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Ce message a été posté Mer 30 Déc - 18:08

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TENUE > Il neigeait beaucoup ce jour là. Ce phénomène fascinait toujours autant Minoru qui ne possédait le privilège de le contempler que depuis une poignée d'années. Il aimait du coup se balader sous les flocons même si sa mère s'inquiétait de le voir tomber malade à force de rester dans le froid si longtemps. Il pouvait passer des heures à se promener et à essayer d'attraper ces étoiles glacées sur sa langue. Aujourd'hui, il se promenait dans les rues de Tokyo et slalomait entre les gens la tête en l'air et la langue dehors. On ne le regardait de travers, on chuchotait quand il passait ou bien on se moquait de lui mais il s'en fichait. Il s'amusait et c'était le plus important. Puis ses enfantillages n'embêtaient personne, enfin jusqu'à ce qu'il percute une jeune femme. Il s'excusa en baissant la tête plusieurs fois et soupira. Il se sentait seul. Il voyait ces familles, ces couples et ces petites bandes de copains. Il les enviait. Il n'avait pas cette chance. Il pensa à Ji Hyuk qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Et ce n'était pas plus mal dans le fond parce qu'il lui attirait toujours des ennuis, il finissait toujours pas se faire tabasser par sa faute. Puis le visage de Tsubasa s'imposa à son esprit. Son sourire qui d'une certaine manière lui réchauffait le cœur et le rassurait. Mais il avait l'impression que ce dernier l'évitait. Minoru ne lui en voulait pas. Il savait qu'il n'était pas très bon de le fréquenter. Tsubasa ne devait pas avoir envie d'attirer les problèmes.

Sans raison particulière, il jeta un regard de l'autre côté de la rue. Immédiatement, une lueur s'alluma dans son regard. Parfois il avait l'impression qu'il le suivait ou de le voir partout où il allait ou encore d'avoir simplement besoin de penser à lui pour le voir apparaître. Minoru se précipita vers le passage piéton le plus proche. Il porta ses mains autour de sa bouche pour amplifier le son de sa voix. « Tsubasa ! » Il se mit ensuite à agiter ses bras. Il cria son prénom plusieurs fois jusqu'à ce qu'il se retourne enfin vers lui. Si heureux d'être enfin remarqué, le blondinet s'engagea sur la voie sans prendre la peine de vérifier que c'était sans danger. Il s'élança vers Tsubasa, bien décidé à le retrouver mais aussi à lui demander pourquoi il le fuyait. Mais à aucun moment il ne s'imagina que son imprudence allait engendrer de lourdes conséquences. Arrivé au milieu du passage, il entendit les klaxons véhéments d'une voiture. Cela le fit sursauter et il s'arrêta d'un coup en se tournant vers le véhicule. Les pneus crissèrent sur la route enneigée et glissante. À cet instant, il ferma les yeux complètement apeuré mais la voiture ne le percuta pas.

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Ce message a été posté Ven 1 Jan - 4:40

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TENUE > Plusieurs jours étaient passés depuis Noël, les décoration dominaient toujours Tokyo de mile feux, mais ce que j’aimais le plus c'était simplement me balader sous la neige et profiter de cette pureté, il n’y a aucun défaut dans ce paysage blanc, j’ai toujours aimé cette saison, le froid semble effacé tous les défauts de cette vie, plutôt la neige recouvre les saletés du monde et couvre nos peines, nos douleurs. J’avais besoin de simplement me retrouver, marchant dans les rues remontant mon col roulé jusqu'à mes lèvres, je me fichais bien de sentir la fraicheur sur mon visage découvert... Ça faisait un moment, quelques mois surement depuis le restaurant et j’avais fait une promesse à Minoru, mais mes promesses n’ont plus réellement de valeurs aujourd’hui je peux mentir aisément pour protéger mon secret et j’ai simplement mis une distance entre lui et moi sans le contacté ou lui parler, entre temps j’ai fais la rencontre de Reagan, je sors, je ris, mais une chose n’a pas changé. Je le protège toujours, certes dans l’ombre, mais ça n’a jamais changé, je continue encore de veiller sur lui, portant un regard bienveillant dans son dos, chassant le mal qui rode et pourrait le blesser à nouveau.

Il y a quelques heures j’ai reçu un appel de ma belle-sœur, la petite voulait encore me voir, ces derniers jours elle semble ressentir l'envie de me voir plus souvent, mais c’est impossible... Plus je la vois, plus mon frère rôde autour de moi, elle est Innocente à tout ça et je l’aime tellement, mais mon passé est ma faiblesse, si je laisse paraître des détails, quelqu’un fera le rapprochement et ma vie en sera chamboulée encore une fois, je ne suis pas prêt à ça, recommencer, m’en aller, oublier, je dois simplement avancer.

C'est perdu dans mes pensées qu'une voix m’interpelle, mon prénom est crié de l’autre côté de la rue, me retournant j’aperçois Minoru qui accoure dans ma direction, qu’est-ce qu’il fait là ? Pour une fois que je ne le suis pas, c’est lui qui me remarque ? Le destin est injuste, je ne voulais pas, pas maintenant, pourtant je n’ai pas le temps de penser, son impulsivité imprudente est sur le point de le renverser. « Attention ! » D’un mouvement rapide, j’ai juste couru sans réfléchir pour le pousser et m’interposer entre lui et l’automobile, je n’ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit ni de m’y préparer qu’elle me percute dans sa course, le choc me propulse au sol, je n’avais pas encore idée à ce moment-là que cet accident allait tout changer.

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Ce message a été posté Mar 5 Jan - 14:15

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TENUE > Les yeux fermés, il se préparait au choc. Il attendait la douleur. Il s'imaginait payer le prix de son imprudence mais quelqu'un d'autre prit sa place. Minoru ne toucha même pas la voiture. Son corps s'étala lourdement sur le sol, un peu plus loin. La neige amortit en grande partie sa chute. Malgré tout un peu sonné, il mit quelques minutes à remettre de l'ordre dans ses idées. Il entendait les gens s'affairaient autour de lui. Une femme l'aida à se relever en lui posant mille questions. Que s'était-il passé ? Il avait pourtant vu cette voiture foncer sur lui. Il avait entendu une voix le mettre en garde aussi. Une voix qu'il connaissait bien. Tsubasa. Il se retourna vivement vers le milieu de la route. Un groupe de personnes s'affairaient à l'endroit où il aurait dû se trouver. Tandis qu'il s'approchait lentement, Minoru priait pour que les connexions qui s'opéraient dans sa tête à cette instant soient les mauvaises. Il se fraya un chemin au travers de la foule, fébrile. Il espérait de tout son cœur ne pas trouver Tsubasa au milieu de ses gens. Mais lorsque, enfin, on le laissa accéder au centre de cette réunion, il le découvrit baignant dans une mare de sang. « Non ! » Cria-t-il. Et les premières larmes se mirent aussitôt à dévaler le long de ses joues. Il tomba à genoux devant le danseur. Ses mains tremblaient et n'osaient pas le toucher. Elles passaient à quelques centimètres de lui. Est-ce qu'il était encore conscient ? Il posa ses doigts sur sa joue. « Tsubasa ? Tu m'entends ? Tsubasa ! » Il hurlait. Il sanglotait et reniflait bruyamment. Il essuyait ses larmes avec la manche de sa veste encore pleine de neige. Quelqu'un derrière lui appelait déjà les secours, Minoru répétait le prénom de son sauver en boucle. Il espérait entendre une réponse. Un mot, un murmure, n'importe quoi pour le rassurer.

L'ambulance arriva enfin. Minoru s'écarta un peu pour les laisser faire leur travail mais il était impossible de le calmer. « Est-ce que vous connaissez ce garçon ? » Il répondit à sa question par un hochement de la tête. Incapable d'articuler quoi que ce soit. « Son nom ? » Il réalisa alors qu'il ne connaissait pas son nom complet et s'en voulut aussitôt. Après ce que Tsubasa avait fait pour lui, il ne savait que son prénom. Ce prénom qu'il n'avait cessé de répéter au cours des dernières minutes. « J-juste son prénom. Tsu-Tsubasa. » Il se sentait inutile. Terriblement inutile. Ils le placèrent sur un brancard et Minoru les suivit jusqu'à l'ambulance. Peut être qu'ils eurent pitié de lui, lui et son visage rougie par les larmes, en tout cas, ils le laissèrent monter avec eux.

À l'hôpital, on s'occupa de ses blessures superficielles. On lui tartina de la pommade sur son bleu au niveau du front et on banda son poignet droit qu'il s'était foulé dans sa chute. Après quoi on l'invita à patienter dans une des immenses et terrifiantes salles d'attente. Il attendait que le médecin revienne avec des nouvelles et surtout qu'il l'autorise à aller le voir. Il voulait juste le voir. Il voulait juste le savoir en vie.

