Surprise! What did you expect ? - Tenue -

 « P  ourquoi ? » Il avait osé demander pourquoi. En fait, ça me paraissait tellement logique que les mots ne me venaient pas immédiatement à l’esprit. Ce serait juste méchant. Mon meilleur ami n’était pas la gentillesse incarnée mais non, je ne voulais pas que Berry aille dégouter un pauvre lycéen. Le pire, c’était que je savais que mon best était, parfaitement capable d’inventer toute une mise en scène pour le faire fuir. Mais comme il l’avait dit, ce n’était qu’un gamin. De mon point de vue, il n’avait rien fait de mal pour mériter cela. «  Parce que.  » D’accord, je sonnais très convainquant, mais bon même avec tous les arguments du monde, têtu comme il est, il finira par le faire.

Je lui racontai mon histoire avec Eime. A vrai dire, je ne m’étais pas entièrement remis de cette rencontre. Le médecin pompier était vraiment gentil mais le coup du serpent et de la voisine restaient toujours dans ma tête. Je ne savais plus de ce que j’avais fais du cadavre du pauvre animal. Il me semble que je l’avais juste laissé à son propriétaire s’en charger. Peut être qu’il l’avait emmené chez un vétérinaire pour l’incinérer ? Dans mes connaissances, il n’y avait que Berry pour vouloir examiner un animal fraichement tué mais sur le moment, et même maintenant, l’idée de ramener la dépouille de la bête pour mon best ne m’avait pas traversé l’esprit. Il avait raison, Eime n’avait pas eu de chance sur ce coup là. Moi non plus, je ne savais pas quel mot utiliser pour décrire la relation qu’on avait. Je trouvais tout simplement qu’on s’entendait assez bien, enfin, il m’en fallait vraiment beaucoup pour ne pas m’entendre avec quelqu’un. Berry avait raison, je pouvais tout simplement demander son avis. «  Tu as raison, une petite bête sera plus adapté pour lui faire un cadeau ! Merci Berry !  » Je souris bêtement à travers le téléphone.

Berry a toujours été là quand j’ai besoin de lui. Il me protégeait et veillait à ce que j’aille toujours bien. Il prenait toujours soin de ses amis. Je savais bien évidement tout cela et c’était en connaissance de cause que je décidai de le faire marcher. En même temps, je ne disais pas vraiment de mensonge, le seul qui arrivait à me faire sortir de mes gonds, c’était lui. Bon il était aussi celui qui arrivait à me faire rire comme pas possible et il était aussi le meilleur ami que je ne pourrai avoir, mais cette fois ci, c’était à mon tour de se jouer de sa tête. J’observai la scène de loin. Je voulais m’écrouler par terre devant son expression si sérieuse. Même avec toute cette distance, je sentais son aura meurtrière et son courroux. Sur le coup, je ne pensais pas aux représailles que je pourrais avoir, non, je me contentais de rire à pleins poumons après avoir dévoilé la supercherie.

Ce fut en remarquant son regard noir que je commençai à flipper. Je m’arrêtai aussitôt de rire. Berry s’approchait de plus en plus et je ne mis pas plus de temps avant de prendre mes jambes à mon cou. Je ne savais pas où aller mais je ne devais pas me faire attraper ! Il était plus petit mais il courrait vite, heureusement que mes longues jambes me facilitaient la tâche et j’arrivais tout de même à conserver une certaine distance entre nous deux. Après tout, quand Berry ne faisait pas semblant de tomber pour m’arrêter, j’étais celui qui devrait gagner les courses. Après avoir tourné dans un virage, je me cachai derrière une colonne pour reprendre mon souffle.

