There’s a spring inside me that’s broken. Δ Jean Paul Sartre
La jeune femme que vous voyez là, n'a jamais autant angoissé de toute sa vie jusqu'ici. Pourtant l'année de ses dix-neuf ans elle a eu l'embarras du choix dans la catégorie frayeurs. Puis Jiao aussi,on en parle ? Combien de fois elle a eu l'impression que son coeur allait lâcher ? Combien de fois elle a eu l'impression qu'elle allait finir par tomber dans les pommes à cause de cet idiot de Wang ? Pour être honnête il y a quelques jours, elle a du appeler Erin pour avoir un peu de soutien, parce que seule, elle se serait retrouvée étalée dans l'appartement pour finir à l'hôpital. Heureusement ou malheureusement, elle est toujours assise à cette table avec Jiao qui lui demande si ce qu'elle vient de lui dire est une blague. Peut être que c'est ce qu'elle aurait demandé à sa place. Pas peut être non, sans le moindre doutes. Puis c'est le genre de blague qu'elle lui aurait fait en avril aussi c'est vrai. C'est étrange cette athmosphère soudainement ; parce que tout ça est bien réel. Prononcer ces paroles rend tout ça encore plus réel qu'auparavant alors qu'il y a quelques jours avec Erin elles n'étaient pas encore sûre.
Amy étant Amy, évidemment qu'elle a mit une caméra quelque part dans le coin. Mademoiselle adore les vidéos, les photos. Mais mademoiselle est aussi très stressée. Franchement, c'est fou tout ça, vraiment. Pincez son bras pour qu'elle se réveille parce que.. Bon à l'heure actuelle elle ne sait plus très bien où elle en est. D'une certaine façon, elle y avait pensé, mais dans un avenir lointain. Parce qu'elle se voit vieillir avec Jiao même si elle n'exprime pas le fond de ses pensées. Puis de toutes façons, il lui dira pour plaisanter qu'elle est déjà vieille et elle le prendra mal, comme d'habitude, rien d'imprévisible. Doucement, la jeune femme secoue la tête avant de lui répondre ;
Amy - Non, je ne plaisante pas, je... Je suis enceinte.
"Bois de l'eau s'il te plait, ne t'étouffe pas". Elle a envie de lui dire un milliers de phrases de ce genre mais là encore, elle a un cadenas sur les lèvres et la gorge nouée. Pas sûr qu'elle respire à l'heure actuelle. Pas sûr non plus qu'elle soit encore vivante. Dans sa tête, elle a l'impression d'être en train de fondre sous le soleil de l'angoisse. Un misérable glaçon en train de disparaître. Mais la réalité est tout autre, elle est toujours là... Doucement, elle pense à inspirer et cherche des mots mais ne réussi pas à les trouver.
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« Déconne pas avec ça » « T’aurais pu trouver mieux comme blague, genre un cancer du cervelet » « Elle est où la caméra », c’était des phrases qu’il aurait pu dire si elle ne s’était pas mise à lui assurer un peu trop sérieusement la nouvelle. Oh, il a hésité un millième de seconde, connaissant son jeu d’actrice, connaissant sa manière de l’embêter, mais l’atmosphère semble vraiment beaucoup trop sérieuse tout d’un coup. Réelle. Alors les phrases qu’il avait prévu s’envole et au moins un millier d’autres phrases défilent dans sa tête sans qu’aucune ne sorte immédiatement. Rupture de stock de Jiao, on ne retrouve plus son âme, est-ce qu’il est encore là ? Puis il se ressaisit et se rend compte qu’Amy ne doit peut-être pas être rassurée par son aspect là-sans-être-là. Il s’est levé peut-être trop brusquement et la chaise tombe par terre mais qu’est-ce qu’on en a à faire de chaises franchement. Quelques pas et il se retrouve en face d’elle, et il ne réfléchit pas trop il faut dire. Puis il tombe à genou, face à la reine de son existence. Il la force légèrement à se baisser mais il ne doit plus avoir la force de rester debout, et l’embrasse, ses mains encadrant le visage d’Amy. Il sourit en se séparant, il avait presque oublié de sourire.