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Ce message a été posté Mar 5 Jan - 17:56

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TENUE > Je n’ai simplement pas réfléchi, mon corps a agi tout seul, mes jambes ont bougé comme une évidence, courant droit vers lui, cette voiture klaxonnant avec insistance comme si ça pouvait changer la fatalité qu’une personne allait se faire renverser, mais je ne laisserai pas Minoru se faire heurter, je ne pouvais simplement pas le regarder se faire écraser, percuté et blessé, ma conscience ne l’aurait jamais accepté et moi non plus. Tout se passa très vite, ni pensée, ni paroles, rien. Juste le silence le plus totale, après avoir été percuté j’ai senti mon corps s’envoler des mètres plus loin roulant sur le gravier, de l’agitation, je perds conscience, la douleur soudaine ne me permettait pas de bouger ou de réagir aux gens qui semblaient m’entourer, tombant rapidement dans un état d’inconscience la plus totale. Qu’est-ce qu’il se passe autour de moi, les voix ne m’atteignent pas, j’ai entendu Minoru avant que l’obscurité me gagne, mais j’ignore où je suis, ce qui va m’arriver, je ne sens rien, je ne vois rien.

Combien de temps est passé, je l’ignore, des heures ? surement. Mes paupières sont lourdes, la lumière de la pièce m’aveugle, je n’arrive pas à ouvrir les yeux, les laissant encore fermés bien que je reprenne doucement conscience. Je suis a l’hôpital donc encore vivant, j’ai un masque sur le visage, pourquoi ? Je lève mon bras non sans grimacer face aux douleurs de mes muscles, est-ce que j’ai quelque chose de cassé ? Je l’ignore, je ne sens rien surement à cause des calmants, mon cerveau n’est pas très opérationnel à cet instant, je m’occupe seulement de retirer ce truc à oxygène, ouvrant un œil pour m’habituer à la luminosité bien trop forte de cette chambre, ouvrant le second, je cligne des yeux à plusieurs reprises, il y a quelqu’un ? Je me demande si Minoru est là, cette pensée me fait observer les alentours de la pièce à la recherche du plus jeune, mais ma visibilité est encore loin d’être net et j’ai l’impression de ne pas pouvoir bouger, comme si j’étais cloué au lit... Suis-je dans une chambre ou dans la salle de réveil ? Il ne semble y avoir personne... Ai-je été opéré ? Je tente de trouver le bouton pour appeler quelqu’un dans un effort qui me donne des sueurs, mais quelqu’un arrive et me pose pleins de questions à m’en donner mal à la tête, on m’emmène alors dans une autre pièce, une chambre isolée, comment je vais payer les frais ? Arg, à quoi je pense dans cet état... J’attrape le poignet de l’infirmière qui s’abaisse devant la faiblesse de mes paroles. Demandant tout simplement : « L'autre gars...» Elle semble savoir de qui je parle, il va bien au moins, je n’ai pas plus d’informations, elle m’a simplement dit de patienter, est-elle allait le chercher ?

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Ce message a été posté Mer 6 Jan - 18:26

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TENUE > Entre deux sanglots, Minoru articulait des questions incompréhensibles. Il gesticulait dans tous les sens et l'infirmière se tordait avec lui pour réussir à bander son poignet. Elle essayait de savoir si par hasard il ressentait une quelconque douleur à un autre endroit mais le blondinet répondait que ce n'était pas grave. Tout ce qu'il désirait, c'était de voir Tsubasa et s'assurer qu'il allait bien. La jeune femme finit par le conduire en salle d'attente où, après avoir fait les cent pas pendant presque deux heures, il posa ses fesses sur une chaise. Dès qu'un médecin passait, il cherchait à se renseigner sur l'état de son héros. Les plus aimables l'invitaient à être patient, d'autres répliquaient qu'ils ne pouvaient communiquer ces informations qu'à sa famille. Il songea que, peut être, il n'aurait pas envie de le voir. Oui, peut être qu'il lui en voudrait. À cette pensée, quelques gouttes s'échappèrent du coin de ses yeux et il se dépêcha de les sécher. Tsubasa lui sauvait la vie, deux fois, et lui en échange il mettait la sienne en danger, il l'envoyait à l'hôpital. Minoru jeta un coup d'oeil par la fenêtre, la nuit était tombée. Il neigeait à nouveau. Mais il n'avait plus le cœur à s'émerveiller devant ce spectacle. Une infirmière qui semblait le chercher et qui fut touchée de le trouver dans cet état le tira de ses pensées avec sa douce voix. « Cinquième étage. Chambre 514, au bout du couloir sur votre droite. Il vient de se réveiller. » Elle lui avait murmuré ces informations comme une confidence. Minoru le remercia par plusieurs petites courbettes avant de se précipiter vers les ascenseurs.

Le front collé à la porte de la chambre 514, Minoru hésita encore de longues minutes avant d'entrer. Et s'il était en colère ? Et s'il le détestait ? Il n'en avait pas envie. Lui qui, déjà, tenait beaucoup trop à Tsubasa. Pour des raisons inconnues, il se sentait lié à lui. Il appréciait sa présence. Il s'accrochait à la chaleur qu'il dégageait pour supporter la froideur des autres. Et puis il y avait eu ces longues semaines sans un seul mot échangé. Il l'avait évité. Si seulement il n'avait pas voulu savoir pourquoi alors il ne serait pas dans ce lit d'hôpital. Plus il réfléchissait, plus tout s'embrouillait dans son esprit. Il poussa enfin la porte, tout doucement, et passa sa petite tête blonde. Il se mordit la lèvre pour ne pas faire de bruit mais ne réussit pas à retenir les perles salées qui se remirent aussitôt à dévaler le long de ses joues. Il pleurait tout le temps. Mais depuis l'accident, il ne s'arrêtait même plus. « Tsubasa. » Souffla-t-il. Il progressa lentement dans la pièce mais resta à bonne distance du lit. Un mètre le séparait encore de Tsubasa et il avait l'impression de ne pas avoir le droit de briser cette barrière invisible. Il était si pâle. Il ne méritait pas ça. Il baissa la tête parce qu'il n'osait plus le regarder. Que dire ? Que faire ? « P-pardon. » C'était insuffisant. C'était même ridicule. « À cause de moi... » Il renifla bruyamment. « C'est à cause de moi. » Et en même temps, il mourrait aussi d'envie de lui dire à quel point il était heureux de le savoir vivant, à quel point il n'aurait pas supporté de le découvrir mort. Il avait envie d'être plus proche. Il avait envie de le toucher, de s'assurer que c'était bien la réalité, qu'il était bien en vie. Mais quelque chose le retenait, la culpabilité en grande partie.

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Ce message a été posté Jeu 7 Jan - 1:41

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TENUE > C’est la première fois que je me réveille à l’hôpital en fait, c’est aussi la première fois que je me fais renverser, mais ça je suppose que je n’ai pas besoin de le préciser. Je suis rapidement conduit dans une chambre et mis dans le lit, branché a des appareils, je ressens une douleur dans le bassin, tout autour des reins, mais je ne ressens rien d’autre... Je ne me dis pas que c’est étrange sur le moment, j’ai été percuté dans le dos et les médicaments, les calmants doivent atténuer la douleur me permettant de la supporter si elle devait être plus forte, je ne vais pas mourir, dans quelques jours tout allait rentrer dans l’ordre.

Je ne sais pas ce que j’attends, est-ce qu’il va venir ou non ? Je ne sais pas non plus ce qu’il pense et pourtant j’en ai ma petite idée, je commence à connaitre le spécimen qui se pose des tas de questions en pleurant, s’en voulant et s’excusant sans cesse. J’entends la porte, les yeux fermés, allongé et incapable de me lever, je suis encore fatigué et dans les vapes, mais je l’écoute et souris doucement en voyant que ce que je pensais s’avère exact. J’ouvre doucement les paupières en le regardant, faisant signe de la tête pour qu’il s’approche, je ne lui en veux pas, je ne le déteste pas, mais ma voix ne portera pas si loin. « Tu devrais dire « merci » plutôt que « désolé » tu sais. » C’est quand même mieux de garder une vision positive, qu’il soit reconnaissant plutôt que pleurer en culpabilisant.

« Je suis vivant, tout va bien, arrête de pleurer. » Ma voix était faible, mais d’ici quelques heures je serais sur pied, il fallait juste être patient. « Ça va ? » J’avais rapidement perdu conscience donc je ne sais pas s’il a été blessé dans l’accident, il semble allait bien, mais je préfère demander et me renseigner.