TENUE ♝  Jirô sait que gentillesse ne rime pas tout le temps avec berry -pas du tout même-, mais je ne suis pas non plus de la pire espèce qu'il soit. Je pourrais le faire fuir plutôt que de lui attirer des ennuies, n'est-ce pas une preuve que je peux être gentil plutôt que méchant ? évidement, Jirô ne pense pas comme moi et son argument me laisse un peu sur ma fin. Parce que. Punaise, on dirait un gamin! C'est limite si je devais accepter cette réponse et dire amen à mon meilleur ami... Bah, de toute évidence, je n'ai pas envie de répliquer, ni d'étaler le sujet sur des kilomètres. Puis il me parle de sa dernière aventure avec l'homme dont j'ignore le nom mais que je sais qu'il possède un serpent gros comme sa cuisse et long comme... J'en sais rien. C'est une histoire passionnante, très instructive et je me demande pourquoi le serpent n'a pas mangé Jirô. Blague à part, je suis content qu'il fasse des connaissances et se trouve des gens avec qui sympathiser, en dehors de moi. Dommage, il n'a pas eut la merveilleuse idée de me ramener la dépouille de l'animal pour quelques expériences personnelles. Comme quoi, il ne pense pas tout le temps à moi, bouhou. Le mieux serait qu'il en parle avec le concerné, plutôt qu'avec moi qui suit extérieur à tout cela. Je ne peux pas lui dire que racheter un serpent, surtout si c'est trop cher et hors de ses moyens. Si ce n'est que cela, je suis là pour l'aider. « De rien, l'ami. » Souriais-je à travers le combiné, content d'être utile à mon meilleur ami.

Le problème de monsieur serpent réglé, je tenais fermement à savoir si Jirô avait d'autre soucis et il se trouve que oui. Là, j'entre en mode avion de chasse, prêt à larguer mes bombes sur le premier ennemi venu, sans savoir qu'il me mène dans un guétapan. Quel meilleur ami, tu parles! Il me mène en bateau, me fait croire n'importe quoi alors que je suis super sérieux, super hargneux et ... Bim, touché coulé! Le navire amiral Berry s'enfonce dans les profondeurs de l'abysse, trahis par son commandant en chef, Jirô le traitre. ça ne va pas se passer ainsi! Le seul qui ira se jeter dans la flotte, ce sera lui! Foi de Berry, je le jure sur la tête d'une fraise! Il peut bien se tordre de rire ou se retenir d'éclater aux larmes tellement c'est marrant, il va voir ô combien je suis rancunier et vengeur. L'appel coupé, je l'entends rire d'un peu partout, le son se répercutant dans l'espace plutôt vide. Enfoiré, je vais lui tirer les poils des oreilles. Ni une, ni deux, je saute de mon destrier pour courir après ce bouffon à deux wons, les cheveux en pétard tel un super sayan mode ultime. Non mais il va voir, cet idiot!

à peine mes yeux braqués sur lui que je cours dans sa direction, furax. Jirô ne met pas trois ans pour comprendre qu'il doit fuir et ainsi s'enchaîne une course poursuite dans le supermarché, où j'en vois défiler pas mal durant mon marathon. Je cours vite, mais Jirô est plus grand, plus élancé et là il gagne carrément du terrain. Difficile de m'essouffler, j'ai l'habitude de partir en courant quand les chose se gâtent, mais quand même! Au bout d'un moment, j'en perds le fil et c'est seulement à quelques mètres devant lui, que je me rends compte qu'il n'est pas là où il devrait être. Bah ouais, je devrais encore le voir... « Jirô, tu as intérêt à ne pas te montrer... Sinon je t'arrache ta tignasse! » M'exclamais-je en écoutant ma voix me revenir dessus, comme un mauvais coup de fil. Je souffle, puis me courbe en avant pour sentir mes articulations craquer. ça fait du bien de partir dans un 100 mètre avec autant d'entrain, même si j'ignore réellement la distance parcouru. « Bon, si tu ne te montre pas, je rentre chez moi. » Lunatique, pas logique et complètement gamin capricieux. Il s'est bien joué de moi, je suis pas content. « Sérieux, je t'embête à ce point-là ? Je pensais être ton meilleur ami, celui qui te fait vivre un rêve éveillé... » Je joue sur les sentiments, oubliant ma condition qui le rend si angoissé par instant, puis je pose mes fesses sur le carrelage, soufflant tristement. Je fais semblant, évidement. Quand je ne fais pas genre de tomber pour l'arrêter, je fais celui qui a toute la peine du monde sur le dos... Telle la carotte qui s'agite sous le nez de l'âne.

