’évaporent avec son retour, quand je le vois, l’entend, les choses reprennent leur place, on s’aime et ça je n’en doute pas, mais Hyuk doit avoir la force pour nous donner une chance d’avancer sans peur sur notre propre route, cette fois... Il doit être celui qui doit devenir fort, pas moi. Quand il me confit qu’il doit voir son père autant dire que je l’arrête de suite ! Je suis content qu’il veuille y aller maintenant et s’imposer, il doit le faire pendant qu’il en a le courage et le désir, avant que ses peurs le rattrapent et le paralysent, mais hors de question que je le laisse passer par la fenêtre à nouveau, je risque de mourir d’inquiétude à le voir jouer les singes de branche en branche, je n’ai aucune envie de prendre un risque supplémentaire.

Je lui souris chaleureusement à ses excuses, je ne veux pas voir cette mine sur son visage, mais je réalise qu’au fond il est tout aussi blessé que moi, je le sais déjà, mais on se torture pour rien car on s’aime toujours, ça c’est bien la seule chose qui ne risque pas de changer et je peux rester fort grâce à cette vérité. Mais je m’éloigne malgré tout pour lui faire prendre conscience que cette fois je ne serai pas devant lui, je ne le protégerai pas... Je ne prendrai pas la parole comme je l’ai fait, il va devoir se battre avec ses propres armes, faire face par lui-même et combattre sa peur, son pire cauchemar pour s’en sortir. Si j’interviens rien ne va changer, même si je serai en soutiens, c’est à lui de dire à son père ce qu’il a décidé de faire, ce qu’il ressent vraiment. Revenant plaquer mes mains sur ses joues pour ancrer mon regard dans le sien, je lui pose une seule question, hochant la tête d’une façon assurée quand il me confirme qu’il peut et qu’il va le faire. « Bien, je te reconnais bien là. » Après tout Hyuk n’a généralement pas sa langue dans sa poche, il va devoir se souvenir de qui il est et vider son esprit de toutes ses craintes, c’est notre seul espoir.

« On décolle à 15 h, on peut toujours retourner chez toi à l’aube. L’effet de surprise pourrait être bénéfique à notre situation tu ne penses pas ? » Je lui tire la langue, ses mains tenant mes avant-bras, je continue de le regarder simplement. A sa nouvelle phrase je garde le silence un instant, caressant ses joues de mes pouces. « Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? » Je souris doucement. « Je ne peux pas vivre sans toi, je ferai ce que j’aurai fait si tu n’étais pas venu ce soir... » Je rapproche mes lèvres des siennes en soufflant contre elles sans les toucher. « Je t’enlèverai comme promis. » l’embrassant tendrement, ça ne fait que quelques heures où je n’ai pas toucher ses lippes, pourtant j’ai l’impression que ça faisait une éternité, ressentant un soulagement énorme de pouvoir à nouveau les capturer. Entre deux baisers je lui lance. « Mais tu vas le faire pas vrai ?» Je le pousse en avant, mais c’est ma façon de l’encourager, après tout, ce qu’on fait c’est pour notre avenir ensemble, ce n’est pas à négliger.

TENUE ⇝ Ce n'est pas Kyann qui a manqué de force pour me soutenir, c'est moi qui ait été trop faible pour ne pas bien réussir à m'en servir. Il n'y a rien à se reprocher, il peut m'en vouloir, être déçu mais il n'a pas à douter de lui-même. Grâce à mon copain, je me suis présenter devant mon père, ce que je ne pensais pas capable de faire. Malheureusement, j'ai tourné le dos au dernier moment et je comprends que cela l'ait blessé. Moi-même, à sa place, je l'aurai sûrement mal prit. Aujourd'hui, si je reviens, c'est pour regagner ce que j'ai pu perdre et prouver que je vaux mieux qu'un lâche. Je ne suis pas un lâche, je peux être fort si je me l'accorde aussi. Kyann a compris que pour vaincre, il faut d'abord croire en soi-même et affronter ces cauchemars seul. J'ai besoin de lui, mais peut-être que je serais mieux dans un face à face avec mon géniteur, sans faiblesse avec moi. Parce que Kyann est une force à mes yeux, mais c'est aussi ma plus grande faiblesse. Ce n'est pas à lui de parler, ni de convaincre mon paternel, mais bien moi. J'approuve quand il dit ces mot-là, même si c'est étrange de les entendre franchement. J'étais prêt à retourner le voir de suite, dans l'immédiat, mais Kyann me retient avant que je reprenne la fenêtre, m'intimant de me calmer et de passer plutôt par une porte. C'est vrai, je dois me canaliser et ne pas faire d'idiotie, même si ça m'en coûte de rester planté là alors que j'ai une once de courage pour affronter mon père. Après mes excuses, je ne peux que baisser la tête et plaquer mes oreilles sur mon crâne avec une sale mine, abattu. Je voudrais en faire plus, mais nous sommes en pleins milieu de la nuit.

