TENUE ♬ Samedi soir : J’avais dit à Kaien que je ne sortirai pas en boîte, qu’à cause de mes examens médicaux je n’aurais surement pas la force de m’y rendre, mais c’était totalement faux. Bien que la journée fût éprouvante, que j’ai dû patienter des heures comme à chaque fois avant d’entendre les résultats qui n’évoluer pas, ma santé ne s’arrange pas avec les jours et se détériore encore, mais je souris à chaque fois devant cette fatalité parce qu’il y a bien longtemps que je l’ai accepté. Ce soir le temps est plutôt frais, c’est une nuit de décembre avec une température hivernale, une veste sur les épaules, mes cheveux roses dans le vent, mon visage gelé par la brise, je finis par arrivée dans ce night-club où j’aime me rendre avec la petite bande, mais ce soir je suis seul, venue m’amuser, seulement m’amuser étant donné que je ne peux pas boire d’alcool. Je n’ai pas de nouvelle de Kiho depuis plusieurs jours maintenant, même en me rendant dans son quartier, l’appartement était silencieux et désert, j’espère seulement qu’il va bien, mais je n’ai pas le temps de passer des heures à tenter de le chercher quand il semble occuper, mon histoire ressemble à un film en accéléré retraçant une vie entière en 1hs30 ou 2 h, mais je n’ai pas de bouton replay ou arrêt, chaque jour est un jour de passé, une journée que je ne reverrai jamais, quand la mort approche on a tendance à comprendre ou à voir des choses que les autres n’ont pas conscience.

À l'intérieur je me dirige vers une place libre, un groupe semble installé pas loin, sur les sièges voisins, je les regarde sans hésitation, les fixant même sans détourner les yeux. Puis la musique et l’ambiance emportent la moitié des gens présents sur la piste, je me contente d’observer le sourire aux lèvres, les rires et la joie, l’amusement, tout ça c’est ce qui importe vraiment. J’ai commandé un cocktail de jus de fruit sans alcool, prenant le verre entre mes mains j’aspire deux gorgées à la paille. Faut que je fasse pipi, emportant mon verre avec moi, je tente de me frayer un chemin à travers les gens pour rejoindre les toilettes, mais c’est difficile et je me prends le pied dans celui d’un autre, manquant de tomber, cependant je heurte une troisième personne, reversant mon cocktail dessus. Oups ?

TENUE ♬ Les rires fusent autour de moi, ça cri, ça se chamaille. Je vois des mains partir dans tous les sens, je sens mon corps être bousculé par moment et je ris fortement. Un rire qui résonne facilement dans les oreilles des gens. Quelques regards se posent sur moi mais je les ignore pour écouter la blague d'un pote. Un truc complètement débile mais qui fait exploser de rire, jusqu'à perdre un poumon. L'ambiance est au beau fixe dans la bande, nous ne parlons pas de notre passe-temps, caché dans nos portables ou dans nos poches de jeans. C'est notre secret, notre folie mais elle a rarement sa place en publique. Les verres se heurtent, la fumée monte et le rouleau d'herbe passe de doigt en doigt. Un taff, une aspiration, des rires et le monde tourne à vitesse grand V autour de nous. Le joint termine entre mes doigts et c'est à mon tour de raconter une blague. La fumée m'enivre, c'est à peine si je comprends un truc à mon charabia, puis je ris en premier. Ce rire qui entraîne les autres et que même si ce n'est pas amusant à la base, tout le monde rigole. Je sens une tape dans mon dos pendant que je porte le papier enroulé à mes lèvres et ingurgite cette fumée toxique. Le joint passe à mon voisin et c'est repartie pour le reste de la soirée.

Quand je ne fume pas de la merde, je bois n'importe quoi. Mélange de Vodka, tequila et redbull. C'est dégueulasse, à vomir mais je le siffle quand même. Allez comprendre pourquoi, je crois que mon cerveau à régressé avec le temps. Les minutes s’enchaînent, elles deviennent des heures et plus rien n'a d'importance. Je me sens bien dans mon cocon embrumé par la drogue, cherchant un équilibre précaire sur mes jambes pour me lever d'un bon, tel un lapin. Les autres ne cessent de plaisanter, les yeux rivés sur moi. « Allons danser! J'ai envie de bouger mon cul! » Gueulais-je pour me faire entendre, les yeux rouges et la tête qui tourne. Je suis dans mon petit monde, tanguant d'une jambe à l'autre. Je suis le seul chaud dans la bande, prêt à bouger sur le rythme de ce flot qui tape dans mes tempes. Mon euphorie s'arrête dès l'instant où on me percute et que je sens un liquide froid imbibé mon pull rouge. Putain ! Mes pupilles transpercent aussitôt cet abruti aux cheveux roses et je me tourne vers lui pour le pousser brusquement, avec mes deux mains. « Fais attention gros naze! » Je cri encore, une mine rageuse sur mon visage d'ange. Les gars rigolent dans mon dos, ils applaudissent même en signe de baston. Fais chier.

