Depuis qu'il avait perdu de vue son meilleur ami, Ewon s'était un peu... renfermé sur lui-même. Mais il ne l'avait jamais montré à personne... Il garde toujours un sourire aux lèvres, un faux sourire... Et personne ne se doutait de rien. Depuis cet événement qui l'avait un peu détruit, oui, sa rupture avec lui, et bien... Il avait décidé d'oublier. Volontairement, pour ne plus se faire de mal. Mais parfois il repensait au passé... À tous ces bons moments qu'il avait passé avec toi. Oui, avec toi, son meilleur ami. Même s'il t'en voulait un peu, il ne pouvait pas te détester. Il se contentait donc de vivre sa vie, en pensant de temps en temps à toi. Il était loin de se douter que tu allais de nouveau débarquer dans sa vie.
Le jeune Ewon se trouvait également dans sa chambre, qu'il partageait avec plusieurs élèves. Il avait entendu dire qu'un nouvel élève allait rejoindre la chambre, mais ne savait pas du tout qui c'était. Il était actuellement allongé sur son lit, du moins à moitié assis, et à moitié allongé, le dos appuyé contre son oreiller. Il était en train de lire un livre, en silence. Il était seul dans la chambre. Mais le silence fut soudainement brisé par le bruit de la porte qui s'ouvre. Il releva alors son visage puis.. en t'aperçevant, ce fut le choc. Il te fixa sans bouger, son bouquin toujours entre les mains. Ses doigts desserraient leur prise sur le bouquin qui retombait sur ses cuisses.
- ...D... Dewei...
Il avait du mal à y croire. Mais tu étais bien là. Alors c'était toi le nouvel arrivant...
I had just gotten over a serious illness that I won't bother to talk about, except that it had something to do with the miserably weary split-up and my feeling that everything was dead. Δ Jack Kerouac
Quelques mois de silence déjà, je me demandais souvent ce qu'Ewon était devenu. On s'envoyait des sms de temps à autre, mais je ressentais toujours une gêne entre nous deux. Au fond de moi, je souffrais beaucoup de cette situation, il connaissait pratiquement tout sur moi (même si je ne lui avais jamais raconté la mort de mon père et de mon grand frère), et comme d'habitude, j'avais tout brisé en l'espace de quelques secondes. Trois ans de relation qui se sont envolés. Les raisons ? Ma peur de l'engagement. J'avais senti que le vent tournait, que la fin du lycée approchait. J'avais senti à quel point tu voulais avancer avec moi, emménager dans un appartement, même te fiancer... Et j'avais eu peur, j'avais eu terriblement peur. Comme à chaque fois que je ressentais cette peur, ma respiration s'était coupée, et j'avais fais n'importe quoi. Il avait suffit d'une fille. L'aventure avait durée une semaine, juste une semaine, et j'avais décidé de mettre terme à tout et de prendre mes distances.
Me rendant dans ma nouvelle chambre universitaire, je me demandais si cette année, je serais avec des personnes intéressantes ou bien drôles. J'avais besoin de me détendre après les cours, et surtout je ne voulais pas tomber sur des cas sociaux. Même si j'étudiais un peu le comportement humain, je ne voulais pas avoir des cobayes dans mon lieu de vie. Mes deux valises me suivaient tandis que j'ouvrais la porte de la chambre, prêt à dire bonjour. Je restais un peu choqué de tomber sur Ewon, mais je décidais de jouer le naturel. Je n'étais pas quelqu'un de timide ou qui était gêné facilement.
« Oh Ewon ! Tu es dans cette chambre ! On va vivre ensemble cette année ! » lâchais-je en riant légèrement. Je me rendais vers le lit qui semblait inhabité avant de poser mes deux grosses valises dessus.