J'ai bien compris que je devais me débrouiller par moi-même cette fois-ci, que Kyann ne serait pas dans la même pièce mais qu'il me soutiendrait toujours quoi que je fasse ou quoi que je dise. De toute façon, je ne me vois pas rester à Séoul pour obéir à mon père et savoir Kyann à Tokyo, loin de moi. Si j'ai pu me passer de lui jusqu'à en tomber amoureux, maintenant c'est carrément impossible de vivre sans lui. J'ai pris ma  décision, en silence je pense déjà aux paroles que je pourrais dire à mon vieux, même s'il n'apprécie pas ou contre-attaque, je serais plus fort cette fois-là. Mon visage entre ses mains, je le regarde dans les yeux en affirmant que je pourrais le faire, que je vais le faire. Je suis confiant, sûr de moi. Je peux vaincre si je crois à ma victoire, si j'ai une assurance en moi-même. Le coin de mes lèvres s'étirent dans un sourire timide, heureux de l'entendre dire cela. Je ne vais pas tout gâcher une seconde fois, qu'il croit en moi.  Ce n'est qu'une question de temps, puisque notre avion ne décolle qu'à 15h. Je serais là, avec lui pour le voyage de retour chez nous. Qu'il n'en doute pas, nous rentrerons ensemble quoi qu'il se passe.

« Tu veux le surprendre à peine réveillé ? ça me va! Debout à 6h, je veux être au plus tôt devant lui. » J'abuse un peu, mais je ne pourrais même pas fermer l'oeil cette  nuit, trop préoccupé par tout ça. Je n'ai pas dormi depuis notre arrivée, mais je n'ai pas la tête à cela. Je m'accroche à mon copain, n'osant rien faire à cause de sa déception. Qu'est-ce qu'il ferait si j'échouais ? C'est une question comme une autre, une grosse inquiétude aussi. Je l'ignore, il aurait tellement de choix. Qu'aurait-il fait si je n'étais pas venu ce soir ? Suspendu à ses lèvres, j'attends patiemment la réponse quand il parle d'enlèvement. Un sourire se colle à mon visage quand il vient m'embrasser, fermant doucement mes yeux pour profiter. Le coeur battant, je lui rends le moindre de ses baisers, rougissant sous l'effet de nos échanges, complètement conquis. Mes yeux reviennent le scruter avec attention, sans perdre mon sourire amoureux. « Bien sûr que non. Je vais me battre pour toi. » Promettais-je en scellant à nouveau nos lippes dans un baiser chaste, ricanant contre sa bouche en glissant mes mains vers les siennes pour m'en saisir. « Qu'est-ce qu'on va faire jusqu'à ce que le soleil se lève ? » Puisque je ne peux pas courir chez moi, il va falloir qu'il m'occupe le temps de pouvoir le faire. Il doit nous rester trois à quatre heures devant nous, avant que le soleil s'affiche à l'horizon. C'est déjà beaucoup trop à attendre, croyez moi.

TENUE ⇝ Je pourrais le laisser repartir et affronter son père maintenant qu’il était résigné, mais je n’avais pas l’intention de prendre des risques, il était à mes côtés et je voulais en profiter aussi je pense avant de le laisser aller affronter ses peurs tout seul, ça m’embêtait, mais lui comme moi savions que c’était la seule solution. Je l’aime et je ne veux pas qu’il en doute, certes ce qu’il a fait m’a déçu et blessé, mais ça ne change en rien ce que je ressens pour lui ni mes envies de vivre le futur à ses côtés, il devrait savoir que je suis borné, une dispute ne va pas me faire changer d’avis où me faire prendre conscience que c’est terminé, non... Jamais. Hyuk doit se sentir aussi tourmenté que j’ai pu l’être, peiné aussi de m’avoir fait mal, je sais bien que ce n’était en aucun cas son intention et qu’il avait ses raisons, mais peut-être qu’il fallait ça pour qu’il comprenne que ça ne peut pas continuer, que son père ne peut pas le briser sans arrêt ou l’empêcher de vivre sa vie, s’il veut nous séparer il devra me tuer ou m’enfermer, n’est-ce pas ce que j’ai laissé sous-entendre en lui parlant plus tôt dans la journée ?