TENUE ♬ J’aime ce genre d’endroit, les rires me font du bien, ici personne n’expose ses problèmes, tout semble si naturellement joyeux, bien sûr il y a aussi les gens un peu moins « fréquentable » avec leur cigarette, leurs boissons et produit plus illicites, mais ça m’est égal, je ne crains pas, de toute façon ça ne pourra pas me tuer plus que ce que j’ai déjà. J’observe autour de moi, je me fais relooker aussi par des regards sans vraiment en comprendre leurs sens, enfin disons que même si quelqu’un venait me draguer je devrais repousser ses avances, ne pouvant pas transgresser certaines limites. Je vois les groupes se former, les gens s’amuser, mais la boisson que je viens de tomber me donne envie d’aller pisser et c’est ce qui va surement animer le reste de ma soirée, surtout quand je rentre dans une personne et renverse mon verre dessus, bon je n'ai pas fait exprès on devrait pouvoir s’arranger, pourtant il me pousse et je manque de me casser la gueule me rattrapant de justesse. Gros naze ? Je le regarde sans aucun signe de désapprobation, juste de l’incompréhension devant sa manière assez impulsive de réagir. « Ça part au lavage. » Au cas où il se demandait je lui fais part d'une information capitale !

Je me fiche que les autres rigoles pour de mauvaises raisons, tant qu’ils rient c'est bien, mais je ne compte pas me battre pour autant ! Yong Pal risque de me tuer s’il l’apprend haha... « Tu devrais mettre de l’eau en attendant pour pas que ça colle. » Je semble surement totalement à l’ouest avec ma réaction, agissant naturellement face à ce groupe de mauvais garçon. Un sourire plus tard et je passe à côté de lui l’air de rien pour me rendre aux toilettes, mais ses potes me bloquent la route... Je les regarde tour à tour. « Pardon, je dois aller pisser. » un sourire innocent sur le visage, je n'ai pourtant pas l'impression qu'ils se sentent concernés.

TENUE ♬ C'est impressionnant le nombre d'abrutis qu'il y a dans cette boite, surtout les petites merdes dans son genre. Il me renverse son verre dessus, cache mon pull qui a coûté le salaire d'une personne lambda et il me sort que ça part au lavage ? Je le regarde de travers, vraiment ce n'est pas son jour de chance à celui-là. Mes potes m'incitent à lui cogner dessus, sachant parfaitement que cela sera ma première réaction ... Alors pourquoi je reste aussi calme ? ça ne présage rien de bon, ça non. De l'eau ? Il se paye ma tête, c'est ça ? Haha, qu'il est drôle. Je vais en pleurer de rire. « Tu sais à qui tu parles ? » Demandais-je simplement en lâchant un ricanement incrédule et quelque peu tremblant d'impatience. Je suis sûr que non, sinon il aurait prit ses jambes à son cou ou il se serait confondu en excuse. à la limite, j'aurai eu pitié de lui, mais ce n'est pas le cas.

La bande a parfaitement comprit le soucis en barrant la route de ce gars, sans perdre leur rire agaçant. Il n'a pas peur de nous, si j'en crois sa façon de parler. « Allez Momi, on le garde !? Il est trop chou avec ses cheveux roses, HAHAHA! » Je fixe bizarrement mon ami, l'air de dire « t'fous pas d'ma gueule » avant d'empoigner le col de tif rose. Il veut aller aux toilettes, très bien. Je le traîne de force vers les sanitaires, franchissant la porte dans un fracas qui fait fuir les occupants. Cela fait, je le balance dans la pièce, ferme la porte d'un coup de pied avant de tourner la clé. « Donnes moi UNE raison de ne pas te foutre mon poing dans ton nez ? » J'appuie mon index gauche sur mon pouce droit pour faire un décompte, bien que je ne cherche qu'une seule raison pour l'épargner.