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 J e pense que Berry est vraiment loin d’imaginer que je le menais en bateau. Bah oui, ça sonnait presque faux que je réussisse à mener par le bout du nez mon meilleur ami. Franchement, je trouve touchant la façon dont il s’est jeté tout droit dans mon piège. Il ne s’est douté de rien et me croit sans le moindre soupçon. Il était prêt à se jeter sur mon malfaiteur et à en découdre avec lui. Heureusement pour moi, cette personne n’existait pas, Berry s’était donc ‘préparé’ pour rien. Je pouvais limite regretter de l’avoir dupé de cette façon, mais lorsque j’ai vu sa tête on ne plus sérieuse, je n’ai pas réussis à éprouver du regret. Je ne pensais pas aux conséquences qui pouvaient me tomber dessus. Pourtant, je savais plus que quiconque que Berry n’était pas du genre à se laisser faire et qu’il trouvera une façon de se venger, mais non au lieu d’avoir peur, je rigolai devant lui. J’avais l’air d’un gamin qui venait d’accomplir fièrement une blague,  je songeai à lui dire « c’était une blague ♥︎ » ou « surprise ! Tu y as cru hein ! » avant de se moquer un peu de sa réaction puis passer à autre chose. Mais c’était mal connaitre l’esprit vengeur et rancunier de mon meilleur ami.

Je me demandais à moi même pourquoi j’ai fais cette foutue blague. Je fuyais Berry à pleine vitesse comme si ma vie en dépendait. Non, c’était pas comme si, mais c’était, bel et bien, pour ma survie que je courrai. Je pouvais même sentir l’aura meurtrière qu’émanait mon meilleur ami. Jirô, tu es un bouffon d’avoir énerver Berry ! Heureusement, comme je connaissais bien le lieu, je savais quand et où est ce que je pouvais me cacher pour reprendre mon souffle. Et Berry n’y voyait que du feu. J’avais disparu du champ de vision du super sayan god alors que moi, je pouvais l’observer discrètement. J’avalais ma salive à la menace de Berry. Ah ça non, je ne comptai bien évidement pas sortir de ma cachette. Même si j’étais un gars courageux, je savais que ce serait du pur suicide que de se révéler comme ça. Je n’étais pas bête à ce point quand même. Je sortis discrètement ma tête pour voir ce qu’il faisait. Quoi ? Il allait partir ? Comme ça ? Je faillis faire un pas en avant pour le retenir mais je réussis à m’arrêter au bon moment. Est ce que c’était une ruse de Berry ? En même temps ce n’était pas anodin de sa part de vouloir partir comme ça. Que faire ?

Ses derniers mots réussirent à m’avoir. Simplet comme je suis, je ne compris pas qu’il faisait semblant et qu’il jouait sur mes sentiments. «  Berry…  » Il avait réussi car je regrettais de lui avoir dit qu’il m’embêtait, de lui avoir fait penser des choses que je ne l’aimais pas. Je sortis de ma cachette, avec une expression désolée. Il ne pouvait pas me voir entièrement car j’arrivais par son côté gauche. Je ne voulais pas qu’il se sente ainsi. Je m’approchais petit à petit de cette pauvre silhouette, assise par terre, et qui n’était qu’en réalité un loup déguisé en agneau pour mieux m’amadouer. Je n’avais bien évidement aucune idée de ce qu’il trafiquait. Tout comme lui qui avait mordu à l’hameçon, je fonçai tout droit dans le panneau. Je me baissais touchais à l’épaule pour vouloir le réconforter, sans savoir que ça allait surement me menait à la perte. «  Mais Berry, tu sais bien que je rigolais. Tu es bien évidemment mon meilleur ami ! Je…  » J’étais prêt à lui montrer tout l’amour qu’éprouvait pour lui mais j’eus la soudaine impression que ce n’était plus nécessaire.