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Ce message a été posté Jeu 7 Jan - 13:58

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TENUE > Malgré son invitation, Minoru resta sur place encore quelques minutes. Il risqua un coup d'oeil vers le lit mais rebaissa la tête tout de suite après. Il ne supportait pas de le voir dans cet état. Parce que c'était sa faute, entièrement sa faute. Le remercier ? Oui, il devrait le faire aussi. Mais la culpabilité l'en empêchait. Il avait juste envie de se jeter à genoux et de continuer à s'excuser. Alors il secoua la tête de gauche à droite. Il ne pouvait pas le remercier. « À cause de moi. » Murmura-t-il pour la énième fois. Il releva enfin le menton, et pour de bon. Ses joues n'avaient jamais été aussi rouges. Il avait les yeux injectés de sang et gonflés à force de pleurer. Il ressemblait vraiment à un gamin terrifié. Il était ce gamin terrifié. Il avait eu si peur. Et s'il était mort par sa faute ? Comment aurait-il continué à vivre avec ça sur la conscience ? « Je devrais être à ta place. » S'il ne l'avait appelé ou tout simplement s'il avait fait attention avant de traverser la route, ça ne serait pas arrivé. Minoru se rendait peu à peu compte qu'avec des si on referait le monde mais surtout que chaque acte avait ses conséquences et que le retour en arrière demeurait impossible.

Il était vivant. Il lui demandait d'arrêter de pleurer. Minoru souffla et laissa échapper un rire nerveux. Pourquoi n'était-il pas en colère ? Il en avait tous les droits. Il finit par briser la distance qui le séparait encore du lit de Tsubasa. Désormais juste à côté, il voyait toutes les machines. Il contemplait ses blessures. Et quand le brun l'interrogea sur son état, il dut se mordre la lèvre pour ne pas gémir. Il lui montra son poignet bandé pour lui prouver qu'il n'avait rien de grave, physiquement parlant du moins mais peut être allait-il trouvé sa réponse déroutante. « Non. » Il n'allait pas bien. « J'ai peur. Tu m'as fait peur. » Il tremblait même encore, choqué par les événements. « Tu m'as encore sauvé. » Pour lui, il s'agissait de la deuxième fois. Il ignorait que Tsubasa le protégeait au quotidien. Mais c'était déjà la fois de trop. Il ne le méritait pas. Pas si cela signifiait qu'il était prêt à risquer sa vie pour lui.

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Ce message a été posté Jeu 7 Jan - 16:06

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TENUE > Minoru allait surement encore longtemps s’en vouloir et je ne voulais pas qu’il se mette dans cet état pour moi, s’il savait qui j’étais est-ce qu’il pleurerait comme ça ? Je ne sais pas, tout ce que je fais c'est le protéger, mais en même temps je me suis juré qu’il n’aurait plus à souffrir comme par le passé, je ne peux pas être là sans arrêt, mais le plus souvent mes yeux sont rivés sur lui simplement pour veiller sur ce petit homme trop fragile et encore immature. Allongé dans ce lit je dois avoir l’air lamentable, ma voix pousse à peine jusqu’à la chaise voisine, mes yeux ne restent pas ouvert bien longtemps et je ne peux pas bouger mes muscles encore engourdis. Mais je ne regrette rien, je pourrais dire que je me suis faits écraser et que j’en suis sorti indemne, c’est plutôt cool non ? J’en rirais surement si j’en avais la force, pour l’instant je me contente d’écouter les lamentations du plus jeune qui se sent coupable, il l’est c’est vrai, mais à quoi bon y penser de cette façon ? Rien ne va changer avec ses larmes, rien ne changera à dire que c’est sa faute et rien ne changera même si je lui en voulais pour ça. C’est la réalité.

Être à ma place ? Mon regard se fait plus sévère devant cette phrase qu’il vient de prononcer. « Arrête ça. » Je ne supporte pas ce genre de phrase, je n’aurais pas voulu qu’il soit à ma place, je ne l’ai même pas pensé une seule seconde. Lorsqu’il se rapproche je lui demande comment il va, je veux entendre qu’il n’est pas blessé et par chance on dirait que physiquement à part des égratignures il a échappé au pire. Un sourire léger pouvait presque se voir sur mes lèvres, j’étais rassuré. Pourtant à ses paroles je lève doucement le regard sur lui pour l’écouter, surpris par ce « non » soudainement prononcé. « Désolé. » C’est tout ce que je pouvais dire, désolé de lui avoir fait peur, ce n’était pas mon intention, tout ce qui m’importait était de le sauver. « Ne te sens pas coupable, tu ne m’as rien demandé, j’ai agi tout seul. » Je sais que mes paroles sont de mince compensation pour qu’il arrête de culpabiliser justement, mais d’un autre côté c’était la vérité, oui je l’ai sauvé, mais Minoru ne m’a rien demandé, si je suis dans ce lit blessé, c’est seulement parce que j’ai foncé sur cette voiture, certes pour le protéger, mais je suis maitre de mes actes, il n’a rien à se reprocher. « Je serai bientôt sur pied ne t’inquiète pas. »

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Ce message a été posté Jeu 7 Jan - 19:30

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TENUE > Ses cheveux virevoltèrent encore dans tous les sens. Il secouait sa tête avec énergie. Hors de question d'arrêter ! Il pensait ce qu'il disait. Il devrait être dans ce foutu lit d'hôpital. Il préférerait même. Cela serait moins douloureux. Jusqu'à présent, Minoru se demandait pourquoi il existait. Mais alors que Tsubasa venait de risquer sa vie pour lui, il culpabilisait d'exister. « Mais Tsubasa, c'est à cause de moi. Si j'avais fait attention... » Il croisa son regard sévère et ne se démonta pas pour autant. « Si je ne t'avais pas appelé, tu ne m'aurais pas remarqué. » Il disait la vérité. Si seulement il n'avait pas agit d'une manière si égoïste. Tsubasa avait sans aucun doute d'excellentes raisons de l'éviter. Il n'honorait certes pas sa promesse mais Minoru le comprenait. Qui avait envie de fréquenter un gamin comme lui ? À nouveau, son regard s'égara sur les écrans des machines. Elles n'étaient pas là pour rien. Tsubasa devait avoir frôler la mort ou risquait de graves séquelles en tout cas. Heureusement, il lui parlait. Il semblait aussi avoir toute sa tête.

Et voilà même qu'il s'excusait. Minoru ravala difficilement sa salive. Il le faisait même s'excuser. Il se prenait une voiture pour lui sauver la vie et s'en excusait. « T'excuse pas. C'est ma faute. » Il marqua une pause et tira une chaise pour l'approcher du lit afin de s'y asseoir. Il posa ses coudes sur ses genoux et plaça sa tête dans ses mains de manière à contempler le sol. Ses cheveux couvraient ses yeux. Il n'aimait pas être confronté à l'état de Tsubasa. « Je n'ai rien demandé justement. Tu aurais dû me laisser. » Après tout, Minoru n'avait pas tant que ça à perdre. Il avait même pensé plusieurs fois à mettre fin à ses jours. Plus depuis longtemps, mais il y était préparé d'une certaine façon.

Il se redressa et sécha ses joues du bout des doigts de sa main valide. « Est-ce que tu as mal ? » Minoru avait peur de ça. Il lui disait de ne pas s'inquiéter, qu'il allait bientôt être sur pied mais il n'arrivait pas à le croire. « Comment tu vas faire ? » Il parlait de ses cours, bien sur. Il était danseur non ? Sa bourse en dépendait en plus.

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Ce message a été posté Jeu 7 Jan - 20:31

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TENUE > Je n’avais pas vraiment la tête à me battre avec Minoru pour savoir à cause de qui, pourquoi, comment, je peux lui parler, mais je force pour y arriver. Le problème c’est que le plus jeune s’entête à culpabiliser encore en disant que c’est lui qui aurait dû être à ma place, peu importe ce que je dis, j’ai l’impression qu’il ne veut pas l’entendre. Je soupire, n’ayant pas envie de répondre pour qu’il continue sur cette voie, tant pis. J’abandonne, s’il veut se sentir coupable qu’est-ce que j’y peux, je n’aime pas ça, soyons clair, c’est juste que je suis fatigué. J’aimerais qu’il me remercie plus qu’il ne me dise pardon, j’aimerais le voir sourire plus que voir ses pleures, mais je me rends compte que ce n'est pas possible avec lui.