TENUE ♬ À qui je parle ? je hausse un sourcil sans vraiment grande conviction, je ne comprends pas ce qu’il gagne à porter tant de colère sur les gens, plus je les observe et plus je regrette leur rire que je pouvais entendre et voir plus tôt, j’ignore ce que j’ai bien pu faire pour qu’il me juge ainsi, bien sûr j’ai renversé mon verre sur lui, mais ce n’était pas intentionnel et puis je lui donne des conseils ? C’est la fête, pourquoi se prendre la tête ? Je continue de le fixer sans répondre à sa question, tentant surtout d’aller aux toilettes et m’en éloigné pour éviter les emmerdes, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais on ne me laisse pas passer. Les regardants tour à tour, ils veulent quoi ? Chou ? Moi ? Je souris prenant ça pour un compliment, mais rapidement les choses s’accélèrent alors que mon col est agrippé et tiré dans les toilettes par le blond, cognant le mur en grimaçant, ce n'est pas bon ça... Si je fais une crise maintenant je ne pourrais pas la dissimuler et ce n'est pas le moment, respirant en restant silencieux, je le regarde encore... « Qu’est-ce qui t’amuse au juste dans la violence ? » Je suis curieux, je n'y peux rien. « C’est drôle au moins ? Ou c’est juste pour faire le malin et se montrer intéressant ? Parce que là je comprends pas. » Je remets bien mon col, avant de reprendre. « Je n’ai aucune raison à te donner et tu n’as aucune raison de me frapper, maintenant fait ce que tu veux, si tu as envie de taper, tape si ça peut te soulager, mais tu en mesureras les conséquences après, à toi de voir. » Lui montrant le robinet. « Sinon il y a de l’eau là. » Je suis calme et serein, pas du tout inquiet, je n'ai pas envie de perdre du temps à me prendre la tête ou gaspiller des jours, des semaines à cause d’une bagarre inutile.

TENUE ♬ Quand on est con, on est con. Faut pas chercher à savoir le pourquoi de cette colère ou le comment de ces paroles. Je suis le petit enfoiré que les gens normaux méprisent et détestent. Je suis celui que personne n'aimerait énerver, ni avoir sur le dos parce que c'est pire qu'un tic pompant ton sang. Ce gars est le genre pauvre bête sans protection qui s'attire les parasites dans mon genre et il aura beau se gratter jusqu'à l'os, il ne pourra pas s'en défaire aussi facilement. Fête, pas fête, je suis toujours ainsi. C'est mon caractère, il ne varie pas avec le temps ou les têtes. Il est là toute l'année, en toute saison, toute période. Tora est sa mauvaise manie de voir les autres comme des animaux, franchement. Je ne perds pas de temps pour le tirer dans les toilettes, virant tout le monde avant de le menacer gentiment. Oui, je suis gentil pour le moment. Il est sérieux là ? Je le regarde, étonné. Non mais, il ne répond pas à ma question ! Au contraire, il m'énerve un peu plus. Putain, il me cherche. Monsieur prend ses grands airs de mec bien, sûrement insensible aux ennuies qu'il s'apporte et merde! Parlons-en du robinet. D'un geste vif, je dépose ma main derrière sa tête pour l'arriver vers le lavabo, donnant un coup dans sa jambe pour qu'il perde l'équilibre et chute vers le récipient. J'actionne l'eau juste au dessus de sa tête et mouille sa tignasse rose. « Qu'est-ce que ça peut te foutre si j'aime la violence ou si je fais le malin. » Cinglais-je une fois que j'ai arrêté l'eau et que je me suis penché vers son oreille pour murmurer proche de lui. « Maintenant, rince mon pull. » Je relâche sa tête pour qu'il s'exécute, vraiment mauvais et mesquin, le genre gobelin détestable.

TENUE ♬ Je me fiche de me frotter à un mur, je dis les choses telles qu’elles sont, il semble en colère pour un rien, c’est à se demander ce qu’il y gagne vraiment à faire chier son monde de cette façon, la vie est courte, pourquoi faut-il qu’il l’a gâché en faisant des choses aussi inutiles ? Je ne comprends pas... Je lui montre le robinet, il peut laver son pull et retourner faire mue muse avec ses potes, pourquoi est-ce qu’il doit continuer à m’embêter alors que je lui montre une porte de sortie pour qu’il m’oublie ? Non vraiment, je ne pige pas. Et le voilà qu’il me tire, donnant un coup à ma jambe me faisant tomber la tête sous l’eau, je n’ai pas eu le temps de réagir que je me retrouve avec l'eau gelée sur la tronche... je serre les dents et subis silencieusement, si je tombe malade ce sera une semaine, voire deux de perdue avec mes défenses immunitaires réduites, mon cœur bat vite, et je préfère rester calme... Quand il me relâche je me redresse, essorant mes cheveux dans le bac du robinet, le regardant en lui lançant un sourire, tout naturellement. « Fallait le dire avant, je l’aurai fait sans tous ses chichis inutiles. » Tendant ma main vers lui, j’attends. « Donne ton pull petite teigne. » Un peu d’humour, s’il croit que ses actes vont me faire peur ou fuir, je n'ai pas de temps à perdre avec ses conneries, il y a des gamins qui sont perdus, il en fait simplement partie je suis sûr. « Et je me fiche que t’aime la violence, juste que si tu l’utilisais sur des gens qui le mérite ça ferait moins chié et tu te frotterais à des gars aussi bêtes que toi, c’est tout. » Au moins je suis clair et honnête, pas besoin de détour, l'eau coule sur mon visage, me forçant a fermer les yeux avant qu'elle ne pénètre dedans, essuyant avec la manche de ma veste, il y a pas de séchoir ici?