J’encadre son visage entre mes paumes pour le rassurer, prévoyant déjà son retour chez ses parents a l’aube, son père devra faire face à une « crise » dès le réveil, est-ce qu’il prendre alors conscience que notre relation est sérieuse ? Que l’ont ne peut pas vivre l’un sans l’autre ? Je l’ignore, mais mon petit ami devra l’imposer sans lui laisser la chance de le contrer, j’ai confiance, il va le faire et peut y arriver ! Notre avion est à 15h et quoiqu’il arrive je le prendrai avec lui, nous sommes venues ensemble, nous repartirons ensemble, cela est logique et il n’y a aucune autre alternative. Je souris en hochant la tête, rajoutant tout de même. « Garde ça a l'esprit, cette envie, cette détermination, ne doute pas cette fois, d'accord ? » Je lui rappellerai avant qu’il ne s’en aille, mais s’il voit sa vie avec moi, il peut affronter n’importe quoi ou n'importe qui n’est-ce pas ? C’est mon cas et je suis sûr qu’on partage les mêmes envies et le même désir fort et inébranlable, Hyuk doit simplement ancrer ses pieds comme je l’ai fait sans reculer ni montrer qu’il peut être renversé.

Il me questionne sur la possibilité qu’il échoue, du moins ce que je ferai si c’était le cas, mais pour moi ça paraît évident, je ne partirai pas d’ici sans lui, on a fait des promesses, je me fiche d’être recherché par les autorités ou le monde entier, traquer ou fait prisonnier, mais je l’enlèverai et l’emmènerai le plus loin possible, même sur une île déserte seuls au monde me conviendrai. « Bas-toi pour nous. » soufflais-je après l’avoir embrassé, nos lippes à nouveau liées, on rit doucement alors que nos bouches s’épousent délicatement, sentant ses mains sur les miennes, je le fixe devant sa question, un sourire toujours suspendu à mes lèvres. Je garde le silence en l’incitant simplement à reculer, encore, encore jusqu’à le sentir basculer sur mon lit, à quatre pattes au-dessus de lui, mes iris le surplombe en s’ancrant dans les siennes.

« On ne pourra surement pas dormir, en trois heures je pense qu’on peut faire autre chose de plus intéressant non ? » Je viens déposer mes lèvres dans son cou, remontant jusqu’à ses lèvres pour les capturer avec moins de chasteté que les précédents baisers, au contraire, mais un bruit moins sexy remplit la pièce, je stoppe tous mes mouvements avant de le regarder, puis de pouffer en écrasant mon front contre son épaule en riant. « Haha, désolé~ je n'ai rien mangé... » Oui mon ventre s’en mêle, mais qu’il ne pense pas que ça va m’arrêter ! Je lève à nouveau le regard, pour lui souffler en passant ma main sous son haut. « Mais tu pourrais peut-être me rassasier~ » Je lui tire la langue avant de plaquer ma bouche contre la sienne dans un échange langoureux et désireux, il mérite une « punition » pour m’avoir « trahi » faut qu’il se rachète héhé.

TENUE ⇝ La seule façon pour moi de prouver mes arguments, c'est bien une fois que je serais face à mon père pour mettre les choses au clair et me délivrer de ce fardeau. J'aurai beau le dire à Kyann, lui promettre la lune, je serais capable de l'atteindre qu'une fois parvenu à elle. En attendant, nous avons du temps libre devant nous puisqu'il est trop tard pour se pointer chez moi et beaucoup trop tôt pour se préparer à y retourner. Nous sommes entre deux temps, et cela nous laisse de quoi faire avant d'aller droit au but. Mon visage entre ses mains, je l'écoute parler avec attention, répondant du mieux que je peux pour le rassurer et me donner ainsi du courage. Je suis motivé à me battre contre mon démon de père, lui imposer ma situation et ne pas lui laisser le choix. J'ai vécu ainsi avec Kyann durant des mois, je peux pas juste tout arrêter parce qu'une tierce personne me le refuse. Je vaux mieux que cela, et va falloir que je me raisonne là-dessus. Je vaux beaucoup mieux que les intentions égoïstes de mon géniteur. Cette relation n'était pas prévu à la base, mais aujourd'hui je veux qu'elle dure éternellement sans encombre, sans obstacles. « Oui, je n'oublierai pas cette fois. » Et si jamais ça arrive encore, je ne pourrais plus jamais me présenter devant lui. Tout le monde sait à présent que je ne peux pas vivre sans mon copain, qu'il a prit trop de place dans mon coeur pour le garder intact si jamais il venait à en sortir. Je ne peux plus m'en passer, c'est impossible d'imaginer ma vie sans lui. Quand le moment fatidique arrivera, mes pensées seront toutes tournées vers ce seul être qui illumine mon existence, il m'aidera à surmonter cette montagne pour retrouver cette plaine qui nous scie à merveille.

