TENUE ✧ Il y a un mois, je suis passé voir London pour lui signaler mon intention de rester au Japon pendant une période J’ai répondu à pas mal de ses questions mais je ne lui ai pas tout dit. Par exemple, je ne lui ai pas dit que la vraie raison de ma venue, je lui ai aussi caché le fait que je connaissais son petit copain bien avant qu’il m’annonce être en couple. Mon frère chéri ignore que j’ai déjà rencontré Loukas et qu’on est même assez proche. Haha, je rigole. Il ne connait même pas mon prénom. Il doit juste me prendre pour un pote à Wolfram qui n’arrête pas de le coller parce qu’il lui ressemble trop. Loukas est aussi loin de se douter que je suis le grand frère adoré de son copain. Les révélations promettent d’être intéressantes, mais ce n’est pas encore le moment pour ça. J’ai encore pleins de trucs que je veux faire en tant que pote relou, vous savez, le genre de blague qui marchent moins bien s’il découvre ma relation avec London. C’est pourquoi, je garde le moment de vérité pour une autre fois.

Bien sur, ces « mensonges » sont en équilibres car aucun de deux se doutent de mon implication. Il suffit que l’un des deux en parle à l’autre pour susciter des questions ou éveiller des soupçons. En soi, ça m’est égale qu’ils le découvrent. La partie sera juste terminée mais une autre commencera, car il y a aussi pleins de choses que je peux faire en tant que frère de London. Dans tous les cas je saurai combler mon ennui avec eux. Après tout, London est mon sujet d’étude préféré, alors son copain deviendra naturellement le deuxième de la liste.

Je ne sais pas si c’est le hasard qui fait bien les choses ou si c’est tout simplement le destin, mais je rencontre Loukas dans la même épicerie où j’ai fais mes retrouvailles avec London. En réalité, cette endroit étant proche de son appart, il n’est pas rare de le trouver là. Mais je m’amuse à penser ça comme un signe du destin, c’est bien plus amusant. Mon cadet semble avoir un soucis car il reste beaucoup de temps devant la caisse à fouiller dans son sac. Non… ne me dites pas qu’il n’a pas d’argent. Je souris malicieusement avant de dépasser les gens devant moi pour le rejoindre et y déposer mon jus de tomate dans le lot. «   Hey Wolf’ ! T’as pas d’argent ou quoi ? Tu t’es cru pour le roi du monde ou quoi ?  » Je lache un rire. En plus, il a l’air d’avoir acheter pour beaucoup. Ralala, c’est beau la jeunesse en croissance. Je fais signe à la caissière de compter ma boisson et sort des billets pour payer. «   T’habites où ? Je t’aide à porter tes courses, et tu me rembourseras lorsque t’auras ton porte feuille.  » Faire l’agneau avant d’attaquer est une tactique qui marche tout le temps. Cependant, mon aide consiste simplement à manger une barre chocolatée du lots. Je pique le saint graal de London et l’entame avant de me diriger vers la sortie. Non, je n’ai toujours pas retenu la leçon, j’aime toujours voler les barres de mon frère.

TENUE ✧ C'est une bonne chose d'accueillir son petit ami chez soi, mais à force de faire des repas ou grignoter ce qu'il y a dans les placards, faut obligatoirement faire des courses. J'ai été surpris ce matin en ouvrant mon frigo pour constater qu'il était vide. Même pas de quoi boire, à part l'eau du robinet mais même en étant l'homme le plus simple au monde, je n'aime pas boire à travers un tuyau d'eau. J'aurai dû y songer dès le départ à faire mes achats pour la semaine ou le week-end, plutôt qu'attendre le dernière moment où je vais forcément mourir de faim. Du coup, je n'ai rien trouvé de mieux qu'appeler le room service pour un petit déjeuné coûteux sur le compte de mon père. Non, je ne suis pas un profiteur, mais faut bien que l'argent vienne de quelque part. Or, c'est lui qui débourse, pareil pour mes courses. Il me place une certaines sommes sur un compte et c'est à moi de le gérer comme un grand garçon. Heureusement que je ne suis pas ce genre de gars à dépenser dès qu'un truc lui plait, sinon je n'aurai plus rien pour vivre.

Vêtu d'un ensemble noir et d'une veste blanche, j'ai rapidement coiffé mes cheveux foncés pour filer en ville, sac à la main. Je pensais avoir tout prit, que tout était dedans comme à chaque fois mais encore une fois, je n'ai pas vérifié correctement son contenu avant de partir. De Ginza, je prend le métro jusqu'à Shibuya qui se trouve pas si loin de l'hôtel et plus proche de l'école, c'est aussi là que je fais mes achats pour le dortoir. Les employés ont vite fait d'enregistrer mon visage et mon nom, ils savent très bien qui je suis à force de discuter avec les caissières. C'est une sorte de passage dans mon pèlerinage qu'est ma nouvelle vie à Tokyo, quand ce n'est pas mon appartement ou l'école, c'est forcément dans un magasin donc cette épicerie de fortune.

Le temps de savoir quoi prendre et de faire le tour, j'ai dû perdre une bonne demi-heure avant d'arriver à la caisse et de fouiller dans mon sac pour chercher mon porte monnaie. Poche après poche, je ne trouve rien et je commence à croire que j'ai vraiment la tête dans les nuages. J'ai oublié de quoi régler mes courses et il me faudrait un bon quart d'heure pour retourner chez moi et revenir ici. Ce serait une grosse perte de temps, puis je ne peux pas laisser mes courses sur le tapis comme ça et faire attendre d'autres clients. Il y a déjà une belle fille dans mon dos. Dans ces moments-là, on ne sait pas trop quoi faire puis on se rend compte qu'on a quand même une bonne étoile quand une personne débarque de nulle part pour ironiser légèrement la situation. Merci sans nom, ça fait toujours plaisir. « Ce n'est pas wolf, mais Loukas. » Dis-je avec d'un ton calme, mes yeux examinant les traits rieurs de son visage. Il a l'air de bien s'amuser, mais je l'ai presque toujours vu ainsi depuis notre première rencontre. « Ginza. Tu es sûr ? » Je préfère qu'il soit sûr de son geste avant de le regretter, même si je compte le rembourser arrivé chez moi. Je le vois prend l'un de mes articles et remarque qu'il s'agit d'un bien précieux pour mon copain. Bon, je n'ai pas trop mon mot à dire. La caissière encaisse les sous de Zeno et je récupère mes sacs pour sortir à mon tour. « Merci, c'est gentil. » Son geste est incompréhensible mais je ne vais pas me plaindre, loin de là. Les jeunes d'aujourd'hui ne sont plus courtois, ni très altruiste et j'avais peur d'être le dernier des respectueux sur cette terre.