TENUE ♬ La vie est peut-être courte mais ce n'est pas pour autant que je changerais. La vie est un jeu à mes yeux, elle est semblable à celle des autres et il ne tient qu'à moi de la rendre différente. Je m'amuse parfois d'un rien, d'une bagarre, d'une bouteille d'alcool, d'un jeu vidéo, ou qu'importe quoi d'autre. Le temps ne veut rien dire, il peut bien défiler que cela ne rend pas plus heureux ou malheureux. Les choses se passent mais je ne m'en inquiète pas. Au contraire, je continue de jouer inlassablement. Un coup dans sa jambe et il tombe tête la première dans l'évier où j'ouvre l'eau pour l'arroser. C'est dans ma nature, je suis une vraie pourriture. Rien ne pourrait m'arrêter, si ce n'est mon ennuie, mais là autant dire que ce n'est pas le cas. L'eau s'arrête et je le regard essorer ses cheveux avec un sourire malsain au coin des lèvres. Chichis inutiles ? Petite teigne ? Oh, il cherche encore. C'est la tête dans les chiottes qu'il va finir, s'il continue son manège. « Oh, parce que tu as une liste de gens qui mérite des coups ? Vas-y, dis-moi qui mérite d'être frappé ou humilié ? Ah oui, je suis bête. » Je ricane en me rapprochant de lui, venant le coller contre le lavabo. Mon visage n'est pas loin du siens et je souris toujours. « D'après toi, tu ne mérites pas d'être violenté, c'est ça ? » Pour une fois que je parle plus que j'agis, c'est une première. Je fais un pas en arrière et attrape un pan de pull entre chaque main pour le retirer et lui foutre dans les mains. « Tiens, tu le voulais. » Sifflais-je en le poussant brusquement pour qu'il cogne contre le rebord du vase dans son dos. « Tu le feras sécher au sèche-main après. » Oui, le truc qui souffle à peine pour sécher trois doigts.

TENUE ♬ Je suis vraiment tombé sur un cas ce soir, c’est quoi son problème a ce gars. Je n'ai pas le temps de m’amuser à me faire victimiser parce qu’il s’ennuie ou je ne sais quoi d’autre, bon Dieu. Je me retrouve la tête sous l’eau très vite et sans que je ne puisse réagir surtout, de toute façon je ne suis pas fort physiquement et je n’ai aucune envie de me battre ou de rentrer dans son jeu, je ne suis pas non plus la personne qui va pleurer pour ça, j’ai connu pire dans ma vie, mais ça ce gamin ne peut pas le savoir, tant pis, je laisse mes paroles sortir telle que je les pense même si c’est un peu moins amical que ce que j’ai l’habitude de dire, mais à chaque situation il faut savoir s’adapter aussi. Il se rapproche de moi suite à sa réponse peu concluante, me coinçant contre le lavabo, je regarde son visage, en effet c’est le genre de gars qu’on n'imagine pas aussi con faut bien le dire, avec son visage si mignon, mais comme quoi on doit se méfier des apparences et moi-même pour une tout autre raison, je le sais mieux que quiconque. « Tu as deviné ça tout seul, comme quoi tu n’es pas si stupide finalement. » Oh Kellian, vas-y doucement quand même ! Mais il n’a aucune raison de s’attaquer à moi, pourquoi il ne comprend pas ça ? C’est agaçant de voir qu’il trouve ça amusant alors qu’il y a tellement de choses plus soft et cent fois plus drôles à faire, je comprends pas. Je soupire et attrape son pull, lorsqu’il me pousse, je gémis sous la douleur du coup lorsque mon corps heurte le lavabo. « À tes ordres, si ça peut te faire plaisir. » Après tout pourquoi pas, si ça l’amuse je m’en fiche moi, plongeant le pull dans l’eau, je laisse couler cette dernière dessus en pinçant mes lèvres, mon corps n’est pas habitué à ce genre de chose, m’énerver, me prendre des coups, mais je reste calme il est hors de question qu’une crise survient en présence de cet idiot... Une fois lavé, je l’égoutte au maximum et le passe sous le « séchoir » pour main, ça va être long, mais tant pis... Tant qu’il m’embête pas, mais j’ai des doutes sur ce point-là.