TENUE ♝  Jirô devrait savoir que je n'aime pas être prit pour un idiot, même si cela est très amusant. Il m'a berné alors que j'étais super sérieux, en mode « meilleur ami qui prend soin de son pote » et monsieur se joue de moi en riant comme une baleine. Je suis vexé, même faussement vexé. Blague ou pas blague, il va voir de quel bois je me chauffe, ce clown. Pas de temps à perdre, je saute de la machine pour mettre pied à terre et partir comme une flèche après Jirô qui a compris que, si je le choppe, il risque de payer cher. On devrait juste faire attention, parce que je viens quand même de passer avec son appareil pour lustrer le sol. ça va faire effet patinoire avant d'avoir pu attraper Jirô. Dans l'immédiat, je m'en moque puisque ça ne m'empêche pas de courir à toute allure après lui, sprintant comme un malade dans les couloirs du super marché. Je n'ai qu'une idée en tête, rattraper cet idiot et le jeter dans la fontaine, sans hésitation! Il est peut-être plus grand et plus fort, mais je n'en démordrais jamais ! Au bout d'un moment, et après avoir sûrement tourné en rond dans le bâtiment, je me rends compte que Jirô n'est plus devant moi. C'est étonnant, parce que le couloir est quand même grand et long, de quoi l'apercevoir même s'il tourne au dernier moment.. ça veut dire qu'il se cache quelque part dans les environs, mais si je cherche en bougeant de là, il va en profiter pour filer à nouveau dans mon dos. Donc, je reste là et je le menace comme un chiffonnier.

Très bien, il voulait jouer à ça, j'allais jouer jusqu'au bout. Après dix neuf ans d'amitié, monsieur devrait savoir que je suis pire qu'un renard, rusé et fourbe. S'il ne sort pas, je me casse. Première menace qu'il filtre mes lèvres, mais Jirô ne se montre pas. Oh, il n'a pas peur que je m'en aille ? D'accord, je retiens. Cela me déçoit, alors je joue la carte de l’indignation en faisant semblant de pleurnicher sur notre superbe amitié en or, qui finalement ne vaut plus grand chose. C'est faux, bien sûr. Notre lien est trop solide pour le briser si facilement, mais Jirô est tellement bête qu'il y croit et tomber dans le panneau. Je devrais m’apitoyer plus souvent pour l'avoir dans mes griffes, mais j'ai toujours su qu'il était crédule pour me suivre sans réfléchir deux secondes. Assis sur le sol, je ne le vois pas de suite arrivé jusqu'à sentir sa main toucher mon épaule, un sourire s'étirant lentement au coin de mes lèvres. Tellement crédule! Un rire m'échappe malgré moi et j'attrape rapidement sa main pour le retenir. « Je t'ai eu! » Je manque de lui déboîter le bras en tirant brusquement dessus pour le faire tomber à genoux et passer mon bras autour de sa nuque, mon poing frottant contre son crâne. Je n'ai pas de fontaine à porté de main, mais je vais faire sans, tant pis. « Tu es vraiment trop stupide, Jirô. Tu serais déjà mort si j'avais des revolver à la place des yeux. Ou la force de Hulk dans le poing. » Mais je le relâche en me marrant encore, fier de ma vengeance. Pouah, ça me donne des crampes de rire comme ça, le visage et les oreilles rouges.

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Ç a n’avait rien de personnel, mais qu’est ce que c’est drôle de voir le grand et fameux Berry tomber dans un piège si simple. Il est vrai que j’ai abusé de son super moment de « dis moi tout tes soucis et je les règlerai pour toi ». Et qu’au lieu de lui dire que non je n’ai aucun soucis, qu’il n’a pas à s’inquiéter, j’ai préféré m’amuser un peu. Certes, personne ne m’embête mais si ça avait été le cas, je n’irai pas demandé à Berry de résoudre le problème pour moi. Le connaissant, il irait régler les choses à sa manière et je ne sais pas si c’est vraiment ce que je veux. Bien sur, je n’hésiterai pas à lui demander conseil. Entre nous, il n’y a rien qu’on ne puisse pas se dire. Mais c’est hors de question que je le laisse utiliser la violence à cause de moi. Quoique, vu le regard qu’il me lance une fois qu’il a découvert la plaisanterie, je pense que cette violence, il l’utilisera sur moi. Je cours vers le supermarché pour éviter qu’il m’attrape et me fasse regretter mon action. Tant pis si j’ai tendance à glisser, je n’ai pas le temps de faire attention, ma survie en dépend. J’ai un démon en colère à mes trousses alors ce n’est pas un peu de patinage qui va me ralentir. Il est, certes plus intelligent que moi, mais ici, c’était mon terrain. Je trouve facilement une cachette qui me permet d’attendre tranquillement que le courroux de Berry se calme.