TENUE ✧ Le hasard fait bien les choses. Je ne pensais pas rencontrer Loukas aujourd’hui mais je suis tombé sur lui sans le vouloir. A vrai dire, je ne pense pas que le « hasard » existe. Si je l’ai vu aujourd’hui, c’est qu’il doit bien avoir une raison donc je ne peux pas laisser passer ça. Très souvent, cette raison est de faire passer mon temps, et de me sortir de l’ennuie. Oui, c’est ainsi que je vois l’utilité des autres. Mais Loukas est différent des autres, il est le petit ami de mon unique frère. Même si mon amour pour London n’est pas la même que celle des autres grands frères qu’ont pour leur cadet, je tiens à lui. Cependant ce serait mentir si je disais que c’est pour le bien de mon frère que je reste collé à Loukas. Ce dernier est assez intéressant et le fait qu’il soit le copain de mon frère rend juste les choses encore plus amusantes. Je l’observe faire ses courses et le suit comme je l’ai fais avec London. Il n’a pas l’air d’avoir remarqué ma présence car il continue à faire ses courses. Je ne connais pas assez Loukas pour savoir comment il va réagir si je lui pique ses achats. Et puis, ce serait trop démodé de ma part de refaire deux fois la même plaisanterie. Alors je me contente de l’observer discrètement. Le coup du porte feuille est un cadeau tombé du ciel. Le lycéen se retrouve dans une situation assez embarrassante. Je décide de sortir de ma « cachette » pour l’avancer. «   C’est parce que tu ressembles trop à Wolfram.» C’est surtout pour l’embêter que je l’appelle par le prénom d’un autre. Je connais son nom mais je ne lui ai jamais dis le mien. Je ne lui ai jamais dis qui je suis, préférant laisser son imagination faire. «   T’habites loin…  » Je fronce mes sourcils pour accentuer le suspense. «   Mais c’est toujours ok. » Je ne compte pas le lâcher aussi facilement. Je me sers dans le sac de Loukas. «   Pas besoin de remerciement, tu me rembourseras non ? » Barre dans la bouche, je me retourne pour faire face à Loukas, tout en continuant de marcher à reculons. «   London va bien ? Sa famille s’inquiète pour lui.  » Ce qui est à moitié vrai et faux. Je le fixe pour ne pas rater sa réaction. Je me demande comment il nous voit, nous membre de la famille de London, même si pour l’instant il n’a aucune idée de qui je suis réellement.

TENUE ✧ Le hasard est une excuse pour beaucoup, d'autre pense au destin tandis qu'une minorité songe à la coïncidence. Pour ma part, je ne peux pas prendre partie pour l'un ou pour l'autre, parce que je ne crois pas vraiment à ces choses là. Si ce garçon se trouve sur mon chemin, ce n'est rien de plus qu'une coïncidence hasardeuse mais c'est loin d'être écrit dans l'avenir. Quand il apparaît pile au bon moment, je le soupçonne de me suivre plutôt de tomber comme par hasard à l'instant voulu. à moins que mon porte monnaie soit de mèche avec lui et je doute de m'en sortir dans la vie si c'est cela. Sa comparaison me laisse une étrange impression et je fronce légèrement les sourcils quand il ramène la ressemblance avec ce Wolfram sur le tapis. Je n'aime pas ce sale type, ce Wolf. « Tu m'excuseras, mais je n'apprécie pas cette comparaison. » Prononçais-je simplement, sans vulgarité, sans colère. Je dis juste ce que je pense de ses paroles et de sa vision, sans prendre de pincette. Il trouve ça loin mais ne se résigne pas pour autant et je souris, amusé par son comportement enfantin mais pas moins étrange. J'ai plutôt l'impression qu'il se rembourse seul en piquant dans mes achats, mais je fais l'aveugle. « évidement, dès qu'on arrive chez moi. » Il peut me faire confiance, il ne risque pas de se faire voler avec moi. London ? J'en oubliais qu'ils se connaissaient, sûrement par rapport à ce Wolf, mais sa famille ? Le temps que l'information monte au cerveau, me laissant sans voix. « Tu connais sa famille ? » J'en oublie de répondre à sa question, mais quelle importance quand il me parle de sa famille. Je sais par avance que London possède un frère et soeur, ainsi qu'un père et une mère, mais il ne les voit plus depuis un certains temps. Je sais aussi qu'il passe le plus clair de son temps au campus, sans rentrer chez lui à Londres... Pourquoi me parle-t-il d'eux ? « Est-ce vrai qu'ils s'inquiètent pour lui ? Je n'ai jamais eu cette impression. » Soufflais-je lentement en relevant mes yeux vers lui.

TENUE ✧ Le hasard ne fait pas tout. On ne peut pas tout le temps se reposer sur un phénomène aléatoire et laisser les choses aller. Je ne suis pas comme ça. J’aime être celui qui déclenche les coïncidences, provoque les rencontres hasardeuses. Il n’y a rien de plus facile que d’engendrer ce genre de situation lorsqu’on a des yeux un peu partout dans la ville. Mais cette fois ci, c’est vraiment une intervention divine qui a fait que je rencontre Loukas aujourd’hui dans cet épicerie. Faut croire que le pauvre Loukas n’a pas de chance, ou alors c’est mon jour de chance. Les deux cas me vont. Mais si je devais choisir entre les deux hypothèse, je préfère la première option. Bah oui, le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est bien plus amusant de penser que le lycéen soit dans une situation défavorable que de voir aujourd’hui comme un bon jour. J’ai envie d’éclater de rire en voyant qu’il n’a pas son porte monnaie. J’adore ! Il est malchanceux jusqu’au bout. Je siffle devant la maturité de ses propos. Loukas est un mec assez calme, tout le contraire de London qui est impulsif. « C’est vrai, a part le physique, vous n’avez vraiment rien en commun. »  Sauf London peut être. Mais je me retiens de lui faire la remarque, ne voulant pas l’attaquer aussi fort dès le début. Aussitôt les courses payés, je m’invite à faire le chemin avec lui. Loukas croit vraiment qu’il va facilement se débarrasser de moi une fois chez lui. Or, je ne compte pas le lâcher comme ça. Je lui demande des nouvelles de London, alors que je peux facilement en avoir par un simple coup de fil, mais ça, il ne le sait pas. Je souris fièrement et hoche de la tête. «  Bah oui ! Je la connais même très bien. Wolf aussi. Après tout, ils étaient rivaux. » Enfin, oui et non. On savait qui il était mais ça n’a jamais dépassé le stade de la politesse. Je vois qu’il commence à cogiter dans sa tête, il n’est plus aussi calme qu’il ne l’était, la preuve, il ignore complètement ma question et se précipite pour en savoir plus sur sa famille. «  Ah parce que London te parle souvent de sa famille ? » Je sais que c’est un sujet qu’il n’aime pas en parler; après tout, à part moi, notre famille n’a rien de très intéressant. Je m’arrête un instant et l’attends jusqu’à qu’il arrive à mon niveau. Je vérifie autour de moi, comme si j’allais dévoiler un grand secret. «  J’ai cru entendre qu’ils ont envoyé quelqu’un pour voir si tout se passait bien avec la natation. » Je soupire. «  Ils sont assez vieux jeu tu sais. Surtout son père, il ne veut pas que London pense à autre chose qu’à la natation, si tu vois ce que je veux dire. » Je lui lance un regard  accusateur, tout en gardant un fin sourire.