« Mon bébé, mon amour, ma vie, » il dépose un baiser à nouveau, discret, amoureux, « Il faudra que j’annonce à l’agence de reporter le concert et puis il faut pas que tu abandonnes tes études toi surtout, moi je pourrais leur dire une connerie comme se concentrer sur ma carrière d’acteur et je l’emmènerai sur des plateaux, et tu as vu la fille d’Angelina Jolie dans Maleficient, c’était la seule à ne pas avoir eu peur de sa mère, et… » il parle trop vite et de choses futiles «天哪 » tian na, oh mon dieu, en chinois, il ne savait même pas lui-même qu’il connaissait ce mot, « ça veut dire pas de sexe pendant neuf mois ? » Il rigole doucement avant de redevenir plus sérieux d’un coup, vous savez, il en était presque à réfléchir au nom là, et il demande silencieusement du regard si on peut le garder, ou plutôt, ce qu'elle en pense, elle. Mais, oui, on dirait qu’on est en train de proposer un animal à un enfant de cinq ans qui doit débattre de devoir le garder ou non. Il promet qu’il ira vider la litière hein. Pas loin.
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Amy ne sait pas encore comment réagir à tout ça, tout ce qu'elle savait c'est qu'il fallait qu'elle lui dise à un moment ou un autre, ce n'est pas une décision qu'elle peut prendre toute seule. Elle n'a pas le courage de la prendre toute seule dans un sens... Elle a pensé, il faut l'avouer, à ne pas le garder, cette pensée n'est pas restée très longtemps dans sa tête. Elle s'est juste dit qu'il fallait qu'elle voit Jiao et qu'elle lui en parle et alors elle se sentirait mieux. Mais pourquoi elle ne se sent pas mieux maintenant qu'elle est en face de lui et qu'elle lui a tout dit ? Elle le regarde, tentant de comprendre à travers ses gestes ce qu'il en pense. Et elle ne parvient pas à comprendre quoi que ce soit, peu importe à quel point elle est concentrée. Elle sursaute légèrement à cause du bruit de la chaise qui tombe et qui brise le silence, mais elle ne bouge pas, non, elle se contente de le suivre du regard et peut être qu'elle est sur les nerfs mais elle pourrait presque pleurer à cause de cette chaise qui vient de tomber.
Contre toute attente, il ne quitte pas l'appartement, il s'approche d'elle et à nouveau elle sursaute et tend ses mains vers lui quand il tombe sur ses genoux. Il ne faut pas lui faire peur comme ça ! Elle sent ses lèvres s'appuyer contre les sienne, malgré la surprise que son visage cache plutôt bien, parce que ce n'est pas tous les jours qu'il l'appelle par tous ces noms... Ensuite il y a tout un flot de paroles auxquelles elle n'avait pas vraiment pensé, elle serre doucement ses mains sans s'en rendre compte. Elle se surprend à penser qu'elle l'aime encore plus et elle ignorait que c'était encore possible. A vrai dire, elle a du mal à tout suivre mais elle s'en sort plutôt bien jusqu'à ce qu'il parle en chinois. Ah, là il va y avoir un petit souci au niveau de... Mah finalement, quand il poursuit elle peut imaginer la traduction enfaite. Raison pour laquelle elle rit faiblement et secoue doucement la tête tout en passant la main sur la visage du jeune homme. Dans un murmure elle ne répond que "Idiot de Wang..." et tente de reprendre ses esprits, car il semblerait qu'elle soit là mais qu'elle ne soit pas vraiment là.
Elle pousse doucement sa chaise à l'aide de son pied puis vient s'asseoir entre ses jambes, sa tête posée sur son épaule. Le canapé n'est pas si loin que ça, mais n'essayez pas de comprendre. Elle attrape à nouveau ses mains et puis tente à nouveau d'en placer une mais cela prend plus de temps que prévu. Elle ferme doucement les yeux avant de finalement murmurer ;
Amy - Tu sais... J-je peux pas m'empêcher de m'inquiéter... Je suis pas vraiment douée avec les enfants des autres, et j'ai peur de ne pas être assez pour lui, j'ai peur d'une bonne centaine de chose pour être honnête... J'ai même eu peur que tu partes parce que tu n'aurais pas pu gérer tout ça, c'est stupide, pardonne moi... Elle inspire doucement avant d'ajouter Et si je ne suis pas une bonne mère, hm ? Et si... Et s'il finit par me détester ? Toi, il t'aimeras forcément parce que tu sais y faire avec les gosses, tu as l'habitude. Mais moi j'ai jamais connu tout ça et ça me fait peur...