Sauf qu’à peine quelques secondes, il en a marre et menace de partir et de me laisser en plan. Je fais quoi ? Il va pas oser partir. Mais on parle bien de Berry, celui qui est capable de tout. Mais je suis tout de même son meilleur ami, celui avec qui il a partagé dix neuf ans de sa vie, il va pas me laisser hein. Je me fais un débat intérieur pour savoir si je me montre ou pas. Finalement, avant que je ne trouve ma réponse, mon meilleur ami abat sa carte maitresse. Il sait que je suis crédule et que je me fais toujours avoir en me prenant par les sentiments. C’est comme le coup de faire semblant de tomber par terre pour m’obliger à faire demi tour pendant une course. Là c’est la même chose, il n’empêche que je tombe à chaque fois dans le panneau. Pourtant, je sais que ce n’est pas ça qui va affaiblir notre solide amitié, mais je ne veux pas prendre de risque qu’il se fasse de mauvaise idée alors je finis par sortir de ma cachette. Je m’approche même jusqu’à poser ma main sur son épaule pour lui montrer qu’il n’a pas à s’en faire. Je commence à le « réconforter » mais le rire de Berry m’empêche de terminer ma phrase. Je réalise mon « erreur », mais il est trop tard pour m’enfuir. Berry me tient par la main et me sort même une prise pour éviter que je parte. «  Itaiiii   » En moins de deux je me retrouve sur mes genoux, prisonnier de mon meilleur ami. Je suis mal. Il me frotte vivement le poing sur le sommet de mon crane. «  Arrête çaaa, je suis désolé ! J’ai eu tord!!   » finis je par dire pour capituler. J’ai connu pire comme douleur mais ce n’est vraiment pas agréable comme sensation. Oui, je suis stupide de m’être fait avoir par son jeu, mais que voulez vous,  c’est dans ma nature d’être crédule. Je gesticule dans tous les sens pour qu’il me relâche. Et il finit par me libérer mais éclate de rire à la place. Je m’assois sur mes fesses et tente de me faire un massage au crâne avant de remettre mes cheveux à leur place. Bon, vu comment il rigole, c’est qu’il n’a définitivement plus rien. Je fais mine de bouder. «  Respire, tu vas finir par t’asphyxier si tu continues à rigoler comme ça.   » Mais mon air sérieux ne reste pas plus de cinq secondes car le rire de Berry est vraiment communicatif. Je commence à glousser avant d'éclater complètement en voyant sa tête devenir aussi rouge que ses cheveux. On a l’air de deux débiles à rigoler bêtement. Je ne sais pas combien de temps on passe à profiter de ce pur moment de détente mais je finis par reprendre mon souffle. Je regarde mon portable. «  Je pense que je vais perdre mon pari. Il nous reste 18 min avant que les deux heures ne se terminent.   » Je ne le nie pas, j’ai causé ma propre défaite puisque c’est à cause de moi qu’on ait fait un petit écart. Même si j’ai eu ma punition, je que c’était assez amusant de jouer à chat dans un centre commercial désert. Mais on avait assez jouer, il est temps de reprendre le choses sérieuses.