TENUE ✧ Peu de chose m'énerve, faut l'avouer. Très peu de chose parvienne à me mettre en colère, si ce n'est quand on touche à London pour lui faire du mal. Alors quand ce garçon parle de ma ressemblance avec Wolfram, je trouve cela agaçant et impertinent, comme si c'était une insulte pour mes oreilles ou juste pour ma fierté. Peut-être que physiquement nous sommes semblable, mais cela s'arrête là. Je ne suis pas ce genre de mec qui drague à droite et à gauche ou qui présente son petit ami tel un trophée. London n'est pas cela pour moi, il n'est pas une personne que je vais présenter à tout le monde comme étant le miens, à moi. Ce serait comme le considérer tel un objet, puis je refuse d'être similaire à ce Wolfram, d'après ce que j'ai pu entendre de lui. Voilà, à part le physique, rien ne concorde entre lui et moi. Je souris à ses paroles, n'ayant aucune raison de le reprendre vu ce qu'il vient de dire. Il m'aide à payer mes courses et je lui promet de le rembourser une fois chez moi, juste le temps de faire le trajet puisqu'il s'invite tranquillement. ça me fera de la compagnie, autant en profiter. Apparemment, il connait la famille de London, mais je ne comprends pas pour la rivalité. Qui ça ? Wolf et London ? Ou leurs familles ? Mais je me doute que ce soit par rapport à la natation, au vu de la passion de mon copain. Je secoue doucement ma tête de gauche à droite en mordillant le coin de ma lèvre. « Pas vraiment, non. Il m'en a parlé qu'une seule fois. » Et ça remonte à notre première sortie à la plage, quand nous nous sommes connus au départ. à noël, j'ai parlé du miens mais il me semble que c'était tout. Arrivé au niveau de Zeno, j'écoute ce qu'il raconte avant d'ouvrir les yeux en grand, surpris et désorienté. Quoi ? Bon, il vérifie seulement la natation, ça ne devrait pas poser de soucis puisque London est toujours sérieux. Autre chose... Je détourne le regard, l'air préoccupé. « London est très sérieux avec la natation, il prend beaucoup de son temps pour s'entraîner. » Mais là, j'ai plus l'impression de vouloir me convaincre moi-même... Un truc me dérange subitement et je ramène mes yeux vers lui. « Comment en sais-tu autant à son sujet ? Je ne sais même pas comment tu t'appelles... » à croire que je l'accuse d'un truc ou le soupçonne carrément. C'est étrange, il sait beaucoup de chose sur eux et en même temps, il m'apprend que quelqu'un surveille London. J'ai de quoi croire qu'il est dans le coup.

TENUE ✧ J’ai vite compris que Loukas ne sera pas facile à énerver. Il suffit de voir ô combien il reste calme lorsque je l’appelle par le prénom de son doppleganger. Ce n’est pas tout le monde qui sort des « Tu m’excuseras ». Il m’amuse bien ce gamin. Cependant je ne compte pas abandonner l’idée de l’énerver pour autant. Tout le monde a ses limites et je suis prêt à tout pour découvrir les siennes. On dit que l’amour est une force mais pour moi, je la vois surtout comme une faiblesse. A l’évocation de la famille de London il parait déjà moins assuré que tout à l’heure. Il reste serein mais je suis sur que je lui ai mis le doute. L’incompréhension se lit sur son visage lorsque je parle de la rivalité entre London et Wolfram. Ah, il n’avait pas l’air de le savoir. Tant pis, ce n’est qu’un détail futile. Bouche en forme de « o », j’acquisse en entendant sa réponse. Alors comme ça London ne lui a jamais parlé de son frère chéri ? Je suis faussement déçu. Je m’arrête de reculer et attends que Loukas arrive à mon niveau pour lui dévoiler un faux secret. Sa réaction est trop amusante, j’ai envie de rigoler mais je ne suis pas un amateur. Je sais me contrôler, alors je me contente de garder mon, si détestable, sourire taquin. Je hausse les sourcils, avance ma tête pour écouter ce qu’il a à dire. Je ne dis rien puisque je n’ai pas besoin d’ajouter quoi que soit. S’il a à sentir coupable pour quelque chose, il le sera spontanément. Il aura beau à vouloir à nier la vérité en face de moi, il ne pourra pas se mentir à lui même. Malgré ce moment de doute, Loukas est un gars assez placide. Je soupire un coup avant de reprendre ma marche. «  Mon nom n’a aucune importance. Le comment ne te servira à rien. La seule chose utile à savoir, c’est que je sais, c’est tout. » Ou je n’ai tout simplement pas envie de lui répondre. Je préfère laisser son imagination agir. C’est normal qu’il doute de moi, mais ce n’est pas pour autant que je vais tout lui révéler comme ça. «  Tu peux toujours émettre des hypothèses, ça fera passer le temps plus vite. » Je souris une nouvelle fois. «  Qui sait, tu finiras peut être par le deviner ! Mais pour le moment, on a des courses à ranger et tu as une dette à payer ! »

TENUE ✧ Bien que je ne connaisse pas Wolfram, je sais qu'il est une mauvaise personne et qu'il a fait du mal à mon copain par le passé. Je n'aime pas ce garçon, je déteste ce qu'il a osé faire à London, mais à présent il est très loin de revenir mettre sa merde chez lui ou entre nous. Par contre, je ne sais rien de la famille Wakabayashi, sauf que son père a beaucoup d'attente envers son fils. Je sais aussi qu'il a une soeur, mais sûrement pas des plus appréciable, sinon ces gens-là me sont totalement inconnu. Et tout le monde sait que l'inconnu ne rassure pas, surtout quand on a aucune raison de s'en méfier. Sa famille pourrait être loin de l'image que je me fais d'eux, puis ils sont beaucoup plus menaçant que Wolfram, ce simple homme sans importance. Zeno sait quel sujet choisir pour me déstabiliser et plus j'y pense, plus je remarque ne rien savoir sur eux. Qu'importe s'ils ont été rivaux à une époque, tout ceci est terminé à présent. London ne se livre plus contre ce Wolfram, il ne lui accorde plus aucune importance et je suis bien content que l'autre se soit éloigné sans donner des nouvelles. Zeno ne pourra pas m'avoir avec ce gars, mais par contre il marque des points avec la famille. Ils attendent toujours autant de lui, je ne dois pas interférer dans l'avenir de mon petit ami mais en même temps, je n'ai aucune envie de l'éviter par esprit de compétition ou juste pour la natation. C'est égoïste, mais son père ne pourra pas me faire changer d'avis aussi facilement que Wolfram a abandonné London. Puis, je m'interroge enfin sur ce garçon sans nom. Il est très mystérieux mais je souris sans pouvoir détacher mes yeux de son visage. « Je peux toujours t'appeler « hey », c'est comme tu veux. » Puisque j'ignore son prénom ou celui qu'il pourrait inventer. Des hypothèse ? Qu'avance-t-il par là ? Que je dois me méfier encore plus de lui et de son petit jeu d'acteur ? Là, je me pose vraiment des questions. « Tu me ferais presque douter de toi, si ce n'est pas déjà le cas. » C'est ce qu'il doit vouloir, non ? J'hausse les épaules et lui montre le chemin à suivre jusqu'à chez moi. Après quelques minutes de marche, je m'arrête devant un immense hôtel de luxe, où la façade est entièrement faites de grande vitre scellée, sauf les portes. « C'est ici, dernier étage. » évidement, il ne pourra jamais monter seul sans le code de l'ascenseur et la carte magnétique de ma porte blindée. Bah ouais, appartement moderne de riche.