TENUE ♬ Un cas social, il peut le dire. Je suis ce gars chiant que personne n'a envie de supporter, surtout pas quand il est remonté contre vous. Certains m'aiment bien parce que je ne leur fait rien, mais d'autres ne me supportent pas justement parce que je suis trop chiant, trop impulsif, trop méchant. Ce garçon pourrait se ranger dans cette catégorie-là, de ceux qui vont finir par me détester et presque vouloir qu'un bus m'écrase par inadvertance. Malheureusement pour eux, c'est souvent les connards dans mon genre qui vivent le plus longtemps possible. Bon, c'est sûr qu'à quatre vingt ans, j'aurais arrêté depuis longtemps. Quoi que, même vieux, je serais un vieux emmerdant. Le dude termine la tête sous l'eau, mais il a de la chance que ses dents n'ont pas tapés le rebord dans un élan brusque. Il a juste les cheveux trempés et de la flotte partout sur le visage. C'est marrant, on dirait un chien paumé après une averse de pluie. Monsieur a du répondant, je pourrais presque le trouver amusant. Je m'en rapproche dangereusement, lui offrant sûrement une belle vue sur ma tête de lapin. D'après lui, il ne mérite pas d'être violenté et là, je me demande bien pourquoi. Y a-t-il une raison valable à ce que je sois gentil ? Non, pas pour moi. Il me traite quand même de stupide... Je pourrais lui foutre un coup de tête pour ça, mais je reste soft. « Très bien, tu as gagné le droit de ne pas être violenté alors. » ça ne m'empêche pas de le retenir ici, pour laver mon pull. Il ne veut pas se faire taper dessus, qu'il participe à mon bon vouloir dans ce cas. Genre, je me prend trop pour un roi tyrannique! C'est Tora qui va rire s'il pouvait l'entendre ou juste assister. Mon pull entre ses doigts, je m'en fiche de me balader torse nu, le poussant violemment contre le lavabo. Oups, j'avais dit que je ne le ferais pas. Très plaisir, mais je me contente d'un sourire innocent, puis de l'observer. Le vêtement « lavé », la framboise -par défaut de ne pas savoir son prénom- commence à le sécher avec un truc qui prend beaucoup de temps. « Souffle dessus, ça ira peut-être plus vite. » Ricanais-je dans son dos, allant m'appuyer contre le lavabo sans le lâcher des yeux. On peut y passer la nuit, pas de soucis. Sauf que mes potes risquent de s'impatienter et je ne promet pas qu'ils tiendront ma parole à ma place. Tiens d'ailleurs, je prend mon portable dans ma poche et actionne la caméra, la pointant sur lui. Je pourrais toujours en rigoler plus tard avec les autres.

TENUE ♬ Je me demande bien comment tout ça va finir, il ne semble pas vouloir me laisser tranquille et je ne suis pas non plus quelqu’un facilement effrayé, criant à l’aide ou tentant de s’enfuir alors quoi ? Ce sera quand il en aura marre de m’embêter ? Surement. Pour le moment je vais une expérience étrange, je n’ai jamais était « violenté » donc je pourrais dire qu’avant de mourir j’ai connu cette sensation, me faire pousser fortement, tiré dans tous les sens, mis la tête sous l’eau en manquant de me taper sur le rebord, en effet ce n'est pas les pires violences qui existent, mais honnêtement ça me suffit. Je suis malade, mais je ne dirais jamais à quelqu’un comme lui les raisons qui font que je suis une personne qu’il ne devrait pas prendre en chasse, s’il veut être têtu et continuer, qu’il continue si ça l’amuse. Les conséquences je les ressentirai plus tard et surement lui aussi ou peut-être pas. « On m'a toujours dis que j'étais chanceux. » Un peu d’humour, tant qu’on y est, je suis assez surprenant comme gars il va vite s’en rendre compte. S’il attend une victime, il s’est trompé de personne. Je lave son pull me fichant bien qu’il m’en donne « l’ordre » ça ne me dérange pas plus que ça, le mettant à sécher sous le chauffage pour main, ça va prendre cent ans, mais tant pis, je vais patienter hein, il patientera aussi. « Je ne pense pas non. » Je n’ai pas assez de souffle, j’évite les efforts inutiles. Quand je le vois sortir son portable pour le filmer, je le regarde et souris en faisant des mimiques amusantes et des peaces, il veut une vidéo, je lui en donne une, mais je ne serais pas une victime dont il rira en se moquant, quand il la regardera il verra ma joie, parce que je suis un gars heureux de vivre en toutes circonstances, ce que lui ne semble pas avoir cerné préférant agir avec méchanceté, si je pouvais en ressentir surement que j’aurais pitié pour lui. « J’espère qu’il a une belle image. » Une petite remarque, un petit rire et voilà qu’on pourrait croire à une blague entre potes.