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Comment ça il l’appelle pas tous les jours comme ça ? C’est parce qu’elle ne mérite pas qu’il l’appelle comme ça tous les jours, c’est tout. Et c’est pas tous les jours qu’on lui apprend ce genre de nouvelle. Est-ce que son cœur a pris un aller-retour dans l’ascenseur de son corps, a décidé de voyager un peu partout, prendre des vacances ? Il jurerait par ses battements qui s’accélèrent puis ralentissent aussi sec, est-ce qu’elle les entends ? Beaucoup trop fort, peut-être a-t-il déjà implosé et que tout ceci n’est que le fruit de son imagination. Mais non, elle vient contre lui et c’est n’importe quoi tout ça. Non, ça fait longtemps qu’on ne recherche plus le sens de tout avec eux, mais là, probablement encore plus. Et il la serre fort, trop fort, qu’il pourrait s’inquiéter de lui faire du mal. En attendant, elle n’a toujours pas parlé, et il ne veut pas la forcer. Mais son cœur, sa tête, tout Jiao va imploser si ça continue, pour de vrai.
Ah, vraiment, ça fait très longtemps qu’on ne recherche plus le sens de tout cela. Il se retient de soupirer, enfin, ne se retiens pas parce que même si en temps normal il l’aurait voulu, il est beaucoup trop sous le coup de l’émotion pour penser à quoi que ce soit, penser à soupirer. Pas pour oublier de penser à l’aimer par contre, ça, malgré tout, il n’y arrive pas. Même si elle dit pleins de conneries, pardon, de bêtises actuellement. Ça ne veut pas dire qu’il ne viendra pas l’embêter dessus plus tard par contre, ça c’est hors de question de laisser passer de pareilles occasions. Ses mains serrent par moments pour l’aider, en fait, il la pardonne de penser tout cela. L’amour rend aveugle il paraît.
De toute façon, comment ne pas la pardonner, comment être crédible en la réprimandant, quand un sourire est scotché à son visage ? Scotché, collé à la colle uhu glue h24 qui colle même au plafond comme dans la pub. « Je t’aime » et c’est comme si rien d’autre n’importait au final, « Je t’aime et il aura mes gènes n’est-ce pas ? Alors il t’aimera forcément. » Ah oui, c’est évident, merci Jiao, heureusement que tu es là. Hop, en un tour de main et un peu de magie et deux cubes de bouillons cub’or, il se retrouve face au ventre de sa douce dont il a soulevé délicatement le tee-shirt, délicatement au cas où elle se briserait en deux à tout moment. Il remarque qu’elle doit avoir froid, mais tant pis, à la guerre comme à la guerre, « Bébé Wang… » par où commencer, « Bébé Wang, tu apprendras que ta mère n’es pas très douée avec les enfants. Elle risque de te donner de la pizza au bout de deux mois… Mais tu apprendras aussi qu’elle fera de son mieux et qu’elle y mettra de la bonne humeur et beaucoup de sarcasme aussi, et que ce n’est pas grave. Oh, tu la détesteras peut-être, comme lorsqu’elle ne t’annonce pas son anniversaire, mais tu reviendras parce qu’elle sera la meilleure mère-baleine qu’on puisse imaginer. De toute façon, tu ne pourras pas la détester longtemps, elle utilise probablement des sorts ou des poupées vodous.. Elle t’apprendra, à faire du skate, à danser, à crier, elle sait presque tout faire sauf nager, tu pourras donc la noyer tranquillement. Mais surtout, n’oublie pas que je serais toujours là, et je suis sûre que ta mère-baleine-ahjumma aussi... Non, surtout, fait vite. » Il glisse un regard vers la deuxième intéressée slash propriétaire du ventre, avant de d’y déposer un baiser et de reprendre une posture plus normale. Moins agressive pour son dos notamment. Il la regarde, et si ses yeux ne crient pas son amour déjà plus haut que les étoiles, il demande doucement, « Ça va comme réponse ou je dois faire une dissertation ? » Ah, oui, l’amour.