TENUE ✧ Wolfram n’est pas une menace pour Loukas. Ce dernier doit avoir beaucoup confiance en London et/ou en lui même pour ne pas prêter attention à l’ex de mon frère. C’est assez rassurant d’un côté. London s’est trouvé un brave gamin qui a du cran. Même si je suis content que leur relation soit si harmonieuse, je ne vais pas pour autant ne pas tourmenter son pauvre copain. Parler de notre famille déstabilise Loukas. London ne lui a surement pas parlé de notre belle famille. Je le comprends, moi non plus je n’ai pas envie de m’étaler dessus. De un parce que je n’ai personne avec qui en parler, et de deux, ça n’en vaut pas l’intérêt. Dans mon cas, je suis un peu comme le mouton noir de cette famille alors personne n’a d’espérance pour moi, m’ignorant complètement. Alors que dans le cas de London, il est la poule au oeuf d’or, tout le monde a mis ses espoirs en lui et ce n’est un secret pour personne. Ce n’est pas pour rien que mon paternel l’a envoyé à Royal, il veut faire de notre London le futur champion de la natation. Mon frère doit avoir beaucoup de pression mais s’en sort relativement bien. Je ne fais aucun soucis pour lui sur ces capacités sportives. Ironie du sort, c’est à Royal que mon frère chéri trouve l’amour de sa vie. Cet amour qui me laisse lui prendre petit à petit la tête. « Ça me va. Appelle moi par tous les noms que tu veux, je te répondrai. » On m’appelle par des noms bien pire que ça d’habitude alors ça ne me gêne pas du tout. Faut dire que Loukas n’est pas le premier que je vais embêter comme ça. Je ris, amusé par la situation. « Faut pas, faut pas. Je ne suis pas méchant. » Je le suis en sifflotant une chanson que j’ai entendu ce matin à la radio. On se retrouve devant un hôtel de luxe. Comme je n’avais pas fait de recherches approfondis sur lui, je ne savais pas qu’il était le fils du gérant de cet hôtel de luxe. C’est une bonne chose à savoir. « J’ai droit à une réduction si je dis que je te connais ? Je vis encore qu’à l’hôtel et celui m’a l’air pas mal comme endroit. » Je lui donne volontairement quelques indices sur moi. L’ascenseur nous mène rapidement jusqu’au dernier étage. On se retrouve devant une porte blindée. Je siffle devant toute cette sécurité. On rentre dans l’appartement où je découvre une très jolie vue. Je fais comme chez moi fonce vers la baie vitrée. Je remarque la présence d’un petit chat. « C’est donc lui, ce fameux Lonkas. » Je l’appelle intentionnellement par le prénom du minou. Moué, je ne suis pas convaincu par l’animal. Il n’est pas aussi mignon que London me l’a décrit, j’aurais préféré avoir un chien. « Ne me regarde pas comme ça, tu ne m’auras pas comme ça. » Dis-je à l’attention de l’animal. Je me tourne vers son propriétaire. « Ah ! Je ne veux pas que tu me rembourses avec de l’argent, j’ai juste besoin d’un ami pour aujourd’hui. » De toute façon, il n’a pas le droit de refuser. « Range tes affaires, on repart tout de suite. »

TENUE ✧ Sa famille est un mystère pour moi. J'ai déjà expliqué à London que ma mère s'est enfuit je ne sais où après la séparation avec mon père, que j'ai vécu avec mes grand-parents durant un temps avant que mon père m'accepte chez lui à Tokyo, dans son nouvel hôtel de luxe. Il a dû attendre de bien se reformer avant de vouloir renouer véritablement les liens avec son fils, mais je ne suis pas déçu d'avoir accepté. Ainsi, je peux voir plus souvent mon père mais j'ai pu rencontré London, ainsi que d'autres personnes. Or, là il me pose une colle en parlant de la famille de mon petit ami. Je ne connais ni sa mère, si son père et à peine l'existence de sa soeur. Faut dire que London ne parle pas souvent d'eux, alors j'ignore complètement qu'il a un frère en plus. Ce garçon continue de jouer les mystérieux, sans me dire son prénom. Je prends donc le droit de le nommer comme je le souhaite. « Jacques, tu as une tête à t'appeler Jacques. » Fallait pas me laisser choisir un surnom, puis ça me fait penser à la crevette dans nemo. Méchant, non il n'a pas vraiment une tête de méchant mais je pourrais presque croire qu'il cache bien des choses sous ce visage souriant. Bref, je l'amène jusqu'à chez moi à Ginza, dans l'hôtel de mon père. « Pas sûr que ça fonctionne, mais tente toujours le coup. » C'est bizarre de vivre à l'hôtel, en dehors de ma condition je veux dire. ça ne doit pas faire longtemps qu'il est ici... Alors comment connait-il Wolfram ou London aussi bien ? Je le guide jusqu'à mon appartement, le laissant faire. « Oui, c'est bien lui. » London a dû lui parler du chaton, celui-ci fixe le jeune homme sans vraiment s'en approcher. Je le vois hésiter, mais il doit avoir peur de lui. « Un ami ? » Je ne le comprend pas, décidément. Je ne dis rien de plus et récupère les sacs pour aller les ranger dans la cuisine, Lonkas sur mes talons pour réclamer à manger. Je lui donne quelques friandises avant de revenir dans le salon, là où j'ai abandonné Jacques. « Tu veux repartir où ? » Lui demandais-je, curieux de savoir où il voulait m'emmener aussi rapidement. On vient à peine de mettre les pieds chez moi qu'il veut repartir je ne sais où. Mais plus je serais avec lui, plus je pourrais en savoir. Que ce soit sur ce garçon mystérieux ou sur la famille de mon copain. Il a piqué ma curiosité, c'est mal.

TENUE ✧ « Allons-y pour Jacques alors !  » Je rigole tout seul. Ça me fait penser à Jack Sparrow dans Pirates des Caraibes. Loukas ne l’a certainement pas choisi à cause de ma ressemblance physique avec ce charismatique pirate, mais il n’a pas totalement tord au niveau du caractère. Nous sommes tous les deux des escrocs égoistes avec une étrange manière de pensée. Personne à part nous même peut savoir ce qui se passe dans notre tête. Je suis curieux de savoir ce que Loukas pense de moi. Est ce que je lui inspire la confiance ? La méfiance ? Après quelques minutes de marche, on arrive devant l’illustre bâtiment. La classe ! Je blague avec lui. Je soupire, faisant semblant d’être déçu. C’est dommage car c’était aussi une bonne occasion de connaitre mon identité. « Et si tu insistes pour m’inviter ? Tu peux bien faire ça pour moi non ?  » Et s’il sait que je suis le frère de London, est ce qu’il me fera cette faveur ? Lonkas est aussi présent dans l’appartement. C’est la première fois que je le vois et il ne m’inspire pas confiance. Les chats c’est vicieux, un peu comme moi haha. Peut être que c’est pour ça que je préfère les chiens. Et puis le chaton a l’air d’avoir peur de moi. Ça aurait été un chien, il aurait peut être « senti » le lien que j’ai avec London. J’exagère mais tout est bon pour dire qu’un chien est meilleur qu’un chat. Je lui montre toutes mes dents en affichant un grand sourire. « Oui !  » Plus qu’être ami, je dirai sous fifre, mais pour moi ça sonne presque pareil. Je le suis du regard jusqu’à le perdre de vue. J’en profite pour observer la décoration qui en dit long sur l’habitant. Loukas réapparait. « Surprise ! Suis moi. Ah ! Prends ton porte feuille hein !  » Je devrais peut être lui bander les yeux et l’emmener avec moi ? Je rigole bien évidement. Je l’attends à l’extérieur de son appartement et on redescend jusqu’au rez de chaussée. On sort de l’immeuble. Je tape quelques messages sur mon portable, échangeant avec mes vrais sous fifres. Je lève la tête de mon écran, prêtant enfin attention au lycéen. Je range l’appareil dans ma poche avant de sourire. « Est ce que tu cours vite ? » Ma question arrive comme un cheveux sur la soupe, ça n’a ni queue ni tête. En même temps, je suis comme ça. J’observe la moindre de ses réactions pour savoir si je lui ai fait peur. Je l’emmène jusqu’à un parc. « Mon ami, tu vois le mec la-bas ?  » Je lui montre du doigt l’homme en question. « Il me doit quelque chose, j’aimerai que tu le récupères pour moi. Tu n’as qu’à l’approcher puis de me pointer du doigt. Il saura quoi faire.  » Rien de bien difficile, sauf s’il prend les jambes à son cou en me voyant. Je lui souris comme si je lui demandais d'accomplir une simple tache. Entre amis, il peut bien m'aider non ?