Peut-être en effet que je ne l’aurais pas remarqué, le mieux aurait été que lui-même ne me voit pas et ne tente pas de me courir après, mais on ne peut pas revenir en arrière alors à quoi bon penser à tout ça ? On ne peut pas changer le passé et lui comme moi le savons parfaitement depuis le temps. Je m’excuse de lui avoir fait peur, par de l’avoir sauvé, il continue avec le fait que ce soit sa faute et j’ai envie de lui donner un coup sur la tête pour qu’il arrête ça ! Mais je ne peux pas. « Tu sais très bien que ce que tu demandes est ridicule, je vais le répéter qu’une fois : Oui, c’est ta faute, non je ne t’en veux pas et non je ne t’aurais pas laissé. Mais même si tu es fautif, ce sont des choses qui arrivent et nous sommes en vie, alors par pitié arrête maintenant. » J’ai un peu trop forcé à enchainer mes paroles, mais j’aimerai vraiment qu’il saisisse le plus important et arrête de se prendre la tête avec le reste. J’avais dit tout cela en regardant ses cheveux, vu qu’il avait la tête baissée vers le sol, mais au moins il sèche ses larmes en me regardant c’est déjà un bon point et je préfère ça.

Si j’ai mal ? Je tente de bouger mon corps légèrement, grimaçant un peu quand je tente de me soulever, mais je ne sens rien au-dessous de la taille. « Un peu, mais je ne sens pas encore mes jambes, surement les médicaments qui font encore effet. » Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais je ne vais pas rester bien longtemps allongé, je ne suis pas vraiment une personne qui aime rester immobile des journées entières. « Comment je vais faire pour ? » S’il ne précise pas, je ne peux pas savoir. Je suppose qu’il parle des cours, mais je n’ai aucune certitude, ça me parait simplement le plus logique, donc je reprends. « Si tu parles des cours, je ne sais pas encore, mais je vais me débrouiller, je ne peux pas être absent longtemps. »

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Ce message a été posté Ven 8 Jan - 14:16

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TENUE > Si un médecin passait par là, il mettrait très probablement Minoru à la porte. Il fatiguait Tsubasa avec ses plaintes et ses questions. Le pauvre se prenait une voiture à sa place et devait en plus supporter ses jérémiades. Il pleurait pour deux. Et le brun faisait preuve d'une grande patience avec lui. Mais la tête baissée, pas prêt à le regarder, les paroles réconfortantes de Tsubasa l'apaisaient. Il les écoutait silencieusement et attentivement. Il savait qu'il avait raison. Ça restait difficile de changer de raisonnement. Peut être parce qu'il ne tenait pas tant que ça à la vie. Sans doute aussi à cause de cette attachement étrange qu'il ressentait pour Tsubasa. « Pardon. » Souffla-t-il. Il s'excusait encore pour son inconscience qui valait à son ami de se retrouver dans un lit d'hôpital mais aussi d'être un chouineur. Il devait en avoir marre. Il n'avait peut être pas envie de l'entendre. D'ailleurs, il aurait peut être préféré ne pas le voir à son réveil. Après tout, il l'évitait depuis quelques semaines maintenant. « Tu as soif ? Est-ce que tu veux que je te cherche quelque chose ? » Si déjà, il pouvait bien faire ça pour lui. En fait, il serait prêt à faire n'importe quoi. Il s'apprêtait à se mettre à son service, à se plier en quatre pour lui, à être aux Tsubasa disait ne pas lui en vouloir. Pour sa propre conscience, il le fallait.

En le voyant grimacer, le plus jeune esquissa un geste sans pour autant le toucher mais pour l'intimer à ne pas trop en faire, à rester bien sagement allongé. Ses jambes ? Il ne sentait plus ses jambes ? Minoru ouvrit grand les yeux. « C-comment ça ? Tu crois que tu as quelque chose de cassé ? » Cette histoire l'inquiétait. Cela voulait dire que l'accident avait forcément touché le bas de son corps, mais à quel point ? Allait-il pouvoir danser rapidement ? Il savait qu'il touchait une bourse grâce à ça. C'est pourquoi il s'empressa de poser la question. Après un temps de réflexion, Tsubasa comprit où il voulait en venir. Minoru hocha vivement la tête pour lui indiquer que c'était bien ce qu'il lui demandait. « Je veux pas être pessimiste mais je crois que tu ne vas pas pouvoir danser avant un moment. Enfin, tu t'es pris une voiture... » Par sa faute, ça revenait encore. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Mais qu'il était bête. C'était certain, s'il l'évitait avant, Tsubasa n'allait plus jamais vouloir à faire à lui à présent. « Et pour les frais, ne t'inquiètes pas. Je vais appeler ma mère et lui expliquer, elle comprendra. Ma famille a de l'argent. Je peux bien faire ça. » En toute innocence, Minoru tenait vraiment à s'occuper de cette facture. Il ne voyait pas pourquoi sa mère refuserait. Ce garçon avait sauvé son fils, elle sera forcément reconnaissante. Voilà comment il réfléchissait.

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Ce message a été posté Dim 10 Jan - 21:54

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TENUE > Je n’en veux pas à Minoru de se prendre la tête avec les détails ou encore de se sentir coupable, c’est juste que dans mon sens lui sauver la vie est une mince compensation comparée à ce que ma famille... Non, mon frère lui a fait subir. Pour lui ça ne doit pas être clair, mais pour moi si, je ne vois pas ses larmes comme une bénédiction, je ne peux pas accepter autant de pardon, parce que mon cœur en est plus blessé que reconnaissant, voilà pourquoi je ne veux pas continuer dans ce sens. J’espérais seulement qu’il se calme et écoute mes paroles, faibles certes, mais j’en pensais chaque mot. Je ne cache pas la vérité à Minoru, je ne voulais pas lui dire « non ce n’est pas ta faute » où des choses seulement pour calmer son état et le rassuré, cela n’aurait surement eu aucun effet et ce serait des mensonges, certes je mens pas mal dernièrement, mais quand je peux éviter je suis plutôt quelqu’un de franc et dire que c’est sa faute, mais que je ne lui en veux absolument pas était là ce que je voulais qu’il entende et qu’il comprenne. Surtout qu’il retienne la seconde partie, « je ne lui en veux pas ». Il s’excuse encore et je soupire, par parce que je suis lassé ou désespéré non, parce que ça m’amuse aussi d’un côté de le voir incapable de se contrôler, je peux voir dans sa façon d’agir cette « attachement » qu’il a envers moi et je me surprends encore à me demander s’il me voit comme mon frère et pleure en l’imaginant à ma place ou si c’est réellement moi qui l’inquiète. C’est stupide, mais ma ressemblance avec cet homme ne peut s’effacer et en connaissance de cause ces doutes perdurent forcément dans mes pensées, moi ou mon frère, qui est-ce que Minoru voit sur ce lit ? Qui est-ce qu’il a eu peur de perdre ? Je ne sais pas, je ne préfère pas y penser. « De l’eau ? » J’avais la bouche un peu sèche, ça me ferait du bien de boire quelques gorgées. Tentant de me redresser, je ne peux m’empêcher de grimacer face à la douleur que je ressens dans mes reins, cependant je ne ressens absolument rien en dessous, je ne m’inquiète pas, même si c’est surement plus inquiétant que je ne peux me douter à cet instant. Regardant Minoru je tente une esquisse plus rassurante pour répondre.

« Je ne pense pas, les médecins en auraient parlé, mais ça va aller c’est surement les médocs ou le choc, je ne sais pas. » D’ailleurs on parle des cours et j’avoue que je ne sais pas comment ça va se passer, je dois me remettre rapidement sur pied sinon je risque d’avoir des problèmes avec ma bourse, je peux toujours chanter, mais la danse est mon point fort, je ne peux pas rester clouer au lit pendant des semaines, il va falloir que je me bouge pour me remettre en selle et très vite. « Pas faux, mais je suis plutôt en bon état pour quelqu’un qui s’est fait renversé non ? » Un peu d’humour ne fait pas de mal, surtout que je savais très bien quelles étaient ses pensées à cet instant. Par contre je grimace à l’énoncer de sa dernière phrase, je ne veux pas que sa mère vienne à l’hôpital, leur faire payer mes frais était aussi inconcevable, je ne pouvais pas accepter... « Ne t’inquiète pas, ne dis rien à ta mère ce n’est pas la peine de l’inquiéter avec ça, je préfère ne pas impliquer les familles si tu veux bien. » J’espère qu’il soit compréhensif et accepte ma demande, même si je ne sais pas comment je vais faire pour les frais, les Sasaki avaient déjà assez donné avec ma famille et le fait que j’ai sauvé Minoru n’allait pas arranger toutes ses années passées où il est resté enfermé et loin d’eux.