Ewon avait du mal à y croire... Tu étais dans la même chambre que lui.. Ce qui veut dire qu'il te verrait tous les jours. Il était content de te revoir depuis le temps, mais... Il y avait tout de même une gêne, à cause de ce qu'il s'était passe avec toi par le passé. Il ne te lâchait pas du regard et ce, pendant plusieurs minutes. Il finissait tout de même par s'en rendre compte, et détourna son regard quelques instants.
- Je n'aurais jamais pensé que tu puisses être le nouvel élève en question qui allait intégrer ce dortoir...
Il plia le bord de l'une des pages pour ne pas se perdre dans sa lecture puis il referma le bouquin qu'il déposa sur son lit près se lui. Il ne devait pas montrer qu'il était gêné.. Il devait faire comme si de rien n'était. Et là ses cours de théâtre qu'il avait pu prendre allait lui être très utile. Relevant son regard vers toi, il te fit un petit sourire avant de se relever de son lit pour s'approcher de toi, et commencer à ouvrir l'une de tes valises.
- Laisse moi t'aider. Il y a une armoire de libre, pour toi. C'est celle-là.
Il te la montra du doigt puis il commença à décharger ta valise et à remplir ton armoire avec tes vêtements. Il faisait comme si de rien n'était...
I had just gotten over a serious illness that I won't bother to talk about, except that it had something to do with the miserably weary split-up and my feeling that everything was dead. Δ Jack Kerouac
Je sentais qu'il y avait une petite gêne dans l'air mais c'était totalement normal après tout, n'importe quel couple séparé avait ce petit truc autour d'eux. Je faisais comme si de rien n'était, me contentant de sourire pour répondre. J'ouvrais alors mes deux grosses valises. L'une remplit de fringues, et l'autre de chaussures, d'albums photos, de livre de cours et d'objets personnels. J'avais pris les choses les plus importantes à mes yeux, et j'avais laissé le reste chez mes grands-parents. Même si j'avais 21 ans, je passais mes vacances chez eux, après tout ils étaient ma dernière famille et j'avais envie de rester à leur côté jusqu'à la fin.
« Merci ! » m'exclamais-je tandis que je commençais à ranger les chaussures avec précision.
Je m'attaquais ensuite aux photos, des albums de famille, que je plaçais dans le petit meuble à côté de lit. Mes cahiers sur mon bureau avec ma trousse et mon sac de cours. Sur le mur, je commençais à accrocher des petites photos de mes grands-parents, de ma mère, de mon père, et bien sûr de mon grand frère. J'aimais les avoir près de moi. Bien entendu, je mettais une photo de nous deux quand on était petit avec une où on était plus grand. Même si on se parlait plus, tu étais mon meilleur ami, et je n'étais pas du genre à ignorer un amour si fort.
« Alors tu es toujours en art ? » demandais-je afin de faire la discussion..
Ewon faisait attention à ne pas déplier tes affaires. Il déposait d'abord le petit tas de vêtement sur le lit, en rajoutant en triant les hauts et les pantalons, il finissait par prendre la pile de hauts, puis les rangea ensuite dans l'armoire. Puis il s'approcha à nouveau du lit pour prendre la pile de pantalons et les ranger aussi dans l'armoire. Il se tourna ensuite doucement vers toi après avoir fermé le meuble tranquillement.
- Oui toujours en art... Faut croire que j'aime ça au final.
Il s'approcha alors doucement de tes albums photo, s'emparant de l'un d'eux pour l'ouvrir et regarder un peu les photos.
- Ça me rappelle des choses...
Il tomba finalement sur des photos de toi et lui plus petits, ah il fut pris d'une nostalgie... Oui c'était très nostalgique.
- Je me souviens de ce moment là. On jouait dans la rivière et on essayait d'attraper des poissons...
Oui il se revoyait encore petit, le pantalon retroussé à marcher dans la rivière. Ça lui rappelait de bons moments qu'il avait passé avec toi. Même s'il y avait eu un événement douloureux entre toi et lui, il n'avait pas oublié tout ce qu'il s'était passé. Tu restais toujours son meilleur ami.
Dernières images