TENUE ✧ Serais-je assez fou pour inviter un inconnu chez moi ? Je crois bien oui, c'est ça le pire. Je ne peux peut-être pas lui offrir une chambre dans cette hôtel, même s'il appartient à mon père, mais je peux l'inviter à rester chez moi si besoin, puisque ça m'appartient. Ce n'est pas comme si j'invitais beaucoup de monde chez moi ou comme si j'avais beaucoup d'amis non plus. Les gens ne me détestent pas, ils m'apprécient mais je ne peux pas dire qu'on soit réellement liés. « Tu peux toujours venir ici, si tu veux. » Pas besoin de savoir qui il est vraiment pour accepter sa présence, disons que l'altruiste est une qualité chez moi. Ce gars pourrait être un mafieux ou un pauvre type que je ne refuserais pas de lui ouvrir ma porte, tant qu'il ne cherche pas à me tuer. Jacques ne semble pas aimer Lonkas, et ce dernier non plus puisqu'il ne s'en approche pas. Je ne vais pas râler, le chaton fait sa vie autant que le jeune homme, puis je ne peux pas le forcer à l'apprécier ou à le câliner. Pas tout le monde aime les chats, certains ont même peur d'eux. Il me considère comme son ami, seulement pour la journée apparemment. Cela ne m'embête pas, c'est rare qu'un truc me dérange. Bref, je vais ranger mes courses en l'abandonnant dans le salon. Il ne risque pas de trouver grand chose dans les grandes pièces, seule ma chambre est décoré selon mes goûts avec des planches de surf ou de skate, des trucs qui vient d'Australie aussi, des photos de là-bas, etc. C'est étrange, maintenant je dois le suivre sans savoir où on va. Dans quoi je m'embarque avec ce garçon? Aucune idée, mais je récupère mon porte-feuille. « Tu es sûr que tu ne veux pas que je te rembourse ? » Tentais-je avant de quitter mon appartement et Lonkas. à l'extérieur, il me questionne sur mon attitude physique et j'hausse un sourcil. « Plutôt ouais, mais je préfère rouler ou glisser. » Sur des planches, hein. Il veut faire la course ou un truc du genre ? Plus je reste avec lui, plus je le trouve étrange. « Oui ? » Qu'est-ce qu'il va me demander ? De lui courir après ? Ou de lui échapper ? Je ne comprends pas bien, attendez des explications. « Attends, qu'est-ce que tu dois lui récupérer ? ça ne va pas m'attirer des ennuis au moins ? » Bon, je soupire et hoche doucement ma tête, tournant le dos à Zeno pour m'approcher du gars. Il n'a pas l'air de faire attention à moi, je crois même qu'il ne m'a pas vu venir. « Salut. Je peux te demander un truc ? Mon ami semble te connaître, mais il n'en est pas sûr. C'est lui, là-bas. » Fis-je en pointant Jacques du doigt, sans trop savoir ce que je fais. C'est à mes risques et périls, mais je suis assez fou pour ça.

TENUE ✧ Loukas ne semble pas avoir peur du danger, de l’inconnu. Les jeunes d’aujourd’hui sont vraiment insouciants, ou alors, c’est qu’il n’est pas comme les autres. Est ce la raison pour laquelle mon idiot de frère est tombé sous son charme ? Mais je m’en fiche. Leur histoire d’amour ne m’attire pas tant que ça, ce sont les protagonistes qui sont intéressants. Mais je ne sais pas comment je dois qualifier le lycéen après son invitation. Je ne comprendrai jamais ces gens qui donnent sans réfléchir. Ce n’est pas humain d’agir ainsi et je crois fortement que la gratuité n’existe pas dans ce monde. Chaque action est expliquée par une intention. Si tu donnes quelque chose c’est parce que tu espères avoir quelque chose en retour. C’est le principe de l’échange équivalent. Le monde dans lequel j’ai grandis fonctionne sur ce principe, mon métier, ma mentalité, celle des autres, tout se base sur ce principe. J’échange mes informations avec de l’argent, du pouvoir. Même maintenant, j’ai payé les courses de Loukas dans l’unique but de passer du temps avec lui et ainsi pouvoir s’amuser ensemble. Je n’ai pas d’amis et j’en ai pas besoin. Avec mon comportement, il en faut beaucoup pour qu’on m’apprécie et le contraire est vrai. Une journée est amplement suffisant pour que Loukas finisse par regretter son accord. «  Sur et certain !  » Me rembourser par de l’argent n’aura rien d’amusant. Le pire, c’est qu’il finit par accepter. Enfin, c’est tant mieux pour moi. Je devine rapidement qu’il doit me parler de skate ou de surf. Ça va, si c’est un sportif, je n’aurai pas trop de regrets à le faire courir pour moi. Je rigole, bien entendu. Après avoir confirmé la localisation de notre homme, j’emmène mon ami du jour jusqu’au parc où je lui montre une personne du doigt. Je soupire tout en souriant. «  Mais non, tu as cru que j’étais qui ? Je ne fais pas parti d’un gang ou autre.  » dis je pour le rassurer. Et puis, je suis un pacifique qui n’aime pas la violence. En tant qu’informateur, je ne touche pas aux « marchandises », je ne suis pas un trafiquant. La seule chose que j’échange, ce sont des informations. Même maintenant, la chose que doit me récupérer Loukas n’est qu’un dossier de paperasses. Si à priori ça ne semble pas important, le contenu peut me rapporter gros. L’homme en question me l’a volé pour essayer de le revendre à un autre acheteur. J’avais besoin d’une nouvelle tête pour qui puisse se rapprocher de lui sans problème. Et c’est ce que Loukas réussit à faire. Le voyant me désigner du doigt, j’affiche un large sourire. Dès la seconde où il me voit, l’homme eut un moment d’hésitation. Devrait-il courir ou tout simplement me donner ce qu’il m’est du ? Je lui montre la présence de quelques personnes en désignant du pouce l’entrée du parc. S’il est intelligent, il devrait donner le dossier à Loukas. Bingo. Je le vois donner quelque chose à mon ami. « Dis à ton boss que je ne recommencerai plus… » Je n’entends pas ce qu’ils se disent mais ça n’a pas d’importance. Je les observe sans avoir la moindre idée de ce qu’ils discutent. « Mais tu m’as l’air bien jeune…Tu as si besoin d’argent que ça ? Tu sais que mon boss donne le double pour ce dossier. Choisi le bon camp petit. »