TENUE ♬ Ce petit jeu est très amusant, il pourrait ne jamais avoir de fin mais comme l'a pensé ce garçon, il s'arrêtera vraiment quand j'en aurais marre ou si quelqu'un vient nous déranger. Pour le moment ça ne risque pas d'arriver, surtout que j'ai tourné le verrou de la porte. En bref, je peux prendre mon temps pour lui faire vivre un cauchemar, lui plongeant la tête sous l'eau, le poussant brusquement contre le lavabo ou en le forçant à laver et sécher mon pull. Suis-je sadique ou juste trop joueur ? J'en sais rien, mais il doit vivre la pire chose de sa petite existence. Je doute qu'il soit habitué à tout cela, surtout avec un tel répondant. Chanceux ? C'est étrange de se trouver chanceux, surtout dans ce genre de situation infernale. Il ne résiste pas, ne se plaint même pas et s’empara de mon pull pour le laver et aller le sécher sous le truc pour les mains. Ouais, ça va vraiment prendre cent ans et je bouscule un peu pour que ça aille plus vite. Demander l'impossible, c'est un trait de caractère chez moi. Je pourrais presque m'attendre à faire du feu d'un claquement de doigt. « Quoi, tu as déjà essayé ? » Demandais-je simplement, sachant parfaitement qu'il ne doit pas subir ou faire ça tous les jours. En même temps, je sors mon portable de ma poche et actionne la caméra pour pouvoir le filmer mais ce qu'il m'offre est loin de l'image que je m'étais faite. Il est souriant, limite inébranlable et cela m'agace rapidement. C'est quoi son problème à ce merdeux ? « Très belle, tu veux voir ? » Je dis pas ça pour lui montrer mais plutôt pour lui foutre dans la figure, sauf que je me retiens malgré moi. Ne pas le violenter, je l'ai bien dit. Franchement, il m'énerve. J'aurai pu le bouffer si quelqu'un ne tapait pas à la porte, me sommant de l'ouvrir. C'est Saru, la voix de la raison. « Tu as vraiment de la chance. » Sifflais-je entre mes dents, je tourne les talons pour aller ouvrir la porte et tomber nez à nez avec mon cadet. Il me voit torse nu et croit déjà n'importe quoi... Comme si j'allais faire un truc pareil avec un gars dans son genre. Je suis méchant, pas pervers. Finalement je lui pique sa veste et la referme jusqu'au menton pour me protéger. « Garde-le, j'irai m'en acheter un autre. » Je parle au garçon avec les cheveux roses, le regardant à peine tandis que Tora se ramène à son tour. « T'es sûr que tu n'veux pas l'inviter ? » Oh ta gueule toi.

TENUE ♬ Ce petit jeu est surtout amusant pour lui, pour moi c’est juste une grande découverte, je peux me mettre à la place des personnes qui sont souvent emmerdé ou violenté sans raison, pauvre gosse, je me demande ce qu’il trouve drôle dans tout ça, mais je m’en fiche, si ça l’amuse je participe simplement sans broncher, ça ne doit pas être fun de me voir réagir de la sorte, mais je suis comme ça. Des coups ? De l’eau ? J’ai eu des crises cardiaques, des opérations, des crises d’insuffisance, des douleurs dans mes organes, j’ai failli mourir à plusieurs reprises, tout ça ce n'est rien à côté, je ne compte pas pleurer, crier, demander de l’aide ou encore lui demander d’arrêter, non, pas du tout. Il veut que je sèche son pull avec mon souffle, mais c’est impossible, pas que j’ai essayé, juste que je ne peux pas, je ne lui donnerai pas mes raisons, je ne peux juste pas. Un sourire et c’est la seule réponse qu’il aura. Il me film, pensant surement avoir une vidéo qu’il pourra montrer à ses amis et se moquer de moi en riant aux éclats, mais dommage pour lui, je suis loin de me laisser piéger. Je joue le bon pote, souriant, saluant, ça donne l’image d’une blague entre amis, rien de honteux pour moi en somme. Je suis prêt à accepter son offre de voir ce que ça donne niveau imagé, mais quelqu’un tape et j’en ai pas le temps, le laissant ouvrir la porte tandis que je continue de sécher son vêtement. Le voyant s’habiller je souris en me disant que je fais tout ça pour rien et bingo. « Trop sympa, je me disais que je manquais de pull dans ce genre. » Les gens doivent rien comprendre, mais j’arrête de le sécher pour le plier, ils parlent d’invitation et... « Oh je ne peux pas venir? » On se demande qui fait chier qui en fait. D’ailleurs j’ai envie de pisser depuis le début donc. Je les regarde attendant qu’ils ferment la porte, je me déshabille sans problème devant les gens, mais là, je vais éviter de faire l’exhibitionniste hein.