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L'angoisse de tout, de ne pas être assez, d'échouer, d'être détestée ; tout c'est c'est plus fort qu'elle, toutes ses pensées vont dans cette direction depuis quelques semaines. Elle regarde ses mains silencieusement et n'arrive pas à être complètement positive pour être honnête. Puis alors la voix de Jiao brise le silence. Si vous vous posez la question, ce n'était pas ce qu'elle souhaitait entendre mais de toutes façon, elle ne souhaitait rien entendre de particulier. Silencieusement, elle se contente de le regarder, partagée entre l'envie de le frapper ou simplement se blottir dans ses bras. Finalement un faible sourire se dessine sur ses lèvres mais s'estompe un peu quand elle se remémore ses paroles. La main de la jeune femme vient taper l'épaule du jeune homme avant qu'elle dise d'une mine légèrement boudeuse ;
Amy - Ne m'appelle pas comme ça...
Non ce n'est pas tout ce qu'elle a retenu, mais quand même, vous commencez à connaître mademoiselle Baek et son aversion pour les surnoms comme baleine et vieille. D'autant plus qu'elle ne saurait dire dans quelle langue cela sonne le plus mal. Doucement elle attrape ses mains et puis lance dans un murmure ;
Amy - Je ne sais pas pour ta famille, mais la mienne n'est définitivement pas prête... Il Nam... Il Nam va sans doute tenter de te tuer. Je pense que je vais attendre un peu... Puis tu commence à connaître mes tantes, de vraie commères...
Elle passe doucement la main dans ses cheveux puis tourne la tête vers Jiao un instant. Demeure incapable de dire quoi que ce soit alors dépose un baiser au coin de ses lèvres avant de finalement ajouter
Amy - On devrait aller dans d'autres villes un peu moins polluées que Tokyo histoire de prendre un grand bol d'air frais et se détendre un peu. Mais... Mais toi aussi ne sacrifie pas tout ce que tu as entrepris. S'il y a quelque chose que tu veux absolument faire, ne laisse pas tout tomber... Compris ? Elle marque une courte pause avant d'ajouter tout en se levant Je ne sens plus mes jambes
A force d'être restés assis trop longtemps par terre. Elle lui tend alors la main et puis marche le long du couloir pour ne plus avoir cette désagréable impression dans les jambes.
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Vous vous rappelez qui au début de leur relation répétait qu’on s’en fiche des autres ? La même qui est en train de dire qu’Il Nam va tenter de le tuer. Oh, il peut venir celui-là, il l’attendra et lui balancera des biberons sur la tête s’il le faut. Puis, ça fait des gens en plus à qui refiler l’enfant s’ils veulent partir loin, un jour sans retour, sans se retourner et ne pas regretter. Vraiment, il s’en fiche des avis des autres, ce qui compte c’est elle, juste elle, toujours elle. Il sourit et ferme doucement les yeux en l’écoutant parler. Repartir à Rio ? Il réfléchit au grand bol d’air frais, et vraiment, le camping ne semble pas une option envisageable malgré tout. Trop dangereux. Des moustiques, des ours, des loups, du tonnerre qui peut frapper pile leur tente. Il passe en revue des destinations quand il sent qu’elle attend une réponse, il l’écoutait par contre, faut pas croire. Polyvalent. L’homme moderne.
« Oui… Mais il n’y a rien que je veuille absolument faire. Je veux dire, tu vois le genre de phrases débiles que je dois répéter devant mes fans tout le temps, croire en ses rêves, ne jamais rien lâcher… Amy, c’est toi mon rêve. »
Ca semble dit juste pour la rassurer ou pour sortir une petite phrase mignonne passe-partout pouvant se retrouver sur une image de citation de Pinterest ou We Heart It. Pourtant c'est sincère, puis vous connaissez Jiao ou ? Il n'est pas du genre à dire des phrases juste pour faire plaisir. C’est la vérité, il a déjà réussi tout ce qu’il voulait réussir dans sa carrière d’idole, en a fait le tour, en long, en large, et en travers. Et parfois, ça l’angoisse, de se dire qu’est-ce qu’il y aura après ? Et si Amy peut être la réponse, ça suffit à l’apaiser. Le jeune homme attrape sa main tout en se levant. Maintenant ? Il la regarde marcher le long du couloir avant de se retourner dans la pièce, se demandant comment est Tokyo aujourd’hui, avant qu’une lumière rouge attire son attention. La lumière rouge d’une caméra. Il pourrait supprimer la vidéo prise, qui sait ce qu’elle va en faire, mais préfère simplement prendre l’appareil et venir interviewer Amy.