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Ce message a été posté Mer 13 Jan - 15:52

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TENUE > La chaleur de Tsubasa ne ressemblait à aucune autre. Elle le rassurait. Elle l'apaisait. Et peut être même qu'elle l'aidait à accepter le monde qui l'entourait. Depuis qu'il vivait à nouveau comme quelqu'un de 'normal', Minoru s'efforçait de s’accommoder aux autres. Il n'y parvenait pas toujours. La méfiance qu'il ressentait l'obligeait à fuir et à s'enfermer dans son monde. C'est pourquoi on le qualifiait si facilement d’extraterrestre. Tsubasa appartenait à cette catégorie très restreinte de personnes qui semblaient l'accepter tel qu'il était. Il aimait se tenir à ses côtés. La manière dont il le regardait, prêt à le protéger de tout, le rendait heureux. Il avait eu peur de le perdre sans avoir eu l'occasion de lui exprimer tout ça. Il l'avait remercié bien des fois mais ça ne suffisait pas. Il voulait que Tsubasa comprenne ça. Et puis, il avait eu peur de le perdre pour une toute autre raison aussi. Cette ressemblance, encore troublante parfois, et qui n'y était peut être pas pour rien dans le fait qu'il se sente si bien avec lui. Il le raccrochait à sa vie, à quelque chose qu'il connaissait, la seule chose qu'il connaissait bien. « De l'eau ? » Répéta-t-il en écho. Naturellement ! Il tourna la tête et aperçut une carafe posée sur une petite table. Il revint avec un verre d'eau assez rempli. Est-ce qu'il pouvait boire seul ? Il semblait avoir mal au moindre mouvement. Il approcha le verre des lèvres du blessé et posa sa main en-dessous de son menton au cas où de l'eau s'échapperait. Puis après quelques gorgées, il le posa sur la table de chevet. Il était prêt à tout pour se faire pardonner, et notamment à être aux petits soins pour Tsubasa. « Dis-moi si jamais tu en veux encore, ou si tu veux autre chose. Si tu veux n'importe quoi, je suis là. » Comme Tsubasa avait été là pour lui cette fameuse fois où il s'était retrouvé enfermé dans un placard.

« Je ne fais pas confiance aux médecins. » Ils répétaient toujours que tout allait bien même quand ce n'était pas le cas. Minoru avait appris ça à force de voir tant de spécialistes différents. « Ils t'ont rien dit ? Tu veux que je les appelle ? » Il ne trouvait pas normal qu'il le laisse dans le flou comme ça. Quelque chose lui disait que ça ne sentait pas très bon. Il s'inquiétait pour lui. Heureusement, Tsubasa détendit un peu l'atmosphère et réussit même à arracher un petit sourire à Minoru. Il secoua ensuite la tête, comment pouvait-il plaisanter dans une situation pareille ? « Toujours aussi beau. » Il leva les pouces. Continuer sur le même ton que Tsubasa lui demandait beaucoup d'efforts mais ce dernier ne semblait pas être du genre à s'apitoyer sur son sort. Minoru ne pouvait pas s'empêcher d'être admiratif. Mais sa proposition n'enchantait pas le danseur. Le blondinet fit la moue. Il fallait qu'il trouve un moyen de le remercier quand même. « Mais pourquoi ? J'veux dire, ça n'est pas grand chose. Ma mère le ferait avec plaisir j'en suis sur ! Et puis tu m'as sauvé, elle serait ravie d'offrir ça au sauveur de son fils. » Il ne voyait pas pourquoi ça ne serait pas le cas. Tsubasa était génial en plus. Il ne se doutait pas une seule seconde qu'elle puisse ne pas l'apprécier. Il était à mille lieux d'imaginer qu'elle haïssait la famille de son ami, et qu'elle avait même touché une compensation de celle-ci suite au procès. Minoru ne voyait ni ne comprenait tout ça.

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Ce message a été posté Ven 15 Jan - 4:14

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TENUE > J’avais la gorge qui piqué tellement elle était sèche à cause du truc respiratoire que j’avais sur la bouche, donc lorsque Minoru me propose à boire je n’hésite pas à lui demander de l’eau, je soulève ma tête ne pouvant pas me redresser entièrement, sans l’aide du plus jeune je n’aurais surement pas réussi à faire le moindre mouvement sans grimacer et attraper la carafe m’aurait été impossible, pas avant quelques heures je suppose, le temps que je puisse tenir debout. « Merci » dis-je en abordant un sourire amical. Je trouvais mignon sa manière de vouloir prendre soin de moi, le voir essayer d’expier ses « fautes » en étant à mes côtés, je sais que je suis en tort en pensant qu’il fait ça à cause de son passé, de son bourreau, mais ses yeux parfois ne semble pas me voir, la tendresse qu’il y a dedans, je ne comprends pas comment il peut me regarder moi ou mon frère de cette façon, cette distance que j’ai préféré mettre entre nous après le restaurant, c’est parce qu’il va s’attacher à une image, une vision que je ne suis pas, c’est surement même déjà le cas. Ne pouvant pas bouger mes jambes, j’attends qu’un médecin passe me voir pour me donner des nouvelles sur ma santé, je voulais surtout savoir quand je pourrais m’en aller et reprendre une vie « normale » danser et enchainer mes activités. « Non, je ne sais rien, ils attendent peut-être que je sois plus « réveillé » ? » Je n’ai pas souvent été dans un hôpital donc je ne sais pas trop comment ça marche dans leurs services. Par la suite je plaisante un peu détendant l’atmosphère, Minoru ne doit pas s’en faire, tout va bien ou du moins, tout ira bien. « C’est vrai ? Tant mieux. » Il peut lui aussi parler spontanément finalement, ça fait plaisir de l’entendre répondre sans hésiter. Je souris amusé par son geste, bougeant un peu je grimace encore, pourquoi mes muscles du haut sont aussi douloureux, normalement si c’était les médicaments mon corps entier devrait être insensible non ? Je commence à me poser des questions et légèrement à m’inquiéter, mais je ne veux pas que ça se voit, pour ne pas inquiéter aussi le plus jeune, il l’est déjà assez comme ça.

Je ne veux vraiment pas qu’il implique nos parents, surtout les siens en fait, les miens n’habitent pas dans le coin de toute façon. « N’inquiète pas ta mère, pas la peine de lui raconter tout ça, s’il te plaît. » Je ne peux pas lui donner les vraies raisons, mais je ne peux pas non plus accorder la présence de sa mère dans cette chambre ou l’argent de ses parents, c’était hors de question... pour qu'il ne surenchérisse pas sur ce sujet je regarde la porte en lui demandant. « Tu peux voir s'il y a un docteur dehors ? J’aimerais savoir pour mes jambes. » Histoire d’être rassuré et d’avoir des réponses aussi sur le choc de l’accident, parce que là je suis dans le flou le plus total et mon cerveau doucement commence à reprendre conscience, malgré la fatigue je peux entendre et communiqué sans être shooté, alors par la peine de patienter plus longtemps.

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Ce message a été posté Mar 19 Jan - 17:49

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TENUE > Il ne se sentait pas vraiment obligé d'agir ainsi. Il le faisait surtout parce que cela l'aidait à supporter le poids de la culpabilité. Une autre part de lui-même se comportait aussi de cette manière simplement par envie de soulager Tsubasa et de lui prouver qu'il pouvait compter sur lui. Même s'il n'avait pas tenu sa promesse, Minoru ne lui en voulait pas. En même temps, la situation ne se prêtait pas tellement à de la rancœur. Tsubasa venait peut être de lui sauver la vie. Il passa ses doigts sous son menton pour recueillir une goutte qui s'échappait puis reposa le verre. Le blond qui ne tolérait pas les contacts physiques se fichait de se tenir si proche de son sauveur. Il n'avait aucune raison de le craindre. Voilà pourquoi. « Si tu as encore soif, tu me dis hein. Ou si tu as faim ! Je peux te chercher à manger si tu as faim. C'est pas très bon la nourriture d'hôpital. » Il en connaissait les menus par cœur. Alors seulement il reprit place sur sa chaise, et grâce à l'humour de Tsubasa, l'ambiance se détendit enfin. Il se décrispa et tenta de lui répondre sur le même ton. À en juger par son sourire, cela lui faisait plaisir. Mais leur discussion prit bien vite une tournure qui n'enchantait pas Tsubasa sans que le plus jeune comprenne vraiment pourquoi. Il ne voyait pas ce qu'il y avait de mal à sa proposition ou pourquoi il la refusait.