TENUE ✧ Le danger est loin de me faire peur. Je n'ai jamais éprouver quoi que ce soit à glisser à toute vitesse sur une planche de snowboard, même en hors piste là où les avalanches sont facilement déclenchée. Je n'ai pas non plus peur de marcher au bord du vide, en haut d'un édifice ou de me suspendre par une corde. Je n'ai pas peur quand il faut sauter de haut, ni quand il faut aller vite. Suivre un garçon que je ne connais pas ne m’effraie pas plus que ça, même s'il va droit dans un mur ou dans un bâtiment en feu. J'ignore si c'est cela l'élément déclencheur pour London ou le simple fait de ne jamais avoir lâché la bride quand il voulait s'éloigner de moi dû à ma ressemblance avec son ex-copain, mais au pire je m'en fiche complètement. Ce ne serait pas la première fois qu'on me traite d'alien, je ne suis pas comme ces jeunes d'aujourd'hui qui pensent qu'à eux et à leurs petites affaires. Généreux, altruiste, ce sont des qualités rares de nos jours. Zeno peut qualifier cela comme il le désire, mais ça ne change rien à mon caractère. S'il tient tant à revenir ici, il peut quand il veut. Je ne suis pas ce genre à fermer la porte au premier qui peut avoir besoin d'un logement pour une nuit ou deux, le temps de trouver quelque chose. Il peut bien se servir de moi, cela ne me dérange pas plus que ça. Je ne vais pas me mettre en colère parce qu'il utilise le prétexte des courses pour passer du temps avec moi. Je ne vais pas non plus gueuler s'il se sert de moi d'une quelconque façon. Disons que je suis simple à vivre et à comprendre, rien ne m'inquiète réellement si ce n'est mon copain. C'est un personnage étrange, plutôt mystérieux mais je ne vais pas me réfracter à cause de ça. Non, ça m'attire sur bien des points et finalement, je me décide à le suivre. Courir, marcher ou qu'importe, je suis suffisamment sportif. Zeno m'amène jusqu'au parc où il m'indique un gars sans identité mais qui possède un truc à lui. A-t-il rendez-vous avec ou bien ? Je fais genre d'être sur mes gardes mais j'irai quoi qu'il dise. « Sait-on jamais avec toi, tu pourrais être tout et n'importe quoi. » Répondis-je avec un sourire taquin, avant de l'abandonner là et partir vers le type en question. J'ignore ce qu'il doit reprendre et dans le fond, ça ne m'intéresse pas tellement. à première vue, le voleur n'a pas l'air bien dangereux. Je pourrais le rattraper rapidement s'il s'enfuit, mais il ne fait rien de cela et me refile un paquet. « Tu ne recommenceras pas quoi ? Voler ? » Je suis crédule, je comprends pas trop ce qu'il ne pourrait recommencer. Besoin d'argent ? Je secoue négativement la tête. « Ton boss ? Bon camp ? C'est un jeu ? » Houlà, il va me faire chauffer les neurones ce mec. Je ris sans comprendre, gardant quand même le dossier entre les mains. « C'est gentil mais je n'ai pas besoin d'argent. Je lui rend simplement un service pour m'avoir aidé, rien de plus. Bonne journée. » Je reste poli, m'inclinant rapidement avant de lui tourner le dos pour retourner vers Zeno. « Hey Jacques! Tiens. » J'agite le dossier comme si ce n'était rien de plus qu'un paquet de feuille sans importance. L'argent ne m'intéresse pas, il est mal tombé.

TENUE ✧ Les humains sont intéressants, on y trouve de tout type. En venant à Tokyo, je pensais n’avoir que des gens stressés par leur boulot ou leur études. Ce n’est pas vraiment une destination de rêve pour y trouver des personnages loufoques. Et si ce n’était pas pour fuir Noah, je ne serai pas parti de Londres. Ici, je dois recommencer à zéro. Heureusement, il y a des cas qui font changer la donne. Il y a d’abord mon cher frère, London, qui remonte le taux d’intérêt de cette ville. Ce fut une grande surprise de le voir en couple. Moi qui pensais qu’il ne sera jamais capable d’entamer une relation à cause de sa surprise, je suis bien à coté de la plaque. Bien que Loukas ne soit pas son premier copain, c’est le premier avec qui je m’amuse. Il est fort unique et j’aime bien quand les gens sortent du lot. Ce qui est drôle, c’est quand je n’arrive pas à les comprendre et qu’ils sortent de mes prévisions. Bon j’avoue que des fois ça me saoule plus qu’autre chose mais ça fait partie du jeu. Je ne peux être gagnant à chaque fois. C’est comme l’autre qui me vole ce que j’ai difficilement trouvé. Cependant, je ne suis pas perdant pour autant. Je compte sur Loukas pour aller récupérer ce qu’on me doit. Je souris à sa réponse. Le lycéen n’a pas tord mais même en connaissance de cause, il a choisi par me suivre et à accepter la tâche. Ce n’est pas bien difficile, il a juste à me montrer du doigt. Je l’observe faire de loin, ignorant les mots qu’ils échangent. Je vois juste que le voleur rit plusieurs fois devant Loukas. «  Wow, tu es bien loyal pour un jeune.  » Le plus jeune s’incline face à mon voleur et reviens vers moi. Je passe ma main dans mes cheveux. Ce petit n’a vraiment aucune idée de combien coute ce qu’il a entre les mains. Il me fait rire. En même temps, il vient d’une famille riche, l’argent n’est pas un soucis pour lui. Ma famille n’est pas pauvre mais quand on m’a coupé tous les vives, je fais juste un peu plus attention. Enfin, avec tout ce que j’ai gagné depuis le temps, je n’ai plus trop de soucis à me faire. Donc honnêtement, ce dossier, je m’en fiche un peu. Je m’approche vers lui mais au moment où il me tend l’enveloppe, une personne en scooter l’arrache de ses mains et s’éloigne de nous. Contre toutes attentes, cette situation me fait plus rire qu’autre chose. «  Qu’est ce que tu attends pour me le rattraper ?  » Il n’a pas terminé sa « mission ».

TENUE ✧ Je ne me suis jamais cru plus extraordinaire qu'un autre, ni hors du lot. Chacun vit à sa façon, ressent les choses comme il le pense, mais pas au point d'être bien différent d'autrui. Nous avons tous le même physique, à quelques détails près mais seulement pour dire que nous sommes tous humains. Pour moi, y a pas quelqu'un plus intéressant qu'un autre, ni même de jeu. à dire vrai, je ne vois pas la vie comme Zeno et c'est sûrement cela qui nous différencie, au final. Je le suis sans broncher, il m'indique un gars auquel je dois réclamer quelque chose tout en le montrant du doigt, et moi je ne réfléchis même pas. Je fonce tête baissée, sans penser au piège ou à rien d'autre. L'homme en question n'a pas l'air méchant, il ne critique pas mon camarade du jour et s'inquiète seulement de mes priorités. Sauf qu'il ne semble pas savoir une chose, leurs affaires m'échappent et je n'ai nullement besoin d'un yen en plus sur mon compte déjà blindé de thune. Loyal. Je me visualise avec des oreilles, une queue et un museau, prêt à tout pour son maître... Bah, j'ai eu ce que je voulais, alors je file après m'être poliment incliné devant l'autre gars et reviens aussitôt vers Zeno. Qu'importe la valeur de ce dossier, cela ne m'intéresse pas. Je le rends donc à son propriétaire, sans poser de question à son sujet. ça peut être n'importe quoi, de toute façon. Plan d'un bâtiment, recette de cuisine, héritage ou peu importe. Je n'avais pas prévu qu'on me chipe le dossier avant qu'il n'arrive dans la main du brun, voyant un scooter rouler à toute vitesse. « C'était quoi ? » Il va me répondre un scooter, mais ça je le sais déjà! « Rattraper une moto ? Tu es sérieux ? Tu m'as prit pour Usain Bolt ou quoi ? » Encore, s'il avait un skate dans sa manche, je pourrais remédier à cette différence de vitesse mais je doute qu'il cache ça sur lui. Ai-je le choix ? Je crois pas. Un soupir puis un regard vers le plus vieux et je pars en courant après l'appareil, usant de toute ma force pour tenter de le rattraper... Qu'est-ce qu'il ne me fera pas faire pour du papier, sérieux. L'effort physique se fait sentir quand je remarque des gamins pas loin avec des trottinettes. L'idée germe aussitôt dans ma tête et en criant des excuses, je pique une trottinette pour aller plus vite et me rapprocher grandement du véhicule. Même avec ça, je ne pourrais pas la rattraper avant qu'elle ne quitte la parc, sauf si je lui barre la route. Désolé pour le gamin, mais je dérape brusquement et propulse l'engin dans la roue du scooter qui cahute et perds son équilibre, s'écrasant à son tour sur le sol. ça de fait!