« Miss Baek. C’est un outrage que de m’enregistrer à mon insu, droit à l’image, ça peut aller loin. » Il rigole, « Comment vas mon amour ? Quelle sensation ça fait de savoir que tu transmets les gènes de ma perfection ? » Avec tout ça, Jiao sérieux est assez loin, Jiao n’arrive pas à être pris autant d’angoisses qu’elle pour le moment. Cela viendra probablement plus tard, par à-coups, il se réveillera probablement un jour en panique et lui demandera si tout ceci est bien réel. Il coupe la caméra, se dit que malgré tout, arrêter d’être aussi niais lui fera du bien, mais pas longtemps. L’entoure de ses bras.
« Tu sais… Tout peut arriver. Je ne veux pas être rabat-joie, non, mais si tu fais une fausse couche ? Et si tu ne veux vraiment pas, si tu ne te sens pas prête, je comprendrais. Je veux juste que toi tu comprennes que je suis là, d’accord ? » A la base, il voulait juste lui parler de destination, mais c’est vraiment plus fort que lui. « Puis, on a une situation stable, on gagne assez et c’est déjà un problème en moins. On est pas non plus du genre à faire la fête tous les jours, enfin je crois… Bon. » Il faut aussi qu’il arrête de trop réfléchir, « Tu te rappelles que j’avais parlé du Canada ? Je crois sinon avoir de la famille sur la côte Ouest des Etats Unis. San Francisco… Et si on partait maintenant ?.. Pour marquer cette journée ? »
Comment ça impulsion ? Non, pas du tout, c’est très réfléchi. Depuis deux minutes.
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Il Nam est vraiment une de ses craintes à ce stade ; elle s’en ficherait bien en temps normal mais justement ce n’est pas le cas. Elle craint davantage sa réaction que celle de sa mère pour vous dire. Mais ça ne va pas l’empêcher de vivre pour autant. Elle écoute Jiao jusqu’au bout de sa phrase et se pince doucement les lèvres tout en secouant doucement la tête avant de venir l’embrasser. Elle ne sait pas à ce point comment elle devrait se sentir. Forcément elle se sent bien, mais des tas de sentiments se bousculent et elle est incapable de dire quoi que ce soit… Elle se contente d’attraper doucement son bras et profiter de cette étreinte. Dans un murmure, la jeune femme lance alors ;
Amy – Tu sais quand je suis arrivée au Japon, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire, puis il y a eu cette proposition pour entrer dans cette agence… Bien sûr, je ne vais pas faire ça toute ma vie, je vais être diplômée et entrer pour de vrai dans le monde du travail… Mais depuis que je t’ai rencontré je me dis que même s’il va y avoir des obstacles, tout ça est un peu plus supportable et je ne vis plus pour moi-même… Si ça a du sens.
Oh Amy ne va pas laisser tomber le travail parce qu’elle n’est pas du genre à totalement se reposer sur Jiao tandis que lui financerait tout. C’est juste impossible dans sa tête, elle est bien trop têtue pour ça et puis les années cinquante sont passées après tout… Quand elle se relève, elle marche le long du couloir pour faire passer cette mauvaise sensation dans ses jambes. Beaucoup trop concentrée, elle ne remarque pas Jiao et quand elle repose son attention sur lui un faible sourire amusé se dessine sur ses lèvres. Doucement, elle secoue la tête et rit faiblement avant de dire calmement ;
Amy – Quand il sera assez grand je lui montrerai ce passage de la vidéo et il va sans doute l’enregistrer dans son portable pour rire de temps en temps.