Mais Minoru ferait n'importe quoi pour lui. Il finit par hocher la tête et rendre les armes. « Bon d'accord, mais tu as besoin d'aide, je veux que tu m'appelles. Tu comprends ? Je veux que tu m'appelles. » Il appuya sur le verbe 'vouloir' en espérant faire passer le message de cette façon. Il s'inquiétait malgré tout encore pour lui. Il s'était pris une voiture, ce n'était pas rien. Il avait l'air de souffrir au moindre mouvement en plus. Quand il lui demanda d'aller chercher un médecin, Minoru se leva d'un bond et lui offrit un salut militaire. « Tout de suite, chef ! » Il essayait de le faire rire et de s'amuser lui aussi histoire de dédramatiser la situation. Il quitta la pièce et partit à la recherche d'un médecin en priant pour que ce dernier ne le mette pas dehors. Quand il tomba enfin sur l'un d'eux, il expliqua rapidement la situation et ce dernier parut se souvenir de cette intervention. Minoru le suivit silencieusement sur le chemin du retour vers la chambre et entra à sa suite. « Comment allez-vous jeune homme ? » Le médecin consultait des notes accrochées au lit de son ami. Cela rappela à Minoru qu'il ne connaissait toujours pas le nom de famille de ce dernier. C'était ridicule. « Est-ce que je peux parler librement de votre état devant votre amis ? » Il désigna Minoru avec son stylo. Le blondinet se mit aussitôt à implorer du regard Tsubasa. Il affichait un air de chien battu absolument à croquer et auquel, il espérait, Tsubasa ne pourrait pas résister. Minoru voulait savoir, c'était important pour lui.

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Ce message a été posté Mer 20 Jan - 5:56

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TENUE > Je n’avais pas faim pour l’instant, je voulais juste me déshydrater un peu la gorge, c’est pourquoi en guise de réponse j’avais seulement souris et hoché la tête, je suis quand même content de voir qu’il a arrêté de pleurer et qu’il puisse agir « normalement » avec moi, je préfère ça. S'il veut m’aider je ne refuserai pas, certes je devrais car je me sens tout aussi coupable de devoir le faire s’inquiéter pour moi sans rien savoir, mais je ne suis pas assez fier pour gueuler que je peux me débrouiller tout seul, certes je ne suis pas aux portes de la mort, mais actuellement je suis incapable d’être à 100% autonome, la raison est l’accident, la fatigue, mes jambes... Je ne veux pas en plus qu’il découvre mon identité en emmenant sa mère et en m’aidant à payer les frais. Je sais qu’elle, elle me reconnaîtra, elle m’a vu au procès, bien que c’était il y a quelques années, ma ressemblance, mon comportement, face à ces gens je ne pourrais faire semblant. « Oui, j’ai compris. » Dis-je avec un sourire et un ton légèrement amusé face à son insistance. Je l’envoie chercher un docteur, voulant des réponses et être surtout éclairé sur mon état... Je pense que je suis en droit de savoir combien de temps vais-je devoir rester dans ce lit au juste, je ris doucement, au mieux que je peux devant le geste enjoué du plus jeune, soupirant une fois qu’il disparaît dans l’encadrement de la pièce. Je joue les confiants, pourtant j’ai cette mauvaise impression qui persiste. Voyant un homme en blouse entrer et suivi par Minoru, je hoche la tête a sa question. « Ça va. » Je crois. Il regarde les notes à mon lit, heureusement que le jeune garçon n’a pas pensé à lire mon nom de famille, il n’a surement pas oublié comment s’appelle son agresseur malgré les années.

Parler librement ? Je fixe le médecin essayant de comprendre, ça sonne pas bon, je soupire en croisant le regard de Minoru, un sourire sur mes lèvres, je ne peux pas l’empêcher d’écouter, de savoir. « Allez-y. » Suite à mon approbation, il semble chercher ses mots, avant de me dire : « L’accident à causé de nombreuses lésions au niveau de votre moelle épinière. Le choc a créé une paralysie des membres inférieurs, en d’autres termes, vous avez actuellement perdu l’usage de vos jambes. » ... Je le regarde sans aucune réaction, comme si c’était une mauvaise blague, j’ai l’impression de pas avoir entendu. « Pardon ? Perdu quoi ? » Il est médecin, ils doivent être directs, mais là ne l’était-ce pas un peu trop ? Je tente de bouger mes jambes pour contredire ses mots, pour montrer que ce n’est pas vrai, mais je n’y arrive pas et je ne les sens, pas, tapant dessus, j’ai l’impression de vivre un cauchemar encore..., agrippant la couette du lit entre mes doigts. « Combien de temps ?... Dans combien de temps je... retrouverai mes jambes ? » Dis-je en premier tant en fixant un point invisible, puis le médecin droit dans les yeux comme si c’était impossible autrement. « Il faudra de la rééducation, beaucoup de rééducation, de la patience et du temps, du repos et des soins permanent et du soutient moral. C'est important, vous devez garder confiance et positiver, vous êtes jeune. » Je suis partagé entre l’envie de rire et de pleurer, mais le silence me gagne, incapable de dire quoique ce soit... « Dois-je appeler des proches, comme je vous ai dit le soutient est un remède qu’il ne faut pas prendre à la légère dans ce genre d’épreuve. » Je hoche la tête, hors de question.

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Ce message a été posté Jeu 21 Jan - 14:17

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TENUE > Minoru se sentait plus léger. Même si au fond de lui il culpabilisait encore, voir Tsubasa sourire contribuait à apaiser ses remords. Puis il était envie, voilà le plus important. Il promettait aussi de veiller sur lui, de venir tous les jours lui rendre visite et d'une certaine manière rembourser sa dette à son égard. Une promesse silencieuse qu'il ne comptait pas dévoiler à son sauveur. À sa demande, il partit à la recherche d'un médecin, lui-même curieux d'en savoir plus sur l'état de Tsubasa. Il réapparut quelques minutes plus tard avec un homme en blouse blanche. Ne souhaitant pas s'imposer, il demeura un peu en retrait tout en observant le brun par-dessus son épaule. De cette position, il s'arma de sa moue de chiot pour influencer la réponse de Tsubasa. Aussi loin qu'il s'en souvienne, le brun ne lui avait jamais refusé quoi que ce soit. Dès son approbation, il le remercia d'un large sourire. Un sourire qui s'évapora rapidement. Minoru se décomposait face aux explications du médecin. Cela ne pouvait pas être possible. Il avait mal entendu pas vrai ? À nouveau son cœur se mit à tambouriner avec violence dans sa poitrine, paniquant face à tout ça. Comme s'il était pris en faute, il plaça ses mains dans son dos et recula. Bizarrement, il avait envie de fuir. « Il va retrouver l'usage de ses jambes, pas vrai ? » Murmura le plus jeune, inquiet. Il ne pouvait pas en être autrement. Il l'écouta attentivement parler de rééducation. Les mots du médecin tourbillonnaient dans sa tête. Il ne semblait pas exclure la possibilité que Tsubasa puisse se rétablir et c'est l'unique chose qu'il choisit de retenir de ce discours.

Mais quand celui-ci refusa d'appeler sa famille, Minoru fronça les sourcils d'incompréhension. Il n'allait pas affronter ça tout seul quand même ? « Bien. Vous êtes majeur, je ne peux pas vous obliger à les prévenir. Mais affronter ça tout seul n'est pas une bonne idée, vous avez besoin que quelqu'un soit là pour vous. » Voilà qui ne tombait pas dans les oreilles d'un sourd. Après tout, c'était de sa faute tout ça. C'était donc à lui d'être cette personne là, de l'aider, de le soutenir. De le sauver ? « Cela ne va pas être facile tous les jours, et pour les plus mauvais, il vaudrait mieux avoir une épaule sur laquelle s'appuyer. Je vous laisse y réfléchir, je repasserai un peu plus tard. » La porte de la chambre se ferma derrière lui et Minoru se mit à fixer Tsubasa. Il essayait de déchiffrer son expression. Il n'était pas en colère avant, mais avant il ignorait encore les conséquences de son geste héroïques. Il comprendrait que désormais il lui en veuille. Sans ses jambes, plus de bourse, plus d'école, plus de danse. Au bout d'un moment, Minoru brisa le silence pesant qui régnait. « Je vais venir tous les jours. Et tu ne peux pas me l'interdire. Tu ne peux pas me rejeter. » Il marqua une pause en s'approchant du lit. « Tu ne peux pas me fuir. J-je... je ne peux pas te laisser. » Il s'agenouilla devant lui et baissa la tête. « Pardon. » Il s'excusait encore. C'était sa faute s'il était paralysé, uniquement de sa faute. Il se mordit très fort les lèvres pour ne pas se remettre à pleurer et il pencha la tête, son front appuyé contre le bord du matelas.