TENUE ♬ En vérité, ce gars est loin d'être amusant. Il ne réagit même pas comme une victime, c'est limite s'il n'est pas ennuyant à mourir. J'aime bien quand mes cibles se mettent à pleurer ou à me supplier, comme si cela pourrait les sauver de mon sadisme. Lui, il ne fait rien de toute cela et c'est lassant. J'ai beau avoir des magnifiques idées entre le noyer dans le lavabo et lui donner mon pull à laver, non sans le brusquer un peu, il n'a jamais la réaction que j'attends. Pour me divertir, tel le salaud que je suis, je sors mon portable et me met à filmer la scène. Je m'attendais à tout, sauf à ce qu'il s'en amuse et fasse le cake devant la caméra. Il me sidère, mais je ne laisse rien paraître pour autant. J'aurai bien envie de lui faire manger mon appareil, mais une chance pour lui qu'on vienne toquer à la porte. Mes amis, à croire qu'ils écoutent au porte et attendent le bon moment pour taper l’incruste. Maudit emmerdeurs! J'en profite pour piquer sa veste à Saru et me couvrir entièrement. « Faudrait surtout que tu changes ta garde-robe. » Il a l'air vachement déçu, mais le mec pli quand même mon pull ... Genre, je l'aurai mit en boule moi. L'intervention de Tora me donne des envies meurtrières, pire quand l'autre rétorque. « Haha! Je l'adore déjà! On l'emmène! » Non mais non ! Lui il décide comme ça, yolo! Puis tu as Saru qui a remarqué pour le comportement du garçon. « Laissez le pisser avant. » Mais je m'en moque ! Sur ce, je quitte les toilettes en râlant, sous le regard de mes amis qui rigolent bêtement. Bah ouais, ça les amusent à eux, mais pas à moi. Finalement, ils laissent l'autre débile faire son affaire, mais ils ne sont pas décidé à décamper.

TENUE ♬ Je n’ai jamais eu des réactions normales, parce que je n’ai jamais eu une vie normale tout simplement. Dans d'autres circonstances surement que j’aurais pu trouver cela effrayant et douloureux, agaçant et frustrant, mais là je ne ressens rien de tout ça, tout ce que je désire c’est peut-être comprendre pourquoi ce gars a tant besoin de la souffrance des autres, pourquoi ça l’amuse autant, qui y a-t-il de drôle dans tout ça ? Je ne sais pas, mais j’exécute ses demandes en espérant peut-être voir le bout et comprendre un peu plus ce genre de mentalité, pas que ça m’intéresse vraiment, mais je suis curieux de nature, ce genre d’expérience est unique, je n’ai jamais voulu me faire emmerder ou devenir une victime, mais j’en suis une, seulement je retourne ce « désavantage » à mon « agresseur ». Que je le lasse ou l’intéresse n’est pas vraiment ce que je me demande, mais surtout qu’est-ce qu’il attend de moi ? Le fait que m’amuse de ses coups tordus doit l’énerver, j’en ai peut-être pas tout de suite conscience, mais je ne suis pas un abruti. Jusqu’à ce que ces potes se ramènent, il m’offre son pull ? Cool, je prends, le pliant, je ne tiens pas compte de sa remarque plus occupée à m’intéresser aux mots d’un de ses amis, m’incrustant dans leur groupe naturellement sans aucune hésitation. Amen, il me laisse pisser ! Je peux ainsi vider ma vessie, avant de me laver les mains et sourire aux deux gars à qui je semble intéresser, pourquoi ? Je ne sais pas, peut-être parce que je n’ai pas réagi comme l’aurait voulu leur ami ? « C’est quoi la suite du programme ? » Je me sens presque dès leurs là. : « presque ». Honnêtement je ne sais pas ce qu’ils veulent, mais je ne m’inquiète pas, ils savent comment je risque de réagir maintenant, n’est-ce pas ? « Dites, il est toujours comme ça ? » Je demande à celui qui me trouve marrant, pointant du doigt le blond qui m’a « martyrisé. »