Perfection, perfection ; Amy entend ces paroles tellement souvent qu’elle ne dit plus rien et se contente de rire par moments. Doucement elle ferme les yeux et profite de cette étreinte silencieusement ; hoche légèrement la tête à ses paroles, elle est consciente de tout ça… Oh ? Comment le sujet à viré aux destinations ? Comment ça partir maintenant, elle a besoin de le regarder pour voir s’il est sérieux et il semble être sérieusement sérieux. La jeune femme secoue doucement la tête avant de dire ;
Amy – Non, tout ça ce ne serait pas sérieux… On a prévenu personne elle dit en marchant vers la chambre tout en tenant sa main. Puis en plus tu sais que je n’aime pas quand tu paies les voyages à ma place. Oh et puis la question ne se pose même pas ici, vu que de toute façon… elle dit en ouvrant de sa main libre avant de rapidement ajouter Je paie mon propre billet. Bon, laisses moi juste regarder la météo, il fait froid tu penses ?
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Comment ça, il regardera ce passage et rigolera ? Non non non, Jiao est très sérieux, éminemment sérieux, et pourrait être incroyablement vexé par le fait qu’elle suppose qu’il n’est pas parfait et qu’elle devrait se sentir honorée par tout ceci. En fait, plus le temps passe, moins il se vexe, et si le Jiao du passé venait visiter le Jiao du présent, il en serait très vexé. Peut-être le Jiao du passé est parmi nous en ce moment même ? Pas de table Ouija, va-t-il tenter de communiquer par une enveloppe corporelle ?
« Oui, je t’excuse de ces paroles impures, l’amour est aveugle et tu dois probablement être habituée à côtoyer la perfection, je comprends. » quelle mansuétude, quelle bonté, quelle personne pleine de grâce et de charme. Honnêtement, ce serait mal de plaindre Amy de devoir se côtoyer une telle personne, mais l’envie est forte de le faire quand même.
Et encore une fois elle parle de prévenir des gens. Depuis quand ne vit elle pas dangereusement ? Est-ce vraiment la même Amy… Il allait lui demander si entre temps on lui a fait un lavage de cerveau mais elle parle de ne pas payer de voyage et il ne peut pas empêcher ses yeux de rouler si loin, si loin dans leurs orbites. Personne ne lui a jamais dit qu’il allait rester bloqué ainsi, depuis, il abuse. Jiao n’abusant pas est tout de même rare.
Dire que le jeune homme allait presque croire à son refus et commençait déjà à élaborer des arguments pour, des contre-arguments, des conclusions et une thèse en deux parties expliquant qu’il était nécessaire qu’elle l’écoute, ne serait-ce que pour son égo brisé chaque jour à cause d’elle. Tout ça est presque trop facile. C’est trop calme... j’aime pas trop beaucoup ça... J’préfère quand c’est un peu trop plus moins calme... D’un autre côté se plaindre serait tendre le bâton pour se faire battre, il se retient de la regarder suspicieusement, mais ne se retient pas trop tout de même.
« Au pire on verra sur place, je t’achèterai une grosse doudoune avec une grosse écharpe et un énorme bonnet et tu seras la plus belle inuit du canada » On a dit, ne pas tendre le bâton pour se faire battre. A croire qu’il n’apprendra jamais. Il parle volontairement de, ô malheur, acheter quelque chose, et de sa beauté. Malheur, malheur, double malheur. « On prend une valise pour deux hm ? » dit-il en lâchant sa main à regret et ouvrant la penderie. Jiao commençait à réfléchir au fait qu’il devrait se rendre au dortoir prendre ses affaires, mais Jiao se rend compte que l’appartement possède déjà les affaires qu’il voulait prendre. Qu’il a peut-être progressivement emménagé ici. Bon, où est la valise déjà ? Parce que hors de question qu’ils prennent la rose juste en face de lui, c’est mort, il accepte beaucoup mais quand même pas ça. « Ah, on peut très bien appeler Andrew pour qu’il s’occupe de Lem-Leion. Enfin. Je crois qu’il a eu un poisson rouge un jour » qui a dû durer un jour, approximativement. Oui, il aura beau être le parrain, Jiao est en train de réfléchir sérieusement à l’enlever de la liste des futures personnes qui garderont l’enfant.
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Jiao Jiao Jiao, pourquoi es-tu si… Jiao ? Peut-être que le jour où il changera elle commencera à s’inquiéter sérieusement enfaite. Tout sera un peu trop normal pour être normal. Tout comme au départ elle s’est inquiétée de pouvoir tenir sa main en public après l’officialisation de leur couple. Encore une fois, elle se contente de rire en secouant doucement la tête puis déposer un baiser au niveau de sa mâchoire avant de murmurer d’un ton un peu trop calme et sarcastique ;
Amy – Tu as raison, j’ai dû perdre la tête, pardonne moi.