TENUE ✧ Je classe les personnes selon leur degré d’amusement. Cependant, même si j’effectue un tri entre ces différentes personnes, je pense que tout le monde recherche plus ou moins la même chose. Au fond, nous sommes tous pareil, il n’y a que nos décisions qui diffèrent les uns des autres. Et moi, je recherche ceux qui sont capables de prendre des décisions qui sortent de l’ordinaire, que ce soit en « bien » ou en « mal ». Ma vision des choses est assez unique, je n’espère pas trouver quelqu’un qui pense de la même façon que moi, mais plutôt des personnes qui m’incitent à continuer à réfléchir de cette manière. Loukas ne se méfie absolument pas de moi et me suit tel un petit agneau. Heureusement pour lui, je ne suis pas le grand méchant loup qui voudrait lui faire du mal. Non, je suis bien différent de ces grosses brutes qui ne pensent qu’à la violence. La mission est simple, il suffit d’aller me récupérer un dossier. Je ne l’envoie pas à l’abattoir et connaissant le voleur, il n’a pas une once de dangerosité. London ne pourra pas m’en vouloir si jamais il prend connaissance de ma demande. Comme attendu, Loukas accomplit sans difficulté sa mission, il a le dossier dans la main et l’agite comme s’il ne s’agit que de simples feuilles. En soi, ce le sont, mais le contenu peut nuire à plusieurs vies et ça il ne le sait pas. J’allais le féliciter quand un inconnu surgit en scooter pour lui arracher le document des mains. Je siffle devant la rapidité du mec avant de rire. «  Un scooter ?  » Il l’attendait celle là, mais quand on me tend la perche, je la prends. Je passe mes doigts dans mes cheveux. « Quand on veut, on peut. Aller, go Serizawa Loukas. » Je ne lui laisse pas le choix. Je rigole encore plus lorsque je le vois courir. Il compte réellement rattraper le deux roues ?! Je cours tranquillement derrière lui. Je ne m’en fait pas du tout. Il existe bien des manières pour récupérer le document, ayant mémorisé la plaque, je peux par un simple texto retrouver où se trouve le scooter, mais je n’en ai pas besoin puisque Loukas, en balançant la trottinette qu’il a emprunté de force, arrive à arrêter le voleur. J’explose de rire devant cette scène d’action. Même si j’étais loin, je n’en ai pas raté une miette. J’accélère mes pas pour m’approcher de la scène. Le gars se relève avec difficulté et jette son casque par terre, toujours avec le document dans la main, il sort un couteau et le pointe vers Loukas. Arrivant enfin aux côtés du lycéen, je lève les deux mains avec un sourire détestable. «  Olala, il a un couteau. » Pourquoi faut il qu’il ait toujours de la violence ? Je m’approche de la « menace » et d’un coup de main, je lui pique son arme et le pointe vers lui. Je lache le couteau et m’avance jusqu’à son oreille pour lui murmurer quelques mots. Rien de bien méchant, il jette un regard apeuré à Loukas avant de me rendre le document. Au moment où il me rend le dossier, je perd tout intérêt pour le voleur, pour moi, il n’existe tout simplement plus. Je me tourne vers Loukas et affiche un large sourire. «   Wow ! Je ne te savais pas si efficace. Ça te dirai d’être mon ami plus souvent ? »

TENUE ✧ Un scooter, oui je l'avais bien vu et même sentis me frôler. Il est passé à fond à côté de moi, le type chipant le dossier entre mes doigts. Je me retrouve la main en l'air mais vide, l'air étonné par la rapidité des choses. Ni lui, ni moi nous nous attendons à cela. Le gars a déjà filé avec son engin, sans faire attention à nous. Cool, ça aurait pu s'arrêter là, fin de la game mais Zeno me dit carrément de le rattraper. Je ne sais pas pour qui ou quoi il m'a prit mais même si je suis australien, je ne suis pas une autruche pour autant. Quand on veut, on peut. C'est bien une phrase que j'ai entendu encore et encore dans mon enfance, quand mon père m'a apprit à surfer, quand ma mère m'aidait à faire mes devoirs, quand mes grand-parents s'occupaient de moi à leur place. Bref, c'est une phrase que je connais trop bien pour l'avoir entendu souvent. Un hochement de tête et je m'élance sans réfléchir, tel un vainqueur. Zeno ne connait qu'une partie de ma personnalité, il ignore que je suis idiot et un peu fou sur les bords, surtout pour balancer la trottinette dans la roue du scooter, l'arrêtant avec fracas et jurons. Au moins, il n'a pas pu aller plus loin et je suis fier de mon coup. Y a pas plus stupide que moi, mais disons que j'ai l'habitude d'agir ainsi en règle générale, tout le temps, à chaque seconde qui s'écoule. Zeno rit dans mon dos mais je me contente de reprendre mon souffle, un sourire aux lèvres. Je me sens gagnant, bien que la trottinette soit morte, oups. Une fois debout et bien en colère, le mec au scooter pointe un couteau dans ma direction mais je reste là, sans réagir. Il pourrait me poignarder que ça ne m'inquiète pas, puis Zeno arrive et fait l'innocent. En tout cas, je le vois ainsi. Ce gars arrive à récupérer l'arme sans se faire mal, ce n'est pas banal. Je ne comprends pas tout, que ce soit le comportement de Zeno ou le regard apeuré de l'autre. Bon, il a reprit son bien. « à condition que tu me dises à quoi sert ce dossier. » Fis-je sans le perdre des yeux, ni sans cesser de sourire. « Qu'est-ce que tu as dit à ce gars ? Il était sur le point de se pisser dessus. » Si ça me concerne, je ne vois pas en quoi je peux être effrayant. Malgré tout, c'était marrant. Je me suis déchiré mon jeans suite à ma chute, mais je n'ai rien de grave. London ne se doutera de rien, je pourrais échapper à sa colère si jamais il sait que je me met encore en danger. J'en oublie que je me suis réceptionné sur mon bras endommagé, grimaçant à peine tandis que la sensation désagréable disparaît doucement. Je devrais faire beaucoup plus attention à moi, sinon je vais finir en kit.