TENUE ♝  Ma patience n'est pas infini, autant que mes jambes sont plutôt courte. Jirô va me rendre chèvre à courir partout dans le supermarché mais je ne pourrais pas suivre la cadence bien longtemps, puis je ne suis pas bête. Je comprends assez vite qu'il se cache quelque part, et j'en profite pour râle et m'arrêter à mon tour. Très bien, s'il veut continuer ce petit jeu-là, ce sera sans moi. J'en ai marre de courir dans le vide, surtout que je ne suis pas venu là pour ça, à l'origine. Jirô me fait faire n'importe quoi, c'est malin. Maintenant, j'arrête. Quitte à m'asseoir sur le sol lustré et propre, les bras croisés et la mine renfrognée. Je lui laisse deux minutes avant de mettre les voiles, puis généralement ça fonctionne toujours contre cet idiot. Le compte à rebours est lancé dans ma tête, mais je n'attends pas la fin pour me lamenter sur mon sort, prêt à sortir des fausses larmes pour être plus crédible. C'est fourbe et mesquin comme astuce, mais je connais mon meilleur ami depuis le temps. Il y a mille et une manière de le faire sortir de son trou et celle-là en fait partie. D'ici trois secondes il va se sentir coupable et ramener sa fraise en s'excusant ou en essayant de me réconforter. Bref, je connais trop bien mon meilleur pote, Jirô est irrécupérable.

à pas de loup, il se rapproche de moi pour déposer sa main réconfortante sur mon épaule. Là, il a commit une grave erreur! Je met un terme à sa bonne foi pour attraper sa main en rigolant, le forçant à être à ma hauteur pour le décoiffer de mon poing. Fallait pas jouer à ce petit jeu avec moi, Jirô. Même s'il me dit d'arrêter, je ne le fais pas de suite. Non, c'est trop tôt... Il m'a fait courir plus longtemps que ça, cet idiot! Encore quelques minutes à le malmener et je relâche pour rire sans retenue. ça fait du bien, même si je voulais vraiment l'étrangler quelques minutes plus tôt. Jirô s'installe à côté de moi et j'évite de le regarder pour rire encore plus fort, la tête penchée vers l'arrière tandis que je me retiens avec mes mains. Il me dit d'arrêter mais cela a l'effet inverse, un coup d'oeil dans sa direction et je recommence de plus belle. Mes mains lâchent et je me laisse tomber au sol, sur le côté et face à Jirô. Après un temps qui semble une éternité, je m'arrête doucement en tentant de reprendre ma respiration. Dieu, que ça fait mal aux poumons. « C'était quoi déjà ? » Avec tout ce bordel, j'ai zappé le pari. 18 minutes, qu'est-ce qu'on peut faire en 18 minutes ? Le temps de reprendre nos places, ce sera déjà trop tard. « Faut quand même terminer, même si tu perds le pari. » Dis-je à mon ami en me redressant pour être assis. Debout sur mes deux jambes engourdie, je tends ma main à Jirô pour l'aider à se relever. « Allez, on expédie ça en un quart d'heure! » Je suis motivé, j'y crois dure comme fer! Au pire, tant pis. J'aurai passé une super belle nuit avec mon best et ça, ça vaut tout les paris du monde.