Parlant le sarcasme couramment, ce serait un gâchis de ne pas l’utiliser. Disons qu’elle remplissait le stock ces dernières semaines. Si le jeune homme y croit c’est qu’elle le parle encore mieux… Mais là n’est plus la question de toute façon. Maintenant on parle sérieusement parce que tout le monde sait à quel point Amy peut tomber malade facilement. Le Canada ça fait bien deux ans qu’elle n’y est pas allée mais elle se souvient du froid par contre. Pour ce qui est de San Francisco par contre, elle fera confiance à la météo. Elle lève les yeux vers Jiao un instant tout en hochant la tête puis lance alors ;
Amy – Météo Canada~ tout en jetant un coup d’œil à son portable Quatre degrés… Elle murmure alors pour elle-même tout en balayant la pièce du regard Où est-ce que j’ai laissé mon manteau spécial…
Elle repose son attention sur Jiao avant de secouer doucement la tête et répondre ;
Amy – Non, il n’y aura jamais assez de place pour tes affaires et les miennes et puis… Oh, je pense que cette valise fera l’affaire enfaite elle dit en désignant celle de Jiao.
Elle va prendre leurs brosses à dents et leurs trousses de toilette et revient rapidement pour les poser sur le lit. Elle prend alors la boule de poil en question dans ses bras tout en s’installant un moment au bord du canapé.
Amy – Leo Leion~… Elle dit d’un ton légèrement triste C'est juste pour quelques jours hm... avant d’ajouter à l’intention de Jiao Pour qu’il survive, je vais plutôt le laisser à Erin. Puis Andy a déjà Groucho et ces deux-là risquent de ne pas beaucoup s’entendre… Et le poisson il a survécu ?
Elle compose déjà le numéro d’Erin pour lui envoyer un message de toute façon. Puis alors elle note toutes les informations concernant Leion et ses habitudes sur un petit carnet avant de le laisser sur la table de nuit. Elle enlève son t-shirt puis part à la recherche d’un débardeur et d’un pull. Une fois enfilés, elle finit de mettre ses affaires dans la valise puis regarde son portable. Erin est disponible apparemment, alors elle laisse de côté la nourriture pour Leion puis prépare un petit quelque chose pour Erin avant de revenir dans la chambre une trentaine de minutes plus tard pour presser un peu le jeune homme. Dernière petite étreinte pour Leion et elle ferme la porte derrière eux laissant tout de même la lumière allumée.
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Est-ce que c’est vraiment en train d’arriver ? Jiao se pose la question plusieurs fois tout en pliant et sélectionnant les affaires à prendre et celles à ne surtout pas prendre, parce que ça va, elle lui a fait déjà la frayeur de mourir une fois à Rio, on va pas recommencer. Il réfléchit, est-ce vraiment réellement en train d’arriver ? « Ah, je préfère ne pas savoir si son poisson a survécu plus de deux jours. Laissons le doute planer positivement. » parce qu’il est positivement sûr que Groucho ne va pas tenir longtemps non plus et s’il commence à en parler Amy pourrait s’inquiéter pour ce pauvre chien et puis ils devront lui rendre visite et ils ne seront pas sortis de l’auberge. Jiao regarde encore quelle affaire prendre et le temps passe vite mais c’est qu’il n’a plus trop l’esprit à réfléchir à quelles affaires prendre.