Qu'est-ce qu'il se passera si je ne parviens pas à battre mon père ? Qu'est-ce qu'il ferait à ce moment-là ? La réponse semble évidente, mais je veux l'entendre de sa bouche. Fuir, ce serait la meilleure solution. Comme il me dit qu'il pourrait m'enlever, affronter les autorités et le monde entier pour me garder à ses côtés. ça me fait plaisir de l'entendre, ravi d'être autant aimé et chéri par ce seul homme qui fait de ma vie un bonheur. « Je me battrais pour nous. » Soufflais-je à voix basse pour que nous soyons les seuls à l'entendre, bien que nous soyons seuls dans la pièce. Nos lèvres se scellent à nouveau dans un rire partagé, heureux de trouver une solution à notre soucis. « Tu ne finiras pas en prison. » Plaisantais-je bien avant de déposer mes mains sur les siennes, le questionnant sur la suite des événements. Nous ne pouvons pas aller de suite chez moi, mais je n'ai aucune envie de dormir un peu. Du coup, je cherche à savoir s'il a un plan pour nous occuper quelques heures, bien que je devrais m'en douter. Plus il avance, plus je recule, jusqu'à sentir mon corps partir en arrière et heurter son matelas dans un bruit sourd, Kyann au dessus. Le rouge aux joues, je l'observe en silence.

Pourquoi je perçois une pointe de perversité dans ses paroles ? Je ne pourrais pas dormir de toute façon, mais que peut-on faire de bien intéressant en trois heures de temps ? Je le regarde un peu, avant qu'il n'attaque mon cou et que je penche ma tête en arrière dans un fin soupir. Ses lèvres reviennent vers les miennes et je lui rend son échange avec avidité et amour, fermant mes yeux pour savourer ce moment jusqu'à entendre son ventre se plaindre. Quel idiot... Je roule des yeux, un souffle quittant la barrière de mes lèvres. « Va manger ? » Lâchais-je doucement, mes doigts glissant dans ses cheveux pour les caresser distraitement. Ce fourbe ne se laisse pas dominer par la faim, passant sa main sous mon haut tandis que je rentre le ventre par réflexe, retenant mon souffle. « Je n'ai rien sur moi... » Je fais l'idiot qui ne comprend rien, lui lançant un regard sournois et un sourire amusé. Kyann ne me laisse pas deux secondes qu'il revient m'embrasser, je suis prit d'assaut par ce macaque. J'ai mon mot à dire aussi, même s'il veut me punir. Tirant sur ses cheveux pour séparer nos bouches, je bascule mon corps pour me retrouver au dessus de lui, tout sourire. « Tu m'as prit pour un sushi ou quoi ? Allons chercher quelque chose à manger dans ta cuisine, hyung. » Susurrais-je à son oreille avant de la mordille doucement, riant à peine proche de ses tympans.

« Qu'est-ce que tu voudrais manger ? Sucré ? Salé ? » à chaque question, je descend mes lèvres plus dans son cou en faisant exprès d'émettre un bruit de suçon. D'ailleurs, je laisse ma marque contre sa clavicule, y plantant doucement mes dents dedans pour la mordiller. « à quoi tu penses là ? » Comme punition ou comme envie, qu'importe. Je serais à son écoute pour me racheter, jusqu'à qu'il soit satisfait et prêt à me pardonner.

TENUE ⇝ Je veux que Hyuk ait confiance en nous, en lui jusqu’au bout, je ne veux pas penser au fait qu’il pourrait échouer, je vois qu’il a compris son erreur et notre monde ne peut pas se fissurer à nouveau deux fois par la même personne, son père n’a aucun droit, il ne peut pas nous empêcher de vivre, à moins que ça se termine en Roméo et Juliette et qu’on meurt tous les deux tragiquement pour imposer notre amour au monde, je ne vois pas d’autre solution pour lui que d’accepter cette fatalité que son film est gay et qu’il vivra sa vie à mes côtés. Je pourrais participer à un marathon malgré ma jambe pour lui prouver que je l’aime, si preuve il y a besoin je soulèverai même des montagnes, mais je ne repartirai pas sans lui, ça c’est une certitude et je sais qu’on la partage, sinon il ne serait pas venu en plein milieu de la nuit pour venir me dire ses choses, pour s’excuser, pour m’avouer être prêt à assumer le combat le plus difficile de sa vie, mais je suis heureux, ma tristesse, mes doutes, ma déception, certes j’ai un arrière-gout amer, mais devant son regard, ses intentions, sa présence, tout le reste devient futile, car il est la seule « chose » dont j’ai besoin pour exister aujourd’hui. Nos lèvres se scellent dans une nouvelle promesse silencieuse, mais je souris face à ses mots, mon cœur revit, un simple contact, un rire, un regard et je repars comme si rien ne c’était passé.