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J e ne compris mon erreur que lorsque j’entendis le rire de Berry. Le fourbe ! Je me suis fait encore avoir par mon meilleur ami. L’élève ne pourra jamais dépasser le maitre. J’ai voulu faire mon malin en piégeant Berry, et au final, c’est moi qui me fais avoir. Je ne suis pas assez doué pour faire les blagues jusqu’au bout. Mais le point principal, c’est que les révélations de tout à l’heure s’avèrent être fausses. Il ne prend pas mal ma blague. Enfin, si, mais pas de la même façon qu’il le supposait. Il n’a juste pas aimé que je me paye de sa tête, mais il n’était pas triste. Juste de la pseudo colère. Il l’exprime en me frottant le poings sur la tête en guise de punition. Je gesticule dans tous les sens pour me libérer mais il m’a sacrément bien accroché. Je ne sais pas si j’étais en train de crier ou de rire, ou alors c’était les deux. Je le supplie d’arrêter mais mon meilleur ami ne lache pas l’affaire. Et ce n’est que lorsqu’il l’a décidé que je finis par être libre. Je m’empresse de m’asseoir par terre, la tête dans mes mains, essayant d’atténuer la douleur infligée par Berry. Il ne s’est même pas retenu ! J’ai cru qu’il aurait un peu de pitié, même pour moi, mais non. Heureusement, ce n’est pas comme ci je ne connaissais pas mon meilleur ami. Ce n’est pas en me décoiffant que je ne vais plus l’aimer. Je le conseille d’arrêter de rire. Il n’écoute pas et en rajoute même une couche. «  Arrête ça !   » Il continue jusqu’à même s’avachir sur le sol. Devant son rire si entrainant, je n’arrive plus à garder mon sérieux et je le rejoins dans son fou rire. Il n’y a aucune explication à mon rire, j’en avais juste envie. Rire comme des imbéciles, voilà le genre de chose que je fais souvent avec Berry. On dit que le temps passe beaucoup plus vite lorsqu’on s’amuse. C’est vrai, je ne sens pas le temps qui s’écoule. A cet instant, il n’y avait que mon meilleur ami et moi, en train de rigoler. Ce n’est qu’en ayant mal aux abdos, et aux joues que je compris qu’il était temps d’arrêter de rire, sinon, on risquerait de trouver deux cadavres le lendemain. Morts de rire en compagnie de son meilleur ami. Ça sonne pas mal !

Je consulte instinctivement l’heure sur mon portable. C’est le chronomètre en marche qui me rappelle le pari. Il nous reste 18 min avant les deux heures du temps imparti. Je vois que même Berry a presque oublié notre petit jeu. Je souris bêtement. Je l’avoue, j’ai perdu. Je ne pense pas qu’en 18 min on aurait le temps de tout terminer. Mon best se lève puis me tend la main pour m’aider à me relever. Mon sourire s’agrandit avant de lui prendre la main. Je retrouve ma hauteur habituelle une fois debout sur mes jambes. «  Yoshhh !! C’est parti !!   »  La motivation de Berry amène la mienne. J’y crois tout comme lui qu’on peut y arriver. Je suis sur que nous ne faisons pas ça pour le pari, simplement pour finir ce qu’on a commencé.

Je met ma main par dessus l’épaule de Berry. On marche jusqu’à la fontaine, là où est arrêté la laveuse. Je le lache. «  Je te laisse finir ça. Je te rejoins quand j’ai terminé.   » Je souris à mon best avant de le quitter. Je récupère mes affaires et me dépêche de finir mon travail, sans la moindre négligence, bien évidement. Je ne vois pas le temps qui file. Mais je constate que Berry revient de sa « promenade », ce qui signifie qu’il a terminé. «  Bon boulot ! Je m’occupe de ranger la machine dans le local.   » J’attends que Berry descende de son destrier pour me laisser la place. Finalement, je suis content d’avoir du nettoyer seul ce centre commercial. J’ai pu passer une agréable soirée, tout ça, grâce à mon meilleur ami !

TENUE ♝  Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Ma mère m'a toujours dit cela, mais j'aimais trop en faire des tonnes pour qu'elles soient courtes. Jirô doit bien le savoir, puisque je n'arrête pas de rire même quand il me dispute. Je me moque surtout de lui, du fait qu'il soit si crédule et naïf. Même un gamin pourrait l'avoir, c'est trop facile. Il me dit d'arrêter mais je garde quand même mon sourire sournois en le zieutant, l'air de dire « je n'arrêterai jamais ». Finalement, je me laisse choir sur le carrelage propre avec une bonne crampe au ventre. ça fait du bien de rire à s'en détruire les poumons. Jirô me fait du bien, je l'adore malgré tout. Nos rires résonnent bruyamment dans la grande surface et j'ai limite les larmes aux yeux tellement j'en peux plus. Cela dure quelques longues minutes avant qu'on se calme et que Jirô se redresse en consultant sa montre. On a perdu autant de temps à faire les idiots ? Je reste par terre, sur le côté à l'observer. 18 minutes, ce n'est rien. Rien n'est impossible, il devrait déjà le savoir! Sautant sur mes petites jambes, j'aide mon meilleur ami à se relever et je relance le pari en quinze minutes. C'est complètement fou, absurde même, mais je ne me décourage pas pour autant. De toute façon, faut le faire pour rentrer à la maison. Je ne peux pas abandonner mon best avant la fin, sinon je m'en voudrais toute ma vie. Jirô est motivé, autant que moi et je souris pour passer aux choses sérieux. La dernière ligne droite et après retour à la maison.