TENUE ✧ Sous l’effet de la surprise, on peut être amener à poser des questions bêtes. En parfait relou et gamin, je lui répond en disant que c’était un scooter. Il n’avait pas besoin de ma réponse pour savoir qu’effectivement, c’était un scooter, mais que voulez vous, je suis un mec chiant et fier de l’être. Ce n’est pas de ma faute s’il me pose une question évidente. Par contre, il ne doit pas s’attendre à ce que je lui demande de rattraper l’engin. Je me fiche qu’il soit un Usain Bolt, une autruche ou un escargot, mais ça fait parti du deal, il doit me rendre ce qu’il a récupéré. Et s’il a bien récupéré le dossier, je ne l’avais pas touché au moment où on nous l’a volé. C’était donc sous sa responsabilité qu’on nous a chipé le document. A lui de finir ce qu’il a commencé. Je n’ai pas eu besoin d’exposer toute ma théorie puisqu’une seule phrase l’a réussi à convaincre de courser l’engin. Un vrai gentil idiot. Je me demande comment London peut l’aimer autant. En plus d’avoir l’esprit simple, c’est un fou. Il balance la trottinette, qu’il a volé à des enfants, sur Chipeur qui ne manque pas de faire un vol plané. Je rigole tout seul, tout me rapprochant de la scène d’action. Loukas n’a eu aucune hésitation avant de jeter la trottinette et de tomber par la même occasion. Ce gamin n’éprouve aucun amour pour son corps - ce qui est un avantage pour moi, il n’a même pas bronché devant le couteau. Ici, ce n’est pas du courage, juste de la simple stupidité. Je pourrais le laisser se débrouiller seul mais, malheureusement, je n’ai pas toute la journée devant moi. Et London va me tuer s’il apprend que j’ai mêlé Loukas dans mes histoires. Ce serait intéressant mais je choisis tout de même de reprendre le contrôle de l’action. En moins de temps qu’il faut pour dire Zeno, je récupère le document. Je m’approche du gamin et lui chuchote dans l’oreille. «  Ce sont des photos compromettantes de London, mais chut ! » Je reprends mes distance et souris en mettant un doigt devant la bouche, comme si j’avais révélé un grand secret. «  Un secret. » J’ai simplement révélé que Loukas sait pour son adultère avec la femme de son boss et qu’il m’a remis des preuves. Je lui ai aussi dit que s’il ne compte pas se faire tuer par son boss, il voudrait mieux pour lui de me rendre le document. Connaitre les secrets des autres peut être très utile. Il n’y a personne dans ce monde qui n’a pas des choses à cacher. On a tous quelque chose dont on ne veut pas révéler et London en cache un grand. «  Tu devrais faire plus attention à toi, car même si c’est ton corps qui se blesse, c’est le coeur de Baby Lon qui en prend les conséquences. » Quel magnifique frère que je fais ! Enfin, Loukas risque de prendre cher aussi s'il néglige sa sécurité.

TENUE ✧ Les questions évidentes, c'est mon fort. Je pourrais tout savoir que je demanderai quand même, pour la forme. La suite, on la connait. Il me demande de courir après le scooter et je file tel un chien de course après l'engin, sans trop réfléchir aux conséquences. C'est comme ça avec moi, j'agis, puis j'avise. Là en l’occurrence, je me suis bien surpassé en balançant une trottinette dans les roues du scooter qui a rapidement terminé sa course sur le flanc, et sans pilote. Même pilote qui me menace d'un couteau... Sans rire, dans un parc publique en plus! Le gars n'a aucun remord, il fait sa vie sans soucis. Heureusement que Jacques est là pour le désarmer et retourner la situation à notre avantage. Autant le dire, c'est le monde à l'envers. Je respecte mon corps, mais pas tout le temps. J'ai déjà fait une chute d'une falaise en suivant une piste noire interdite et dangereuse, cela à fond sur un snowboard et même après mon séjour à l'hôpital, je n'ai pas hésité à remonter sur la planche. Alors face à un couteau, je ne panique pas. C'est à peine si je réfléchis encore une fois, prêt à me jeter dessus pour le désarmer, mais pas besoin de tout ça. Zeno récupérer son fameux dossier et je l'interroge, ne m'attendant pas à une telle réponse. « Quoi ?! » Je pourrais lui reprendre si c'est ça, mais une petite voix dans ma tête m'assure qu'il ment. Quant à la raison du regard de l'autre, je n'en saurais pas plus. Que je sache un truc ou pas, ça ne change finalement rien. Zeno continue de faire son mystérieux et je n'insiste toujours pas pour lui retirer les vers du nez. Peut-être qu'il connait pas mal de secret, mais sait-il seulement un truc à cacher sur moi ? Je ne dois pas être une proie facile pour les personnes dans son genre. « Tu n'as pas tord, mais London sait déjà comment je fonctionne. » ça me fait doucement rire, surtout quand je me souviens du concours de skate où j'ai chuté durant une figure, terminant avec un bras cassé et un côté abimé. « Je suis solide, alors son coeur aussi. » Il n'a pas à s'en faire pour si peu, je compte pas me jeter à nouveau d'une falaise ou quoi. Même si j'adore la vitesse, le vide, l'adrénaline et le danger en lui-même. « Bon alors, qu'est-ce que tu veux faire maintenant, Jacques l'ami ? » Demandais-je avec mon éternel sourire d'idiot, l'air ravi de l'avoir encore avec moi. Finalement, je m'en fiche de ses raisons, ça me fera toujours plaisir de traîner avec des gens.

TENUE ✧Loukas me demande ce que ce dossier contient. Finalement, il est tout de même un peu curieux de savoir pourquoi il s’est jeté sur le voleur pour récupérer ces fameux papiers. Comme je ne suis pas du genre à dire la vérité, je ne compte pas lui révéler la nature de ce dossier. De plus, ça ne lui apportera rien de savoir et ça ne m’avantagera pas plus que ça si je lui dis ce qu’il veut savoir. Rien n’est gratuit dans ce monde et surtout pas la vérité. Je lui sors un mensonge en disant qu’il s’agit de photos compromettantes de son cher copain. Je ne pensais pas qu’il me croirait mais visiblement, c’est le cas, au moins pendant les premières secondes en tout cas. Je rigole en me rappelant son expression choquée. Il est vraiment crédule comme gars. Ça existe toujours des gens comme ça ? Il doit savoir que ce ne doit pas être ça puisqu’il ne s’est pas jeté sur moi pour le récupérer. Ce qu’il ne sait pas, c’est que je possède réellement des photos « compromettantes » de London. Rien de bien méchant, mais assez pour embarrasser mon cher frère. Les personnes comme Loukas sont certes difficiles à manipuler par leurs secrets mais ça ne reste pas moins des proies faciles. C’est même pire car ils ne pensent que pour le bien être de leur entourage. Après ça dépend des gens et c’est mon rôle en tant qu’observateur de trouver les particularités de chaque cas, mais je peux dire que Loukas tient à London. Et ça, ça équivaut à tous les secrets qu’il est sensé garder pour lui. Je ris jaune devant sa réponse. « Vous êtes un drôle de couple. » C’est la conclusion que je peux tirer. Mon London, qui n’est pas comme les autres, a trouvé quelqu’un d’encore plus « étrange » que lui. Je me demande comment Loukas réagira lorsqu’il découvrira le secret de London. L’abandonnera t il comme Wolf, ou restera t il avec mon frère ? Quel que soit la réponse, il me tarde de la connaitre. « Mais fais attention, son cœur n’est peut être pas aussi solide que tu ne le crois. » Je n’en dis pas plus. J’affiche un air surpris. « Alors comme ça tu veux encore rester avec moi ? Moi qui croyais que tu allais t’enfuir en courant. » Un vrai idiot. Ça fait longtemps que je n’avais pas vu un mec aussi naif, la dernière fois date de Londres… « Tu sais que ton ami est très demandé, mais je veux bien continuer à m’amuser avec toi. » En voyant une silhouette approché dans le dos de Loukas, j’aborde un sourire amusé. « Si tu veux connaitre mon nom, c’est… » A cet instant, le parent du gamin de la trottinette volée nous interpelle. Je profite de l’inattention de Loukas pour le laisser se débrouiller avec le père. Après tout, c’est lui qui a volé la trottinette de l’enfant.