Ils les as vu une fois, mais, olala, c’était déjà une fois de trop, pense-t-il sans vraiment y penser. Il y a d’abord sa tante, jamais très loin de son oncle, normal pour des faux jumeaux. Ils habitent tous la même rue, ce qui ne facilite pas leur relation, mais aucun n’a jamais pensé à déménager ailleurs. Non, ce serait la pire des trahisons. Ils sont très attachés à leur valeur, à la famille, aux règles et tout ce genre de chose, et c’est aussi une des raisons pour lesquelles Jiao se sent un peu mal et ne sait toujours pas qui lui a menti dans l’histoire. Passer à autre chose, il y a pensé, mais c’est toujours un peu dur d’arriver en souriant devant des gens, ces mêmes gens, qui toute sa vie ont été des ombres selon son père, qui ne l’ont jamais aimé, jamais voulu d’eux. Il est né, son père lui rabattait déjà ceci. Est-ce que Jiao sait que l’histoire se répète ? Que devait entendre son frère sur lui lorsqu’il est né… Enfin. Celle qui sourit le plus ici, c’est probablement grandma, elle veille un peu sur tout le monde et donne toujours de bon conseil. 86 ans, mais elle fait toujours du yoga le matin et le soir et n’a jamais cru aux stéréotypes, elle préfère les briser à coup de soleil levant. Son mari est décédé il y a deux ans, et tout le monde s’est beaucoup inquiété pour elle, mais ça va mieux maintenant on lui a dit. C’est une vraie matriarche dans la grande maison des King, et dans le quartier, tout le monde connait grandma King. Grandma vie aujourd’hui avec Avery King et ses cinq enfants et son mari charmant mais qui aimerait que Grandma soit moins présente tout de même pour prendre la relève dans la maison. Je vous ai dit qu’elle a été pilote d’avion ? Sa fille travaille dans un laboratoire et y a rencontré son mari, qui était et est toujours son supérieur, mais elle ne s’est jamais vraiment laissé faire, n’a jamais demandé de promotion canapé ou quoi que ce soit. En fait, elle l’a bien fait mariné six ans avant d’accepter au moins un premier rendez-vous. Elle est assez sévère, et juge mauvais que Jiao soit une idole, et si Christopher n’en avait pas fait qu’à sa tête et blablabla, et Jiao serait probablement à l’heure qu’il est prix nobel de physique et blablabla. Oui, la famille King voit les choses en petit parfois. De toute façons, le prénom de son père n’est presque jamais mentionné ici, presque comme Voldemort. C’est presque étonnant la manière dont ils surprotègent Jiao en fait. Mais s’il veut détourner l’attention, il a vite compris que parler d’un des cinq gamins d’Avery faisait l’affaire. Madison, 12 ans, James, 13 ans, Noah, 15 ans, Ashley 17 ans et enfin Lily, l’âge de Jiao, soit 19 ans. Ils ont tous accueilli Jiao comme leur 6ème frère ici, sauf peut-être le mari d’Avery qui a failli mourir un peu plus. C’est le seul qui voit un peu mal Jiao aussi, il se demande ce qu’il fait là et pourquoi veut-il leur voler quelque chose. Mais son oncle le protège et a mis directement les choses au clair dès qu’il a senti l’embrouille, de toute façon, il lui a directement dit qu’il n’a jamais pu blairer un tel looser et qu’il ne sait pas pourquoi Avery est avec. Ambiance. Lui est divorcé et à sa charge une seule fille, Emily, 15 ans et en pleine crise d’adolescence. Moins sévère qu’Avery, Thomas a du mal à lui dire non, le complexe d’acheter l’amour par l’argent un peu. Prof de math dans un quartier banal de San Fransisco, il n’a pas beaucoup d’autorité, à croire aussi que sa sœur a tout pris pour pouvoir s’occuper de ses garnements à elle. Enfin, ce petit monde constitue la famille américaine de Jiao, et n’est que le haut de l’ice berg. On lui a dit qu’une fois par an, ils font un grand rassemblement de toute l’amérique et que même un de leur grand-arrière-petit-cousin est gouverneur quelque part en Alabama.
Et tout ça, c’était déjà compliqué à la base, pourquoi ne pouvait-il pas avoir une famille plus simple ? Alors, oui, être pressé, mais quand il lui expliquera tout ça elle comprendra. Ah, il va devoir expliquer tout ça et probablement parler du fait qu’il se sent bien là-bas mais en même temps pas trop et en même temps s’ils devraient habiter quelque part il aime beaucoup cette maison avec la plage et en même temps parler de ses sentiments et il est déjà en train de soupirer intérieurement tandis qu’ils sortent, prennent un taxi et filent vers l’aéroport. Tiens, l’aéroport, Andy ne lui avait pas dit qu’il allait partir déjà ? Il n’arrêtait pas de le bassiner sur est-ce que ça va lui plaire tu crois, comme une vraie préado, qu’il a un peu zappé la date à laquelle il partait. Peut-être vont-ils le croiser ? Mais avant, est-ce que tout ceci est vraiment réel ?
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