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Ce message a été posté Dim 24 Jan - 0:28

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TENUE > Jusque-là je pensais que tout allait bien, que j’allais pouvoir sortir de l’hôpital d’ici quelques jours, peut-être un ou deux maximum, je sais que je me suis pris une voiture et que je ne dois pas prendre à la légère cet accident, mais je ne pensais pas que ça allait toucher la seule chose que je ne suis pas prête à perdre. J’avoue ne plus réussir à penser, même la présence de Minoru est devenue inexistante sur le moment, comme si j’étais seul sur ce lit sans personne autour, alors que doucement je réalise que c’est un véritable cauchemar, retrouver l’usage de mes jambes ? Rééducation ? Du temps ? Du soutien ? C’est quoi toutes ses conneries, je ne comprends pas, fallait-il encore que je positive ? De quoi me punis-t-on cette fois ? De passer du temps avec ce gamin ? De lui mentir ? Quelle faute impardonnable ai-je commis pour que la sentence soit aussi dure. Je n’arrive même pas à trouver les mots, ça a eu au moins l’effet de me réveiller totalement pour vivre un enfer, je ne suis même pas sur de le supporter, je ne suis pas pessimiste ou du genre à lâcher l’affaire, mais danser pour moi c’est comme respirer, sans ça je suis mort.

Je ne veux personne, qu’il me laisse tranquille... Chose faite, il s’en va et le silence pèse dans la chambre, perdu dans mes pensées, les yeux rivés sur cette couverture recouvrant ses membres que je ne sens plus, la voix de Minoru finit par résonner, mais cette fois je ne dis rien de rassurant, je ne refuse pas et je n’approuve pas, je suis en colère, mais pas contre lui... Contre moi-même. Serrant les plis de la couette entre mes doigts, je l’entends, je l’entends, mais cette boule dans ma poitrine remonte lentement et pinçant ma lèvre inférieure entre mes dents, c’est à mon tour de laisser ma rage s’extérioriser dans des sanglots, une de mes mains s’écrase directement sur mon visage pour les cacher, la douleur, la peur est trop forte, je ne suis pas un surhomme... seulement un gars comme tout le monde avec ses rêves qui risquent d’être brisés, alors oui, j’ai peur et ma faiblesse enfouie surgisse sans que je ne puisse les en empêche.

En dehors de mes larmes, de mes soupirs de détresses, je n’arrive pas à prononcer le moindre mot, je ne sais même pas quoi dire, rien ne changera le fait que je suis paralysé et que je risque de simplement tout perdre... encore une fois.

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Ce message a été posté Dim 24 Jan - 14:42

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TENUE > Avant de l'entendre sangloter, Minoru ne comprenait sans doute pas ce qui se passait dans cette chambre. Il savait que Tsubasa devait sa bourse à la danse, que son quotidien se construisait autour et que, très certainement, il aimait ça. Mais il ne saisissait pas encore à quel point cela comptait pour lui. Et même lorsqu'il leva les yeux pour contempler sa douleur, il ne captura qu'une partie du problème. En tout cas, Minoru se sentait mal. La culpabilité reprit le dessus, comme un raz-de-marée, et il se détestait. Tsubasa le sauvait et lui le détruisait en échange. Le brun ne méritait pas ça. Et puis, pourquoi ne cherchait-il pas à joindre sa famille ? Le médecin avait raison, c'était sûrement ce qu'il y avait de mieux et ce qu'on avait envie de faire dans ces situations. Minoru ignorait tout de ce besoin et ne le ressentait pas, mais Tsubasa n'était pas un extraterrestre comme lui. Il ne fallait pas qu'il reste seul. Il n'était pas prêt à le laisser seul. Il avança une main hésitante qu'il posa sur celle de Tsubasa, celle avec laquelle il se cachait le visage. Il la frôla d'abord puis tira légèrement dessus. Il voulait le voir. « Tsubasa, ça va aller. Je te le promets. » Allait-il seulement pouvoir tenir cette promesse ? Il n'était pas médecin. Rien ne lui assurait que son sauveur allait retrouver ses facultés. Mais il voulait y croire. Il avait aussi l'intention de tout faire pour que ça se réalise, pour le revoir debout, pour le voir danser surtout.

Tant qu'il ne le mettait pas à la porte, il ne partirait pas. Il voulait rester ici, sécher ses larmes et l'apaiser, de la même manière qu'il avait pu le faire pour lui. Sauf qu'il n'était pas très doué pour ça. Il n'en avait pas l'habitude. Il allait faire de son mieux alors, essayer. Il se redressa pour poser ses fesses sur le bord du lit. Le voir dans cet état lui brisait le cœur. Il passa sa main dans ses cheveux, une main toujours aussi hésitante et toute tremblante. Il le caressait. Il se souvenait de Ji Hyuk faisant la même chose. « Je veux pas te laisser seul. Je ne vais pas le faire. » Se corrigea-t-il. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il préférait son sourire. Pas un instant il ne s'était imaginé qu'il avait des faiblesses aussi. Cela le rendait si humain. Il se rapprocha un peu plus, par peur qu'il ne le repousse, et passa ses bras autour de sa nuque pour l'attirer contre lui. Depuis ses premières larmes, il mourrait d'envie de le serrer. Il ignorait s'il pouvait le sauver à son tour, mais en tout cas il ne pouvait pas l'abandonner. Il avait l'impression que c’était ce qu'il devait faire. Le prendre dans ses bras, ça lui paraissait être la bonne chose à faire. Il craignait qu'il ne l'envoie balader, et Minoru le comprendrait. Mais même s'il lui demandait de ne plus jamais venir, il ne l'écouterait pas. Minoru avait l'intention de tout faire pour le secourir. Il lui devait bien ça.

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Ce message a été posté Mar 26 Jan - 6:36

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TENUE > Je ne contrôle plus rien, ni mes larmes, ni mes pensées, même la parole semblait m’avoir été arraché, peu importe sur quoi on m’aurait attaqué, de quoi on m’aurait privé, je n’aurais jamais été aussi blessé qu’à cette instant. Perdu, j’ai peur, quel futur m’attend quand ce pour quoi je me suis battu m’est enlevé sans même que j’y sois préparé, bien qu’on me dise d’y croire, que j'ai une chance de remarcher pourrais-je pour autant danser comme avant ? Mon cœur me semble oppressé comme si l’air s’évader de la pièce avec mes larmes qui se multiplient cachées derrière ma main, je dois être pathétique... Mais c’est plus fort que moi, la douleur est trop forte pour que je sois capable de la contenir, la main du plus jeune se posant sur la mienne, la retirant de mon visage rougi par mes sanglots, des spasmes, des tremblements, je me montre si vulnérable pourtant à cet instant je me fichais complètement d’être faible, j’en avais assez, marre d’être fort, marre de me relever pour tomber encore, je suis fatigué.

Les paroles de Minoru me semblent tellement lointaines, je les entends, mais je n’y crois pas... actuellement rien ne pourrait me calmer, pas tant que je n’ai pas extériorisé toutes cette souffrance remontant à la surface emportée par mes angoisses, mon incompréhension, cette solitude intérieure que je trimbale depuis des années. Reniflant, je lève les yeux sur le plus jeune quand sa main se pose dans mes cheveux. « TU... T...u. » ma voix tremblante m’empêche d’enchainer une phrase, respirant pour me calmer et réussir à lui dire. « Tu ne devrais pas rester là... » Je ne le mettais pas dehors, juste que j’ai l’impression que tout me rattrape, il manquerait plus que Minoru apprenne mon identité... Quoique je n’aurais qu’a lui dire pour le voir s’enfuir, mais est-ce que je veux vraiment qu’il parte ? Avant que je ne puisse répondre à cette question ses bras m’entourent et me ramènent contre lui, comment un gars aussi... Je me pince les lèvres, laissant mes larmes se déverser contre lui, m’agrippant au plus jeune, non j’ai besoin qu’il reste sinon je ne suis pas sûr d’être capable de faire face à tout ça seul. « D.Désolé... Juste... » Qu’il me laisse un instant, j’ai juste besoin de cinq minutes...

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Ce message a été posté Lun 1 Fév - 18:52

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TENUE > Pourquoi le mettait-il dehors ? Minoru ne comprenait pas ce Tsubasa qui le repoussait, qui le mettait à l'écart et qui l'évitait. Il s'était montré si compréhensif avec lui et même chaleureux. Il lui avait sauvé la vie, par deux fois. Mais aujourd'hui il ne semblait pas vouloir de lui à ses côtés. Il refusait de lui laisser de la place. Alors le blondinet ravala sa salive, il ne voulait pas le laisser seul. Pas dans cet état, pas après ce qu'ils venaient d'apprendre. Tsubasa ne devait pas affronter ça seul. N'avait-il donc pas entendu les médecins ? Minoru avait en tout cas imprimé ça dans un coin de son esprit. Il n'était pas d'un naturel borné ou obstiné, mais se sentant coupable il désirait se racheter. « Pas question. » Répondit-il d'une voix ferme. Une tonalité qui ne lui ressemblait pas. Il ne mit fin à ses caresses rassurantes que pour pouvoir le prendre dans ses bras. Un autre geste auquel il n'était pas habitué. Il avait déjà enlacé Tsubasa, mais c'était bien la seule personne et pour autant il trouvait toujours ça bizarre. Aussi, le contexte était différent. Lorsqu'il sentit le poids de la tête de Tsubasa contre son épaule et ses mains s'agripper à lui avec désespoir, il se raidit. Il semblait inconsolable et cela brisait le cœur du plus jeune car il savait que tout ceci était sa faute, uniquement sa faute. Il songea un instant que s'ils ne s'étaient jamais rencontré, cela ne serait pas arrivé. Il n'aurait pas traversé cette rouge imprudemment ou s'il l'avait fait, Tsubasa ne se serait pas élancé pour le sauver. Il lui brisait le cœur.