Lorsqu’il me demande ce qu’on va faire en attendant, c’est sans surprise que mes idées se tournent sur une activité bien particulière et je le lui fais comprendre en avançant de manière à imposer sa direction vers le lit sur lequel il tombe m’installant au-dessus de lui avec le regard coquin et légèrement vicieux, avec un léger sourire avant de venir déposer mes lèvres dans son cou, sa peau, son odeur, je ne peux pas m’en passer, j’aime le sentir proche de moi, j’ai l’impression de mourir, de manquer d’air quand il n’est pas là, je veux l’entendre parler, le voir s’exprimer, lire ses émotions, je veux simplement vivre au quotidien à ses côtés, cette idée devient de plus en plus présente et imposante dans mon esprit. Revenant rapidement capturer ses lèvres avec cette avidité et cet amour qu’on partage, durant ses trois heures j’occuperai entièrement ses pensées, je ne lui laisserai pas le temps de douter, de me questionner, je lui donnerai des raisons de garder la tête haute et lui transmettrai ma force, même si je ne suis pas là, c’est ensemble qu’on ira l’affronter, comme toutes les épreuves. Mais bon pour le coup c’est mon estomac qui s’impose et je ris devant ce tue l’amour qui vient s’immiscer entre nous, mais tant pis, il en a vu d’autre hein~

Mais ce n’est pas comme cela allait m’arrêter, du coup je continue mon chemin tranquillement en lui faisant comprendre qu’il peut tout aussi bien faire l’affaire pour taire cette faim grogneuse. Même s'il tente de me déconcentrer avec ses remarques détournées, je caresse toujours cette peau que j’ai envie de manger sans tarder, l’embrassant rapidement pour l’empêcher de dire des conneries à nouveau. Mais il se rebelle le petit chat sauvage, il tire sur mes cheveux pour me faire basculer, me retrouver agilement en dessous, le fixant avec un sourire explicite, il sait qu’il ne me fera pas changer d’avis pourtant. Mes doigts se perdant sur ses cheveux lorsqu’il susurre a mon oreille, gardant une esquisse sur les lèvres. Le regardant dans les yeux pour lui répondre. « Tu es bien plus délicieux que n'importe quel sushi ou plat gastronomique à mes yeux~ » Je me soulève à peine pour venir lécher son menton rien que pour  appuyer mes dires et l’embêter, le taquiner un peu. Je vois où il veut en venir en entendant ses questions et en sentant ses lèvres sur mon épiderme, ce son excitant, Hyuk me tue quand il joue comme ça, il le sait ça ? Le sentant suçoter un endroit précis je lâche un doux soupire, qu’il me marque, qu’il pose sa possessivité, bon sang ce que je peux l’aimer.

« À quoi je pense ? » Je souris d’une façon particulièrement sensuelle et avec un comportement plutôt assurant et sexy, je retire ma chemise, pour descendre du lit et attraper la main de Hyuk. « Viens avec moi et... » Je me rapproche pour déposer un baiser sur ses lèvres de nouveau en soufflant chaudement contre elles : « Ne fais pas de bruit. » Mon index entre nos lippes presque liées, je souris et le guide à travers le couloir, doucement, discrètement, jusqu’à la cuisine, mes parents dorment à point fermé dans une chambre a l’étage, ici on est isolé, seul, entouré par toutes sortes de nourriture. Fermant la porte à clef, allumant la lumière, je lance un regard voluptueux dans sa direction, l’attrapant par la taille pour le porter et le poser sur le plan de travail. « Est-ce que tu vois à quoi je pense maintenant ? » Je garde le sourire en attrapant l’élasticité de son jogging, sans le retirer, je le descends lentement juste pour embrasser son ventre, le tour de son nombril, soufflant dessus avec impatience, mais on a tout notre temps~ Ji Hyuk peut devenir mon repas maintenant, de toutes les façons possibles~