TENUE ♬ Son comportement devient rapidement agaçant et cela bloque mon amusement. Quand tout va dans mon sens, quand je me sens satisfait, cela est marrant. Mais dès l'instant où la réaction de la personne m'échapper et va à l'encontre de mes attentes, je trouve aussitôt cela chiant et nul. Même en sortant mon portable pour filmer, ce sale gamin trouve le moyen de faire le bouffon et d'en sourire, alors que je l'emmerde depuis plusieurs minutes. Non, c'est vraiment trop ennuyant comme jeu et je suis à deux doigts d'arrêter quand quelqu'un frappe à la porte. Mes deux potes sont de l'autre côté, cherchant à entrer. Ils ont dû attendre suffisamment longtemps, à présent ils viennent s'assurer que ma victime est toujours en vie. Eh oui, pour une fois je n'ai pas été méchant avec un pauvre gars, quelle chance pour lui. La porte ouverte, je les laisse entrer en abandonnant mon pull pour piquer la veste de mon cadet. J'ai une tonne de fric pour me payer ce que je veux, qu'est-ce que cela peut bien me foutre. Tora l'invite gracieusement à rejoindre le groupe pour la soirée et j'ai beau le fusiller du regard, il s'en fiche. Saleté de tigre, il n'écoute jamais rien. Ce n'est pas moi le chef, en fait il n'y a aucun leader dans cette bande. Tout le monde écoute tout le monde, sinon chacun en fait à sa tête. Tout dégénère du moment où les frères Otsuka sont là, l'un incite le gamin à venir avec nous, l'autre le laisse pisser... Franchement, pourquoi j'ai commencé ce petit jeu ? énervé, je sors des toilettes sans les attendre, prenant de l'avance sur eux. Quand ils m'ont rejoint, j'entends les paroles de l'intrus. « Toi, tu vas dégager. » Répondis-je méchamment, sûrement pas d'humeur à le supporter. Tora en profite pour passer son bras autour des épaules du gars. « Toujours, c'est notre lapin. » Il rigole et je lui relance un regard mauvais. « Au fait, comment tu t'appel ? Moi, C'est Tora. Lui c'est mon frère Saru et le blond, c'est Momiji. » J'ai vraiment la sensation que le brun est à deux doigts de faire postuler ce mec pour entrer dans notre groupe ... Aucune chance, je ne l'accepterai jamais de la vie. « Les mecs, si nous reprenons là où nous nous étions arrêté avant d'être dérangé ? » Demandais-je finalement en sortant un sachet de ma poche pour l'agiter discrètement sous leurs nez.

TENUE ♬ D’un côté je pense que c’est une bonne chose que je sois comme ça, malade et mourant. Je suis sûr que beaucoup ne pourraient pas comprendre comment je peux être capable de penser une chose pareil, j’ai prié aussi de vivre, des centaines de fois. J’ai prié et prié, mais ça ne m’a pas sauvé pour autant et je me suis simplement fait à l’idée que fallait accepter ce qu’on avait, j’ai compris ça très jeune et aujourd’hui même mes souffrances je les surmonte, parce que je ne veux pas perdre une seconde, je vis comme tout le monde, mais avec une vitesse accéléré x100 pour ne rien manquer. C’est pourquoi ce gosse, peu importe les méchancetés qu’il pourra faire, les coups qu’il pourra me donner, les insultes ou le regard froid qu’il me lancera, peuvent importe chacune de ses tentatives, elles seront vaines, parce que je peux surmonter tout ça et sans faire semblant. Je me retrouve à bientôt à me taper des poses sur son téléphone haha, mais on est coupé par deux de ses potes, par chance ils m’ont laissé pisser avant de m’emmener avec eux et loin d’avoir la langue dans ma poche je n’hésite pas à les questionner sur le gars qui m’a enfermé dans les toilettes. Je rigole presque à son air et son ton autoritaire, mais j’obtiens une réponse d’un des deux gars qui passent son bras autour de moi, me présentant par la même occasion la bande, je ne cherche pas à savoir pourquoi il l’appelle le lapin, surement parce qu’il est mignon ? Ou qu’il a des dents de lapin, je n'en sais rien haha, mais c’est drôle. « Kellian ~ » Je souris, il y en a au moins des gars cools malgré tout. Par contre quand je vois le dénommé Momiji sortir son sachet d’herbe ou je ne sais quoi d’illégal, je hausse les épaules. « Tu auras trouvé le moyen de me faire partir. Merci pour les présentations Tora~ » Je suis amical sans problème, lançant quand même un sourire à mon « bourreau » d’un soir, avant de m’éloigner, j’ai besoin de prendre l’air, je vais rentrer aussi avant de choper la mort, enfin... façon de parler voir ma situation.