D'une main hésitante, il passa ses doigts dans ses cheveux comme pour les peigner. De quoi s'excusait-il ? Minoru pouvait bien faire ça. Il n'avait pas ses épaules ni sa force mais c'était à lui désormais de le protéger, de le sauver. « Autant que tu veux. » Il pouvait continuer à pleurer pendant des heures encore s'il en ressentait le besoin. Minoru s'en fichait. Il se fichait aussi de son haut devenu humide à force de recueillir ses larmes. Il posa son menton sur le sommet de sa tête et poussa un long soupir. Il espérait que Tsubasa allait vite être sur pied. Que lui arriverait-il s'il ne retrouvait pas l'usage de ses jambes ? Perdre sa passion, il ne pouvait pas imaginer ce qu'il ressentait. Il était d'ailleurs loin du compte. Il ne réalisait pas ce que cet handicap signifiait pour le plus âgé. « Tsubasa ? » Il ravala sa salive bruyamment. « Tout va bien se passer. Je te l'ai promis. Je tiens toujours mes promesses. » Et il ne lui en voulait même pas de ne pas avoir tenu la sienne, tout ce qui comptait à présent c'était lui. Il ne voulait plus le voir si malheureux. Il ne voulait plus voir ses larmes. Peut être était-ce parce qu'il ne s'attendait pas à les voir un jour qu'elles le bouleversaient tant. Il le serra un peu plus fort contre lui. Il découvrait toute la force d'un geste aussi tendre. À son tour, il essayait de lui transmettre sa chaleur et de le réconforter. Il espérait avoir lui aussi ce pouvoir là. Mais n'en était pas sur. Il avait passé trop de temps à fuir le contact pour en connaître les règles. Est-ce que Tsubasa sentait combien il était attaché à lui ? Combien il s'en voulait ? Et surtout, savait-il qu'il n'était pas prêt à le laisser ? Hors de question de l'abandonner.

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Ce message a été posté Mar 2 Fév - 18:36

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TENUE > Je suis loin d’être une personne capable de craquer ainsi, j’ai eu beau prendre des coups ou être anéanti par les actes de mon frère, je n’ai jamais pleuré de cette façon, je suis une personne avec un fort caractère et qui peut engendrer beaucoup sur ses épaules, pourtant cette fois c’est trop. Je ne pense pas être le seul qui serait abattu à l’idée de perdre l’usage de ses jambes que ce soit permanent ou temporaire c’est la même chose, à cet instant je ne les sens pas, je ne peux pas me lever ni marché, je ne peux pas courir ni danser, je suis juste incapable de quitter se lit, voilà la réalité. Ma passion, mes rêves, mes espoirs, mon échappatoire, c’est la danse, sans ça je suis vide, mes larmes extériorisent elles-mêmes cette douleur sans que je ne puisse les arrêter, elles coulent sans cesse, la peine se lisant sur mon visage, je ne voulais pas me montrer faible, encore moins devant Minoru, mais là je ne peux pas mentir, je ne peux pas dire que tout va bien, c’est faux. Il refuse de me laisser, je me sens minable, mais quand il m’enlace je m’y raccroche, je nie et fais comme si je n’en avais pas besoin, mais j’étais vraiment besoin d’un soutien, je n’avais jamais pensé que je me retrouverai dans cette situation, pleurant toutes mes larmes contre lui, je n’ai pas le droit d’agir ainsi, mais c’est plus fort que moi, justes cinq minutes, il pourra oublier ensuite, mais seulement un instant, il me faut du temps.

Est-ce que tout va réellement bien se passer ? Comment vais-je régler la situation avec l’école, ce n’est pas un endroit où un boursier peut manquer des semaines de cours sans risquer sa place... Non, tout ne va pas bien se passer, je ne vais pas marcher en deux jours et je risque toutes mes années d’études, je me retrouve perdu, rempli par la douleur, la peur, l’incertitude, je ne sais plus où je suis, je suis heureux d’avoir protégé Minoru et malgré tout je ne vais jamais lui rejeter la faute dessus, mais je n’ai pas confiance dans les promesses... Parce que je ne tiens pas les miennes non plus. Je dois trouver une solution... ou ma vie va juste encore une fois s’écrouler en emportant toutes les fondations que j’ai commencé à construire par moi-même. Je sentais que cette histoire ou la situation dépassée aussi Minoru, pour l’instant je vide juste ma frustration et le choc dans ses larmes trouvant refuge sur son haut trempé, avant que les minutes ne s’écoulent et que je ne décide pas de m’écarter en reniflant et essuyant mes yeux rougies par mes pleures, je n’ai pas versé de larmes depuis tellement longtemps que je ne sais même pas si ça me fait du bien ou non. « merci. » Dis-je simplement, il m’a prêté son épaule après tout. « Ça va aller maintenant, tu devrais vraiment rentrer, je ne vais aller nulle part. » En même temps ce n’est pas comme si je pouvais. « Reviens demain si tu veux... » Je ne le mets pas dehors, juste que j’ai besoin d’être seul pour réfléchir et me reposer, aujourd’hui il ne va rien se passer. « Si... tu peux prévenir l’école que je serai absent ? » J’ignore combien de temps, mais je ne veux pas qu’on me vire tout de suite, je dois trouver un moyen de retrouver ma forme et celui le plus vite possible.

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Ce message a été posté Dim 7 Fév - 18:17

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TENUE > Minoru ne pleurait pas dans les bras des autres. Il préférait se rouler en boule dans un coin. Par conséquent, on ne venait pas non plus se loger dans ses bras. Pourtant Tsubasa s'accrochait à lui comme à une bouée de sauvetage. Pour la première fois, il ne portait pas sa cape de super-héros. Et ce n'était pas seulement une question de faiblesse, il relâchait quelque chose. Il craquait. N'importe qui à sa place aurait fait de même. Mais hors de question de l'abandonner. Il ne possédait pas de super-pouvoirs pour effacer sa douleur, il n'était pas très fort non plus mais malgré tout il se sentait prêt à déplacer des montagnes pour effacer ses larmes, pour revoir son sourire. Il se le promettait mais le promettait aussi à Tsubasa. C'était là la première fois qu'il donnait sa parole à quelqu'un et il ne comptait pas le décevoir. Il fallait qu'il se rachète pour tout ça, qu'il se fasse pardonner. Quand Tsubasa s'écarta, il plaça ses mains dans son dos ne sachant plus vraiment quoi en faire. Il grimaça un peu en voyant ses yeux bouffis et ses joues rouges, le pauvre. « C'est normal. » Souffla-t-il. Et il avait beau ne pas connaître la normalité, quelque chose lui disait qu'il avait eu la bonne réaction. Cela ne lui arrivait pas souvent. Enfin, Tsubasa semblait vouloir rester seul et Minoru pouvait le comprendre, même s'il n'avait vraiment pas envie de le laisser. Alors il se leva, accédant à sa requête. Sur le point de partir, il l'entendit lui accorder l'autorisation de revenir demain. Même si, quoiqu'il arrive, il serait revenu, cela lui fit plaisir. « Demain, et les autres jours aussi. » Après tout, il avait refusé de prévenir sa famille, qui viendrait le voir à part lui ? Il hocha ensuite la tête. « Je vais leur dire, ne t'inquiètes pas pour ça. » Ils n'avaient pas intérêt à toucher à la bourse de Tsubasa ou pire encore à le foutre dehors.

Juste avant de sortir de la chambre, main sur la poignet, Minoru se retourna une dernière fois vers le lit du brun. « Repose-toi, hm. » Il espérait qu'il allait réussir à dormir au moins un peu. Peut être juste quelques heures. Minoru était assez calé en matière de traumatisme pour savoir qu'il était difficile de trouver le sommeil lorsque quelque chose nous rongeait. Il ferma doucement la porte derrière lui puis poussa un long soupir. Il analysa le bandage qui encerclait sa main en se demandant quel bobard il allait bien pouvoir servir à sa mère. Devait-il lui parler de l'accident ou non ? Sur le chemin du retour, il décida qu'il valait mieux qu'il garde ça pour lui et qu'il évite même d'évoquer Tsubasa.

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