TENUE ⇝ Tout le monde a le droit à une seconde chance, surtout en amour. Je ne veux perdre jikyann pour rien au monde. Il est trop précieux à mes yeux pour que j'abandonne en me disant tant pis. Je serais déjà mort dans ce cas-là. Certes, il a été blessé par mon comportement et mes paroles mais je m'en veux tellement de l'avoir ainsi mal traité pour éviter des galères dans sa vie ou sa famille. Je me rends compte que l'un sans l'autre, ça serait encore pire que vivre tel des fugitifs. Au moins, nous sommes là tous les deux, envers et contre tout. Tant qu'on se soutiens, plus rien ne peut nous atteindre. Amoureux fou, ce baiser scelle une nouvelle promesse que je me jure de respecter sur ma propre vie, sinon je n'aurai plus aucune raison d'être. Cupidon a planté sa flèche, ce n'est pas pour l'arracher et la jeter. Sans lui, je serais perdu et je remercie cet ange vicieux de nous avoir lié par son arc. Les heures nous sont comptés et pourtant nous avons encore du temps devant nous, le questionnant sur notre programme en attendant. C'est sans surprise que kyann me pousse vers son lit où je tombe dessus, mi-étonné, mi-sidéré. Nous ne sommes pas original, mais tout simplement amoureux.

Il sait comment me convaincre en laissant sa langue tracer son chemin sur la peau sensible, m'arrachant des légers soupirs d'aise. Je rêve souvent de lui, même les yeux ouverts. Là, je serais presque tenté à l'idée d'arrêter le temps pour prendre du plaisir à deux et envoyer valser le reste. Je l'aime comme un fou, personne ne pourra m'enlever ça. Ce nouveau baiser me motive, je pourrais aller décrocher la lune pour lui, mieux encore, je pourrais sauter par la fenêtre pour aller agresser mon père et m'imposer entièrement à lui. Mon copain a trouvé la meilleure solution de me pousser à me déclarer, à forcer mon géniteur a accepter notre amour. Il ne pourra rien contre nous après ça. Peut-être que c'est cela qui me manquait hier, un instant intense avec mon petit ami, un échange au delà que nos lèvres ... Parce que je suis d'avance que ça ira bien plus loin que cela. Enfin, avant que son ventre grogne et prenne une place en plus dans notre petit moment en amoureux. Je pourrais le maudire, je voudrais bien même, mais c'est impossible. Kyann est irrécupérable, me permettant un peu de faire L'idiot innocent qui ne pige rien à la situation. C'est bien fait pour lui, fallait manger plus tôt.

Cet idiot tente de reprendre le dessus en ignorant son ventre mais je ne suis pas stupide pour autant. S'il a faim, autant aller manger. C'est mieux de faire du sport avec le ventre pleins non ? De toute façon, je retourne la situation à mon avantage, tirant sa tignasse pour briser notre échange puis en changeant carrément nos positions pour être au dessus. Je joue le taquin, sans voir la provocation dans ma voix. Qu'il s'agite, ça me fait toujours plaisir. Un rire m'échappe à sa remarque, alors je suis bien plus délicieux qu'un bon plat gastronomique ? Je dois coûter aussi cher, à mon avis. « je suis flatté ouistiti ~ » glissais-je calmement pendant qu'il me lèche le menton et me fait sourire. Je ne perds pas le nord ni le temps en jouant de mes lèvres sur sa peau, allant jusqu'à son oreille pour revenir vers son torse où j'en profite pour torturer sa clavicule avec envie. Il me rend dingue, à mon tour de lui retourner le cerveau. Kyann ne répond pas directement à ma question, virant sa chemise en m'éloignant ainsi de lui pour prendre ma main m'intimant de le suivre. Aucune hésitation, j'y vais même les yeux fermés. Nos lèvres liées, je souris à son geste et hoche de la tête pour acquiescer. Je ne ferais aucun bruit, promis.

Une fois dans la cuisine, je lance un coup d'oeil dans la pièce en me demandant si les murs sont insonorisés, écoutant le clic de la clef dans la serrure. Je vois où il veut en venir, un sourire complice se dessinant sur mes lèvres quand il me porte jusqu'à être assis sur la table, rougissant quand même un peu. Il me fait fondre. Ses lèvres sur mon ventre ou mon nombril me font soupirer, une main à nouveau dans ses cheveux pour les tenir avec possessivité. « Que tu meurs de faim ? » hasardais-je avec un sourire en coin. Je joue avec lui, riant doucement. Ma main libre cherche un truc sur le plan de travail mais je ne trouve rien d'intéressant. « kyaaaann ~ tu as du chocolat ? » mon sourire s'étire doucement tandis que je caresse ses cheveux, espérant qu'il comprenne où je veux en venir avec ma petite question. S'il a faim, autant qu'il profite qu'on soit dans la cuisine pour établir quelques fantasmes et les réaliser sous son toit. C'est tordu en sachant que ses parents sont à l'étage, à tout moment capable de vouloir venir ici et de trouver la porte fermée à double tour. J'aime le danger et l'insouciance, qu'il me surprenne.