De retour vers la fontaine, je regarde l'engin stoppé au milieu et ris légèrement. Je l'ai laissé n'importe comment, comme si c'était le cadet de mes soucis. « ça marche, je me dépêche. » J'hoche ma tête et le regarde à peine partir, remontant aussitôt sur le siège de la machine pour la remettre en marche et continuer les derniers mètres qu'il me reste à faire. Je ne peux pas aller plus vite que la laveuse, ce qui est bien dommage. Cela fait, je prends la route vers Jirô sans lâcher l'appareil, stoppant le moteur quand je l'aperçois pas très loin. Finalement, je n'ai pas perdu de temps pour boucler la boucle. « Yep! Je te la rends. » Je coupe le jus et saute au sol pour que Jirô s'en charge. Pied à terre, je me sens ridiculement petit d'un coup. J'étais bien sur sa machine, avec cinquante centimètres en plus. Le temps que Jirô range le tout à sa place, je vais l'attendre vers le côté employé où il est censé passer pour sortir. ça été une bonne soirée, improvisée mais bien fatigante comme je les aime. Il ne nous reste plus qu'à reprendre la route ensemble vers les quartiers pauvres pour retrouver notre chez nous. Il est tard, de toute façon.

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G râce à Berry, j’ai pu passé une amusante soirée. Le temps passé avec lui est bien plus précieux et plus amusant que le temps passé dans les soirées au club. Et pourtant, tout le monde sait que j’adore faire les fous en soirées. Berry est juste au dessus de tout ça. Mais cette soirée n’est pas encore finie. Il nous reste peu de choses à terminer, mais ce sont tout de même des tâches à accomplir. Berry est motivé, et il me motive par la même occasion. Je « l’escorte » jusqu’à son super véhicule et lui demande de finir ce qu’il a commencé. Je le quitte pour faire la même chose de mon côté. Une dizaine de minutes plus tard, je le vois arriver au galop sur sa machine. C’était le timing parfait puisque je venais de tout ranger, et il ne restait que la laveuse à remettre dans le local. Il descend de l’engin, ce qui le ramène à sa taille réelle. Le contraste est grand, mais je ne m’en moque pas pour autant. Je remonte sur la laveuse, règle la taille du siège et me dirige pour « garer » la machine. Je n’ai pas eu besoin de dire quoique soit à Berry, car il comprit rapidement où m’attendre. C’est en deux temps, trois mouvement que la laveuse retrouve sa place initiale. Je coupe le moteur et sort du local. Je vérifie que tout est bien fermé à clé avant de rejoindre mon best.

Je cours vers lui avec un grand smile. La journée est enfin terminée, on va pouvoir rentrer à la maison pour se reposer un peu. L’avantage de faire le chemin retour avec Berry, c’est de pouvoir faire l’intégralité du chemin avec lui. Donc même si on avait finit avec le centre commercial, il nous reste encore pas mal de temps à passer ensemble. «   Rentrons !   » Mon lit me manque. Je veux rentrer à la maison. Je mets mes deux mains sur les épaules de Berry et le pousse légèrement jusqu’à l’extérieur du bâtiment. Je vérifie que la porte est bien fermée. «   Merci Berry, grâce à toi, je peux retrouver mon lit plus tôt !   » Je fais un sourire on ne peut plus sincère à mon best. C’est uniquement grâce à lui que ma journée se termine aussi bien. J’ai un soudain coup de barre et je baille à m’en décrocher à mâchoire. Faut croire que toute mon excitation est retombée d’un coup. Mais Berry n’a pas à s’en faire, il n’aura pas à me porter sur le dos car je tiens encore le coup. «   Let’s go !   » Sur ces mots, on s’éloigne du centre, nous dirigeant vers les quartiers pauvres.