TENUE ⇝ Je peux passer outre une blessure, je peux même oublier vu que je suis loin d’être rancunier ou encore à ressasser le passé et Hyuk le sait, je peux lui pardonner, d’ailleurs je l’ai déjà fait à cet instant ! Mais il veut me donner des preuves et pour avancer on a besoin d’en terminer avec cette affrontation. De toute façon si je peux survivre à des disputes, des « trahisons » ou des incompréhensions, je ne le peux pas s’il n’est pas avec moi. C’est simple dans notre couple, Kyann est Hyuk et Hyuk est Kyann, on est deux personnes liées en un, une fusion, un amour sincère et on serait idiot de succomber aux menaces de son père, quelles qu’elles soient, rien ne sera plus effrayant à mes yeux que le fait de dire adieu à mon amant, rien. De toute façon on aura tout le temps de voir comment les choses vont se passer dans trois heures, pour l’instant on a du temps justement et je sais très bien comment l’occuper. Je le couvre de baiser, de caresse, ma langue jouant sur sa peau, humant avec envie son odeur, et déjà prêt à le déshabiller pour en profiter davantage, mais malgré la bonne ambiance naissance et plutôt bien partie, mon ventre gourmand vient hurler son mécontentement, finalement j’aurai dû accepter le repas que m’a apporté ma mère, mais je n’avais pas idée à ce moment-là que mon copain escaladerait un arbre pour me rejoindre, enfin ce n’est pas grave, j’ai de quoi me rassasier juste devant moi de toute façon, déjà prêt à reprendre mon exploitation envieuse. Même ses lèvres sont prises d’assaut, mais il me « repousse » apparemment il veut vraiment que je mange, d’ailleurs Hyuk semble avoir envie de jouer les innocents ce soir. Je souris alors que les rôles ont était inversés, enfin non... les positions plutôt, car dessus ou dessous, je serais toujours le dominant dans notre couple ! Je viens de lui faire un compliment en or ! Il faut qu’il garde on l’accrochera au mur de notre maison haha.

De l’innocence il passe à la taquinerie, me provoquant un peu plus, ses lèvres sur ma peau me donnent tellement chaud et envie de le faire mien sans tarder, j’ai l’impression de ne pas avoir coucher avec lui depuis trop longtemps bien que ce soit surement cette « situation » qui donne cette impression étant donné qu’on n'est pas vraiment du genre à se retenir de s’unir, le jikyann séparé c’est peut-être un singe et un chaton, mais ensemble on est juste de vrais chaud lapins et ce n’est pas un secret. Finalement à sa question je laisse le silence plané pour retirer ma chemise et me lever du lit, s’il veut savoir à quoi je pense, je vais le lui montrer tout simplement. Je l’embrasse en le prévenant d’être silencieux, avant de quitter la chambre, rejoignant rapidement la cuisine, je ne perds pas de temps pour fermer les portes à clefs, mes parents sont à l’étage, ici on est tranquille. Je reviens vers mon copain, le portant pour poser ses belles fesses sur le plan de travail, un sourire aux lèvres, il devrait voir où je veux en venir, mais il fait le malin avec ses répliques. Bien qu’elles soient à double sens. Après avoir attaqué son ventre, rempli de désir, je le regarde avec cet air provocant et sensuel. « En effet, je meurs de faim ~ » Je faisais exprès de reprendre ses paroles avec un sourire en coin, mais pour moi, il était le seul repas qui en valait la peine. Je le regarde à sa question, m’éloignant un instant en voyant où ses idées le mènent, j’avais à peu après les mêmes, revenant vers lui avec le pot de chocolat, un regard explicite.

« Tu vas te laisser couvrir de chocolat pour me rassasier pendant que j’abuserai de toi ? Quoique je peux aussi te laisser y gouter ~ » Je lui tire la langue, en ouvrant le pot en question, prenant une cuillère en la mettant dans ma bouche, le gardant à l’intérieur pour attraper les hanches de Hyuk est le coller davantage contre moi, le faisant descendre un instant pour capturer ses lèvres avec un gout chocolat, un baiser baveux et sucré, avide et langoureux. De quoi mettre l’eau à la bouche sur la suite qui s’annonce délicieusement savoureuse.

TENUE ⇝ Le temps n'a jamais été en notre faveur que cette nuit, entre attente et insomnie. Kyann était bien parti dans sa petite démonstration sensuelle, sa langue glissant sur ma peau en suivant le tracer de ses lèvres, sous mes soupirs de plus en plus impatient. Il me donne des envies malsaines à chaque fois, mais je me contiens quand son estomac ramène sa fraise et s'impose à nous telle une évidence. Cet idiot a faim, mais il se refuse presque de manger. Accaparé par mon corps, il s'amuse avec mon épiderme frissonnant en ignorant les appels insistants de son ventre. Je vous jure, des fois je me demande s'il réfléchit correctement avec son cerveau. S'il ne mange pas, il sera épuisé avant l'heure... Puis, ça me fait penser que je n'ai pas mangé non plus ce soir, trop attristé à l'idée d'être seul sans lui. Du coup, manger devient une excellente idée à mes yeux. On pourrait s'en servir pour autre chose de plus... Nous, quoi. Kyann ne me laisse pas le choix, inversant les rôles pour jouer le faux dominant le temps d'une discussion ou d'un baiser. Ce n'est pas avec ses compliments qu'il sera rassasier, franchement. Bien que je le prenne bien d'être comparé à un sushi, mais d'être meilleur que tout ça. Un sourire fendit mon visage à ses paroles et je me retiens de dévorer ses lèvres avec avidité, parcourant à mon tour une petite partie de son corps pour le taquiner et l'exciter. Je suis fourbe, ne cachant pas mon envie d'être à lui. Il me connait, j'adore le faire à n'importe quel moment de la journée, n'importe où. Tant que nous sommes ensemble, ça me va parfaitement. Nous ne pouvons pas rester là à se chauffer avec le ventre vide, si ? J'y pense beaucoup mais je préfère quand ça dure et que c'est intense, pas quand son estomac risque de lui causer une panne ou une démotivation soudaine. Il pourra tout dire, c'est le corps qui décide le trois quart du temps.

Le silence planant, il retire sa chemise, échange un baiser avant de m'intimer à le suivre sans faire de bruit jusqu'à sa cuisine. Ce que je fais à pas de loup, pour être enfermé dans la pièce avec lui, déposé sur le plan de travail sans pouvoir en placer une. Mon rôle s'éternise dans l'innocence, même si je sais déjà où il veut en venir. J'aime l'embêter, le faire patienter pour rien pour finalement reprendre avec plus de sentiment et d'impatience. De toute évidence, Kyann n'attends aucun signal pour attaquer ma peau à nue, mon ventre puis mon nombril, forçant mes muscles à se contracter sous son passage, sensible à ce touché. Mange-moi. J'ai vraiment ce désire fou d'être dévoré et dépendant à ses gestes, complètement amoureux et à sa merci. Une idée, vite. Mes mains ne trouvant rien sur le plan de travail, je le questionne rapidement sur une histoire de chocolat, des idées pleins la tête. Il va sûrement comprendre où je veux en venir, mais tant pis pour l'effet de surprise. Si je m'attarde là-dessus, je ne pourrais sûrement rien faire et je préfère que mon copain soit mon complice, même s'il passe plus pour un fou détraqué avec ses paroles et son pot de chocolat.

Un rire m'échappe à ses mots, ma tête légèrement penchée en arrière et sur le coin de mon épaule, complètement mort de rire. C'est de sa faute, il parle bizarrement aussi. « Tu veux abuser de moi, voyou ? » Il m'a perdu, je repars à rire deux secondes avant qu'il n'attrape mes hanches et fasse taire le son fluet quittant ma gorge. Je suis presque en équilibre sur le plan de travail, collé à lui et pendu à ses lèvres que j'embrasse fougueusement pour garder ce délicieux goût de chocolat entre nos lippes. Pendant l'échange, j'en profite pour piquer le pot avec la cuillère, tirant dessus pour venir en étaler un peu sur la courbe de sa mâchoire. « Tu es sexy comme ça~ » ça me fait penser à ces indiens qui se dessinent deux traits sous l'oeil et je souris davantage, posant ma main dans sa nuque en saisissant une poignée de ses cheveux pour venir lécher la pâte à tartiner sur le bas de son visage, laissant ma langue faire le boulot en me collant encore plus à son corps, gesticulant sans vraiment m'en rendre compte. ça me donne chaud, mais je passe au dessus de ça pour continuer jusqu'à récolter tout le chocolat, embrassant sa mâchoire à plusieurs reprises. C'est amusant et excitant à la fois, ça risque vite de me rendre dingue.